ESSAISPHILOSOPHIQUE

SUR LA DOULEUR (ERNST JÜNGER)

Le résumé du livre

Qu’est-ce que la douleur, la peine, la souffrance ? De sa naissance à sa mort, la vie de l’homme n’en est-elle qu’une longue suite, parfois interrompue de courtes et passagères périodes de répit ? La noblesse de la condition humaine n’est-elle pas de supporter vaillamment la douleur, de surmonter les épreuves, de faire preuve de courage, de patience et d’abnégation ? La vie moderne n’a-t-elle pas tenté de masquer la douleur, de la rendre moins prégnante, plus supportable, tout en niant en contrepartie à l’homme toute identité individuelle, toute singularité et toute liberté. Comme patient entre les mains de chirurgiens et d’anesthésistes, le voilà devenu tel un morceau de viande. Comme élément d’un régime totalitaire, il ne peut plus penser que comme le veut la ligne générale. Et comme soldat, il ne peut qu’aller au combat et donc à la mort qu’en marchant au pas, sans renâcler, n’étant plus qu’un rouage d’une machine de guerre lancée par les puissants contre des ennemis qu’il ne connait même pas.

Ma critique

« Sur la douleur » est un court essai philosophique et politique du grand écrivain allemand Ernst Jünger. Contrairement à nombre de ses autres ouvrages, ce texte reste un peu aride d’abord, même si les considérations présentées, déjà évidentes pour son époque, le sont encore plus pour la nôtre. Le lecteur y découvrira comment les concepts de douleur, de liberté et de tyrannie sont étroitement liés. À titre d’illustration, Jünger s’élève contre la création du permis de conduire, instauré pour lutter contre la mortalité routière. Déjà le fameux principe de précaution. Que ne dirait-il pas du permis à points et de l’installation de ces milliers de radars sur les routes ? Jünger a une vision héroïque du monde ainsi qu’une conception originale, volontariste et intellectualiste de l’homme. Le lecteur s’entend dire : « Dis-moi quel est ton rapport à la douleur et je te dirai qui tu es. » Intéressant sans plus.

Ma note

3/5

ESSAIS

EXTENSION DU DOMAINE DU CAPITAL (JEAN-CLAUDE MICHEA)

Le résumé du livre

Depuis près de trois siècles, le capitalisme ne fait que croître et prospérer en dépit de toutes ses crises et de tous ses krachs. Il se retrouve comme condamné à s’accroître dans tous les domaines de la vie et à se développer jusqu’au bout du monde, faute de quoi il serait condamné à périr. Mais cette fuite en avant perpétuelle, cette expansion continue, l’amenant à monter ces pyramides de Ponzi que sont ces bulles spéculatives de richesses virtuelles représentant plusieurs fois le total des PIB mondiaux ne peut l’amener qu’à devenir de plus en plus totalitaire de plus en plus intrusif au point d’en arriver à réguler progressivement toutes les sphères de l’existence humaine. L’espace réservé à la démocratie se réduit comme peau de chagrin tout comme celui des libertés individuelles (liberté d’expression, de se soigner comme bon vous semble et même de faire pousser quelques légumes dans un petit potager familial…) Cette fuite en avant démentielle n’a aucune chance de déboucher sur un quelconque avenir radieux pour les populations (excepté les 0,1% d’ultra-riches et des 10 ou 20% de classes moyennes supérieures CSP++ métropolitains), si un grain de sable ne vient pas enrayer cette machine devenue folle (wokisme, transhumanisme et autres genrismes intersectionnels). « La catastrophe, c’est lorsque les choses suivent leur cours », (dixit Walter Benjamin)…

Ma critique

« Extension du domaine du capital » est un essai de sociologie politique basé sur deux interviews données par l’auteur à des publications locales, complétées par une trentaine d’articles. Sur divers aspects du problème La particularité de la présentation des idées de Michéa vient surtout des notes et des notes de notes. Ainsi, un article d’une page sur un thème peut-il donner lieu à plusieurs pages de notes et de renvois à toutes sortes d’ouvrages d’autres auteurs. Il faut une bonne dose de constance pour ne pas trop se perdre dans cet étrange labyrinthe intellectuel. La condamnation du capitalisme devenu « néo-libéralisme », sa forme la plus « chimiquement pure », autant dire la plus sauvage et la plus inhumaine, n’épargnant ni les hommes ni la nature, est totale et sans appel. Michéa en bon penseur de gauche appuie sa démonstration sur Marx, Engels, Mauss et une kyrielle d’autres. Il fait aussi beaucoup référence à Orwell qui ne fit pas que critiquer le stalinisme. S’étant réfugié il y a quelques années dans un petit village des Landes à 10 km de la première boulangerie et à 20 du dernier médecin de campagne, Michéa a pu toucher du doigt la réalité de la France périphérique de Guilluy sans se comporter en prêcheur ou en colon, mais avec le désir de s’intégrer en respectant les us et coutumes du coin. Ses traits les plus aigus sont d’ailleurs réservés à la gauche post-mitterrandienne qui a abandonné le social au profit du sociétal et qui est ainsi devenue une alliée objective du capitalisme qui mène une sorte de révolution permanente. Aymeric Caron, Sandrine Rousseau et quelques autres écolo-bobos médiatisés en prennent d’ailleurs pour leur grade. Mais si le constat de faillite est pertinent et difficilement discutable, le lecteur reste sur sa faim sur la conduite à tenir pour sortir de ce piège.

Ma note

3,5/5

ESSAISRELIGIEUX

LA MYSTIQUE DE LA LAÏCITE (YOUSSEF HINDI)

Le résumé du livre

La République est née avec la Révolution de 1789 dont le but avoué était d’en finir avec l’absolutisme royal et l’obscurantisme religieux. (Constitution civile du clergé, prêtres et évêques élus par le peuple, saisie des biens de l’Eglise). En 1905, la religion catholique semblant vouloir regagner du terrain, Ferdinand Buisson poursuivit l’œuvre en instituant la séparation de l’Eglise et de l’Etat et en cherchant à évacuer la religion de l’enseignement et de la vie publique. Mais comment donner aux valeurs républicaines une armature durable si ce n’est en instaurant une nouvelle religion, une nouvelle mystique pour remplacer l’ancienne ? La laïcité ne peut pas être la neutralité totale, ni le vide intégral. Elle crée donc un culte de l’Être Suprême, prône l’universalisme en plus de la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Le projet révolutionnaire et républicain est d’abord mystique avant d’être politique. La Révolution fut d’ailleurs inspirée par Junius Frey, apparenté à Jakob Frank. La secte messianique frankiste qui prônait la venue de temps nouveaux par la destruction de tous les ordres établis et même de la morale élémentaire ainsi que les loges franc-maçonnes tenues par la bourgeoisie, la noblesse et même par certains membres de la famille royale (Philippe d’Orléans) eurent une plus grande influence sur son avènement et ses principes que les fameux « Illuminatis ». En effet, comme le précise Vincent Peillon, philosophe et homme politique ayant beaucoup étudié le sujet, il ne faut pas confondre anticléricalisme et anti-religiosité. La laïcité serait-elle donc une autre forme de religion avec ses dogmes, ses rites, son clergé, ses saints et sa nouvelle inquisition pourchassant impies et blasphémateurs ?

Ma critique

« La mystique de la laïcité » est un essai philosophico-religieux qui s’attache à partir du passé (Rome aurait été sauvée de la décadence grâce au christianisme qui lui aurait permis de garder son influence plusieurs siècles supplémentaires) pour envisager en toute fin un avenir possible pour ce genre de régime édifié en opposition à cet ordre ancien. L’analyse des tenants et aboutissants de la Révolution française, ses aspects sous-jacents montre le côté artificiel et imposé par le fer et le feu (génocide vendéen). Il va même jusqu’à écrire que « l’Histoire démontre que la République est une sorte d’organe étranger rejeté à intervalle régulier par la France ; la greffe n’a jamais pris et ne prend toujours pas. La solution ne se trouve pas dans une régénération de la Révolution ou une expiation kabbalistique ou illuministe, mais par la refondation d’institutions familières à l’Histoire du pays. Ce qu’ont défait les révolutionnaires à partir de 1789 doit maintenant être rebâti. » Il prédit même un effondrement dans le style de celui de l’Union Soviétique quand dirigeants et peuple n’y croiront plus. Reste à savoir si, au-delà de cette explication simpliste, il n’y aurait pas eu d’autres causes cachées. Les peuples ont toujours eu les régimes et les dirigeants qu’ils méritaient. Quant aux Révolutions ; elles ne furent pas l’émanation du seul génie populaire. Bien d’autres forces y contribuèrent, beaucoup plus puissantes, beaucoup plus influentes. Livre intéressant pour le parallèle entre République et religion. Analyse plus légère des causes et conséquences. Impression mitigée dans l’ensemble…

Ma note

3/5

ESSAISRELIGIEUX

INSTRUCTIONS SPIRITUELLES (SERAPHIM DE SAROV)

Le résumé du livre

Dieu nous montre son amour du genre humain non seulement quand nous faisons le bien, mais aussi quand nous l’offensons, méritant sa colère… Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle… Il ne l’a pas envoyé pour condamner le monde, mais pour le sauver… Rien ne contribue plus à la paix intérieure que le silence et, si possible, la conversation incessante avec soi-même et rare avec les autres…

Ma critique

« Instructions spirituelles » est un recueil d’enseignements, de pensées, du plus grand mystique de l’orthodoxie, Séraphim de Sarov ainsi que de citations de l’Evangile ou d’apophtegmes d’autres grands saints. Tout un enseignement destiné aussi bien aux laïcs qu’aux religieux. Cet ouvrage peut être d’une grande aide à la prière, à l’oraison et à la méditation en ces temps de matérialisme et d’hédonisme triomphants. L’homme ne vit pas que pain et de jeux. Le lecteur découvrira aussi un mysticisme un peu différent de celui du catholicisme romain, quelque chose à la fois de plus éthéré et de plus concret comme les techniques ayant recours à la « prière du cœur » qui a des points communs avec les mantras. Il découvrira aussi que Dieu est sagesse et réconfort et qu’il se manifeste par une sensation de chaleur alors que le diable est folie, mensonge et confusion et donne une impression de froid glacial.

Ma note

4/5

ESSAIS

LES DOSSIERS DU VATICAN (PAUL WILLIAMS)

Le résumé du livre

Alors que tous les premiers évêques de Rome étaient morts en martyrs, le 32e, Miltiade se retrouve convoqué un jour par l’empereur Constantin. Alors qu’il s’attend à subir le même sort, le voilà au contraire reçu avec tous les honneurs. Pour remplacer ses guenilles, on le revêt de riches atours. On lui offre une première belle demeure puis une seconde. Il est même question de construire une basilique sur l’emplacement de la tombe de Simon Pierre. En effet, Constantin vient subitement de se convertir suite à un miracle sur le champ de bataille. Il veut faire du christianisme la nouvelle religion d’Etat, voilà pourquoi il comble d’honneurs ce pauvre Miltiade qui de « père » des chrétiens (« papa ») devient ainsi « Pontifex Maximus » (« Grand Pontife »), c’est-à-dire « Pape » avec toutes les nouvelles prérogatives et les nouveaux honneurs y afférant… Quelques siècles plus tard, au Moyen-Âge, le Vatican a accumulé une fortune considérable. Rien qu’en Sicile et en Calabre, ses revenus annuels s’élèvent à 35 000 florins d’or. La papauté possède ainsi d’immenses propriétés et même des villes qui doivent lui verser l’impôt. Mais en 1929, l’Eglise est complètement ruinée. Les révolutions sont passées par là (Garibaldi en Italie), plus de terres, plus d’impôts. Les caisses sont vides. Le Palais du Latran tombe en ruines, les toitures prennent l’eau, des rats courent un peu partout. Pie XI, alors âgé de 71 ans, en est réduit à signer un Concordat avec Mussolini, sorte de nouveau pacte avec le diable. En compensation des pertes de territoires, il obtient une somme de 90 millions de dollars en espèces et en bons du Trésor ainsi que le versement du salaire des prêtres. Il en signera ensuite un second tout aussi avantageux avec Hitler…

Ma critique

« Les dossiers noirs du Vatican » sont une enquête historique et journalistique très sérieuse sur les aspects cachés et les compromissions du Vatican depuis Miltiade jusqu’à Jean-Paul II. Depuis l’instauration d’une religion d’Etat, donc une alliance permanente avec le pouvoir quel qu’il soit (« le sabre et le goupillon »), jusqu’à des dérives de plus en plus inquiétantes. Le soutien des Etats devenant défaillant au sortir de la seconde guerre mondiale, le Vatican dut se reconvertir dans les « affaires » pas forcément très « catholiques » (Banque du Vatican), confier ses intérêts à des personnages de plus en plus douteux et finalement tomber entre les mains de la Mafia. Un seul exemple à titre d’illustration : la Banque du Vatican déclare un déficit de 78 millions de dollars alors que ses avoirs seraient de plus de 10 milliards de dollars (selon certaines estimations). Le livre décortique bien toutes sortes d’affaires peu ragoûtantes comme celles de Licio Gelli, de la loge P2, de la banque Ambrosiano, mais également de la mort très suspecte de Jean-Paul Ier qui fut sans doute empoisonné alors qu’il voulait mettre fin avec la collaboration mafieuse, sans oublier tous les scandales de prêtres ou de prélats pédophiles. L’enquête s’arrête au pontificat de Jean-Paul II dont l’image de « saint » en est un brin écornée (affaire Marcinkus). Et la situation est loin de s’être amendée depuis ! L’auteur ne présente que des faits avérés. Le lecteur pourra même lire en annexes les textes complets des deux Concordats. Aussi intéressant que désolant.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LES APPRENTIS SORCIERS (ALEXANDRA HENRION CAUDE)

Le résumé du livre

Qu’est-ce que cet ARN messager inclus dans les injections qui furent pratiquées pour protéger les populations de la pandémie de Covid ? Comment fonctionne-t-il ? Peut-il se combiner avec notre ADN ? Quelles peuvent en être les conséquences pour notre santé ? 70% environ de l’humanité a été plus ou moins forcée de recevoir une ou plusieurs injections au risque de ne plus pouvoir avoir de vie sociale, d’être suspendu sans salaire, ni indemnités, ni droits au chômage, comme les professions de santé, les pompiers et les militaires. Chaque jour, la propagande répétait : « Tous vaccinés, tous protégés… Vaccinez-vous pour éviter les effets graves… » Et pourtant ce « vaccin » n’a pas stoppé l’épidémie, ni empêché d’attraper le Covid, ni d’infecter les autres, ni d’éviter de mourir du Covid. Quant aux effets secondaires indésirables, ils se comptent par milliers, même le laboratoire Pfizer le reconnaît. Les injectés auraient-ils servis de cobayes à grande échelle ? Leurs défenses immunitaires en ont peut-être été amoindries. Au total, les risques ont été pour les peuples et les bénéfices pour Big Pharma. En février 2022, Pfizer a annoncé que l’entreprise prévoyait de réaliser la bagatelle de 54 milliards de chiffre d’affaires grâce à la vente de ses vaccins et de ses traitements anti-Covid. Juteuse affaire, cette pandémie !

Ma critique

« Les apprentis sorciers » est un essai scientifique bien écrit, facile à lire, compréhensible par tout le monde et parfaitement sourcé (Une douzaine de pages de références sur toutes sortes d’études sérieuses sur le sujet). Quand on veut vraiment s’informer, il est toujours préférable de s’en référer aux meilleurs spécialistes dans ces domaines et non à des « médecins de plateaux télé », à un neurologue n’ayant jamais exercé ou à des bateleurs d’estrades. L’auteur est une généticienne de renom qui fut directrice de recherche de l’INSERM dans plusieurs hôpitaux, lauréate du prestigieux prix Eisenhower Fellowship aux Etats-Unis et découvreuse de l’implication de l’ARN dans différentes maladies génétiques de l’enfant et de l’existence des ARN MitomiR. On peut difficilement trouver plus qualifiée. Et ce qu’elle nous explique fait quand même froid dans le dos. Nous aurait-on menti, roulé dans la farine, manipulé, en nous cachant la réalité de ces injections à base d’ARN messager ? Comment a-t-on pu bricoler un vaccin en quelques semaines alors qu’il fallait auparavant une dizaine d’années pour en lancer un ? Comment l’OMS et les gouvernants ont-ils pu faire confiance à des laboratoires déjà de nombreuses fois condamnés par la justice à de lourdes peines pour les effets secondaires délétères de leurs « médicaments » ? Et surtout pourquoi tout ça ? Il faut absolument lire ce livre pour découvrir tout ce qu’on nous a caché sur cette affaire inquiétante.

Ma note

4,5/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LE CLIMAT PAR LES CHIFFRES (CHRISTIAN GERONDEAU)

Le résumé du livre

Les émissions annuelles de CO2 de notre pays ne représentent que 1/20 000e de la masse de CO2 atmosphérique et celles de toute l’Union Européenne que 1/2000e. La masse mondiale actuelle de 3200 milliards de tonnes n’a rien de dramatique. Elle fut beaucoup plus importante du temps des dinosaures. La végétation était luxuriante. On oublie aussi de dire que le CO2 est bon pour la croissance des plantes. Les efforts gigantesques demandés aux pays, aux entreprises et aux citoyens pour réduire leurs émissions de gaz dits « à effets de serre » ne servent donc pas à grand-chose, d’autant plus que les plus gros producteurs (Chine, Inde, Etats-Unis et autres pays du tiers-monde) promettent beaucoup mais agissent peu. Contrairement aux affirmations mensongères du GIEC, la température terrestre moyenne n’a pas connu de « réchauffement accéléré » depuis les accords de Paris de 2015, mais plutôt une légère baisse. Tout au long de l’Histoire, les températures ont toujours varié avec des périodes plus douces (Moyen Âge) ou de petits âges glaciaires (XVIe-XIXe siècle). Les Nordiques baptisèrent le Groënland (Terre verte) car ils y cultivaient et des arbres y poussaient à leur époque… Très bien équipée en réacteurs nucléaires et en barrages, la France ne devrait même pas avoir besoin de recourir aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques. Quand il y a trop de vent ou de soleil, nous nous retrouvons en surproduction, nous sommes alors obligés d’exporter 80% du surplus à vil prix et même de freiner nos centrales ! Energies vertes et nucléaires sont incompatibles. Et on oublie de dire que 6 millions d’enfants meurent chaque année dans le Tiers-monde par manque d’accès à l’électricité et à l’énergie. Jamais les dirigeants des pays pauvres n’accèderont aux demandes des pays riches…

Ma critique

« Le climat par les chiffres » est un court essai direct, bien étayé et bien écrit qui remet les pendules à l’heure et l’église au milieu du village. Christian Gerondeau renverse trente ans d’intimidation intellectuelle en prouvant, sur la base des chiffres officiels que les affirmations des plus hautes autorités au sujet du climat sont infondés pour ne pas dire mensongères. Toute la première partie de l’ouvrage présente une batterie de graphiques officiels avec commentaires et explications qui laissent rêveur. Nous aurait-on menti depuis si longtemps ? Tout ce narratif répété, martelé à longueur d’émissions et de bulletins météo (présentés sur fond rouge pour faire plus chaud) ne serait donc que fantasmes et science-fiction ? Mais alors quel en serait le but ? Instaurer une écologie punitive ? Créer les conditions d’un appauvrissement généralisé des pays qui participent à cette « dé-carbonisation » ? L’auteur ne répond pas à ces questions. Il n’entre ni dans la politique ni dans les polémiques. Il se contente de présenter des faits et des chiffres. La réalité. Et elle ne colle pas vraiment avec la fiction réchauffiste…

Ma note

4,5/5

 

ESSAISHISTORIQUE

L’ENTRAIDE, UN FACTEUR D’EVOLUTION (PIERRE KROPOTKINE)

Le résumé du livre

Au cours de ses voyages en Sibérie, Pierre Kropotkine a pu observer de nombreuses situations d’entraide chez toutes sortes d’animaux confrontés aux rigueurs d’un climat extrême qui ne leur permettrait pas de survivre sans elle. Il se demande s’il n’en est pas de même chez les humains et également si l’entraide n’a pas été déterminante dans le processus d’évolution de nos sociétés. Ces impitoyables luttes pour la vie, constatées chez les animaux, ou même ces luttes de chaque « sauvage » contre tous les autres puis de chaque être « civilisé » contre tous les autres ne sont-elles pas compensées, transcendées par une solidarité et une entraide généralisée ? Le monde moderne ne reposerait-il que sur le « chacun pour soi et l’Etat pour tous » ? À l’occasion de migrations, de défense naturelle ou de chasse, très rares sont les espèces qui ne la pratiquent pas. L’auteur poursuit son étude avec les peuplades primitives de la Préhistoire et d’endroits reculés de la planète. Bien avant la famille mono-nucléaire, la tribu, la bande furent les toutes premières formes de vie sociale la pratiquant systématiquement pour survivre. Puis il étudie toutes les périodes historiques jusqu’à nos jours pour voir comment ce phénomène a évolué…

Ma critique

« L’entraide, un facteur d’évolution » est un essai sociologique et historique passionnant, paru d’abord sous forme d’une suite d’articles dans un journal britannique « 19th Century ». Très bien écrit et parfaitement documenté (nombreuses notes et appendices en fin d’ouvrage), il n’a pas pris une ride en dépit de son grand âge (1906). L’étude s’achève avant la révolution bolchévique sur le constat que le monde moderne (enfin celui de l’époque) a réduit comme peau de chagrin la solidarité et l’entraide, même s’il en trouve encore quelques traces avec les syndicats ouvriers ou les associations diverses et variées (type loi 1901). Principe de base de toute société humaine, l’entraide qui était vitale et systématique chez les tribus primitives a donné naissance aux communautés villageoises et aux villes libres qui ne dépendaient que d’elles-mêmes, organisaient leurs échanges, leur commerce, leur justice et disposaient même de terres en propriété collective. Il constate le début de la fin vers les XIVe et XVe siècle quand les paysans, un peu négligés par les bourgeois des villes, pensèrent trouver aide et protection auprès de seigneurs ou de prélats qui profitèrent de la situation pour commencer à s’enrichir en privatisant d’importantes portions du territoire. La Révolution de 1789 acheva le processus en interdisant les guildes, les corporations et toute forme de regroupement en dehors d’elle-même (Loi Le Chapelier). Toutes les Jacqueries, révoltes, mouvements populaires et même la Réforme protestante ne furent que des tentatives pour revenir au principe de solidarité d’antan. Le lecteur termine sa lecture en se demandant ce que le prince Kropotkine, idéaliste et grand inspirateur de l’anarchisme, pourrait dire aujourd’hui de notre société atomisée, où le citoyen ne connait pas son voisin de palier mais attend tout de l’Etat-Providence.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

L’OCCULTISME DANS LA POLITIQUE (GÉRARD & SOPHIE DE SEDE)

Le résumé du livre

À Crotone, Pythagore fonda une société secrète limitée à 300 membres. Elle comportait trois niveaux d’initiation : au sommet, on y trouvait les mathématiciens-philosophes, au centre, les nomothèques, chargés d’enseigner la doctrine et à la base, les politiques responsables de sa mise en pratique. Et le tout, uniquement sur cooptation… À Jérusalem, l’ordre des Templiers, appelés également « les pauvres chevaliers du Temple » qui se rendirent indispensables lors de la conquête de la Terre Sainte, sut s’y maintenir en profitant des rivalités entre Arabes et Turcs et même en s’alliant avec les Ismaéliens du « Vieux de la Montagne » en lutte contre les mêmes. Ne dépendant que du Pape et établis dans toute l’Europe, ils devinrent rapidement de grands propriétaires terriens et même les plus importants banquiers de l’époque (grâce à la mise en place des lettres de change) au point de faire de l’ombre aux rois eux-mêmes, ce qui précipitera leur chute… Et que sait-on vraiment du royaume chrétien secret des Nestoriens, établi quelque part aux confins de l’Iran et de l’Inde, et de leur fondateur le prêtre Jean ? Légende ou réalité historique ?

Ma critique

« L’occultisme dans la politique » est un essai historique sur un thème qui ne peut que laisser songeur. Secrets, conjurations, complots, pratiques occultes, magie blanche ou noire n’ont en effet cessé de marquer de leur sceau un grand nombre de séquences historiques. Le couple de Sède en a sélectionné quelques-unes depuis la plus lointaine antiquité grecque jusqu’à nos jours. Le lecteur y croisera nombre de personnages célèbres comme Saint Louis, Jeanne d’Arc, Louis XIV, le comte de Saint-Germain, Cagliostro (Joseph Balsamo), le baron Ungern, etc. Il découvrira plusieurs évènements peu connus ou présentés différemment par l’Histoire « officielle », comme cette improbable alliance ratée entre Saint Louis et les Mongols pour une reprise de Jérusalem et des révélations un peu sujettes à caution comme l’origine royale de Jeanne d’Arc qui aurait été une demi-sœur bâtarde de Charles VII ou comme celle de Louis XIV, l’enfant du « miracle », qui serait en fait celui de Mazarin et d’Anne d’Autriche. L’ouvrage est intéressant, mais on peut lui reprocher de ne pas avoir suffisamment approfondi le chapitre sur l’occultisme nazi. La société de Thulé, la secte du Vril, l’Aggartha ne sont évoquées qu’assez superficiellement. Quant à celui qui clôture le livre en traitant de notre époque où il y aurait tant à dire, il ne fait qu’évoquer encore plus superficiellement la secte Moon, la loge P2, l’affaire Gladio et l’Opus Déi. Conclusion : on se trouve plus dans la vulgarisation et l’ouvrage de divertissement que dans la recherche historique approfondie. Utile juste comme première approche de ce phénomène.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA MAFIA D’ÉTAT (VINCENT JAUVERT)

Le résumé du livre

« L’Etat a ses chasses gardées, ses réseaux occultes qui évoquent facilement une mafia », écrivait il y a près d’un demi-siècle Pierre Viansson-Ponté. On peut à juste titre se demander si cette situation de copinage et d’entre soi particulièrement malsaine ne serait pas pire aujourd’hui qu’hier. Cette mafia de grands commis de l’Etat, de hauts fonctionnaires et d’hommes politiques de haut niveau représente une caste de dignitaires hors sol qui ne songe qu’à défendre ses intérêts particuliers en se cooptant et en s’entraidant dans le but d’accroître pouvoir et revenus. Au fil de cet ouvrage, le lecteur découvrira nombre de grands commis de l’Etat qui bénéficient de retraites-chapeaux dépassant parfois le million d’euros par an… Des personnalités politiques qui jouissent de jetons de présence dans de grands groupes pouvant atteindre jusqu’à 250 000 € par an ; Des conseillers d’Etat, des inspecteurs des finances, des membres de la Cour des Comptes qui peuvent profiter d’émoluments pouvant atteindre 30 000 € par mois. Un seul exemple : Jean-Dominique Comolli privatise la Seita, ferme de nombreuses usines, fait perdre plus de 3000 emplois, fusionne ensuite avec les Tabaccaleras espagnoles tout en restant à son poste de président. Et quand le consortium est racheté par les Anglais, Comolli est recyclé chez Engie en dépit de sa gestion catastrophique contre l’avis d’Arnaud Montebourg alors ministre, puis chez Air France par la grâce d’Emmanuel Macron…

Ma critique

« La mafia d’Etat », troisième volet d’une trilogie (après « Les Intouchables », et « Les Voraces ») est une enquête d’investigation journalistique basée sur les témoignages de nombreuses personnalités et sur les chiffres officiels qui ne sont d’ailleurs disponibles que depuis peu (présidence Hollande) et ne concernent que le patrimoine des politiques, mais pas encore celui des hauts fonctionnaires. Le lecteur y découvrira tout un petit monde sélectionné dès les grandes écoles (ENA, Polytechnique, Sciences Po, Mines, Ponts et chaussées, etc.) qui investit les grands corps de l’Etat avec des salaires déjà très conséquents, se lance ensuite dans la carrière politique sans jamais démissionner, se recycle dans le monde des affaires et ne cesse de pratiquer nombre d’aller et retour entre ces trois univers. Ainsi a-t-on vu récemment un ancien premier ministre, Edouard Philippe, immédiatement recyclé chez Atos et son successeur Jean Castex en faire de même à la direction de la RATP. La liste est longue de ces profiteurs et pantouflards émargeant la plupart du temps dans la fourchette des 200 000 € par an. Quelques noms rencontrés au fil des pages de cet ouvrage : Guillaume Pépy, Florence Parly, Louis Schweitzer, Anne-Marie Idrac, Nicolas Bazire, Jean-Pierre Jouyet, Muriel Pénicaud, parmi des dizaines d’autres. En lisant cet ouvrage salutaire mais un peu déprimant quand même, on comprend pourquoi tous ces gens se retrouvent si loin du peuple, du réel et des difficultés quotidiennes des gens. Ces privilégiés, ces petits marquis de la République en rappellent étrangement d’autres. Subiront-ils le même sort ? On peut en douter. L’auteur conclut d’ailleurs par cette phrase quelque peu désabusée : « La mafia d’Etat, peut-être affaiblie par ces réformes, a donc encore de beaux jours devant elle. »

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

DE LA SOCIÉTÉ PHARMACO-PUNITIVE AU CRÉDIT SOCIAL (ALEXIS HAUPT)

Le résumé du livre

Un pays où la population se méfie de ses médias et redoute la police n’est plus vraiment une démocratie. Les journalistes devraient avoir pour mission d’informer objectivement le peuple et non d’être de simples vecteurs d’une pensée unique virant à la propagande gouvernementale. La police devrait servir et protéger la population et certainement pas se comporter en garde prétorienne du pouvoir. Certains objecteront que nous sommes quand même en démocratie, car nous glissons de temps en temps un bulletin dans une urne. L’ennui, c’est que nous votons pour désigner des représentants, mais que nous n’avons aucun moyen de contrôle sur leurs décisions. Si celles-ci sont mauvaises et même contraires aux souhaits ou intérêts de la majorité comme on a pu s’en rendre compte tout au long de ces dernières années, elles passent quand même quitte à abuser d’un certain article dispensant le pouvoir de l’aval du parlement. Ainsi de reculs de la représentativité en grignotages des libertés fondamentales, glisse-t-on insensiblement dans une pure et simple tyrannie. Et le pire, c’est que beaucoup de gens n’en ont même pas conscience. « Élire des représentants sans pouvoir les révoquer revient à avoir le simple droit d’élire des maîtres », note Haupt.

Ma critique

« De la société pharmaco-punitive au crédit social » est un essai philosophique, politique et social de belle qualité, bien écrit sous forme de courtes démonstrations ou articles bien écrits qui peuvent se lire en diagonale. Et comme ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, tous plutôt convaincants les uns que les autres. Pour étayer ses démonstrations, Alexis Haupt se réfère entre autres à la sinistre expérience de Milgram sur la soumission à l’autorité ainsi qu’à l’œuvre de La Boétie qui avait déjà démonté le mécanisme de la servitude volontaire au temps de la Renaissance. Il est remarquable de constater qu’à plusieurs siècles de distance, les réactions des gens n’ont guère évolué sur ce plan. La tyrannie, sans doute plus « soft » (l’auteur la qualifie de « rose »), plus pernicieuse et encore plus efficace grâce au matraquage des médias, est toujours présente et l’esclave ne veut toujours pas reconnaître son état de servitude. Il la nie, il la réclame, il s’y complait parfois. Le lecteur remarquera qu’Alexis Haupt reprend aussi à son compte la brillante démonstration d’Etienne Chouard qui prouve la réalité du simulacre de démocratie dans lequel nous nous trouvons et promeut le référendum d’initiative citoyenne ainsi que les assemblées constituantes. Espérons que cet essai qui se lit comme un roman permettra à Alexis Haupt de toucher un plus grand public que celui de X Twitter où il diffuse des analyses nettement plus pertinentes que celles de nos pseudo-philosophes et vrais propagandistes plastronnant sur les plateaux télé pour diffuser leur pensée unique…

Ma note

4,5/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

LA CONTRE-HISTOIRE DE MICHEL ONFRAY (JONATHAN STUREL)

Le résumé du livre

Personnage incontournable de la scène médiatique, auteur prolifique d’une bonne soixantaine d’ouvrages de compilations philosophiques plus ou moins digestes, qui est réellement Michel Onfray, ex-prof de lycée technique à Argentan, aujourd’hui philosophe de plateaux, penseur de gauche reconnu avant de dériver vers la droite voire une certaine forme de populisme ? Est-il vraiment le rebelle anti-système, le révolutionnaire qu’il s’imagine ? Avec ses convictions fluctuantes, ses prises de positions contradictoires et son athéisme rabique, il est pourtant un très bon client des médias qui se servent de lui comme représentant d’une opposition contrôlée pour ne pas dire instrumentalisée voire muselée. En retour, ceux-ci assurent la promotion de ses livres qui se vendent bien grâce à cette exposition exceptionnelle et lui assurent des revenus conséquents. Ne serait-il en fait qu’un simple rouage d’un mécanisme de propagande parfaitement au point. Il n’y a sans doute que lui et les naïfs pour s’imaginer qu’il puisse représenter la moindre menace pour l’ordre établi…

Ma critique

« La contre-histoire de Michel Onfray » est un essai critique qui parvient très aisément à démontrer l’imposture que représente ce genre de personnage qui sous des apparences trompeuses du rebelle n’est qu’un des plus efficaces gardiens du temple de la pensée unique tout autant que ses collègues Enthoven, Glucksman ou BHL. Onfray est un athée hédoniste combattant la religion dans un monde où celle-ci est à terre et où l’hédonisme et le « jouir et faire jouir » triomphe comme jamais dans l’Histoire. Pour étayer son discours si peu coruscant, il n’hésite pas à détruire ce qu’il a mis sur un piédestal en fonction de la tendance du moment. Ainsi après avoir porté aux nues le « divin » marquis de Sade, le voue-t-il aux gémonies pour complaire aux féministes. Même chose pour Freud mis à mal suite aux dernières découvertes des neuro-sciences et aux révélations sur des mœurs peu compatibles avec le mouvement MeToo. Dans sa préface servant de mise à jour de son texte, l’auteur se réjouit de la dérive droitière du grand penseur. Sans doute un peu trop vite, les dernières prises de positions très covidistes lors de la dernière « crise sanitaire » l’ayant définitivement classé comme opposant en carton bouilli de la pensée unique.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA PREUVE PAR L’ÂME (FRANCOIS DE WITT)

Le résumé du livre

La clé de compréhension de notre univers, c’est l’information. (« Au début, était le Verbe ») Elle circule partout, entre nous, entre le vivant et nous, mais également entre ici-bas et là-haut. Et ce qui nous rattache, nous relie, nous permet de communiquer, est une entité immatérielle, impalpable et indescriptible, nichée au plus intime de tout être humain et qu’on peut appeler « âme ». Au-delà de l’inné et de l’acquis se pose d’ailleurs la question de l’intuition, potentialité des plus mystérieuses. « Nous devons être reconnaissants au ciel de posséder une fonction qui nous octroie quelques lumières sur ce qui est par-delà des choses », disait Jung. Et « il n’est d’autre conscience qu’intuitive », ajoutait Sartre. Mais d’où nous vient cette intuition ? « L’intuition est la voix de votre Soi profond, le murmure de votre âme », concluait Krishnamurti. Même si la science moderne montre quelques réticences avec ce genre de concepts, des chercheurs matérialistes se sont risqués à certaines expériences dont la principale consistait à vouloir la peser. Elle accuserait seulement 21 grammes sur la balance…

Ma critique

« La preuve par l’âme » est un essai dans lequel, François de Witt, un polytechnicien sérieux, donc a-priori ni un farfelu ni un illuminé, a voulu démontrer notre immortalité par le biais de l’existence de l’âme, de l’au-delà et d’une autre vie après la mort. Pour mieux explorer ces frontières floues de la connaissance, de Witt fait appel à la psychanalyse, au paranormal, aux neurosciences, à l’astrophysique, à la mécanique quantique, mais aussi aux intuitions des philosophes et même aux fulgurances des mystiques. Le chapitre sur les expériences de mort imminente (NDE) est particulièrement intéressant et même assez troublant. Discrètement, notre âme nous accompagne tout au long de notre vie terrestre. À notre mort physique qui n’est pas une fin, elle passe dans une autre dimension d’où parfois elle peut encore communiquer avec les vivants (dans certaines circonstances bien particulières). L’essentiel, c’est qu’elle n’a qu’un seul et unique message, celui de l’Amour universel. En lisant ce livre très bien écrit et d’abord facile, le lecteur fera de nombreuses découvertes dont certaines peuvent prêter à caution. En effet l’auteur ne croit ni au jugement dernier ni à l’enfer, tels que l’enseignent les religions. Confrontées à cet autre monde, les âmes « mauvaises » pourraient rejeter un certain temps le divin salut et s’exclure d’elles-mêmes avant de changer d’avis. De plus, si Dieu est infiniment bon, il ne peut se placer en juge et condamner à perpétuité une âme corrompue. Donc, si on en croit de Witt, un jour où l’autre, Hitler, Mao, Staline, voire Landru se retrouveront tous un jour au Paradis ! Ouvrage passionnant néanmoins qui devrait tous nous intéresser que nous soyons croyants ou athées.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’EMPRISE DU MONDIALISME (CHRISTIAN ROUAS)

Le résumé du livre

Toute la médecine allopathique actuelle se base sur les théories plus ou moins erronées de Louis Pasteur comme il le reconnut lui-même en confiant peu avant sa mort à son ami le docteur Renon : « Bernard avait raison : le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout. » À l’inverse, celles d’Antoine Béchamp, beaucoup plus pertinentes, mais insuffisamment médiatisées et bien moins « rentables », ont malheureusement été ignorées voire rejetées. Pour lutter contre virus et microbes, les vaccins comportent pourtant dans leurs adjuvants entre autres de l’aluminium, cause de nombreuses allergies, syndromes divers (Guillain-Barré) et même d’autisme chez les enfants (phénomène inconnu chez les Amishs qui refusent toute vaccination). De plus, les dérivés de mercure particulièrement toxiques sont toujours utilisés dans les injections anti-grippales. La liste des effets indésirables de celles-ci est plus longue qu’un jour sans pain, mais les impératifs commerciaux et la corruption sont tels que la faculté persiste à nier tout lien de cause à effet. (Quid des morts subites de jeunes sportifs injectés ? De la multiplication des myocardites et péricardites d’adolescents ? De celle des fausses couches et autres problèmes gynécologiques des femmes ?) Un seul exemple : en 2009, la Suède suspend l’utilisation du Pandemrix, vaccin antigrippal fabriqué par Glaxo-Kline-Smith, en raison d’une explosion de cas de narcolepsie. La commission européenne refuse d’en tenir compte…

Ma critique

« L’emprise du mondialisme » est un essai à charge sur les pratiques de Big Pharma et les erreurs ou malversations de la médecine dominante. Son sous-titre résume parfaitement son propos « Hérésie médicale et éradication de masse ». L’auteur que certains pourront taxer de « complotisme » ne se contente pas de dénoncer les méfaits des vaccins et de nombreux médicaments inutiles ou dangereux, ce qu’il fait longuement et arguments à l’appui dans une première partie très intéressante. Le lecteur y découvrira par exemple un étrange pari datant de 2001, jamais relevé par personne. Un riche homme d’affaires américain a offert une prime de 200 000 dollars à tout médecin diplômé ou à tout représentant d’une firme pharmaceutique s’il acceptait de boire une fiole ne contenant que les additifs vaccinaux (sans aucun agent pathogène) correspondant à son poids. Vingt ans plus tard, il tient toujours ! La seconde partie traite du plan de destruction des défenses immunitaires et de réduction de la démographie, par les pandémies occasionnées par les virus manipulés en laboratoires, véritables armes biologiques et par les vaccinations contraintes ou obligatoires, sans oublier les épandages de toutes sortes. Les faits présentés relevés dans le Tiers-Monde (en Afrique, en Inde et en Asie du Sud-Est) avec des injections massives entrainant des stérilités, décès et handicaps, sous la houlette de l’OMS et du grand philanthrope Bill Gates demeurent troublants. L’ouvrage édité en 2015, ne tient pas compte bien sûr de la dernière crise Covid. Pourtant, en démontant l’affaire du H1N1 où s’illustra si bien notre charmante Roselyne Bachelot, le lecteur découvrira que tous les pions étaient déjà en place pour la suite.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LES FANATIQUES DE L’APOCALYPSE (NORMAN COHN)

Le résumé du livre

Du nord de la France jusqu’en Bohème en passant par les Pays-Bas et l’Allemagne, on vit se répandre de très nombreux mouvements millénaristes du XIe au XVIe siècle. Professeur au King’s College de l’Université de Durham à Newcastle, Norman Cohn, pour éviter sans doute de trop se disperser, a pris le parti de se cantonner à ce territoire particulier et à cette période précise, même si ces mouvements et ces idéologies ont existé à d’autres époques et ailleurs dans le monde. C’est dans l’Ancien Testament que ces acteurs ont puisé l’essentiel de leurs théories eschatologiques et révolutionnaires. Pour eux, l’univers est dominé par une puissance maléfique et tyrannique dont la capacité de nuisance et de destruction semble infinie. Elle est envisagée comme surhumaine et démoniaque. Elle inflige à l’humanité des souffrances perpétuelles (guerres, famines, grandes épidémies) jusqu’à ce que l’Eternel vienne mettre fin à son règne. Alors arrivera un âge d’or de paix, bonheur et prospérité pour au moins mille ans. Mais pour hâter ce retour du divin, l’homme doit se retrousser les manches et commencer lui-même le travail de nettoyage (liquidation du clergé, des riches, des nobles, des puissants, abolition des taxes et impôts et même mise en commun de tous les biens…)

Ma critique

« Les fanatiques de l’Apocalypse » est une étude historique assez fouillée des innombrables courants millénaristes et révolutionnaires qui secouèrent l’Europe du Nord à de très nombreuses reprises. L’ennui, c’est que qui trop embrasse mal étreint. Tous ces mouvements sont survolés presque trop vite tant il y en a (Montanus et le montanisme, Tanchelm, Eudes de l’Etoile, Tafur, Fulk de Neuilly, le Maître de Hongrie et la croisade des Pastoureaux, Joachim de Flore, Conrad Schmid et les Flagellants, Amaury de Bène et les communautés de l’Esprit Libre, Pierre Valdo et les Vaudois, Guillaume Cornelis, Marie de Valenciennes, Quintin, Jean Boullan, Jean Huss, Bohm, Joss Fritz, Muntzer, Jean de Leyde, pour ne citer que les principaux). Tout part en général d’un individu qui déclare avoir reçu une inspiration divine, être une sorte de nouveau Messie. Il réunit autour de sa personne des groupes de gens du petit peuple, des artisans, paysans et autres vagabonds ou miséreux. C’est toujours dans des périodes de misère, de famine ou d’épidémies comme la peste noire que cela se produit. Le meneur promet de faire arriver l’âge d’or en liquidant le clergé et les nantis, en abolissant l’argent et la propriété privée et en mettant tous les biens en commun et parfois même les femmes. Et quand le mouvement rencontre un certain succès, les révolutionnaires s’emparent de villes ou de régions entières. Les princes, les rois et les évêques finissent par réagir. Et tout s’achève dans un bain de sang. Le pseudo-messie finit brûlé. Bien qu’un peu indigeste à lire, cet ouvrage reste fort intéressant, car il montre un aspect assez peu étudié de l’histoire du Moyen-Âge et de la Renaissance et permet de mieux comprendre que tous ces mouvements furent les précurseurs de nos grandes et terribles idéologies modernes, le nazisme, le communisme et même le mondialisme, mélange paradoxal et détonnant des deux précédents. Tout trois promettant d’ailleurs le paradis sur terre par la grâce d’un état de nature égalitaire, sans argent, ni propriété privée. « Vous ne possèderez rien et vous serez heureux », dixit Klaus Schwab. Ouvrage à lire pour mieux comprendre les ressorts du fanatisme religieux ou idéologique, de l’obscurantisme et de l’esprit moutonnier et si facilement manipulable du petit peuple.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

CHASSEURS ALPINS DES VOSGES AUX DJEBELS (JEAN MABIRE)

Le résumé du livre

Le corps des chasseurs qui portait alors le nom de « compagnie de chasseurs d’essai » fut créé en 1837 par le duc d’Orléans, fils de Louis XVIII, qui voulait en faire un bataillon d’élite. Il s’appellera ensuite « chasseurs à pied », puis pour un temps, « Chasseurs d’Orléans », en hommage à leur créateur. Leur premier fait d’armes a lieu en Algérie en 1845, du côté de Sidi-Brahim où ils durent se battre à un contre cent face aux guerriers de l’émir Abd-El-Kader. Retranchés dans un fortin, les derniers survivants vécurent un équivalent de ce que fut Camerone pour les légionnaires. Ils se battirent jusqu’au dernier, jusqu’à la dernière cartouche sans jamais accepter de se rendre. Le 24 décembre 1888, un projet de loi fixe à 12, le nombre total de bataillons de chasseurs à pied, affectés spécialement à la défense du massif alpin. Leur nom officiel sera « Bataillon alpin de chasseurs à pied » que l’usage simplifiera en « Chasseurs alpins » (BCA). Ils s’illustrent dans de très nombreux combats lors de la pacification des djebels marocains. Puis ils se retrouvent dès le début de la guerre de 14 dans les Vosges, en première ligne face aux Allemands. Ils y paient un très lourd tribut. Pendant la seconde, ils sont sur tous les fronts, à Narvik, dans les Vosges, dans la Somme, et les derniers à essayer de bloquer le déferlement de la Wehrmacht avec les Cadets de Saumur. Ils font ensuite partie de l’armée d’armistice. Et quand elle est dissoute, ils entrent dans la Résistance. Ils se battront sur le plateau des Glières, dans le Vercors et dans la région de Grenoble. Ils participeront ensuite aux guerres d’Indochine et d’Algérie en restant toujours fidèles à leur devoir.

Ma critique

« Chasseurs alpins » est une étude historique particulièrement intéressante d’un corps d’élite particulièrement prestigieux au sein de l’armée française. L’ouvrage, parfaitement documenté est illustré de nombreux documents photographiques. Le style de l’auteur est très vivant. Il comporte de nombreux dialogues et se lit comme un roman. L’auteur consacre une très grande partie de son propos aux deux guerres mondiales (les exploits dans la résistance et les batailles inégales et sans espoir aux Glières et dans le Vercors sont particulièrement émouvantes). Le lecteur lambda et pas particulièrement « fana mili » pourra y trouver de beaux exemples de courage, de témérité, de bravoure, d’abnégation, d’esprit de sacrifice au service de la patrie, autant de qualités dont on se demande où elles sont passées aujourd’hui. Les jeunes Résistants des années 40 voulaient égaler leurs pères, les Poilus de 14, quitte à se battre avec des pétoires contre des Allemands lourdement équipés et bien supérieurs en nombre. La liste est longue de tous ces soldats qui y laissèrent la vie. Autrefois, ils étaient considérés comme des héros et montrés en exemple. Cet ouvrage passionnant, mais qui aurait pu s’étendre un peu plus sur les deux derniers conflits, s’achève par un rappel détaillé de tous les combats de chacun des bataillons.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’ART SUBTIL DE S’EN FOUTRE (MARK MANSON)

Le résumé du livre

L’air du temps, les médias et la pub poussent chacun d’entre nous à être toujours plus performant, plus intelligent, plus beau, plus riche, plus sexy, plus convivial, etc. Et par la même occasion, nous faire prendre conscience que nous ne le sommes pas autant que nous le souhaiterions. D’où la nécessité de consommer plus de services ou de produits pour atteindre ces objectifs chimériques. Il faudrait donc toujours chercher à se procurer le dernier smartphone, la dernière voiture, le dernier parfum sorti, suivre la nouvelle tendance à la mode, acheter la lotion amincissante la plus performante, les tenues les plus branchées, sans parler des destinations de vacances, des stages de ressourcements divers et variés et autres coaching en tous genres. Mark Manson, lui, conseille d’arrêter de toute urgence cette course du rat qui ne mène qu’à toujours plus de frustration, de se moquer de ces modes et tendances aussi sottes qu’artificielles et de nous assumer tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts. La vie n’est qu’une suite de choix plus ou moins heureux. On apprend plus de ses erreurs que de ses réussites…

Ma critique

« L’art subtil de s’en foutre » est une sorte de manuel de bien-être un peu comme il en sort des milliers chaque année. Il se démarque assez des autres par son ton simple et familier et son parti pris de ne justement pas donner de conseils ou de directives précises. Son sous-titre « Un guide à contre-courant pour être soi-même » en est la plus belle illustration. Et il est moins trompeur que son titre qui pourrait faire imaginer une ode à la nonchalance, à l’indifférence, à la paresse ou au je m’en foutisme ritualisé. Non, il s’agit simplement d’assumer ses choix, d’aller au bout de ses décisions et expériences. Manson illustre son propos de faits divers souvent connus, comme cette histoire de soldats japonais continuant à tenir leurs postes dans la jungle des années après la fin de la seconde guerre mondiale par fidélité à leur empereur et aussi de beaucoup d’épisodes de sa propre vie. Il reconnaît avoir fait lui-même énormément d’erreurs, avoir beaucoup voyagé, couru les filles, bu et pris de la drogue et ne pas lui-même être toujours certain de ce qu’il avance ou préconise. Et c’est là que réside le plus grand intérêt de ce livre, dans ce parler franc et ces confidences intimes. Le lecteur a souvent l’impression d’écouter un ami bienveillant et compréhensif. C’est dans doute la principale raison du succès mérité de cet ouvrage léger, réconfortant (car non culpabilisant) et bien agréable à lire.

