POLICIERTHRILLER

DEUX ENFANTS TRISTES (CHARLES EXBRAYAT)

Le résumé du livre

En juin 1922, à Beltonville, petite cité pourrie du New Hampshire, cohabitent un maire corrompu, Red Torphins, et une forte communauté italienne tenue de main de fer par Salvatore Busselo, parrain de la mafia locale, assisté de son « capo », Guilio Alcamo. Mais Bruce, le fils du maire, a séduit et engrossé Gelsomina, fille d’un très modeste cordonnier italien, lequel vient demander réparation au maire qui le renvoie illico comme un malpropre. Pourtant Bruce est prêt à se marier avec Gelsomina, mais son père, ne voulant pas entendre parler de la moindre mésalliance, l’éloigne en l’envoyant étudier à Harvard. Comme le parrain ne veut pas non plus se mêler de cette affaire, histoire de garder de bonnes relations avec le maire, le cordonnier s’énerve et menace de faire justice lui-même, ce qui lui fait perdre tout appui mafieux. Craignant pour sa réélection si ce scandale est étalé sur la place publique, Torphins a alors les mains libres. Il décide de faire liquider le bonhomme et sa fille. Mais les quatre tueurs, hommes de main de la police locale, arrivant dans la famille en pleine célébration d’anniversaire, font un véritable carnage en laissant la bagatelle de huit morts sur le carreau. Seuls, deux jumeaux âgés d’une dizaine d’années échappent à ce massacre. Ils sont récupérés par un ami de la famille qui les cachent dans une autre ville. Mais dix années plus tard, les voilà qui réapparaissent à Beltonville…

Ma critique

« Deux enfants tristes » est un roman policier de bonne facture tel qu’on en produisait dans les années 70 de l’autre siècle. En fait, c’est plutôt un roman noir ou un thriller, tant les morts sont nombreux. C’est même une sorte de fable ou de parabole sur la justice immanente, le fait que la vengeance se mange froide et que nos actes nous suivent toujours. Les deux enfants témoins de l’horreur ont été tellement traumatisés par ce qu’ils ont vu qu’ils n’ont survécu et grandi que pour pouvoir assister à la manifestation d’une justice divine qu’ils appellent de tous leurs vœux. Et il est étonnant pour le lecteur de voir que leur seule apparition dans la petite ville suffit à déclencher un processus d’auto-destruction des méchants qui finissent tous soit par s’entretuer, soit par devenir fous, soit par être enfin mis en taule par la police fédérale. Un ouvrage agréable, divertissant, facile à lire et qui n’a pas pris une ride en raison de la qualité du style d’Exbrayat, auteur prolifique et à grand succès, sans oublier l’intemporalité du thème. Que demander de plus ?

Ma note

4,5/5

THRILLER

LE SANG DU TEMPS (MAXIME CHATTAM)

Le résumé du livre

En 2005, Marion, 40 ans, se retrouve embarquée par trois agents de la DST qui la mettent en sécurité au Mont Saint Michel pour une durée indéterminée. Elle y est accueillie par sœur Anne, une religieuse de la communauté qui a l’habitude de rendre ce genre de service aux autorités. Elle a néanmoins l’impression d’être encore en danger et à tout le moins espionnée en permanence. Secrétaire à l’Institut médico-légal de Paris, elle aurait vu ou fait quelque chose qui l’aurait mise dans cette situation. Et au matin, elle découvre sur son lit une enveloppe contenant un message chiffré en forme d’énigme à résoudre. Puis, emmenée par un frère aux archives de la ville d’Avranches, elle tombe par hasard sur le journal intime d’un détective privé anglais, Jeremy Matheson basé au Caire. Il y relate une enquête assez étrange remontant au mois de mars 1928. Tout avait commencé avec la découverte des cadavres de trois enfants issus des quartiers pauvres atrocement mutilés, « martyrisés à mort, griffés, mordus jusqu’à amputation de morceaux de chair. » Il se raconte dans la ville que le célèbre monstre des Mille et une nuits, la Goule, serait réapparu et aurait à nouveau frappé…

Ma critique

« Le sang du temps » est un thriller assez bien mené et comportant les habituels ingrédients du genre, barbarie, sadisme, meurtres en série. Cependant l’intrigue est menée de façon assez surprenante. Le lecteur croit au départ que le personnage principal est Marion. Il se fourvoie et doit d’ailleurs attendre la page 269 pour enfin savoir la raison de sa mise à l’isolement. À part des descriptions de parties plus ou moins fermées au public, des allées et venues furtives et pas mal de courant d’air, il ne se passe pas grand-chose pendant les deux tiers de la narration. L’intérêt se tourne alors vers l’histoire de Jeremy. Et là encore, le lecteur va se retrouver avec toutes sortes de fausses pistes et surtout une fin complètement surprenante, paradoxale, voire invraisemblable, avec rien moins que trois hypothèses possibles qu’on ne révèlera pas pour ne pas trop gâcher le plaisir d’un éventuel lecteur. L’impression générale que donne la lecture cet ouvrage de divertissement est celle d’une narration un brin poussive, tirant parfois un peu trop à la ligne. Cet opus est loin d’être le meilleur de maître Chattam…

Ma note

3/5

POLICIERTHRILLER

SÉVICES COMPRIS (MICHEL DE ROY)

Le résumé du livre

Jessica est une jolie prostituée occasionnelle à qui il peut arriver certains ennuis quand elle tombe sur des clients peu respectueux. Elle est sous la coupe d’un souteneur nommé Jonathan, petite frappe avec qui elle monte l’enlèvement de Florian Balmont, libraire à Montpellier, pour le compte d’un mystérieux commanditaire. Le malheureux est enfermé dans une cave lugubre, nu et dépourvu de tout objet personnel. Mais bizarrement, aucune rançon n’est réclamée et le captif est même relâché assez rapidement. Craignant d’avoir à nouveau affaire à eux, vu qu’il a eu quelques faiblesses pour Jessica, le libraire demande l’aide de Marc, demi-frère de son épouse Virginie, journaliste de son état, et de Rémy de Choli, son cousin détective privé. Lequel se retrouve bien vite assommé d’un coup de batte de base-ball derrière le crâne. Un message lui intime d’ailleurs de ne plus se mêler de cette affaire. Et tout se complique encore quand Rémy découvre avant la police le cadavre de Jonathan baignant dans son sang à son domicile avec deux balles de gros calibre dans la tête…

Ma critique

« Sévices compris » est un roman policier aux limites du thriller. Un enlèvement, quatre macchabées et un psychopathe œuvrant en coulisse, le compte est bon pour la recette du genre. L’ennui viendrait plutôt de l’intrigue assez alambiquée et qui vogue à plusieurs reprises aux limites du vraisemblable. L’auteur mélange un peu les registres en passant du récit de narrateur, au témoignage direct du privé, et en navigant du présent au passé en permanence, histoire de mieux aborder les problèmes d’un enfant souffre-douleur, victime de dédoublement de la personnalité, et devenant peu à peu un dangereux sociopathe. Si on y ajoute un style assez approximatif rempli de redites et de rappels souvent inutiles des épisodes précédents ainsi qu’un bizarre parti pris de re-francisation de termes franglais (« kidnappage » pour éviter « kidnapping » alors qu’ « enlèvement » ou « rapt » existent, ou « debreffage » en lieu et place de « debriefing » alors qu’un recours à « rapport » ou « compte-rendu » aurait suffi), on obtient un petit roman de divertissement qui se lit assez facilement, mais sans grand plaisir.

Ma note

3/5

THRILLER

INTENSITÉ (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

En Californie, deux étudiantes en psychologie, Laura et Chyna, sont invitées à passer le week-end dans la résidence des parents de Laura. Si celle-ci a eu la chance de bénéficier d’une enfance heureuse et équilibrée, ce ne fut pas le cas de son amie Chyna qui grandit sans père, avec une mère alcoolique, instable, sans emploi et souvent accompagnée de personnages peu recommandables. Elle a passé toute son enfance et sa jeunesse dans la peur, souvent en se cachant dans les endroits les plus improbables pour échapper aux avances des amis ivrognes ou drogués de sa mère. Accueillie chaleureusement par la famille, Chyna monte se coucher et peine à trouver le sommeil. Et soudain, elle entend un cri strident dans la nuit, suivi d’un bruit de chute bien inquiétant. Elle entend aussi des pas dans le couloir et en conclut qu’un inconnu s’est introduit dans la maison. Elle a l’excellent réflexe de se cacher sous son lit. Un inconnu aux bottes tachées de sang entre dans sa chambre mais ne la trouve pas. Quand le calme revient, elle sort de sa cachette. Mais c’est pour découvrir que toute la famille a été sauvagement assassinée et que son amie vient d’être violée. Le tueur l’embarque dans son camping-car. Chyna s’y glisse également dans l’espoir de sauver la vie de Laura. Mais quand elle s’aperçoit que celle-ci est déjà morte, il est déjà trop tard pour s’enfuir…

Ma critique

« Intensité » est un thriller d’assez bonne facture avec tous les ingrédients du genre : meurtres, tortures physiques et psychologiques, psychopathe aussi inquiétant que répugnant et suspens soigneusement entretenu. Peur et écœurement garantis presque à tous les chapitres. Dommage que tous ces ingrédients ne soient en fait que de grosses ficelles. L’intrigue manque de finesse et parfois même de rythme. Le lecteur tremble avec l’héroïne et est révulsé par le sadisme et la cruauté malsaine du tueur fou. Mais parfois la lassitude vient avec le dégoût. Trop, c’est trop… On patauge un peu trop dans l’hémoglobine et les sanies et tous les ressorts psychologiques sont autant usés qu’outrés. À déconseiller aux âmes sensibles bien évidemment. Mais également aux amis du rationalisme et de la vraisemblance. Sans parler des connaisseurs en psychologie humaine. À vouloir trop forcer le trait, on tombe dans l’outrance et la caricature. L’intrigue démarre assez lentement après une intro bien gore, puis monte crescendo pour une fin dantesque de bataille avec une meute de dobermans dressés à tuer. Dean Koontz est un maître du genre. Il maitrise son sujet. Mais là, il a sans doute trop chargé la mule. Conclusion : pas le meilleur de ses opus !

