DARK-FANTASYFANTAISIE

LE GAMBIT DU MAGICIEN (DAVID EDDINGS)

Le résumé du livre

Alors que Dame Polgara pose une attelle à son père Belgarath pour réduire la fracture du bras qu’il s’est faite suite à la chute d’un arbre, elle répète à la princesse C’Nedra qu’en dépit de sa fugue et de son refus d’obéir, elle sera amenée de gré ou de force à la cour de Riva, histoire de respecter la volonté de son père. La quête de l’Orbe, qui continue encore et encore, mènera ensuite nos héros dans les entrailles de la terre où ils rencontreront un peuple qui n’a pas vu la lumière du jour depuis plus de 5000 ans et qui leur permettra de profiter de l’aide d’un certain Relg qui possède un pouvoir tout à fait étrange, celui de passer à travers murs et rochers même les plus durs.

Ma critique

Avec « Le gambit du magicien », la saga de la « Belgariade » arrive à un tournant, mais non à sa fin, ce qui aurait pu être le cas. En effet, après trois tomes et 1150 pages de lecture un brin fastidieuse, l’histoire n’a que fort peu progressé. La quête de l’Orbe semble interminable. Les chevauchées dans le vent, le froid et la neige dans un décor aussi minéral que désertique, même pimentées de quelques rencontres de monstres, finissent par lasser le lecteur le plus patient. Heureusement, la scène finale avec la montée à Rak Cthol et l’affrontement homérique entre le Grand Prêtre Ctuchik et le sorcier Belgarath réveille un peu l’intérêt. Nul doute que les fans de fantaisie souhaiteront quand même découvrir la suite de cette histoire, mais ce sera sans moi. Un ensemble trop lent, trop mou, trop ennuyeux. Pas assez de rebondissements, de surprises, de rythme et d’humour !

Ma note

2,5/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEROMAN

LE PION BLANC DES PRÉSAGES (DAVID EDDINGS)

Le résumé du livre

Le monde était jeune alors, les Dieux vivaient en harmonie et les hommes ne formaient qu’un seul peuple. Aldur le Sage façonna un globe au pouvoir immense, l’Orbe. Mais Torak, le dieu jaloux, s’en empara au prix d’une main et d’un visage brûlé, et plongea l’univers dans le chaos. L’Orbe fut caché. Les dieux se retirèrent et les hommes se divisèrent. De nombreux siècles plus tard. L’Orbe a disparu à nouveau. L’immortel sorcier Belgarath sait que l’avenir de l’humanité repose sur un unique mais très vulnérable pion, le jeune Garion, âgé d’une quinzaine d’années, qu’il avait confié des années plus tôt à Dame Pol alors qu’il n’était qu’un nourrisson orphelin. Il n’est donc qu’un petit valet de ferme qui ignore tout de son ascendance et de sa destinée.

Ma critique

« Le pion blanc des présages » est le premier tome d’une trilogie titrée « La Belgariade » relevant des sagas de fantaisie à l’américaine. La quatrième de couverture proclame que cet ouvrage est un « cycle majeur qui trouve sa place aux côtés du « Seigneur des Anneaux ». Cette affirmation demande à être précisée. L’auteur (ou plutôt les auteurs car Eddings a écrit avec son épouse semble-t-il) s’est très largement inspiré du chef-d’œuvre absolu de Tolkien. L’ennui, c’est que l’élève n’arrive pas à la cheville du maître. Il fait du Tolkien sans le souffle, sans la mystique et sans l’esprit ! Par exemple, il a juste remplacé l’anneau magique par une boule magique et le hobbitt par un valet de ferme. Et on pourrait continuer longtemps dans les comparaisons sur les personnages. Le pire vient de la faiblesse de l’intrigue. Il ne se passe pas grand-chose dans ce premier tome. On présente les personnages et on commence une très longue quête de l’Orbe un brin ennuyeuse. Seul point positif : le style est très fluide, ce qui permet une lecture aisée et agréable.