Ma note

4,5/5

ESSAISRELIGIEUX

APOCALYPSE À LA LUMIERE DES SAINTS PROPHÈTES DE L’ÉGLISE (REMI DECHAMPLAIN)

Le résumé du livre

Selon l’auteur, les mœurs sont si dépravées qu’elles finissent par en devenir bestiales, ce qui n’est pas très juste en ce qui concerne les animaux. Le culte de l’argent (Mammon), l’hédonisme et le matérialisme dominent partout. Le rejet de Dieu et de toute spiritualité en général est massif. Et comme l’avait écrit Dostoïevski, « si Dieu est mort, tout est possible ». Et surtout le pire. Le monde pourra-t-il descendre encore plus bas ? Peut-être, mais pour peu de temps. Si l’on s’en réfère à l’Apocalypse de Saint Jean, nous serions parvenus à la 7e et ultime étape de l’odyssée chrétienne, celle de l’Eglise de Laodicée avec toutes ses tribulations et son règne de l’Antéchrist. Une ère de désolation absolue marquée par les guerres, les épidémies et toutes sortes de catastrophes naturelles et de calamités diverses et variées. Arriveraient les dernières épreuves avant le Jugement Dernier et le retour du Christ en gloire. Seuls les justes et les fidèles, ceux sur qui les forces démoniaques déchainées n’ont pas eu de prise, ceux qui ont refusé à tout prix la marque de la Bête, sans laquelle nul ne peut vendre ni acheter, seront sauvés alors que tous les autres n’échapperont pas à la damnation éternelle. Et cette période trouble passée, l’humanité débarrassée de ses démons connaîtra mille ans de paix, de bonheur et de prospérité dans l’amour de Dieu…

Ma critique

Cet ouvrage d’accès facile est un essai de vulgarisation eschatologique qui se base en premier lieu sur le livre de l’Apocalypse. Ce texte reste pourtant d’un accès difficile. Les interprétations en furent nombreuses et parfois contradictoires. L’auteur s’est efforcé de reprendre verset par verset la totalité du texte en en proposant une explication assez simple, évidente et quasi littérale. Le lecteur y apprendra que le Grand Monarque sera l’un des quatre cavaliers de l’Apocalypse et que les prophètes Elie et Enoch reviendront sur terre pour contrer l’Antéchrist, tenter de convertir l’humanité avant d’être exécutés. Remi de Champlain a surtout l’intelligence de ne pas dater, même approximativement, les évènements prévus ni de donner de noms pour l’Antéchrist ou pour le pape apostat ou pour la capitale qui sera détruite totalement (Rome, Jérusalem, New York ou Paris ?). Il a aussi l’originalité (et cela constitue sans doute le plus grand intérêt du propos) de prendre à témoin un certain nombre de saints et de bienheureux (Hildegarde de Bingen, Marie Julie Jahenny, Saint Jean Bosco, Saint François d’Assise, Anne-Catherine Emmerich, sœur Lucie de Fatima ou les visions des petits bergers de la Salette) en citant de larges extraits de leurs prophéties qui toutes appuient ou éclairent le message de Jean. Oui, nous sommes bien dans les derniers temps. Et ils ne seront certainement pas une partie de plaisir…

Ma note

4/5

ESSAISLOISIRS

POURQUOI COURIR ? (HENRI MACE)

Le résumé du livre

Chacun a de bonnes raisons d’enfiler un tee-shirt, de mettre un short et de chausser une paire de runnings pour aller courir en ville, à la campagne ou à la montagne… Pour Alix, étudiante, c’est pour rester maîtresse de son image, pour Amandine, mère de famille, c’est pour appréhender le monde. Pour Emmanuel, conseiller patrimonial, c’est pour une révélation chiffrée. Pour Arnaud, banquier, c’est pour prendre de la hauteur. Pour Baptiste, ingénieur mécanique en biomasse, c’est pour être un dans le présent. Pour Bastien, architecte, c’est pour connaître son corps et se sentir vivant. Pour Christophe, restaurateur, c’est pour se sentir fort. Pour Emilie qui voyage en Bolivie, c’est pour partager avec l’Autre. Guillaume, informaticien, veut casser les frontières… Julie veut se voir autre et invincible. Marcel, marin, veut se sentir bien. Quentin cherche un sentiment d’appartenance. Pierre souhaite se laisser guider. Mathilde, DRH, privilégie la sérénité post-course. Quant à Romain, il s’entraine dans l’espoir de courir un jour un marathon…

Ma critique

« Pourquoi courir ? » n’est pas un ouvrage technique sur le footing, le jogging et autre trails plus ou moins ultras. Il n’aborde pas les questions techniques et ne donne aucun conseil ni programme d’entrainement comme le font tant d’autres ouvrages. En dépit de son sous-titre accrocheur, « Quinze histoires pour quinze raisons », ce n’est pas non plus un recueil de nouvelles. Les quinze personnages sont à peine esquissés, tout juste sait-on leur nom, leur âge et leur profession, pas toujours d’ailleurs. N’ayant ni véritable histoire ni anecdote à raconter, ce ne sont que des artefacts, des prétextes, des illustrations servant à introduire les développements philosophiques, psychologiques voire sociologiques de l’auteur. Lequel s’attache surtout à décortiquer les motivations qui sont aussi nombreuses que diverses, mais aussi à décomposer un à un tous les mouvements du corps pendant la course, à décrire toutes les impressions et tous les ressentis du coureur avec une précision chirurgicale et un pointillisme frisant la méticulosité. Le lecteur trouvera dans cet essai un hymne à la joie de courir en tout temps et en toute circonstance qu’il appréciera s’il fait abstraction d’une certaine verbosité et de coquilles un peu trop nombreuses à notre goût. On notera aussi la présence de quelques expressions savoureuses comme « joujou à jambes » ainsi qu’une bibliographie en fin de volume ne comportant en tout et pour tout que 6 ouvrages !

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

NEMESIS MÉDICALE (IVAN ILLICH)

Le résumé du livre

Le taux de mortalité de la tuberculose avait fortement décru alors que Koch était encore en train de cultiver ses premiers bacilles. Son éradication n’a donc pas été obtenue uniquement grâce à la vaccination généralisée. Même chose pour le choléra, la dysenterie et la typhoïde qui ont atteint leur maximum de la même manière avant de disparaître en échappant à toute action médicale. 90% de la diminution de la mortalité pour la scarlatine, la diphtérie, la coqueluche et la rougeole s’est produite avant l’arrivée des antibiotiques et l’immunisation à grande échelle. Une meilleure hygiène de vie, une meilleure alimentation et de meilleures conditions de logement ont eu plus d’influence sur la santé des populations que les médications. Il suffit d’observer la situation du tiers-monde pour s’en convaincre. Etrangement, plus une société se médicalise, plus elle donne de l’importance aux médecins, moins bien elle se porte. Il faut des médicaments et des vaccins pour tout et n’importe quoi. À croire que les industriels de la pharmacie et les médecins n’ont qu’un but, nous maintenir dans des états de santé médiocre pour engranger le plus de profit possible. Et que dire des maladies iatrogènes provoquées par des traitements inadaptés ou des médicaments aux effets indésirables ou des maladies nosocomiales contractées lors de séjours à l’hôpital…

Ma critique

« Némésis médical » est un essai que vulgarisation scientifique datant des années 80, mais qui n’a pas pris une ride. Ivan Illich se place à la fois en historien de la médecine, en sociologue et même en philosophe. Après un réquisitoire sévère mais juste sur la médecine, il propose de longs développements sur la douleur puis sur la mort. Comment ces deux réalités de la condition humaine ont été perçues et vécues au cours des âges. Pourquoi l’homme moderne, aveuli dans son confort et médicalisé à outrance, n’accepte plus d’affronter la souffrance, et pourquoi il cache la mort de toutes les manières possibles. La partie consacrée à la paradoxale contre-productivité de la médecine allopathique moderne est certainement la plus intéressante. Elle fut même révolutionnaire en son temps. Illich participa à la prise de conscience générale et à l’essor des médecines parallèles dites « douces » que l’on croyait alors promises à un bel avenir. Presque un demi-siècle plus tard, il est assez triste de constater que nous en sommes toujours au même point. Nous avons peut-être même un peu reculé. L’horreur sanitaire de la crise covid avec son rejet de l’immunité naturelle en constitue malheureusement la nouvelle preuve.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

4000 ANS DE MYSTIFICATIONS HISTORIQUES (GERALD MESSADIE)

Le résumé du livre

La Grèce n’a pas inventé la démocratie. Des conseils de clans ou de tribus existaient bien des siècles auparavant. Néron n’a pas fait incendier Rome. La bataille de Poitiers qui vit la victoire de Charles Martel sur l’armée d’Abderahman ne fut qu’une escarmouche non décisive. Bien d’autres combats furent nécessaires pour libérer le territoire. Les rois mérovingiens et carolingiens étaient polygames. Ainsi Charlemagne eut-il 9 épouses qui lui donnèrent 19 enfants dont un seul, Louis le pieux, restait vivant au moment de la succession. Charlemagne n’a pas non plus « inventé » l’école. La papesse Jeanne n’a jamais existé. Marco Polo n’est pas allé en Chine. Ses voyages n’ont pas dépassé Sébastopol. Son « Livre des Merveilles » n’est qu’une compilation de récits d’autres voyageurs de l’époque. Jeanne d’Arc était une enfant bâtarde de lignée royale. Christophe Colomb ne fut pas le premier à « découvrir l’Amérique ». Au Xᵉ siècle, les Vikings Erik le Rouge et Leif Erikson y abordèrent et y implantèrent une première colonie. Et en 1421, une importante expédition maritime chinoise avait longé les côtes américaines et abordé sur le continent…

Ma critique

« 4000 ans de mystifications historiques » est un gros pavé dans lequel l’auteur s’est donné pour objectif de corriger un certain nombre d’erreurs historiques. Le lecteur y trouvera de tout : quelques énormes scoops comme le fait que Saint Paul n’était pas juif ou que la dépouille de Napoléon Ier aux Invalides n’est pas la sienne. Des informations connues sur la santé de certains présidents comme Pompidou ou Mitterrand qui cachèrent leurs maladies. Moins connues comme l’état mental avancé du président américain Wilson qui influa sur sa politique (création de la Fed, entrée en guerre de 1917). Malheureusement, il restera sur sa faim sur d’autres affaires comme l’assassinat des frères Kennedy (en dehors de la présence certaine d’un second tireur à Dallas, rien de nouveau), ou l’agression japonaise de Pearl Harbour (Roosevelt n’était au courant de rien, dixit Messadié) et sur les attentats du 11 septembre (il note juste que beaucoup de monde était au courant !). L’auteur semble tellement craindre de tomber dans le complotisme, qu’il ne va jamais au fond des choses et se contente de petites corrections à la marge. Il donne dans le révisionnisme de détail. Pourtant l’Histoire du monde n’est bien souvent qu’un tissu de mensonges, de falsifications et de mystifications au service des idéologies, celles des puissants et des vainqueurs bien entendu. Il y a l’Histoire officielle, celle qu’on enseigne à l’école, celle qui laisse dans l’ombre les tireurs de ficelles cachés dans les coulisses et l’autre, celle des chercheurs de Vérité. Messadié se veut de ceux-ci, mais il ne soulève trop souvent qu’un tout petit coin du voile. Un peu décevant dans l’ensemble.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

MENACE SUR NOS LIBERTES (JULIAN ASSANGE)

Le résumé du livre

Redoutable auxiliaire du totalitarisme mondialiste, Internet que l’on crut un temps vecteur de liberté et d’information se muerait-il peu à peu en menace contre les libertés de l’humanité toute entière ? L’universalité du réseau ne pourrait-elle pas le transformer en un terrible outil de surveillance et de contrôle des masses ? Et qui dit contrôle, dit répression et asservissement. Ce qui aurait pu être un extraordinaire moyen de libération de l’expression deviendrait-il le summum le plus abouti et le plus insidieux de l’oppression ? Le scandale des révélations du site Wikileaks (avec blocus de ses comptes bancaires) et le long chemin de croix subi par Julian Assange (accusation d’espionnage, affaire d’agression sexuelle bidon, réclusion volontaire à l’Ambassade d’Equateur suivie d’une interminable incarcération en Grande-Bretagne qui débouchera sans doute sur son extradition vers les Etats-Unis et son internement à vie dans un lieu genre Guantanamo…) en sont la plus belle démonstration.

Ma critique

« Menace sur nos libertés » est la retranscription d’une longue conversation sur le thème de la liberté battue en brèche sur Internet, entre Julian Assange et trois de ses amis Jérémie Zimmerman (fondateur de « La quadrature du Net »), Andy Muller-Maguhn et Jacob Apfelbaum, tous plus ou moins hackers et développeurs de logiciels libres. Selon eux, la solution à cette terrible menace pourrait se situer dans la cryptographie, les fournisseurs d’accès sécurisés genre TOR, les échanges commerciaux via les cryptomonnaies (Bitcoin et autres), sans d’ailleurs se faire trop d’illusions. Toute avancée pouvant être immédiatement récupérée par les pouvoirs pour la retourner en leur faveur (cryptomonnaies de banques centrales par exemple). Paru en 2013, cet ouvrage relativement intéressant, car posant les bonnes questions sur ce sujet brûlant, date déjà un peu, la situation s’étant considérablement aggravée en une petite décennie. Se considérant comme « cypherpunk » (pour les uns comme combattant de la liberté ou lanceur d’alerte et pour d’autres comme espion ou pirate informatique, car il a osé révéler, preuves à l’appui, les crimes perpétrés par l’armée américaine en Irak et ailleurs) se retrouve dans une position pire que s’il était un criminel ou un terroriste. « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté… », chantait le gentil poète Guy Béart en son temps…

Ma note

3/5

ESSAIS

OUVRONS LES YEUX ! (BERTRAND DE LA BOURDONNAIS)

Le résumé du livre

En 2022, la dette de la France s’élevait à 2800 milliards d’euros, soit 42 000 euros par Français. L’endettement public qui ne dépassait pas 5% du PIB dans les années soixante atteint maintenant les 115% et file allègrement vers les 120%. Nous vivons à crédit en ne remboursant que les intérêts de cette dette. Jusqu’à quand un tel système peut-il perdurer ? De plus, notre pays souffre d’un chômage de masse et d’une paupérisation généralisée qui ne fait que s’aggraver du fait de l’inflation et du renchérissement des prix de l’énergie. Le taux de natalité (1,7 enfant par femme) ne permet plus le renouvellement des générations, même si l’allongement de la durée de la vie et une immigration massive de peuplement masquent un peu la réalité démographique. La famille est attaquée de toutes parts. La violence gangrène les rapports sociaux. La drogue fait des ravages. L’école part à vau-l’eau. Tel Mammon, l’argent est roi. La vie n’est plus respectée (euthanasie, avortement). Ne serait-il pas temps de redresser la barre ? « Jusqu’où peut amener la démagogie, dit l’auteur ; à l’anéantissement d’une nation. »

Ma critique

« Ouvrons les yeux » est un essai économique, sociologique, politique et même philosophique qui tente de brosser un panorama relativement exhaustif de la situation de notre pays. Un très grand nombre de sujets sont abordés avec plus ou moins de pertinence : la drogue, l’immigration, la fracture sociale, l’argent, le dérèglement climatique, l’endettement, les « avancées » sociétales, la bio-éthique et autres… En général, La Bourdonnay analyse avec intelligence et finesse la situation calamiteuse dans laquelle nous nous trouvons. Parfois, il lui arrive de ne pas aller au fond des choses et de s’en tenir un peu trop à la doxa des médias mainstream. On ne peut pas parler sérieusement de la dette sans évoquer la loi de 1973 (Pompidou-Giscard) obligeant l’état à se financer auprès de banques privées en leur versant des intérêts, ni le problème de l’euro, monnaie artificielle et néfaste pour notre économie car calée sur le Deutschmark. Evoquer la crise sanitaire sans aborder le problème des effets secondaires des injections (fausses couches, myocardites et morts subites inexpliquées) et en restant simplement sur la ligne « tous vaccinés, tous protégés » laisse un peu rêveur également. Rien non plus sur la désindustrialisation du pays par le biais des délocalisations, ni sur les conséquences de la mondialisation et des grands enjeux internationaux. Le bilan de la première partie est très intéressant néanmoins, même s’il reste un brin incomplet. La seconde tente d’élever le débat en passant au niveau de la nécessité du retour d’une morale qui serait plutôt d’essence chrétienne, alors que l’auteur pense que les religions ont paradoxalement « fait leur temps ». Il en appelle à la raison, au bon sens, à la bonne volonté et au discernement entre le bien et le mal, illustrant son propos avec deux lettres bien envoyées à un croyant et à un athée en fin d’ouvrage. L’ennui, c’est que tout cela reste un peu trop au niveau du volontarisme, de l’engagement individuel et ne tient pas assez compte d’un certain nombre de facteurs déterminants, comme la propagande d’état, la manipulation mentale des masses, la corruption généralisée des élites, le rôle des multinationales et des organismes internationaux, etc. Oui, « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Ne serait-ce que pour ce cri d’alarme si justifié, cet important ouvrage (650 pages) mérite toute notre attention.

Ma note

4/5

ESSAIS

LEGENDES DE LA MYTHOLOGIE NORDIQUE (JEAN MABIRE)

Le résumé du livre

Beaucoup moins connue que les mythologies grecques et latines, leurs homologues nordiques sont assez différentes, tout en ayant néanmoins bien des points communs. (La création du monde, les personnalités des dieux, les incarnations du Mal (Loki) et du Bien (Balder), la fin du monde, le Ragnarok, cette terrible Apocalypse du Septentrion, etc.) Toutes ces légendes commencent par un meurtre. Aidé de ses deux frères Vili et Vé, Odin tue le géant Ymir. Son petit-fils Bergelmir réussit à s’enfuir avec toute sa famille sur un navire voguant sur des eaux écarlates. Il donnera naissance à de nouveaux géants élevés dans la haine et l’esprit de vengeance. Du corps du géant Ymir va naître la terre. Le sol est formé de sa chair, l’océan de son sang, les montagnes de ses os, les forêts de ses cheveux et les cailloux de ses dents. Son crâne donnera le ciel et son cerveau les nuages. Et les dieux fabriqueront à partir de deux arbres, le premier homme Ask (le frêne) et la première femme Embla (l’orme). Ils sont dotés d’un beau teint clair et de cheveux blonds qui les distinguent de la race si sombre des géants. Et pour ne rien gâter, tous deux sont beaux, bons et sages…

Ma critique

« Légendes de la mythologie nordique » est un essai de vulgarisation sur un sujet rarement abordé. Les dieux de l’Asgard ayant été à la fois méprisés et ignorés dès l’arrivée du christianisme, l’auteur est retourné aux sources, les « Eddas » islandaises et les sagas danoises et norvégiennes pour nous présenter une mythologie tourmentée, bien à l’image des peuples et des climats qui en furent la matrice. Le lecteur aura sans doute un peu de peine à s’y retrouver dans la multitude de dieux, de géants (leurs perpétuels ennemis), mais aussi d’elfes, de nains et de monstres en tous genres. Ces histoires pleines de bruit et de fureur n’en demeurent pas moins relativement poétiques, et surtout terriblement symbolique, même si la lutte, le combat, la violence, en marquent quasiment tous les épisodes. Il est aussi noble pour les dieux de brandir une épée que de vider une corne à boire. Ce qui est ignoble, c’est la lâcheté, le mensonge et le parjure. Cet ouvrage agréable à lire pourra servir de référence pour qui veut s’initier aux anciens mystères du Nord. On y trouve d’ailleurs en fin de volume un important index regroupant une courte présentation de tous les intervenants qui sera très utile pour s’y retrouver dans ce foisonnement.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LE ROMAN DE BUDAPEST (CHRISTIAN COMBAZ)

Le résumé du livre

Bâtie sur des grottes et dans un emplacement stratégique, Buda fut pendant trois siècles le bastion le plus avancé de la paix romaine contre les assauts des Barbares venus des terres slaves et même du lointain Iran. Territoire des Magyars, peuple turbulent venu du Nord, la Hongrie devient assez vite un royaume chrétien avec son premier roi, Istvan, fils de Geza, qui l’impose par l’épée et reçoit du Pape une couronne surmontée d’une croix qui restera longtemps le symbole du royaume. Mais arrivent bientôt les invasions tatares qui ravagent la ville et tout le pays alentour. Quand ceux-ci finissent par se retirer, le château royal est reconstruit par les Français (Angevins). Un peu plus tard, la ville tombe aux mains des Turcs de Soliman le magnifique qui la brûle et la ravage totalement. La Hongrie restera occupée par les Ottomans pendant 150 longues années. Grâce au sacrifice des Hongrois et à leur résistance acharnée, la Sublime Porte ne parviendra jamais à s’emparer de Vienne en dépit de toutes ses tentatives. Mais cet épisode terminé n’apportera pas encore la liberté au pays qui tombera ensuite sous la tutelle des Habsbourg jusqu’à la première guerre mondiale. La Hongrie subira une première révolution communiste, puis une occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale et finalement une autre occupation, soviétique celle-là, qui durera quarante ans et verra en 1956 un soulèvement populaire qui sera réprimé de la plus cruelle manière. Il faudra attendre la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique pour que la ville et le pays retrouvent la liberté…

Ma critique

« Le roman de Budapest » est un ouvrage historique passionnant permettant au lecteur de faire un survol fort instructif de l’histoire de la Hongrie en prenant sa capitale comme base d’observation. Le lecteur découvrira que le destin de Budapest qui fut la réunion de deux villes (Buda, ville royale et Pest, ville plus populaire) fut particulièrement tragique. Placée en première ligne face à toutes les invasions, les habitants pourtant ouverts et tolérants, eurent beaucoup à souffrir de toutes sortes d’envahisseurs (Tatars, Turcs) aussi cruels que destructeurs. La ville et le pays furent également bien longtemps sous tutelle (autrichienne, allemande et russe) et sous influence française au XVIIIe siècle et anglaise au XIXe. Son architecture baroque et variée malgré toutes les destruction amenées par les guerres en témoigne. Au fil du temps, le récit vivant et agréable à lire de Combaz nous permet de faire plus ample connaissance de personnages comme Matyas Corvin, Istvan Széchenyi, Lajos Kossuth, François-Joseph, Sissi, Franz Liszt, Sandor Petofi, Tibor de Nagy, le cardinal Mindszenty longtemps prisonnier, Imre Nagy, Janos Kadar ou l’amiral Horthy qui marquèrent en bien ou en mal une Histoire tourmentée. Ouvrage aussi passionnant que le « Roman de Saint Pétersbourg », agrémenté de deux beaux cahiers d’illustrations et de photographies.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

SORTIR DE L’EUROPE (ALAIN FALENTO)

Le résumé du livre

Les deux « pères » de l’Union Européenne furent Jean Monnet et Robert Schuman. Le premier fut conseiller de Roosevelt, agent de la CIA et richissime homme d’affaires aux Etats-Unis. Le second qui fut 14 fois ministre de nombreux gouvernements, officia sous Pétain, se cacha dans des monastères pendant la guerre et se retrouva frappé « d’indignité nationale » à la Libération. Dès le départ, il aurait fallu se méfier. Mais cette « construction » européenne se pratiqua à petits pas pour ne pas choquer les opinions publiques, bribe par bribe, un peu selon la tactique du « voleur chinois » en commençant par une certaine CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier, chacun sait aujourd’hui ce qu’il est advenu de ces deux filières), puis en progressant par étapes, au fil des traités, pour en arriver à une sorte d’accomplissement avec la création de l’euro, en passant par la Pac, les accords de Schengen, les entrées successives de nouveaux pays avides de subventions communautaires, les traités de Maastricht et de Lisbonne et la mise en place de Frontex qui devait défendre les frontières extérieures de l’Union. À Lampédusa, Vintimille, Algesiras, Calais et jusqu’en Pologne, chacun a pu admirer son efficacité. Alors quelques années après le Brexit qui a fait la démonstration que la Grande-Bretagne n’a pas connu le chaos annoncé partout, tout citoyen un brin averti peut se poser la question : pour ce « machin » de Bruxelles (dixit de Gaulle), stop ou encore ? Frexit ou pas ? Qu’avons-nous à perdre ou à gagner dans les deux cas de figure ?

Ma critique

« Sortir de l’Europe » est un essai en forme de réquisitoire fort bien argumenté qui présente la liste interminable des inconvénients, des risques et des dangers que nous avons à rester dans cette entité qui nous coûte plus cher qu’elle ne nous rapporte. On nous l’a vendue comme étant facteur de paix, de sécurité, de plein emploi et de prospérité. Un demi-siècle plus tard, il est difficile de ne pas constater que ces promesses étaient toutes fallacieuses à moins de considérer que nous vivons dans un monde orwellien où la paix c’est la guerre (Ukraine), la sécurité ce sont les agressions à chaque coin de rue et la prospérité c’est la désindustrialisation, le chômage de masse, le naufrage de notre agriculture, les tarifs démentiels des énergies et la paupérisation rampante par le biais d’une inflation et d’une dette impossibles à maîtriser. Fallait-il perdre toute indépendance, toute souveraineté jusqu’à celle de battre monnaie en échange de ça ? Nos dirigeants et nos chefs d’État n’ont plus aucun pouvoir réel. Ils ne font qu’entériner toutes les décisions européennes. Le Parlement européen lui-même n’est qu’une chambre d’enregistrement. Le véritable et unique lieu de pouvoir est la Commission Européenne dans laquelle un certain nombre de technocrates coaché par une dirigeante teutonne recyclée décident aussi bien du diamètre des roues de bicyclettes que de nous faire participer à une guerre sans jamais avoir été élus et sans jamais nous avoir demandé notre avis. Livre à faire lire à tous ceux qui ne sont pas encore convaincus qu’il est grand temps d’en finir !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LE GUIDE DU BIEN-ÊTRE SELON LA MÉDECINE CHINOISE (YVES REQUENA & MARIE BORREL)

Le résumé du livre

Pour la médecine chinoise, les éléments ne sont pas au nombre de quatre (terre, feu, air et eau), mais de cinq : le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau, lesquels entrent en correspondance avec les saisons (excepté la terre), avec la nature et avec le corps humain. Contrairement à l’occidentale et en particulier l’allopathique qui est surtout réparatrice dans la mesure où elle s’attache à traiter les symptômes, c’est une médecine de prévention qui cherche à maintenir le « terrain » en harmonie et donc à permettre au patient de rester le plus longtemps possible en bonne santé. On dit qu’autrefois on cessait de payer son acupuncteur ou son médecin quand on tombait malade. Et non l’inverse comme chez nous ! Les saveurs sont elles aussi cinq : l’acide, l’amer, le doux, le piquant et le salé. Reste à découvrir de quel élément chacun de nous dépend. Les moyens employés, tous adaptés à chaque cas sont fort nombreux et complémentaires : acupuncture, moxas, massages, alimentation, plantes, huiles essentielles, élixirs floraux et exercices de Qi Gong.

Ma critique

Ce guide de bien-être de qualité n’en demeure pas moins un exercice de vulgarisation voire d’initiation ou d’introduction au monde complexe et très pragmatique de la médecine chinoise. Il tente d’être exhaustif en s’attachant à étudier séparément les cinq éléments, histoire « d’être bien dedans ». Tout démarre d’un test assez simple comportant 40 questions plus une étude de la main permettant de classer le patient dans l’élément qui le caractérise. Le lecteur peut se retrouver classé dans deux éléments, ce qu’admettent les auteurs, cette recherche nécessitant bien d’autres paramètres. D’autres ouvrages tiennent compte de beaucoup plus de critères comme la force du visage, celle du nez, le positionnement des yeux, les pouls et autres caractéristiques physiques pouvant aider plus finement à ce classement. Cet ouvrage de très belle qualité éditoriale (papier glacé, reliure solide) dispose de nombreuses et très belles illustrations ainsi que de photographies particulièrement utiles pour s’initier aux postures de Qi-Gong. Intéressant pour qui veut bénéficier d’une première approche du sujet, mais qui, bien sûr, ne pourra jamais remplacer un maître de Qi-Gong et à fortiori un acupuncteur…

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

ESCLAVES CHRÉTIENS, MAITRES MUSULMANS (ROBERT C. DAVIS)

Le résumé du livre

Peu étudié et même souvent négligé, l’esclavage des Blancs dans le monde méditerranéen fut pourtant numériquement plus important que celui des Noirs au XVIᵉ et jusqu’à la moitié du XVIIè avant que la tendance ne s’inverse. Mais quelle fut l’ampleur d’un phénomène qui frappa tout le pourtour de la Méditerranée et s’étendit même jusqu’aux lointains rivages de l’Angleterre et de l’Irlande ? Comment les Barbaresques et les Turcs se procuraient-ils leurs esclaves blancs ? Tout simplement en attaquant les navires de commerce ou de simple pêche, en ravageant les villes et villages des côtes espagnoles, françaises, italiennes et autres, en pratiquant de terribles razzias avec pillages et destructions systématiques et capture de prisonniers avec une préférence pour les enfants, les femmes jeunes et les hommes de bonne constitution. Le sort qui attendait ses malheureux n’était guère enviable. Les galères avec la chiourme ou le travail harassant dans les carrières ou dans les champs pour les hommes, les harems et les tâches de servantes pour les femmes. Un enfermement dans des « bagnes » (anciens établissements de bains dont les plus nombreux étaient situés à Alger) dans une promiscuité délétère, sans la moindre hygiène, avec une nourriture infecte et des épidémies de peste récurrentes. Le taux de mortalité des esclaves était de 15 à 20% dès la première année. Et les conséquences en furent terribles pour toute une population chrétienne, toute une société sans cesse agressée qui doit faire face aux ravages de cette piraterie et à ces coupes sombres de population par ces mises en esclavages qui durèrent pendant plus de trois siècles et ne prirent vraiment fin qu’avec la prise d’Alger.

Ma critique

« Esclaves chrétiens, maîtres musulmans » est un essai historique très bien documenté (les nombreuses notes de bas de pages en attestent) et fort intéressant sur une traite beaucoup moins connue et dont on parle beaucoup moins que la transatlantique et qui ne fonctionna pas du tout de la même façon. L’auteur américain fait d’ailleurs de très pertinentes comparaisons en mettant en parallèle un système purement économique de recherche de main d’œuvre et un autre basé sur le vol, le pillage, la prédation et la haine religieuse. Les souffrances des uns n’effaçant pas les souffrances des autres, le lecteur ne peut que ressentir de l’empathie pour tous ces malheureux esclaves privés de libertés, ces galériens enchainés à vie à leur banc de rame, battus et humiliés en permanence. Les maîtres musulmans cherchaient à obtenir des rançons souvent exorbitantes qu’ils ne pouvaient obtenir que des très rares riches personnages qu’ils capturaient parfois. Ils exigeaient néanmoins de tout esclave une redevance pour la nourriture et l’hébergement tout en profitant de sa force de travail. Malgré tous les efforts de congrégations religieuses comme les Trinitaires et les Mercédaires et toutes les collectes d’argent dans les paroisses, le taux de rachat des esclaves chrétiens ne dépassa jamais les 7 à 8%. Autant dire que l’espoir d’être un jour libéré de cette servitude pire que celle du goulag soviétique ou des camps nazis était plus que minime. Ouvrage passionnant pour qui veut bien se pencher sur cette page d’Histoire dont il ne reste que peu de traces, si ce n’est quelques noms de lieux (comme le Massif des Maures) et une tête sur le drapeau corse, région qui eut beaucoup à en souffrir tout comme l’Italie, particulièrement bien analysée d’ailleurs.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

APPROCHES, DROGUES ET IVRESSE (ERNST JÜNGER)

Le résumé du livre

Comment résumer ce livre qui part un peu dans tous les sens ? Il porte très bien son titre. Ce sont bien des « approches », des esquisses sur le thème des drogues et de l’ivresse. La recherche de la perte de contrôle, du rêve, de l’ailleurs par toutes sortes de moyens allant des plus bénins aux plus dangereux. L’auteur y a rassemblé en un grand nombre de très courts chapitres (plus de 300), en réalité de notes, toutes sortes de réflexions, méditations, pensées diverses et variées, citations d’auteurs, extraits de poèmes. Il ne s’agit en aucun cas d’une étude circonstanciée ni d’un traité exhaustif. Par exemple, Jünger compare les ivresses obtenues par la bière et le vin en amenant sa réflexion sur les différences civilisationnelles entre les pays du nord et ceux du sud, entre les terres de houblon et celles de vignobles et les mentalités qui vont avec. Il a expérimenté sur lui-même la plupart des produits dont il parle (haschich, cannabis, cocaïne, morphine, LSD, éther, chloroforme, peyotl, champignons hallucinogènes, etc.) Dans certains chapitres, il note même heure par heure et parfois minute par minute ses impressions. Les expérimentations sont parfois étonnantes, parfois décevantes…

Ma critique

« Approches drogues et ivresse » pourrait se classer dans les essais, mais ce n’est pas vraiment le cas, car ce livre n’est pas vraiment une étude, ni même un véritable retour d’expérience, ni même un témoignage au sens classique du terme. C’est plutôt une conversation à bâtons rompus où le thème principal autorise toutes sortes de digressions sociologiques, ethnographiques, mythologiques, historiques, linguistiques, mycologiques, pharmaceutiques, phytochimiques, etc. L’auteur en appelle à Baudelaire, Maupassant, Hoffmann, Poe, de Quincey, Cocteau, Novalis, Goethe, Mirbeau, Loti, Nietszche, Michaux, Huxley, Orwell et tant d’autres qui y ont touché de près ou de loin. Il analyse l’attitude des états et des religions vis-à-vis du tabac et de l’alcool (Islam et prohibition aux Etats-Unis). C’est intelligent, brillant, même si ça dérive un peu beaucoup. Nul doute que le plus intéressant pour le lecteur lambda restera surtout les anecdotes de la jeunesse de l’auteur dans les années 30 et 40.

Ma note

3,5/5

ESSAISHISTORIQUE

AUTOPSIE DU MYTHE GAULLISTE

Le résumé du livre

Militaire et homme politique hors normes, Charles de Gaulle a bâti autour de sa personne et de son action une légende fabuleuse de libérateur de la France et de tout premier résistant du pays grâce à son célèbre « Appel du 18 juin ». Il voulut rendre sa dignité et son indépendance à notre pays qui, sans lui, aurait été relégué au rang de puissance de troisième ordre. Encore aujourd’hui, longtemps après sa mort, il reste une référence obligée à droite et même dans certains cercles de gauche et plus d’un se demande encore ce qu’il aurait fait dans telle ou telle circonstance. Mais cette image d’Epinal garde quand même quelques côtés obscurs et peu glorieux comme l’Epuration avec ses procès iniques, ses femmes tondues et les vengeances mesquines de résistants de la 25è heure, le procès Pétain avec la condamnation à mort muée en détention à perpétuité du plus âgé prisonnier politique du monde (mort à 95 ans), l’alliance objective avec Staline, la réhabilitation du PCF compromis par le pacte germano-soviétique et son implantation durable dans de nombreux rouages de l’État (éducation, médias, services publics), sans oublier diverses liquidations (réussie pour Darlan ou ratée pour Giraud…)

Ma critique

« Autopsie du mythe gaulliste » est un essai historique donnant plutôt dans le procès à charge d’un personnage historique majeur de notre Histoire. Le lecteur y découvrira que tout ne fut ni tout blanc ni tout noir dans une période troublée et que toute cette saga dont on a édulcoré les côtés sombres ou même ridicules, a eu aussi des aspects nettement moins reluisants et des conséquences jusqu’à nos jours. Il y apprendra qu’il y eut en fait deux appels du 18 juin et non un seul et que le premier est assez différent du second, que le général avait songé à faire fusionner la France et l’Angleterre en un territoire unique où tout ressortissant français serait devenu britannique et réciproquement. Mal accepté par les Anglo-saxons qui lui auraient préféré quelqu’un de plus représentatif comme Weygand ou Giraud, il avait même envisagé de quitter Londres pour Moscou. Le livre est assez court, met beaucoup l’accent sur les côtés négatifs voire déplaisants du personnage et se cantonne à la période de la guerre, de l’Epuration et de son premier gouvernement qui ne fit pas de merveilles (le rationnement alimentaire dura jusqu’en 1949) et qu’il quitta bien vite. L’affaire d’Algérie, Mai 68 et ses conséquences n’y sont pas traités. C’est un peu dommage. Il y aurait eu tant à dire…

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

LA VERITABLE HISTOIRE DES CRISTEROS (HUGUES KERALY)

Le résumé du livre

Qui donc étaient dans les années 20 et 30 ces « Cristeros » mexicains ? De simples paysans fauchés à la mitrailleuse lourde par l’armée gouvernementale alors qu’ils récitaient des « Ave Maria »… De jeunes étudiants battus à mort parce qu’ils portaient une médaille de la Sainte Vierge autour du cou… Des enfants de 14 ans fusillés ou pendus pour avoir reçu la communion solennelle… Des prêtres « réfractaires » dénudés, émasculés, dépecés vivants et crucifiés devant leurs paroissiens horrifiés… Dès 1924, le président Callès, marxiste franc-maçon, entreprend de faire disparaître du pays tout culte chrétien. Il lance une grande campagne de « défanatisation ». Il donne carte blanche à son armée très anti-théiste et bénéficie de l’aide massive des Etats-Unis qui lui fournissent argent, armes et munitions pour mener à bien cette sinistre besogne. Ceux-ci y voient un bon moyen d’affaiblir le Mexique et de le maintenir pour longtemps dans une extrême pauvreté. Le pouvoir commence par interdire aux prêtres d’exercer leur sacerdoce, ferme les écoles chrétiennes, détruit les églises à coups de canons, s’empare des biens du clergé, expulse les congrégations religieuses, et jette en prison moines et moniales. Le peuple proteste d’abord en priant devant les églises fermées puis en manifestant pacifiquement devant les palais des gouverneurs. Le pouvoir n’hésite pas à faire tirer sur la foule à la mitrailleuse lourde. La résistance s’oriente ensuite vers le boycott économique des magasins d’état puis le clergé organise une suspension générale du culte. En bon Staline mexicain, Callès ne cède pas. Alors, c’est tout un peuple qui se dresse aux cris de « Viva el Cristo Rey ! », armé de machettes, de manches de pioches et de vieux tromblons et qui doit affronter des régiments lourdement armés qui arborent des drapeaux noirs ornés de tibias entrecroisés et qui hurlent en retour « Viva el Demonio ! »

Ma critique

« La véritable histoire des Cristeros » est un ouvrage historique de grande qualité, illustré de nombreux documents d’époque et basé sur des témoignages recueillis sur place, qui a le mérite de sortir un peu de l’oubli un épisode peu glorieux de l’histoire du Mexique et d’une certaine façon de l’histoire du marxisme en général. Le lecteur fera bien des découvertes surprenantes en le lisant. Même si le peuple s’était levé en masse, même si les Cristeros, avec pour seules armes celles saisies sur l’ennemi, avaient réussi à libérer plus des trois quarts du pays (Callès ne tenant plus à la fin que la capitale, quelques villes de garnison et les principaux axes), il fut volé de sa victoire par les « Arreglos », accords de paix obtenus par l’ambassadeur américain en forçant la main de deux prélats bien naïfs. Ce fut un véritable marché de dupes, une reddition en rase campagne. Le pouvoir ne céda pas un pouce de terrain dans sa persécution religieuse. Par obéissance à un ordre qu’ils crurent venu du pape, les Cristeros déposèrent les armes par obéissance. Les bolchéviques purent tout à loisir continuer leur liquidation physique des chrétiens mexicains. Le bain de sang fut encore pire après qu’avant. Il se poursuivit même durant des années dans le silence et l’indifférence des opinions publiques internationales. Cette « Vendée » mexicaine serait restée ignorée à jamais si le pape Jean-Paul II n’avait pas commencé à béatifier en 1979 les 38 premiers martyrs mexicains. Un ouvrage essentiel, très émouvant. Surtout le chapitre « Place aux martyrs » qui résume chronologiquement la vie et la fin tragique de ceux-ci.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

ENFANTS SANS FOI NI LOI (CHRISTIAN COMBAZ)

Le résumé du livre

Christian Combaz vient d’un monde où l’on obéissait à ses parents, où l’on recherchait l’approbation des professeurs et où les bons élèves étaient enviés voire admirés. Puis est arrivé Mai 68 qui fut une véritable révolution culturelle avec ses « interdit d’interdire » et ses « plages sous les pavés ». On commença, sous couvert d’hédonisme et de libération des mœurs à déboulonner le patriarcat, à s’affranchir de toutes règles et contraintes. La famille en subi les conséquences : explosions du nombre de divorces, famille recomposées ou monoparentales. L’enfant devint une sorte de petit tyran domestique qui pouvait tout faire, n’ayant plus de garde-fou paternel le plus souvent. Il commença à exercer une violence de plus en plus inquiétante : agressions qui tournent au lynchage, « tournantes », pour ne pas dire viol en réunion, délinquance (deal de drogues, trafics divers et variés). Cette violence est attisée par les jeux vidéos de type « Kill them all ! », le cinéma (« Orange mécanique », « Mad Max », « Les valseuses »), la littérature (Stephen King) et tous les médias. Sans oublier que cette violence se retourne parfois contre ses auteurs sous forme d’auto-destruction, de suicides plus ou moins conscients : alcoolisme (pratique des « shots »), drogues (cannabis mais aussi héroïne, cocaïne, crack et extasy) voire rodéos urbains se terminant tragiquement.

Ma critique

« Enfants sans foi ni loi » est un essai sociologique et littéraire sur un phénomène social d’abord encouragé puis devenu au fil des années de plus en plus inquiétant. C’est quand on permet aux enfants de ne plus respecter les parents, les enseignants, et n’importe quelle autorité qu’en toute naïveté ils se transforment en loups plus ou moins dangereux et que le pire totalitarisme s’en vient. Le nazisme n’a pu croitre et embellir que grâce à la jeunesse, rappelle Combaz. Publié il y a plus de vingt ans, cet ouvrage fort bien écrit n’a pas pris une ride. Il semble même prémonitoire vu que la situation n’a fait qu’empirer avec le temps. L’analyse de l’auteur est fine, nuancée et difficilement contestable. Il ne s’agit pas vraiment d’un essai, car les anecdotes ne manquent pas et surtout on suit un certain Steve, prototype de délinquant élevé par une mère célibataire et persécuteur d’un vieux toubib à la retraite qui d’ailleurs l’avait mis au monde. C’est court, lucide, bien observé et non dépourvu d’un certain humour. Seule faiblesse : pas le moindre début de commencement d’une thérapie possible. Comment mettre un coup d’arrêt à cette machine infernale ? Comment éviter le bain de sang ? Comment retrouver une société apaisée, vivable où femmes, enfants et vieillards pourront sortir dans la rue sans avoir la peur au ventre ? Comment redonner des repères, une morale, des valeurs à tous ces « petits anges » ?

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

L’EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS DE RICHELIEU A NAPOLÉON (BERNARD GAINOT)

Le résumé du livre

La saga de ce premier empire colonial débuta grâce aux efforts de marins et pêcheurs des provinces de l’Ouest qui avaient l’habitude d’aller pêcher le long des côtes de Terre-Neuve ou de bourlinguer dans les Antilles pour y arraisonner les galions espagnols chargés d’or, d’argent et autres minerais plus ou moins précieux comme corsaires, flibustiers, voire pirates. La première étape de la colonisation consista en l’établissement de comptoirs provisoires ou permanents permettant de commercer avec les autochtones des deux côtés de l’Atlantique et dans l’Océan Indien. Ainsi échangeait-on des fourrures en Nouvelle-France, du tabac puis du sucre aux Antilles, du « bois d’ébène » au Sénégal et des épices à l’Île-Bourbon. Le flamboyant et richissime Nicolas Fouquet commence même à se monter sa propre compagnie de commerce entre sa base de Belle-Île et Sainte-Lucie. Il est rapidement évincé par Colbert qui créé les toutes premières compagnies de commerce en s’inspirant des compagnies des Indes néerlandaises. Tout autant que l’intérêt commercial, le désir d’évangélisation reste un moteur essentiel avec la Compagnie de Jésus à la manœuvre tout au moins dans un premier temps, car avec l’arrivée de la Révolution, l’accent sera plutôt mis sur l’émancipation des peuples et sur l’abolition de l’esclavage.

Ma critique

« L’empire colonial français de Richelieu à Napoléon » est un essai historique de très bonne qualité, sourcé et mesuré dans ses analyses. Chacun des chapitres présente les évènements d’une manière aussi brute que factuelle et se termine par de courtes biographies de personnages plus ou moins célèbres (Makandal) dont il a été question précédemment. Plus quelques documents d’époque, lettres, articles, textes de loi qui illustrent parfaitement le propos. Le lecteur remarquera entre autres découvertes que la France fut le premier pays au monde à abolir l’esclavage dans ses colonies, que le pays n’avait pas vraiment les moyens de sa politique (marine de guerre insuffisante, logistique souvent défaillante, faiblesse des peuplements quelques dizaines de milliers de francophones face à plus de 200 000 anglophones au Canada et en Louisiane), que nous ne nous maintenions que grâce à des alliances et un fort métissage avec les locaux et surtout que l’Angleterre n’eut de cesse de nous déloger de partout avec une certaine perfidie et par tous les moyens, même les moins loyaux. Si l’insurrection dominicaine qui tourna en révolution et en massacre (Toussaint L’Ouverture) et la longue lutte pour l’abolition de l’esclavage (abbé Grégoire) sont très minutieusement traité, le lecteur regrettera un peu que certains évènements marquants sont éludés en quelques lignes comme le traité de Paris qui fut désastreux, la vente de la Louisiane (en fait de tous les territoires allant de la Nouvelle-Orléans au Saint-Laurent en passant par tout le bassin du Mississippi, autant dire une immensité territoriale) pour quelques malheureux millions et surtout l’effondrement final avec la perte manu militari de la totalité des territoires y compris toutes les îles des Antilles, la Réunion, les Seychelles, les comptoirs du Sénégal et l’île Maurice en deux années (1809-1810). Un ouvrage de référence très intéressant néanmoins.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LES DOUZE MENSONGES DU GIEC (CHRISTIAN GERONDEAU)

Le résumé du livre

Comme autant d’apôtres de la nouvelle religion climatique, les mensonges du GIEC sont au nombre de douze : 1- Le GIEC agit pour le bien de l’humanité. (Pourtant moins un pays émet de CO2, plus il est pauvre et plus il compte de morts…)

2- Les énergies renouvelables peuvent et doivent remplacer le pétrole et toutes les autres énergies fossiles. (Pourtant elles ne représentent au mieux que 2% de la production mondiale d’énergie…)

3- Le pétrole va bientôt manquer. (Pourtant le monde dispose toujours de 100 ans de consommation à minima et peut-être nettement plus… En 1973, la fin du pétrole était déjà prévue pour l’an 2000.)

4- Les océans et les mers vont monter au point de submerger les Maldives voire Manhattan. (En fait, elle n’a été observée que pour moins de 2 mm par an aux endroits les plus sensibles.

5- Les températures vont s’élever dramatiquement. (En fait d’environ 0,6° sur un siècle !)

6- Les réfugiés climatiques vont déferler par millions. (La misère et les guerres y pourvoient déjà.)

7- Le changement climatique est responsable de toutes les catastrophes. (À toutes les époques même les pré-industrielles, on a aussi constaté quantité de cataclysmes.)

8- Les ours blancs sont en danger. (Faux, ils sont plus nombreux qu’au milieu du siècle dernier avant les mesures de protection de l’espèce.)

9- Le CO2 pollue. (Faux, il est bénéfique pour la végétation, les cultures et les récoltes.)

10- L’écologie favorise l’emploi et la croissance. (Elle commence par en détruire beaucoup, génère des taxes et impôts nouveaux et crée donc de la pauvreté.)

11- Le GIEC est un groupe d’experts scientifiques. (Faux. Il a été créé par trois militants verts allemands sans qualification particulière. C’est une instance politique tenue par les gouvernements.)

12- Les scientifiques sont unanimes. (Un grand nombre de savants de premier plan qui ont contesté les affirmations du GIEC se sont vus interdits de parole. Une pétition de 30 000 scientifiques aux USA et d’autres en représentant 500 venus de divers pays ont été signées pour proclamer que le climat avait toujours varié, que le réchauffement était beaucoup plus lent qu’annoncé, qu’il n’avait pas accru les désastres naturels et que la politique devait respecter les réalités scientifiques et économiques.

Ma critique

« Les douze mensonges du GIEC » est un essai scientifique court, bien écrit et solidement étayé qui représente le deuxième volet de « La religion écologique » et qui peut être lu indépendamment. L’auteur part d’un événement majeur datant du 21 novembre 2021, à la séance de clôture de la COP 26 à Glasgow, où l’Inde et la Chine ont clairement déclaré qu’elles n’appliqueraient pas la résolution de décarbonation totale de la planète pour 2050 et que leurs deux pays, poids lourds démographiques avec leurs 3 milliards de ressortissants, iraient à leur vitesse et refuseraient de sacrifier leurs populations sur l’autel de l’écologie. Et c’est là, l’argument massue de l’auteur. Il est techniquement impossible d’arriver au moindre développement économique sans un recours important aux énergies fossiles. Celles-ci répondent encore aujourd’hui à plus de 80% des besoins de l’humanité. Elles permettent à des pans entiers de la population de sortir de la pauvreté, ce qui a des répercussions directes sur la vie et la mort des humains. Entre autres exemples, il cite d’ailleurs la fin du « dirty cooking » (cuisson très polluante des aliments sur des feux de branchages, déchets et autres bouses de vaches) responsable de millions de morts dans les pays du Tiers-Monde. Un ouvrage de raison et de bon sens à lire et à faire lire à nos dirigeants pour sortir un peu du narratif anxiogène des médias stipendiés, du catastrophisme échevelé des écolo-bobos style Greta Thunberg et de l’obscurantisme quasi religieux d’une écologie dévoyée qui ne se rend même pas compte qu’elle roule pour une oligarchie délétère et égoïste qui rêve d’une planète débarrassée d’êtres « inutiles ». Une démonstration magistrale.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

REMÈDES MORTELS ET CRIME ORGANISE (PETER GOTZSCHE)

Le résumé du livre

Comment est-il possible qu’aux Etats-Unis et en Europe, les médicaments constituent la troisième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires et les cancers ? Les sociétés pharmaceutiques feraient-elles passer leurs profits avant la santé des patients et ne se préoccupent-elles guère du fait que leurs actions puissent augmenter les décès et tous les effets secondaires handicapants ? Une chose est sûre : le marketing de Big Pharma consiste à arroser généreusement tous ceux qui peuvent l’aider à placer ses produits, les médecins, les agences du médicament, les hommes politiques, les revues médicales et les journalistes. Les multinationales se font quelquefois prendre la main dans le sac. Ainsi Pfizer a dû verser 2,3 milliards de dollars en 2009 pour marketing illégal de produits dangereux. Sanofi-Novartis a dû payer plus de 95 millions de dollars pour fraude en 2009. Glaxo-Smith-Kline en a été de 3 milliards de dollars en 2011 pour la même raison. Astra-Zénéca de 520 millions en 2010, Johnson et Johnson d’un milliard d’amende en 2012, Merck de 670 millions en 2007, Eli Lily de 1,4 milliards en 2009 et Abbott de 1,5 milliards en 2012. Des sommes énormes, mais finalement peu de choses en comparaison des bénéfices himalayens réalisés. La liste est longue des médicaments qui se révélèrent inutiles voire dangereux pour la santé humaine : Vioxx, Tamiflu, Oxycontin, Prozac (qualifié par l’auteur de « médicament abominable » en raison du nombre incroyable de suicides générés par sa prise), sans oublier le scandale de la Thalidomide avec ses bébés naissant sans bras ni jambes !

Ma critique

Cet ouvrage qui n’est pas un pamphlet, mais une enquête sérieuse et solidement établie sur des faits et rien d’autre (une masse impressionnante de notes et de références à la fin de chaque chapitre permet au lecteur d’aller vérifier tout ce qui est avancé) est aussi un des réquisitoires les plus sévères que l’on puisse lire sur une profession qui se comporte comme une véritable mafia avec la complicité de quasiment toutes les strates des états et des instances mondiales (OMS). Tous les profits pour Big Pharma qui n’hésite pas à retirer du marché un vieux médicament efficace et peu cher pour le remplacer par un nouveau bien pire, mais surtout beaucoup plus cher et tous les risques pour les patients. Lire cet ouvrage fait aller le lecteur de scandales en scandales au point d’en avoir le cœur au bord des lèvres. Bien que l’auteur reconnaisse que Big Pharma puisse se targuer d’un nombre de morts plus importants que la mafia, il annonce quand même que les choses évoluent dans le bon sens, mais trop lentement et beaucoup trop peu à son goût. Nous qui bénéficions de plus de recul, avec la poignée d’années depuis la parution de cet ouvrage, nous avons pu constater qu’avec l’horreur de la crise sanitaire que nous avons traversée, il se trompait sur ce point précis. Non seulement cela ne s’améliore pas, mais cela s’aggrave de façon dramatique. La corruption des élites n’a fait que s’étendre, la malfaisance de Big Pharma également.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

PILLEURS D’ÉTAT (PHILIPPE PASCOT)

Le résumé du livre

Peut-on vivre confortablement et fort longtemps de sa fonction d’élu de la nation ? Les fonctions de député, sénateur, conseiller départemental ou régional, maire d’une ville importante ne représentent-elles pas de plus ou moins grasses sinécures si recherchées et si intéressantes que nombre de nos politiciens s’y accrochent au point de faire de charges qui devraient relever du service dû à la population un pré carré jusqu’à devenir des professionnels toujours prêts à défendre leurs avantages acquis tant ils sont nombreux : grasses indemnités de fonction, exonération d’impôts, gratuité des trains et des avions, 13 semaines de congés payés au lieu de 5, retraites douillettes et cumulables (jusqu’à cinq !), faibles cotisations pour gain maximum, privilèges divers et variés, cumuls de mandats, reconversion simplifiée en avocat ou en préfet « hors classe », retour automatique dans la fonction publique, sans oublier les conflits d’intérêts, les activités plus ou moins bidons et nombre de petits arrangements entre amis. La liste des avantages est presque interminable et si l’on tente de faire le total de leurs gains réels, on peut en arriver à des rentrées mensuelles allant de 6000 jusqu’à 20 000 euros et parfois plus !