Ma note

3/5

POLICIERTHRILLER

GLACE (BERNARD MINIER)

Le résumé du livre

Au sortir du téléphérique privé les amenant à leur centrale hydroélectrique juchée à plus de 2000 mètres d’altitude dans les Pyrénées, quelques ouvriers découvrent horrifiés le cadavre d’un cheval décapité et dépecé accroché à un portique… Diane Berg, jeune psychologue suisse, vient prendre son premier poste à l’Institut Wargnier, centre psychiatrique de très haute sécurité, spécialisé dans la détention de tous les pires sociopathes et psychopathes d’Europe, dont la direction est assurée par un certain docteur Xavier, psychiatre venu de Montréal, qui l’accueille tout à fait froidement… Le pur-sang sacrifié était la propriété d’Eric Lombard, PDG fort influent d’une multinationale, lequel exige qu’une enquête approfondie soit immédiatement diligentée. Et l’affaire se complique lorsqu’un randonneur découvre un homme complètement nu pendu par les bras et par le cou sous la voûte d’un pont tout proche… Si on y ajoute une vieille affaire de suicide collectif inexplicable d’ados âgés de 15 à 18 ans, on se retrouve devant une enquête bien délicate que devront conjointement mener Martin Servaz, flic divorcé, trouillard et hypocondriaque, et Irène Ziegler, capitaine de gendarmerie, dynamique, casse-cou et lesbienne…

Ma critique

« Glacé » est un thriller à la française s’étirant sur plus de 730 pages qui se lisent assez rapidement, mais pas non plus à une vitesse folle. On n’est pas vraiment dans le page-turner yankee. Le suspens n’est pas très haletant. L’histoire, écrite d’une manière plus punchy et plus « close to the bone » aurait pu aisément tenir sur 300 pages ! L’intrigue démarre sur des chapeaux de roues aussi improbables qu’invraisemblables. Imagine-t-on un milliardaire sacrifier son yearling préféré, un animal lui ayant coûté une fortune, juste pour éloigner les soupçons de la police ? Après une enquête un peu poussive suivie de la découverte capillotractée d’une première coupable fort peu crédible, le lecteur en arrive à une fin logique mais nullement surprenante. Cet ouvrage reste dans le style polar de divertissement comme nos bons éditeurs français nous en produisent à la pelle. Seule originalité de son auteur : sa propension à nous gratifier d’un nombre impressionnant de proverbes en latin !

Ma note

3/5

THRILLER

KAÏKEN (JEAN-CHRISTOPHE GRANGE)

Le résumé du livre

Le commandant Olivier Passan et son adjoint Philippe Delluc dit « Fifi » tentent une intervention coup de poing dans la cité du Clos Saint-Lazare de Stains (Seine Saint-Denis). Ils cherchent à obtenir un « flag », mais arrivent trop tard. Ils ne découvrent dans un hangar qu’une femme étripée avec son fœtus calciné. Guillard, le tueur surnommé « l’accoucheur », a réussi à leur échapper. Il se met à courir à travers champs. Mais Passan arrive à le rattraper, le roue de coups et manque de le jeter sous les roues d’un camion. Pour le juge Calvino du TGI de Bobigny c’est une bavure impardonnable. Non seulement Passan est intervenu sans mandat, mais en plus il n’a aucune preuve valable contre Guillard qui dispose par ailleurs d’alibis en béton. Il va pouvoir porter plainte une nouvelle fois contre le flic, mais cette fois pour agression et tentative de meurtre. Il devra donc être relâché et Passan dessaisi de l’affaire. Mais c’est mal connaître le policier que de croire qu’il va abandonner la traque aussi facilement…

Ma critique

« Kaïken » est un thriller des plus classiques, avec son habituel lot de crimes, de sadisme, de tortures et d’hémoglobine qui ravit tant les amateurs. Le personnage de Passan, flic rebelle et obstiné, n’a pour seule originalité que d’être admiratif du Japon, mari d’une très jolie Japonaise ex-top model et père de deux gentils métis eurasiens. L’intrigue est surprenante dans le sens où le lecteur découvre quasiment deux romans dans le roman. Jusqu’au deux tiers, on court derrière un psychopathe hermaphrodite qui veut se venger de la société en général et des femmes enceintes en particulier. Puis soudain, celui-ci disparaît en s’immolant par le feu. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Il n’en est rien. Grangé repart illico sur une seconde affaire, celle d’une mère porteuse en train de devenir folle. Ce pavé (476 pages) de divertissement morbide qui se lit aisément, reste quand même de la littérature de divertissement pour ne pas parler de « roman de gare ». Les amateurs de japonaiseries (avec samouraï, ronins, seppuku, bushido, kenjutsu, kaïken et katana) apprécieront sans doute beaucoup cette plongée dépaysante, les autres peut-être un peu moins.

Ma note

3/5

THRILLER

TOUT CE QUI EST SUR TERRE DOIT PÉRIR (MICHEL BUSSI)

Le résumé du livre

À Etchmiadzine, dans la plus ancienne cathédrale de la chrétienté, un commando s’empare d’une relique de l’arche de Noé après s’être rendu coupable d’un carnage parmi les fidèles présents. Dans « l’Enfer » de la bibliothèque apostolique du Vatican, Zak passe une nuit, enfermé dans un placard pour pouvoir photographier les pages de l’authentique livre d’Enoch. S’ensuit l’attaque d’une exposition dans la ville de Bordeaux puis le kidnapping d’une glaciologue de l’université de Toulouse le Mirail appelée Cécile. Sans oublier le vol rocambolesque d’une poutre de bois de l’arche en question dans un parc d’attraction de Hong Kong. Trainant en permanence à ses trousses les Nephilims, étranges commandos de tueurs kurdes et azéris, Zack arrivera-t-il à récupérer toutes les pièces du puzzle, tous les indices qui permettraient d’élucider le mystère de l’histoire mythique de Noé et du déluge ?

Ma critique

« Tout ce qui est sur terre doit périr » serait « un thriller ésotérique vraiment bien ficelé », si l’on en croit la quatrième de couverture. En fait de thriller, le lecteur n’aura que l’accumulation habituelle de cadavres. L’ésotérisme est bien présent avec une explication totalement farfelue de « l’anomalie d’Ararat » relevant de l’ufologie la plus niaise que l’on puisse trouver sur n’importe quel site ou blog internet de fans d’OVNI. En fait, Michel Bussi nous a gratifié avec ce livre d’un roman d’aventures de type BD, dans la lignée d’Indiana Jones saupoudré d’ingrédients style Dan Brown à la française, sans s’embarrasser ni de cohérence de l’intrigue ni de vraisemblance. Et on jettera un voile pudique sur la coquecigrue de ce parlement mondial des religions présidé par un évêque orthodoxe tout puissant et sur la fin aussi improbable que grand-guignolesque. On achève la lecture de ce pavé indigeste (764 pages) en poussant un ouf de soulagement. Bussi nous avait habitué à nettement mieux…

Ma note

3/5

THRILLER

M, LE BORD DE L’ABIME (BERNARD MINIER)

Le résumé du livre

Moira Chevalier, informaticienne chevronnée, débarque à l’aéroport de Hong-Kong. Elle vient d’être recrutée par la très importante société Ming, spécialisée dans les technologies informatiques de pointe dont l’intelligence artificielle. C’est également le deuxième fabricant de smartphones au monde derrière Samsung et devant Apple. Peu après, elle est accueillie en visioconférence par son patron qui lui donne pour mission de superviser « l’affective computing » de DEUS, le nouveau chatbot bien plus avancé que tous ceux de ses principaux concurrents Apple, Google, Amazon et Facebook. Il s’agit pour Moira de faire de DEUS le plus humain de tous les assistants virtuels. Mais, le soir-même, au fumoir de son hôtel cinq étoiles, elle est interrogée par trois flics de l’ICAC, la commission indépendante contre la corruption. De son côté, l’inspecteur Chan enquête sur le suicide louche d’une jeune femme travaillant pour Ming. Equipée d’un dispositif anti stress implanté dans le cerveau, elle s’est néanmoins jetée dans le vide depuis le toit d’un building. D’autres employées du consortium ont également été retrouvées assassinées. Que se passe-t-il vraiment chez Ming ?

Ma critique

« M, le bord de l’abime » est un thriller technologique dans lequel le lecteur s’aperçoit que la réalité actuelle des nouvelles technologies rejoint déjà la science-fiction et commence même à la dépasser. Même si l’intrigue a son lot de meurtres, crimes, tortures, sadisme et hémoglobine en tous genres, ce n’est pas du tout l’essentiel du propos. Bernard Minier nous entraine dans les arcanes d’une entreprise de la Big Tech qui pourrait être Google ou Microsoft. Il nous fait partager l’hybris pour ne pas dire la folie qui s’empare de dirigeants psychopathes quand ils s’imaginent faire l’œuvre de Dieu, n’avoir plus aucune limite autant dans leur pouvoir sur l’humanité que dans la capacité à l’asservir à tout jamais par le contrôle des nouvelles technologies, de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle. La ville de Hong-Kong, cette mégapole dantesque, aussi étonnante qu’inquiétante et aussi avancée que dangereuse, est un personnage à part entière. Et le lecteur sent bien que l’auteur domine parfaitement ces deux sujets. Une importante et fort intéressante bibliographie en atteste en fin d’ouvrage. Nous serons un peu plus réservés sur l’histoire elle-même. Pas très originale, elle s’achève sur un rebondissement un brin capillotracté pour ne pas dire un peu trop invraisemblable. Mais tout cela est secondaire. L’essentiel est que nous ayons affaire à un thriller « intelligent », « éducatif » et un brin divertissant. Que demander de plus ?