Ma note

4/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEHUMOUR

BLANCHE-NEIGE CONTRE MERLIN L’ENCHANTEUR (CATHERINE DUFOUR)

Le résumé du livre

Au début du début, au commencement du commencement, la Terre était plate comme une crêpe ou comme une galette. Mais un jour Dieu claqua des doigts et la Terre se retrouva ronde. L’ennui, c’est que quand une main cosmique pétrit une crêpe pour en faire une boulette, la garniture a tendance à souffrir ! C’était un monde bizarre, habité par la magie ou « hanté » auraient dit certains, voire « pourri » pour les plus amers ou les plus réalistes. On y trouvait des fées, des arbres, des sirènes, des anges, des démons, (surtout des anges plus démons que les démons), quelques humains sans oublier Merlin l’enchanteur et la terrible Blanche-Neige. Mais dans ce monde, la foi partait en sucette depuis que Dieu s’était mis à boire !

Ma critique

« Blanche-Neige contre Merlin l’Enchanteur » relève de la fantaisie humoristique la plus échevelée. Ce roman fut d’abord publié en deux volumes « Merlin l’Ange chanteur » et « L’immortalité moins six minutes ». Le premier centré sur les personnages de l’Archange et de l’Angelot. Le second sur les deux fées follettes Pimprenouche et Pétrol’Kiwi. Le lecteur n’y trouvera aucune intrigue construite de manière classique, mais une suite de séquences sans grande logique. Il nagera dans la fantaisie débridée, le fantasque, l’étrange, le grand n’importe quoi. L’inspiration de Catherine Dufour est proche de celle des Monty Python, de Terry Pratchett, de Neil Gaiman voire de Douglas Adams. Une forme d’humour anglo-saxon fait d’absurde, de « nonsense », de paradoxal avec une pointe de « french touch » pleine d’ironie et de dérision. L’auteure évoque nombre de personnages légendaires comme Aurore Dubois-Dormant, Peau d’Âne, le roi Arthur (Artus) et les chevaliers de la Table Ronde ou historique comme Richelieu, Louis XIV, Marie de Médicis et Louis XV entre autres. Elle s’en explique d’ailleurs dans une postface fort intéressante en forme de « making of » où elle raconte la genèse de son opus et démêle le vrai du faux des emprunts historiques. Un ouvrage à conseiller absolument aux amateurs du genre ne serait-ce que pour le style inimitable de l’auteur.

Ma note

4,5/5

DARK-FANTASYSCIENCE-FICTION

CUGEL, L’ASTUCIEUX (JACK VANCE)

Le résumé du livre

Les affaires de Cugel n’étant guère florissantes, le voilà qui tente de cambrioler Iucounu, le Magicien Rieur, riche collectionneur de gris-gris et sortilèges en tous genres. Mais il se fait surprendre en pleine action. Pour compenser l’offense, il pourrait lui être infligé le sortilège de l’Enkystement lointain :être enfermé à seize pieds sous terre. Mais comme cette sanction ne permettrait pas de compenser le dommage causé, le Magicien préfère finalement lui demander de lui rapporter du pays de Cutz la seconde lentille magique qui lui manque pour vraiment jouir de la vision du Monde Supérieur. Et pour être bien certain que Cugel accomplira sa mission, il lui adjoint Firx, petit créature maléfique qui s’insinue dans ses viscères. Iucounu lui suspend au cou une tablette qui peut rendre comestible n’importe quelle matière et qui carillonne en présence du moindre poison. Il est enfin enfermé dans une cage qu’un diable volant emmène au loin et largue dans un désert…

Ma critique

« Cugel l’astucieux » est un roman de fantaisie pure, classé un peu à tort dans le registre de la science-fiction amusante. L’intrigue est originale et même parfois surprenante. L’auteur n’y va pas avec le dos de la cuillère au niveau magie, sortilèges, monstres et sorciers en tous genres. Au fil de l’histoire, les tribulations se multiplient pour le pauvre Cugel pour lequel on finit par éprouver de l’empathie alors que ce n’est qu’une fripouille sans grande envergure. Vers la fin, on ressent quand même un certain essoufflement avec l’épisode des pèlerins et ses développements pseudo métaphysiques trop facilement parodiques de la mystique chrétienne. Au total, un ouvrage distrayant, un style fluide, très agréable à lire, mais quand même assez loin du niveau du « Cycle de Tschaï », meilleur ouvrage de l’auteur à mon sens.