Ma critique

« Pilleurs d’Etat » est une enquête sans concession sur les avantages et privilèges de la classe politique française menée par Philippe Pascot, l’homme au petit chapeau, ancien assistant de Manuel Valls qu’il présente d’ailleurs comme une sorte de petit marquis très imbu de sa personne. La France peut se vanter d’avoir le plus grand nombre d’hommes politiques par rapport au nombre d’habitants, beaucoup plus que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne. Est-elle mieux gérée ? Que nenni. Lois prises à la va-vite, sous le coup de l’émotion, absentéisme généralisé sur les bancs de l’assemblée, commissions « Théodule », etc. De plus, ces gens nous coûtent « un pognon de dingue » ! Et même si ces politiciens ne sont pas tous pourris (ce qui n’est d’ailleurs pas le sujet du livre, les affaires Cahuzac, Thevenoud et autres n’étant qu’évoquées au passage), tous profitent largement de leur statut, tous s’exonèrent de tout contrôle et veillent jalousement sur leurs avantages et leurs privilèges. Ils peuvent parfaitement être élus sans avoir besoin de présenter un casier judiciaire vierge et ne déclarer qu’une infime partie de leur patrimoine sans être inquiétés le moins du monde. Même si cette recension honnête et sans pitié date un peu (elle s’arrête en 2015), la lire aujourd’hui révolte toujours, d’autant plus que la situation est loin de s’être améliorée aujourd’hui. Euphémisme…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

CES PLANTES QUE L’ON MANGE (JEAN-MARIE PELT)

Le résumé du livre

Aux temps préhistoriques, quelques tribus de chasseurs cueilleurs découvrirent un jour que l’on pouvait récupérer les graines de céréales arrivées à maturité et les semer l’année suivante. L’agriculture était née. Puis les hommes commencèrent à stocker les graines récoltées, ce qui initia la fin du nomadisme et celle de la précarité alimentaire. Mais aussi amena l’édification des premiers hameaux, des premiers villages avec les premiers échanges des excédents de grains ou de plantes, ce qui permit d’améliorer la vie en diversifiant l’alimentation. Le commerce était né. Toute cette évolution entraina une explosion de la démographie, la population se multipliant très vite par un facteur mille… Le christianisme favorisa la culture du blé et de la vigne pour le pain et le vin nécessaires à la pratique du culte religieux. L’élevage relevant plus du paganisme (sacrifices d’animaux). Mais paradoxalement, les éleveurs s’enrichirent plus vite et plus facilement que les cultivateurs de céréales, car le blé fut toujours considéré comme une culture essentielle au maintien de la vie, au point de réglementer son prix de vente et même de faire procéder à des distributions gratuites en période de disette. Le régime des petites gens du Moyen-Âge consistait surtout en bouillies de céréales et en herbes sauvages et légumes au pot (chou principalement). Nombre de fruits et de légumes ne parvinrent chez nous qu’au fil de leurs découvertes en Orient ou dans le Nouveau Monde. Les légumes avaient d’autant plus de valeur et de qualités qu’ils étaient loin du sol. Les fruits étaient en haut de la hiérarchie vu qu’ils poussent sur des arbres. Idem pour les volatiles. Le canard et l’oie étant moins appréciés que le poulet et les rapaces qui pouvaient aider à la chasse tenaient donc le haut du panier…

Ma critique

« Ces plantes que l’on mange » est un essai de vulgarisation botanique comme sait si bien les produire Jean-Marie Pelt. Sans doute un peu moins fouillé que d’autres livres de l’auteur. Plus basique, plus généraliste. Il se veut exhaustif en abordant tout ce qui se mange de végétal aussi bien les fruits et les légumes que les céréales, les légumineuses, les huiles et les matières grasses, les épices et les aromates, le café, le thé, le chocolat et les sucres, sans oublier les plantes sauvages. Le tout aussi bien sous leur aspect historique, botanique, que nutritif et même diététique. Le lecteur éclairé n’apprendra pas grand-chose de nouveau sur ces sujets, mais appréciera les anecdotes amusantes ou non comme la saga de la pomme de terre qui eut quelques peines à s’imposer en Europe et surtout en France ou celle du chocolat, petite fève amère que les Indiens additionnaient d’épices et que les Européens marièrent au sucre et à bien d’autres choses pour en faire la denrée que nous connaissons. La plus étonnante est sans doute celle de ces trois condamnés à mort britanniques à qui l’on proposa la vie sauve à condition qu’ils ne se nourrissent plus que de chocolat, de café ou de thé. Celui qui choisit le chocolat ne survécut qu’un an, celui qui opta pour le café deux et celui qui prit le thé trois ! À noter aussi une profusion d’illustrations anciennes et beaucoup (trop?) de photos se voulant artistiques de Rob White.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LA MARCHE ROUGE (MARION SIGAUD)

Le résumé du livre

À Paris, sous le règne de Louis XV, éclate un scandale particulièrement horrible. Des enfants d’artisans, d’ouvriers et de gens du peuple se mettent à disparaître mystérieusement. La rumeur court que des exempts (équivalents de nos « forces de l’ordre ») les enlèveraient en pleine rue pour en faire de petits esclaves sexuels pour de grands seigneurs dépravés style Marquis de Sade. Il se dit même que ces enfants seraient torturés avant d’être tués. Certains récupéreraient leur sang pour des soins voire une régénération. Des émeutes très violentes se multiplient. Des parents fous de douleur pourchassent des voleurs d’enfants ou présumés tels dans les rues pour les tabasser. Ces manifestations sont dispersées dans le sang et les meneurs pendus haut et court. Pour calmer les esprits, une enquête est menée. Quelques lampistes écopent de très légères amendes. De sorte que ces histoires d’enlèvements ne feront que croitre et proliférer jusqu’à la Révolution et bien au-delà. Parallèlement à ce scandale s’ajoute celui de « l’hôpital général », organisme créé par Louis XIV pour régler une bonne fois pour toutes, pensait-il, celui de la misère et de la mendicité. Il s’agissait d’une structure qui devait recueillir mendiants, miséreux, enfants abandonnés, filles de joie en allant les rafler dans la rue. Ils étaient nourris et logés dans des conditions déplorables et soumis au travail forcé, ce que refusa l’Eglise. Louis XIV en donna la gestion à des laïcs jansénistes, la « Compagnie du Saint Sacrement », elle-même sous la responsabilité du Parlement de Paris, lequel était un organisme qui se voulait indépendant du pouvoir royal. Il passera d’ailleurs des simples « remontrances » au roi à l’opposition complète. L’hôpital général, ancêtre de nos services sociaux, fonctionnera longtemps hors contrôle, ce qui permettra toutes les dérives, les détournements de fonds, les maltraitances diverses et variées, les trafics d’enfants, etc.

Ma critique

« La marche rouge » est un essai historique de très grande qualité traitant d’un scandale plutôt méconnu de l’Ancien régime. Marion Sigaut a mené l’enquête en épluchant les registres de l’époque et est arrivée à des découvertes troublantes. Les enfants au nombre de plusieurs centaines par an disparaissaient bien de la circulation quasi-officiellement pour aller servir au peuplement de la Louisiane, pour une faible part d’entre eux, mais surtout pour servir de chair fraîche pour les pédophiles de l’époque, déjà forts nombreux chez les aristocrates, mais aussi parmi les bourgeois aisés. Louis XIV fut le premier à découvrir le pot aux roses. Il préféra laisser courir pour ne pas effaroucher le petit peuple qui ne pouvait même pas imaginer pareilles horreurs. Louis XV tenta de régler le problème en envoyant un évêque intègre remettre de l’ordre dans l’hôpital général et en obligeant les magistrats du Parlement à rentrer dans le rang en assumant vraiment leur rôle de juges. Mais étant lui-même impliqué de par ses mœurs dissolues, cela ne fut pas d’une grande efficacité. Quant à Louis XVI, il accumula les bévues en renvoyant son garde des sceaux, Maupéou, et en rétablissant par faiblesse et sottise les pouvoirs exorbitants du Parlement de Paris. Les révolutionnaires ne résolurent rien. Ils pratiquèrent même l’inversion accusatoire en incriminant l’Eglise et en blanchissant les juges pourtant complices voire bénéficiaires de ces trafics. Ce scandale rampant fut une des causes profondes de la Révolution. N’a-ton pas dit que le poisson pourrissait toujours par la tête et qu’il fallait toujours agiter le peuple avant de s’en servir ?

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

GÉNOCIDE EN VENDÉE 1793-1794 (JACQUES VILLEMAIN)

Le résumé du livre

Qu’est-ce qu’un génocide ? En quoi diffère-t-il d’un crime de guerre ou d’un crime contre l’humanité ? C’est qu’il relève d’une volonté politique claire et nette de vouloir exterminer tout ou partie d’une population en raison de sa race, sa religion, ses idées politiques ou autres prétextes. Que l’on peut constater l’existence de textes, lois ou décrets dans ce sens (ou non), d’une chaine de commandement allant du sommet de l’état jusqu’aux exécutants qui, bien sûr, diront qu’ils ont obéi aux ordres s’ils doivent un jour répondre de leurs crimes. Les guerres de Vendée (1793-1794) ont vu toute une population se voir tout retirer jusqu’au statut d’êtres humains parce qu’elle était catholique et royaliste, refusait la conscription et la constitution civile du clergé. La Convention et particulièrement le comité de salut public tenu par Robespierre donnèrent les ordres d’extermination en toute clarté. Des délégués nationaux veillèrent à ce qu’ils soient exécutés scrupuleusement par l’armée bleue (aux ordres de Carnot, Turreau, Carrier et autres…) Comme la Vendée ne se soumettait toujours pas, on passa par les armes les révoltés et même quelques patriotes au passage, et on déporta femmes, vieillards et enfants, passant ainsi du crime de guerre au crime contre l’humanité. Et quand la Convention, à bout d’arguments, ordonna la mise en place des colonnes infernales, brûlant, gazant (sans succès) et tuant tout ce qui était encore vivant sur son passage, il est difficile de ne pas admettre qu’on en arriva au génocide, même si le terme peut sembler un brin anachronique vu qu’il ne fut officiellement condamné qu’en 1948 alors que le fait avait déjà existé malheureusement dans l’histoire de l’humanité (Carthage, Arménie, Shoah…).

Ma critique

« Génocide en Vendée » est un essai très bien étayé et parfaitement argumenté dans lequel l’auteur ne se pose pas en historien, mais en juriste de droit international et donc en défenseur de la liberté d’opinion qui est la base de toutes les autres. Il se demande pourquoi ce génocide historique doublé d’un « mémoricide » n’a toujours pas fait l’objet d’une reconnaissance officielle par la République, ce qui aurait permis de réconcilier les mémoires tout en veillant à ce que pareilles dérives mortifères ne se produisent plus jamais dans notre pays. Il semble que nous en soyons assez loin vu le négationnisme d’essence robespierriste toujours présent dans l’université et les médias et que l’on peut même en constater d’autres formes plus atténuées de tous les côtés de l’échiquier politique. La République est l’héritière de 89 sans aucun doute, mais la Démocratie ne l’est pas de 93 bien évidemment. Dans cet ouvrage intéressant, le lecteur découvrira toutes sortes d’aspects peu évoqués du problème, comme l’étrange attitude de Louis XVIII qui décora le boucher Turreau de l’ordre de Saint Louis ou celle, non moins discutable, de Louis-Philippe de faire graver son nom en compagnie de celui de Carnot sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile, tout en faisant détruire des monuments du souvenir en Vendée même. Un désir de réconciliation poussé sans doute trop loin. Mais génocide ou « populicide » restent là et bien là comme une tache de sang indélébile sur le fronton de la révolution. À noter, en fin d’ouvrage, plusieurs documents (textes de lois, arrêtés, décrets, correspondances, preuves accablantes indiscutables) et une abondante bibliographie permettant de creuser un peu plus la question.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

CHANGEZ D’ALIMENTATION (HENRI JOYEUX)

Le résumé du livre

« Que l’aliment soit ton seul médicament ! », avait préconisé Hippocrate il y a bien longtemps. Plus que jamais, ce précepte découvert intuitivement, et scientifiquement prouvé de nos jours est d’actualité dans un monde où fast-foods, grande distribution et malbouffe règnent en maîtres. Pour rester en bonne santé, il faut donner à notre organisme les aliments qui lui conviennent, tout comme il faut donner le carburant adéquat au moteur de notre voiture si nous voulons qu’elle fonctionne bien. Quels sont donc les aliments qu’il serait préférable d’éviter ? Quels sont ceux qu’il faut privilégier pour préserver voire améliorer notre santé ? Une bonne nutrition peut-elle freiner ou stopper les symptômes de certaines maladies ? Peut-on éviter le cancer, les maladies dites de civilisation ? Que penser du gluten, du sucre, des produits laitiers, de la viande, des régimes, des additifs, de la nourriture industrielle, des édulcorants, des sodas, etc ? Dans une approche holistique pleine de bon sens et de sérieux, le professeur Joyeux tente de répondre à toutes ces questions et à bien d’autres.

Ma critique

« Changez d’alimentation est un essai de vulgarisation diététique qui a rencontré un grand succès puisqu’il a été édité et réédité à plusieurs reprises et à chaque fois complété au fur et à mesure des avancées de la science. Tout est sourcé, les études sont là, avec nombreux graphiques et tableaux à la clé. Facile d’abord et de compréhension, même si parfois il peut devenir assez technique, ce texte est particulièrement éclairant et difficilement discutable. Il devrait être lu par le plus grand nombre et repris par le corps médical et par les médias. Notre santé ne s’en porterait que mieux, la sécurité sociale aussi. Les médecins seraient moins surchargés, les services hospitaliers aussi. Seul Big Pharma y perdrait. Une mauvaise alimentation est source de toutes sortes de maladies et autres ennuis de santé, car elle affaiblit notre immunité en empêchant notre organisme de fonctionner au mieux. Il suffirait de réduire drastiquement notre consommation de graisses saturées, de charcuteries, de sucreries, de viande rouge, de laitages, de café, d’alcool et manger plus de légumes, de crudités, de fruits, de poissons, de fruits de mer, d’amandes, de noix et de graines germées pour obtenir et maintenir la pleine santé. Le lecteur apprendra beaucoup dans cet ouvrage mesuré et raisonnable. Même si le professeur condamne fermement le véganisme et l’instinctothérapie, il n’est pas un ayatollah de la diététique vu qu’il permet et conseille même un bon verre de vin rouge par repas et un carré de bon chocolat noir le soir. Une somme très complète et indispensable. Un des meilleurs ouvrages sur la question.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LE GUERRE DES BOERS (BERNARD LUGAN)

Le résumé du livre

En 1899, éclata en Afrique australe une guerre totale qui opposa les républiques « Boers » du Transvaal et de l’Orange à l’Empire britannique. Deux peuples blancs s’affrontèrent dans une lutte sans merci, l’un luttait pour sa survie, sa liberté et son indépendance et l’autre pour la suprématie coloniale de son empire sans oublier de faire main-basse sur les richesses du sous-sol (or, diamants). Très vite ce conflit prit des dimensions internationales. Face aux forces venues de tous les pays de l’Empire (Inde, Australie, Canada, etc.), les Boers obtinrent le renfort de volontaires allemands, italiens, français, russes, irlandais, américains, hollandais, scandinaves et autres, mais aucune aide des gouvernements européens. La cause plutôt désespérée des Boers déclencha un grand courant de sympathie en Europe. Héros de la gauche pour leur combat anti-colonialiste, ils le furent également de la droite pour leur défense de leur patrie menacée par le cosmopolitisme. Mais pour venir à bout de leur résistance acharnée, les Britanniques n’hésitèrent pas à vider les campagnes en enfermant les femmes et les enfants dans des camps de concentration (les premiers du genre) où ils moururent de faim, de maladies et de mauvais traitements et à pratiquer la politique de la terre brûlée en incendiant des dizaines de milliers de fermes.

Ma critique

« La guerre des Boers » est un essai historique de très grande qualité, une référence sur le sujet. Le lecteur y découvrira une page plutôt sombre de l’histoire de l’Afrique. Ces « Boers », descendants de Hollandais et de Français huguenots, avaient déjà dû fuir une première fois devant l’envahisseur anglais lors du grand Trek. Ils avaient fondé deux républiques pastorales et rurales, vivant en autarcie sur un territoire vierge, mais recélant des richesses insoupçonnées. Le lecteur découvrira que les méthodes de répression des régimes totalitaires sont toujours les mêmes que ce soit en France (Vendée), en Ukraine (Holodomor) ou en Afrique australe où les Britanniques pratiquèrent la première guerre totale contre des populations civiles, les soumirent par la faim et le feu et surtout inaugurèrent, presque un demi-siècle avant les nazis, les premiers camps de concentration qui n’eurent rien à envier à ceux-ci. Cette guerre ou plutôt ce génocide eut de graves conséquences sur la suite des évènements (prolétarisation du peuple boer, politique d’apartheid et ruine définitive à terme). Un ouvrage doté de nombreuses cartes pour mieux comprendre le déroulement des diverses batailles et d’un long index final comportant, outre une bibliographie conséquente, toute une série de biographies des principaux intervenants de ce drame qui donne toujours autant à réfléchir.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUESCIENTIFIQUE

COMMENT SE SOIGNER AVEC LE CHOCOLAT (HENRI JOYEUX & JEAN-CLAUDE BERTON)

Le résumé du livre

Où et comment le chocolat fut-il découvert ? Les Indiens d’Amérique du Sud avaient fait du cacao leur plante sacrée depuis des milliers d’années. Mais quand les premières graines furent présentées à Christophe Colomb, celui-ci ordonna de les jeter à la mer, car il les prit pour des déjections animales. Plus averti, Pizarre les garda pour sa consommation personnelle. Mais finalement, le cacao devenu chocolat finit par parvenir d’abord dans les cours royales qui l’adoptèrent à titre de médicament et surtout pour ses qualités présumées aphrodisiaques. Madame de Pompadour en buvait des quantités impressionnantes pour compenser la froideur légendaire que lui reprochait amèrement Louis XV. Puis, peu à peu, sa consommation finit par se démocratiser. La fabrication du chocolat, au départ pratiquée par des artisans chocolatiers, passa après la seconde guerre mondiale à l’industrialisation et à la concentration entre les mains de puissantes sociétés comme Cadbury, Lindt, Menier, Suchard, Poulain, et autres. Mais de valeureux maîtres artisans-chocolatier comme Jean-Claude Berton continuent la tradition de la qualité et même innovent avec des produits riches en fibres et en omégas 3 !

Ma critique

Cet ouvrage est une monographie ou un essai de vulgarisation sur le chocolat sous tous ses aspects. Entre les deux auteurs, Joyeux et Berton, c’est ce dernier qui se taille la part du lion. En effet, si l’aspect thérapeutique (celui qui intéressait au départ le lecteur) ne représente qu’à peine un petit quart de l’ouvrage, tout le reste est consacré à une présentation bio-géographique du chocolat, suivie d’une étude de celui-ci à travers l’Histoire et terminée par une présentation des différentes étapes permettant de passer de la cabosse de cacao à la plaque de chocolat. Le lecteur découvrira bien des choses dont il ne se doutait même pas sur les manipulations nécessaires, sur le travail des premiers chocolatiers, sur le Nutella, produit contenant plus de sucre et d’huile de palme que de cacao, et sur l’autorisation de l’introduction d’huiles végétales en lieu et place, dans une certaine proportion, du beurre de cacao. Les effets sur la santé du bon chocolat (noir avec fort pourcentage de cacao) semblent ne plus avoir à être démontrés. Le chocolat est bon pour le cœur, pour le transit intestinal, pour se libérer des addictions (tabac, alcool, haschich), pour lutter contre l’insomnie, pour stimuler la mémoire et même combattre les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. La liste est longue de tous ses bienfaits. Alors pourquoi se priver d’un ou deux carrés de bon chocolat noir chaque soir ? Dommage que cet ouvrage, intéressant par bien des aspects, tourne vers la fin au publireportage en faveur d’un produit sans doute de très haute qualité, mais pas à la portée de toutes les bourses, inventé par l’auteur chocolatier.

Ma note

3,5/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LA VÉRITÉ SUR LES VACCINS (DIDIER RAOULT & OLIVIA RECASENS)

Le résumé du livre

La France est devenue le pays au monde qui se méfie le plus des vaccinations. C’est aussi l’un des rares pays qui a rendu obligatoire onze vaccins pour les nourrissons dont certains contre des maladies éradiquées et des MST. La variole a disparu, la poliomyélite est sur le point d’être éradiquée, la rougeole est maitrisée, le tétanos et la rubéole sont sous contrôle. Seule exception, la tuberculose qui est responsable de la mort d’un million de personnes chaque année dans le monde, mais dont le vaccin date d’un siècle et reste de faible efficacité. Quant au paludisme et au sida, toutes les recherches d’un vaccin sont restées illusoires. Pour certaines pathologies, l’amélioration des conditions d’hygiène ont plus apporté que les vaccins. Et pourtant ceux-ci sont toujours imposés ou interdits sans réelle concertation avec les professionnels de santé. On n’est plus dans le scientifique, mais dans le politique et même dans la croyance quand, en agitant les peurs, on en arrive à faire basculer les gens dans la névrose collective. Pour Raoult, il faut savoir raison garder et rester dans l’observation des faits au cas par cas.

Ma critique

« La vérité sur les vaccins » est un essai de vulgarisation médicale sur un sujet brûlant qui déclenche les passions surtout depuis les dernières crises sanitaires (H1N1 et Covid 19). Le livre datant de 2012, cette dernière n’est pas abordée. Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’analyses restent pertinentes. Le lecteur découvrira que contrairement à ce qu’ont pu avancer les médias, Raoult est un farouche défenseur des vaccins, mais de façon intelligente. Il s’oppose à l’obligation vaccinale qui ne fait qu’exacerber les passions, dresser vax contre antivax, alors qu’il faudrait laisser les médecins s’informer et prescrire. Pour lui, la question de savoir si l’on est pour ou contre la vaccination n’a aucun sens. Il vaut mieux envisager chaque cas de figure, pouvoir peser sereinement le rapport bénéfices-risques et bien apprécier les situations sanitaires réelles pour chaque pays ou continent. Il est toujours préférable de convaincre plutôt que de contraindre. Un livre intéressant, loin des polémiques stériles, plein de bon sens, mais qui reste quand même à la surface des choses dès qu’on aborde le problème de la puissance de corruption de Big Pharma. Pour Raoult, la production de vaccins ne rapporterait que 11% du chiffre d’affaires des multinationales et serait plus source d’ennuis que de profits pour elles. Naïveté ? Angélisme ? Ou complicité ? Le lecteur pourra se perdre en conjectures sur ce point précis. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire…

Ma note

4/5

ESSAIS

TOUT SAVOIR POUR ÉVITER ALZHEIMER ET PARKINSON (HENRI JOYEUX & DOMINIQUE VIALARD)

Le résumé du livre

La maladie d’Alzheimer est devenue la première cause de démence dans le monde et celle de Parkinson se maintient à la seconde place. Les femmes sont plus touchées que les hommes par la première. Eux seraient plus victimes de celle de Parkinson. Ces deux affections irréversibles sont redoutables. La première atteint 20% des octogénaires soit une femme sur 4 et même jusqu’à 40% au-dessus de 90 ans. Un homme sur 5 en souffre à partir de 85 ans. On compte 150 000 cas de Parkinson dans l’Hexagone et 8000 nouveaux chaque année. Ces maladies se développent de plus en plus rapidement dans les populations. On compte 1,3 million de malades aujourd’hui. Et on en prévoit 2 millions à l’horizon 2040. Leur nombre devrait même doubler tous les 20 ans ! De plus, les médicaments utilisés sont d’une efficacité douteuse et peuvent même se révéler nocifs en raison de graves effets secondaires. Et aucune molécule efficace ne se profile à l’horizon des prochaines années. Quel espoir nous reste-il ? La prévention…

Ma critique

Cet ouvrage est un essai écrit à quatre mains qui commence par un exposé de présentation de ces deux maladies. De la vulgarisation bien flippante qui remplit plus de la moitié de l’ouvrage. Les moyens pour éviter la catastrophe ne viennent qu’à la fin. Il faut réformer notre alimentation, manger moins de protéines animales, éviter barbecue et grillades, fuir la malbouffe et toute la production industrielle, (50% de risques éliminés). Faire de l’exercice de manière régulière. Marche, course, natation, vélo, etc (encore 50% de risques éliminés, mais il semble que cela ne soit pas cumulatif !). Ne pas oublier de faire fonctionner son cerveau en lisant, en faisant des mots croisés, des sudokus et autres. Garder un esprit positif et curieux. Au total, toutes sortes de petits et de grands conseils bien utiles que le lecteur devra mettre en pratique. Un ouvrage agréable, facile à lire et sans doute bien utile qui commence fort sombrement pour s’achever sur une note d’espoir. Nous irons tous au paradis (comme chantait l’autre), mais nous ne choperons pas tous ces deux saloperies…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’ÎLE DE TOUS LES VICES (JEAN-GABRIEL FREDET)

Le résumé du livre

En 2019, incarcéré dans l’attente d’un procès pour trafic de mineurs, et alors qu’il risque la perpétuité, Jeffrey Epstein est retrouvé pendu dans sa cellule. À la suite de multiples dysfonctionnements dans l’organisation de sa détention au moment de sa mort, deux enquêtes sont ouvertes dans le cadre de ce qui est décrit comme un « suicide apparent ». Comment un personnage issu d’un milieu social des plus modestes a-t-il pu se muer en scientifique de haut niveau (il a disposé pendant 20 ans d’un bureau dans la prestigieuse université d’Harvard), en milliardaire à la tête d’une fortune estimée à plus ou moins un millard de dollars, en décideur de premier plan (il a siégé des années au CFR et à la Trilatérale deux instances réunissant tous les plus grands personnages de la planète ? Comment a-t-il pu devenir l’ami intime de deux présidents américains (Clinton et Trump), d’un membre de la famille royale, le prince Andrew, et de nombre de célébrités comme Bill Gates, Leon Black, Kevin Spacey, Woody Allen et tant d’autres ? Comment pendant trente ans a-t-il pu, avec l’aide de ses deux principaux complices, Ghislaine Maxwell, fille du milliardaire agent du Mossad retrouvé noyé au large des Canaries, et Jean-Luc Brunel, agent parisien de mannequins, organiser un trafic sexuel sur mineures d’une telle importance, sur son île privée ou dans ses diverses propriétés, sans jamais être vraiment inquiété par la justice ? Et comment, finalement inculpé en Floride en 2008, a-t-il pu bénéficier d’un abandon des poursuites alors que des dizaines de victimes venaient témoigner contre lui pour viols ou agressions sexuelles ? Tout est étrange dans cette affaire, même son suicide, par étranglement à genoux dans sa cellule avec des surveillants endormis et des caméras de surveillance en panne !

Ma critique

« L’île de tous les vices » se présente comme une enquête de journalisme d’investigation bien menée, bien étayée et agréable à lire en se disant que la réalité dépasse souvent la fiction. Malgré un grand nombre de révélations obtenues par le témoignage de victimes ou de membres du personnel, un bon nombre de zones d’ombres subsistent. Bien des questions restent sans réponse. Qui était vraiment Epstein ? Un escroc à la Madoff ? (Quelques-uns l’accusent d’avoir détourné des fonds à son profit.) Un agent du Mossad ? (La question est abordée sans être vraiment traitée.) Un obsédé sexuel pédophile doublé d’un proxénète ? (Il aurait « essayé » un bon millier de gamines de moins de quinze ans dont son âme damnée Ghislaine Maxwell qui évolua ensuite en mère maquerelle.) Un maître-chanteur pour l’élite ? (Tous les ébats de ses « amis » étaient filmés par des caméras cachées un peu partout.) Le livre, honnête et passionnant par ailleurs, s’achève sur une note dubitative quand l’auteur avoue que ce monstre, responsable d’un des pires scandales de notre époque, a emmené dans sa tombe un grand nombre de ses secrets. Qu’il ait été « suicidé » pour ne pas dire « liquidé » n’est nullement invraisemblable. Quant à espérer que sa complice finisse par se mettre à table et à tout révéler, rien n’est moins sûr. L’élite se veut et se croit au-dessus des lois et de la morale. Et elle sait comment s’y maintenir !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA STRATÉGIE DU CHOC (NAOMI KLEIN)

Le résumé du livre

En Louisiane, avant l’ouragan Katrina, le conseil scolaire de la ville de la Nouvelle-Orléans comptait 123 écoles publiques. Après, il n’en restait plus que 4. Quant aux écoles privées qui n’étaient que 7 avant la catastrophe, elles passèrent à 31, grâce aux subventions versées pour la reconstruction. Une fois de plus le public subventionnait le privé. Une fois de plus, on privatisait les gains et on nationalisait les déficits. C’est un certain Milton Friedman qui avait théorisé cette nouvelle sorte de capitalisme, un capitalisme sauvage, sans freins ni garde-fou, un « capitalisme du désastre » que l’on appelle aussi « ultra-libéralisme » en Europe. Il s’agit pour les oligarques du système, avec la complicité de politiciens et de journalistes stipendiés, de profiter de l’opportunité d’une crise, d’un cataclysme, d’une révolution ou d’une guerre pour vendre à la découpe tous les services d’un état pendant que le peuple est encore sous le choc et donc peu apte à réagir. Ce modèle économique très particulier se révèle à l’usage assez peu compatible avec la démocratie. Il a même besoin de conditions plus ou moins totalitaires pour s’imposer dans son expression la plus pure, comme on l’a vu en Amérique Latine au Chili et en Argentine, en Grande-Bretagne sous la férule de Mme Thatcher, en Chine (Tien an Men), aux Etats-Unis sous Reagan et en de nombreux autres lieux. En fait, ces techniques de sidération des masses, de conditionnement des esprits trouvèrent leur source dès la fin des années 50 quand la CIA se lança dans d’étranges expériences sur de malheureux cobayes humains. L’auteur a ainsi pu obtenir le témoignage de Gail Kastner, une patiente du docteur Cameron, sorte de Mengele yankee qui lui fit subir nombre d’électrochocs, d’injections de substances plus ou moins nocives (insuline), de barbituriques à haute dose, de psychotropes et d’hallucinogènes comme le LSD dans l’espoir de vider son cerveau pour le reprogrammer. Ce monstre ne cherchait pas à soigner ses patients, mais à les recréer, leur causant toutes sortes de souffrances inouies et leur causant des pertes de mémoire irréversibles. Friedman voulut transposer cela en économie. Le résultat en fut catastrophique pour les peuples mais très lucratif pour l’élite !

Ma critique

« La stratégie du choc » est un essai géopolitique et historique de très belle facture. L’auteur démonte pan par pan toutes les tentatives que fit l’oligarchie au fil du temps pour parvenir à ses fins en commençant par l’Allemagne vaincue, mais relativement épargnée pour ne pas donner prise aux communistes, en continuant par le Chili de Pinochet et l’Argentine des colonels où on n’hésita pas à employer les méthodes les plus cruelles, puis la Bolivie, l’Afrique du Sud, la Pologne de Solidarnosc obligé de renier tous ses idéaux, la Russie d’Eltsine avec la main-mise des oligarques sur toutes les richesses du pays, Irak ravagé par la guerre et livré à Black Rock et à Halliburton, Sri Lanka ravagé par le tsunami et tant d’autres pays. Partout le même scénario : profiter d’une catastrophe pour privatiser le plus de domaines possibles, démanteler les services publics, licencier des fonctionnaires, faire disparaître les acquis sociaux et, sous prétexte d’apporter liberté et démocratie, faire plonger les peuples toujours plus loin dans la misère et le désarroi. Et si ceux-ci font mine de ne pas apprécier le traitement, ne jamais hésiter à frapper, enfermer, blesser ou tuer pour obtenir la soumission par la terreur. Ouvrage très éclairant sur la montée d’un phénomène fort inquiétant. Il commence à dater un peu. Et la conclusion de Klein, à la lumière des derniers développements de cette stratégie mortifère (crise sanitaire, climatique, guerre en Ukraine), semblera beaucoup trop optimiste. En effet, l’auteur constate l’échec complet de presque toutes les tentatives, une prise de conscience des peuples et même de très bonnes réactions de certains. Malheureusement, la machine libérale mondialiste ne renonce jamais. Si elle semble marquer le pas, ce n’est que pour mieux affiner ses techniques et relancer toujours plus fort et toujours plus loin son rouleau compresseur écrasant les peuples…

Ma note

4/5

ESSAIS

LA VOIE DU RETOUR A LA NATURE (MASANOBU FUKUOKA)

Le résumé du livre

Masanobu Fukuoka, le célèbre fermier philosophe japonais, nous propose dans cet ouvrage de réunifier Dieu, la nature et l’homme. Encore faut-il bien définir ce qu’est Dieu, ce qu’est la nature et ce qu’est l’homme. Si l’homme ne se sauve pas lui-même en s’efforçant d’arrêter d’abimer la nature, personne ne le fera à sa place… Fort du succès de son livre « La révolution d’un seul brin de paille », il donne des interviews, des conférences et est invité un peu partout. « C’est une chose merveilleuse d’être tout simplement vivant », dit-il dans l’une d’elles. Il visite les Etats-Unis deux fois autant sur la côte est que sur la côte ouest. Pour lui, la Californie est en passe de devenir un désert alors que le Japon qui jouit d’une exposition géographique et d’une roche-mère semblables, profite encore d’un climat tempéré et de quatre véritables saisons et ne redoute pas une élévation exponentielle des températures en raison d’une agriculture plus traditionnelle. Il voit les causes du phénomène dans l’élevage extensif des débuts qui a commencé par appauvrir les sols, puis dans la monoculture avec engrais chimiques et pesticides qui a achevé de les stériliser. Il constate ensuite des faits semblables en Europe où il rencontre un succès d’estime alors qu’il se déplace partout simplement vêtu de l’habit traditionnel du paysan japonais avec socques de bois aux pieds…

Ma critique

« La voie du retour à la nature » est un essai composé de nombreuses parties. On y trouve deux introductions une pour l’édition européenne et une autre pour la japonaise. En plus d’interviews et de compte-rendus de ses visites aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique (où il tentera d’appliquer ses méthodes en Somalie), le lecteur trouvera des chapitres sur certains problèmes spécifiques comme la rouille des pins japonais en raison de la disparition d’un champignon mykhoryse indispensable à la survie de l’arbre, ou une présentation succincte de son procédé qui va bien au-delà du simple bio et même de la fameuse permaculture. Fukuoka ne laboure jamais. Il se contente de semer à la volée du trèfle, puis de l’orge, puis du riz et laisse la nature faire. Il est même persuadé qu’il est possible de venir à bout de la désertification et de la stérilisation des terrains en semant massivement pour que tout finisse peu à peu par reverdir. Cette agriculture naturelle est en fait un retour aux sources, un laisser-faire de la nature et un non-interventionnisme de l’homme. Il est persuadé que les méthodes modernes de culture sont particulièrement nocives et ne mèneront qu’à la catastrophe sous toutes les latitudes. Il n’a qu’un regret : ne pas avoir été suffisamment entendu, ne pas avoir vraiment eu de disciples. Il compare les attitudes des Occidentaux et celles des Japonais trouvant ceux-ci nettement moins coopératifs que ceux-là ! Livre intéressant surtout pour son aspect pratique plus que pour ses aspects philosophiques et ses développements très personnels sur Dieu, la nature et l’homme.

Ma note

4/5

ESSAIS

LE MYTHE DE LA SINGULARITE (JEAN-GABRIEL GANASCIA)

Le résumé du livre

D’après Stephen Hawking, physicien et cosmologiste britannique de renom, les technologies de l’intelligence artificielle pourraient très vite devenir incontrôlables au point de mettre en péril l’avenir de l’humanité entière. D’autres savants réputés comme Max Tegmark et Franck Wilizek du MIT ainsi que Stuart Russell, spécialiste de l’IA à l’université américaine de Berkeley partagent cette inquiétude. L’IA pourrait même « conduire à l’extinction pure et simple de la race humaine. » Déjà aujourd’hui Big Data parvient à gérer des masses incroyables de données. Rien que le poids des Twitts échangés quotidiennement par les utilisateurs de Twitter se compte en téraoctets. Pour Facebook, il s’agit de 500 To par jour, soit l’équivalent en quantité d’informations de dizaines de Bibliothèques Nationales de France ! Et pour le web dans son ensemble, on compte qu’il a stocké environ 7 zettaoctets en 2015 et 7 milliards de téraoctets en 2020, soit la valeur de 1,5 milliards de fois le contenu de la dite BNF ! Jusqu’où cela va-t-il aller ? Un jour, les ordinateurs arriveront-ils à devenir autonomes, pourront-ils se passer de nous et agir jusqu’à dominer le monde à nos dépens ? Ils sont déjà presque partout. Dans l’avenir le seront-ils encore bien plus, jusqu’à s’immiscer sous notre peau et peut-être dans notre cerveau, nous transformant en homme-machine, en cyborg, en semi-robot capable de prouesses spectaculaires, mais sans âme ni conscience ?

Ma critique

« Le mythe de la singularité » est un essai scientifique sous-titré « Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? », qui s’attaque à une question fondamentale, celle de l’avenir de l’humanité après la révolution informatique. L’auteur semble partir sur une recension assez exhaustive de tous les dangers d’un développement exponentiel de ces techniques avant de tenter de démontrer leur innocuité, sans y parvenir d’ailleurs. Et, finalement, de conclure sans conclure ! De sorte que, ayant achevé la lecture de cet ouvrage intéressant par ailleurs, le pauvre lecteur reste sur sa faim. L’étude de l’impact des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), sur les sociétés humaines, celui du déclin irréversible du pouvoir des états qui n’ont plus grand-chose de souverains et surtout l’histoire, le développement et les risques de la généralisation des crypto-monnaies, laissent énormément à désirer. Ces sujets étant beaucoup trop vite survolés. Au total, un livre ambitieux, un peu fourre-tout et qui reste trop souvent à la surface des choses. Donc finalement assez décevant, même si le lecteur y apprend pas mal de choses sur cette fameuse pseudo intelligence qui n’a peut-être pas que de bons côtés !

Ma note

3,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LE MOYEN-ÂGE, UNE IMPOSTURE (JACQUES HEERS)

Le résumé du livre

En Histoire, certaines périodes sont portées aux nues comme l’Antiquité grecque et romaine alors que d’autres sont vouées aux gémonies comme le Moyen-Âge, considéré comme une longue période de ténèbres et d’obscurantisme qui s’achève à la Renaissance. De même, constate-t-on une différence de traitement entre l’avant 1789 et l’après, comme si un certain 14 juillet l’humanité était soudain passée comme par enchantement de l’ombre à la lumière et depuis n’avait cessé de progresser vers un avenir de plus en plus radieux. Il est aussi particulièrement difficile de situer le début de la période communément appelée « Moyen-Âge ». Doit-on le placer dès la chute de l’empire romain d’Occident ou après celle de Byzance ? Tout aussi peu évident est la datation de celui de la Renaissance. Doit-on s’en référer aux débuts de l’époque gothique ou à celle de la fin du gothique flamboyant, à l’époque de Dante, de Giotto ou de Boccace, donc au XIIᵉ, XIIIè, XIVᵉ, XVè siècle ou même après ? Les termes de « Moyen-Âge » et de « Renaissance » ne furent d’ailleurs que très tardivement utilisés par les historiens (vers 1800). Et c’est d’ailleurs en France que l’on parla en premier de Renaissance italienne alors que le terme était toujours inconnu en Italie. On comprend ainsi le côté artificiel de toutes ces notions !

Ma critique

« Le Moyen-Âge, une imposture » est un essai historique de grande qualité, très référencé, très documenté et taillant de jolies croupières aux tenants de l’Histoire des manuels républicains à la Michelet et autres Fernand Nathan qui servirent de références des maîtres d’école jusqu’aux maîtres de conférence pour distiller une Histoire assez éloignée de la réalité et même complètement déformée pour servir une idéologie. Quand la politique se mêle de réviser le passé, on peut s’attendre au pire… Jacques Heers, tout comme Régine Pernoud, autre référence sur le sujet, s’attache dans cet ouvrage remarquable à tordre le cou à un grand nombre d’idées fausses, de contre-vérités et mêmes de forgeries (comme l’histoire de la papesse Jeanne pour ne citer que la plus loufoque). Le lecteur découvrira un grand nombre de choses bien différentes de ce qu’on lui avait enseigné ou de ce qu’il avait entendu, lu ou vu un peu partout. Il est bon que des auteurs courageux remettent les choses du passé à leur juste place. Nous aurait-on menti, raconté des carabistouilles ? Une fois de plus, l’on constatera que si le mensonge prend l’ascenseur, la vérité ne peut prendre que l’escalier. Mais, au bout du compte elle finit quand même par apparaître un jour…

Ma note

4/5

ESSAIS

LE DIABOLIQUE SECRET DES OVNI (JEAN-MICHEL LESAGE)

Le résumé du livre

Depuis des années, Jean-Michel Lesage et ses collègues du cercle d’études Ouranos étudient les phénomènes d’OVNI (Objets volants non identifiés). Ils ont découvert qu’au fil des années, les descriptions de ces engins ont évolué selon les avancées techniques des différentes époques. Ainsi des témoins crurent voir des bateaux volants au début de l’autre siècle, des formes de cigares ou d’obus ensuite pour en arriver aux fameuses « soucoupes » volantes des années 1947/50 et suivantes. De même, les témoignages se révèlent variés, fluctuants, souvent peu réalistes ou peu vraisemblables. Quant aux enlèvements d’humains par des extraterrestres qui s’empressent de les examiner alors qu’ils semblent déjà tout connaître de l’anatomie humaine, ils sont encore moins convaincants. Lesage en arrive à développer une explication psychologique et sociologique très intéressante, mettant en cause les dérives du « New Age », la psychanalyse et toutes les inversions de valeur de la fausse spiritualité moderniste qui revient à du satanisme plus ou moins déguisé.

Ma critique

« Le diabolique secret des OVNIS » est un essai bien documenté sur un phénomène étrange voire paradoxal. Il ne s’agit nullement de science, mais de croyance. Et pour l’auteur « ufologie » rime souvent avec « fumisterie ». Ces histoires plus ou moins loufoques baignent dans l’illusion, l’enfumage, la manipulation mentale et la suggestion. Nombre de « témoins » et autres « enlevés » (comme le tristement célèbre Raël) ne produisent que des témoignages peu fiables pour ne pas dire des forgeries montées de toutes pièces. Certains en arrivent à se muer en gourous de sectes. Tout ce cirque cosmique ferait partie de manœuvres et de manipulations mentales visant à hâter la venue du Nouvel Âge, l’ère du Verseau et surtout le triomphe du nouvel ordre mondial. Le lecteur trouvera en fin d’ouvrage divers addenda et témoignages (tel celui de Gérard Monast), plus un important chapitre sur le projet américain « Blue Beam » qui consisterait à envoyer dans le ciel toutes sortes d’hologrammes adaptés à chaque continent et à chaque religion pour faire croire aux naïfs qu’ils assistent en direct au retour du Christ, de Mahomet ou de Bouddha. Quelle dinguerie !

Ma note

4/5

ESSAIS

11 SEPTEMBRE, L’ULTIME VÉRITÉ (LAURA KNIGHT-JADCZYK & JOE QUINN)

Le résumé du livre

Personne n’oubliera jamais ces images d’avions de ligne percutant les buildings du World Trade Center. Ces attentats terroristes qui causèrent la mort de 2750 personnes le 11 septembre 2001 furent immédiatement attribués à une poignée de terroristes aux ordres du célèbre Oussama Ben Laden qui aurait tout commandé depuis une caverne cachée dans les montagnes d’Afghanistan. Mais très vite, le narratif officiel montra ses limites et ses incohérences. Transpondeur coupé, le vol 77 est ainsi resté 45 minutes en dehors des radars de l’aviation civile, mais non de ceux des militaires. Quand enfin la décision d’interception fut prise, les chasseurs partirent pour rien de la base de Langley et non de celle d’Andrews beaucoup plus proche… Le vol 93 qui était censé s’être écrasé au sol n’a laissé qu’un petit cratère de 3X4m, sans débris d’avion ni restes de corps humains. En revanche, on en retrouva jusqu’à 13 kilomètres de l’endroit, preuve qu’il fut abattu en vol… Les batteries anti-missiles dont étaient doté le Pentagone n’ont pas réagi, car elles ont interprété l’objet en approche comme « ami ». De plus, le trou d’impact ne correspondait pas à la taille d’un Boeing… En ce qui concerne l’effondrement des tours jumelles, il faut atteindre 1500° pour arriver à faire fondre les poutres centrales en acier qui forment l’armature du building. Le carburant et les fournitures de bureau qui brûlèrent de 10 à 15 minutes ne permirent d’atteindre que 500 à 800°. Il fallut donc y ajouter des explosifs de type super-thermites (pouvant générer jusqu’à 2500°) dans les sous-sols et à plusieurs niveaux pour obtenir une destruction contrôlée… Etc.

Ma critique

Cet ouvrage que l’on peut classer dans les enquêtes d’investigation ne dissèque vraiment les évènements de cette journée tragique que sur le premier tiers de l’ouvrage. Toutes les incohérences du discours officiel perpétuellement relayé par les médias dominants sont révélées une à une. Rien ne tient dans ce qu’on nous a raconté. De l’attaque du Pentagone sans débris d’avion, aux improbables appels par portable des otages, sans oublier la troisième tour qui ne fut même pas percutée et qui s’effondra exactement de la même manière que les deux autres, tout ne fut que fables et faux-semblants. Reste la question de savoir à qui le crime a vraiment profité. D’après les deux auteurs, au complexe militaro-industrie américain, à Georges Bush et à l’état d’Israël. Ce drame servit de prétexte aux guerres dites « contre le terrorisme » en Irak, Afghanistan et Syrie. Il permit aussi de mesurer l’état de soumission de l’opinion publique et de mettre en place le « Patriot Act » avec toutes les mesures liberticides qui suivirent. La faiblesse de cet ouvrage par ailleurs très bien documenté reste dans les deux derniers tiers consacrés à une étude du monothéisme comme racine de la violence universelle, aux secrets de la tombe de Toutankhamon qui remettraient en question certaines vérités sur les origines historiques du peuple juif. Abraham et Moïse ne seraient peut-être qu’une seule et même personne. Puis l’auteur continue à s’égarer dans les millénarismes, les fondamentalismes et la ponérologie (théologie du mal). Le lecteur a eu un peu de peine à faire la connexion entre tous ces éléments supplémentaires parfois superfétatoires !

Ma note

3/5

ESSAIS

LE TAOISME (JULIUS EVOLA)

Le résumé du livre

Lao-Tseu (570-490 av JC) et Confucius (552-479 av JC) furent contemporains, le premier étant plus métaphysique et plus initiatique que le second lequel était plus moral et plus politique que le premier. Alors que Confucius privilégiait l’orientation rationnelle, Lao-Tseu se plaisait plus dans le paradoxe, l’énigmatique et le déconcertant, d’où la difficulté d’une compréhension profonde et absolue du véritable taoïsme. Si Confucius fut un personnage historique défini et attesté, il n’en fut pas de même pour Lao-Tseu (dont le nom signifie « le vieil enfant ») qui aurait peut-être été un « historiographe » ou un archiviste de la cour impériale qui aurait tout quitté pour passer la fin de sa vie dans la solitude, avant de partir vers l’Occident (le Tibet) après avoir fixé sa doctrine et ses préceptes dans un livre appelé « Tao Te King » (« Le livre de la voie et de la vertu », Evola préfère traduire « Le livre du Principe »). On se demande même si le nom générique « Lao-Tseu » ne recouvre pas plusieurs auteurs de plusieurs époques… Au fil des siècles, taoïsme et confucianisme se mêlèrent, s’imbriquèrent jusqu’à perdre leur singularité et jusqu’à évoluer vers une forme de dogmatisme religieux très éloigné de l’esprit originel.

Ma critique

« Le taoïsme » est un court essai d’une soixantaine de pages fort intéressant que l’on peut recommander pour une première approche de la question. La partie historique et légendaire est remarquable. La définition classique que l’on trouve un peu partout parle d’une mystique quiétiste, reprise par le bouddhisme chán (ancêtre du zen japonais), d’une éthique libertaire qui inspira notamment la littérature, d’un sens des équilibres yin yang poursuivi par la médecine chinoise, du Yi-king et même d’un naturalisme visible dans la calligraphie et l’art. L’auteur précise tous ces points un à un, mettant l’accent sur le volet ésotérique, paradoxal et traditionnel de cette « sagesse » qui n’est ni vraiment philosophie, ni morale, ni mystique, ni religion, mais un peu tout à la fois. Ouvrage qui pourra servir d’introduction pour des recherches plus approfondies sur le sujet.

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

L’OBSOLESCENCE DE L’HOMME (GÜNTHER ANDERS)

Le résumé du livre

Sommes-nous de taille à nous mesurer à la perfection de nos produits ? Ce que nous fabriquons ne dépasse-t-il pas notre responsabilité et notre capacité de représentation ? Ne croyons-nous que ce qu’on nous autorise à croire ? Ne vivons-nous pas dans un narratif permanent, une réalité truquée, tronquée, pré-digérée, fantomatique ? Quel est le rôle des mass-médias dans la crétinisation et la passivité généralisée ? La télévision, en particulier, ne rend-elle pas l’homme passif et ne lui apprend-elle pas à confondre systématiquement l’être et l’apparence ? N’empêche-t-elle pas toute réflexion en privilégiant toujours l’émotion au détriment de la réflexion ? En un mot n’est-elle qu’un outil de propagande au service du pouvoir et des puissants ? Pour Anders, l’homme post-nucléaire est plus petit que l’homme lui-même. Il ressent de la honte vis-à-vis de la machine qui dispose de plus de mémoire, calcule plus vite et beaucoup mieux que lui. Paradoxalement, devenu omnipotent puisque capable, grâce à l’arsenal nucléaire, de faire disparaître sa planète, l’homme est devenu passif, indifférent, nihiliste et même « annihiliste » (néologisme de l’auteur). Il ne réagit plus, se contente d’obéir aux ordres sans réfléchir, devenant ainsi lui-même partie de la machine et donc à la racine du problème…

Ma critique

« L’obsolescence de l’homme » est un essai philosophique et moral, sous-titré « Sur l’âme à l’époque de la 2ᵉ révolution industrielle ». Il est suivi de deux autres textes : « Etre sans temps », une analyse très fouillée de la pièce de théâtre bien connue « En attendant Godot » et « Sur la bombe et les causes de notre aveuglement face à l’Apocalypse », étude des conséquences psychologiques, philosophiques et morales sur l’humain et sur la société en général de l’arrivée de cette arme de destruction absolue. Cet ouvrage publié en 1956 ne fut traduit en français qu’en 2002. Il n’en demeure pas moins d’une actualité encore plus frappante aujourd’hui. Même si sa lecture peut être parfois un peu laborieuse tant l’auteur a cherché à atteindre une précision presque scientifique de sa pensée et de ses concepts, le lecteur ne pourra qu’admirer la lucidité, l’intelligence et la perspicacité dont l’auteur a pu faire preuve. Plus qu’un visionnaire, Anders fut un analyste rigoureux, plein de fulgurances paradoxales, un des premiers à dénoncer les dérives du modernisme et en particulier la réification de l’homme ainsi que son aveuglement devant l’apocalypse. Il faut faire l’effort de lire Anders pour mieux comprendre notre étrange époque.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

LA FACE CACHÉE DU 11 SEPTEMBRE (ERIC LAURENT)

Le résumé du livre

Pour commencer son enquête, Eric Laurent se lance sur les traces d’Oussama Ben Laden dans les montagnes de Tora-Bora. Il aimerait bien y découvrir la fameuse base souterraine secrète d’Al Qaeda, hyper-équipée, avec des kilomètres de galeries, des salles de contrôle, de vastes entrepôts d’armes et de munitions et des entrées assez larges pour laisser passer des chars d’assaut. Mais les talibans ne lui montrent que quelques petites caches ou grottes où une poignée d’hommes peut trouver place en se serrant bien les uns contre les autres. Quant au « palais » de Ben Laden ce n’est qu’une pauvre maisonnette en pisé qui n’a même plus de toit ! Pas d’électricité. Pas de route. Aucun moyen de communication moderne. Comment une opération aussi sophistiquée que celle des attentats du 11 septembre aurait-elle pu être organisée depuis ces montagnes perdues ? Un premier doute s’empare du journaliste. Puis, quand il remonte une autre filière, celle de l’argent et des capitaux, il découvre un incroyable délit d’initiés couvert par la SEC, le gendarme de la bourse américaine. Quelques jours avant l’attentat et jusqu’aux dernières heures, des spéculateurs avaient pris des milliers de « putt open » (actions jouées à la baisse) sur « United Airlines » et « American Airlines » et empoché des millions de dollars. Comment avaient-ils été informés ? Pourquoi la SEC n’a pas réagi ? Et les doutes continuent de s’accumuler avec les listes des pirates de l’air données par le FBI et même celles des passagers des avions, toutes fausses. Les kamikazes auraient été entrainés sur des bases de l’armée de l’air américaine, ce que celle-ci rejette parlant, d’identités dérobées. En mai 2001, le MI6 britannique et les services secrets allemands avaient prévenu la CIA que des détournements d’avions étaient en préparation. Aucune réaction. Et quelques mois avant les faits, les Américains avaient organisés des exercices de simulation avec détournement d’avions et attaque du Pentagone et des tours du WTC. Bizarre, vous avez dit « bizarre » ?