Ma note

4/5

THRILLER

MALÉFICES (MAXIME CHATTAM)

Le résumé du livre

Un employé des services de protection de l’environnement est retrouvé mort dans une clairière de l’Oregon. Il s’agit de Fleitscher Salhindro, frère de Larry, le gros flic ami de Joshua Brolin lequel se repose dans son chalet posé devant un lac situé en pleine nature à une demi-heure de Portand. Lors de l’autopsie du cadavre de Fleitscher, le médecin légiste lui découvre sur le cou une sorte de grosseur occasionnée peut-être par une morsure de serpent ou d’insecte. Les analyses montrent qu’elle fut occasionnée par du venin d’araignée, mais dans une concentration tout à fait anormale. Bizarrement, on constate également neuf morsures d’araignée dans le secteur en une seule semaine. Puis l’appel téléphonique d’un jeune homme amène Joshua Brolin et Annabel, venue de New-York pour le seconder, à découvrir le cadavre d’une femme enrobée dans un cocon constitué de fil de toile d’araignée accroché à un arbre, non loin d’une cascade, dans un endroit perdu de la forêt…

Ma critique

« Maléfices », dernier tome de la « Trilogie du mal », est un thriller qui peut se lire indépendamment des deux autres. Maxime Chattam a su y renouveler son inspiration autant du côté du profil du psychopathe (« la Chose ») que du motus operandi qui repose sur les mygales, les veuves noires et autres arachnides peu sympathiques et sources de phobie pour bien des gens. L’intrigue est alambiquée à souhait. Le lecteur se retrouve baladé de fausses pistes en cul de sac, ce qui est un des ressorts et des plaisirs du genre si tout cela est mené de main de maitre, c’est-à-dire avec rythme et humour, ce qui est loin d’être le cas. L’ensemble est un peu poussif, lambin, et donne même l’impression de tirer à la ligne. Sur les 640 pages de ce pavé, une bonne centaine aurait pu être élaguée. Trop de descriptions sans grand intérêt, trop de détails scientifiques sur les techniques de médecine légale, d’analyses diverses, de biologie animale ou de psychiatrie criminelle. Nul doute que l’auteur s’est grandement documenté pour cette étrange histoire. Il s’est basé sur des faits réels comme la production de soie d’araignée grâce au lait de vache ou comme les effets de la tétrodotoxine sur les humains. L’ennui, c’est que tous ces éléments accumulés donnent malgré tout une impression d’invraisemblance, d’improbabilité et même d’irréalité. Une histoire capillotractée ? Pourquoi pas ? Pour moi, quand même le meilleur des trois opus.

Ma note

3,5/5

THRILLER

IN TENEBRIS (MAXIME CHATTAM)

Le résumé du livre

12 avril 1997. Un Boeing 747 de la Continental s’embrase en plein ciel et explose quelque part au-dessus du Colorado.

Janvier 2002 à Brooklyn. Annabel O’ Donnel, détective au 78e precinct de Brooklyn est de retour chez elle. Elle vient juste de quitter son service quand son équipier, Jack Thayer, lui demande de revenir d’urgence. Une jeune femme vient d’être découverte marchant dans Prospect Park, nue, droguée et en état de choc. Son crâne sanguinolent montre qu’elle vient d’être scalpée à vif… Les médecins constatent de nombreuses ecchymoses et lésions sur tout son corps sans parler de traces de viol. Le tortionnaire neutralisé rapidement collectionnait les portraits de ses nombreuses victimes. L’ancien profileur Joshua Brolin, devenu détective privé, vient proposer ses services à Annabel car lui-même travaille sur une affaire de disparition de jeune femme qui pourrait être tombée dans les griffes du monstre au domicile duquel les enquêteurs ne trouvent que deux crânes de femmes suppliciées croupissants dans une bassine d’eau alors que 67 portraits de possibles victimes sont affichés sur un mur. Une enquête compliquée s’annonce pour Annabel et Josh !

Ma critique

« In tenebris » est le second volet de la Trilogie du mal. C’est un thriller peut-être encore plus glauque et angoissant que le précédent opus. Chattam a voulu quitter les rivages trop fréquentés du genre en abandonnant le stéréotype du psychopathe sadique accumulant tortures et meurtres dans son sillage au profit de tout un groupe de monstres satanistes, une sorte de secte insaisissable mais responsable cette fois de plusieurs dizaines de crimes d’un sadisme encore plus accentué si cela est possible. On en arrive même à une certaine forme de paroxysme sur laquelle on jettera un voile pudique à la fois parce que c’est un des tabous absolus de nos sociétés modernes (quoi que…) et pour ne pas déflorer une intrigue si monstrueuse, si sanguinolente qu’il faut bien conseiller aux âmes sensibles de s’abstenir. Certaines descriptions lèvent le cœur pour ne pas dire qu’elles sont à vomir. Le lecteur comprend très bien que l’auteur ait voulu en rajouter dans l’horreur et l’ignominie. L’ennui, c’est que ce trop-plein de sang, de monstruosité et de cruauté gratuite fait basculer cette histoire dans le grand guignol et dans une invraisemblance encore plus importante que celle du premier tome et finit même un peu par lasser. D’autant plus que le style reste très quelconque et que la narration manque toujours autant de rythme. Quel nouveau cercle de l’enfer, Chattam devra-t-il nous faire franchir pour maintenir notre intérêt dans le prochain ?

Ma note

3/5

THRILLER

L’ÂME DU MAL (MAXIME CHATTAM)

Le résumé du livre

En 1980, près de Miami, un petit garçon de 4 ans disparaît au rayon des jouets d’un supermarché. Il ne sera jamais retrouvé… De nos jours, à Portland (Oregon), Juliette Lafayette, étudiante en 4ᵉ année de psycho, rentre chez elle après avoir passé la soirée chez son amie Camélia. Mais au moment de monter dans sa voiture, elle s’aperçoit qu’un pneu est crevé. Un inconnu lui propose de l’aider et même de la raccompagner chez elle dans son pick-up. Juliette refuse, préférant continuer à pied. L’homme lui applique un tampon de chloroforme sur le visage et la kidnappe… Le jeune inspecteur Joshua Brolin et son assistant bedonnant Salhindro se retrouvent chargés d’une affaire difficile. Le corps d’une jeune femme a été retrouvée dans l’eau avec six sangsues dans les voies aériennes. Auparavant, deux autres avaient été retrouvées dans la rivière avec une marque à l’acide sur le front et les deux avant-bras sectionnés. Ainsi un même dangereux psychopathe, que les flics surnomment déjà « Le Bourreau de Portland », serait responsable de ces trois horribles crimes.

Ma critique

« L’âme du mal » est un thriller bien glauque et bien sanglant qui fait partie de la trilogie du Mal. On y retrouve tous les ingrédients habituels du genre, une accumulation de cadavres, des tortures et des mutilations bien barbares, un tueur en série malade mental sataniste et un pauvre flic qui patauge dans une enquête laborieuse. Avec toutefois quelques ingrédients supplémentaires qui font peut-être la différence, qu’il ne faut pas décrire pour ne pas déflorer une intrigue qui navigue parfois aux limites de la vraisemblance. Le style est fluide et la narration pleine de dialogues et de rebondissements, ce qui donne de la vie à l’ensemble et presque l’impression d’un « page-turner ». Seul bémol, l’auteur a beaucoup étudié les méthodes de la police scientifique en général et des profileurs en particulier. Résultat, il truffe son texte d’un tas de considérations techniques, chimiques ou autres qui ralentissent le rythme sans apporter grand-chose au lecteur lambda si ce n’est parfois une pénible impression de remplissage. De plus, la fin quasi ouverte incite le lecteur à se précipiter pour lire la suite, procédé commercial connu, mais toujours agaçant. Au total, un bon ouvrage de divertissement, sans plus. À déconseiller aux âmes sensibles, cela va sans dire…

Ma note

3,5/5

THRILLER

TROIS FOIS VEUF ? (ROBBIE SCHWELLE)

Le résumé du livre

Olivier, informaticien, 50 ans, vient de perdre son épouse Mélanie, 34 ans, décédée suite à une crise cardiaque suivie d’une chute dans un escalier. Il se retrouve veuf alors que son couple battait déjà de l’aile et n’était plus que de l’histoire ancienne. Depuis longtemps, tous deux faisaient chambre à part. Suspicieux, Olivier avait découvert l’existence d’un certain Laurent en fouillant dans le répertoire du téléphone de Mélanie. Auparavant, il avait vécu dix ans avec Marina qui avait découvert l’infidélité de son mari lors d’une croisière en Méditerranée qui tourna carrément au cauchemar quand elle se retrouva face à sa rivale. Et pour ne rien arranger, Marc, le meilleur ami d’Olivier, disparut mystérieusement, sans doute passé par-dessus bord. S’était-il suicidé ou avait-on voulu se débarrasser de lui ?

Ma critique

« Trois fois veuf ? » est un roman de fort belle facture aux limites du sentimental, du psychologique et du thriller. Il est d’une lecture d’autant plus agréable que l’écriture est fluide et que l’intrigue est distillée de manière « chorale », chacun des protagonistes s’exprimant à tour de rôle. Le lecteur découvre ainsi les différents points de vue sur cette affaire et se fait assez vite une opinion, le point d’interrogation du titre l’ayant déjà un peu mis sur la voie. Les personnages bien campés, bien pétris d’humanité sont attachants, tout particulièrement les femmes, romantiques, soumises ou rebelles, et même, dans une moindre mesure, Olivier, le personnage clé, moderne Barbe-bleue, mal-aimé et mal-aimant qui finit d’ailleurs par où il a failli. À noter une grande finesse dans la description de la psychologie des personnages qui fait que le lecteur en arrive à vivre ce drame de l’intérieur. Petit bémol : présence de quelques coquilles, heureusement peu nombreuses. À découvrir absolument.

Ma note

4,5/5

HISTORIQUEPOLICIERTHRILLER

JEAN DIABLE (PAUL FEVAL)

Le résumé du livre

À Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l’aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu’il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d’être assassinée d’une assez étrange manière, par simple compression d’un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu’il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n’étant pas plus avancé, décide d’envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L’Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d’un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l’attelage s’est emballé. De l’autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l’un à Lyon, l’autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c’est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage…

Ma critique

« Jean Diable » est le premier tome d’un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C’est à la fois un roman d’aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l’un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s’accumulent dans cette sombre affaire et on connait l’identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L’ambiance générale est assez proche de celle des « Mystères de Paris » ou des « Mystères de Londres ». Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d’aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu’il pourrait s’y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c’est un vrai régal que de lire une œuvre d’aussi grande qualité, à plus d’un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l’époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !

Ma note

4,5/5

SCIENTIFIQUETHRILLER

HUMAN GENOME (CORENTIN MACQUERON)

Le résumé du livre

À Moscou, deux cadavres sont retrouvés gelés dans la Moskova. L’un d’eux est complètement nu, l’autre fort esquinté. S’agissait-il d’une rixe qui avait mal fini ou d’autre chose ? Abigail Lockart, jeune journaliste américaine au journal « Moskow Times » cherche à établir le lien qui pourrait exister entre cet étrange fait divers et Nathan Craig, président-directeur-général de Futura Genetics, entreprise spécialisée dans le séquençage du génome humain. Une secte, « les fils de Dieu », s’intéresse également aux recherches de cette société. Elle envoie un des siens pour y récupérer d’important documents. Mais celui-ci ne parvient pas à mener à bien sa mission. Il se fait violemment agresser par un individu sorti de nulle part, lequel le pourchasse dans les rues enneigées de Moscou. Une terrible course poursuite qui s’achève dans les eaux glacées du fleuve. Le lendemain matin, Nathan Craig est informé de la disparition d’un certain 101…

Ma critique

Ainsi débute « Human Genome », roman relevant du genre thriller scientifique avec nettement plus de scientifique que de thriller. Et pourtant les cadavres ne manquent pas. Ce serait plutôt l’intrigue des plus simplettes qui laisserait à désirer. Aucune originalité et une fin controuvée dans cette histoire de monstres de Frankenstein 2.0. Le lecteur a droit à des mères porteuses mourant d’éclampsie foudroyante, à une bataille grand-guignolesque avec trois clones en furie bricolés à partir du génome du Christ, rien de moins. Et pour finir une grande boucherie finale avec des Néandertaliens aussi velus qu’approximatifs. Le style étant assez agréable à lire, l’ensemble aurait pu être acceptable si l’auteur ne s’était autorisé d’interminables développements en forme de cours magistraux sur la biologie, anthropologie, l’histoire de la révolution et, pire que tout, les théories antagonistes du créationnisme et de l’évolutionnisme. Il faut savoir doser. Autant un peu de savoir, intelligemment saupoudré au fil d’un récit, peut être utile et même souhaitable, autant pareils pavés indigestes plombent définitivement l’intérêt. Le bouquin finit d’ailleurs par tomber des mains du lecteur le plus patient et les 374 pages lui semblent en compter le double !

Ma note

3/5

THRILLER

LES ENFANTS DU MATIN (JACK CURTIS)

Le résumé du livre

À Londres, une jeune femme est abattue d’un tir de fusil de précision, au milieu de la foule d’Oxford Street. Il semble que la cible ait été choisie au hasard. L’inspecteur Robin Culley et le sergent Dawson se retrouvent chargés de l’affaire. Laquelle se complique très vite quand c’est le tour d’un homme d’être tué dans un train de façon semblable. Puis ce sont deux jeunes gens qui trouvent la mort de la même manière près d’une guinguette des bords de la Tamise. Au fil des jours, les assassinats de ce genre s’accumulent. On finit par dénombrer rien moins que vingt meurtres en l’espace de huit jours…

Ma critique

« Les enfants du matin » est un thriller assez classique avec une accumulation particulièrement importante de crimes dont un, le dernier, est tout à fait monstrueux de sadisme et de cruauté. De quoi révulser les âmes sensibles. L’originalité de cet ouvrage vient du fait que tous ces crimes que l’on croit gratuit au début ne le sont pas vraiment, mais cachent un seul qui est commandité par des personnages hauts placés. L’intrigue est bien menée et assez intéressante dans la mesure où le lecteur est un peu « promené » avant de découvrir une vérité plus nuancée qu’il n’y paraît au premier abord. La faiblesse de ce roman de divertissement tient plus au style pas très léger de Jack Curtis. Un certain manque de rythme. Des descriptions inutiles qui ne sont pas loin de tirer à la ligne par endroits. À réserver aux amateurs du genre.

Ma note

3,5/5

THRILLER

LA PROPHÉTIE DE LA CATHÉDRALE (CHRISTOPHE FERRE)

Le résumé du livre

À Chartres, Mary Kennedy, jeune archéologue américaine travaillant sur les fouilles du parvis de la cathédrale, se retrouve à une heure du matin en train d’explorer l’église souterraine, Notre-Dame-de-sous-terre, la plus grande crypte de France, en compagnie d’un vieil érudit, Charles de Saint Germain. Il lui annonce faire partie d’une confrérie, « Les légionnaires de Dieu ». Mais au moment de lui faire une importante révélation, il est abattu d’une balle en pleine poitrine. Il a à peine le temps de prononcer quelques paroles sibyllines. Mary se retrouve face au tueur cagoulé qui lui fait constater que son révolver est vide avant de s’enfuir en prononçant une menace à peine voilée. Traumatisée, la jeune archéologue reste dans la crypte. Au matin, elle se retrouve unique suspecte aux yeux de la police car ses empreintes digitales sont les seules présentes sur l’arme du crime…

Ma critique

« La prophétie de la cathédrale » se présente comme un thriller à consonance historico mystique assez dans l’esprit d’un certain Dan Brown. L’aspect thriller se voit à l’accumulation de cadavres et à la fuite haletante d’une pauvre héroïne injustement traquée de tous côtés. Cet ouvrage est à la fois distrayant et instructif. Distrayant par son aspect romanesque plein de rebondissements et de quelques naïvetés. S’il suffisait de retrouver une relique aussi sainte et authentique qu’elle puisse être pour faire régner une paix universelle, nous nous jetterions tous sur nos pelles et nos pioches ! Nettement plus passionnant reste le côté historique de l’affaire. On sent que l’auteur en connait un rayon sur la cathédrale. Ainsi, le lecteur découvrira entre autres qu’il n’y eut pas qu’un seul monument, mais plusieurs qui furent édifiés sur le site au fil des siècles et des aléas historiques (destruction par les Vikings, incendies, etc.) Si on y ajoute un style fluide et efficace, une intrigue bien ficelée, on se retrouve avec un page-turner fort difficile à lâcher. À conseiller aux amateurs.

Ma note

4/5

THRILLER

LA CHASSE EST OUVERTE (DAVID OSBORN)

Le résumé du livre

La jeune Alicia Rennick a été violée par Ken Frazer, Greg Anderson et Art Wallace, trois étudiants de bonne famille, la fine fleur de la jeunesse de la ville de Ann Harbor (Michigan). Mais quand l’Attorney général de la ville reçoit la victime accompagnée de ses parents qui réclament justice, il les dissuade de porter plainte. Pourtant le crime est bien réel. Alicia était vierge et non consentante. Elle s’est débattue, elle a été frappée, trainée de force dans une chambre de motel et abusée à maintes reprises. L’ennui, c’est que la parole de la jeune fille risque de ne pas peser bien lourd face à la version totalement différente des garçons. Pour eux, c’est Alicia qui les a sollicités, aguichés et qui a même demandé à chacun 20 dollars pour pratiquer sodomie et fellation. De plus, la meilleure amie d’Alicia a également donné un témoignage accablant pour elle. Résultat : plus personne ne la croit, même pas ses parents. Pour étouffer le scandale, ils lui font épouser Buddy Garner, un jeune mécano amoureux d’elle, qui ne fera pas d’histoires. Vingt ans plus tard, le trio, qui a très bien réussi dans la vie, part comme chaque année en direction de la frontière canadienne pour une chasse un peu particulière…

Ma critique

« La chasse est ouverte » est un thriller paru en 1974 aux États-Unis et en 1977 en France qui n’a pas pris une seule ride et n’a rien perdu de sa charge d’angoisse et de violence intelligemment distillée. Récemment réédité chez Archipoche, ce livre est en passe de devenir un classique du genre dans la lignée et l’esprit de certains titres de Stephen King ou de Dean Koontz. L’intrigue repose sur une histoire de vengeance implacable menée par un justicier dont on ne découvre l’identité et les motivations qu’en toute fin de narration. Avec en prime, une révélation supplémentaire assez surprenante dans l’épilogue. Le lecteur suit alternativement les trois prédateurs et les deux futurs victimes en se demandant à quel moment le grain de sable va pouvoir enrayer l’horrible mécanique. La mise en place du drame se fait très progressivement, très minutieusement, puis le tempo s’accélère et monte en puissance avant le déchainement final. D’un point de vue stylistique, Osborn est un peu plus proche de King que de Koontz. Tout est si rondement mené qu’il n’est pas facile de poser l’ouvrage tant le suspens est prenant. Ce n’est donc pas sans raison que cette histoire a été adaptée au cinéma dès sa parution.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHORREURTHRILLER

LE MANTEAU DE NEIGE (NICOLAS LECLERC)

Le résumé du livre

Dans une ferme isolée du Jura, Etienne, un vieil agriculteur, vit dans un isolement sauvage avec sa femme léthargique qui passe toutes ses journées, immobile sur un fauteuil depuis une vingtaine d’années. Un jour, elle sort sans la moindre raison de cette torpeur et le prend par surprise. Elle se lève brusquement de son fauteuil, prend un couteau et tranche la jugulaire de son mari… La jeune Katia est haptophobe. Elle ne supporte aucun contact physique avec quiconque, même avec les membres de sa propre famille. Cette particularité lui vaut quolibets et sarcasmes de ses camarades de collège. Mais un jour, la souffre-douleur se rebiffe. Une grande violence s’empare d’elle et elle agresse une élève qui la persécutait. C’est la petite fille d’Étienne, lequel a fait d’elle son héritière…

Ma critique

« Le manteau de neige » est un roman d’horreur et de fantastique basé sur toutes sortes de phénomènes paranormaux comme les hantises, les esprits frappeurs, les fantômes et autres revenants. Trois générations de drôles de loustics se succèdent dans ce récit très sombre. La haine, la perversité et le mal sont omniprésents du début à la fin. Les cadavres s’accumulent au fil d’une intrigue assez bien tournée quoi que pas mal controuvée. La clé de l’affaire remontant à la seconde guerre mondiale (avec juifs, résistants et collabos) manque totalement d’originalité. Ce genre d’histoire a déjà été racontée des centaines et peut-être des milliers de fois. Nicolas Leclerc y rajoute une sorte de « fatum », de malédiction de transmission de père en fils de l’instinct et de la jouissance de tueur tortionnaire. L’ensemble laisse une impression assez malsaine. Le lecteur peine à croire que pareils monstres aient pu exister dans la réalité et sévir pendant des dizaines d’années sans jamais se faire prendre ! Trop c’est trop. On patauge dans l’invraisemblable et on finit par ne même plus y croire. Âmes sensibles et cartésiens s’abstenir !