Ma note

4/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEHORREUR

COMME UNE BÊTE (PHILIP JOSE FARMER)

Le résume du livre

À Los Angeles, Harald Childe, détective privé, a perdu de vue son associé Matthieu Colben, disparu mystérieusement alors qu’il enquêtait sur une banale affaire d’adultère. La police lui fait visionner un film d’amateur que quelqu’un lui a envoyé. Il y voit avec horreur la mort ou plutôt l’exécution de Colben dans une sorte de rituel sexuel fort peu ragoûtant. L’inspecteur Bruin, sorte de gros ours mal léché assez indifférent à la souffrance humaine, est chargé du dossier. Mais cette affaire semble des plus délicates à élucider. Un spécialiste de l’étrange et du paranormal finit par orienter Childe sur un riche original possédant une immense propriété dotée de rien moins que de deux murs d’enceinte…

Ma critique

« Comme une bête » est un roman – premier d’une trilogie – assez difficile à classer vu qu’il se trouve aux limites du fantastique, de l’horreur et du pornographique. Les scènes de sexe sont nombreuses et fort répétitives. Le contraire eut été étonnant. Certaines sont si poussées qu’elles relèvent quasiment de la parodie voire de la farce potache. L’horreur est également bien présente avec toute une galerie de monstres dont le lecteur ne sait pas trop d’où ils sortent : fantômes, goules et surtout une femme avec un très long serpent lui sortant du sexe pour finir dans la bouche. La présence de vampires venus de Transylvanie et d’un lointain descendant du comte Dracula ajoute un côté fantastique à cette histoire au bout du compte assez simple pour ne pas dire simpliste. Dans sa post-face, Theodore Sturgeon attire à très juste raison l’attention des lecteurs sur le côté fable et même conte philosophique de ce bouquin. Le style n’est ni vif, ni léger, un tantinet trop descriptif et presque tirant à la ligne à notre goût. Pas le meilleur de cet auteur.

Ma note

3/5

DARK-FANTASY

LES CHRONIQUES DE TELLUS / L’ÉVEIL DES GUERRIERS (JULIA COOPER)

Le résumé du livre

Dans les temps anciens, Solstyce, dompteuse de dragons morte et réincarnée, a aimé Kadicha, vaillant guerrier de modeste origine. Tenylessia, impératrice du ciel et des océans et également dragonne immortelle, se demande comment va redémarrer l’éternel combat contre les forces maléfiques emmenées par le Dieu-Démon. Pour savoir qui mènera le combat, elle rend visite à Mârh, le haut mage. Elle voudrait qu’il lui révèle les noms des successeurs de Solstyce et Kadicha. Pour Mordreka, l’impératrice de la mort, ce devrait être Arion, jeune homme de basse extraction, qui doit d’abord contacter les trois sœurs de Mordreka : Terra, impératrice de la Terre, Océania, reine des océans et Célesta, impératrice de la vie et maîtresse des cieux. Puis, en compagnie de Sam, son père, Arion part à la découverte de la ville royale et fortifiée de Daroh où il rencontre Sir Daktiro qui l’introduit au palais du roi Balgar.

Ma critique

« Les chroniques de Tellus/ L’éveil des guerriers » est le premier tome d’une trilogie de pure dark-fantaisie. Tous les éléments du genre se trouvent réunis dans leur recette habituelle : rois, impératrices (fort nombreuses), elfes, nains, dragons, béhémots, mages, sorciers, etc. L’intrigue de ce premier opus se résume à une présentation de nombreux personnages qui font une courte apparition avant de disparaître et aux amours naissantes entre un vaillant roturier (Arion) qui a été adopté mais doit bien avoir un peu de sang bleu dans les veines, et une charmante princesse au caractère bien trempé (Larya). On assiste aux premières escarmouches et à la préparation d’une guerre qu’on nous promet terrible. Le style de l’auteure n’est pas désagréable en dépit d’une trop grande importance accordée aux dialogues, d’une certaine faiblesse dans les descriptions (pourtant primordiales dans ce genre particulier) et de quelques tournures ou expressions malheureuses ou hasardées. Au final, un demi-succès qui n’incite pas trop à continuer dans cet univers plutôt glauque.

Ma note

2,5/5