Ma critique

« La face cachée du 11 septembre » est le résultat décevant de l’enquête d’un journaliste d’investigation qui est allé frapper à toutes les portes possibles des Etats-Unis à l’Arabie Saoudite en passant par l’Afghanistan, le Pakistan et le Qatar pour essayer de faire la lumière sur un drame qui coûta la vie à plus de 3000 personnes et détermina toute une suite d’évènements aux conséquences terribles (guerres, lois liberticides, reculs démocratiques, etc.) Il a interrogé des chefs d’État, des responsables de toutes sortes et nombre d’honorables correspondants de services secrets et n’a jamais obtenu de réponses satisfaisantes à toutes ses questions. Le NORAD était ce jour-là en alerte maximum en raison d’un exercice. Les avions de chasse pouvaient aisément intercepter et abattre les avions détournés. Aucune réaction non plus. Pourquoi l’ordre n’a-t-il pas été donné ? Idem pour le rôle particulièrement trouble de l’ISI pakistanais, des services secrets américains, CIA et autres. Le lecteur ressort de ce livre passionnant avec encore plus de doutes sur la version officielle qu’il n’en avait avant. Rien ne tient la route dans le narratif que les médias nous ont servi. Et encore l’auteur a-t-il laissé de côté tous les aspects techniques abracadabrantesques de cette sombre affaire ! Il termine d’ailleurs son enquête sur un aveu d’impuissance total, comparant ce drame à l’assassinat du président Kennedy : « L’assassinat du président américain en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges ; le 11 septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystères. » Saura-t-on un jour la vérité ? On peut raisonnablement avoir des doutes…

Ma note

4/5

ESSAIS

L’EFFROYABLE IMPOSTURE DU RAP (MATHIAS CARDET)

Le résume du livre

Né au milieu des années 70 dans les ghettos noirs new-yorkais, le rap (signifiant entre autres « Rage against the police ») va rapidement s’imposer outre Atlantique comme le courant musical principal de la contestation. Dès les années 80, il envahit l’ensemble du territoire des Etats-Unis puis peu à peu celui de l’Europe en commençant par les banlieues défavorisées. Il devient le porte-parole des « sans-voix » qui peuvent enfin exprimer leur mal-être, leurs frustrations et leur rejet du système. Dans les années 90, il évolue en « gangsta rap », glorifiant les bienfaits des drogues, le bling-bling avec les grosses chaînes en or, les pétasses court-vêtues et les tueurs de flics. En ce qui concerne la France, ce sont quelques personnes branchées comme Bernard Zakri, correspondant à New-York du magazine « Actuel », Laurence Touitou, architecte et Sophie Bramly, photographe, qui l’importèrent et en firent la promotion. Ils passèrent le relais à Alain Maneval (Europe 1, émission « Pogo » et TF1 « Mégahertz ») qui commença à en diffuser sur les ondes croyant voir dans ce style musical un prolongement du mouvement « punk ». Une première tournée « Zulu Nation » fut un échec, le public préférant à l’époque le « rock steady ». Le succès finit par arriver en 1984 avec l’émission de télé « Hip-hop », NTM, IAM et autres Ministère Amer. Le rôle de Jack Lang, Jean-Paul Gaultier, SOS Racisme et Malek Boutih ne fut pas négligeable non plus…

Ma critique

« L’effroyable imposture du rap » est un essai sur un courant musical qui prédomina pendant plus de quarante années. Une incroyable longévité pour de la pseudo-poésie accompagnée de quelques riffs et scratchs de synthés, « rap » signifiant également « bavarder sur un fond rythmique » en argot noir américain. Si l’auteur, qui en fut grand fan avant de s’en éloigner, démonte bien le mécanisme de lancement d’un produit de consommation courante comme n’importe quelle lessive, s’il prouve que le but de l’opération était surtout de « calmer » les ghettos et ici les « banlieues » en y adjoignant une bonne dose de shit et qu’au bout du bout, que cette fausse « révolte » s’est terminée en consommation à outrance (basket, fringues, etc.) et donc en profits énormes pour ceux qui ont su en faire un bon filon (la fortune de Booba est évaluée à 40 à 60 millions de dollars), on se demande en quoi c’est plus une imposture que tout le reste et en quoi elle est effroyable, la récupération tout comme la marchandisation de tout et de n’importe quoi étant le principe même du capitalisme. Ouvrage intéressant si l’on veut s’informer sur les dessous de cette affaire, mais qui laisse un peu sur sa faim en raison de son titre racoleur.

Ma note

3/5

ESSAIS

LA TREIZIÈME TRIBU (ARTHUR KOESTLER)

Le résumé du livre

Au temps de Charlemagne, la partie de l’extrême est de l’Europe allant du Caucase à la Volga était dominée par un puissant état appelé l’empire Khazar, suzerain d’une vingtaine de petits royaumes bulgares, polonais, magyars ou rhus qui lui versaient tribu. À cette époque, les armées du califat, qui étaient parvenues à franchir les montagnes du Caucase, furent stoppées net par les armées khazars. Il s’ensuivit un conflit qui dura plus de cent ans. Ils permirent ainsi un certain répit à l’empire romain d’Orient en bloquant cette avancée à l’est pendant qu’à peu près à la même époque, Charles Martel en faisait autant à l’ouest du côté de Poitiers. Les Khazars étaient un peuple nomade. Ils avaient la réputation de ne jamais se laver, de porter les cheveux longs (blonds aux yeux bleus pour les « Khazars blancs » et bruns aux yeux sombres pour les « Khazars noirs ») et de pratiquer des sacrifices humains. Pris entre l’autorité de l’empereur byzantin chrétien et le calife musulman de Bagdad, la Khazarie finit par adopter la religion juive, histoire de conserver son indépendance. Mais la montée en puissance du peuple russe et surtout les grandes invasions mongoles signèrent la disparition de leur empire et leur éparpillement en Pologne et en pays magyar principalement.

Ma critique

« La treizième tribu » est un essai historique qui, s’il apprend pas mal de choses sur une des véritables origines du peuple juif, n’en demeure pas moins basé sur des sources peu fiables voire contradictoires (lettres de voyageurs, de diplomates, voire témoignages de seconde main…). Il reste certainement beaucoup à découvrir sur le sujet. Le lecteur y découvrira combien ces temps pouvaient être barbares. Ainsi les Khazars se débarrassaient-ils des gens qu’ils jugeaient trop intelligents. « Si tu en sais trop, on te pendra. Si tu es trop modeste, on te marchera dessus », disaient-ils. Il pourra revoir également pas mal d’idées reçues. À cette époque, le prosélytisme religieux était courant, la mixité aussi, tout comme les viols de captives. Résultat plus de peuple élu ni de race pure, mais une immense majorité de gens métissés. Koestler prouve ainsi que l’idée d’une « race » juive issue uniquement de Palestine est un leurre. Si les Séfarades (juifs d’Espagne puis du Maghreb peuvent se prétendre d’une lointaine origine moyen-orientale), les Ashkénazes (descendants directs des Khazars éparpillés en Europe de l’Est) sont d’ascendance turco-mongole, voire aryenne d’Inde. Rien n’est simple en ethnologie historique. Ouvrage intéressant pour une première approche du sujet.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA FRANCE CONTRE LES ROBOTS (GEORGES BERNANOS)

Le résumé du livre

De 1938 à 1945, Georges Bernanos, pressentant la catastrophe qui allait s’abattre sur la France, s’est exilé volontairement au Brésil avec toute sa famille. Il tentera sans grand succès de s’y reconvertir en éleveur, publiera de nombreux articles dans des journaux brésiliens et se rapprochera des cercles gaullistes de Français de l’étranger. Farouchement opposé à la politique de collaboration de Pétain, il renvoie dos à dos communisme et libéralisme, considérant que c’est bonnet blanc et blanc bonnet, un socialisme d’Etat pouvant très bien être le fait d’oligarques capitalistes. Il rejette toute « espèce de socialisme d’Etat, forme démocratique de la dictature. » Pour lui, la valeur suprême reste sans aucun conteste celle de la Liberté pleine et entière. Mais, dit-il « un monde gagné pour la Technique est perdu pour la Liberté ». Il se montre visionnaire quand il imagine les dérives que nous constatons aujourd’hui avec les QRCodes, les pass sanitaires et vaccinaux en attendant les pass « Carbone » et autres puçages sous la peau. « Et lorsque l’Etat jugera plus pratique, afin d’épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer ou à la fesse comme le bétail. » Il démontre également l’impossibilité d’une coexistence entre Liberté et Egalité, cette dernière ne s’établissant qu’au détriment de la première. Sans oublier, les guerres de plus en plus techniques et meurtrières qui ne sont que les conséquences voulues et organisées du machinisme totalitaire. « Vos machines à fabriquer deviendront des machines à tuer », écrit-il.

Ma  critique

« La France contre les robots » est un recueil de textes divers et variés tous sur le thème de la défense et illustration de la liberté. En plus du texte éponyme, le lecteur pourra découvrir diverses conférences et interviews donnés au Brésil, 16 lettres à des amis et un attirail de notes et variantes. Tout est limpide, prémonitoire et encore plus vrai aujourd’hui dans ces écrits datant de plus de trois quarts de siècle. Notre liberté chérie était menacée depuis longtemps. Bernanos en note les débuts avec la conscription obligatoire de la Convention, forçant tout Français à laisser l’Etat disposer de sa personne et de sa vie, ce qu’aucun roi ne se serait permis. Il regrette le temps où l’on pouvait quasiment faire le tour du monde sans le moindre passeport et pratiquement sans contrôle policier. (Seule la Russie et la Turquie l’exigeaient alors). Partout ailleurs, montrer une simple carte de visite suffisait à justifier de son identité. À l’époque de sa jeunesse, le relevé d’empreintes digitale n’était infligé qu’aux voyous et jamais aux honnêtes citoyens. Sans parler de l’impôt sur le revenu institué au début de l’autre siècle. Ainsi constate-t-il déjà qu’une à une, toutes nos libertés étaient grignotées au fur et à mesure que la Machine prenait de l’importance. Que ne dirait-il pas aujourd’hui ? Des textes fondamentaux que tous les amis de la liberté devraient lire ne seraient-ce que pour prendre la mesure de notre dégringolade !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA MARCHE IRRÉSISTIBLE DU NOUVEL ORDRE MONDIAL (PIERRE HILLARD)

Le résumé du livre

Dans l’esprit des promoteurs du nouvel ordre mondial, il est indispensable d’abattre toutes les frontières et de démanteler complètement tous les états-nations pour atteindre leur objectif, le « village » global avec gouvernement unifié. Il est donc question dans un premier temps de créer de grands blocs géo-économiques continentaux, de les unifier, et de les standardiser aux normes américaines pour finir par arriver à une véritable gouvernance mondiale dans laquelle un tout petit nombre de ploutocrates milliardaires doit pouvoir décider de tout sans le moindre contrôle démocratique. L’humanité, préalablement conditionnée à aimer sa servitude, sera alors unie, mais aussi et surtout, nomade et interchangeable. Tout sera bon pour favoriser l’éclatement des états comme la submersion par le numérique, comme l’installation massive de populations extra-européennes, comme l’encouragement à des régionalisations (Catalogne, Pays Basque, Alsace-Pays de Bade, Belgique, Italie du Nord, Ecosse, etc.) et comme les délégations de pouvoirs régaliens divers et variés.

Ma crique

« La marche irrésistible du nouvel ordre mondial » est un essai géopolitique très bien documenté. La masse importante de notes, cartes, documents et annexes diverses en apporte la preuve. L’auteur s’attache particulièrement à la régionalisation comme arme de destruction massive des états-nations. Il s’agit de détruire avant de reconstruire selon le vieux principe de la table rase, de « l’ordo ab chaos » bien connu. Et tous ces remaniements ne touchent pas que l’Europe, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique (Alena), mais même le Proche-Orient avec des projets de démembrement de la Turquie (mise en place d’un Kurdistan à cheval sur trois pays), de l’Irak, de la Syrie (déjà bien avancé) et même de l’Arabie Saoudite avec un territoire indépendant pour La Mecque et Médine, un Yémen renforcé et une grande Jordanie. En lisant cet ouvrage, on en vient à se demander si cette nouvelle construction style Tour de Babel n’est pas destinée un jour ou l’autre à finir de manière identique. Ouvrage très intéressant d’un point de vue historique, vu qu’il commence à dater un peu et que depuis sa parution, les évènements se sont pas mal précipités. Et cette marche est encore et toujours irrésistible aujourd’hui.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA SANTÉ GRÂCE AUX JUS FRAIS DE FRUITS ET DE LÉGUMES (CRISTINA & OLIVIER REBIERE)

Le résumé du livre

Ce petit ouvrage de 136 pages se présente sous la forme d’un guide pratique joliment illustré de photographies de fruits et de légumes tous faciles à se procurer. Il est composé de trois parties. La première rappelle l’intérêt pour la santé de consommer des légumes et des fruits frais si l’on veut bénéficier de tous les bienfaits des vitamines et de sels minéraux qu’ils peuvent nous dispenser. Frais, car la cuisson détruit tout ou partie des précieuses vitamines et sous forme de jus pour les concentrer et faciliter leur digestion en éliminant la pulpe. Les vitamines n’ont pas de valeur énergétique, mais elles jouent un rôle important dans notre organisme. Leur carence peut provoquer des déséquilibres lesquels peuvent induire toutes sortes de maux tels les problèmes de circulation sanguine, de cholestérol, d’anémie, de baisse d’énergie entre autres. Ainsi la vitamine A est-elle essentielle pour la peau et la vision, la B pour le système nerveux et les muscles, la C pour renforcer les défenses immunitaires, la D pour les os et la minéralisation, la E pour le sang et la vision et la K pour aider à la fixation du calcium. La deuxième partie présente les éléments nutritifs et les propriétés curatives d’un certain nombre de fruits et légumes, allant de l’ananas à la tomate. Et la dernière présente 73 recettes très simples avec en général deux ou trois ingrédients, jamais plus, et les effets espérés de leur ingestion régulière dans le cas d’acné, d’allergies, d’anémie, de cellulite, de chute des cheveux, de circulation sanguine, de cholestérol, de colite, d’insomnie entre autres.

Ma critique

D’un accès et d’une lecture facile, cet ouvrage peut représenter une première approche en douceur de tous les aspects d’une cure de jus de fruits ou légumes. On remarquera que les auteurs ont privilégié la simplicité, peu ou pas de fruits ou légumes exotiques, rares ou difficiles à se procurer, pas d’ajout d’épices diverses et variées et même un conseil astucieux pour ne pas gaspiller la pulpe qui ressort de l’autre côté de l’extracteur, conseil d’ailleurs répété à de nombreuses reprises. Cela donne envie de se lancer, mais sans trop s’illusionner sur les résultats « thérapeutiques ». À mon humble avis, ces jus, pris régulièrement, peuvent permettre de se maintenir en bonne santé si on l’est déjà et, éventuellement, améliorer sa santé et son confort de vie. Mais pour ce qui est de l’aspect purement curatif, on demande à voir…

Ma note

4/5

ESSAIS

L’AMERIQUE EMPIRE (NIKOLA MIRKOVIC)

Le résumé du livre

Le grand sceau des Etats-Unis représente un aigle pygargue tenant dans sa serre gauche treize flèches symbolisant les treize états en guerre contre l’Angleterre et dans sa serre droite un rameau d’olivier, signe de paix. Le rapace tourne la tête vers la droite montrant ainsi qu’il préfère la paix à la guerre. Toute l’histoire des Etats-Unis a malheureusement montré l’inverse et ceci, dès le début, dès la conquête de l’Ouest, avec le génocide planifié des premiers occupants, les Indiens. Et au fil des années, les Etats-Unis, tout en se présentant comme les parangons de vertu, de liberté et de démocratie, se sont transformés en machine de guerre tous azimuts dont le but est de défendre certains intérêts financiers au détriment du bien commun national et de la paix mondiale. Ils furent en guerre contre une quantité incroyable de pays et intervinrent et interviennent toujours partout (Mexique, Haïti, Cuba, Hawaï, Porto-Rico, Chine, Japon, Corée, Vietnam, Afghanistan, Serbie, Irak, Libye, Syrie, pour n’en citer que quelques-uns). Depuis sa création, cet état n’a pratiquement jamais cessé d’être en guerre quelque part. Il dispose de plus de 700 bases militaires à l’extérieur de son territoire et mène grâce à l’OTAN et à des structures supranationales une politique de colonisation physique et culturelle d’un nouveau genre. Il prend le contrôle des élites, fait main basse sur les ressources, prélève sa dime, mais s’exonère de tous les fardeaux habituels du colonisateur ne construisant ni routes, ni hôpitaux, ni écoles dans les pays conquis. Un tel empire ne tenant que par la suprématie du dollar et la puissance militaire peut-il espérer durer éternellement ?

Ma critique

« L’Amérique empire » est un essai historique et géopolitique de très grande qualité et à ce titre il est particulièrement intéressant pour qui se passionne pour le sujet et se demande où va le monde si la finance globalisante arrive à prendre le dessus sur tout en se servant de la puissance de cet empire quasi universel, ce gendarme du monde aux pieds d’argile, ne vivant que de prédations (« yankee » signifiant voleur, prédateur et tricheur) et de crédit (le dollar monnaie mondiale lui permettant de faire tourner la planche à billets toujours plus vite). L’auteur remonte à la création du pays. Il nous montre une évolution logique basée sur la prédominance de l’argent et de l’économie sur la démocratie, la liberté et le bonheur des peuples. Cette politique qui ne profite qu’aux ultra-riches ne peut déboucher que sur le malheur ou le chaos un peu partout dans le monde et en premier lieu aux USA. L’auteur analyse fort judicieusement les réactions populistes étouffées dans l’œuf et l’éventualité de l’arrivée d’un ou plusieurs grains de sable pouvant détraquer la belle mécanique mondialiste (Russie, Chine, Inde, etc). À conseiller absolument.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

CHEMTRAILS, LES TRACES DE LA MORT (NENKI)

Le résumé du livre

Les chemtrails sont les trainées bizarres en X, en quadrillages et autres, laissées par les avions visibles quand les ciels sont clairs. Observés par tout un chacun depuis quelques années, seraient-ils composés d’autre chose que d’inoffensive vapeur d’eau ? Normalement les « contrails » (sillages de vapeur d’eau) se dissipent en environ 10 minutes. Ce n’est pas du tout le cas des chemtrails (trainées chimiques) qui restent beaucoup plus longtemps en suspension et finissent par former des nuages qui n’ont rien à voir avec les cumulus ou les cirrus. Les résultats d’analyse montrent que ces épandages peuvent contenir des produits chimiques, des minéraux, des sels, du baryum, de l’aluminium, du magnésium, de l’iodure d’argent, des polymères hydrophiles, et même des particules de champignons microscopiques, tous toxiques pour la faune et la flore. L’auteur constate même diverses conséquences sur sa propre santé et celle de sa femme après ces épandages comme des symptômes de grippe en plein été. N’y aurait-il pas un lien de cause à effet entre ces deux phénomènes ? Dans quel but les gouvernements et de grosses multinationales comme Raytheon se livreraient-ils à ce genre de couteux exercice ?

Ma critique

« Chemtrails, les tracés de la mort » est un essai basé sur une importante recherche réalisée principalement grâce à une compilation de documents trouvés sur de nombreux sites internets (tous mentionnés). Bien entendu leurs conclusions n’ont pas grand-chose à voir avec la doxa officielle d’ailleurs difficilement défendable, la vapeur d’eau et les dégazages de kérosène ne tenant pas la route. Les témoignages d’un mécanicien découvrant dissimulées à l’intérieur d’un avion de ligne d’étranges bonbonnes connectées aux évacuations extérieures d’eaux usées et d’un cadre de compagnie aérienne parfaitement informé d’une opération de ce genre (« Cloverleaf », « Redsky » et autres) sont tout à fait troublants. Mais pourquoi ces pulvérisations ? Volonté de modifier le climat à sa convenance (faire tomber la pluie ou non. La Chine s’en est vantée), travailler sur les ondes et les radiations, répandre des virus voire des vaccins (dixit Bill Gates), expérimenter des armes climatiques et chimiques ? (On se souvient des ravages de « l’agent orange » pendant la guerre du Vietnam). Enquête intéressante qui pose plus de questions qu’elle ne propose de réponses d’autant plus quand l’auteur relie ces arrosages aux réseaux du « projet Haarp », aux tours « Gwen », aux OVNI, (avec références bibliques et autres textes anciens), et même aux « petits gris ». On en prend et on en laisse, bien sûr…

Ma note

4/5

ESSAIS

LA FIN D’UN MONDE (PATRICK BUISSON)

Le résumé du livre

Depuis la crise sanitaire, gérée de manière si catastrophique, jamais le mal-être collectif n’a été aussi grand. N’est-il pas lié à la perte de toutes les valeurs du monde d’avant ? On les appelait gratuité, solidarité, entraide, dévouement au bien commun, primat de la vertu publique sur le calcul égoïste, sentiment d’appartenir à une communauté nationale et volonté de la servir, même au mépris de son confort et de ses intérêts particuliers. Tout l’inverse du monde nouveau promu par Schwab, Macron et autres mondialistes pour qui seuls les intérêts et les profits des plus riches et des plus puissants importent. Pour Buisson, tout s’est joué en 1960 et 1975 (fin des Trente Glorieuses) pendant lesquelles, sous nos yeux ébahis, nous avons pu assister à la désertification des campagnes, au démantèlement du catholicisme traditionnel au profit d’un syncrétisme humaniste depuis Vatican II et à la destruction de la paternité ainsi que celle de la famille. La conséquence en fut une victoire du libéralisme, libertaire sociétalement et totalitaire politiquement et économiquement, du consumérisme effréné et de l’hédonisme, cette jouissance sans contrainte.

Ma critique

« La fin d’un monde » est un essai historique et sociopolitique de très grande qualité. Patrick Buisson, surtout connu comme conseiller particulier et éminence grise de Nicolas Sarkozy, est également un authentique intellectuel qui nous propose, dans cet ouvrage bien écrit et particulièrement fouillé, une étude des 15 années qui nous firent basculer lentement d’un monde dans un autre. Un véritable travail de sociologue, d’historien, d’économiste et d’ethnologue. Ses analyses et descriptions de la mort programmée du paysan, du croyant et du père sont d’une belle pertinence et d’une grande finesse. Un vaste attirail de notes et références bibliographiques attestent du sérieux de l’œuvre. L’auteur ayant sous-titré son ouvrage « Histoire de la révolution petite bourgeoise », on pourrait y ajouter celle d’une longue décadence, d’une inversion des valeurs et d’une disparition lente, insidieuse et organisée de toute une société. Autant l’auteur est précis et presque pointilleux sur le démantèlement du monde rural, de la chrétienté et de la paternité, autant il se fait discret sur l’invasion migratoire. Seule lacune de cet ouvrage par ailleurs aussi excellent que… déprimant.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

COUP D’ÉTAT PLANÉTAIRE (LILIANE HELD-KHAWAM)

Le résumé du livre

Cet ouvrage est sous-titré « Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu sur la captation universelle des ressources ». Parfait résumé du propos de cet ouvrage. En effet, cette main-mise s’effectua en trois stades. De 1960 à 1986, commença une accumulation de pétrodollars gérés principalement par la City de Londres et placés dans des paradis fiscaux. Les banksters préparaient leur force de frappe. Puis de 1986 à 2007, avec l’acte unique européen, et les échanges monétaires internationaux effrénés, gonfla une bulle spéculative énorme. S’y ajouta le scandale de la crise des subprimes doublée d’un endettement croissant des états qui se retrouvèrent peu à peu et de plus en plus sous le joug des oligarques. Et de 2007 à 2019, la crise systémique planétaire amena à une phase cruciale de la globalisation qui a permis de faire émerger une nouvelle société, homogénéisée, mondialisée et de plus en plus robotisée grâce à l’IA et au Big Data, bâtie autour de monopoles et d’oligopoles privés édifiés grâce à l’appropriation de la création monétaire. Le résultat est devant maintenant nos yeux éberlués : démantèlement des services publics, privatisation généralisée, dépossession de tout bien ou possession, contrôle accru des populations, disparition des garde-fous institutionnels, restriction des libertés et parodies de démocratie.

Ma critique

« Coup d’état planétaire » est un essai socio-politique qui vient compléter « Dépossession », précédent ouvrage de Liliane Held-Khawam. D’un abord plus difficile et d’une lecture un peu plus laborieuse, cette étude représente une somme essentielle sur la question avec une grande quantité de notes, d’annexes, de documents de toutes sortes, chiffres, graphiques, à l’appui. Rien ne manque à cette démonstration magistrale qui finit par faire froid dans le dos. Difficile de contester que nous entrons au forceps dans un nouveau monde que personne n’a vraiment envie de découvrir tant les inconvénients sont plus importants que les avantages. Sous couvert de « bonne gouvernance », de « développement durable », voire de PPP « partenariat public privé », les politiques font discrètement place aux oligarques des multinationales qui finissent par tout gérer à leur place. Le lecteur apprendra énormément de choses peu développées dans les médias. Un seul exemple, le RDIE (règlement des différends entre investisseurs et états) permet aux multinationales d’attaquer les états devant des juridictions indépendantes et obtenir des dommages et intérêts comme Longfire qui a demandé au gouvernement canadien de lui verser 250 millions de dollars de compensation pour les profits perdus en raison du moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint Laurent. Plus de 450 procédures de ce genre sont en cours dans le monde. Ouvrage majeur sur une question brûlante.

Ma note

4/5

ESSAIS

OBJECTIF : ZÉRO SALE CON (ROBERT SUTTON)

Le résumé du livre

De qui parle-t-on quand on évoque les « sales cons » ? Le patron dictatorial et irascible qui humilie systématiquement sa secrétaire, le collègue arrogant qui coupe la parole en réunion, le médecin qui harcèle ses infirmières, le client jamais satisfait qui demande un remboursement indu ? Qui n’a jamais eu à souffrir de certains comportements pleins de hargne, d’irrespect, de morgue, de méchanceté, de dérision, de gestes déplacés et autres ? Qui n’est jamais allé au boulot à reculons en raison d’une ambiance délétère ? Mis en situation de pouvoir, certains individus ont tendance à en abuser. Mais le mal est plus profond : tout un chacun peut devenir le sale con qu’il exècre chez les autres. D’où la nécessité de lutter contre ce mal rampant. En effet, la présence de sales cons dans les entreprises représente un coût non négligeable du fait du détournement des efforts, de la perte de motivation et d’énergie, de la détérioration de la santé mentale, de l’absentéisme, d’une rotation élevée des personnels, du manque de coopération général et des pertes d’emploi qui s’ensuivent. La direction perd son temps, son argent et son énergie à apaiser les tensions, à calmer les conflits, à rassurer la clientèle et les fournisseurs, à réorganiser les équipes et à recruter des remplaçants après le départ des sales cons qu’il a bien fallu finir par virer !

Ma critique

« Objectif : zéro sale con » est un essai de psycho-sociologie appliquée prioritairement à l’entreprise, mais dont les analyses et les conclusions peuvent valoir pour bien d’autres groupes humains. En dépit d’un titre accrocheur qui peut laisser penser à un ouvrage humoristique, il s’agit d’une étude sérieuse menée par Robert Sutton, professeur à l’université de Stanford, grand spécialiste du comportement organisationnel. Illustré de nombreux exemples et anecdotes, le ton en est quand même léger et le style très agréable à lire. Le lecteur découvrira également plusieurs petits tests qui lui permettront de découvrir s’il lui arrive de subir les assauts de sales cons, s’il sait les gérer et même s’il a des risques de basculer lui aussi dans cette sinistre catégorie. Sous-titré « Petit guide de survie face aux connards qui plombent les entreprises », cet ouvrage est à la fois radical et mesuré, exigeant et réaliste, utopique et pragmatique. Un célèbre proverbe latin nous dit que « l’homme est un loup pour l’homme », c’est aussi souvent un vrai emmerdeur, pour ne pas dire un sale con !

Ma note

4/5

ESSAIS

DÉPOSSESSION (LILIANE HELD-KHAWAM)

Le résumé du livre

Comment l’hyperpuissance d’une petite élite financière arrive-t-elle à mettre Etats et citoyens à genoux ? Par quel tour de passe-passe le montant global de la dette mondiale qui s’élevait à 87 000 milliards de dollars en l’an 2000 a-t-il pu passer à 230 000 milliards de dollars en 2018 (triple du PIB mondial) et ne cesser d’enfler de manière exponentielle ? Autant dire qu’elle sera impossible à rembourser à court, moyen ou long terme. Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Un jour ou l’autre, il faudra payer. Les Etats seront réduits peu à peu à un statut d’entreprises, tous les services publics seront privatisés, tout comme les biens immobiliers nationaux, les œuvres d’art ou les infrastructures (ports, aéroports, autoroutes, ponts, etc.). Quant aux citoyens, ils ne seront plus propriétaires de rien, n’auront sans doute plus d’emploi et devront être heureux de leur statut d’assistés (revenu universel) pour ne pas dire de serfs. En effet, plus les états s’affaiblissent, moins les droits et les libertés des citoyens sont défendus. Avec la complicité des politiques, les banques font toujours mutualiser, c’est-à-dire payer par le contribuable, leurs pertes tout en privatisant leurs gains. Ce qui a été flagrant lors de la crise dite des « subprimes » de 2008.

Ma critique

« Dépossession » est un essai de grande qualité, sourcé, documenté, illustré de nombreux schémas et graphiques, tout en restant facile d’accès et agréable à lire. C’est un peu le « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le pouvoir toxique de Big Money », ou « L’économie capitaliste de prédation pour les Nuls. » Un homme averti doit s’intéresser à l’économie car celle-ci détermine son avenir. « La main qui prête est toujours au-dessus de la main qui reçoit », dit un adage célèbre. Et « il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé », ajoutait Roosevelt. Mais quand les deux se donnent la main, on est très mal barré. Le mal remonte à loin avec la création de la Banque d’Angleterre, puis avec celle de la Banque de France par Napoléon qui en donna la gestion à une poignée de banquiers privés. Plus tard, la réserve fédérale américaine procédera de la même manière. On va de découvertes déplaisantes en indignations horrifiantes dans ce livre, comme la fin de l’étalon-or (1971) qui garantissait la parité du dollar, l’obligation pour les états d’emprunter à des banques privées et au taux du marché, donc la perte du privilège de battre monnaie avec le résultat qu’on sait, une explosion de la dette (20 trillions de dollars rien que pour les Etats-Unis) et avec une bulle spéculative de 1 500 000 milliards de dollars de produits dérivés alors que le PIB mondial ne s’élève qu’à 73 500 milliards de dollars. Le tout entre les mains de Black Rock, Vanguard, Fidelity et State Street, gestionnaires d’une énorme partie des actifs de la planète, et tous américains. Ouvrage à lire absolument avant qu’il ne soit trop tard…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LE HOLD-UP PLANÉTAIRE (ROBERTO DI COSMO & DOMINIQUE NORA)

Le résumé du livre

Bill Gates est-il une sorte de nouveau Big Brother qui chercherait à avoir le contrôle total sur toute forme de transmission et de contrôle de l’information, à avoir la main mise sur l’ensemble des transactions bancaires, sur les médias et même sur tous les pans les plus secrets de nos vies privées ?

On est bien obligé de reconnaître que sa société Microsoft se retrouve en situation de quasi-monopole pour les systèmes d’exploitation. Son système Windows équipe 85% des micro-ordinateurs de la planète. Cette position de force ne représente-t-elle pas un véritable danger pour la liberté et la démocratie dans la mesure où elle peut contrôler la quasi-totalité de la chaine de l’information et de la communication ? Dès 1993, le département américain de la justice s’en étant inquiété avait ouvert une procédure anti trust à l’encontre de Microsoft. Mais la montagne n’avait accouché que d’une souris. À peine un rappel à la loi, assorti d’une promesse de ne pas recommencer !

En fait, le but de cette multinationale américaine n’a jamais été de produire de bons logiciels, mais de faire le maximum de bénéfices et de régner sur tous les marchés dans lequel il entre et éliminant la concurrence par tous les moyens…

Ma critique

« Le coup d’état planétaire » est un essai sur les dérives d’une société devenue incontournable alors qu’elle n’aurait jamais du l’être. Un succès phénoménal basé sur le mensonge, la tricherie et des méthodes de gangsters. Deux exemples pour illustrer le propos : le fameux MSDOS, dérivé du DOS et point de départ de l’aventure n’est même pas sorti du cerveau génial de Gates, mais fut simplement racheté à son inventeur. Windows est bourré de failles, d’ouvertures et de… « fenêtres » permettant de laisser passer les virus, trojans et autres malwares. Faiblesse voulue qui permet de vendre des antivirus et d’organiser une obsolescence programmée avec toutes les versions se succédant très vite dans le temps. Présenté sous la forme d’une longue interview avec Di Cosmo dans le rôle du spécialiste et Nora dans celui de la journaliste un brin candide, cet ouvrage reste très intéressant bien qu’un peu daté (2006, tout va tellement vite dans ce domaine) surtout pour bien comprendre la genèse de cet empire de l’information, la naissance et le développement un brin malsain d’un des monstres de Big Tech. Un espoir cependant : les logiciels « libres » (Linux et autres)…

Ma note

4/5

ESSAIS

LES IMPOSTEURS DU BIO (CHRISTOPHE BRUSSET)

Le résumé du livre

Les produits bio ou supposés tel, souvent vendus avec des marges abusives, sont-ils tous vraiment bons pour la santé des consommateurs ou pour notre planète ? C’est d’autant moins certain que nous en importons un bon tiers de pays lointains (Chine, Turquie, Egypte, Afrique noire, Asie et Amérique du Sud) n’appliquant pas nos normes de culture et où le laxisme écologique et la corruption endémique règnent en maîtres. De plus, le bio n’est pas forcément synonyme de naturel. Par exemple, le sulfate de cuivre, largement utilisé en bio, est en réalité une substance pseudo-naturelle, un pesticide toxique et polluant, tout comme l’huile de neem, dangereuse pour les abeilles, les mouches, certains insectes et poissons. Autrefois relégués dans les rayons de compléments alimentaires, les produits bios disposent maintenant de vastes linéaires dans tous les super et hypermarchés, car les industriels de l’agro-alimentaire ayant flairé le bon filon se sont lancé à fond dans une filière qui est en constante progression et leur permet de s’octroyer des marges doubles de celles qu’ils pratiquent sur les produits non bio.

Ma critique

« Les imposteurs du bio » est un essai assez documenté se proposant de dénoncer la plupart des dérives d’une filière que d’aucuns imaginent vertueuse et bienfaisante. On y apprend pas mal de chose sur le sujet, par exemple que les organismes de certification sont des organismes privés pour la plupart, que les vérifications sont plutôt insuffisantes et parfois même pratiquées hors saison quand il n’y a rien à contrôler dans les champs ! Que les logos apposés sur les emballages sont forts nombreux, souvent fantaisistes et même auto-décernés pour mieux berner le consommateur. L’auteur en a relevé jusqu’à 12 sur un seul paquet de café ! On en est malheureusement ainsi arrivé à du bio de deux sortes, de qualité médiocre à quasi-nulle dans la grande distribution et acceptable dans les boutiques spécialisées plus ou moins militantes comme Biocoop ou la Vie Claire. Du bio pour prolo et du bio pour bobo en quelque sorte. Livre aussi coruscant que « Vous êtes fous pour avaler ça ! », mais qui reste un peu trop dans les généralités. Le lecteur aurait aimé plus de faits concrets pour illustrer et étayer le propos. À lire pour perdre quelques illusions…

Ma note

3,5/5

ESSAIS

VOUS ÊTES FOUS D’AVALER CA ! (CHRISTOPHE BRUSSET)

Le résumé du livre

Que de découvertes surprenantes ne fait-on pas quand on analyse nombre de produits de l’industrie agro-alimentaire ? On trouve du piment indien rempli de petites crottes de souris, du thé vert de Chine plein de pesticides, du faux safran marocain, de la viande de cheval devenue bovine en se transformant en lasagnes, de la confiture de fraise sans la moindre fraise, de l’origan coupé de feuilles d’olivier, du lait chinois lyophilisé à la mélamine parfaitement toxique, du miel composé de sucres, glucose, fructose et colorants, des matières premières avariées comme des tomates pourries quand même bonnes pour certaines sauces et coulis. Marchandises trafiquées, de bas de gamme, épices où on trouve n’importe quoi bien transformé en poudre comme le fameux ras-el-hanout dont personne ne peut dire la composition, contrôles sanitaires détournés ou bidonnés, tout est malheureusement possible. Que de dérives, de tromperies et d’arnaques au profit de leur juteux business et au détriment de notre santé !

Ma critique

« Vous êtes fous d’avaler ça » est un essai en forme de réquisitoire parfaitement étayé sur tout ce que nous cache l’industrie agro-alimentaire. Il faut dire que l’auteur connait parfaitement son sujet ayant été de nombreuses années cadre dans cette profession. Et témoin de toutes ces malversations, et de toutes ces pratiques aussi illicites que dangereuses. Tout ce qu’il dénonce fait se dresser les cheveux sur la tête. Pour faire du profit, tous les moyens sont bons, peu importe la santé du consommateur. Il analyse également le rôle des super et hypermarchés qui ne luttent pas pour défendre le pouvoir d’achat des clients, mais uniquement pour toujours augmenter leurs profits (marges arrières) en pressurant les producteurs et en les mettant quasiment dans l’obligation de tricher pour maintenir leurs marges. Un livre essentiel pour ne pas consommer idiot. Après tout, c’est le client qui devrait avoir le dernier mot. Si un mauvais produit n’était pas acheté, il finirait par disparaître de lui-même. Mais pour ça, il faut être informé et surtout le vouloir. L’ouvrage s’achève sur une série de dix conseils pratiques tout à fait judicieux pour nous aider à consommer intelligemment.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LE VIRUS ET LE PRÉSIDENT (JEAN-LOUP IZAMBERT & CLAUDE JANVIER)

Le résumé du livre

La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 a été exécutée en dépit du bon sens. La décision de confinement de gens bien portants tout comme celle du port obligatoire du masque dans les espaces publics ne reposaient pas sur des données scientifiques claires et démontrables, mais sur des intérêts politiques permettant au pouvoir d’assurer une domination contestée depuis l’affaire des Gilets jaunes. Les médecins de plateau télé, tous bien pourvus en conflits d’intérêts avec les grands labos pharmaceutiques, n’ont fait qu’agiter les peurs, ce qui a entraîné une psychose collective sans laquelle il aurait été impossible d’imposer autant de mesures coercitives et liberticides à toute une population. La France a aussi été le seul pays au monde à interdire aux médecins généralistes la prescription de médicaments qui soignaient s’ils étaient donnés à temps, pour favoriser l’injection d’un produit génique expérimental laissant tous les bénéfices à Big Pharma et tous les risques aux inoculés…

Ma critique

« Le virus et le président » est un essai qui part d’une description honnête et sans a priori de la crise sanitaire pour déboucher sur les grands enjeux politiques et économiques qui se cachent derrière. Et c’est certainement ce contexte, qui occupe d’ailleurs les deux tiers du livre, qui est le plus intéressant. Le covid n’est que l’arbre qui cache une forêt de mensonges et de manipulations. Les deux auteurs remontent à loin (1973 avec la loi Pompidou Giscard, obligeant l’Etat à n’emprunter qu’auprès de banques privées) pour expliquer, à l’aide de chiffres et de faits plus ou moins connus, comment la France en est arrivée là. Comment le remboursement des intérêts de la dette (inexistante du temps de de Gaulle) en est parvenue à représenter plus de 107% du PIB national. Comment nous avons été pris dans un engrenage infernal nous obligeant à faire sans cesse de nouvelles dettes pour pouvoir rembourser les dettes précédentes. Comment tous les gouvernants depuis Pompidou (homme de Rothschild) jusqu’à Macron (autre homme du banquier en question) ont œuvré à notre appauvrissement, à la désindustrialisation du pays, au démantèlement de tous les services publics (école, santé avec la suppression de 100 000 lits d’hôpitaux en 20 ans) et à un enrichissement indécent des plus riches (scandale des emprunts toxiques de la banque Dexia, « optimisation fiscale » pour les grosses entreprises transnationales, ceci pour ne pas dire quasi exemption, subventions en tous genres, l’aide aux entreprises étant avec celui des armées un des plus importants budgets de l’État, loin devant ceux de la santé et de la justice). Ouvrage passionnant à conseiller à ceux qui n’aiment trop qu’on les prenne pour des idiots…

ESSAIS

LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE (KLAUS SCHWAB)

Le résumé du livre

La quatrième révolution industrielle sera celle d’un monde totalement informatisé, connecté et même hyper-connecté. L’informatique sera partout, dans nos maisons (domotique), dans nos villes (smart towns) et jusque sous notre peau (puce RFID) ou dans notre cerveau (ajouts de mémoire, de capacités physiques ou intellectuelles). L’être humain devra réinventer sa manière de vivre, de travailler, de consommer et même de penser. L’ensemble de la société dans laquelle nous évoluerons sera différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Parti du statut préhistorique de chasseur-cueilleur, l’être humain est devenu sédentaire et agriculteur avant de voir arriver la révolution de la vapeur, puis celle de l’électricité. Il se retrouve devant la « fabuleuse » perspective du tout numérique. Mais tout bouleversement de ce genre entraine obligatoirement des destructions d’emplois. Ainsi, à la fin du XIXᵉ siècle, l’agriculture américaine employait environ 90% de la population active alors que de nos jours, elle ne représente plus que 2% des emplois. Il produit également des restructurations sociétales avec la désertification des campagnes et l’afflux des populations dans les villes. Schwab nous annonce benoîtement que très rapidement des tâches professionnelles aussi différentes que celle des avocats, des analystes financiers, des enseignants, des médecins, des pharmaciens, des journalistes, des comptables, des assureurs et des bibliothécaires seront totalement ou partiellement automatisés. Soit 47% d’emplois menacés au total. Le numérique créera des emplois, mais en beaucoup moins grand nombre…

Ma critique

« La quatrième révolution industrielle » est un essai de prospective technologique bien documenté et relativement honnête. Le gourou de Davos, le Monsieur Loyal du mondialisme triomphant, s’est livré au difficile exercice du devin, celui d’imaginer l’avenir en prolongeant les courbes des tendances actuelles. Pour chaque avancée technique (IA, internet des objets, blockchain, imprimante 3D, homme augmenté, etc.), il a tenu à présenter les aspects positifs, mais aussi les aspects négatifs, toute découverte étant biface par nature. Il reconnaît que 1% de la population détient la moitié de la richesse mondiale alors que la moitié de la partie la plus pauvre de la population ne possède collectivement que moins de 1% de la richesse mondiale. Et avec les destructions d’emplois à grande échelle, le monde va se retrouver avec une montée en flèche des inégalités sociales pour ne pas dire à une explosion de pauvreté et de violence. C’est un des défis majeur, reconnait-il sans préciser quelles sont les solutions à y apporter. Le lecteur devinera que tout cet édifice reposera sur un traçage total des individus (contrôle social à la chinoise) et sans doute une chute drastique de la démographie. Pour lui, l’alternative sera soit de robotiser l’humain, détruire l’identité, la famille, la communauté et le travail soit accéder à « une conscience collective nouvelle ». Celle de la fourmilière sans doute. Il faut lire cet ouvrage si l’on veut comprendre en quoi consiste la « disruption » (horrible néologisme globish que l’on peut traduire par « chaos ») que nos maîtres nous préparent. Tout en se rappelant que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » et que jamais l’humain ne pourra se résumer à une suite de données numériques. En fin de compte, la machine sera-t-elle au service de l’homme ou l’inverse ? That’s the question !

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

VENDEE 1793 – 1794 (JACQUES VILLEMAIN)

Le résumé du livre

Ce qui s’est passé en Vendée pendant les années 1793 et 1794, une levée en masse du peuple suivie d’une répression féroce par le fer et par le feu qui n’épargna ni vieillards, ni femmes ni enfants peut-il être inscrit dans la définition juridique de crime de génocide ? Est-on dans le cadre de l’ethnocide arménien du début du siècle dernier et dans celui de la Shoah sous le régime nazi ? S’agit-il simplement de crimes de guerre causés par quelques fanatiques, voire de crimes contre l’humanité dans le sens moderne du terme ? L’auteur part du fait que la longue suite de crimes et d’atrocités (exécutions systématiques de prisonniers désarmés, destructions de récoltes, viols, assassinats de masse, destructions de villages entiers, incendies généralisés et même noyades organisées) qui ont été commis par les armées républicaines n’est plus contestée par aucun historien mais pose encore la question du cadre juridique à donner à ces évènements très particuliers…

Ma critique

« Vendée 1793 – 1794) se présente comme une étude juridique appuyée sur le travail de nombreux historiens (de Michelet à Furet en passant par des dizaines d’autres) lesquels ne peuvent s’en tenir qu’à la méthode comparative alors que l’auteur propose d’examiner les faits à la lumière des derniers développements des procédures les plus récentes (Tribunal de Nuremberg, Tribunal pénal international de La Haye, Arusha et autres). Si l’on se référait à d’autres génocides plus récents (Rwanda, Bosnie, Shoah, Arménie…), le drame de la Vendée répondrait à tous les critères, d’abord de crime de guerre dans ses débuts (absence de prisonniers, viols) puis de crime contre l’humanité (destructions systématique d’une région entière, patriotes vendéens compris, alors que l’armée catholique et royale était déjà détruite) et finalement de crime de génocide avec les noyades organisées par Carrier à Nantes, les destructions de récoltes pour affamer toute une population sans oublier les colonnes infernales de Turreau qui ne devaient pas laisser le moindre survivant sur son passage. Soit une disparition planifiée de toute une population, une « épuration ethnique », comme on dirait aujourd’hui. Le lecteur découvrira dans cet ouvrage un brin aride vu l’aspect très juridique privilégié, toutes sortes de détails peu connus comme le tannage des peaux de Vendéens pour en fabriquer de solides pantalons, ou les destins contradictoires des trois principaux responsables. Robespierre eut l’habileté de très peu s’exprimer sur le sujet, tout en inspirant et pilotant l’ensemble par personnes interposées (Carnot, Collot d’Herbois). Encore encensé de nos jours par certains, disposant toujours de rues et de lieux publics à son nom, de nos jours, il serait condamné à perpétuité par le TPI de La Haye comme un vulgaire Karadzic. Carrier, qui endossa le rôle de bouc émissaire finit guillotiné, alors que Turreau, sanguinaire chef des colonnes infernales, eut droit à tous les honneurs, même sous la Restauration, et à avoir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe. Histoire et Justice, quel étrange ménage !

Ma note

3,5/5

ESSAIS

VINCENT TOUT-PUISSANT (VESCOVACCI & CANET)

Le résumé du livre

Avec 7, 7 milliards d’euros de capital, Vincent Bolloré est la douzième fortune de France. Il règne sur un empire évalué à une vingtaine de milliards d’euros de chiffre d’affaires, déployé sur plusieurs continents. Sa multinationale gère des ports dans toute l’Afrique, des compagnies de chemin de fer, produit de l’huile de palme, fabrique des batteries électriques, contrôle de nombreuses chaines de télévision en France, en Pologne et au Vietnam, dispose d’une banque et d’une compagnie de téléphone en Italie, etc. Comme un boa, il a gobé Havas, Canal+, D8 (Cnews) et s’est emparé de Vivendi qui lui a apporté un groupe de médias complet avec télés, cinéma, musique et jeux vidéos. L’arrivée fracassante de cet oligarque grand ami des présidents (Sarkozy, Hollande et surtout Macron qu’il peut se vanter, à l’instar d’Attali, de l’avoir créé de toutes pièces avec la poignée d’oligarques qui tiennent tous les médias du pays) dans le petit monde de Canal+ a été marqué par la plus longue grève de journalistes de l’audiovisuel, des départs volontaires et des licenciements en masse ainsi que la disparition de toutes sortes d’émissions jugées trop « impertinentes » comme les « Guignols » ou trop déplaisantes pour lui-même ou pour ses amis sponsors comme certaines enquêtes d’investigation un peu trop poussées. Alors qui est Bolloré ? D’où sort-il ? Que veut-il ? Quel est son but ?

Ma critique

Cet ouvrage écrit à quatre mains par deux journalistes d’« Envoyé Spécial », « Cash Investigation » et « Canal+ » se présente comme une enquête à charge sur un milliardaire assez antipathique, breton né à Paris, catho tradi qui ne ferait rien sans les conseils de son éminence grise, en l’occurence son confesseur, qui ne serait parti de rien (reprise pour un euro de l’affaire familiale de papier cigarette OCB en quasi faillite et envol vers les sommets du capitalisme d’affaires avec cet empire obtenu par nombre de manœuvres s’apparentant à des coups financiers tordus, voire carrément à de la piraterie économique. Bolloré fut toujours épaulé par un certain Antoine Bernheim de la banque Lazard qui se vante d’ailleurs de l’avoir fait ! Tout cela tient un peu trop du conte de fée pour être vrai. Il y a du Tapie et du Macron dans toute cette histoire. Le lecteur aurait aimé en apprendre plus sur les coulisses. Comment passe-t-on d’un euro à 20 milliards en quelques années ? Certainement pas en traversant la rue ! Les deux auteurs restent d’une discrétion de violette sur cet aspect de l’affaire, préférant de très longs développements sur les guéguerres à Canal+ et à D8 et sur la censure de leur reportage sur le Crédit Mutuel/ CIC. À leur décharge, il faut préciser que ni Bolloré, ni aucun de ses collaborateurs n’ont accepté de les recevoir. L’un d’eux s’est même vu infliger une plainte en diffamation avec dommages et intérêts de 700 000 € pour sept questions envoyées par mail ! Résultat : le lecteur reste sur sa faim…

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

NÈGRES BLANCS D’AMERIQUE (PIERRE VALLIERES)

Le résumé du livre

D’octobre 1966 à février 1967, Pierre Vallières et Charles Gagnon se retrouvèrent dans une prison américaine pour avoir manifesté devant le siège des Nations-Unies à New York avant d’être extradés au Canada et de se voir infliger une peine de prison à perpétuité pour des écrits incitant à la violence et au terrorisme. Membres du Front de Libération du Québec, ils estimaient que les conditions de vie des Canadiens français avait tout à voir avec celle des esclaves noirs. C’est la raison pour laquelle ils se considéraient comme des « nègres blancs d’Amérique ». Leurs conditions de détention sont particulièrement sévères. Ils entament une grève de la faim qu’ils tiendront 29 jours. L’histoire réelle du Québec fut loin de suivre le cours d’un long fleuve tranquille. La France commença par y envoyer tous ses miséreux, ses traine-savates, ses filles perdues et y abandonner ses soldats démobilisés. Elle accorda des concessions sur des terres ingrates voire quasiment inexploitables. Le résultat en fut une misère généralisée. Après la conquête anglaise, ce fut encore pire pour les Québécois largement exploités, déportés en Louisiane pour certains ou obligés d’émigrer aux Etats-Unis ou dans des provinces un peu moins pauvres du Canada pour ne pas mourir de faim. Le capitalisme prédateur américain prit le relais dans l’exploitation de cette perpétuelle colonie (bois, charbon, minerais…) sans aucun profit pour la population…

Ma critique

« Nègres blancs d’Amérique » est un essai-manifeste écrit en détention qui aborde toutes sortes de sujets. Une grande partie aborde dans le détail l’histoire sociale du Québec. C’est la plus intéressante, car la plus intemporelle. Une autre consiste en un témoignage émouvant sur la vie du jeune Pierre Vallières, jeune prolétaire idéaliste, éperdu de justice qui commence sa vie dans un appartement misérable d’un quartier pauvre de Montréal avant que sa famille n’aille s’installer de l’autre côté du Saint Laurent dans une cabane digne d’un bidonville, sans eau courante, sans égoût, sans commodités, le long de rues en terre battue. Une autre assez importante est consacrée aux questions philosophiques et politiques. C’est de loin la moins intéressante, même si le lecteur partage nombre d’indignations et de révoltes de l’auteur. L’ennui, c’est que le style un peu lourd et rébarbatif n’aide pas le message à passer. Pourquoi donc lire un ouvrage militant publié en 1974 ? Ne serait-ce que pour faire le point avec un demi-siècle de recul. La cause du peuple a-t-elle progressé ? L’oligarchie a-t-elle cédé le moindre pouce de terrain ? Ne se serait-elle pas encore renforcée ? La soif de justice et de liberté des peuples a-t-elle été étanchée ?