Ma note

2,5/5

FANTASTIQUETHRILLER

LES YEUX DES TÉNÈBRES (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

Tina Evans, ancienne danseuse de revue devenue chorégraphe de renom à Las Vegas, a perdu les deux hommes de sa vie. Son mari, Michael l’a quittée et son fils Danny, 12 ans, est décédé dans un terrible accident de bus. L’enfant ayant été atrocement défiguré, les gens des pompes funèbres ont déconseillé à Tina de le voir une dernière fois dans son cercueil. Elle ne peut s’empêcher de s’imaginer qu’il a peut-être survécu. Souvent, il lui arrive d’avoir l’impression de le revoir, de sentir sa présence en diverses circonstances. Bientôt des phénomènes étranges viennent confirmer cette impression. « Pas mort », écrit à la craie sur le tableau mobile de sa chambre d’enfant… Une impression de froid glacial… Des objets qui tombent, s’agitent, se déplacent sans raison… Des messages d’ordinateur appelant au secours… Tina Evans pourra bénéficier de l’aide de son nouveau compagnon, Elliott, avocat et ancien agent secret… Les évènements se précipitent… Qu’est-il vraiment arrivé à Danny ?

Ma critique

« Les yeux des ténèbres » est un thriller fantastique passionnant dont il est difficile pour ne pas dire impossible d’interrompre la lecture tant l’intrigue est pleine de suspens et de rebondissements en tous genres. Paru en 1981 en anglais et en 1990 en français, cet ouvrage qui n’a pas pris une ride vient d’être ré-édité par les éditions de l’Archipel alors qu’il était quasiment devenu introuvable même d’occasion tant l’actualité l’avait fait devenir « culte ». Dans cette étrange histoire, tout repose sur le paranormal, sur certaines capacités psychiques hors normes, sur la télékinésie, la télépathie et l’hypnose. La fin, qu’il convient de ne pas déflorer, est doublement époustouflante. Elle apporte une illustration étrange sur l’épisode « Coronavirus » que nous venons de subir. À quarante ans de distance, Dean Koontz, s’était vraiment montré incroyablement visionnaire. Dans une impitoyable guerre bactériologique, Chinois et Américains cherchaient à fabriquer, l’arme absolue, un virus mortel, le Wu-Han 400, contre lequel les humains n’arriveraient pas à produire d’anticorps. Qui a dit que poètes et écrivains étaient des devins et des prophètes ? Quoi qu’il en soit ce titre reste un des tout meilleurs du grand maître. On tremble, on vibre, on est en empathie constante avec cette mère tout en se posant un certain nombre de troublantes questions. Que demander de plus ?

Ma note

4,5/5

POLICIERTHRILLER

POPULATION : 48 (ADAM STERNBERGH)

Le résumé du livre

Quelque part dans le désert texan, se trouve Caesura, alias « Blind Town », une toute petite ville close et entourée de barbelés. Y séjournent une quarantaine d’anciens détenus pour toutes sortes de crimes. Une fondation leur a proposé un étrange programme de réhabilitation en circuit fermé. On a effacé de leur mémoire tout souvenir de leurs forfaits passés. À leur arrivée, ils ont dû changer de nom et se voir attribuer un bungalow. Parmi eux, se trouvent peut-être quelques témoins innocents qu’il serait nécessaire de protéger de vengeances du monde extérieur. L’expérience a déjà huit années d’une existence relativement satisfaisante. La petite communauté vit sous la houlette bienveillante du shérif Cooper, ancien maton, seul homme armé et avec la caution médicale de la doctoresse Holliday. L’ennui, c’est qu’un des résidents vient de se suicider, puis qu’un autre a été froidement abattu d’une balle dans la tête dans le petit débit de boissons de l’endroit.

Ma critique

« Population : 48 » est un roman difficilement classable vu qu’il se situe aux limites du roman policier, du thriller, du roman noir et du roman d’anticipation. Le lire ou plutôt le dévorer (c’est un véritable « page-turner » presque impossible à lâcher tant le rythme narratif est haletant !) représente une sacrée expérience. Le volet policier maintient l’intérêt jusqu’aux trois quarts du livre. Il est relayé par l’aspect thriller quand les cadavres s’accumulent de façon apparemment incohérente. La fin totalement dantesque relève vraiment du roman noir quand le passé des uns et des autres ressurgit dans toute son horreur. Mais le plus frappant et le plus troublant est sans doute toute la manipulation psychologique et sociale induite par cette expérience étrange et inquiétante qui s’achève d’une façon à la fois surprenante et réconfortante. Une sorte de verset biblique revient comme un refrain sibyllin (« Il se peut que Dieu pardonne, mais Il exonère rarement »). En fait le pire n’est jamais certain, dira-t-on pour ne rien déflorer. Ouvrage majeur, distrayant et invitant à la réflexion sur la condition humaine. À ne surtout pas rater !!!

Ma note

4,5/5

THRILLER

SACRIFICES (ELLISON COOPER)

Le résumé du livre

Au cours d’une randonnée pédestre avec son chien dans le parc national de Shenandoah (Virginie), l’agent Cho tombe dans une caverne souterraine remplie d’ossements humains. Sayer Altair, grande spécialiste du comportement des psychopathes au FBI, est chargée de l’enquête. En plus des os éparpillés, elle découvre deux cadavres beaucoup plus récents. Il semblerait qu’un tueur en série déposerait dans cet endroit de malheureuses victimes qu’il aurait préalablement torturées. L’hypothèse se confirme quand quelqu’un tente d’assassiner l’enquêtrice et la légiste en arrosant la grotte avec de l’essence et en y mettant le feu alors qu’elles se trouvent à l’intérieur. Heureusement, elles en réchappent avec quelques brûlures superficielles, mais l’enquête s’annonce quand même particulièrement délicate…

Ma critique

« Sacrifices » se présente comme un thriller bien mené avec suspens et rebondissements à la clé comme il se doit dans ce genre de registre. Le style de l’auteure est fluide et agréable. La narration est tronçonnée en petites scènes maintenant l’intérêt d’un bout à l’autre. Elle commence assez lentement, puis accélère peu à peu avant de terminer en apothéose d’horreur. (Âmes sensibles s’abstenir). En quatrième de couverture, l’éditeur prétend qu’Ellison Cooper « revisite toutes les lois du genre ». Mais si on ne peut que reconnaître une certaine originalité dans l’intrigue, en dehors de meurtres à main nue, d’un « happy end » peu fréquent dans les thrillers et d’un retournement systématique des victimes en bourreaux, le « grand renouvellement » ne va guère plus loin. Au total, un ouvrage divertissant sans plus.

Ma note

3,5/5

POLICIERTHRILLER

CHASSE À TOURS (PHILIPPE-MICHEL DILLIES)

Le résumé du livre

De nuit, une jeune femme reprend conscience dans un parc. Elle n’a plus aucun habit sur elle et ne se souvient de rien. Au cimetière de Tours, Charles Wenz vient rendre un dernier hommage à son ami, Bernard Wooz, détective franc-maçon décédé apparemment de crise cardiaque. Oscar Kerlok, commandant de police grand admirateur de Sherlock Holmes est nommé au SRPJ de la ville. Il s’y présente chevauchant une énorme Harley-Davidson et investit les lieux avec tout un mobilier personnel de style victorien. Dans une remorque abandonnée, un cadavre est retrouvé. C’est celui d’une jeune femme sans le moindre sous-vêtement, le corps criblé de piqûres d’insectes. Un peu plus tard, c’est au tour d’un clochard d’en découvrir un second en semblable état.

Ma critique

« Chasse à Tours » est un thriller de facture classique, bien mené et fort agréable à lire même si le lecteur se doute dès le début de la manière dont toute l’histoire va se terminer. La singularité de cet ouvrage tient sans doute aux descriptions de la ville de Tours et de quelques autres sites de la région. Les personnages sont classiques et sans grande originalité si ce n’est une propension à se délecter des whiskies les plus rares. Tout ça est un peu insuffisant pour sortir du lot. Mais ça reste néanmoins distrayant comme un roman de gare, vite lu, vite oublié.

Ma note

3/5

ROMANCETHRILLER

SANG FROID (ALEX KAVA)

Le résumé du livre

Dans le couloir de la mort de la prison de Lincoln (Nebraska), le père Stephen Francis entend en confession Ronald Jeffreys, condamné en passe d’être exécuté. Celui-ci reconnaît avoir tué après l’avoir violé le petit Bobby Wilson, puis avoir découpé son cadavre en morceaux, mais rejette fermement la responsabilité des deux autres assassinats d’enfants qu’on lui a également collé sur le dos pour faire bonne mesure. Si ce monstre dit vrai, cela signifie qu’un autre psychopathe, peut-être encore pire que lui, est toujours en liberté avec tous les risques de récidive que cela représente. Et justement, voilà qu’à Platte City le cadavre d’une nouvelle petite victime est découvert dans la boue d’un champ marécageux par l’équipe du shérif Nick Morelli. Il pourra bientôt bénéficier du concours de Maggie O’Dell, profileuse du FBI…

Ma critique

« Sang froid » se présente comme un thriller de facture classique, bien mené et agréable à lire. Alex Kava coche toutes les cases du genre : intrigue glauque à souhait, accumulation de cadavres, tortures, sadisme en tous genres. Un suspect assez évident mais avec un doute quand même, histoire de maintenir suspens et intérêt et ultime rebondissement à la toute dernière page. L’ennui, c’est que passé une centaine de pages, le lecteur finit par se rendre compte que le sujet principal n’est en fait qu’un prétexte pour développer une historiette d’amour parfaitement formatée « Harlequin » avec ses bergères rencontrant des princes, ses aide-soignantes amoureuses de grands chirurgiens, ici le beau shérif à la carrure de cow-boy de cinéma soupirant pour l’enquêtrice sexy mais un brin traumatisée. C’est la marque de fabrique de la maison d’édition en question. Il y a un public qui en raffole dont votre serviteur ne fait pas vraiment partie.

Ma note

3/5

HORREURROMANTHRILLER

L’ESCALIER DU DIABLE (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

Toujours à la recherche des responsables de l’étrange épidémie de suicides dont son mari a été victime, Jane Hawk sollicite l’aide de Sarah Holdsteck qui a fait fortune sur le marché immobilier avant de subir un divorce des plus cruels. Son ex, Simon Yegg s’est vengé de manière particulièrement déplaisante… Trois inconnus s’introduisent dans le pavillon du jeune Sanjay et s’apprêtent à lui injecter le fameux liquide contenant les funestes nano-particules quand sa jumelle, Tanuja, intervient à temps en les arrosant d’insecticide. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter… Les informations données par Sarah permettent à Jane de remonter jusqu’à un certain Hendrickson qui se placerait au plus haut niveau de la société secrète responsable de toute cette monstrueuse manipulation…

Ma critique

Suite de « Dark Web » et de « La chambre des murmures », « L’escalier du diable » est le troisième volet des aventures de Jane Hawk. On reste dans le registre du thriller, mais cette fois avec un côté nettement plus gore que dans les deux précédents. On franchit encore quelques degrés de plus dans l’horreur avec cet escalier grand guignolesque. L’affaire prend de l’ampleur à tous points de vue. Le lecteur subodore un complot d’envergure avec des retentissements insoupçonnés. Le suspens est toujours aussi présent, les rebondissements toujours aussi nombreux et le rythme de narration toujours aussi haletant. Le livre ne se lit pas, il se dévore ! Un authentique « page-turner » ! Ce diabolique Dean ne relâche jamais la pression. Et à mon avis, il doit encore en avoir sous la pédale car cet opus n’est pas du tout le dernier de la série. Il semble qu’il y en ait encore deux à venir : « The forbidden door » et « The night window », déjà parus aux Etats-Unis. À moins d’aller vite les lire dans la langue de Mark Twain, il va nous falloir attendre que « L’Archipel », l’éditeur français, veuille bien nous les traduire et nous les proposer, pour enfin découvrir le dénouement de cette saga hors norme.

Ma note

2,5/5

THRILLER

LA CHAMBRE DES MURMURES (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

Cora Gunderson, enseignante célibataire, ne sait pas résister aux injonctions de sa voix intérieure. Celle-ci lui a ordonné de remplir son 4X4 de quinze jerrycans d’essence fermés par un simple film de plastique, de rouler en direction du centre-ville, de les allumer et de précipiter son véhicule transformé en véritable bombe roulante contre la vitrine d’un restaurant…

Jane Hawk, qui a toutes les polices américaines aux trousses, s’introduit chez un célèbre journaliste d’investigation nommé Hannafin en espérant qu’il voudra bien dévoiler toutes ses découvertes dans son journal. Quand elle découvre que celui-ci veut jouer double jeu, Jane se rabat sur un de ses amis, Randall Larkin, avocat, qu’elle kidnappe après l’avoir copieusement chloroformé. Mais les proches de Larkin, inquiets de son absence, lance à sa recherche un certain Jason Drucklow, détective privé spécialisé dans les coups tordus…

Ma critique

On l’aura compris, ce second opus, suite de « Dark Web », repart sur les chapeaux de roue. L’intrigue de ce thriller remarquable prend même de l’ampleur, les évènements se précipitent, un pan après l’autre se découvre l’ampleur du mal. Le lecteur va de découvertes en découvertes, toutes aussi inquiétantes que surprenantes. Le suspens se maintient à un tel niveau qu’il est fort difficile au lecteur de poser un livre qui malgré ses 447 pages est dévoré en fort peu de temps. En plus de l’intérêt « récréatif » de cet ouvrage, il est possible d’y voir une sinistre projection sur notre avenir. On rêverait que tout ce cauchemar ne soit que pure science-fiction alors que ce n’est que de l’anticipation intelligente. Les nano-technologies sont déjà là. Ce qu’imagine Dean Koontz (qui s’est d’ailleurs inspiré de Raymond Shaw, il le dit lui-même) est à nos portes. Encore quelques années ou décennies et ce sera réalisable d’autant plus l’esprit niveleur et mondialisant qui le sous-tend est déjà bien présent. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »… On attend la suite avec une grande impatience !

Ma note

4,5/5

POLICIERTHRILLER

DARK WEB (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

Jane Hawk, inspectrice du FBI, a trouvé son mari, ancien militaire de la Navy, mort dans leur salle bains. Il se serait lui-même tranché la jugulaire, ce que Jane n’arrive pas à croire plausible. Persuadée qu’il s’agit d’un meurtre et non d’un suicide, elle prend un congé sans solde et entame une enquête personnelle qui l’amène à se pencher sur d’autres cas de suicides aussi peu vraisemblables. Son mari n’était pas dépressif, il aimait la vie et n’avait aucune raison objective de mettre fin à ses jours. Très vite, Jane se retrouve confrontée à toutes sortes de personnages louches que ses recherches semblent déranger. Comme ils menacent de s’en prendre à son fils, elle le cache chez un couple d’amis. Elle change de véhicule, se sépare de son GPS, de son ordinateur et de son smartphone pour ne plus utiliser que des portables prépayés. Elle surfe sur le net uniquement dans des bibliothèques publiques. Elle fait tout ce qui est humainement possible pour se rendre indétectable. Mais l’enjeu est tellement énorme que ses ennemis ne lâchent jamais leur traque. Parviendra-t-elle à découvrir la vérité cachée derrière cette recrudescence étrange de suicides ?

Ma critique

« Dark web » est un thriller plutôt original autant par le fond que par la forme. C’est un thriller dans la mesure où les cadavres s’accumulent tout au long du parcours de l’enquêtrice fugitive. Mais c’est également une enquête d’investigation dans la mesure où il y a recherche d’un complot mené au plus haut niveau avec des conséquences potentielles terribles pour toute l’humanité. Mais le format utilisé, la saga en plusieurs tomes, n’est guère habituel dans ces deux genres. Le premier volet de cette affaire s’achevant sans que rien ne soit vraiment dévoilé, le lecteur se retrouve frustré et n’a qu’une envie c’est de lire la suite, tant ce début est bien mené, haletant, plein de suspens et de rebondissements. Un ouvrage de divertissement sans doute, mais avec un thème incitant à la réflexion sur toutes sortes de sujets comme le « dark net », les réseaux secrets de trafics et de prostitution et surtout sur les manipulations mentales. Si on y ajoute une héroïne attachante bien qu’un tantinet « superwoman », on s’aperçoit que toutes les cases du best-seller addictif sont cochées. Pas étonnant de la part de notre diabolique Dean, grand maître du genre !

Ma note

4/5

POLICIERTHRILLER

LE DRAGON DE CRACOVIE (SAN ANTONIO)

Le résumé du livre

A Berchtesgaden, en novembre 1937, Adolf Hitler sympathise avec une jeune infirmière blonde qui, bizarrement porte le même nom que lui. Il finit par se jeter sur elle et par la trousser comme l’eût fait un feldwebel. De cette étreinte furtive, neuf mois plus tard, naîtra un gros bébé qu’on prénommera Richard et qui n’aura aucune ressemblance avec son géniteur. Il devint boucher, se maria et eut lui-même en 1970 un fils qu’on prénomma Adolf et qui se retrouva doté de nombreux points communs avec son tristement célèbre grand-père. Tout jeune, il commença une carrière de tueur sadique et sans le moindre état d’âme en trucidant le riche homosexuel qui l’avait recueilli chez lui avant de le mettre dans son lit. La suite de l’histoire se résume à une accumulation de cadavres jalonnant le parcours de ce psychopathe qui finira par intéresser la redoutable Camorra sicilienne…

Ma critique

« Le dragon de Cracovie » se présente comme une sorte de thriller parodique doublé d’uchronie, car il va sans dire que Frédéric Dard se permet bien des fantaisies avec l’Histoire tout au long d’une intrigue alternant lourdement copulations et liquidations pour finir sur une fin en apothéose abracadabrante. Le lecteur cherchera en vain l’humour et le picaresque présents dans de nombreux autres titres. Ils ont totalement disparu et c’est bien dommage car seuls le sadisme, la paillardise et une sorte de désenchantement généralisé subsistent. Aussi répétitifs et lassants les uns que les autres. Au total, pas le meilleur titre du grand Frédéric Dard, et de très loin.

Ma note

2,5/5

POLICIERTHRILLER

LES ENGLOUTIS (DENIS LEPEE)

Le résumé du livre

1918. Ludmilla tente de fuir par la mer Saint-Pétersbourg ravagé par la révolution bolchévique. Il lui importe beaucoup de mener à bien la mission qui lui a été confiée, celle de sauver le « trésor » de la famille Koutouzov, mais son bateau est coulé au large de la Finlande…

2017. Tommaso Mac Donnell ravagé par la douleur d’avoir perdu sa femme et sa fille dans l’incendie de leur maison de Nantucket, débarque à l’aéroport d’Helsinski. Archéologue sous-marin, il vient évaluer un projet d’implantation d’éoliennes off-shore dans le golfe de Finlande, à deux pas de la zone russe et non loin de la petite ville de Kotka dont le maire est un ami de longue date…

Ma critique

« Les engloutis » est un roman original à plus d’un titre. D’abord parce qu’il n’est pas aisé à classer vu qu’il se situe aux limites de plusieurs genres : historique, aventures, policier et même espionnage (vu l’implication de divers agents secrets dont celle d’une jolie espionne du FSB russe). Autant le côté historique semble évident dès le début de l’intrigue, autant le côté policier se fait plus discret vu que le premier mort n’apparait qu’à la moitié du livre et que le personnage principal n’est ni inspecteur, ni détective privé, ni même journaliste, mais simple plongeur professionnel aux prises avec les fantômes de son drame personnel. Personnage avec lequel on ne peut qu’être en empathie immédiate d’autant plus que bien des déboires et des coups durs l’accablent, maintenant ainsi un intérêt soutenu tout au long d’une narration parfaitement menée. Si on y ajoute une plume de belle qualité, un cadre dépaysant et une parfaite connaissance du monde et des techniques de plongée, on obtient une totale réussite. Autre petit plus : dans les remerciements, Denis Lépée a l’élégance et l’honnêteté de faire la part entre l’historique et le romancé. Qu’il en soit remercié car peu nombreux sont les romanciers qui s’y plient !