Ma note

3,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LE SYSTÈME DETTE (ERIC TOUSSAINT)

Le résumé du livre

De tous temps, la dette a été utilisée comme moyen de domination, d’asservissement et de spoliation des peuples. Récemment, plusieurs pays d’Amérique latine, la Tunisie, l’Egypte et la Grèce en ont été les dernières victimes. Mais cette dictature de la dette n’est pas inéluctable. En deux siècles plusieurs états ont été capables d’annuler la leur avec succès. Le Mexique, les Etats-Unis, Cuba, le Costa Rica et la Russie soviétique ont procédé à cette répudiation. Quand on sait que nous ne remboursons que les intérêts, qu’il faut en permanence reprendre de nouveaux emprunts pour assurer le remboursement des précédents et qu’au fil des ans, les intérêts accumulés représentent plusieurs fois les sommes empruntées, on en arrive à dénoncer tout un système pervers et même à parler de « dette odieuse » dans certains cas…

Ma critique

« Le système dette » est un essai économique très focalisé sur l’histoire économique des deux derniers siècles. C’est un ouvrage captivant donnant au lecteur toutes les clés pour comprendre cette mécanique implacable mise au point par les banquiers centraux ainsi que l’évolution du monde capitaliste à cette époque, sa dérive de capitalisme entrepreneurial en capitalisme de pure spéculation et prédation. L’auteur s’attache particulièrement aux cas de la Grèce, mise sous tutelle, asservie économiquement plusieurs fois au cours de son histoire, de celui du Mexique avec toutes ses difficultés à briser ses chaînes et de celui de l’URSS avec l’interminable affaire des emprunts russes. Autant le lecteur comprendra bien l’alliance entre banquiers centraux et gouvernements des grandes puissances occidentales (Grande-Bretagne, Etats-Unis, France et dans une moindre mesure Allemagne) dans le but d’étendre leur puissance, d’exploiter les ressources du tiers-monde, et de dominer pour à terme coloniser, autant il reste peu explicite sur les raisons pour lesquelles cette dette s’est généralisée peu à peu au monde entier dès la fin de la seconde guerre mondiale et à partir de 1973 en France (Loi Pompidou-Giscard). Qui menait vraiment l’attelage « banquier-politicien » ? L’ouvrage se termine sur un grand tableau récapitulatif de tous les pays ayant rejeté d’une manière ou d’une autre ces dettes « odieuses ». L’auteur, brillant économiste belge favorable à l’effacement total de la dette du tiers-monde, ne va pas jusqu’à envisager l’éventualité d’une répudiation plus générale…

Ma note

4/5

ESSAIS

UN MONDE DE MENTEURS (PATRICK JAULENT & JACKY CASSOU)

Le résumé du livre

Cassie et Kévin, deux jeunes cyber-journalistes, mènent une enquête approfondie sur la crise sanitaire dite du « Covid 19 » pour le compte de Douglas, leur rédacteur en chef. Ils tentent de démontrer que de nombreux gouvernements sans parler de la quasi-totalité des médias mainstream nous ont menti tandis que les réseaux sociaux étaient inondés de fake news plus ou moins farfelues. On nous a menti sur les origines des virus H1N1, VIH/Sida et SARScov 2. On nous a même menti sur le nom du Covid 19 ! On nous a menti sur les confinements, les masques, les gestes barrières et les « vaccins ». On nous a menti sur leur efficacité, sur leurs effets secondaires indésirables. On nous a menti sur la réinitialisation du monde, sur ce « grand reset » qui sous-tendait tout l’ensemble.

Ma critique

« Un monde de menteurs » est un essai très sérieux, sourcé, alignant des documents indiscutables avec nombreuses photos et références qui, pour ne pas être rébarbatif, met en scène deux enquêteurs, les fait dialoguer, ce qui rend la lecture aussi agréable que passionnante. Le lecteur peu averti ira de découverte en découverte, d’étonnement en stupéfaction jusqu’à une très adroite fin ouverte : « Et vous lecteurs, qu’en pensez-vous ? » Après un tel exposé, une telle accumulation de faits accablants pour le pouvoir, il semble évident que la réponse s’impose d’elle-même. Un ouvrage essentiel pour conforter ceux qui ont des doutes sur cette affaire ou pour ouvrir les yeux de ceux qui se sont contentés des mensonges du discours officiel !

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LUMIÈRE DU MOYEN-ÂGE (RÉGINE PERNOUD)

Le résumé du livre

Le Moyen-Âge fut-il une période sombre, barbare et misérable de l’Histoire ou quelque chose d’autre et de nettement moins ténébreux ? L’historienne Régine Pernoud est revenue aux sources, s’en est tenue aux textes authentiques sans s’arrêter aux interprétations et aux approximations de certains de ses confrères plus soucieux d’idéologie que de vérité historique. Les « privilèges » de la société médiévale ne sont pas tout à fait ce qu’on imagine. Beaucoup pour ne pas dire presque tout le monde en bénéficie d’une manière ou d’une autre. La société n’est pas divisée en trois classes (noblesse, clergé, tiers-état), mais en beaucoup plus. Elle est en constante évolution et non pas figée comme aux XVIIè ou au XVIIIè. Tout repose sur la famille et non sur l’individu (paterfamilias) comme dans l’antiquité. La royauté elle-même se fonde sur une famille et une lignée, préférée, car la plus vaillante, la plus courageuse et la plus valeureuse. La famille coutumière formait des pionniers et des hommes d’affaires et la famille de droit romain des fonctionnaires et des militaires. Le droit coutumier, adapté au monde agricole, avait remplacé le droit romain plus favorable au monde urbain. La révolution française puis le code Napoléon firent rebasculer de l’un dans l’autre. Ainsi, le « manant », (celui qui reste, qui maintient l’exploitation agricole) devint le « citoyen » (l’habitant de la cité). Le principe médiéval fondamental était basé sur la fidélité et la protection et non sur l’argent, le salariat et l’état central qui décide de tout. Au Moyen-Âge, tout dépendait des familles, des clans et à tous les niveaux. De vassal à suzerain, d’échelon en échelon, on arrivait ainsi jusqu’au monarque qui ne disposait que d’un pouvoir limité, car lui-même dépendait de ses féodaux.

Ma critique

« Lumière du Moyen-Âge » est un essai historique de première importance dans la mesure où il apporte un éclairage nouveau sur un chapitre injustement décrié de notre histoire. Le lecteur apprendra quantité de choses sur la société médiévale. Ainsi, quand on parle du serf « attaché » à la terre, on s’imagine une sorte d’esclave misérable, alors que la réalité est un brin différente. C’est un paysan à qui un seigneur a alloué une terre à cultiver en échange d’une part de la récolte. L’important, c’est que cette terre ne peut pas lui être reprise et même pas à sa famille s’il meurt. Une sorte d’assurance familiale contre le chômage. De même, on a raconté que les rues des villes n’étaient que des cloaques où les pauvres pataugeaient dans les excréments alors que les riches tenaient le haut du pavé (parties surélevées au-dessus d’une rigole centrale). Image fausse. Dans la plupart des grandes villes, les rues étaient pavées et dotées d’égouts très semblables aux nôtres. On a dit aussi que les gens mouraient de faim, car ils ne trouvaient à manger que des « herbes et des racines ». Au Moyen-Âge, on appelait « herbes » tous les légumes dont on mangeait la partie hors sol (salades, choux, bettes, etc.) et « racines » tous ceux dont on mangeait la partie souterraine, (raves, navets, betteraves, carottes). Les gens mangeaient des légumes et des fruits (ils avaient déjà accès aux oranges, citrons, figues, abricots et amandes venus d’Orient), mais aussi beaucoup de viandes de toutes sortes. On a dit aussi que les gens travaillaient de 9 heures par jour (en hiver) à plus de 15 heures (en été), donc comme des forçats, sans préciser que grâce aux nombreuses fêtes religieuses et patronales, ils disposaient de 80 jours totalement fériés plus 70 jours de chômage partiel soit environ trois mois de vacances par an. Cet ouvrage majeur représente un très beau travail de réhabilitation tout à fait passionnant et mené avec style et brio. Un livre essentiel pour en finir avec certaines falsifications.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

RUES BARBARES (SURVIVRE EN VILLE) (PIERO SAN GIORGIO & VOL WEST)

Rues_barbares_Survivre_en_ville_by_Piero_San_Giorgio_Vol_West

Le résumé du livre

Dans notre réalité mondialisée et ultra-sophistiquée, il suffit d’une crise économique grave, d’une pandémie, d’un séisme, d’une éruption volcanique, d’un cataclysme naturel quelconque, d’un conflit ou d’une guerre civile pour que notre quotidien en vienne immédiatement à basculer dans le chaos. Comment réussir à survivre dans ces conditions surtout lorsqu’on habite en ville ? Que faire si l’eau potable qui coule à robinets n’est plus qu’un filet marron à l’odeur repoussante ? Que manger si toutes les supérettes et tous les hypermarchés ont vu leurs rayons vidés dès les premiers jours de l’effondrement et si tous les circuits de distribution sont désorganisés faute de carburant ? Comment pallier le manque d’énergie si le gaz et l’électricité sont coupés de temps en temps ou définitivement ? Comment se soigner si cliniques et hôpitaux sont sinistrés ou simplement hors service par manque d’énergie ou de personnel ?

Ma critique

C’est à toutes ces questions et à quelques autres que tente de répondre « Rue Barbares » qui se présente comme une suite de « Survivre à l’effondrement », autre manuel de survie et de résilience du même auteur. Le lecteur y trouvera bien des similitudes en particulier sur la création d’une base autonome durable (BAD), du sac de survie, de diverses listes de provisions, de matériel médical ou de moyens de défense. Hé oui, le monde des Bisounours et de l’état-providence ne sera plus qu’un lointain souvenir. La loi de la jungle, le règne des gangs et le marché noir seront là pour le remplacer. Quasiment tous les aspects de la survie sont évoqués depuis le stockage et la purification de l’eau jusqu’au troc en passant par la production de fruits et légumes, la conservation, le stockage, la chasse, la pêche, mais aussi l’hygiène et la santé tout comme l’énergie et l’importance du clan. Les simples piles de nos appareils seront rares et chères. Elles pourraient même servir de monnaie d’échange. Certains pourront ne voir que délires anxiogènes dans ce genre d’ouvrage. D’autres y verront une belle illustration de des adages « Prévoir c’est gouverner » ou « Un homme averti en vaut deux ». Raisonnable (sur le chapitre des armes, il préconise de bien respecter la législation du pays), bien écrit (facile à lire et passionnant comme un roman tant il nous fait découvrir de choses), ce livre peut aisément être classé comme un ouvrage de référence sur un sujet aussi délicat que clivant.

Ma note

4,5/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LES 100 REMÈDES NATURELS QUI FONT TREMBLER BIG PHARMA (GABRIEL COMBRIS)

Le résumé du livre

Savez-vous que les médecines douces (homéopathie, phytothérapie, acupuncture, médecines chinoise ou ayurvédique, etc.) sont attaquées de toutes parts ? Ainsi les professeurs Even et Debré ont été interdits d’exercer la médecine pour avoir publié leur livre « Les 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ». Le professeur Henri Joyeux a été radié pour avoir osé s’interroger sur les risques de certains vaccins. Le docteur Marc Branden est menacé de 10 ans de radiation pour avoir soigné de très nombreux patients atteints de la maladie de Lyme autrement que par les voies officielles. L’herboriste Michel Pierre a été trainé devant le tribunal correctionnel pour la simple promotion de ses plantes et de ses tisanes. Son confrère, Jean-Pierre Raveneau, a été condamné en 2016 à un an de prison avec sursis pour exercice illégal de la pharmacie en récidive alors qu’il est lui-même pharmacien. Souvent les médias relèguent les médecines douces au niveau du charlatanisme voire de la sorcellerie. La médecine allopathique poussée par Big Pharma, qui se soucie plus de ses profits que de la santé des patients, se montre de plus en plus totalitaire à défaut d’être toujours efficace. Mais pour nombre de pathologies, c’est l’approche naturelle qui devrait être considérée comme la première et la meilleure des médecines. Il ne faudrait pas oublier le fameux principe d’Hippocrate : « Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire).

Ma critique

Cet ouvrage de vulgarisation médicale peut être une référence en la matière. L’auteur s’est donné pour objectif de présenter un grand nombre de maladies, handicapantes ou non, chroniques ou non et de proposer des moyens alternatifs de retour à la santé. Le lecteur va de découvertes en découvertes en lisant ce livre qui se dévore comme un roman. Ainsi apprend-il que la médecine chimique est complètement dépassée sur le terrain de la maladie d’Alzheimer et sur celui de nombreux cancers. Que l’arthrose, la maladie de Parkinson et bien d’autres pathologies ne se soignent pas comme on le croit généralement. Qu’il est possible de faire revenir à la normale un taux élevé d’hypertension par la pratique d’un régime alimentaire de chasseur-cueilleur et que les premiers effets peuvent se constater en une semaine. Que le sucre, les métaux lourds, les additifs et l’alimentation trop riche en protéines de mauvaise qualité sont préjudiciables à notre santé tout comme l’excès de produits laitiers qui ne sont pas nos « amis pour la vie » comme le prétendait le vieux slogan d’une agence qui avait pour mission de faire écluser la surproduction de lait en Europe. Ceci pour ne citer que quelques exemples. Chacun aura de quoi puiser à sa guise, même dans l’annexe qui propose dix remèdes naturels, simples, efficaces et méconnus. L’auteur a voulu ouvrir des pistes, faire sortir des thérapies de l’ignorance et même de l’interdit. À chacun de se faire son idée et même d’approfondir ensuite la question si besoin est…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

SIDA,OPIUM, DIAMANTS ET EMPIRE (NANCY TURNER BANKS)

Le résumé du livre

Le SIDA, cette étrange pandémie dont personne, ni l’Américain Gallo, ni le Français Montagnier ne parvinrent à vraiment isoler le virus, fut créé de toute pièce pour masquer deux crises sanitaires : l’empoisonnement des jeunes par la drogue dans le monde occidental (héroïne, cocaïne, poppers et autres) ainsi que l’empoisonnement industriel (pesticides, fongicides, additifs, fluor et autres) et le bouleversement social en Afrique. Sans oublier, histoire de faire d’une pierre deux coups, de gigantesques profits pour Big Pharma grâce à la vente de médicaments onéreux, souvent inefficaces et parfois dangereux. Vous avez dit « drogues » ? Mais cette histoire n’est-elle pas le retour de boomerang de la guerre de l’opium menée contre la Chine il y a fort longtemps par la Compagnie britannique des Indes Orientales ? Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une compagnie privée avait autorisation de s’octroyer des marchés n’importe où sur la planète, à n’importe quel prix, même celui d’une guerre privée, menée avec des armées ne représentant pas un pays ! Et tout cela pour de l’argent. Quel meilleur symbole de celui-ci que le diamant extrait en Afrique du sud par des mineurs africains dans des conditions si déplorables qu’ils furent atteints de silicose que l’on maquilla en pneumonie causée par le SIDA. Ainsi la boucle fut-elle bouclée pour l’empire…

Ma critique

« SIDA, opium, diamants et empire » est un essai à base médicale et scientifique très fouillé et très sourcé. Toute l’escroquerie du SIDA y est minutieusement détaillé. C’est parfois très technique voire un brin rébarbatif à lire parfois pour le béotien que je suis. Cependant l’analyse générale de la sombre machination, dont le SIDA n’est que le fil rouge, est si passionnante que l’on est récompensé de son effort quand on découvre les rapports existant entre les stratégies de l’économie de marché, la destruction de la souveraineté nationale (qui ne date pas d’hier) par le processus de mondialisation et cette pandémie loin d’être survenue par le hasard de la copulation malencontreuse d’un singe vert ! Il y a cent ans, le complexe industriel pharmaco-médical commença à passer sous le contrôle des titans du capitalisme financier (comme « Old Bill Rockefeller » et ses flacons de « Nujol » qui guérissaient tout, même le cancer) dont le but était déjà de réaliser un maximum de bénéfices et non de vaincre la maladie. Un ouvrage intéressant dont le volet d’histoire sociale est à ne pas manquer, surtout si l’on veut comprendre le chapitre suivant, celui du « coronacircus ». En attendant la suite…

Ma note

4/5

ESSAIS

JOURNAL D’UN REMPLACE (GREGORY ROOSE)

Le résumé du livre

Selon l’auteur, nous ne serions pas confrontés à un « remplacement », mais en réalité à deux. Un « petit » remplacement qui correspondrait à un changement de classe, de références culturelles perpétré grâce à une inversion généralisée des valeurs traditionnelles et à un déni systématique de la réalité. Et un « grand » remplacement qui, lui, est une substitution ethnique, les allogènes submergeant peu à peu les indigènes par le biais d’une immigration incontrôlée et d’une natalité plus importante. Chaque jour ou presque, nous amène son lot d’actes de violence que les médias classent comme « faits divers » ou comme honte pour la société et grande cause nationale selon l’origine de ou des auteurs. Ainsi le jeune Théo Luhaka eut-il droit dans un premier temps à toute l’attention empathique des médias. Il fut présenté comme la malheureuse victime d’un viol perpétré par des policiers indignes. Quelque temps plus tard, après enquête, le parquet reconnaîtra qu’il n’y eut aucun viol. L’individu sera d’ailleurs mis en examen pour escroquerie en bande organisée, blanchiment, faux et usage de faux et travail dissimulé. Mais auparavant, François Hollande s’était immédiatement précipité à son chevet, ce qui ne fut pas le cas pour un autre jeune, Yurii, lynché en pleine rue par une bande de racailles venues de Vanves. Pas plus que pour le malheureux Adrien Perez, poignardé en plein cœur pour avoir voulu défendre une jeune femme agressée par des voyous. Pas plus que pour Laura et Maurane, assassinées à la gare Saint-Charles de Marseille ou pour le capitaine Arnaud Beltrame. Indignations à géométrie variable. Deux poids, deux mesures…

Ma critique

« Journal d’un remplacé » n’est pas vraiment un journal dans la mesure où l’auteur ne suit pas un ordre chronologique des évènements, mais les reclasse par thèmes : immigration, insécurité, propagande, écologie, crise sanitaire et autres. Au fil de ces « faits divers », il aborde toutes sortes de sujets comme les élections truquées aux Etats-Unis, la censure sur les réseaux sociaux, la déconstruction du sentiment national, les violences policières, les Black Lives Matter, le communautarisme, le covid, le féminisme 2.0, la cérémonie des Césars, les éoliennes, la COP 21, Greta Thunberg, etc. Tout est vu par le petit bout de la lorgnette. Les analyses sont souvent légères pour ne pas dire discutables. Pour Roose, la crise sanitaire a eu un bon côté, celui du retour de la nature au cœur des villes et d’une nette amélioration de la qualité de l’air. Pas un mot sur les mesures idiotes, inutiles, liberticides et vexatoires. Le chapitre sur l’écologisme est un peu plus travaillé. La jeune Thunberg et ses séides repartent rhabillés pour l’hiver. Celui sur l’insécurité rappelle « La France Orange mécanique » de Laurent Obertone en moins percutant et en moins fouillé. On aurait aimé que tout l’ouvrage se soit affranchi de son côté anecdotique et ait plus viré à l’essai socio-politique, voire au pamphlet, ce qui n’est pas le cas. L’ensemble reste léger et superficiel tout comme le style peu travaillé et même un brin approximatif parfois.

Ma note

3/5

ESSAIS

EPIDEMIES, VRAIS DANGERS ET FAUSSES ALERTES (DIDIER RAOULT)

Le résumé du livre

Quel rapport y a-t-il entre la réalité d’une épidémie et les comptes-rendus médiatiques alarmants qui en sont donnés ? Comment se fait-il qu’on ne s’inquiète pas de maladies réellement mortelles et qu’on mette l’accent sur d’autres finalement assez bénignes ? Pourquoi privilégie-t-on des projections mathématiques (souvent fausses et même de facteur cent dans le cas du coronavirus) au détriment de l’observation de la réalité du terrain ? Et surtout pourquoi faut-il qu’à chaque « nouvelle » épidémie doive correspondre un nouveau et dispendieux médicament et un nouveau « vaccin » en cours d’expérimentation alors que des traitements anciens, peu onéreux et efficaces, sont toujours à la disposition des médecins ?

Ma critique

Cet ouvrage assez court (98 pages) se présente comme un essai de vulgarisation médicale d’accès facile et agréable. Le professeur Raoult, spécialiste reconnu mondialement dans le domaine des épidémies mais traité de charlatan par de malhonnêtes et ignares bateleurs de plateaux télé, y dissèque les caractéristiques et la réalité de diverses épidémies comme l’affaire de l’Anthrax (on se souvient de la fiole brandie à l’ONU pour incriminer Saddam Hussein alors que le virus avait échappé à un laboratoire militaire américain !), celle de la grippe, aviaire, de la grippe porcine, de l’Ebola, très mortelle, mais peu contagieuse, le virus H1N1, celui du coronavirus, Zika, Chikungunya, sans oublier le typhus transmis par les poux et le choléra à Haïti qui fut causé par les excréments jetés à la rivière par des soldats de l’ONU népalais infectés et non par le réchauffement climatique comme le clamèrent les dits « bateleurs ». Sans aller jusqu’au fond des choses (l’écrasante culpabilité des labos de Big Pharma à peine évoquée et avec des pudeurs de violette), cet ouvrage a le mérite de démontrer que dans ce genre d’affaires, il faut toujours raison garder et ne jamais se laisser gagner par des peurs fabriquées. Avoir le calme des vieilles troupes.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

DISCOURS SUR LA DETTE (THOMAS SANKARA & JEAN ZIEGLER)

Le résumé du livre

Le 29 juillet 1987, le jeune nouveau président du Burkina-Faso (ex-Haute-Volta) prononce un discours qui restera dans les annales devant tous les chefs d’États africains rassemblés dans l’Afrika Hall d’Addis-Abeba. Il surprend tout le monde quand il déclare que les dettes souveraines qui grèvent lourdement les économies de leurs pays ne pourront sans doute jamais être remboursées et ne devraient d’ailleurs ne pas l’être. En effet, par le biais des intérêts cumulés, cette dette finira par être payée plusieurs fois. Et chaque année, l’Afrique verse en remboursement beaucoup plus que le total de toutes les aides et subventions accordées par les gouvernements occidentaux. Il les exhorte donc à faire front commun pour obtenir cette annulation. Peu de temps plus tard, le 15 octobre de la même année, au cours d’un nouveau coup d’état militaire fomenté depuis l’étranger, il est renversé et assassiné par des soldats à la solde de son ami et rival Blaise Compaoré, lequel récupérera dans la foulée la présidence du pays.

Ma critique

Ce texte majeur est présenté dans un long prologue détaillé signé Jean Ziegler, lequel le replace dans le contexte de l’époque. Malgré une richesse évidente en matière premières, en ressources et en hommes, l’Afrique ne décolle toujours pas. Pire, elle semble régresser et s’enfoncer toujours plus dans la misère. Quelques potentats monopolisent les aides financières alors que le peuple souffre. Sankara, militaire honnête (il roule en R5 et n’abuse pas de l’argent du contribuable) et intelligent (il a déjà commencé à lancer tout un train de réformes capitales pour le pays), met le doigt sur le problème numéro un, la dette qui plombe toute l’économie du continent, qui empêche tout développement et réduit toute une partie de l’humanité au rang d’esclave perpétuel. Une analyse impitoyable. Un réquisitoire sans appel et toujours d’actualité contre un système international qui écrase l’Afrique. On a vu depuis que cette machine infernale n’épargnerait personne. À l’époque, seul François Mitterand était partisan de l’effacement de la dette. En Afrique, peu de chefs d’Etat étaient prêts à se libérer de cette tutelle, excepté Kadhafi. On sait que cela fut réglé de façon bien peu élégante. Le capitalisme mondialiste sauvage ne fit aucun cadeau !

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE (ÉTIENNE DE LA BOÉTIE)

Le résumé du livre

Depuis l’Antiquité et même depuis la nuit des temps, certains êtres, mégalomanes, psychorigides, pervers narcissiques, sociopathes et autres se sont institués tyrans de leurs tribus ou de leurs peuples. Comment ces derniers ont-ils accepté et même recherché cette domination ? Et pourquoi, en échange d’une sécurité illusoire sont-ils satisfaits de vivre soumis et ne craignent-ils pas de perdre leur bien le plus précieux, leur liberté ? Chez l’humain, l’instinct grégaire est si prégnant que s’il imagine qu’une majorité de ses concitoyens se comporte d’une certaine façon, il doit s’y conformer pour ne pas être rejeté par le troupeau. Ainsi nos maîtres n’ont-ils de pouvoir que celui que nous voulons bien leur accorder. Si tous les pouvoirs sont réunis dans les mains d’un seul individu, il doit cependant disposer d’une sorte de garde rapprochée, généralement composée de quelques personnes viles et corrompues, pour diffuser ses ordres. Ce premier cercle passe le relais à un second d’aussi médiocre qualité, mais qui représente quelques dizaines de personne. Et le processus se poursuit avec un troisième cercle plus étendu, puis avec un quatrième, un cinquième, etc. Sans tout ce réseau de connivence et de complicité, rien ne fonctionnerait. Le tyran sait que tout le monde le déteste, mais que, tant que le peuple reste consentant, sa domination est assurée.

Ma critique

Écrit en 1546 ou 1548 par un jeune étudiant en droit ami de Montaigne, « Discours de la servitude volontaire » est un essai socio-politique majeur qui étonne par son intemporalité et sa modernité. Les découvertes de Bernays et autres sur la fabrique du consentement, sur la manipulation des foules (Le Bon) et sur les techniques de propagande ne feront que confirmer ce « discours » d’une étonnante sagesse et d’une remarquable finesse d’observation. L’auteur ne fait pas référence à son époque troublée (guerres de religion), mais à l’histoire en général et à l’Antiquité romaine qu’il connait particulièrement bien. Il cite, entre autres, les cas de Néron et Jules César qui finirent plutôt mal, mais qui, paradoxalement, furent très regrettés par le peuple. À croire que ce dernier était et est toujours un peu maso ! La « traductrice », c’est-à-dire l’adaptatrice, Séverine Auffret, ayant parfaitement su transposer ce texte essentiel en français moderne, contrairement à des versions plus anciennes, le résultat obtenu permet une lecture aisée et parfaitement compréhensible que l’on ne peut que conseiller à qui veut mieux comprendre notre époque, aussi étrange que cela puisse paraître !

Ma note

4,5/5

ESSAISRELIGIEUX

PADRE PIO OU LES PRODIGES DU MYSTICISME (GERALD MESSADIE)

Le résumé du livre

Né à Pietraluna, non loin de Naples, le 25 mai 1887, Francesco Forgione, appelé plus tard Padre Pio, est un enfant chétif et pieux. À 9 ans, il fut témoin d’un miracle qui le marqua. Un enfant difforme et ne tenant pas sur ses jambes, présenté lors de la fête de Pellegrino, se mit soudain à marcher devant lui. À 15ans, il entre au séminaire de Mortone et prononce ses vœux à 23 ans. Une semaine plus tard, il ressent de terribles douleurs aux cinq endroits de la crucifixion du Christ (aux mains, aux pieds et au côté). Bientôt apparaissent des rougeurs, puis des blessures sanguinolentes, les stigmates, qu’il gardera toute sa vie, mais qui disparaitront totalement et aussi mystérieusement qu’elles étaient apparues le veille de sa mort, le 23 septembre 1968. Cependant, pour l’Église catholique, cette histoire miraculeuse fut plus un cauchemar qu’une joie véritable. Padre Pio fut isolé des fidèles de 1919 à 1933, reclus, longtemps interdit de confession et de célébration de la messe en public. Cela ne l’empêcha pas de soulager bien des misères, d’opérer des guérisons inexplicables, d’annoncer des prédictions troublantes et de se trouver en deux lieux à la fois (bilocation). Padre Pio ne fut-il qu’un phénomène de cirque ou de foire ? Une victime de symptômes de type hystérique ou de possession diabolique ?

Ma critique

Cet ouvrage est une étude assez poussée d’un phénomène qui divisa l’Eglise. Le petit peuple chrétien en fit immédiatement un saint. La hiérarchie papale et épiscopale l’ignora, le rejeta ou même le persécuta à l’exception principalement de Jean-Paul II qui vit sa secrétaire sauvée d’un cancer en phase terminale par l’entremise de Pio. Gérald Messadié, auteur assez spécialisé dans le paranormal, n’a pas voulu se lancer dans la polémique, ni tomber dans l’hagiographie classique. Il a cherché à approfondir les interprétations des phénomènes physiques du mysticisme doloriste du Padre Pio. Les diverses hypothèses de travail (hystérie, suggestion mentale, flambées thermiques, énergies venues d’ailleurs, variations du champ magnétique terrestre et autres) ne sont tout aussi peu convaincantes les unes que les autres. Il va même jusqu’à relier cette affaire avec celles des « poltergeist », des univers parallèles et de la physique quantique ce qui ne fait qu’embrouiller un peu plus l’esprit du lecteur. À trop vouloir rechercher la réalité objective, à trop chercher à tout expliquer rationnellement, on n’explique rien. Il est certain que rien moins que 5 médecins se penchèrent sur le cas du religieux capucin le plus célèbre d’Italie et qu’il en fallut 11 pour Anne-Catherine Emmerich, autre mystique stigmatisée. Livre intéressant même si le merveilleux, la foi et le mysticisme n’ont pas la part belle dans ce livre et même si les explications « rationalistes » ne sont guère plus convaincantes.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

ÉLOGE DU PÈLERINAGE (GAËLE DE LA BROSSE)

Le résumé du livre

En 30 ans, la fréquentation des chemins de Saint Jacques de Compostelle a été multipliée par cent ! Chaque année, les grands sanctuaires de l’Hexagone attirent plus de quarante millions de visiteurs : 10, 5 millions à Montmartre, 5 à Lourdes, 3,5 au Mont Saint Michel et 1,5 à Rocamadour et à Chartres. La France compte 15 millions de randonneurs pédestres dont beaucoup d’itinérants. Et certains de ceux-ci partent randonneurs et arrivent pèlerins. Cet engouement pour la marche et la pérégrination est-il un simple effet de mode passager ou un phénomène spirituel plus profond et plus durable ?

Ma critique

« Eloge du pèlerinage » est un court essai composé de deux parties bien distinctes. Dans la première, Gaël de La Brosse tente d’analyser les raisons qui poussent marcheurs et pèlerins à prendre leur sac et leur bâton et à se mettre en route vers ces différents sanctuaires. Ceux-ci seraient-ils des « oasis de l’âme », des lieux où souffle l’Esprit, et même de discrets paradis sur terre ? Dans la seconde, plus axée sur le témoignage personnel, elle présente une rapide description des divers pèlerinages qu’elle a elle-même effectués depuis quarante années et dans toutes sortes de circonstances : elle est allée à Chartres 7 fois, à Saint Jacques de Compostelle 6 fois, au Mont Saint Michel 5fois et à Fatima 3fois. Elle a participé au pèlerinage circulaire du Tro-Breizh deux fois et est allée se ressourcer deux fois à Lourdes et une fois à Rocamadour, Tours et Lalouvesc. Cette partie, qui est à notre goût la plus intéressante des deux, aurait mérité de plus amples développements. Le lecteur reste donc un peu sur sa faim avec cet ouvrage plutôt introductif. S’il veut en apprendre plus sur le phénomène, il lui est toujours loisible de lire les autres ouvrages plus techniques de Gaël de La Brosse. Avant de se mettre en marche, bien sûr !

Ma note

4/5

ESSAIS

MARCHANDISER LA VIE HUMAINE (MARIA POUMIER)

Le résumé du livre

Le 29 juillet 2020, les députés ont voté l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes quel que soit leur statut et avec remboursement par la sécurité sociale. Grâce à la crise sanitaire, le projet mondialiste de marchandisation de la reproduction humaine s’est ainsi brusquement accéléré… En France, un couple sur six n’arrive pas à avoir d’enfant sans intervention de la technologie médicale. La production de spermatozoïdes est en chute libre ces dernières années en Occident. Pesticides dans les végétaux, hormones chez les animaux et produits chimiques divers et variés dans notre nourriture seraient les causes de cette avancée massive de la stérilité humaine, sans oublier la prise prolongée de contraceptifs chez les femmes ainsi que la consommation excessive de drogue et d’alcool pour tous. Cette stérilité peut amener à l’adoption, la plupart du temps à l’étranger (le nombre d’enfants français éligibles restant très insuffisant face à la demande) avec tous les trafics lucratifs et scandaleux que cela implique (Arche de Zoé). Le mariage des homosexuels a également placé dans les tuyaux la GPA (grossesse pour autrui ou grossesse pour de l’argent) avec son lot de souffrances pour les mères porteuses, sans parler de la transformation de l’enfant en marchandise que l’on vend, achète et arrache à sa mère (souvent pauvre) pour le confier à des personnes (toujours nanties) qui l’emmènent dès sa naissance loin d’elle et même vers d’autres cieux.

Ma critique

« Marchandiser la vie humaine » est un essai sur un sujet brûlant, celui de la réduction de l’enfant, mais aussi de la femme et de l’homme au niveau de l’objet, une réification qui devient possible avec toutes les lois sociétales qui, en apparence, apportent un plus, en particulier aux femmes voulant disposer de leur corps, mais en réalité aboutissent, étapes par étapes, à une forme d’esclavage moderne et à une négation du caractère sacré de la vie humaine. Le tout pour satisfaire un certain droit à l’enfant en bafouant les droits de l’enfant. S’il évoque discrètement les possibles affreuses dérives, comme la pédophilie, la prostitution en réseaux ou les trafics d’organes, le livre ne s’étend pas particulièrement sur le sujet. Le lecteur remarquera également plusieurs contributions permettant d’illustrer ou compléter le propos en fin de volume. Lucien Cerise, avec un article plein de tonus et de bon sens comme à son habitude. Françoise Petitdemange et Sébastien Renault présentent d’autres aspects de la question comme les volets juridiques avec quelques affaires retentissantes de couples d’homosexuels ayant profité de grossesses de mères porteuses à l’étranger et ne pouvant pas rentrer en France avec le fruit des entrailles d’une autre. Armada, quant à lui trace un parallèle assez troublant entre la traite négrière et cette marchandisation. (Affreux néologisme d’origine anglo-saxon, noterons-nous au passage, qui n’a guère d’équivalent en vrai français si ce n’est « trafic », « vol » ou « contrebande », qui ne sont pas des euphémismes, eux.

Ma note

4/5

ESSAIS

MENSONGES D’ÉTAT (PHILIPPE PASCOT)

Le résumé du livre

Chaque jour qui passe, Philippe Pascot découvre une nouvelle forfaiture, un nouveau mensonge, un autre politicien tricheur, menteur, voleur ou corrompu de plus. Pour moraliser la vie politique et éviter les emplois fictifs (type Fillon), les parlementaires ne peuvent plus prendre pour assistants épouse ou enfants, mais ils ne se gênent pas pour les remplacer par leurs maîtresses ou par les femmes et enfants de collègues avec retour d’ascenseur bien sûr ! Un casier judiciaire vierge pour pouvoir se présenter à n’importe quelle élection a été annoncé par Emmanuel Macron, alors qu’il n’en a rien été en réalité et que des ministres mis en examen et impliqués dans les affaires les plus sordides sont restés tranquillement à leurs postes ! Du 17/11/2018 au 31/07/2019, il y eut la bagatelle de 2500 blessés parmi les manifestants gilets jaunes dont 450 gravement atteints, deux morts, plusieurs dizaines d’éborgnés par des tirs tendus de flash-balls au visage et des dizaines de mains arrachées à cause des grenades de dés-encerclement interdites dans de nombreux pays européens. Aucune sanction prononcée pour cette avalanche de débordements policiers inadmissibles alors que le président Macron avait promis d’être intraitable face aux violences policières. Les mensonges du monde politique sont innombrables : âge de départ à la retraite, nuage de Tchernobyl bloqué à la frontière, Rainbow Warrior, affaire Cahuzac, etc.

Ma critique

« Mensonges d’état » est un essai sur un sujet brûlant. Ce n’est pas un pamphlet ni même un réquisitoire politique, mais une simple compilation de faits et de déclarations accablantes ou ridicules comme cette déclaration d’Emmanuel Macron, copieusement sifflé et hué lors du défilé du 14 juillet, prétendant sans la moindre vergogne que c’étaient les militaires qui étaient visés et non lui-même ! Devant une telle accumulation, le lecteur ne peut que s’indigner et se demander si le mensonge n’est pas l’essence même de la politique et si celle-ci n’est pas totalement incompatible avec la morale. Et le mensonge va très loin. Ces gens ne se contentent pas de nier la réalité, ils vont jusqu’à détourner le sens des mots, pratiquer une sorte de novlangue à la Orwell. Ainsi parle-t-on « d’optimisation », de « contrat de confiance », de « non fermeture » d’écoles alors qu’on ferme des classes par centaines et de « sauvegarde » de l’hôpital alors qu’on ferme des lits par milliers et des services par dizaines. Un ouvrage salutaire, à conseiller à tous, ne serait-ce que pour entrevoir la réalité derrière les rideaux de fumée du mensonge. Oui, le mensonge gouverne toujours et partout. Et encore cette enquête s’arrête-t-elle juste avant la crise sanitaire qui fut un summum dans le genre…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA FABRIQUE DU CRÉTIN DIGITAL (MICHEL DESMURGET)

Le résumé du livre

Les écrans sont partout. Ordinateurs, télés, tablettes, smartphones et jeux vidéos ont envahi notre quotidien et celui de nos enfants. Ont-ils un intérêt ? Sont-ils bénéfiques ou plus ou moins dangereux ? Le cerveau des jeunes générations très assidues devant eux (1000 h/ an pour un enfant de maternelle, 1700 h/ an pour un élève de primaire et jusqu’à 2400 h/ an pour un lycéen) se serait-il modifié, serait-il plus réactif, plus apte aux traitements parallèles, plus compétent pour synthétiser d’importants flux d’informations et plus adapté au travail collaboratif ? Ou, au contraire, ces écrans sont-ils dangereux autant physiquement avec les risques d’obésité dus à l’immobilité et à la junk food, de repli sur soi-même (phénomène des « geeks »), de problèmes cardio-vasculaires, d’agressivité, de dépression, de déficit de langage ou de concentration et de baisse des résultats scolaires ? C’est sans doute la raison pour laquelle Steve Jobs, le mythique patron d’Apple et de très nombreux dirigeants de société du numérique ont toujours pris bien soin de maintenir leur progéniture à l’écart de l’influence délétère de ces écrans.

Ma critique

« La fabrique du crétin digital » est un essai très documenté en forme de réquisitoire et de cri d’alarme d’un docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. Pas un simple journaliste lecteur de prompteur, pas un toubib stipendié, mais un vrai scientifique spécialiste de la question, qui rend accessible quantité d’études qui vont toutes dans le même sens : les écrans mettent en danger la jeunesse. Il commence par démonter un à un les arguments fallacieux des fabricants qui, comme toujours, gardent pour eux les bénéfices en laissant les risques aux usagers. Particulièrement les jeunes qui voient leurs résultats scolaires chuter, leur attention saccagée, leur langage amputé. Si l’intelligence est la première victime, la santé est la seconde. Le sommeil est mis à mal, la sédentarité est dévastatrice, sans parler du surpoids, de la dépression et de toutes les autres atteintes physiques et psychiques. Cet ouvrage, qui se termine par une note positive et des conseils pour lutter contre ce fléau, mérite d’être lu par tous les parents et tous les enseignants qui souhaitent prendre conscience de ce danger insidieux.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

HILDEGARDE DE BINGEN (PIERRE DUMOULIN)

Le résumé du livre

Hildegarde de Bingen (1098 – 1179), abbesse bénédictine allemande, fut proclamée « Docteur de l’Eglise » le 07/10/2012 par Benoit XVI. Depuis les débuts du christianisme, c’est la quatrième femme honorée de ce titre de gloire. Cette mystique hors norme est connue pour ses traités théologiques, mais aussi pour ses œuvres musicales, ses enluminures, ses connaissances en phytothérapie et même pour ses recettes de cuisine. Auteure de livres de visions à caractère prophétique, elle sut synthétiser sa pensée en proposant une conception holistique très moderne de la personne humaine. « Le corps est l’atelier de l’âme où l’esprit vient faire ses gammes », disait-elle.

Ma critique

« Hildegarde de Bingen » est un essai théologique analysant la pensée de la sainte en se basant sur les textes de ces principaux ouvrages, le « Scivias », le « Livre des mérites de la vie » et le « Livres des œuvres divines », tous trois d’un abord un brin aride. Même si le livre débute par une courte biographie et s’achève par une chronologie succincte, le lecteur reste un peu sur sa faim de ce point de vue. Il aurait aimé plus de faits historiques, plus d’anecdotes sur un personnage assez extraordinaire, capable de tancer un pape, un empereur, de se faire conseiller par saint Bernard de Clairvaux en personne, de s’affranchir de la tutelle des moines et de prêcher la bonne parole un peu partout en rameutant des foules considérables. Elle fut aussi un exemple de féministe avant l’heure, mais dans le bon sens de l’acception, celui de l’énergie positive, de la collaboration d’égal à égale, non celui de la confrontation haineuse et stérile que nous déplorons aujourd’hui chez certaines. Au total, un livre intéressant, mais un peu trop « technique », voire « explicatif » à mon goût.

Ma note

3,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LE COMPLOT DE LA RESERVE FEDERALE (ANTHONY C. SUTTON)

Le résumé du livre

En 1910, six grands financiers (Aldrich, beau-père de J.D. Rockefeller, Paul Warburg, Davison pour la J.P .Morgan, Storey pour la Booker’sTrust, Vanderlip pour la National City Bank et Norton pour la First National Bank) se réunissent dans le plus grand secret sur l’île de Jekyll Island pour organiser une stratégie de mise en place d’un cartel de banques qui gérerait toute la finance américaine sous la forme d’une « Réserve Fédérale ». Et en 1913, le Congrès américain, sous l’impulsion de Wilson, remet tous les pouvoirs monétaires entre les mains de la Fed qui, en dépit de son nom, n’est pas fédérale mais privée et propriété exclusive de grands banquiers. Personne ne peut en surveiller les comptes. Aucun bilan n’est jamais publié. Elle a pourtant le monopole légal de toute la création monétaire américaine. En son temps, le président Jefferson avait bien senti le danger de cette main mise totale. « Je crois sincèrement que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour les libertés que n’importe quelle armée de métier », avait-il averti.

Ma critique

« Le complot de la réserve fédérale » est un essai historico-économique dans lequel le lecteur découvrira la longue évolution semée de krachs bancaires et de crises économiques dont on se demande s’ils ne furent pas organisés par ces mêmes banquiers pour parvenir à leurs fins. Le premier stade consista à passer d’une monnaie bien concrète d’or et d’argent à une monnaie papier reproductible à l’infini, ce qui se produisit au moment de la guerre de Sécession aux Etats-Unis et pendant la révolution française avec les « assignats ». Cette monnaie de singe produit automatiquement de l’inflation avec spoliation misère en prime. C’est en principe pour lutter contre cela que se créa cette Réserve fédérale tenue par des banquiers « au-dessus de tout soupçon ». D’abord pour une période définie puis « ad vitam aeternam ». Entre autre étrangeté, l’interêt des familles Roosevelt et Rockefeller pour un gouvernement totalitaire et oligarchique très semblable à ce que Karl Marx développait dans « Le Capital ». Toute individualité doit être noyée dans un collectif que dirige un groupe aristocratique élitaire qui conçoit et promulgue toute législation. C’est ce que développa Clinton Roosevelt dans son ouvrage « L’art de gouverner selon la loi naturelle » (1841) qui disparut fort opportunément des rayons de la bibliothèque du Congrès dans les années 50. Le but final des marxistes et des capitalistes étant de se débarrasser de la classe moyenne tout en préservant toujours l’oligarchie. À lire, si l’on veut comprendre quelque chose à notre réalité économique et aux enjeux géostratégiques actuels.

Ma note

4,5/5

ESSAISRELIGIEUX

L’ÉGLISE ECLIPSEE (GEORGES VINSON)

Le résumé du livre

Lors de son apparition à La Salette en 1846, Notre-Dame fit cette bizarre prédiction aux deux enfants qui l’écoutaient : « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’anti-Christ. L’Eglise sera éclipsée, le monde sera dans la consternation… » Tout commença à la mort de Pie XII avec l’arrivée de JeanXXIII et avec le Concile Vatican II… Divers évènements étranges se produisirent. Pourquoi le cardinal Siri, dernier prélat nommé par Pie XII faillit par deux fois être placé sur le trône de Saint-Pierre en lieu et place d’abord de Paul VI, puis de Jean-Paul II ? Il aurait subi des menaces de mort pour lui-même et pour ses proches pendant le Conclave. De même, la mort rapide de Jean-Paul Ier reste difficilement explicable pour ne pas dire suspecte. De plus, Jean XXIII et Paul VI étaient francs-maçons de haut grade et Jean-Paul II, au départ comédien, était connu pour ses idées modernistes. Le déclin de l’Eglise, s’il est devenu criant depuis le Concile, ne datait pas d’hier. On peut remonter au schisme de l’Eglise orientale, à la Renaissance, au protestantisme et à la révolution de 1789 avec la constitution civile du clergé et le culte robespierriste de l’Être Suprême qui devait se substituer à elle. Peu à peu, de théocentrique, la société devint anthropocentrique. Le bonheur ne devait plus être dans l’au-delà, mais sur terre, non pas après la mort, mais ici et maintenant. Pour ceux qui voulaient en finir avec le catholicisme, il ne restait plus qu’une dernière étape, s’emparer du Vatican…

Ma critique

« L’Eglise éclipsée » est un essai socio-religieux et théologique d’inspiration sédévacantiste écrit de façon anonyme (Georges Vinson n’a signé que la préface) et basé sur nombre de textes et de faits historiques. L’analyse s’arrête à la période Jean-Paul II. Les pontificats suivants, loin de redresser la barre, n’ont fait qu’aggraver la situation. Plutôt que de combattre de front l’Église, il valait beaucoup mieux la subvertir de l’intérieur, l’infiltrer à l’aide de séminaristes ou de jeunes prêtres acquis à la cause que l’on aiderait à franchir rapidement tous les échelons de la hiérarchie jusqu’à ce qu’ils deviennent cardinaux et donc électeurs d’un pape conforme à leurs idées. Même si le Christ a promis que les « portes de l’enfer » ne pourraient rien contre son Eglise, la lecture de cet ouvrage laisse une impression un brin amère d’autant plus dans la partie décrivant les positionnements des traditionalistes comme la Fraternité Saint-Pierre ou Saint-Pie X avec leurs reniements ou leurs louvoiements divers et variés. Intéressant néanmoins pour s’informer sur un sujet brûlant et crucial. Mériterait une mise à jour qui inclurait Benoît XVI et surtout François.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

BIG PHARMA (MIKKEL BORCH-JACOBSEN)

Le résumé du livre

Ce néologisme américain cache un complexe médico-industriel tout-puissant qui ne pense qu’à accroître son chiffre d’affaires souvent évalué en milliards de dollars avec pour conséquence de jouer toujours plus avec notre santé. La liste est longue des médicaments aux effets secondaires détestables voire mortels qui lui valurent d’innombrables condamnations. Quelques exemples : le Mer/29, anti-cholestérol, a fait 1500 victimes défigurées ou devenues à demi aveugles. La Thalidomide, somnifère et sédatif, a fait 4000 victimes de névrites périphériques, sans oublier les 10 000 bébés nés difformes et sans membres. Le Prozac, antidépresseur, a amené les gens à tuer avant de se suicider. Le Propulsid, contre le reflux gastrique, a occasionné des problèmes cardiaques chez 16 000 patients dont 300 décès. Le Prémarin, contre les troubles de la ménopause, a produit 15 000 cancers de l’endomètre. Le Rézulin, antidiabétique, a été responsable de 63 morts d’insuffisance hépatique. L’Aminorex, coupe-faim, a 600 morts à son palmarès. L’Isoméride, 300 000 victimes d’hypertension artérielle pulmonaire. Le célèbre Médiator, autre coupe-faim, est responsable de 2000 décès et de 100 000 valvulopathies. L’Avandia, antidiabétique, a occasionné 47 000 accidents cardiaques. Viagra et Cialis peuvent rendre aveugle et provoquer des accidents cardio-vasculaires. Etc. Un médicament, même bénéfique reste une substance potentiellement dangereuse. Mais cela semble le cadet des soucis de Big Pharma qui ne pense qu’à ses profits et fort peu à l’intérêt des patients.

Ma critique

« Big Pharma » est un essai en forme de réquisitoire fort bien documenté avec nombreuses notes, index des médicaments, des maladies, des facteurs de risques et glossaire bien utile. Il a nécessité la collaboration d’une douzaine de pointures du milieu médical, majoritairement américains, mais aussi français (2), britanniques (2) et allemand (1). Le lecteur apprendra beaucoup de cette enquête de lecture un brin aride. Par exemple sur la corruption à grande échelle qui pervertit tout le système depuis l’OMS, jusqu’aux médecins chouchoutés pour ne pas dire achetés, en passant par les agences du médicament, les politiques, les journalistes et même les associations de patients. Sur le bricolage des taux de « normalité » du diabète, du cholestérol et autres. Nos croyances sont souvent illusoires. La logique du profit a dévoyé la science. Il découvrira surtout comment les pandémies de H5N1 (2005), dite grippe aviaire, de H1N1 (2009), dite grippe porcine, ne furent que des répétitions de celle dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Même instrumentalisation de la peur, même narratif après un changement majeur de la définition d’une pandémie. Et même acteurs dont le célèbre Neil Ferguson, prophétisant déjà des millions de morts. Ouvrage de référence à conseiller à tous ceux qui veulent mieux comprendre ce qui se cache derrière les apparences. Il mériterait une réédition actualisée par une étude du Covid 19 et de sa si lucrative « vaccination ».