Ma note

4/5

POLICIERTHRILLER

DES BABOUCHES À ESQUIBIEN (ALEX NICOL)

Le résumé du livre

À Saint Renan, au nord de la Bretagne, un tueur à gages provoque délibérément un accident envoyant au fond d’un étang une voiture avec son malheureux conducteur. Puis il abat d’une balle de révolver entre les deux yeux une vieille dame, chez elle, dans son jardin. Gwenn Rosmadec, ancien grand reporter devenu écrivain public et son épouse Soazic, par le biais d’un texte à fournir sur un étrange bienfaiteur de la commune, se retrouvent mêlés à cette affaire qui les mènera jusqu’en Arabie Saoudite où l’homme en question a longtemps travaillé et fait fortune avant de prendre sa retraite à Esquibien.

Ma critique

« Des babouches à Esquibien » est un roman d’aventures policières tilisant la plupart des codes du thriller. Il s’agit pour les deux héros d’empêcher que se produise un attentat contre un monument emblématique des Cornouailles. L’intrigue est bien menée quoi que le pot aux roses soit assez énorme et moyennement vraisemblable. L’auteur, grand amateur d’une certaine marque de whisky breton à base de blé noir, citée si souvent qu’on se demande s’il n’en est pas sponsorisé, connait parfaitement son sujet. Il décrit son petit coin de Bretagne avec autant de soin que la réalité de Djeddah. Rien que pour le dépaysement, cet ouvrage agréable à lire mérite le détour.

Ma note

4/5

POLICIERTHRILLER

SABLES MOUVANTS À BENODET (SERGE LE GALL)

Le résumé du livre

À Sainte Marine, non loin de Bénodet, une jeune femme est violée puis mutilée sauvagement avant d’être achevée à l’aide d’un pied de parasol planté sous le sternum. Stéphanie Rannou et Lorraine Boucher, future magistrate, qui se promènent dans le coin, assistent à la fin de ce supplice barbare. Stéphanie tente d’intervenir, mais le tueur parvient à s’échapper grâce à un petit canot caché non loin de là. Un peu plus tard, elles s’invitent dans l’enquête menée par le commissaire Landowski qui les connait pour les avoir déjà rencontrées lors d’une précédente affaire…

Ma critique

« Sables mouvants à Bénodet » est un thriller à la française assez bien mené avec son habituelle kyrielle de cadavres, son serial killer psychopathe torturé et ses scènes gore répugnantes à souhait. Le style est agréable et efficace. Tous les ingrédients du genre sont réunis pour une narration plutôt distrayante. Le lecteur ne pourra faire qu’un seul et unique reproche : un certain manque de vraisemblance. Les évènements s’enchainent trop bien, les coïncidences sont trop parfaites. Dans la vraie vie des vrais gens, jamais rien ne se goupille comme ça. Ceci dit, le cadre est bien décrit, les personnages sont intéressants bien qu’un peu stéréotypés et l’intrigue permet un bon moment de divertissement, rien de plus. Les amateurs du genre apprécieront.

Ma note

3/5

THRILLER

RAISON DE TUER (BLAKE PIERCE)

Le résumé du livre

Dans la ville de Boston, Avery Black, ancienne avocate devenue policière suite à un fiasco judiciaire, vient d’intégrer la police criminelle. Vu son passé, elle peine à se faire accepter par ses collègues et par sa direction. Au sortir d’une fête estudiantine bien arrosée, Cindy Jenkins est victime d’une étrange agression. Quelqu’un lui inocule une drogue incapacitante qui lui fait presque immédiatement perdre conscience. 48 heures plus tard, des cyclistes la retrouvent morte sur un banc dans un parc public. Son corps a été vidé, empaillé, recousu et maquillé, un vrai travail de taxidermiste. L’enquête va s’avérer compliquée pour Avery Black et pour son collègue Ramirez…

Ma critique

« Raison de tuer » est un thriller de bonne facture et de structure parfaitement classique. Un serial killer dérangé à souhait, une longue série de victimes, toutes jeunes, jolies et étudiantes et une police qui patauge et se perd dans une longue série de fausses pistes. Une intrigue parfaitement calibrée pour empêcher le lecteur d’abandonner le livre en cours de route ! Un style fluide et efficace. Le personnage de l’ex-avocate devenue policière est plutôt attachant. On ne peut pas en dire autant des autres, nettement plus stéréotypés. Au total, une agréable lecture de divertissement, un tantinet macabre, en libre accès, ce qui ne gâte rien, mais avec un léger défaut : une abondance de coquilles indignes d’un éditeur sérieux !

Ma note

4/5

FANTASTIQUETHRILLER

Le résumé du livre

Alors qu’au Vatican, l’ambassadeur tchèque tente d’en savoir plus auprès des autorités pontificales au sujet de la scandaleuse affaire du pont Charles, en Bourgogne, un certain Charles Ravière, sorcier wiccan autoproclamé, s’installe dans un petit village pour y créer sa secte. Patrick Sullen, flic des Renseignements Généraux, en voulant enquêter sur le phénomène, tombe à sa merci et se retrouve nu et enchainé au pilier en béton d’une cave sordide… Au cours d’une messe noire particulièrement glauque, Ravier le transforme en disciple de Lucifer…

Ma critique

« La porte » est le troisième et dernier tome d’une série tout ce qu’il y a de gore et de plus en plus axée sur le « hard » satanisme. Rien n’est épargné au lecteur, outre les meurtres habituels des thrillers, tortures en tous genres, cannibalisme, messes noires et apparitions de monstres sortis des enfers. Attention, ces livres ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Il est fortement conseillé aux âmes sensibles de s’abstenir. Cauchemars garantis pour les amateurs. En effet, ce dernier opus termine en crescendo et s’achemine vers une fin aussi terrible que laborieuse. Le héros, Nataniel Dresde, a une peine folle à rouvrir la porte des enfers qu’il a malencontreusement fermée. Et le rythme en souffre nettement. Dans l’ensemble, un ouvrage glaçant d’épouvante proche de l’univers de Dean Koontz, lequel aurait d’ailleurs su raconter la même histoire en trois fois moins de pages…

Ma note

4/5

FANTASTIQUETHRILLER

L’ÈRE DU DIABLE (J.B. LEBLANC)

Le résumé du livre

Au Brésil, Cesare, prêtre exorciste est assassiné à l’intérieur d’une église. En France, Coraline, prostituée, s’intéresse à un client un peu étrange qui n’est autre que Nathaniel Dresde. En Italie, quatre hauts responsables du Vatican se réunissent en secret pour faire le point : le père Cesare est le troisième exorciste assassiné en très peu de temps. C’est très inquiétant et ne peut pas être une simple coïncidence. D’autant plus que le père Fantino, autre exorciste, a disparu de façon mystérieuse. Quant au commandant Marchegiani, il ne se remet pas de son échec dans l’affaire Kolber. Il est persuadé de la culpabilité de Dresde mais, sans preuve indiscutable, il ne peut rien faire…

Ma critique

« L’ère du Diable » est le deuxième tome de la trilogie paranormale proposée par J.B.Leblanc. Cette histoire relève du thriller ésotérique et fantastique avec un nouveau palier franchi dans l’horreur et l’épouvante. Contrairement au premier tome où l’on revenait souvent en arrière, cette fois, cela se produit beaucoup moins souvent, ce qui permet un bien meilleur rythme de narration. Les évènements s’enchainent à toute allure, l’horreur s’amplifie, le complot luciférien prend de l’ampleur. Le diable ne s’attaque plus seulement à l’Église catholique mais aussi à l’islam et même au judaïsme ! Il se permet une véritable hécatombe d’exorcistes et toutes sortes de destructions improbables comme dans la scène du pont Charles. Les personnages, et particulièrement celui de Nataniel Dresde, prennent de l’épaisseur, de l’ampleur et de l’intérêt. L’intrigue est haletante et menée avec brio. Seul petit reproche : encore des approximations lexicales et des coquilles qui agacent un peu le lecteur attaché à la précision de la langue. Au bout du compte, un très bon et très effrayant ouvrage à déconseiller aux cartésiens et aux âmes sensibles quand même !

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUETHRILLER

LE CAUCHEMAR DE CASSANDRE (J.B.LEBLANC)

Le résumé du livre

Un tueur à gages abat un chef d’entreprise à la sortie d’une boîte échangiste… Alors qu’il est en train de fermer son église, un curé au physique de rugbyman surprend plusieurs étranges jeunes femmes se livrant à des pratiques obscènes… Pour pouvoir avancer dans son enquête, un jeune policier ambitieux cherche à entrer en contact avec un médium par le biais d’un site internet… Ancien gradé de services de police prestigieux, Nathaniel Dresde qui s’est fait affecter dans un commissariat de quartier, reste un exemple et une énigme pour tous ses collègues.

Ma critique

« Le cauchemar de Cassandre » est un gros pavé (735 pages) de thriller fantastique tout à fait original à la fois par sa construction très séquencée et cinématographique et par son intrigue très axée sur le paranormal, l’ésotérisme et le satanisme. Au long de cette histoire inachevée, les cadavres s’accumulent dans une ambiance glauque, gore, empestant le stupre et le soufre. Plusieurs scènes d’horreur pourront être à déconseiller aux âmes sensibles. Cet ouvrage aurait pu être une belle réussite dans la lignée de Stephan King ou de Dean Koontz si l’auteur avait un peu moins tiré à la ligne, répétant deux à trois fois le même épisode ou se laissant aller à divers développements philosophiques ou théologiques qui ralentissent l’action un peu trop à mon goût. Le style de l’auteur est fluide, efficace et agréable si on ne tient pas compte de quelques concordances de temps erratiques, d’erreurs syntaxiques et autres coquilles entachant parfois la lecture. On note également la présence et l’utilisation d’un Minitel, ce qui date un peu beaucoup. Au total, un ouvrage intéressant et qui ne laisse pas indifférent dans la mesure où le lecteur s’attache au personnage de la malheureuse Cassandre, ancien top-model persécuté par les engeances sataniques et beaucoup moins au flic psychopathe. Reste à savoir si J.B. Leblanc transformera l’essai dans le deuxième tome de la trilogie.

Ma note

3/5

THRILLER

AVANT QU’IL NE TUE (BLAKE PIERCE)

Le résumé du livre

Dans un champ de maïs du Nébraska, une femme est retrouvée assassinée, attachée à un poteau et sans doute victime d’un psychopathe. Il ne faut pas longtemps à la police pour s’apercevoir qu’elle a affaire à un tueur en série de la pire espèce dont la folie meurtrière mystico-religieuse ne fait que commencer. La jeune et jolie détective MacKenzie White, plus futée et plus coriace que ses collègues aussi vieillissants que moqueurs, est chargée un peu contre son gré de cette enquête particulièrement épineuse.

Ma critique

« Avant qu’il ne tue » est un thriller de facture tout ce qu’il y a de classique. Tous les ingrédients sont là : les crimes sadiques qui s’accumulent, les flics qui pataugent et la fliquette plutôt mal vue qui seule a quelques éclairs de génie permettant de faire avancer l’affaire, mais toujours avec un temps de retard… L’écriture est efficace et agréable à lire en dépit d’un certain nombre de coquilles et de quelques faiblesses dans la traduction. On est dans la littérature de divertissement de qualité, alors ne boudons pas notre plaisir d’autant plus que ce titre est gracieusement mis à disposition en ebook sur les plateformes.

Ma note

4/5

FANTASTIQUETHRILLER

QUE LA BÊTE S’EVEILLE (JONATHAN & JESSE KELLERMAN)

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Le résumé du livre

Dans une maison abandonnée d’Hollywood, est retrouvée une tête d’homme sans corps à côté d’un petit tas de vomis. Comble de l’étrangeté, aucune tache de sang nulle part. Les artères ont été soigneusement suturées et la peau recousue. Manifestement la décapitation ne s’est pas faite sur les lieux et la mise en scène semble avoir une signification très particulière. L’inspecteur Jacob Lev de l’étrange section des « Projets spéciaux » du LAPD (« Los Angeles Police Department ») se retrouve chargé d’une enquête qui va le mener en Grande-Bretagne et jusqu’à Prague et lui causer bien du souci.

Ma critique

« Que la bête s’éveille », roman écrit à quatre mains et en famille, est présenté comme un thriller « plein de suspense et de mystère surnaturel » alors que c’est surtout un roman fantastique, d’épouvante et même d’horreur, assez invraisemblable, très lent et d’une lecture plutôt laborieuse. Le lecteur navigue entre toutes sortes d’histoires du folklore yiddish et en particulier le mythe du Golem, ce monstre créé de main humaine à partir d’un peu d’argile qui servi de modèle à la célèbre créature de Frankenstein. La narration manque cruellement de rythme. Elle s’essouffle très vite sur une distance de 643 pages qui semblent interminables et se perd dans toutes sortes d’histoires annexes d’inspiration biblique dont on se demande ce qu’elles ont à voir avec l’intrigue principale. Le seul intérêt de cet ouvrage est peut-être ses descriptions des mœurs juives américaines. En conclusion, malgré une citation laudative du maître Stephen King sur un bandeau qui peut tromper le chaland, cette histoire improbable laisse plutôt de marbre le lecteur surtout s’il est friand de bons thrillers bien péchus à la française ou à l’américaine !

Ma note

2,5/5

POLICIERTHRILLER

LE MOINEAU ROUGE (JASON MATTHEWS)

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Le résumé du livre

De nos jours, à Moscou, Nate Nash, jeune agent de la CIA, se laisse surprendre par le contre-espionnage lors d’un contact avec MARBRE, général respecté et importante taupe agissant à l’intérieur des services secrets russes. Nate parvient néanmoins à regagner son ambassade sans que la taupe ne soit démasquée. Etant grillé, il doit quitter Moscou, être exfiltré vers la Finlande et rejoindre l’antenne de la CIA à Helsinki. Pendant ce temps, Dominika, ancienne danseuse, après une formation très particulière à l’école des « Moineaux », ces espionnes russes spécialisées dans les rapports sexuels avec des étrangers pour leur soutirer des renseignements, séduit un diplomate français et se laisse surprendre en pleins ébats. Scandale parfaitement mis au point et début d’une double manipulation particulièrement vicieuse.

Ma critique

Bien que racontant une histoire d’espionnage se déroulant sous le règne du nouveau tsar Poutine, « Le moineau rouge » est un ouvrage qui semble avoir été écrit dans les années soixante-dix, en pleine guerre froide, tant les méthodes des services secrets russes ressemblent trait pour trait à celles du KGB de la grande époque. Cet ouvrage donne l’impression d’être un vieux roman de John Le Carré surtout par le côté technique très bien documenté, ce qui n’a rien d’étrange, l’auteur ayant passé plusieurs décennies dans l’agence de renseignement américaine. Cette double affaire de taupes au plus haut niveau démarre assez bien mais l’intérêt retombe très vite, car le rythme narratif est beaucoup trop lent. Trop de détails, trop de descriptions de lieux ou de repas. Chaque chapitre est même terminé par une recette plus ou moins succulente. Au total, une bonne quarantaine, de quoi remplir un livre de cuisine. À noter également de nombreuses phrases en russe (phonétique) pas toujours traduites, ce qui ne facilite pas la compréhension si on ne comprend pas cette langue. Au total, un livre intéressant par son contexte, mais un peu ennuyeux par sa forme en dépit d’une légère accélération des évènements vers la fin.

Ma note

3/5

POLICIERTHRILLER

UNE VRAIE FAMILLE (VALENTIN MUSSO)

 

Une vraie famille, Valentin Musso

 

Le résumé du livre

 » Il s’appelle Ludovic, c’est du moins le prénom qu’il a donné. Un jeune homme simple et sans histoires. En apparence. Les Vasseur, un couple de Parisiens retirés dans leur résidence secondaire en Bretagne à la suite d’un drame personnel, l’engagent pour quelques travaux de jardinage. Le mystérieux garçon sait rapidement se rendre indispensable et s’installe dans leur vie. Quand les Vasseur commencent à se poser des questions et à regretter de lui avoir ouvert leur porte, il est déjà trop tard. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que leur cauchemar n’a pas encore commencé. Car la véritable menace qui pèse sur leur maison n’est pas du tout celle qu’ils croyaient. « 

Ma critique

Non loin de Ploermel, en Bretagne, la voiture de François Vasseur, professeur à l’université en longue maladie est victime d’une crevaison. Alors que le conducteur peine à changer de roue sous une pluie battante, Ludovic, jeune chômeur venu du Nord, vient à son aide. Quelques jours plus tard, François et Mathilde, son épouse, le retrouvent et lui proposent quelques travaux de jardin dans leur maison isolée. Le jeune homme travaille si bien que le couple lui confie toutes sortes de travaux de rénovation et finit même par l’héberger en permanence. Mais qui est vraiment Ludovic ? Et quel drame secret cache ce couple de Parisiens venus se réfugier au fin fond de la lande bretonne ?

« Une vraie famille » se situe aux confins du thriller à la française et du roman noir. À l’exception d’une première scène particulièrement violente et dont on ne comprend l’importance que beaucoup plus loin dans la narration, tout démarre très en douceur, de façon agréable et policée et ne bascule dans le drame qu’à mi-course. L’une des grandes forces de ce roman réside dans l’effet de surprise assez époustouflant de ce premier rebondissement puis dans l’enchainement épouvantable qui s’ensuit. La seconde tient à la grande qualité des descriptions psychologiques des personnages, tous attachants avec leurs fêlures ou leurs blessures diverses et variées. Et la dernière, mais pas la moindre, se trouve dans la belle plume de Valentin Musso, à la fois élégante, sobre, précise et détaillée.

Ma note

4/5

Un ouvrage particulièrement réussi que l’on ne peut que conseiller à toutes celles et à tous ceux qui cherchent un polar original et de grande qualité qui aborde avec maestria les conséquences funestes des traumatismes post-attentats.

POLICIERTHRILLER

HYENAE (GILLES VINCENT)

 

 

Le résumé du livre

 » Dans les quartiers, les campagnes, aux abords des écoles, des fêtes foraines, des prédateurs rôdent, chassent et emportent nos enfants. Quatre ans que Camille a disparu. À la sortie de l’école, elle est montée dans une camionnette blanche, et depuis, plus rien. Quatre ans sans nouvelles, sans demande de rançon, sans la moindre piste. Et brusquement, une vidéo surgie de nulle part. Depuis quatre ans, Sébastien Touraine, détective privé, s’est coupé du monde. Depuis que cette gamine a été enlevée à Marseille. Depuis qu’il sait qu’elle n’est pas la seule… Pour aider la commissaire Aïcha Sadia, sa compagne, il va devoir replonger dans une enquête aux confins du supportable. Et pour débusquer le chasseur dont il est devenu la proie, plus d’autre choix que de jouer sa vie et celle des autres… « 

Ma critique

Dans les quartiers nord de Marseille, la commissaire Aïcha Sadia procède à une arrestation délicate, pendant laquelle ressurgit une cassette video pédopornographique surgie de nulle part. Aïcha se lance alors sur la piste d’un réseau qui pratiquerait des enlèvements d’enfants suivis de sévices et tortures de toutes sortes pour alimenter les fantasmes malsains de déséquilibrés et obsédés sexuels. Ainsi, quatre années plus tôt, la jeune Camille est montée dans une fourgonnette blanche et n’a jamais été retrouvée. Aidée de son compagnon, Sébastien Touraine, lui-même détective privé, Aïcha parviendra-t-elle à démanteler cette malfaisante filière ?

« Hyenae » est un thriller et un roman noir particulièrement réussi et magnifiquement écrit. Impossible de lâcher ce page-turner digne des plus grands (King, Thilliez, Chattam, Coben et autres). Le lecteur est scotché, glacé, épouvanté devant tant d’horreurs et de monstruosité. Il ne peut que se demander comment l’être humain peut se comporter aussi mal. Il n’est parfois pas très loin d’avoir le cœur au bord des lèvres. Les amateurs de sensations fortes ne manqueront pas semblable expérience. Quant aux âmes sensibles, elles pourront se dispenser. Il n’en demeure pas moins que Gilles Vincent rejoint grâce à ce livre le panthéon des grands maîtres de ce genre particulier de littérature.

Ma note

4,5/5