Ma note

4,5/5

ESSAISTEMOIGNAGE

AU-DELÀ DE L’AFFAIRE DE LA CHLOROQUINE (DIDIER RAOULT)

Le résumé du livre

Lorsque le professeur Didier Raoult tente de communiquer sur l’intérêt de soigner dès le début les malades du Covid avec de l’hydroxychloroquine et de l’azythromycine, toutes ses interventions sont aussitôt censurées sur FaceBook. Son équipe contacte le responsable, qui s’avère n’être autre qu’un journaliste du « Monde », pour obtenir des explications qui ne seront guère convaincantes. Puis Raoult commence à recevoir toutes sortes de menaces par téléphone et par SMS. Il porte plainte contre le principal auteur, le Professeur Raffi qui sera condamné à lui verser un chèque qu’il n’encaissera même pas. Ce collègue était pétri de conflits d’intérêts. Il avait touché la bagatelle de 600 000€ de Big Pharma. Puis c’est au tour du Conseil de l’Ordre des médecins de lui ordonner de faire silence complet sur son traitement. Mais, en tant qu’universitaire, sa parole est libre et garantie par la Constitution et par la Cour Européenne des droits de l’homme. Sur les plateaux de télévision et dans tous les médias, ses collègues stipendiés, assistés de journalistes tout juste capables de répéter la doxa officielle, se déchainent contre son traitement, le trainent dans la boue, l’insultent et l’invectivent. Et quand une étude bidon, menée par des étudiants sans diplômes et par une ancienne actrice porno, sort dans le « Lancet », c’est l’hallali. Le ministre se précipite pour interdire ce vieux médicament qui avait pourtant de bons résultats depuis 70 années…

Ma critique

Dans ce court témoignage (125 pages) bien documenté et parfaitement sourcé (nombreuses notes de bas de pages), le Professeur Raoult revient sur cette affaire de la Chloroquine qui relève rien de moins que du scandale. Il pointe du doigt les conflits d’intérêts pour ne pas dire la corruption des médecins de plateaux. Certains étaient si présents dans les petites lucarnes qu’on en était à se demander quand ils s’occupaient de leurs services. Il fallait absolument qu’il n’y ait pas de traitement, d’abord pour placer le coûteux Remdésivir inefficace et même dangereux (le pouvoir s’empressa d’en commander pour un milliard de doses), puis pour passer au « vaccin » qui, après quelques mois d’usage, s’avéra incapable d’empêcher de contracter la maladie ni de la transmettre, sans parler des effets indésirables. Preuve que toute cette gestion totalement orientée vers le profit maximal des laboratoires pharmaceutiques ne fut qu’un complet fiasco : tous les pays ayant utilisé la chloroquine comme l’Inde, les pays arabes, ceux du Maghreb et de l’Afrique noire (à l’exception de l’Afrique du Sud) ont obtenu de meilleurs résultats que ceux qui l’avaient interdite. Même chose pour tous les pays (comme la Suède) n’ayant ni masqué, ni confiné, ni instauré de couvre-feux. Ouvrage très facile à lire qui a le mérite de faire un point définitif sur cette affaire, même si Raoult, qui reste très mesuré dans ses propos et ne tombe jamais dans le « complotisme », démontre magistralement à qui a profité ce crime.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

APRÈS L’EMPIRE (EMMANUEL TODD)

Le résumé du livre

Les Etats-Unis, autrefois considérés comme une puissance tutélaire protectrice, seraient-ils en train de devenir prédateurs et même dangereux pour la paix et la stabilité mondiale ? Depuis des années, ils ont été impliqués dans des dizaines de conflits partout dans le monde et dont ils ne sont pas toujours sortis vainqueurs (Vietnam, Afghanistan…). Gendarmes du monde, ils placent certains pays comme la Corée du Nord, l’Irak ou l’Iran sur une liste d’états-voyous ne respectant pas leurs critères. À titre de dommages collatéraux, ils bombardent l’ambassade de Chine de Belgrade lors de la guerre du Kossovo. Ils multiplient les provocations envers la Russie en installant des bases militaires permanentes dans l’ex-Asie centrale soviétique. Ils fomentent toutes sortes de « révolutions » dites « de couleur ». Ils sont très forts lors d’interventions aériennes de bombardement contre des pays ne disposant pas de défenses sérieuses et guère convaincants quand il s’agit de se battre au sol. Ils en sont même à pratiquer la « stratégie du fou » qui les fait apparaître comme irresponsables pour mieux intimider d’éventuels ennemis. Même leurs plus fidèles alliés, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Japon, commencent à être inquiets…

Ma critique

« Après l’Empire » est un essai géostratégique sur la décomposition du système américain de domination mondiale. Publié en 2002, il commence à dater un peu, mais reste pertinent sur les causes de cette décadence. Première puissance militaire, économique et industrielle du monde en 1945, les Etats-Unis ont vu leur prépondérance s’effriter dans nombre de domaines. Ainsi à la sortie de la seconde guerre mondiale, le PNB américain représentait plus de la moitié du produit mondial, ce qui entrainait un effet de domination automatique. Aujourd’hui, alors que le monde pourrait se passer de l’Amérique, celle-ci s’aperçoit qu’elle ne peut plus se passer du monde qui doit lui fournir matières premières, produits manufacturés et même hydrocarbures. Entre 1990 et 2000, son déficit commercial est passé de 100 à 450 milliards de dollars ! Depuis, la situation s’est-elle améliorée ? Que nenni ! L’Amérique ne s’est plus attaquée qu’à de petits états comme l’Irak, la Libye ou la Syrie et sans la moindre réussite. La désindustrialisation du pays n’a fait que s’aggraver. Ses idéaux démocratiques se sont délités au profit d’une oligarchie ploutocratique. Et le grand reset que nous subissons maintenant est sans doute une conséquence de cet état de fait. Sera-t-il le dernier soubresaut d’un empire à l’agonie ou le rebond salvateur lui permettant de se maintenir encore pour mille ans ? Ouvrage très intéressant ne serait-ce que pour les fines analyses sur les liens entre économie, démocratie, alphabétisation des masses et régulation des naissances.

Ma note

4/5

ESSAIS

COVID-19, ENQUÊTE SUR UN VIRUS (PHILIPPE AIMAR)

Le résumé du livre

Le 15 décembre 2017, au Canada, les époux Sherman sont retrouvés assassinés par étranglement. Ils étaient les propriétaires du laboratoire Apotex, un des principaux fabricants de l’hydroxychloroquine. Le 8 octobre 2019, Agnès Buzyn, ministre de la santé, fait classer ce médicament, connu et utilisé dans le monde entier depuis 80 ans, comme « produit vénéneux ». Suit une très longue série de morts suspectes de médecins et de lanceurs d’alerte aux quatre coins du monde. (Les docteurs Mouzoko-Kibourg, Salama, Plummer, Li-Wenliang, Bing-Lin, Gita Rampee, Lebedova, Nepemnyah-Chaya, Choulepov, Vaughan, Kaganski, plus 13 médecins de l’hôpital de Wu-Han disparus sans laisser de trace…) Le 20 décembre 2020, la plus grande usine du monde qui fabriquait les composants de l’hydroxychloroquine explose sans raison à Taïwan. Et l’Event 201, curieuse répétition en petit comité d’une pandémie mondiale, a lieu en même temps que les jeux militaires de Wu-Han (18 au 27 octobre 2019) où de nombreux athlètes furent contaminés et ramenèrent le virus un peu partout…

Ma critique

« Covid-18, enquête sur un virus » représente un véritable travail d’investigation comportant toutes les sources en note ainsi que tous les principaux documents inclus dans le texte. Philippe Aimar ne s’est pas encombré de théories. Il n’a fait qu’accumuler des faits, rien que des faits indiscutables, travail que nos médias se gardent bien d’effectuer. La question cruciale de l’origine du virus occupe une grande place dans ce livre. La longue interview du responsable de la santé chinois laisse rêveur. Pour lui, le virus est d’origine parfaitement naturelle (chauve-souris et pangolin). Son pays n’est en aucune façon responsable de la pandémie. Il n’en est que victime. Il n’a fait qu’alerter en premier. Les autres thèses sont également présentées (virus échappé d’un laboratoire P4, virus bricolé pour le rendre plus dangereux, etc.), mais sans en favoriser aucune. Au lecteur de se faire une idée. Il découvrira énormément de faits troublants, peu connus du grand public, comme cette décision datant de 2018 d’instaurer un pass sanitaire de vaccination au niveau de l’Europe, ou comme la subvention européenne accordée en 2012 à la BD « Infected », laquelle relate en gros ce qui va se passer sept ans plus tard, sans parler d’un sondage européen de grande ampleur sur les vaccins ni du fameux rapport de la fondation Rockefeller de 2010. Ouvrage passionnant qui ne donne jamais dans le complotisme, mais laisse chacun tirer les conclusions qu’il veut de cette accumulation de faits bizarres.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’AFFAIRE EPSTEIN (DYLAN HOWARD)

Le résumé du livre

Le 23 juillet 2019, Jeffrey Epstein, milliardaire sulfureux, confident de Bill Clinton, ami de célébrités, de chefs d’Etats et même du Prince Andrew, est retrouvé mort dans sa cellule, pendu par le cou à l’aide d’un drap de lit. Meurtre ? Suicide ? Nul ne le sait. Il était officiellement accusé d’avoir organisé le plus vaste réseau de prostitution de mineures de l’Histoire. Issu d’un milieu modeste de Brooklyn, il commença comme prof de maths vite renvoyé d’un collège huppé (Dalton). Grâce à ses relations, il se recycla dans le milieu bancaire (chez Bear Stearns) d’abord comme assistant trader, avant de monter les échelons et de réaliser quelques beaux coups qui lui permirent d’empocher ses premiers millions de dollars. Il monta des pyramides de Ponzi style Madoff et travailla avec la CIA ainsi qu’avec Adnan Khashoggi, trafiquant d’armes et de drogue, avant de se rapprocher de Robert Maxwell, père de sa bonne amie Ghislaine, magnat de la presse et espion qui lui fit intégrer les rangs du Mossad. À sa mort, sa fortune était estimée à plus de 500 millions de dollars. Il possédait de nombreuses propriétés, à Palm Beach, New-York, Paris, et même un immense ranch dans l’Ouest. Il disposait d’un Boing 727 aménagé, appelé le « Lolita Express » qui lui permettait d’amener ses puissants amis et de très jeunes filles sur son île des plaisirs des Caraïbes, « Little Saint-James ». Tous les ébats étaient filmés en permanence par des caméras cachées. Les enquêteurs retrouvèrent des milliers de photos et de vidéos dans son palace new-yorkais.

Ma critique

« L’affaire Epstein » est une enquête de longue haleine menée par trois journalistes américains qui se lit ou plutôt se dévore comme un bon roman policier. Que ne découvre-t-on pas au cours de cette lecture ? Comment ce sinistre individu attirait chez lui de pauvres gamines en leur promettant de l’argent en échange de massages qui se transformaient bien vite en autre chose de nettement plus lubrique. Comment il a piégé pendant plus de vingt ans pour le compte des services secrets américains et israéliens, des milliers d’hommes politiques, de présidents, d’hommes d’affaires, de journalistes, de stars du show-biz, de célébrités de la jet-set avec son réseau de prostitution très particulier. Et comment un homme aussi respectable que Bill Gates a pu reprendre place dans le « Lolita Express » à quatre reprises et cela bien après qu’Epstein soit sorti de prison une première fois. Bien entendu, le lecteur ne peut que ressentir dégoût et écœurement devant tant de turpitudes accumulées. Tous ces gens si hauts placés, toujours prêts à faire la morale au bon peuple, ne seraient-ils donc que des vicieux et des pervers sans vergogne tant qu’ils sont assurés de l’impunité. Combien étaient tenus et le sont encore ? Combien ont craché au bassinet ? On ne le sait toujours pas. Idem pour les implications avec la France, via un certain Brunet, louche imprésario de top models, et via Ghislaine Maxwell, principale pourvoyeuse du monstre, qui ne parlera sans doute pas à son procès. Passionnant, mais un peu frustrant, la liste des « clients » du fameux « carnet noir » n’étant que très partiellement révélée.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

AGENT ORANGE, APOCALYPSE VIETNAM (ANDRÉ BOUNY)

Le résumé du livre

La guerre du Vietnam fut un conflit interminable qui dura trente ans. Tout d’abord avec la France qui envoya 150 000 hommes et quitta le terrain après la défaite de Dien-Bien-Phu puis avec les Etats-Unis qui déployèrent un million de combattants et ne lésinèrent sur aucun moyen, même les plus barbares, avant d’abandonner en 1975. Ainsi larguèrent-ils sur le pays la bagatelle de 7 millions de tonnes de bombes de toutes sortes (dont le napalm, le phosphore blanc et les obus à fragmentation) soit trois fois plus que tout ce qui fut déversé sur l’Europe et l’Asie au cours de la seconde guerre mondiale. L’arme la plus terrible fut l’Agent orange, un défoliant à base de dioxine, fabriqué par Dow Chemicals, Monsanto et quelques autres, qui transforma des millions d’hectares de jungle en désert pour pouvoir plus aisément débusquer les soldats Viet-Congs. Au total, cent millions de litres de ce poison furent pulvérisés sur le pays, polluant les terres, les rizières, les cours d’eau et les nappes phréatiques pour des années. Un biocide dantesque sans oublier un coût humain monstrueux. 4,8 millions de Vietnamiens et des dizaines de milliers de GI’s y furent exposés et développèrent toutes sortes de cancers et autres maladies graves. Les femmes se mirent à accoucher de bébés mort-nés, difformes, hydrocéphales, aveugles, sans bras, sans jambes, etc. Et cela continue encore et encore, sans doute tant que tout le pays ne sera pas dépollué !

Ma critique

La lecture de cet essai ne peut laisser personne indifférent. C’est un véritable coup de poing au plexus solaire ! Comment un pays libre, démocratique, toujours dans le camp du bien et du juste, a-t-il pu se livrer à pareilles monstruosités ? Comment a-t-il pu bafouer tous les traités internationaux sur la guerre et ne jamais reconnaître ses torts, même du bout des lèvres ? Tous les recours auprès des juridictions américaines pour obtenir réparation des préjudices subis ont été rejetés. Les 70 000 vétérans atteints dans leur chair ne reçurent en compensation que des indemnisations dérisoires (de 250 à 13 000 dollars). Pire, cette horrible méthode de défoliation ne fut pas unique. Des millions de palmiers dattiers subirent le même sort pendant la guerre d’Irak tout comme des milliers d’hectares de jungle en Colombie. L’ouvrage est illustré par de très nombreuses photos dont la vision est à déconseiller aux âmes sensibles. Le lecteur ressort de cette lecture d’autant plus révolté et écœuré qu’il sait que ce véritable crime contre le génome humain signé JFK n’est pas près d’être sanctionné…

Ma note

4,5/5

ESSAISEXPLORATIONSvoyages

LES INDIENS D’AMERIQUE DU NORD (GEORGES CATLIN)

Le résumé du livre

De 1832 à 1839, Georges Catlin sillonna les grands espaces de l’ouest américain, en remontant le Missouri et en allant jusqu’aux Rocheuses, à la recherche des tribus indiennes les moins touchées par la « civilisation » qui se ruait déjà vers eux. À une trentaine d’années de distance, il partit sur les traces des grands explorateurs Lewis et Clarck et, comme Audubon, il fut aussi un peintre de paysages et de portraits de chefs Peaux Rouges. Ses tableaux, rassemblés dans un musée, figurent parmi les rares documents permettant de se faire une idée de la vie des tribus indiennes juste avant l’invasion yankee et la fin de cette civilisation singulière. En effet les Indiens d’Amérique passèrent d’une population de 16 millions d’habitants à seulement 2 en fort peu de temps, victimes du whisky, de la variole et de la guerre. D’abord repoussés au-delà du Mississippi, puis de plus en plus loin vers l’ouest, sur des territoires de plus en plus déserts, tous firent néanmoins un excellent accueil à Catlin.

Ma critique

« Les Indiens d’Amérique du Nord » est un essai anthropologique d’une lecture un peu laborieuse. En effet, cet ouvrage illustré de nombreuses reproductions de tableaux de l’auteur et composé de 58 lettres suivies d’un appendice consacré à un plaidoyer en faveur des Indiens et d’un réquisitoire enflammé à l’encontre des Visages Pâles, ne suit ni un ordre chronologique vu que ce n’est en aucun cas un récit de voyage classique, ni une forme thématique. Le résultat donne une accumulation de redites comme la chasse aux bisons qui est décrite à de multiples reprises. Sans parler des longues descriptions de paysages. Paradoxalement, le lecteur en apprendra moins sur les us et coutumes de ces populations disparues que dans les ouvrages de la collection « Terre Humaine » par exemple. Il découvrira cependant que la viande de chien, les queues de castor et les langues de bisons figurent parmi les plats les plus recherchés de leur gastronomie, que l’Indien est superstitieux et qu’il a un grand sens de l’honneur. Il place autour de sa taille et un peu partout sur ses vêtements les scalps pris sur ses ennemis tués au combat. Plus il peut en exhiber, plus il sera considéré comme un guerrier respecté. Il garde en permanence une bourse à médecine qui contient des gris-gris censés le protéger. Il pratique la polygamie, seule organisation permettant de compenser les pertes en hommes des perpétuelles guerres entre tribus. On passera sur les supplices d’initiation très bien décrits pour ne pas choquer les âmes sensibles. Il ressort de ce témoignage une impression mitigée. Bien sûr, ces pauvres gens furent broyés impitoyablement, comme par un rouleau compresseur. Mais ils eurent une certaine part dans leur destinée. Leur chasse au bison était avec aussi peu respectueuse du maintien de l’espèce que celle des chasseurs yankee (Buffalo Bill). Ils contribuèrent pour une part à la disparition de l’animal qui était garant de leur survie. Ils ne surent pas se fédérer, étant perpétuellement en guerre les uns contre les autres. Très peu parvinrent à passer du statut de chasseur-cueilleur à celui de cultivateur. Ils furent aussi d’une grande naïveté dans les négociations des traités de paix, véritables marchés de dupes. Une tragédie et un génocide dont les Américains resteront éternellement responsables.

Ma note

3/5

ESSAIS

MEURTRE PAR INJECTION (EUSTACE MULLINS)

Le résumé du livre

Dès 1600 avant J.C., plus de 900 médicaments étaient déjà à la disposition des médecins y compris l’opium. Aujourd’hui, la médecine allopathique est devenue dominante. Elle cherche à discréditer, à déconsidérer, voire à annihiler sa concurrente, la médecine homéopathique à laquelle encore beaucoup de gens dont la reine Elizabeth II continuent à avoir recours. Pourtant, en 1847, aux Etats-Unis, le nombre des homéopathes représentait encore le double de celui des allopathes. Mais en 1892, John D. Rockefeller reçut de Frédérick T. Gates un plan lui permettant de se rendre maître de tout l’ensemble du système américain d’éducation médicale. Sous sa houlette, le nombre d’écoles de médecines passa de 650 à 50 et celui des diplômés fut ramené de 7500 à 2500. Rockefeller avait commencé en vendant des potions, à base de pétrole, censées soigner n’importe quoi mais, en réalité, plus nocives qu’efficaces. À la fin de la première guerre mondiale, les productions de produits chlorés à but militaire (ypérite) furent reconverties en insecticides et pesticides pour l’agriculture et en médicaments pour humains et animaux. Les multinationales de la chimie et de la pharmacie engrangent des profits phénoménaux avec des chiffres d’affaires de plusieurs milliards de dollars. Leurs médicaments sont malheureusement trop souvent surévalués, inefficaces et potentiellement dangereux. En septembre 1980, la FDA fit ainsi retirer du marché plus de 3000 médicaments à l’efficacité douteuse et à la dangerosité certaine. La liste de ces derniers est interminable, celle des scandales sanitaires aussi. (Thalidomide, Aspartame, etc.) Chaque année, 30 000 Américains meurent des effets indésirables des médicaments et des vaccins.

Ma critique

« Meurtre par injection » est un essai sur l’état de tout le système médical américain. Le titre est assez mal choisi. En effet, le problème des vaccins n’est abordé que dans un seul chapitre assez court d’ailleurs. L’auteur prend le problème dans son ensemble en commençant par la partie historique qui montre comment on en est arrivé là. Depuis la création de pseudos instances de contrôle et de régulation comme l’AMA (American Medical Association) dirigée jusqu’en 1949 par deux charlatans, Simmons et Fishbein, jusqu’à la main mise absolue du trio Rockefeller-Rothschild-Gates sur l’ensemble de la filière, OMS incluse. Une guerre sans merci fut livrée contre les médecines douces comme l’homéopathie, la phytothérapie, la chiropractie et autres qu’on accusa de tous les maux pour mieux promouvoir la filière chimique d’un rapport bien plus intéressant. Ainsi apprend-on que les huiles essentielles furent interdites, saisies et détruites comme « substances dangereuses » alors que personne n’était mort ou n’avait été malade suite à leur prise. Que l’on a expérimenté pendant des années des vaccins sur des prisonniers dans les pénitenciers américains sans leur consentement et avec les conséquences tragiques que l’on imagine. Que dans les années 60, Dulles commanda à la société Sandoz basée en Suisse rien moins que 10 kg de LSD soit cent millions de doses qui servirent aux expériences menées dans les universités de la côte ouest (Timothy Leary) sous la houlette de la CIA, laquelle reprit et mena à leur terme toutes sortes d’expérimentations de manipulations mentales et autres lavages de cerveau initiés par les médecins nazis (MK Ultra, MK Delta, etc.) Au total, un réquisitoire implacable et ahurissant qui fait froid dans le dos. À réserver aux courageux qui voudraient en savoir un peu plus sur le sujet.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LE VIOL DES FOULES PAR LA PROPAGANDE POLITIQUE (SERGE TCHAKHOTINE)

Le résumé du livre

Qu’est-ce vraiment que la propagande politique ? Comment manipule-t-on l’opinion publique ? Comment certains parviennent à fabriquer le consentement des masses ? La valeur de la propagande de la peur est surtout réelle paradoxalement là où il n’y a pas vraiment de menace extérieure. Tout est donc dans le narratif, dans la façon de présenter les informations. Et le plus inquiétant, c’est que moins de 10% des hommes est capable de résister à cette technique de propagande affective se basant sur les lois des réflexes conditionnés (Pavlov), alors que les 90% restant succombent au viol psychique. Hitler et Mussolini sont ainsi parvenus à leurs fins. Les peuples allemands et italiens les ont suivis passivement ou avec enthousiasme. On sait où cela les a menés. L’ennui, c’est qu’après la guerre, les mêmes causes engendrant les mêmes effets, d’autres ont suivi leurs traces en appliquant de semblables méthodes de manipulation de masse et même en les perfectionnant (Expérience MK Ultra, opération « Paperclip »). En effet, il est naturel pour le peuple de se soumettre à l’autorité, de se conformer à la majorité et de pratiquer la brutalité envers ceux qui sont plus bas que lui. (Boucs émissaires). Les techniques de base reposent sur des appels aux émotions, aux instincts les plus bas, comme le meurtre, la vengeance et la discrimination.

Ma critique

« Le viol des foules par la propagande politique » est un essai de sociologie politique paru en 1952 qui fut d’abord censuré en France en 1939, puis confisqué et détruit en Allemagne en 1940. Que révèle-t-il de si dangereux pour avoir subi pareil sort ? Rien que nous ne sachions aujourd’hui, tant la propagande s’est améliorée, affinée et est devenue omniprésente au point d’envahir et de diriger nos vies. Serge Tchakhotine, qui s’est surtout attaché à étudier les propagandes fascistes et nazies, reste très discret voire favorable aux équivalents communistes russes, chinois et autres. Il faut dire qu’il se présente comme socialiste et qu’il fit partie du « Front d’Airain », structure politique qui tenta avec un certain succès de contrer le nazisme en l’attaquant sur les symboles : triples flèches pour contrer les croix gammées, énormes manifestations, parades avec flambeaux, musiques de percussion, uniformes, et rouge des drapeaux et oriflammes, couleur la plus appropriée pour exciter l’agressivité. Mais la passivité des caciques socialistes de l’époque, le jusqu’au-boutisme des bolcheviques ainsi que le double jeu de Von Papen finirent par faire basculer le peuple du côté d’Hitler, mais il s’en fallut de très peu. Cette séquence historique méconnue est la partie la plus intéressante de l’ouvrage. Les développements purement psychologiques et sociologiques sont plus fastidieux à lire. Quant aux conclusions sur la nécessité d’un gouvernement mondial instaurant sur toute la planète une paix éternelle et un bonheur universel dans un socialisme triomphant, les évènements récents viennent de démontrer leur manque de réalisme, voire leur naïveté.

Ma note

3/5

ESSAIS

LE MOMENT EST VENU DE DIRE CE QUE J’AI VU (PHILIPPE DE VILLIERS)

Le résumé du livre

Philippe de Villiers est entré en politique par effraction et il en est ressorti avec un énorme dégoût. Aujourd’hui, on peut même dire qu’il la déteste pour tout le mal que ses représentants ont fait à notre pauvre pays. Il a côtoyé tous les puissants. Tout d’abord Chirac, chaleureux mais sans la moindre conviction, qui pouvait se droitiser la semaine à Paris et se gauchiser le week-end en Corrèze. Puis Giscard qui voyait la France comme une puissance moyenne, voire de second rang, qu’il fallait dissoudre au plus vite dans une Europe fédérale. Pour lui, la France était trop petite (1% de la population mondiale) pour pouvoir résoudre seule ses problèmes. Puis Mitterand qui l’estimait vu que lui-même venait de la droite et savait naviguer vers la gauche quand cela pouvait lui servir. Il a bien connu également Pasqua qui fut un temps son allié, Philippe Séguin et Jimmy Goldsmith qui lui fit la courte échelle pour décrocher son mandat européen ce qui lui permit de découvrir que c’était l’argent qu’on déversait sur les sondeurs qui permettait de l’emporter. Et l’on peut poursuivre la liste avec Hassan II qui aimait sincèrement notre pays, l’affreux Boudarel, le tortionnaire communiste des camps de la mort Viet-Minh, l’immense Soljenitsyne qui vint inaugurer un monument dédié au souvenir des martyrs de la Vendée et même Poutine qui lui acheta le concept du Puy du Fou pour l’adapter à son pays.

Ma critique

Ce livre est à la fois un récit de souvenirs, un témoignage et un manifeste sur la droite où l’on arrive jamais. Le réquisitoire est des plus sévères sur la politique menée depuis un demi siècle. Selon lui, la France est devenue un champ de ruine. L’agriculture est complètement sinistrée. Il y avait 10 millions d’actifs agricoles après la guerre, il en reste à peine 900 000 aujourd’hui avec un suicide par jour. Les centres-villes se désertifient de plus en plus au profit des grandes surfaces de leur périphérie. La haine de soi est devenue omniprésente. Le dénigrement de la France est constant. Le migrant a remplacé le prolétaire abandonné à la mondialisation sauvage. Notre industrie a été démantelée au profit de pays étrangers où les salaires sont moins élevés que chez nous (Plus d’un million d’emplois perdus). Le livre étant paru en 2015, l’auteur ne parle pas de la triste suite des évènements qui n’ont fait qu’empirer jusqu’à nous amener au bord du gouffre. Ouvrage intéressant ne serait-ce que pour se rendre compte de l’importance et des raisons du désastre.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LE TRAITRE ET LE NEANT (GERARD DAVET & FABRICE LHOMME)

Le résumé du livre

Après un double échec au concours d’entrée à Normale Sup, le jeune Emmanuel Macron réussit celui de l’ENA. Déjà, il commence à s’y constituer un réseau. Puis très vite le voilà à l’Inspection générale des finances et bientôt secrétaire à la commission pour la libération de la croissance économique française présidée par Jacques Attali, l’homme qui murmure à l’oreille de tous les présidents depuis Mitterrand, le faiseur de roi, l’éminence grise de la république qui le présente à Hollande juste avant que celui-ci ne devienne président. Il en fera un secrétaire général de la présidence, puis son ministre de l’économie et des finances. Il s’apercevra trop tard que Macron joue double jeu, le ringardise, le pousse vers la sortie et qu’il monte son propre mouvement « En Marche ». Finalement, en mai 2017, Macron réussit « le hold-up politique du siècle ». Jamais élu, sans véritable parti, mais avec l’énorme soutien des médias et de quelques milliardaires, il parvient à s’emparer du fauteuil de celui qu’il a trahi.

Ma critique

« Le traitre et le néant », nouvel opus du duo d’enquêteurs du « Monde », se présente comme un très long article de journal plus attaché à décrire la personnalité ambivalente de l’actuel chef de l’État que de vraiment pousser loin l’investigation. Les deux auteurs ont essuyé une longue suite de refus de participation à cet ouvrage. La liste de ceux-ci tient d’ailleurs sur plusieurs pages en fin de volume. Ni l’intéressé, ni sa femme, ni ses principaux ministres n’ont accepté de les rencontrer. Ils ont donc dû se contenter des échos de seconds couteaux et autres personnages du cercle dont une bonne majorité reste d’une discrétion de violette et d’une prudence pas trop étonnante quand on sait combien Macron est craint. Ces témoignages distillés un à un, sans véritable souci de chronologie ni de cohérence, nous brossent un portrait psychologique assez précis du personnage : prétentieux, arrogant, intrigant, populiste mais libéral, fluctuant, opportuniste, cynique, pragmatique, sans convictions, mais supérieurement intelligent et disposant d’un charme indéniable. Ces potins de cour, ce « verbatim », ne nous apprennent finalement pas grand-chose sur le fond. On aurait aimé en savoir plus sur les financements de sa campagne, sur ces milliardaires qui, ayant payé l’orchestre, ont pu choisir les morceaux joués. La manière dont sont traités la plupart des sujets (vente à la découpe du pays avec Alstom, Alcatel, Technip, Lafarge, Safran Identity, les chantiers de l’Atlantique et l’aéroport de Toulouse-Blagnac, CSG, retraites, révolte des Gilets Jaunes, crise sanitaire) est tout à fait décevante. Les auteurs s’en tiennent au narratif officiel dont tout le monde découvre peu à peu combien il était mensonger. Les rares mesures utiles sont toutes à mettre au crédit du président, les erreurs à la charge de ses subordonnées. Au bout du compte, le lecteur finit par avoir l’impression que nos deux pseudo-enquêteurs cherchent à innocenter un personnage qui n’aime ni la France ni les Français tout en lui concédant une personnalité assez détestable, mais sans vraiment désapprouver son exercice solitaire du pouvoir pour ne pas dire plus.

Ma note

2,5/5

ESSAIS

LE MONDE SELON MONSANTO (MARIE-MONIQUE ROBIN)

Le résumé du livre

Multinationale américaine de la chimie, des semences et des manipulations génétiques, Monsanto a été responsable de la production à grande échelle et de la mise sur le marché de quelques-uns des plus dangereux produits de l’époque moderne : le DTT, aujourd’hui interdit, les PCB (bisphénol polychloré, communément appelé « pyralène » chez nous), liquides réfrigérants et lubrifiants dont la nocivité reste dévastatrice pour la santé humaine, la dioxine dont quelques grammes suffisent pour empoisonner une ville entière, l’agent orange utilisé massivement au Viet-Nam par l’armée américaine comme défoliant, les hormones de croissance laitières et bovines poussant les animaux à dépasser leurs capacités naturelles, le désherbant Round-Up, présenté fallacieusement comme biodégradable et favorable à l’environnement et pour finir, « last but not least », les fameuses semences OGM de soja, maïs, riz ou coton aussi catastrophiques pour la biodiversité que pour la santé humaine…

Ma critique

« Le monde selon Monsanto » se présente comme une enquête aussi fouillée que magistrale sur une société si obsédée par l’appât du gain qu’elle en oublie tout principe moral et toute valeur pour imposer son emprise sur quasiment l’ensemble de la planète, amenant dans son sillage la misère et le désespoir des petits paysans, des dégâts quasi irréversibles sur l’environnement et une dégradation de la santé humaine. L’auteure, également co-réalisatrice du documentaire éponyme, a dû sillonner la planète pour mener à bien son enquête. Celle-ci la mena des plaines du Middle-West américain aux grands espaces canadiens pour le soja, puis dans toute l’Amérique du Sud pour le maïs et finalement en Inde pour le riz et le coton. Au fil des pages et des découvertes, le lecteur se retrouve de plus en plus horrifié devant le cynisme et les malversations innombrables de cette multinationale qui se permet de breveter le vivant, d’interdire aux agriculteurs de resemer les graines qu’ils ont récoltées, d’intenter des procès aux récalcitrants entre autres manières de voyous en col blanc. Ce géant apprenti sorcier sans foi ni loi qui se retrouve ainsi en position de quasi-monopole mondial, s’offre des profits pharamineux au détriment de la vie biologique, de la santé et même de l’existence des hommes. Le livre refermé, on ne peut que se poser la question : « Quand et comment arrêtera-t-on cette multinationale qui ne nous veut aucun bien ? »

Ma note

4/5

ESSAIS

SARKOZY, ISRAËL ET LES JUIFS (PAUL-ERIC BLANRUE)

Le résumé du livre

Contrairement à tous ses prédécesseurs (de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et dans une moindre mesure Chirac) qui gardèrent une attitude prudente et mesurée vis-à-vis d’Israël, Nicolas Sarkozy se montra plus qu’amical et même aligné sur les positions de l’état hébreu, ne trouvant par exemple rien à redire aux opérations militaires de Tsahal dans la bande Gaza. Pour la première fois ; il participa en personne au célèbre dîner du CRIF alors que tous les autres présidents avant lui se contentaient d’y envoyer leur premier ministre. « Dois-je rappeler l’attachement viscéral de tout Juif de France à Israël, comme une seconde mère-patrie ? » écrivait-il en 2004. Il fut également l’homme des réseaux américains : AJC (American Jewish Committee, 125 000 membres, 33 bureaux aux Etats-Unis, 8 dans le monde dont 6 en Europe, à Paris, Berlin, Bruxelles, Genève, Rome et Varsovie.) En retour, Sarkozy se retrouva proclamé « Lumière des Nations » pour son amitié dévouée envers les Etats-Unis, Israël et le peuple juif. Il reçut également « The Humanitarian Award » de la fondation Elie Wiesel.

Ma critique

Cet ouvrage est un essai bien documenté (une importante quantité de notes de bas de page en atteste) sur les positions tout à fait nouvelles introduites par Sarkozy dans les affaires étrangères de la France. Il présente également un grand nombre de personnages impliqués dans ces rapports en les citant longuement, les plus connus étant Bernard Henry Lévy, Alexandre Adler, Finkelkraut, Goldnadel et Glucksmann. Il répertorie et analyse nombre d’officines travaillant à améliorer les relations entre la France et Israël. De longs développements sont d’ailleurs consacrés au CRIF. Le lecteur trouvera également un chapitre portant sur la répression judiciaire subie par les opposants. Se pose bien sûr la question : l’antisémitisme est-il égal ou différent de l’anti-sionisme ? L’ensemble, bien que daté et plus trop d’actualité aujourd’hui, peut néanmoins demeurer intéressant ne serait-ce que du point de vue de l’histoire contemporaine et aussi pour comprendre l’évolution de la politique française et la logique du comportement de ce président d’un genre nouveau qui aimait qu’on l’appelle « l’Américain » et qui aurait également pu apprécier qu’on y ajoute « l’Israélien ».

Ma note

4/5

ESSAIS

LA FACE CACHÉE DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES (MAXIME VIVAS)

Le résumé du livre

Reporters sans frontières déclare vouloir défendre le droit d’expression des journalistes partout dans le monde et sous quelque régime que ce soit. Les gens imaginent que cela entraine nécessairement pour eux-mêmes une information objective et honnête. Il n’en est rien. Reporters sans frontières ne fait que promouvoir la liberté du bourrage de crânes pratiqué par des journalistes qui ne méritent plus d’autres noms que ceux de commissaires politiques ou de perroquets du pouvoir en place et de la pensée unique globalisée et upérisée. Celle-ci triomphe par une pléthore de titres et d’émissions répétant à l’unisson et à l’infini le même credo. Et Reporters sans frontières ne lève jamais le petit doigt pour soutenir les rares publications dissidentes menacées par l’oligarchie. Il s’insurge sur les exactions commises dans les pays du tiers monde, mais jamais contre celles commises par les Etats-Unis. En Irak, des journalistes sont flingués par des GI, fort peu de réaction. À Guantanamo, un journaliste se retrouve incarcéré et torturé pendant plus de quatre ans dans l’indifférence de RSF. Au Vénézuéla, un putsch raté est enclenché contre Chavez. RSF se range aux côtés des mutins soutenus par les Etats-Unis. L’organisation dénonce Cuba, mais jamais les USA…

Ma critique

Cet ouvrage est un essai analysant une ONG qui semble avoir pas mal à se reprocher. Très vite l’analyse tourne au réquisitoire en bonne et due forme. Le lecteur apprendra un certain nombre de choses intéressantes. Par exemple que les mécènes de RSF sont la CIA, la NED, l’USAID, l’Open Society de Soros et divers autres oligarques. Celui qui paie l’orchestre choisit la musique dit-on. La mansuétude vis-à-vis des Américains n’est donc pas étonnante. Une très petite partie de ces fonds va aux journalistes en détresse, l’immense majorité passe dans des frais de fonctionnement somptuaires. Robert Ménard, qui depuis s’est reconverti en politicien local, fut d’abord assureur, manœuvre, apiculteur, avant d’atterrir à Radio-France-Hérault. Avec Rony Brauman de Médecins sans frontières et Claude Guillebaud, il fond a cette officine à indignations variables « pour promouvoir des formes de journalisme alternatif. » Nous aurions préféré autre chose bien sûr. Avec cet ouvrage d’une lecture un peu laborieuse, le voilà rhabillé pour l’hiver et nous déçus une fois de plus de découvrir cette face cachée si peu reluisante. Encore une, après l’ARC de Crozemarie et tant d’autres…

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

THOMAS SANKARA, L’ESPOIR ASSASSINE (VALERE D. SOME)

Le résumé du livre

Thomas Sankara (1949 – 1987), militaire anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste ne fut chef de l’Etat de la Haute-Volta, rebaptisée « Burkina-Faso », que quatre années, de 1983 à 1987. Brillant officier, il prit le pouvoir à la faveur d’un putsch qu’il organisa en compagnie de Compaoré, Lingani et Zongo. À marche forcée, il tenta de mener diverses réformes pour son pays : lutte contre la corruption, contre la pauvreté, alphabétisation, émancipation des femmes et de l’ancien colonisateur, rejet de la dette et refus de l’aide du FMI. Il fut renversé par un autre coup d’état fomenté par Blaise Compaoré, son ami de toujours, et assassiné par un commando militaire, le 15 octobre 1987. Personnage gênant pour l’oligarchie mondialiste, il fut considéré comme le Che Guevara africain. Il est aussi surnommé « le président des enfants » ou « le président des pauvres ». Il a même été proclamé « modèle de la jeunesse africaine » lors de forums sociaux à Bamako et à Nairobi. Quasiment un nouveau Gandhi ou un autre Martin Luther King…

Ma critique

Cet ouvrage écrit par un de ses proches, ancien ministre de l’enseignement et de la recherche de son gouvernement, est à la fois un témoignage et un essai politique. C’est d’ailleurs ce second aspect du livre qui est de loin le moins intéressant voire le plus rébarbatif. Autant le récit de la fin tragique d’un personnage politique sans doute assez idéalisé peut être émouvant, autant les longs développements idéologiques avec analyse des options des différents groupes et groupuscules de la scène burkinabé ne sont que d’un intérêt moyen pour ne pas dire qu’ils ont vite fait de lasser le lecteur. Une fois de plus, la Révolution aura fini par dévorer ses propres enfants. L’Afrique n’aura pas dérogé à cette triste règle. Cet assassinat fit régresser le pays. Compaoré poursuivit de sa vindicte de nombreux sankaristes dont Somé qui tâta par deux fois de la prison. Il alla même jusqu’à liquider les deux derniers comparses, Lingani et Zongo. De sorte que des esprits taquins ou désespérés taguèrent « 4 – 1 = 0 » pour bien illustrer qu’avec l’élimination de Sankara, c’était l’espoir qui disparaissait. Le lecteur découvrira que le leader burkinabé s’était auparavant mis à dos Khadafi à cause du Tchad ainsi que Mitterand, Eyadéma et Houphouët-Boigny. De là à imaginer autre chose que l’ambition personnelle d’un Compaoré, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas faute de preuves.

Ma note

3/5

ESSAIS

LE COMPLOT MONDIALISTE (PHILIPPE PLONCARD D’ASSAC)

Le résumé du livre

D’après l’auteur, la France n’est pas née en 1789 comme le prétend Robert Badinter, mais en 436 avec le baptème de Clovis et la promesse de Tolbiac qui se perpétuera au fil des siècles avec les sacres des rois de France à Reims et sera confirmée par la consécration de la France au Sacré-Cœur par Louis XIII en 1682. Tant que la monarchie est restée fidèles à ses principes, la France s’est développée jusqu’à devenir la première puissance mondiale sous Louis XIV. Mais avec la révolution de 1789, on entre dans une ère nouvelle. Le but des révolutionnaires est déjà d’instaurer la « république universelle », autant dire le mondialisme. Et quand les Jacobins crient que la patrie est en danger, il faut comprendre que c’est la révolution qui l’est. Ils commencent déjà à changer le sens des mots. La patrie n’est plus la terre de nos pères et de nos aïeux, mais une simple notion d’universalité cosmopolite. La république universelle n’est qu’une construction idéologique. Pour y parvenir, il faut du passé faire table rase. La nation idéologique s’oppose à la nation charnelle et tend à la détruire.

Ma critique

« Le complot mondialiste » est un essai géopolitique bien étayé et bien argumenté. Après une intéressante analyse historique démontrant que ce que nous vivons est la conséquence logique d’un projet remontant fort loin dans le passé, l’auteur passe aux récents développements de ce plan : les guerres en Irak, en Afghanistan, les attentats du 11 septembre, les affaires de l’Ossétie du Sud et de la Georgie, les attentats de New-York, Madrid et Londres (tous perpétrés un 11 du mois, bizarre n’est-il pas ?) qui pourraient n’être que des opérations sous faux drapeau. Publié en 2010, cet ouvrage ne traite pas de tous les conflits (Libye, Syrie) et crises ultérieures (Covid) bien entendu. En montrant que les interventions de Poutine ont stoppé la progression des mondialistes, l’auteur se montre assez optimiste pour l’avenir. Ce qui s’est produit ensuite permet d’en douter. Il pense qu’une volonté politique suffisante, qu’une mobilisation d’un peuple bien averti du danger, doit pouvoir conjurer la menace. « Le propre des faux principes est de porter en eux les germes de leur auto-destruction », écrit-il. Intéressant diagnostic, même si l’on ne partage pas toutes les idées de Philippe Ploncard d’Assac.

Ma note

4/5

ESSAIS

INDUSTRIE VACCINALE (MARC VERCOUTERE)

Le résumé du livre

À chaque crise sanitaire, l’OMS s’appuie sur des experts en statistiques, en catastrophisme et en marketing pour faire appliquer le principe de précaution surtout par les pays riches. Elle reprend toutes les théories prédictives les plus alarmistes du CFR ou autres. Ainsi, nous avait-on prédit 500 000 morts en France pour la grippe aviaire. Ils se résumèrent à quelques cas. Le gouvernement fédéral américain octroya la bagatelle d’un milliard de dollars à cinq entreprises pharmaceutiques pour qu’elles produisent un vaccin contre ladite grippe. L’ennui, c’est que de nombreux experts estiment qu’aucun vaccin ne peut être vraiment efficace contre un virus capable de muter sans cesse. Fin avril 2009, avec l’arrivée de la grippe porcine (H1N1), on a les prescriptions systématiques de Tamiflu, puis la vaccination de masse. Les usines tournent à plein régime. Bachelot commande 90 millions de doses pour la France. Une bonne partie sera recyclée en Afrique. Quand on sait que l’immunité naturelle est de très loin supérieure à l’immunité artificielle, on est en droit de se demander si elle ne devrait pas être privilégiée et si d’autres voies thérapeutiques que ces inoculations ne pourraient pas être envisagées.

Ma critique

« Industrie vaccinale » est un essai médical de haut niveau, fort bien argumenté, sourcé et étayé, qui retrace l’histoire des pandémies (à l’exception de celle que nous vivons encore aujourd’hui). Il n’est pas inintéressant de se replonger dans cette très longue liste. Depuis quelques dizaines d’années, nous avons eu droit au SRAS, à la grippe A H5N1, à la grippe A H1N1, au syndrome de la guerre du golfe et à de multiples scandales comme ceux de la Thalidomide, du Vioxx, du Prozac, des statines, des hormones de croissance, du vaccin contre l’hépatite B ou du Régent. À chaque fois, c’est le même scénario, le même narratif. Des médecins de plateau télé, pourris de conflits d’intérêts, pour ne pas dire corrompus par Big Pharma, viennent faire la publicité du nouveau produit et quelque temps plus tard, on s’aperçoit qu’il provoque des effets secondaires plus ou moins néfastes. Peu importe les dégâts causés, l’industrie pharmaceutique se sera gavée. À elle, les bénéfices, à nous, les risques. Ouvrage intéressant bien qu’un peu aride (un glossaire de termes techniques en fin de volume aide à la compréhension). À conseiller à tous ceux qui cherchent à mieux comprendre ce que nous vivons. Il est toujours bon de prendre un peu de recul historique.

Ma note

4/5

ESSAIS

GOUVERNER PAR LES FAKE NEWS (JACQUES BAUD)

Le résumé du livre

C’est l’invasion soviétique de l’Afghanistan qui a conduit la création d’Al-Qaïda : faux. Les Etats-Unis avaient commencé la déstabilisation du pays bien avant ! L’Iran est le pays le plus dangereux du monde et en fait beaucoup plus dangereux que l’Etat Islamique. Il veut détruire Israël. Il reste le principal promoteur du terrorisme international : encore faux. Le terrorisme djihadiste se produit sans grande raison, juste pour terroriser les gens : toujours faux. C’est la réponse logique aux interventions en Irak, Libye ou Syrie, aux bombardements de populations civiles qui sont considérés comme des actes lâches et menés sans véritable mandat des Nations Unies. Le conflit en Syrie a été déclenché en 2011 par la répression de pacifiques manifestations… Bachar al-Assad massacre son propre peuple… Il utilise des armes chimiques contre sa propre population… La France ne soutient que des rebelles « modérés »… Les « Casques blancs » sont neutres, impartiaux et apolitiques… La France est en Irak et en Syrie pour combattre l’Etat Islamique… Accumulation de mensonges, propagande et fausses nouvelles !

Ma critique

« Gouverner par les fake-news » est un essai de géopolitique proposé par un expert suisse des relations internationales, ancien agent des services secrets. Autant dire que Jacques Baud sait de quoi il parle. En atteste d’ailleurs tout un attirail de notes en références au bas de toutes les pages de son livre. Il s’attache à démontrer la fausseté des narratifs que l’on nous a servis depuis 30 ans au sujet de l’Afghanistan, du Darfour, de l’Iran, de la Syrie (il y consacre d’ailleurs une très importante partie de l’ouvrage), des attentats terroristes en France, mais aussi de la Russie, de l’Ukraine, de la Corée du Nord et du Vénézuéla. Ainsi nous a-t-on menti à peu près sur tout. On s’en doutait peu ou prou, mais le découvrir ainsi dans sa triste laideur n’est pas loin de provoquer la nausée. Le pouvoir ment pour justifier des politiques mal conçues, des interventions inutiles, hasardeuses et mêmes dangereuses à terme pour la population. Les médias cautionnent en répercutant les mensonges gouvernementaux sans même vérifier. Au lieu de faits vérifiés, les journalistes apportent des professions de foi. Et pire, une part importante de la population accepte qu’on lui cache la vérité. Nous voilà aux antipodes de l’Etat de Droit dont tout le monde se revendique pourtant. À conseiller aux chercheurs de vérité !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA FRANCE N’A PAS DIT SON DERNIER MOT (ERIC ZEMMOUR)

Le résumé du livre

Après le retentissant succès du « Suicide français », Eric Zemmour pensait naïvement avoir gagné la bataille des idées. Très vite, il comprit qu’il n’en était rien. Bien que battue en brèche, la doxa, la pensée unique ne s’en montra que plus que plus insistante en martelant ses principaux dogmes : la race n’existe pas, mais les racistes existent. Seuls les Blancs sont racistes. L’identité – qu’elle soit ethnique ou sexuelle – ne doit pas être figée. L’école a pour principale mission de lutter contre les inégalités. La virilité est toxique. L’Islam est une religion d’amour, de tolérance et de paix. Le capitalisme et le patriarcat tyrannisent les femmes comme ils détruisent la planète. Il n’y a pas de culture française ; il y a des cultures en France. L’immigration est une chance pour la France. La France ne peut rien sans l’Europe.

Ma critique

Le nouvel opus d’Eric Zemmour qui, semble-t-il, rencontre un vif succès, se présente comme une suite d’articles, de billets d’humeur, ou de notes prises à la volée couvrant les années 2005 à 2020. Tout commence sous Chirac avec l’arrivée du journaliste d’abord chez Ardisson, puis chez Ruquier, pour se terminer sous Macron avec sa quotidienne de Cnews. Le lecteur est convié à suivre l’auteur dans une longue suite de dîners en ville en compagnie de gens plus ou moins célèbres. Cela sert de prétexte à croquer le portrait d’un grand nombre d’hommes politiques (Pasqua, Séguin, Chirac, Sarkozy, Devedjian, Lemaire, etc) ou de personnalités (Minc, Todd et autres), tout en abordant quelques épisodes marquants comme le divorce de Sarkozy, l’affaire Baudis, le problème du Kossovo, le retour de la France dans l’OTAN. On l’aura compris, c’est un peu la politique vue par le petit bout de la lorgnette. La révolte des gilets jaunes tout comme la crise sanitaire n’ont droit qu’à quelques pages assez décevantes. Seule la conclusion, en forme de déclaration d’amour à la France et même d’une esquisse de programme politique, attire l’attention. Le polémiste vilipendé par la gauche n’aurait-il pas dit son dernier mot ?

Ma note

3,5/5

ESSAIS

LE DÉFI MÉDICAL DU XXIe SIÈCLE (JACQUES BAUGE-PREVOST)

Le résumé du livre

Avec la crise sanitaire que nous vivons se pose de plus en plus la question de l’avenir de la médecine et surtout de la confiance que l’on peut accorder aux médecins dits « classiques ». Quelles sont les réformes et les innovations nécessaires ? De qui et de quoi devons-nous attendre le dénouement de la crise que nous vivons ? Quelle sera la place de la santé publique dans le monde de demain ? En médecine, il n’y a pas deux cas identiques. La personnalité du patient tout comme son pouvoir de guérison sont différents pour chacun d’entre nous. Les souffrances comme la maladie sont des processus naturels qui peuvent même devenir des lieux de croissance et d’amélioration à terme de la santé. Une médecine digne de ce nom doit être traditionnelle, privée, indépendante, diversifiée et non pas officielle, fonctionnarisée et monopolisante. « En médecine allopathique, le caractère de fonctionnaire et d’urgence du métier qu’il pratique fait du médecin d’aujourd’hui un infirmier spécialisé », ose déclarer l’auteur.

Ma critique

« Le défi médical du XXIè siècle » est un essai de vulgarisation médicale en forme de plaidoyer en faveur de la naturothérapie. Faut-il comprendre par là « naturopathie », ce n’est pas certain dans la mesure où cet équivalent français ne vient pas du grec, mais de l’anglais et signifie seulement « voie naturelle » (« path »). Tout est bon pour étayer le propos de Jacques Baugé-Prévost : l’étude de la Bible, l’archéologie, l’anthropologie, la chimie, la biologie, la théorie du « big-bang » et j’en passe ! L’auteur se réclame de la lignée du Dr Shelton, célèbre pour ses travaux sur le jeûne et de Rudolf Steiner, l’anthroposophe. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage un chapitre très intéressant sur l’alimentation (végétale, vivante et variée de préférence) et la diététique (éviter les calories vides présentes dans le sucre et les graisses entre autres), sans oublier des exercices gymniques avec des « massues » et même de la musicothérapie. Un autre chapitre est consacré à un hommage à Alexis Carrel, Jean Rostand, Fernand Seguin et un certain John Grimak, culturiste champion en 1948, bien avant la mode des stéroïdes ! L’ouvrage se termine sur une description du cursus d’études permettant d’obtenir le diplôme de naturothérapeute ainsi qu’un glossaire fort utile et une bibliographie assez copieuse. Ensemble intéressant sans plus.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

PANDÉMIE, UNE TENTATIVE ÉCHOUÉE (JANE BURGERMEISTER)

Le résumé du livre

D’abord l’OMS déclare qu’un virus inconnu est la cause d’une maladie infectieuse extrêmement grave, une pandémie dont on a abaissé les critères pour les besoins de la cause, puis elle déclare qu’il n’y a aucun traitement valable donc qu’il faut impérativement faire appel à des vaccins. Finalement, elle prend des dispositions pour l’administration de ces vaccins par le chantage, la coercition et, si besoin est, carrément par la force. Mais qui finance l’OMS ? Les états n’y contribuent que pour une très faible part. Les riches donateurs, les fondations (Rockefeller, Gates et autres) pour la majeure partie. Bizarrement, ce sont les mêmes qui financent les médias mainstream lesquels ne diffusent que la bonne parole de gouvernements eux-mêmes corrompus par les précédents. Et ainsi la boucle est bouclée…

Ma critique

« Pandémie, une tentative échouée » est un essai sur le phénomène récurrent des pandémies et leur but inavoué : vacciner un maximum de gens pour le plus grand bonheur des compagnies pharmaceutiques qui voient ainsi leurs profits et leurs dividendes s’envoler. Peu importe ce que contiennent leurs injections. Mercure et squalène qui eurent de terribles conséquences sur les militaires revenant de la guerre du Golfe. Et maintenant le graphène aux effets secondaires dangereux comme les thromboses et autres myocardites. La force de cet ouvrage est de rappeler tout le processus des précédentes pandémies comme les grippes porcine et aviaire, ce qui permet au lecteur de mieux comprendre tout ce qui est en train de se passer maintenant et de mesurer combien nos dirigeants ont de la suite dans les idées. Ouvrage intéressant, mais qui aurait mérité de plus larges développements.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

ATLAS DU MONDIALISME (PIERRE HILLARD)

Le résumé du livre

Saviez-vous qu’à la Révolution, avant de découper la France en départements, le premier projet fut un quadrillage parfaitement géométrique du territoire ? Même après quelques aménagements pour s’adapter quelque peu à la réalité du terrain, le maillage obtenu donna un charcutage complètement artificiel, ce qui n’était pas le cas des anciennes provinces qui avaient une histoire et de profondes attaches avec le pays réel. On dit aussi que pour complaire aux directives européennes, un certain François Hollande redessina les « régions », sorte de nouveaux « länders » sur une simple nappe de restaurant ! Saviez-vous aussi que l’affaire du Bagdad-Bahn, projet ferroviaire allemand devant relier Hambourg à Bagdad et même au Koweit, fut le parfait exemple de la lutte à mort que les thalassocraties anglo-saxonnes livrèrent aux empires centraux pour atteindre une suprématie absolue sur le pétrole du Moyen-Orient. Saviez-vous pourquoi « Les 300 propositions pour la France » de la commission Attali étaient en réalité 316 ? Lu à la manière hébraïque, de droite à gauche, ce chiffre donne 613, soit le nombre exact des prescriptions de la Torah. Humour d’une éminence grise qui aime à raconter des histoires de vente de pantalons à une seule jambe…

Ma critique

« Atlas du Mondialisme » est un essai de géostratégie et de politique particulièrement fouillé et détaillé. On y trouve de très nombreuses cartes, notes et autres documents rares. Pierre Hillard s’est particulièrement attaché à explorer l’aspect historique de la question. Car toute cette affaire ne date pas de la crise sanitaire ni des élucubrations d’un certain Klaus Schwab. Elle remonte à très loin dans le temps, aux hérésies, à Luther, aux sociétés secrètes, à la Révolution de 1789. Le nazisme et le bolchevisme furent des étapes évidentes du processus. Bien qu’édité en 2016 et donc un peu daté en raison des nouveaux développements, cet ouvrage demeure une référence ne serait-ce que par les recherches menées et les découvertes qui sont toujours d’actualité. Ainsi, le lecteur découvrira-t-il qu’il n’y a pas qu’un seul et unique mondialisme, celui orchestré par les Etats-Unis et la Cité de Londres, mais au moins deux. Le second, mené par la Russie de Poutine avec la Chine comme arbitre, se veut plus comme un bloc de puissances souveraines refusant de se dissoudre dans l’empire américain. Hillard en conclut que « le mondialisme est un messianisme. C’est l’enfer contre lui-même. » Peut-on y trouver une lueur d’espoir ?

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA MALADIE CHERCHE A ME GUÉRIR (PHILIPPE DRANSART)

Le résumé du livre

Nous commençons peu à peu à admettre que certaines de nos maladies peuvent être classées comme psycho-somatiques et que notre psychisme peut parfois influer fortement sur notre santé. Le docteur Philippe Dransart va nettement plus loin dans sa démarche. Pour lui, tous nos maux relèvent de ce cas de figure. Notre esprit et notre corps ne font qu’un. Ils sont même en perpétuel dialogue. L’un entrainant l’autre et réciproquement. En appui à sa thèse, il évoque cette patiente qui n’arrivait pas à se débarrasser d’un orgelet à cause d’une la mère trop envahissante qui lui « sortait par les yeux ». Ou cette autre femme qui souffrait de problèmes cardiaques depuis que son compagnon l’avait abandonnée sans un mot et lui avait « fendu le cœur ». Ou encore ce chef d’entreprise, trahi par son associé et épuisé par ses responsabilités, qui déclarait en avoir « plein le dos » et qui souffrait depuis cette affaire de… lombalgie. Et tant d’autres…

Ma critique

« La maladie cherche à nous guérir » est un essai de vulgarisation médicale fort intéressant surtout par les anecdotes et les cas cliniques évoqués. Tous laissent rêveur le lecteur qui apprendra beaucoup de choses sur la santé et les rapports entre l’âme (le soma, la psyché) et le corps. Souvent celui-ci exprime des choses que le patient refoule ou ignore. Ce phénomène de somatisation est troublant. Quelquefois, il suffit de résoudre le problème psychologique pour que la maladie ou le désordre fonctionnel disparaisse comme par enchantement. Mais le plus souvent, comme le reconnaît très honnêtement Philippe Dransart, il faut recourir à la médecine pour remédier tout à fait classiquement à cette souffrance d’origine psychologique, mais bien réelle. Ouvrage intéressant ne serait-ce que pour nous rappeler la complexité de l’humain et la noblesse de la vocation médicale.

Ma note

4/5

ESSAIS

LES RAISONS CACHÉES DU DÉSORDRE MONDIAL (VALÉRIE BUGAULT)

`

Le résumé du livre

L’idée de démocratie a-t-elle cédé le pas au chaos universel, fait de guerres économiques, de terrorisme, d’interventions militaires « préventives », de révolutions colorées, de pandémies orchestrées, etc ? Les hommes d’État élus à intervalles réguliers prennent-ils leurs ordres auprès d’oligarques milliardaires qui restent dans l’ombre ? Les états-nations ne sont-ils plus que des coquilles vides ? Les multinationales ont-elles plus de pouvoir que les gouvernements ? Le Brexit est-il une vraie ou une fausse bonne nouvelle ? L’Etat peut-il résister au pouvoir des banques ? La présence d’une banque centrale, toujours aux mains de banquiers privés, est-elle compatible avec la souveraineté étatique ? Ce livre tente de répondre à toutes ces questions et à quelques autres sur la liberté, la souveraineté et la fin des civilisations en raison de l’accaparement des richesses par une infime minorité.

Ma critique

« Les raisons cachées du désordre mondial » est un essai de géopolitique et d’économie composé d’une trentaine d’articles, entretiens et de conférences tous complémentaires même s’ils sont un peu redondants et déjà datés (2016/2017). Les analyses de Valérie Bugault sont intéressantes. Ses arguments sont fondés et bien étayés. Un imposant appareil de notes et de références en atteste. Sans aucun doute, ce désordre mondial organisé depuis plus de deux siècles (avec la Révolution Française et sa destruction de l’ordre ancien, la France est passée du principe de l’être à celui de l’avoir au profit d’une petite bourgeoisie, inspirée par les financiers de l’époque, qui se débarrassa des deux ordres, noblesse et clergé, sur lesquels reposait un certain équilibre) n’est là que pour faire advenir un « nouvel ordre mondial » toujours plus favorable à l’oligarchie et toujours plus néfaste aux peuples dépossédés de tout et même de leurs libertés les plus élémentaires. Aux côtés de démonstrations convaincantes, le lecteur découvrira des analyses plus discutables comme celle du Brexit qui aurait été voulu par l’oligarchie pour mieux renforcer l’union européenne, ou comme celle du démantèlement de l’empire américain par l’abandon du dollar comme monnaie mondiale au profit d’un panier de devises regroupées sous le nom de « Phénix », ou encore comme le fait que la City de Londres aurait seule la haute main sur l’ensemble de la finance internationale, sans parler de la Chine comme futur maître du monde, mais toujours sous la coupe des mêmes (jamais cités précisément d’ailleurs !). Plus intéressante est la dernière partie, celle des « solutions » pour rétablir démocratie, souveraineté, indépendance et liberté. Dommage que toutes les propositions restent dans un flou aussi théorique que chimérique. On peut toujours rêver !

Ma note

3,5/5

 

ESSAIS

RETOUR AU MEILLEUR DES MONDES (ALDOUS HUXLEY)

Le résumé du livre

La surpopulation entrainerait-elle automatiquement une instauration de la tyrannie dans les démocraties occidentales ? De quelle manière la propagande aussi bien dans un cadre démocratique que dans un cadre dictatorial entrera-t-elle dans tous les processus de gouvernement ? De quelle manière fonctionnera la publicité, le « merchandizing » ? Quelles seront les méthodes les plus insidieuses de lavage de cerveaux des peuples ? Quid de la persuasion chimique, de l’utilisation des drogues (le fameux « soma » multi-fonction n’existant que dans l’imagination d’Huxley, a déjà de nombreux équivalents, cannabis, cocaïne, amphétamines, crack, LSD, et autres) ? De la persuasion subconsciente, images subliminales, matraquage de concepts, de notions répétées ad nauseam ? L’hypnopédie, c’est-à-dire l’enseignement pendant le sommeil, est-elle vraiment opérationnelle ? Ne peut-on pas conditionner les esprits sous hypnose ou dans un pré-sommeil ? L’instruction des peuples les rend-elle vraiment libres ?

Ma critique

« Retour au meilleur des mondes » n’est en aucun cas une suite au célèbre roman dystopique qui sert encore de nos jours de référence pour un futur de plus en plus probable, mais plutôt un essai de prospective sociale, politique, philosophique et psychologique. En effet, après avoir écrit « Le meilleur des mondes » en 1931, dans un contexte géo-politique bien particulier, Huxley voulut apporter des précisions et mêmes des corrections en 1948 après la seconde guerre mondiale, après les dégâts de l’hitlérisme et du stalinisme. Il fait un parallèle entre son livre et celui d’Orwell « 1984 ». Tous deux peuvent sembler des visionnaires. En réalité, ils étaient simplement plus informés, adeptes de la « Fabian society », francs-maçons et du côté d’Huxley, par son frère Julian, proche de Bernays, le créateur de l’ingénierie sociale, et donc familier des grands décideurs qui travaillaient déjà leur plan. « 1984 », inspiré par le stalinisme, explore la gouvernance par la peur, la contrainte et le contrôle social permanent alors que « Le meilleur des mondes » est plus sur une domination par le plaisir, la jouissance et une discipline acceptée et même souhaitée par la masse. Sans oublier la manipulation génétique, la création in vitro des Alphas et autres Omégas qui a un petit avant-goût de transhumanisme. Pour Huxley, 2 milliards de terriens serait le nombre à ne pas dépasser, les ressources de la planète ne permettant pas que l’on soit plus nombreux. Que faire du surplus de population ? 70 ans plus tard, la réponse est en train de se révéler dans toute son inhumanité. Le dernier chapitre est cependant un plaidoyer pour la liberté, preuve que l’auteur est inquiet de ce qu’il entrevoit. Inutile de préciser que ce qu’il annonce se concrétise de plus en plus à notre époque. À lire pour mettre les choses en perspective, même si elles sont inquiétantes.

Ma note

4/5

ESSAIS

DIALOGUES DÉSACCORDES (ERIC NAULLEAU & ALAIN SORAL)

Le résumé du livre

Quand un journaliste bien en cour et un intellectuel sulfureux dialoguent par échanges d’e-mails et quand un éditeur trouve judicieux de publier le résultat, cela donne ces dialogues désaccordés qui virent souvent au dialogue de sourds. Nos deux « intellectuels », l’un venu du monde du football, l’autre de celui de la mode, échangent sur un certains nombre de sujets d’actualité comme l’affaire DSK, celle de la fatwa contre Salman Rushdie, les manifs contre le mariage des homosexuels, la disparition de Chavez, les lois mémorielles, le révisionnisme, l’affaire Méric et quelques autres. Bien entendu, les deux lascars ne sont d’accord sur rien. Ils se renvoient la balle comme deux tennismen sur un court parfois avec courtoisie et plus souvent avec une certaine vacherie voire mauvaise foi. Et le lecteur lit plus pour savoir qui va mettre l’autre K.O debout que pour aller au fond des problématiques.

Ma critique

« Dialogues désaccordés » n’est pas vraiment un essai, plutôt un coup de pub dont on se demande avec le recul quel en fut vraiment l’intérêt et qui en tira les marrons du feu. Certainement pas Soral qui n’eut droit à aucune couverture médiatique et assez peu Naulleau dont les approbations, même du bout des lèvres des thèses nauséabondes de Soral, ne durent pas être du goût de la bien-pensance. Il est amusant de voir que Naulleau se place presque toujours dans la position de l’interviewer, qu’il accumule les citations et les références, use et abuse du peut-être ben qu’oui, peut-être ben qu’non, alors que son interlocuteur, nettement plus bardé de certitudes, assène ce qu’il considère comme des vérités. Il ne se gène d’ailleurs pas pour couvrir Naulleau de sarcasmes plus ou moins judicieux genre « Tu penses creux ! Tu te caches derrière des citations d’auteurs ! Tu es lourd et conformiste ! » Difficile de dire qui l’emporte dans ce combat du bobo contre le facho, ce duel dans un tunnel. Plus amusant de voir tous les travers des deux attitudes dont le moindre n’est pas la superbe pour ne pas dire la prétention. Soral ose comparer leur bavardage à la correspondance entre Voltaire et Rousseau. Naulleau, gêné, préfère évoquer l’échange célèbre entre Alceste et Philinte. Excusez du peu ! Livre aussi vite lu qu’oublié car trop daté et déjà dépassé par les derniers développements de l’actualité.

Ma note

2,5/5

ESSAIS

L’ANTISÉMITISME SANS COMPLEXE NI TABOU (HERVE RYSSEN)

Le résumé du livre

Un peu partout et depuis de nombreuses années, l’antisémitisme fait la une de l’actualité à l’occasion de procès retentissants et de sanctions particulièrement sévères. Les Juifs se disent victimes de préjugés anciens, infondés, ne reposant sur rien. La seule explication serait que des sociétés en crise auraient nécessairement besoin de s’en prendre à un bouc émissaire, un coupable tout désigné sur lequel on pourrait décharger toutes leurs frustrations. Pourtant tout au long de l’Histoire du monde, tout le monde s’en est pris à eux, à un moment ou à un autre : les Egyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains, catholiques, orthodoxes et musulmans confondus. Partout et toujours, les Juifs ont été en butte à l’hostilité des peuples qui les accueillaient et finalement expulsés des pays où ils vivaient. (Espagne, France, Angleterre entre autres.) Que doit-on en conclure ?

Ma critique

L’antisémitisme sans complexe ni tabou est un essai documenté et en aucun cas un pamphlet. L’auteur appuie toutes ses affirmations sur des citations d’auteurs juifs plus ou moins célèbres comme Freud, Attali, Bernard-Henry-Levy, Heine, Spinoza et des dizaines d’autres. Cela donne une impression de compilation un peu lassante d’autant plus que cet ouvrage n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport aux autres travaux de l’auteur. Cela fait un peu « best of ». Mais cet ouvrage demeure intéressant par le fait qu’il apporte une définition précise à une notion, un concept qui n’est pas une simple opinion, mais un délit du point de vue juridique, si on s’est réfère aux lois Fabius-Gayssot. Seul petit reproche : trop de coquilles et d’erreurs grammaticales ou orthographiques parsèment ce texte.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

LE NOUVEAU RAPPORT DE LA CIA (COLLECTIF)

Le résumé du livre

Comment sera le monde en 2025 ? Les Etats-Unis garderont-ils tout ou partie de leur leadership ? La mondialisation aura-t-elle avancé à pas de géant ? En plus d’être l’usine du monde, la Chine en sera-t-elle le modèle démocratique de référence ? Les migrations du sud vers le nord vont-elles encore s’accroître avec le dérèglement climatique ? Une humanité de 9 milliards d’individus ne va-t-elle pas épuiser les ressources de la planète ? Une gouvernance mondiale résoudra-t-elle tous les problèmes ? Les ONG et les multinationales vont-elles supplanter les gouvernements ? Les états-nations vont-ils disparaître ? Le dollar restera-t-il la monnaie de référence ? Voici quelques-unes des innombrables questions auxquelles les auteurs de ce livre tentent d’apporter des réponses plus ou moins probables.

Ma critique

« Le nouveau rapport de la CIA » est un essai géostratégique qui se veut exhaustif grâce à un certain nombre de scénarios possibles mais souvent peu crédibles (les auteurs le reconnaissant eux-mêmes). L’ennui, c’est qu’il laisse le lecteur sur sa faim avec une étrange impression de déjà vu, de pas très original et même de pas très pertinent. La montagne CIA a eu besoin de centaines d’experts internationaux pour accoucher de cette pauvre souris ! En fait, on comprend très vite que ces grands « sachants » se sont contenté de poursuivre sur leurs lancées toutes les grandes tendances actuelles (mondialisme, changement climatique, surpopulation, terrorisme islamique, bulle économique, etc) sans anticiper les véritables chocs, incidents et ruptures de rythme qui pourraient complètement changer la donne et rebattre les cartes comme l’incroyable crise sanitaire que nous subissons depuis déjà presque deux années. À leur décharge, il faut noter que cet ouvrage a été édité en 2009, donc écrit en 2007/2008. Il est donc déjà totalement obsolète. Seule la page 240 envisage une éventuelle pandémie, mais plutôt du type H1N1, c’est-à-dire sans grandes conséquences économiques et politiques. À croire que même la CIA ne savait pas ce qui se tramait depuis des lustres dans les coulisses de Davos, de la Trilatérale, du CFR et autres véritables hauts lieux de pouvoir. Difficile à admettre. Pour avoir une aussi vague idée du sombre avenir qui nous attend, autant aller se faire tirer les cartes chez Mme Irma !

Ma note

2,5/5

ESSAISHISTORIQUE

L’HISTOIRE DE JOHN LAW (PIERRE JOVANOVIC)

Le résumé du livre

Fils d’un orfèvre écossais, le jeune John Law commence par mener une vie dissolue de joueur particulièrement chanceux. Il doit quitter l’Angleterre suite au décès d’un noble qu’il combattit en duel. Il voyage un peu partout en Europe en accumulant les conquêtes féminines et les gains sur les tables de jeux. S’inspirant de la réussite du commerce hollandais, il imagine un système financier qui doit doper les économies par la création monétaire ab nihilo, le papier monnaie. Et le 2 mai 1716, le Régent l’autorise par un édit officiel à créer une banque de crédit ne reposant que sur les fonds personnels de Law (6 millions de livres soit 48 millions d’euros) divisés en 1200 actions de 5000 livres chacune (40 000 euros). Puis il prend le contrôle de la Compagnie des Indes en mettant peu à peu en vente les actions. Rue Quincampoix, la folie spéculative s’empare de Paris. Tout le monde veut investir. La valeur des actions monte en flèche. Jusqu’au jour où les gens commencent à vouloir « réaliser », c’est-à-dire vendre pour récupérer leur gain. Le cours s’effondre. La défiance s’installe. Law a beau vouloir prendre des mesures autoritaires pour soutenir le papier, rien n’y fait, c’est le commencement de la fin, l’effondrement du « Système » et la fuite à l’étranger pour échapper à la colère de tous les porteurs floués…

Ma critique

« L’histoire de John Law » est un essai historique d’assez bonne qualité sur un personnage atypique, génie mathématique qui sut intéresser le Régent, homme friand de nouveauté et toujours à la recherche de n’importe quel moyen pour renflouer les caisses de l’État, mises à mal par les guerres de Louis XIV. Law ne tira aucun profit de ses opérations financières. Ses biens furent saisis. Il mourut dans la misère. Le principal intérêt de ce livre réside dans le parallèle que le lecteur peut faire avec les réalités économiques actuelles, les risques de la planche à billets, des bulles financières et autres cycles inflation/déflation/hausse des prix et ruine des petits porteurs pendant que des fortunes se bâtissent en un temps record. Et rien n’a changé sous le soleil, les banquiers ont juste « amélioré » (comprendre « aggravé ») le système Law. La fin, signée Adolphe Thiers, est particulièrement intéressante en raison du parallèle qu’il fait entre Law, la crise des assignats et la débâcle de la Banque d’Angleterre au XVIIIè. Seule faiblesse du livre un peu trop de répétition des évènements, avec rappel des épisodes précédents presque à chaque chapitre.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

ENTRETIENS AVEC UN ERMITE DE LA SAINTE MONTAGNE SUR LA PRIÈRE DU CŒUR (HIEROTHEE VLACHOS)

Le résumé du livre

Qu’est-ce que « la prière du cœur », appelée également « prière de Jésus » ? Un peu à la manière des « Ave Maria » catholiques, il s’agit pour les orthodoxes de répéter la courte supplication suivante : « Seigneur Jésus, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi, pêcheur ». Pour le néophyte qui vient l’apprendre d’un moine du mont Athos, c’est ni plus ni moins que le « battement mystique de notre cœur », la voie magistrale de progression vers une spiritualité menant à l’illumination et l’un des piliers fondamentaux de la mystique orthodoxe. Elle permet une montée en puissance sur la voie de l’ascétisme, une purification de la partie passionnelle de l’âme, une acquisition de l’infaillibilité et une participation à la vie de la bienheureuse Trinité à condition de respecter un certain nombre d’obligations. Vivre dans la triple pauvreté, matérielle (dénuement physique), spirituelle (obéissance) et corporelle (chasteté). Toujours rechercher le silence et le recueillement. Dieu ne peut pas s’exprimer dans le bruit et l’agitation. Ne pas chercher à brûler les étapes. Faire preuve de patience et d’humilité en toutes choses. Et être toujours accompagné d’un père spirituel pour vous aider à discerner le bien du mal, les manifestations divines des agissements du malin.

Ma critique

Ces entretiens sont un traité de spiritualité et de mysticisme de très haut niveau. Ils pourraient représenter le dernier volet d’une quadrilogie formée avec trois autres ouvrages traitant du même sujet par d’autres aspects : « Le pèlerin russe », « Petite philocalie de la prière du cœur » et « Paroles des Anciens, apophtegmes des pères du désert », tant ces textes sont voisins ou complémentaires. Celui-ci n’a pas la fraicheur naïve du pèlerin, mais il permet de mieux comprendre sa démarche. Et, comme les deux derniers, il regorge de citations de saints orthodoxes et de pères du désert, ces premiers ermites, moines et ascètes qui se réfugièrent dans les déserts du Moyen-Orient pour mieux se rapprocher du Créateur. Même si cette voie semble difficile, la lecture et la compréhension de la méthode ne l’est pas, ce qui est souhaitable dans le cadre d’un ouvrage de vulgarisation qui peut intéresser chercheurs de vérité, théologiens et amateurs de spiritualité, lesquels d’ailleurs ne manqueront pas de relever toutes les similitudes avec les voies de méditation et d’illumination orientale.

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

L’UTOPIE (THOMAS MORE)

Le résumé du livre

De retour d’un voyage en pays lointain, un certain Raphaël, homme savant et posé, raconte à Morus, le narrateur, ce qu’il a découvert dans une île inconnue conquise par Utopus et baptisée Utopie. La propriété privée y a été totalement abolie. Personne ne possède rien, même pas son domicile dont il faut déménager tous les dix ans pour ne pas s’y habituer ou ne pas le laisser se dégrader. Les travaux pénibles tels ceux de l’agriculture ne doivent pas être réservés à une classe sociale inférieure. Chacun doit changer de métier tous les deux ans et aller travailler la terre par roulement, ne serait-ce pour que tout le monde soit capable de produire sa nourriture. Tout un chacun doit être habillé de la même façon, très simplement, sans bijoux ni colifichet. L’Utopien a aussi aboli l’usage de l’argent. Il méprise l’or et les pierres précieuses à un point tel que ce métal ne sert plus que pour forger les chaines et les entraves des esclaves. Car ceux-ci existent bel et bien. L’esclavage remplace avantageusement la peine de mort. Ainsi le voleur ne serait pas encouragé à devenir criminel. La société en tire un meilleur bénéfice vu que ceux qui l’ont lésée lui paient ainsi leur dette. Le citoyen lui, ne travaille que 6 heures par jour. Toutes les villes sont bâties sur un modèle unique. Les femmes sont les égales des hommes. Elles peuvent être prêtres ou soldates. L’Utopien ne fait la guerre que contraint et forcé. Il préfère utiliser des mercenaires, mettre à prix la tête du chef de ses ennemis, voire intriguer pour faire se dresser les peuples les uns contre les autres. Il accepte toutes les religions à la condition qu’elles soient compatibles les unes avec les autres. L’Utopien ne tue aucun animal pour ne pas être tenté de trucider un humain. Le travail de boucher est dévolu aux esclaves souvent étrangers. Et les abattoirs sont toujours placés dans des endroits bien à l’écart.

Ma critique

« L’Utopie », paru en 1516, est un ouvrage de philosophie politique présenté sous forme de parabole qui peut très facilement se lire encore aujourd’hui et même avec grand intérêt ne serait-ce que pour comprendre qu’un grand nombre d’idées socialistes, communistes et aujourd’hui mondialistes n’ont finalement pas grand-chose de nouveau. Toutes ces idéologies remontent à loin. Quand Klaus Schwab nous dit qu’avec le grand reset nous ne posséderons rien et que nous serons heureux, Thomas More l’avait écrit plus d’un demi millénaire avant lui ! Mais More était un moraliste. Il rêvait d’un monde meilleur, moins injuste, plus égalitaire, moins cruel. Une sorte de paradis sur terre ! Avec le recul historique et la connaissance des dégâts causés par les révolutions successives (1789, sa guillotine, ses assignats et son génocide vendéen, le bolchevisme et ses appartements collectifs, les Khmers rouges et ses intellectuels envoyés trimer dans les rizières ou les Maoïstes et leur célèbre uniforme), il nous est possible de relativiser tout cela. Le mieux est toujours l’ennemi du bien. L’enfer toujours pavé de bonnes intentions. Ces grands humanistes disent ne vouloir que notre bonheur. Mais quand l’utopie devient dystopie, quand le rêve vire au cauchemar, on réalise que vouloir à tout prix le bonheur de l’homme même contre son gré, ne mène qu’à l’asservissement et à la pauvreté. Tout accroissement d’égalité ne peut se faire qu’au détriment de la liberté. À lire.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

ENQUÊTE SUR L’EXISTENCE DES ANGES GARDIENS (PIERRE JOVANOVIC)

Le résumé du livre

Alors qu’il était assis sur le siège passager d’une voiture roulant sur une autoroute californienne, Pierre Jovanovic échappe à la mort d’une façon particulièrement étrange. La conductrice ne lui dit rien, mais lui sent qu’il faut qu’il se jette sur le côté gauche, ce qu’il fait immédiatement, comme poussé par une force aussi mystérieuse qu’inconnue. Un quart de seconde plus tard, la balle d’un tireur fou fait éclater le pare-brise du véhicule et vient se ficher dans son appuie-tête, à l’endroit précis où il se trouvait un instant auparavant. Comment avait-il pu éviter cet impact, ce tir que rien ne laissait prévoir ? Qui avait pu ainsi lui sauver la vie ? Son ange gardien ? Le journaliste se lance aussitôt dans une très longue enquête sur l’existence de ces entités mal connues et souvent ignorées. Sont-ils bien réels ? Comment et à qui se manifestent-ils ? En lisant les ouvrages de Moody, il découvre d’étranges témoignages de NDE (« Near death experience » ou « expériences de mort imminente ») dans lesquelles des gens quittent leur enveloppe charnelle pendant quelques instants, se sentent emmenés dans un tunnel en direction d’une lumière magnifique et bienveillante. Ils revoient leurs parents décédés, des anges, goûtent un bref instant à la béatitude céleste avant de réintégrer leur corps car leur heure n’est pas encore venue ou leur mission sur terre n’est pas complètement achevée.

Ma critique

« Enquête sur l’existence des anges gardiens » est un essai de spiritualité particulièrement fouillé et copieux. Un pavé (626 pages). Une somme encore enrichie dans sa dernière version. L’auteur s’appuie sur les travaux de chercheurs sur les NDE. Il prend la peine de recueillir des témoignages. Puis il étend sa recherche au domaine de la spiritualité, à la vie des saints et surtout des saintes. Il est étonnant d’ailleurs de remarquer que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir pu bénéficier de manifestations divines : contacts avec les anges, visions de Jésus, de la Sainte Vierge, extase, stigmates, bilocation, clairvoyance, dépouille parfaitement conservée des années après l’inhumation, pour ne citer que quelques prodiges inexplicables rationnellement. De Marie-Madeleine de Pazzi à Catherine Emmerich en passant par Thérèse d’Avila, Bernadette Soubirous, Catherine Labouré, Gemma Galgani, Agnès Sasagawa, Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux, et tant d’autres, sans oublier le padre Pio, le curé d’Ars et le père Lamy, la liste est longue de tous les témoins de ces prodiges. Chaque cas est minutieusement étudié et tout l’ensemble est absolument passionnant. À conseiller aux chercheurs de vérité. Athées et rationalistes n’auront, comme le dit l’auteur qu’à aller échanger cet ouvrage contre un livre de recettes de cuisine !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

CARNETS DE GUERRE COVID-19 (DIDIER RAOULT)

Le résumé du livre

Ces « carnets » sont une simple compilation d’interviews donnés par le célèbre Professeur Raoult, sommité reconnue internationalement et pourtant violemment contestée en France par des médecins de plateaux télés marqués par les conflits d’intérêts, d’articles extraits du bulletin hebdomadaire de l’IHU de Marseille « On a le droit d’être intelligent », de deux rapports pour le Sénat et d’une présentation à l’Assemblée Nationale. Il explique qu’il préfère soigner que faire des prévisions et que pour lui la bonne méthode consiste à dépister, isoler les malades et soigner. Le confinement général d’une population saine ne fait que propager encore plus le virus. La preuve en a été apportée avec les pays qui n’ont pas suivi cette voie et qui ont eu de meilleurs résultats. Son traitement précoce à l’hydroxychloroquine plus azythromycine, a été découvert par les Chinois et non par lui et utilisé avec succès par les trois quarts de la planète. Mais chez nous, on a commencé par classer comme produit toxique un médicament utilisé depuis plus de 70 ans et par des milliards de gens sans le moindre problème. Une étude frauduleuse dans le Lancet ne reposant sur rien de scientifique, a permis au ministre de l’interdire et de favoriser le Remdesivir, médicament moderne, cher et prometteur (surtout pour Big Pharma). Il s’avérera inefficace et même dangereux à terme. Quand le politique se mêle de médecine, la catastrophe est assurée. Il ne restait plus au malade que de rentrer chez lui pour prendre du Doliprane et d’attendre les troubles respiratoires graves pour finir en réanimation…

Ma critique

« Carnets de guerre Covid-19 » peut être considéré comme un essai médical. Il est d’une bonne tenue scientifique, bien sourcé (nombreuses notes et références) mais d’une lecture plutôt laborieuse tant les redites et les redondances sont nombreuses. L’histoire de l’hydroxychloroquine est répétée des dizaines de fois. Compilation rime avec répétition. C’est un peu le principe du genre. Et pour ceux qui s’attendent soit à des révélations (le professeur a soigné nombre de personnalités du Gotha dans la plus totale discrétion alors que les résidents des EHPAD n’avaient droit qu’à une « sédation » pour ne pas dire une « euthanasie » au Rivotril), soit à des prises de positions flamboyantes dignes de l’image de druide tonitruant dont les médias l’ont affublé, ils en seront pour leurs frais. Pas un nom de ministre ou de people et un point de vue calme, posé, raisonné. Pas un mot plus haut que l’autre. On est même un peu déçu qu’il n’aille jamais au bout de ses raisonnements et qu’il se contente de réponses de Normand (bizarre pour un Marseillais…) Exemple : le masque ne sert à rien, mais il est possible qu’il faille le porter quand même juste pour rappeler à la population de garder ses distances. Il n’y a pas lieu de prendre un vaccin expérimental pour une maladie à la létalité si faible et aux variations si nombreuses, mais pourquoi pas… Le professeur le dit lui-même, il ne veut surtout pas passer pour « complotiste ». Le lecteur qui a déjà suivi toute cette affaire et s’est déjà tapé du Covid matin, midi et soir pendant un an et demi, n’apprendra rien de nouveau avec cet ouvrage !

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

ADOLF HITLER OU LA VENGEANCE DE LA PLANCHE A BILLETS (PIERRE JOVANOVIC)

Le résumé du livre

Comment un personnage aussi obscur qu’Adolf Hitler, peintre sans talent et quasi clochard, a pu se hisser jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir grâce aux banquiers qui ont fabriqué sans interruption de la fausse monnaie et comment l’Histoire officielle a été ré-écrite pour effacer leur rôle dans le déclenchement de la seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. Le traité de Versailles ayant obligé l’Allemagne à indemniser les vainqueurs pour dommages de guerre, très vite les montants demandés en or devinrent insupportables. Les banques se mirent alors à faire fonctionner la planche à billets, ce qui entraina une inflation record (le dollar passa de 4 marks à 176 000 marks et plus), un chômage de masse, la misère généralisée, les suicides et le désespoir de toute une population. Alors qu’il aurait fallu arrêter tout de suite ce système pernicieux, les banquiers continuèrent sans se soucier des conséquences, ce qui permit de prolonger de plusieurs années aussi bien la première que la seconde guerre mondiale, juste par avidité, devenant de ce fait les plus grands criminels de guerre de tous les temps. Les banquiers suisses qui « blanchirent » l’or volé par les nazis ne furent pas les derniers à la manœuvre !

Ma critique

Cet ouvrage historique est composé de deux parties, une enquête bien sourcée menée par le journaliste économique Pierre Jovanovic sur le rôle des banques et de l’économie en général dans la montée du petit caporal et un document de l’OSS américain (ancêtre de la CIA) composé de plusieurs études datant de 1942/43 portant sur le caractère et la personnalité d’Hitler finement analysés dans le but de mieux gérer le personnage. Cette partie n’est pas la moins inintéressante dans la mesure où on apprend beaucoup de choses sur sa psychologie. Il souffrait de schizophrénie paranoïaque, entendait des voix, un peu comme Jeanne d’Arc et était une sorte de composite de Lord Byron et d’Al Capone. Obsédé par la force, la violence et domination, il trainait le complexe de sa propre faiblesse physique, de son absence de testicule droit, de relations difficiles voire inexistantes avec les femmes et de son origine douteuse. De son père bâtard, il aurait hérité d’une part de sang juif, d’où son obsession de la pureté raciale. Il haïssait son père, violent et alcoolique et adorait sa mère qu’il identifiait à la mère patrie, l’Allemagne. Il était végétarien. Il ne fumait ni ne buvait. Fait très étrange, pendant la guerre de 14, il aurait pu être tué 5 fois, puis il échappa à rien moins qu’à 42 tentatives d’assassinat. Fléau de Dieu ? Ange exterminateur ? En tout cas, cet ouvrage mérite tout notre intérêt ne serait-ce que dans la mesure où il replace magistralement cette affaire dans son véritable contexte socio-économique. Sans cette maudite planche à billets, Hitler n’aurait fait que peindre ses aquarelles en HP…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

DIEUDONNÉ, LA PAROLE EST A LA DÉFENSE (ZOHRA MAHI)

Le résumé du livre

Dieudonné, de son nom complet Dieudonné M’Bala M’Bala, est un humoriste, acteur et militant politique français, né le 11 février 1966 à Fontenay-aux-Roses. Il se fait d’abord connaître, dans les années 1990, en formant, avec Élie Semoun, le duo comique Élie et Dieudonné. Il se produit ensuite en solo, tout en menant une carrière au cinéma. Parallèlement, à la fin des années 1990, il s’engage en politique. Il s’attache dès lors à faire transparaître son militantisme dans ses one-man-shows. Alors qu’il est initialement marqué à gauche, plusieurs de ses déclarations lui valent ses premières accusations d’antisémitisme et déclenchent de vives polémiques. Entre 2013 et 2014, l’un de ses one-man-shows est l’occasion d’un bras de fer particulièrement médiatisé avec le gouvernement français ; finalement, une ordonnance du Conseil d’État valide l’interdiction du spectacle.

Ma critique

« Dieudonné, la parole est à la défense » est un plaidoyer écrit par une de ses avocates, elle-même militante de la cause palestinienne. Car au fond tout le problème est là. Dieudonné est-il anti-sioniste ou anti-sémite ? Ses détracteurs veulent confondre les deux définitions et y ajouter de la haine raciale. L’auteur démolit ces arguments vu que beaucoup de Juifs ne sont pas sémites, tout comme beaucoup d’Arabes lesquels ne sont pas tous musulmans d’ailleurs. Elle va même jusqu’à dire que Dieudonné, demi-Camerounais, descend de Cham et est donc tout aussi sémite que ses accusateurs. Ce genre d’argument semble à la limite, voire borderline. Peut-on rire de tout et sur n’importe qui semble une question beaucoup plus importante. La liberté d’expression n’est-elle pas devenue une chimère à géométrie variable ? Après tout Coluche et Desproges (« Y a-t-il des Juifs dans la salle ?) s’en sont permis autant sinon plus sans être inquiétés par Thémis. L’intérêt du livre est amoindri du fait qu’il date de 2013 et que la situation a beaucoup empiré par rapport à l’époque. Le comique ne peut plus se produire dans aucune salle, on lui a confisqué son « Dieudobus », les procès se sont multiplié, les amendes aussi et les peines de prison ferme ne vont pas tarder. Il semble même qu’il soit sur le point de s’exiler en Turquie. Triste époque.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

DIVERTIR POUR DOMINER (COLLECTIF OFFENSIVE)

Le résumé du livre

Déjà, à l’époque romaine, le pouvoir avait compris qu’il fallait offrir au peuple du pain et des jeux (panem et circenses) pour bien le tenir sous le joug. Rien n’a vraiment changé depuis ces temps lointains. Ventre plein et vautré dans son canapé devant son téléviseur l’homme moderne reçoit chaque jour sa dose de divertissement. Il subit son effet hypnotique et anesthésiant et par la même occasion un pur et simple lavage de cerveau. Il entre dans un état second dans lequel il est possible de le manipuler quasiment à son insu. Les narratifs les plus improbables deviennent plausibles et parfaitement acceptables. Tout ce qui a été « vu à la télé » devient vrai et même plus réel que le réel !… Des premiers encarts publicitaires vendus par Emile de Girardin en 1836 dans son quotidien « La Presse », des premières réclames (« Dubon, Dubonnet… ») à la radio d’avant-guerre, on est passé au bombardement publicitaire, aux tunnels de pubs interminables et même aux interruptions à l’américaine de films, séries ou émissions. On n’en est maintenant parvenu à ne produire de contenu « culturel » que pour « laisser du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola » (dixit Lelay, PDG de TF1), Nestlé, MacDo, et autres. Mais sait-on que ce n’est qu’en 1968 que Pompidou autorisa la diffusion du premier spot sur la chaine publique ?

Ma critique

« Divertir pour dominer » est un essai de sociologie politique composé d’une compilation d’articles parus dans la revue trimestrielle « Offensive » qui se présente comme libertaire et sociale. L’étude de ces « divertissements » qui permettent aux classes supérieures de « dominer » les inférieures est répartie en quatre grands chapitres, la télévision, la publicité, le sport de compétition (à ne pas confondre avec l’exercice physique genre randonnée pédestre, footing ou yoga, sans enjeux monétaires) et le tourisme de masse (à ne pas confondre avec le voyage ou l’exploration). « Convertir l’or de l’itinérance en plomb touristique », lit-on. Tous ces articles et ces interviews d’auteurs ayant travaillé sur le sujet sont plus ou moins pertinents, plus ou moins intéressants. C’est toujours un peu le cas dans les recueils collectifs. Si les analyses sont fondées et peu discutables (notre monde ne va pas bien et l’individu frustré et aliéné à une tendance naturelle à se divertir pour oublier un temps sa condition, les propositions alternatives concrètes (surtout présentées dans le dernier très court chapitre) ne sont guère convaincantes. S’il est certain qu’il semble indispensable de développer une contre-culture pour battre en brèche ce « divertissement » illusoire et mortifère, les moyens pour y parvenir (bourses du travail, universités populaires) ne sont guère évidents. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Petite critique sur la forme : le plaisir de la lecture est fortement amoindri par l’utilisation de la nouvelle très laide et très idiote orthographe inclusive.

Ma note

4/5

ESSAIS

CHRONIQUES DU MONDIALISME 2010-2020 (PIERRE HILLARD)

Le résumé du livre

La régionalisation et l’aménagement du territoire européen au profit des particularismes locaux est un moyen très efficace de contournement des prérogatives des états avec un but ultime créer une Europe constituée d’une myriade de « Länder » de type allemands. À cela s’ajoute une révolution politique avec la mise en place d’un partenariat transatlantique très favorable aux Etats-Unis. Les « printemps arabes », la déstabilisation programmée du Moyen-Orient, la destruction de la Lybie, de l’Irak et de la Syrie avaient pour but de morceler tous ces pays au profit de majorités sunnites, chiites, alaouites, kurdes, etc. selon le principe bien connu de diviser pour régner. Même la Turquie s’est retrouvée dans le collimateur… Au début de l’autre siècle, le IIè Reich de Guillaume II voulait créer une ligne de chemin de fer reliant Hambourg à Bagdad (le « Bagdad Bahn »). La Grande-Bretagne comprit immédiatement quel danger cette infrastructure faisait courir à sa suprématie. La ligne devait passer par la Serbie, seul pays non inféodé à l’Allemagne. L’assassinat de Sarajevo suivi de la première guerre mondiale firent capoter le projet et permirent de rebattre les cartes. Avec les accords Sykes-Picot, l’Angleterre récupéra les terres à pétrole (Irak, Iran, Arabie Saoudite) et la France celles à palmiers dattiers (Syrie, Liban). Un beau marché de dupes. Mais le mondialisme était déjà bien lancé…

Ma critique

« Chroniques du mondialisme » est un recueil d’articles de géopolitique parus dans diverses revues et compilée pour donner cet ouvrage augmenté d’une longue étude sur les conséquences de la crise sanitaire mondiale de 2019/2020. Tout ce qui est étudié est sourcé et solidement établi. D’innombrables notes de bas de page en attestent. Les faits analysés sont difficilement contestables. Pour Hillard, les causes du mal remontent à loin, à la Renaissance et aux débuts du protestantisme. La révolution de 1789 n’en fut que la conséquence logique. L’ouvrage est intéressant malgré de nombreuses redites et lourdeurs (Baptême de Clovis, Triple donation de Jeanne d’Arc, Vatican II, régionalisation, etc.). Cette suite d’articles réédités donne forcément cette impression, vu que les sujets se recoupent et que les faits d’actualités se répètent et balbutient. Mais il reste pertinent de revoir la chronologie des évènements qui nous ont amenés au point où nous en sommes. Au bord du gouffre. Ferons-nous un pas de plus ? Klaus Schwab nous a pourtant prévenu : « Rien ne sera plus jamais comme avant » ! Le mondialisme est une machine à broyer les peuples. Allons-nous nous laisser faire ?

Ma note

4/5

ESSAIS

PORTRAIT DE MARIANNE AVEC UN POIGNARD DANS LE DOS (CHRISTIAN COMBAZ)

`

Le résumé du livre

Peut-on parler comme un certain chroniqueur d’un suicide français ? Christian Combaz le conteste. Il ne faudrait pas confondre suicide et assassinat. Le titre de l’ouvrage avec l’image du poignard en est la plus belle illustration. Mais qui a tenu le poignard ? Qui nous a fait basculer d’une France traditionnelle, fidèle à ses valeurs dans une Hexagonie sans foi ni loi, ouverte à tous les vents mauvais du libéralisme et du tiers-mondisme ? La décadence que nous connaissons depuis une quarantaine d’années, l’affaiblissement, l’appauvrissement généralisé ont des causes. De nouvelles élites sorties d’Auteuil-Neuilly-Passy ont remplacé les anciennes. La France de papa a peu à peu disparu, ringardisée, mise au rencart avec ses bérets, bignous, fest-noz et autres petit salé aux lentilles. L’esbroufe, la démagogie, le juridisme, les indignations à géométrie variable, la pensée unique, les politiques de la dette et la négation du réel ont prédominé par la simple volonté des dirigeants, des artistes « engagés », des médias et contre celle du peuple, des petites gens à qui jamais on ne demande l’avis. D’ailleurs quand un référendum (2005) ne convient pas au pouvoir, on n’en tient pas compte. Dans sa vie d’écrivain, Combaz a côtoyé nombre de puissants de la littérature et de la politique. Il nous raconte cette lente mise à mort.

Ma critique

« Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos » relève plus du témoignage que du pamphlet ou même du simple essai politique dans la mesure où l’auteur parle beaucoup de lui, de sa carrière contrariée car ses livres trop intimistes, trop remplis de valeurs ou d’idées ne cadrant pas avec la pensée unique lui ont valu d’être classé à droite et peu à peu d’être rejeté par le milieu. Pour survivre, il dut traduire nombre de « blockbusters » américains qu’il exècrait. Il fut un temps directeur de l’Institut culturel français de Milan puis du centre culturel de Saragosse, lieux où il découvrit qu’on y faisait la promotion d’auteurs sans talent mais dans la ligne grâce à l’argent du contribuable. Ce petit livre roboratif est un régal pour l’esprit ne serait-ce que pour les portraits au vitriol de tous les présidents de la république depuis Mitterand. Celui de Macron, psychopathe gérontophile et pervers narcissique est particulièrement travaillé. Ceux de Fabius, d’Attali, de BHL et de Ségolène Royal ne sont pas mal non plus. Et si les politiques en prennent pour leur grade, les « intellectuels », autres grands coupables, ont aussi droit à leur volée de bois vert. (Jean-Edern Hallier, Semprun, Roberts, François-Marie Bannier, Houellebecq, Bergé et tant d’autres). Rares sont ceux qui échappent à la sainte colère de Combaz. Qui aime bien châtie bien ! On comprend que l’éditeur se soit défilé à quelques jours de l’élection de Macron.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

Y A-T-IL UNE ERREUR QU’ILS N’ONT PAS COMMISE ? (CHRISTIAN PERRONNE)

Le résumé du livre

Quelle sinistre affaire que cette interminable crise sanitaire qui a démarré fin novembre 2019 en Chine et qui n’est toujours pas terminée presque deux années plus tard ? Tout a commencé en 2013 quand Hollande a décidé de ne pas renouveler notre stock d’un milliard de masques chirurgicaux constitué en 2011. Et ce n’est que la première d’une longue suite de scandaleuses imprévoyances. Fermeture de dizaines de milliers de lits d’hôpitaux. Absence de tests de dépistage. Création d’un Conseil scientifique constitué de médecins stipendiés et accessoirement d’ethnologues, sociologues et autres anthropologues, ne fournissant aucun rapport écrit et se caractérisant par un attentisme étonnant. Conflits d’intérêts à tous les étages. Confinements qui confinent à la bêtise crasse. Depuis quand doit-on mettre en quarantaine des gens bien portants sans soigner les malades ? Scandale de l’interdiction de l’hydroxychloroquine qui est utilisée avec succès par plus de la moitié de la planète. Une ministre de la Santé qui nie l’existence de l’épidémie puis qui quitte le navire au pire moment pour aller pantoufler ensuite dans les bureaux de l’OMS de Genève. Absence totale de véritable pilote dans l’avion. Dirigeants qui annoncent tout et son contraire. Médias qui instillent la peur et créent une véritable psychose collective. Destruction de l’hôpital. Et pour finir, vilains Français qui accusent un gentil gouvernement qui fait tout ce qu’il peut et osent même intenter des procès pour mise en danger de la vie d’autrui.

Ma critique

Plus qu’un simple pamphlet ou qu’un vulgaire coup de gueule, cet ouvrage du Professeur Perronne est, en fait, une enquête journalistique à chaud, un état des lieux précis, écrit en pleine crise, au printemps 2020. Il m’a semblé intéressant d’y jeter un œil avec un peu plus de recul. Le constat est affligeant et même pire qu’à l’époque. Perronne parle « d’une union sacrée de l’incompétence et de l’arrogance » et de « plus grande pandémie du siècle ». Il regrette que les médecins de plateaux genre Karine Lacombe, VRP de Big Pharma, et ceux du fameux conseil scientifique soient complètement déconnectés de la réalité. Lui-même est un ancien conseiller en épidémiologie de plusieurs gouvernements, chef de service respecté de l’hôpital de Garches. Il a plus de quinze années d’expérience dans la gestion des crises sanitaires. Il sait de quoi il parle, contrairement à un certain politicien vaguement neurologue, et pourtant il en est réduit à prêcher dans le désert. En réalité, cette relecture permet de se rendre compte que ce tableau qui fit scandale en son temps est tout ce qu’il y a d’impartial et de mesuré. Le recul montre que ces décideurs ne furent et ne sont pas des incapables ou des gens débordés, mais qu’ils appliquent malheureusement un plan ourdi par leurs véritables maîtres. Cette crise serait-elle plus politique que sanitaire ? Alors complot ou trahison des élites ? Ouvrage à lire pour ne pas mourir « covidiot ».

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LA FIN DU PARTI ROYALISTE (MARC DESAUBLIAUX)

Le résumé du livre

Que d’occasions manquées au XIXe siècle pour la cause royaliste ! En 1849, elle dispose de la majorité à l’Assemblée nationale et pourtant c’est Louis-Napoléon Bonaparte qui s’empare du pouvoir le 2 décembre 1851… En 1871, les royalistes se retrouvent à nouveau majoritaires et unis autour du comte de Chambord quand tout capote avec la querelle au sujet du rétablissement du drapeau blanc. Au-delà du symbole, deux conceptions de la monarchie s’affrontent : l’orléanisme et le légitimisme, monarchie constitutionnelle et absolutisme de droit divin… Et en 1883, à la mort du comte de Chambord, qui n’a jamais voulu transiger et a renoncé au trône, le nouveau prétendant, Louis-Philippe-Albert d’Orléans, comte de Paris, se retrouve à la tête d’un parti en pleine décomposition. Plus de majorité ni à l’Assemblée, ni au Sénat. Un gouvernement et un chef d’état républicains. Finalement, une forte poussée aux élections législatives de 1885 entraine le vote d’une loi d’exil frappant le Comte de Paris. Avec un prétendant malade et coupé des réalités du terrain, arrive la fin des espérances royalistes.

Ma critique

« La fin du parti royalistes » se présente comme un essai historique de grande qualité sur une très courte période assez peu connue de l’histoire du royalisme. L’auteur appuie son travail sur une très riche documentation (archives, témoignages, articles de presse). Le lecteur découvrira dans cet ouvrage majeur sur ce sujet précis combien fut délétère pour le mouvement l’alliance avec le boulangisme. L’importance du rôle de certains dirigeants tels Meyer jouant le fils contre le père et poussant au coup de force ou tels de Mun, le catholique social, ne parvenant pas à faire voter des mesures favorables au monde ouvrier. La désunion amènera une dérive vers la droite parlementaire classique pour certains ou vers un anti-parlementarisme de plus en plus virulent pour d’autres. Sans oublier la découverte de l’importance d’une presse royaliste constituée d’une nuée de petits journaux (250 à 300) parisiens ou provinciaux qui périclitèrent peu à peu. L’ouvrage s’achève sur l’évocation de Charles Maurras et de l’Action Française, mais ceci est une autre histoire, comme dirait Kipling. Au total, un opus à ne pas manquer pour qui s’intéresse à ce tournant de l’Histoire, avec en prime l’escapade chevaleresque mais ratée du jeune duc d’Orléans.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

COMPRENDRE L’EMPIRE (ALAIN SORAL)

Le résumé du livre

Qu’est-ce vraiment que le peuple ? Au temps de la Révolution française le Tiers-Etat représentait la bourgeoisie montante et non le petit peuple composé d’une multitude de petits paysans attachés à leur lopin de terre. Jamais aucun changement ne fut réellement voulu par le peuple. Jamais celui-ci ne fut internationaliste, mais toujours patriote (soldats de l’an II, poilus de 14). À partir de 1789, on est passé de la « société du don pour le prestige à celle du prêt pour l’intérêt »… « De l’élégance à la laideur, de la noblesse à l’usure ». Robespierre a tué le Roi. Puis la Banque a liquidé Robespierre. De Gaulle voulait le retour à l’étalon-or. Il quitta l’OTAN, fit fermer les bases américaines en France, se posa en champion de la troisième voie (« Québec libre », discours de Pnom Penh). Pour s’en débarrasser, l’Empire « inspira » Mai 68 qui eut trois aspects (libertaire, syndical et politique) et qui permit la montée au pouvoir de Pompidou, homme des Rothschild, placé là pour instaurer la loi de janvier 1973 obligeant l’état à emprunter avec intérêt à des banques privées. Début d’un endettement aussi perpétuel qu’impossible à rembourser qui a amené la France dans la calamiteuse situation où elle se trouve aujourd’hui.

Ma critique

« Comprendre l’Empire » est un essai de sociologie politique polémique et assez basique plutôt axé sur de la vulgarisation économique et historique. C’est clair, fluide et aisé à lire. Bien que souvent différentes de la doxa officielle, les analyses historiques sont difficilement contestables. Soral insiste beaucoup sur la division de la société de l’ancien régime en « oratores » (priants), « bellatores » (combattants) et laboratores (travailleurs). Pour lui, le mondialisme, qui a détruit le catholicisme, le communisme et l’universalisme français, n’aurait plus d’autre opposant sur sa route que l’islam non inféodé aux Etats-Unis (Iran, Hezbollah). Il fait une distinction entre « musulman du quotidien » et « racaille de banlieue », trouve que la gauche sociétale ou gauche « bobo » s’est allié à la droite d’affaires pour liquider la gauche sociale (PCF) et la droite morale (gaullisme), telle qu’elle a pu exister dans le cadre du CNR et perdurer jusqu’en 68. Pour lui, seule une union de la gauche du travail et de la droite des valeurs pourrait mettre en échec la dictature de la « gouvernance mondiale ». Publié il y a dix ans, cet essai a déjà un peu vieilli en ce qui concerne les perspectives. « La révolte des nations » annoncée dans le dernier chapitre ne s’est pas produite, ses prémisses (gilets jaunes) ayant été réprimés comme on sait, et le mondialisme a avancé à pas de géant grâce à la crise sanitaire. Au total, un ouvrage plus intéressant pour son côté historique que politique.

Ma note

4/5

ESSAIS

POUR EN FINIR AVEC PASTEUR (DR ERIC ANCELET)

Le résumé du livre

En 1885, lorsque Pasteur inocule un virus de rage particulièrement virulent à des enfants, pour « expérimenter » le contre-poison et lancer au plus vite le premier vaccin de l’histoire, il a 63 ans et est lui-même un homme très malade et fort diminué, hémiplégique paralysé du côté gauche depuis 1868. La rage qu’il injecte à des enfants sains est une maladie paralysante de même nature que l’infirmité dont il souffre lui-même, laquelle l’oblige à se servir d’assistants et altère ses capacités mentales. Plusieurs enfants mourront suite aux expérimentations de ce personnage devenu un héros national et l’un des hommes les plus célèbres du monde. Des plaintes pour homicide seront déposées par de pauvres gens du peuple. Toutes seront ignorées par la Justice car Pasteur est protégé par le pouvoir. Son premier vaccin sera fabriqué et diffusé sur la base de deux cas jugés significatifs, deux jeunes garçons robustes qui ont survécu, non pas à la morsure d’un chien dont on n’a jamais prouvé qu’il était vraiment enragé, mais aux injections dangereuses du vieux chimiste. Un siècle et demi plus tard, l’Institut Pasteur perpétue la tradition pour son plus grand profit et celui des Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson, Astra Zeneca et autres…

Ma critique

« Pour en finir avec Pasteur » est un essai bien documenté, remettant en question le dogme pasteurien. Le Docteur Ancelet se place dans la ligne des découvertes d’Antoine Béchamp, Claude Bernard et autres pour qui le microbe importe peu car c’est le terrain qui compte. Pasteur l’aurait même reconnu sur son lit de mort. En effet, si les microbes ou virus sont bien impliqués dans les maladies infectieuses, l’important est de savoir de quelle manière, s’ils en sont la cause ou l’effet, des maîtres d’œuvre ou de simples exécutants. Ancelet pose les questions qui dérangent, considère l’homme dans son entièreté, corps et âme. Il en tient pour une médecine holistique, respectueuse et non traumatisante, juste à l’opposé de l’allopathique, matérialiste, dogmatique et autoritaire. Pour lui, on ne devrait jamais vacciner un enfant de moins de six ans et encore moins un nourrisson dont les défenses naturelles sont dans un état embryonnaire. D’autant plus que l’allaitement maternel suffit à le protéger de toute attaque microbienne. On notera également une description en forme de réquisitoire sans appel de l’accouchement moderne (position couchée, provoqué, forceps, épisiotomie, césarienne, etc.) aussi traumatisant pour la mère que pour l’enfant. Livre passionnant qui attaque la problématique des vaccins sous un angle autant médical que philosophique voire sociologique d’où une lecture parfois un tantinet laborieuse.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA GUERRE SECRÈTE CONTRE LES PEUPLES (CLAIRE SEVERAC)

Le résumé du livre

Un seul pour cent de la population mondiale possède autant que les 99% restants. De 2008 à 2010, en France, alors que les 10% les plus pauvres de la population ont perdu 179 millions d’euros, les plus riches ont accru leur fortune de la bagatelle de 24 milliards d’euros. Si toute guerre, toute crise sanitaire, toute révolution enrichit les riches et ruine les autres, pourquoi ne pas créer de toute pièce un problème pour ensuite proposer une solution miracle (pour eux !). Si 20% de la population mondiale suffit à faire tourner la machine économique avec l’introduction massive de robots, d’informatique et d’IA, il va leur falloir se débarrasser des 80% restants qui ne sont que des bouches inutiles, forcément responsables du fameux réchauffement climatique anthropique. Les épandages à haute altitude de nuages de particules d’aluminium, de baryum et autres, censés lutter contre ce phénomène, représentent un très grave danger pour l’humanité. (pollution de l’air, de l’eau, et de la terre, ingestion de nano particules pouvant endommager le cerveau et causer la stérilité, sans parler de toutes sortes de maladies comme celle des horribles « morgellons ») C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics nient leur existence et hurlent au conspirationnisme quand on ose évoquer les « chemtrails », ces trainées en quadrillage et autres formes géométriques bizarres qui strient nos ciels par beau temps. Et combien d’autres moyens tout aussi vicieux, tout aussi secrets ne sont-ils pas employés dans cette guerre qui ne dit pas son nom ?

Ma critique

« La guerre secrète contre les peuples » est un essai parfaitement documenté sur des faits sciemment négligés voire rejetés par nos médias tous dans la main de cette caste omnipotente. Le lecteur ne trouvera que des faits avérés, difficilement contestables et patiemment compilés par Claire Séverac qui, sans doute, paya de sa vie son honnêteté et son intégrité. Ce livre est une somme et même un ouvrage de référence sur ce sujet sensible. Et les derniers développements de cette course folle et mortifère vers ce « nouvel ordre mondial », comme ils l’appellent pour ne pas dire « dictature globale », ne font que confirmer ses dires. C’est un réquisitoire en règle. Tout y passe depuis le programme « HAARP » qui consiste à bombarder l’ionosphère d’ondes à très hautes fréquences pour déclencher artificiellement tempêtes, tremblements de terre, voire tsunamis, jusqu’aux OGM en passant par les nanotechnologies, la bio-ingénierie, le transhumanisme, sans oublier toutes les arnaques comme le prétexte climatique ou sanitaire avec les campagnes de vaccination de Bill Gates dans le Tiers-Monde cause de stérilité des femmes ou de maladies bien plus graves ni celle des bio-carburants. 100 millions de tonnes de céréales utilisées pour les fabriquer pouvant permettre de nourrir environ 700 millions de personnes en Inde ou en Afrique. Un ouvrage à ne pas rater si on veut vraiment prendre conscience de la réalité du monde dans lequel nous vivons et ne pas avoir honte quand nos enfants ou nos petits enfants nous demanderons des comptes dans quelques années.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA MAFIA JUIVE (HERVE RYSSEN)

Le résumé du livre

Lorsqu’on évoque la Mafia en général, c’est d’abord à la sicilienne que l’on pense en premier lieu car c’est celle qui fut longtemps la plus médiatisée, celle qui donna lieu au plus grand nombre de films de cinéma (Scarface, le Parrain, etc.) Puis, au début des années 90, après l’effondrement de l’Union soviétique, on nous parla aussi régulièrement de « mafia russe », de « mafia albanaise » ou de « mafia tchétchène ». La « mafia juive », elle, n’existe pratiquement pas. Les médias n’en parlent que très rarement, tout juste quand d’énormes scandales ne peuvent plus être complètement cachés au grand public. C’est un sujet tabou. Dans les films hollywoodiens, la plupart des grands chefs mafieux d’origine juive sont remplacés par des Latinos, des Siciliens, voire de méchants Aryens blonds aux yeux bleus. Et pourtant, cette mafia existe bel et bien. C’est même la plus puissante et la plus dangereuse du monde. Que de crimes et de délits n’a-t-elle pas commis au fil des siècles : trafics en tous genres (drogues, armes, œuvres d’art et même organes humains), proxénétisme, traite des blanches, traite des esclaves (aussi bien noirs que blancs), vols à main armée, rackets, enlèvements, escroqueries en tous genres…

Ma critique

« La Mafia juive » se présente comme un essai sur un sujet épineux. Un travail de compilation énorme, regroupant des centaines d’affaires depuis le tout début de l’autre siècle jusqu’aux années 90 avec les affaires du Sentier, le scandale de l’ARC, les gros trafiquants comme Monsieur Michel et Monsieur Joseph et les escrocs de haute volée comme Claude Lipsky et Samuel Flatto-Sharon. Le lecteur ne trouvera ni grandes envolées ni grandes théories, mais des faits avérés, rien que des faits avec références en note de bas de pages. L’auteur s’appuie entre autres sur le travail du journaliste français Jacques Derogy (« Israël Connection ») et sur celui de l’américain Rich Cohen (« Yddish Connection »). Il cite également nombre d’auteurs juifs comme Edgar Morin, Jacques Attali ou Bernard-Henry Lévy. Au bout du compte, cette interminable succession de crimes, délits et méfaits en tous genres amène une lecture un brin fastidieuse. Tant de turpitudes et de cruauté (on y découvrira certaines méthodes de meurtre et de torture particulièrement odieuses) finit d’ailleurs par causer un véritable écœurement chez le lecteur même endurci. Une somme passionnante pour qui veut s’informer sur un sujet toujours traité avec une trop grande discrétion.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LES ROTHSCHILD (JEAN PERON)

Le résumé du livre

Les Rothschild, dont le nom équivaut aujourd’hui à celui de Crésus autrefois, sont depuis la fin du XVIIIè siècle les plus grands financiers de l’Europe et même du monde. L’histoire de cette célèbre famille débute à Francfort sur le Main dans le quartier juif où les portes des maisons ne portaient pas de numéros, mais de simples écussons. Le leur étant rouge leur apporta le nom de « Rotes Schild », leur vrai nom étant Eichanan. Ils tenaient une simple quincaillerie qui pratiquait un peu de change de monnaie. À la mort de ses parents, Meyer Amshel hérite du petit bien de ses parents. Il n’a que douze ans, mais travaille déjà comme changeur pour son père. Il commence par proposer des pièces de collection au prince Frédéric de Hanovre, grand numismate, qui le met bientôt en rapport avec certains de ses pairs. En 1769, il se fait nommer « agent de cour de Hesse-Hanau » (fournisseur officiel). En 1770, à l’âge de 25 ans, il épouse une voisine juive de 17 ans avec laquelle il aura cinq garçons et six filles. Il commence une fructueuse carrière d’intermédiaire entre la Hesse et l’Angleterre pour le financement de milliers de soldats hessois que les Anglais utilisent pour réprimer la révolte américaine. Il s’achète une magnifique demeure comportant plusieurs coffre-forts et passages secrets. En 1790, sa fortune est estimée à 3000 florins. En 1795, elle passe à 15 000 florins et en 1800 à 1 million. Il envoie ensuite ses trois premiers fils fonder des succursales pour sa jeune banque d’affaires dans les principales places financières d’Europe. Ainsi Nathan part pour Londres avec un capital de 20 000 livres Sterling. Puis en 1811, c’est le tour de James de rejoindre Paris…

Ma critique

« Les Rothschild » est un ouvrage historique fort intéressant retraçant la fantastique épopée d’une famille juive qui parvint à bâtir un véritable empire financier grâce aux emprunts, à l’utilisation systématique de « billets à ordre » (invention des Templiers), à la spéculation à la corruption des intermédiaires et surtout à l’appui des plus grands de ce monde. (Cour d’Autriche et d’Angleterre principalement). Le lecteur découvrira l’importance du rôle de certains personnages comme Metternich, Fouché, Cavour et Disraëli dans cette ascension ainsi que les problèmes que rencontrèrent tous ceux qui tentèrent de s’y opposer comme Bismarck, Napoléon III et surtout le Tsar. En finançant toutes les guerres et la plupart du temps des deux côtés, les Rothschild s’enrichirent énormément. Ils prirent entre autres le contrôle des Chemins de fer du Nord, monopolisèrent la distribution du tabac et firent perdre à la France la propriété du Canal de Suez au profit de la Grande-Bretagne. Cette étude historique un peu aride s’arrêtant au tout début du XXe siècle, on reste sur sa faim pour la période de la 1ere guerre mondiale et de la révolution russe. Il est seulement noté leur fuite du territoire français pendant la seconde guerre mondiale. Livre intéressant pour les amateurs d’Histoire, malgré un style littéraire assez lourd et assez peu fluide.

Ma note

4/5

ESSAIS

LE TRAVAIL ET L’USURE (EZRA POUND)

Le résumé du livre

À la mort de Lincoln, le véritable pouvoir passa des mains du gouvernement officiel des Etats-Unis à celles des banquiers. Le système démocratique commença à périr. Depuis, il est dérisoire de parler de ce pays comme d’une puissance véritablement autonome. La fortune de Morgan débuta lors de la guerre de Sécession quand il acheta à crédit au ministère de la guerre à Washington un lot de fusils déclassés qu’il vendit à un commandant texan lequel les paya avant même que Morgan fut obligé de rembourser le ministère. Morgan en tira 75 000 dollars de bénéfice net ! En 1694, dès sa fondation, la Banque d’Angleterre se mit à pratiquer l’usure sur de l’argent créé à partir de rien. Un des Rothschild disait lui-même : « Il y en a peu qui comprendront ce système et ceux qui le comprendront seront occupés à en jouir. Le public ? Comprendra-t-il jamais que ce système est contraire à ses intérêts ? »

Ma critique

« Le travail et l’usure » se présente comme un essai en trois parties écrit en 1944 dans un but didactique et pédagogique. Pound veut montrer au lecteur les coulisses de l’économie. Il dénonce les dangers de l’usure, les intérêts d’une dette qui finit par ne plus être remboursable au fil des ans. Bien avant Sylvain Laforest (« Guerres et mensonges »), il démontre que ce sont les ploutocrates qui suscitent les guerres en série avec l’intention de créer toujours plus d’endettement et donc de s’enrichir toujours plus. L’intérêt de cette œuvre brève et aisée à lire et à comprendre, réside dans l’énoncé d’une possible solution par l’interdiction de l’usure (écrite en toutes lettres dans toutes les grandes religions et mise en place pendant un temps en Allemagne) et le remplacement de l’argent classique par une monnaie « franche » ou « fondante », c’est-à-dire dépréciable à intervalle régulier, concept prôné par Silvio Gesell (1862-1930), réformiste allemand, proudhonien, théoricien de l’économie, admiré par Keynes et parfois repris de nos jours pour certaines monnaies locales. Que se passerait-il si nos billets avaient une durée de vie limitée par exemple à 100 mois ? L’argent circulerait plus et mieux. « Le peuple aurait une plus saine idée des valeurs. Il n’adorerait plus l’argent et ne serait plus aux ordres des banquiers. » L’économie ne risquerait plus l’inflation, la déflation, les krachs boursiers, et les guerres deviendraient beaucoup plus rares. Rien que pour ce concept, le livre mérite d’être lu !

Ma note

4/5

ESSAIS

COMPLOT MONDIAL CONTRE LA SANTÉ (CLAIRE SEVERAC)

Le résumé du livre

Force est de constater qu’épidémies mondiales, scandales sanitaires, alimentaires, économiques, OGM, malbouffe, médicaments et vaccins dangereux, pollutions en tous genres, rien n’aura été épargné à l’homme du XXIe siècle qui se retrouve le plus mal nourri des êtres humains depuis toujours et le plus gros consommateur de poisons. Des scandales à répétition se succèdent sans discontinuer. Comment pouvons-nous penser qu’ils ne sont que le fruit du hasard ou de la malchance ? En réalité, derrière chacun d’eux, on retrouve toujours les mêmes. Ceux qui manipulent l’opinion grâce à leur mainmise sur les médias, les scientifiques et les politiques. Ils ont monopolisé toutes les ressources mondiales et jusqu’à la chaine alimentaire en brevetant tout ce qui vit. Ils ont la haute main sur notre santé du début à la fin, car ils créent les conditions de nos maladies quand ce ne sont pas nos maladies elles-mêmes pour nous vendre toujours plus de médicaments. Ils ont amassé ainsi des fortunes colossales qui leur permettent de corrompre n’importe qui…

Ma critique

« Complot contre la santé », bien qu’écrit il y a une bonne dizaine d’années, reste un ouvrage de référence. En menant une enquête fouillée (des dizaines de pages de notes en fin d’ouvrage), Claire Séverac, qui a sans doute payé de sa vie sa curiosité et son honnêteté, démonte tous les volets de ce complot contre notre santé. Big Pharma, Big Tech et Big Money sont assignés au banc des accusés. La liste des chefs d’accusation est longue comme un jour sans pain. Les scandales sont dévoilés un à un. De celui du vaccin contre l’hépatite B, qui d’ailleurs fait maintenant partie des 11 vaccins obligatoires pour les enfants de moins de trois ans, à celui du Gardasil (papillonavirus) en passant par la grippe porcine, aviaire, H1N1, les mesures imbéciles d’une certaine Roselyne Bachelot, ancienne employée des labos, les agissements étranges d’un certain Fauci et d’un prévisionniste alarmiste nommé Neil Ferguson (déjà eux, toujours eux !), la main mise sur notre santé par le biais de la médecine ne date pas d’hier. Cette enquête permet d’ailleurs un éclairage fort intéressant sur ce que nous vivons actuellement, conséquence logique de tout ce qui est dénoncé. Le rôle de l’OMS, des « think tanks », du CFR, de Bilderberg, de la Trilatérale, les expériences de guerre bactériologique des laboratoires P4 français, américains, chinois, le travail de sape des fondations avec leurs ONG financées par des milliardaires qui veulent passer pour des philanthropes tout en échappant au fisc est exposé. Tout est passé en revue : médicaments, vaccins, pesticides, engrais chimiques, pollutions, pandémies, famines et dépopulation. Un seul exemple : en 2008 déjà, le CFR avait lancé un programme appelé « Gouvernance mondiale au XXIè siècle » où il était précisé que 20% de la population mondiale suffisait amplement pour maintenir de façon optimale toute l’économie de la planète et que les 80% restant étaient superflus. De là à songer à s’en débarrasser par tous les moyens, il n’y avait qu’un pas. Un réquisitoire précis, implacable, essentiel pour qui ne veut pas mourir idiot. Et qui se lit comme un roman policier, tant est incroyable (mais vrai) ce que lecteur y découvre.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA VIE AU CŒUR DE LA FORÊT (PETER WOHLLEBEN)

Le résumé du livre

Une forêt représente un biotope beaucoup plus riche et mystérieux que le promeneur, le joggeur ou le randonneur lambda ne l’imagine. La faune et la flore y sont riches et variées même si le milieu est le plus souvent un espace de culture comme un autre, la forêt primaire ayant pratiquement disparu en Europe. Pour nous le faire découvrir, Peter Wohlleben a sélectionné 250 espèces emblématiques et moins connues qu’il nous présente sous forme de fiches tenant sur une page. On apprend une foule de choses comme la lutte des arbres pour la lumière. Ainsi les chênes qui poussent parmi les hêtres sont pris en étau par ces derniers. Les racines des hêtres s’insinuent sous celles des chênes, leurs feuilles plus larges leur font de l’ombre et finissent par les recouvrir gênant la photosynthèse. Dans sa peur de mourir, le chêne développe des « pousses de peur » sur son tronc pour essayer de capter un peu de luminosité latéralement. En fait, il aggrave son cas et précipite sa fin par manque de lumière et de nourriture…

Ma critique

« La vie au cœur de la forêt » est un petit guide de très jolie facture. Beau papier glacé, édition de qualité et format adapté. On lui trouvera facilement une place dans une poche de parka ou de sac à dos. Chaque arbre, plante, insecte, oiseau ou animal est étudié sur une page illustrée par une grande photo (ou deux petites) en occupant la moitié. Ce guide peut être très utile pour le naturaliste débutant, mais semblera certainement insuffisant dès lors que l’on va s’intéresser à un domaine particulier. Ainsi, ne trouvera-t-on que 10 fiches pour les champignons dont quatre sur les bolets. Un peu juste si l’on part en cueillette ! Sinon, cet ouvrage didactique et fort agréable répond à de nombreuses questions que se posent les amoureux de la nature, genre le gui est-il néfaste ou utile aux arbres ? Comment les tiques transmettent-elles la borréliose ? Est-il exact qu’une petite dose de Belladone provoque des hallucinations, une plus forte un comportement dément et que l’ingestion de dix baies peut provoquer la mort ? Petit ouvrage à conseiller à titre d’initiation.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’ÉVOLUTION, LA RÉVOLUTION ET L’IDÉAL ANARCHIQUE (ELISEE RECLUS)

Le résumé du livre

L’évolution et la révolution sont deux aspects d’une même réalité historique et politique. L’une précède généralement l’autre. Ce sont les deux faces successives d’un même phénomène, toujours en alternance sur la voie de l’histoire de l’humanité. Toutes deux sont indispensables l’une à l’autre. Il faut qu’une idée germe avant qu’elle s’inscrive dans la réalité. La révolution n’étant que la conséquence logique de l’évolution. Cependant toutes les révolutions ne sont pas nécessairement un progrès, de même que toutes les évolutions ne sont pas toujours orientées vers la justice. Il y a des évolutions qui ne sont que des marches vers la décadence et des révolutions qui apportent le malheur et la mort. Les capitalistes établissent de puissants monopoles qui rétablissent sous une forme nouvelle l’esclavage d’autrefois en certainement pire car plus insidieux et plus totalitaire. Et l’ironie de tout cela c’est de voir des captifs qui brisent leurs chaînes pour mieux s’en charger de nouvelles…

Ma critique

Ce texte est la retranscription d’un long discours prononcé en 1902 à Genève par Reclus, ensuite publié dans de nombreuses langues et resté depuis dans les annales. L’analyse de la situation économique et politique, une trentaine d’années après l’évènement majeur que fut la Commune de Paris pour l’auteur, est d’une précision, d’une qualité et d’une intelligence remarquable. La critique du capitalisme qui monopolise les moyens de productions et spolie le travailleur du fruit de son travail est peu discutable. Avec le recul du temps, le lecteur remarquera même que notre réalité est pire que la sienne, les oligarques milliardaires étant en passe de faire main basse sur la totalité de l’économie mondiale. Sur ce point, Reclus le visionnaire a fait erreur. L’internationalisme dont il rêvait n’est toujours pas celui des travailleurs, mais celui des banquiers ! On ne s’étendra pas non plus sur son anticléricalisme assumé. Ni Dieu, ni maître : si l’Eglise a perdu tout pouvoir, les « maîtres » n’ont jamais été aussi puissants. Très intéressante demeure cette utopie idéaliste et généreuse qu’aurait pu être l’anarchisme s’il n’avait été discrédité par les actes terroristes qui se produisirent peu après. Texte encore intéressant de nos jours du point de vue historique (pour la description de certains aspects de la Commune de Paris à laquelle Reclus participa activement), politique (tous les principes doctrinaux du véritable idéal anarchique y sont développés) économique (condamnation sans appel du malthusianisme) et également comme point de comparaison avec notre époque.

Ma note

4/5

ESSAIS

ÉLOGE DE LA FORCE (LAURENT OBERTONE)

Le résumé du livre

L’homme moderne est-il vraiment libre ? Ne serait-il pas plus esclave que le serf du Moyen-Âge ne l’était ? Prenons-nous la télé et les médias en général comme des sources d’information honnêtes et objectives ou au contraire pour de formidables machines de propagande au service de Big Brother ? « Tout ce que l’État sait faire, c’est dépenser, promettre et parler. Créer des commissions et des numéros verts », nous dit Obertone. Et pour que « civilisé » ne rime pas avec « désarmé, domestiqué et conditionné », il nous propose dix lois : connaître notre faiblesse, détrôner notre peur, déclarer notre indépendance, reprendre le pouvoir, nous enraciner dans la vie, connaître l’ennemi, vaincre le silence, être stratège, occuper le terrain et imposer nos lois.

Ma critique

« Éloge de la force » se présente comme un pamphlet en forme de coup de gueule particulièrement punchy, mais pas forcément aussi efficace que l’auteur l’a sans nul doute espéré. Le fond est difficilement discutable. Le tableau esquissé de nos faiblesses, de la puissance de la pensée unique, de la tyrannie qui s’installe et de l’avenir sombre qui nous attend est d’une cruelle vérité. Mais à cette excellente analyse qui n’étonne pas car venant d’un essayiste de la trempe d’Obertone qui a déjà fait ses preuves avec « La France Big Brother », « La France interdite » et « La France Orange mécanique », l’auteur a voulu proposer des solutions. Son évangile du dissident, ses dix commandements du prophète anti-mondialiste sont une sorte d’ordonnance alignant dix remèdes de cheval. L’ennui, c’est qu’on reste dans le vague, le flou et assez peu dans le concret. Obertone se maintient presque toujours sur le plan théorique, philosophique et moral et pas suffisamment à mon goût sur celui du pragmatisme politique. Il manque une véritable définition de « Big Brother ». Ce ne serait pas le conglomérat de ploutocrates mondialistes du genre Soros, Gates, Schwab, Rockfeller et autres Rothschild, mais nous-mêmes, les gens de rien, les sans-dents qui, par notre passivité et même notre complaisance leur donnerions tout ce pouvoir. Ce tableau très noir et très pessimiste de notre monde peut être contre-productif pour certains, car il peut induire culpabilisation et démobilisation, un comble pour un « éloge » de la force. De plus, l’emploi systématique du tutoiement et le ton accusateur et même virulent de ce texte peut en agacer un certain nombre. Il n’en demeure pas moins que cet opus a le rare mérite de dépeindre avec honnêteté une réalité qui dérange. Il ne peut donc que donner à réfléchir et c’est déjà énorme à notre époque de mensonge triomphant.

Ma note

4/5

ESSAIS

COVID 19, LA GRANDE REINITIALISATION (KLAUS SCHWAB & THIERRY MALLERET)

Le résumé du livre

Avec la crise du Covid 19, des milliers d’entreprises vont disparaître, des millions d’emplois seront détruits (rien qu’aux Etats-Unis, 36 millions). Les confinements et autres mesures sanitaires vont se succéder. Les gens espèrent que tout reviendra comme avant. Erreur, jamais cela ne se produira. Il y aura un avant Corona et un après Corona. Cette pandémie que Schwab compare à la peste noire, à la grippe espagnole et aux épidémies de choléra pourrait durer jusqu’en 2022. Quelles pourraient en être les conséquences : un recul partiel de la mondialisation des échanges, une exaspération des tensions entre la Chine et les USA, une accélération de l’automatisation généralisée, une activation phénoménale de la planche à billets, une surveillance accrue des citoyens, un effondrement des pays en développement, des conflits sociaux, des famines, des vagues de suicides, une reprise difficile des économies occidentales avec des secteurs entiers complètement ravagés comme le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, les transports aériens, le monde du spectacle et du divertissement et, abomination de la désolation, une montée en flèche des nationalismes.

Ma critique

« Covid 19, la grande réinitialisation » est un essai plus économique que géopolitique sur la situation du monde au mois de juin 2020. L’auteur le présente lui-même comme « un hybride entre essai contemporain et instantané d’un moment crucial de l’Histoire ». L’intérêt de cet ouvrage aurait dû être de tenter de présenter ce à quoi le monde post-pandémie pourrait et surtout devrait ressembler. Car, pour lui, la solution idéale existe, c’est bien entendu le gouvernement mondial, le renforcement des instances internationales comme l’ONU, l’OMS, le FMI dont chacun a pu apprécier l’efficacité. L’ennui, c’est qu’avec Schwab, on ne va jamais au fond des choses, on reste dans le flou, dans l’eau tiède, dans le narratif trompeur des médias. Si vous voulez en savoir un peu plus que ce qu’on vous raconte sur BFMTV, vous allez en être pour vos frais. Avec en prime, une palanquée d’erreurs et d’approximations en tous genres. Quelques exemples : pour Schwab confinement égale quarantaine, donc une mesure pratiquée à toutes les époques, au bémol près qu’on a toujours mis à l’écart les malades ou supposés tel et jamais les bien portants ! Pour lui, aucune différence entre mondialisation et mondialisme, alors que le premier terme ramène à une réalité économique et le second à une idéologie. Pour lui, c’est le virus et surtout le comportement psychotique du peuple qui aurait induit l’effondrement de l’économie et non les décisions politiques de confinements, couvre-feux et autres mesures restrictives de liberté. Du point de vue géopolitique, le bouquin est encore plus faible. C’est à peine si Schwab, tout occupé qu’il est à son plaidoyer pro domo (il est quand même le fondateur du Forum Economique Mondial et par la même un des grands inspirateurs de tout ce bazar), admet du bout des lèvres, qu’une gouvernance mondiale accompagnée d’un fichage et traçage des gens ne sera pas très compatible avec la démocratie et le maintien des libertés fondamentales. Il en conclut d’ailleurs que c’est la fin annoncée du libéralisme et que l’humanité, si elle suit ses bons conseils, se mettra en route vers un avenir radieux, alors qu’il est parfaitement clair que cette idéologie mortifère n’est un sinistre hybride formé du pire du communisme (perte de toutes les libertés, contrôle social à la chinoise) allié au pire du nazisme. (euthanasie, eugénisme et transhumanisme). Non le mondialisme n’est pas un humanisme et les mondialistes ne sont pas les bisounours qu’ils font semblant d’être.

Ma note

2/5

ESSAIS

PROPAGANDA (EDWARD BERNAYS)

Le résumé du livre

Comment manipuler l’opinion publique en démocratie ? Comment faire accepter un produit, une idée, un homme politique ? Comment fabriquer ce fameux « consentement » ? La propagande exista de tout temps. Au départ, elle eut même l’acceptation positive de « propagation de la foi » pour le Vatican, avant d’en arriver à sa signification péjorative actuelle. Bernays sut en son temps transformer la réclame simplette se contentant de décrire les qualités d’un produit en publicité incitative et même en manipulation absolue. Ainsi parvint-on à faire fumer la cigarette aux femmes américaines en se servant des suffragettes comme idiotes utiles, le tout pour le plus grand profit des multinationales du tabac. Ainsi transforma-t-on les Américains pacifistes et isolationnistes en bellicistes interventionnistes en quelques mois quand Wilson voulut engager son pays dans la première guerre mondiale.

Ma critique

« Propaganda » est un essai de sociologie, un guide pratique des méthodes de propagande de l’époque et même un plaidoyer « pro domo » de l’auteur. Ecrit en 1928, par le neveu de Freud, il expose sans détour les principes de base de la manipulation mentale des masses. Il insiste bien sur la nécessité d’une connaissance fine des tendances, besoins et intérêts du public et sur les manières détournées de capter son attention. Si les bases du procédé sont exactes, précises et toujours opérantes, il n’en demeure pas moins que ce texte commence un peu à dater. Nul mention des images subliminales, du battage télévisuel ou de l’influence d’internet et des réseaux sociaux pour la collecte des données et pour cause. Le lecteur mesurera à cette lecture quel fut le chemin parcouru dans ce domaine. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est aussi énorme qu’inquiétant. La propagande est omniprésente aujourd’hui. Personne ne peut y échapper. Et ceux qui en tiennent les leviers obtiennent une réelle influence sur l’opinion. Ils dirigent et de manière beaucoup plus absolue que LouisXIV ou le petit père Staline eux-mêmes. La démocratie, ou ce qui en tient lieu, implique cette nouvelle forme de gouvernement, discrète, invisible et d’une efficacité redoutable. Big Brother pense pour vous. Et n’ayez crainte, il ne veut que votre bonheur…

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LES PIRES ENNEMIS DE NOS PEUPLES (JEAN BOYER)

Le résumé du livre

On croit généralement que les révolutions se produisent quand le peuple longtemps brimé se soulève soudainement. En réalité, il n’y aurait rien de vraiment spontané dans ces évènements mais tout un travail effectué en secret toujours par les mêmes. Ainsi la révolution bolchevique russe serait le fait de révolutionnaires pour la plupart d’origine juive. L’auteur l’étend même à Lénine et à Staline, ce qui semble assez peu établi historiquement. Il s’attache également à la révolution française (avec la personnalité particulière de Robespierre), mais aussi à la guerre d’Espagne, et aux révolutions portugaises et mexicaines…

Ma critique

« Les pires ennemis de nos peuples) est un essai historico-politique assez court (97 pages), un peu trop systématique dans les accusations, lesquelles auraient nécessité d’être plus soigneusement étayées par des faits concrets et des preuves bien établies. L’auteur reste trop dans le flou déclaratif ce qui donne à son texte une allure partiale et insuffisamment documentée historiquement. Seules exceptions, les paragraphes consacrés au Duc d’Orléans, Philippe-Egalité (chef du Grand-Orient de l’époque, trahi par ses propres troupes. Louis XVI et Marie-Antoinette ayant eux-mêmes été intronisés…), au prince Maximilien de Habsbourg embarqué dans la calamiteuse expédition mexicaine (franc-maçon affrontant Juarez, autre franc-maçon), à Simon Bolivar et au Général Prim. Ouvrage peu convaincant pour une recherche authentique, mais pouvant éventuellement servir d’introduction à qui se lance sur ce sujet.

Ma note

2,5/5

ESSAISHISTORIQUE

GUERRES ET MENSONGES (SYLVAIN LAFOREST)

Le résumé du livre

L’Histoire, telle qu’elle est enseignée à l’école et même à l’université, a plus à voir avec un joli récit épique qu’avec la triste réalité. Depuis la « Guerre des Gaules », on savait déjà qu’elle était écrite par les vainqueurs. Avec Sylvain Laforest, parti en exploration sur les traces de devanciers comme Carr et Sutton, dans ses coulisses les plus secrètes, on découvre que depuis 1773 (au moins), des entités cachées aux yeux de tous ont eu bien plus de responsabilités dans le déclenchement des conflits que les grands personnages de l’Histoire. Ainsi Napoléon, Hitler, Staline et tant d’autres n’auraient été que des marionnettes aux mains des grands banquiers internationaux. Depuis la Révolution française jusqu’à la crise du Covid en passant par les deux guerres mondiales, la guerre d’Indochine, les révolutions arabes et les conflits au Moyen-Orient, toutes ces guerres sans aucune exception ont été motivées par d’autres raisons que celles qu’on nous a présentées. Autant dire qu’on nous a menti effrontément. Comme dirait la chanson, « on nous cache tout, on nous dit rien » !

Ma critique

« Guerres et mensonges » est un gros essai historique et géopolitique qui se dévore comme un page-turner tant le lecteur en apprend de belles au fil de ses 474 pages. Quelques exemples : Marx, penseur du communisme, et Ritter, inspirateur du nazisme, furent tous deux financés par la maison Rothschild. Sur les 39 signataires de la déclaration d’indépendance américaine, 13 étaient franc-maçons de haut rang. Un banquier suisse nommé Perregaux arma le peuple le 13 juillet 1789 avant de financer le coup d’Etat du 18 Brumaire. Henry Ford fut l’inspirateur et un des mécènes d’Hitler. Prescott Bush, ancêtre de la dynastie célèbre, finança le parti nazi, tout comme Rockefeller, J.P. Morgan et nombre d’autres banquiers de Wall Street. En Afghanistan, sous le régime taliban, et avant l’arrivée des troupes américaines, la production de pavot (pour l’opium et l’héroïne) était de 185 tonnes. En 2016, elle avait augmenté de manière exponentielle jusqu’à atteindre 4800 tonnes. Une Au total, un ouvrage passionnant, une thèse solidement étayée par un arsenal de références présentée à la fin, que les tenants de la pensée unique classeront comme « complotiste ». Présentation impeccable (belle couverture, papier de qualité) un peu gâchée par quelques coquilles et par un style approximatif (mauvais emploi du conditionnel, « si j’aurais… », « s’accaparer du marché » et autres « américanismes », comme « globalisme » (mondialisme), « banquerie » (?), parachutisme (parachutage) ou « moto » pour « leitmotiv ») qui seront aisément pardonnés à ce journaliste canadien courageux qui a le mérite de participer à notre éveil collectif.

Ma note

4/5

ESSAIS

LE CORPS MYSTIQUE DE L’ANTECHRIST (RENÉ BERGERON)

Le résumé du livre

La conspiration mondialiste de l’ère du Verseau est basée idéologiquement sur le communisme et le nazisme et n’est que la mise en place des buts cachés de la Franc-Maçonnerie. En réalité, ces trois idéologies sont très proches et ni plus ni moins que les trois faux nez d’une même entité, celle qui ne veut plus de religion, plus de famille traditionnelle, plus de frontières, plus de patrie, plus de propriété privée. Une éducation laïque et athée, une baisse de la natalité, une suppression de la responsabilité personnelle, une extinction programmée de la foi, la mise en place d’un Etat Providence omnipotent et une immoralité encouragée sous toutes ses formes sont les moyens pour parvenir à ces fins : plus de vérité, ni de liberté, ni de justice, ni de morale. Tels sont les points communs entre le communisme, le nazisme et la Franc-Maçonnerie. La première cible est partout et toujours la religion. « Nous devons combattre la religion », disait Lénine. « Il faut libérer les masses ouvrières des préjugés religieux », peut-on lire dans le « Manifeste du Parti Communiste ». Et pour cela, tous les moyens sont bons, mêmes les plus criminels. En 1917, l’Église catholique russe comptait 12 millions de fidèles, 8 évêques et 810 prêtres. En 1935, après les massacres, ne survivaient plus que 60 prêtres. Les objectifs francs-maçons ne sont guère différents. « Ne cessons jamais de corrompre et de semer le vice dans le peuple. Notre but est la destruction du catholicisme. » (Adam Weishaupt) Les trois « ennemis infâmes » sont pour elle la loi, la propriété et la religion. Quant au nazisme, le frère ennemi apparent du bolchevisme, il repose sur le sang, le sol, la race et la nation. C’est un néo-paganisme très anti-chrétien lui aussi. Son idéologie basée sur le mythe de la race des seigneurs, sa pratique de l’eugénisme et de l’euthanasie (stérilisation des tarés sociaux, éradication des races inférieures) l’ont condamné à jamais, mais il peut ressurgir sous d’autres apparences…

Ma critique

« Le corps mystique de l’Antéchrist » est un essai politique majeur dans la mesure où il renvoie dos à dos et dissèque avec précision les trois courants responsables de bien des malheurs passés et à venir. « Doctrines pernicieuses et absurdes, faussement fardées du nom de science » (Pie XI). Paru en 1940, cet ouvrage courageux risquait de finir dans les oubliettes de l’Histoire s’il n’était pas reparut en 1993 avec une préface de Serge Monast. Le lecteur y apprendra bien des choses sur ces trois sujets qui n’en font qu’un. Par exemple, que 65% des sénateurs américains sont francs-maçons et que la totalité des présidents le furent à l’exception d’un seul, Adams ! L’auteur appuie toute son argumentation sur un grand nombre de faits incontestables et de citations des protagonistes (Lénine, Trotsky, Staline, Hitler, Weishaupt). Les points et les buts communs sont troublants. « Le stalinisme et l’hitlérisme sont des phénomènes symétriques. Par bien des traits, ils se ressemblent de façon accablante » (dixit Trotsky). Un ouvrage de référence, en accès libre sur le net, qui intéressera tous les passionnés d’Histoire mais aussi tous ceux qui veulent comprendre notre monde actuel, héritier et continuateur du processus en question.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

GOUVERNER PAR LE CHAOS (COLLECTIF)

Le résumé du livre

Des éléments de langage, un storytelling répété à l’infini de façon monotone, un peu comme un mantra, parviennent facilement à conditionner les réflexes mentaux pavloviens de toute une population. Depuis Bernays (« Propaganda »), on a découvert qu’en situation de grande anxiété, de stress, de peur, le cerveau reptilien l’emporte toujours sur le néo-cortex dialectique. Toute réflexion, toute rationalité deviennent impossibles. Ne reste plus que l’émotion, le ressenti. Le déni de réalité le plus absolu, les situations les plus incroyables et les pires contraintes peuvent être acceptées et même réclamées par l’opinion. De plus, si on relativise toutes les culpabilités, si on libère des prisonniers, si on inflige des peines symboliques quand elles devraient être sévères et des peines sévères quand elles devraient être légères, la justice brouille les cartes, rend tout le monde coupable ou potentiellement coupable. Ainsi arrive-t-on à étendre les murs de la prison à la société tout entière. Le gouvernement par le chaos n’a alors qu’une seule finalité : la tyrannie, la dictature…

Ma critique

« Gouverner par le chaos » est un essai politique court et compact qui présente une vulgarisation des mécanismes d’ingénierie sociale telle qu’elle est de plus en plus pratiquée par nos gouvernants avec l’aide des médias, de Big Data, de Big Tech, de Big Money et autres Big Pharma. Orwell et son « 1984 » sont largement dépassés dans la mesure où Big Brother espionnait le peuple, imposait sa volonté en se montrant et même en s’exhibant. Aujourd’hui, les vrais détenteurs du pouvoir savent tout sur nous mais restent cachés dans les coulisses, laissant le soin à leurs pantins, hommes politiques et autres, de rester sur le devant de la scène. Si on y ajoute une connaissance fine des comportements et tendances de la masse par le biais de la technologie, des réseaux sociaux et autres moyens de traçage, on obtient une sorte de pouvoir absolu reposant sur le mensonge, les psy-ops, les fake-news et autres opérations sous faux drapeaux. Un ouvrage intéressant, un brin technique, qui insiste un peu trop sur l’affaire de Tarnac et du groupe de Julien Coupat et qui aurait pu présenter plus de développements à l’aide d’autres exemples de manipulations. Peut servir d’introduction à un sujet aussi passionnant qu’inquiétant. Ecrit avant l’histoire du Covid, il donne cependant toutes les clés pour la décrypter.

Ma note

4/5

ESSAIS

65 QUESTIONS, 65 RÉPONSES SUR LA DETTE, LE FMI ET LA BANQUE MONDIALE (MILLET & TOUSSAINT)

Le résumé du livre

Depuis la crise financière de 2008, il ne reste plus que la toute petite poignée de ceux qui profitent de plus en plus du capitalisme, les oligarques, les ploutocrates, et l’immense majorité qui le subit, surtout au travers du mécanisme diabolique de la dette. Mais si on efface la dette des pays en voie de développement, les régimes dictatoriaux et corrompus ne vont-ils pas s’en trouver renforcés ? Les contribuables des pays développés ne vont-ils pas en faire les frais ? Comment vont se comporter, la Chine, les fonds vautours et les fonds souverains ? Si cette annulation est une condition nécessaire au redémarrage des économies, elle ne sera pas suffisante. Il faudra envisager bien d’autres mesures. Le tiers monde a déjà remboursé l’équivalent de 110 fois ce qu’il devait en 1970, mais entre temps la dette a été multipliée par 50 en raison de la hausse des taux d’intérêt et des nouveaux emprunts destinés à rembourser les premiers. Un parfait cercle vicieux !

Ma critique

Cet ouvrage très bien documenté et sourcé est un essai économique de belle qualité et d’un abord relativement facile de par la clarté du discours et de par la présentation sous forme de questions et réponses. Il pose tout le problème du développement et celui du rôle délétère et même létal du FMI et de la Banque mondiale, qui sous prétexte d’aider ces pays, ne font qu’aggraver la pauvreté et l’asservissement des peuples. (Casse sociale, émeute de la faim, paupérisation, 2,6 milliards d’êtres humains vivant avec moins de 2 dollars par jour !). En lisant cet ouvrage, bien des thématiques se découvrent sous une autre lumière : crise des subprimes, pillage des ressources du tiers-monde, monoculture et surproduction, baisse des cours des produits agricoles et des matières premières. La dette cumulée au Nord représente environ 40 000 milliards de dollars, celle du Sud 326 milliards et même seulement 80 après re-calcul et décote. Le propos aurait été incomplet s’il s’était cantonné aux pays du Sud. Il propose aussi des solutions générales avec de simples aménagements pour le Nord, ce qui semble certainement insuffisant pour une réelle libération du joug des 1% de ploutocrates qui ne font que s’enrichir de manière monstrueuse alors que les 99% s’appauvrissent inexorablement. Ouvrage fort intéressant qui cible le problème majeur de la mondialisation.

Ma note

4/5

ESSAIS

PSYCHANALYSE DU JUDAÏSME (HERVE RYSSEN)

Le résumé du livre

Le peuple juif est le peuple militant par excellence. C’est un peuple de propagandistes, un peuple de « prêtres » qui a un message à délivrer au reste de l’humanité. En effet, le judaïsme n’est pas seulement une religion. C’est également un projet politique dont l’objectif est la suppression des frontières, la disparition des nations, et la mise en place d’un nouvel ordre mondial dirigé par un gouvernement mondial qui pourrait siéger à Jérusalem. « Un joli endroit », dixit Jacques Attali. Cette espérance devrait hâter la venue d’un Messie attendu depuis déjà trois mille ans. C’est la raison pour laquelle les élites juives travaillent sans relâche à la constitution de cet empire globalisant.

Ma critique

« Psychanalyse du judaïsme » est un essai socio-politique dans la droite ligne des « Espérances planétariennes ». Le lecteur a même l’impression d’être en présence d’une suite surtout dans les deux premiers tiers du livre. Seul la dernière partie est consacrée à la psychanalyse proprement dite. On y nage dans les complexes, maladies psychiques, déviances et autres inversions accusatoires. À noter au passage, un chapitre intéressant sur « l’histrionisme » qui explique beaucoup de comportements et une brève déconstruction du freudisme. Sans doute plus intéressante, la première partie basée sur l’histoire, la sociologie, les mœurs et les rites, apprendra au lecteur énormément de choses comme l’histoire des Dunmehs avec un certain Sabbataï Zevi, expulsé d’Espagne en 1492 et installé à Smyrne (Turquie). Il se fait passer pour le Messie, veut prendre la place du Sultan, finit par se convertir à l’Islam et par être exilé en Albanie. Ses disciples, les Dunmehs, bien que doublement apostats, refusent tout mariage avec des Turcs, présentent un nom turc officiel tout en conservant un nom juif secret. Ils firent partie du gouvernement des jeunes Turcs de Mustapha Kemal. Celle des Frankistes est assez étrange. Dans cette secte fondée par Jacob Frank en Podolie à partir de 1755, on pensait que le salut venait du péché et que de l’excès de péchés devait advenir un monde meilleur. Ils se convertirent en apparence au catholicisme, prirent de nouveaux noms et ainsi certains purent accéder à la noblesse polonaise. Tout l’ouvrage repose sur des citations d’auteurs connus comme Elie Wiesel, Marek Halter, Edgar Morin, Jacques Attali, Minc, Derrida, Sorman, Kouchner, André Glucksmann, Norman Mailer, etc. Cela donne une impression de compilation assez peu discutable, mais quand même un brin indigeste.

Ma note

3,5/5

ESSAISPHILOSOPHIQUERELIGIEUX

LA SOUFFRANCE ET LE MOYEN D’Y METTRE FIN (DANIEL MADRASSE)

Le résumé du livre

Ni aujourd’hui ni demain ne font rêver et, à moins de se complaire dans l’insatisfaction, on ne peut chercher que de nouveaux moyens d’être heureux. Comment échapper à la souffrance ? Comment atteindre le bonheur ? Celui-ci serait un état de paix durable et dénué de souffrance, nommé aussi « ataraxie ». Le plaisir n’est pas le bonheur, car le plaisir est toujours éphémère et doit être recherché en permanence alors que la souffrance et la douleur doivent toujours être combattues. L’homme vit sous l’emprise de ses émotions, lesquelles sont indispensables à sa survie. Il fut un temps où l’homme se sentait encore maître du monde ou du moins de son territoire, où il se sentait un être libre plutôt qu’un rouage. À mesure que la société est devenue plus complexe, plus interdépendante et plus informatisée, cette liberté en a été d’autant plus réduite au point que se pose maintenant la question de savoir si une dictature totale ne serait pas le moyen ultime d’imposer l’égalité, la stabilité et donc la paix pour tous.

Ma critique

« La souffrance et le moyen d’y mettre fin » est un essai philosophique un peu dans la ligne de tous ces bouquins de recherche de bonheur ou de bien-être qui encombrent les rayons des librairies et qui rencontrent souvent un joli succès commercial. Sommes-nous si peu heureux qu’il nous faille autant courir derrière un bonheur que l’on n’atteint jamais ? Il faut dire que les sociétés modernes basées sur l’hyper consommation, la publicité omniprésente et la dictature du paraître, produisent de la frustration à haute dose. Cet ouvrage se compose de deux parties d’intérêt assez inégal. La première décrit la souffrance sous tous ses aspects. L’auteur fait appel à la biologie, à la chimie moléculaire, à l’ethnologie, à l’archéologie, à l’écologie et même à la théorie de l’évolution des espèces pour nous dépeindre la simple misère de notre condition humaine. Ce n’est pas inintéressant, mais un tantinet superfétatoire. Que de brillants développements pour démontrer une évidence ! La seconde partie nettement moins scientifique est totalement spirituelle. Pour remédier à cette souffrance, l’auteur fait appel aux pratiques religieuses de tous horizons. Bouddhisme, hindouisme (avec tous les types de yogas), christianisme (érémitisme, hésychasme et garde du cœur), islam (soufisme principalement) sont mis à contribution dans un syncrétisme plutôt intelligent. Les solutions ? Le retour à la pensée positive, à la méditation, au pranayama et autres répétitions du nom de Dieu. Un essai qui peut être utile à qui débute sur la voie de la sagesse…

Ma note

4/5

ESSAIS

LE RACISME ANTIBLANC (HERVE RYSSEN)

Le résumé du livre

Vous souvenez-vous de Guy Georges, le tueur de jolies jeunes femmes blanches, de Thierry Paulin, l’étrangleur de très vieilles dames ou du gang des Barbares, les tortionnaires du malheureux Ilan Halimi ? Sans doute, car ces affaires furent fortement médiatisées. Mais vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’autres centaines de crimes, d’agressions, de tortures, de lynchages ou de viols, rebaptisés « tournantes » toujours réservées aux jeunes filles blanches. Les médias nous ont habitué à considérer que quand un Français se rend coupable de violence envers un étranger, c’est systématiquement un acte raciste, alors que quand c’est l’inverse, ce n’est qu’un simple fait divers. Ça ne donne que quelques lignes dans les journaux, éventuellement une marche blanche, mais jamais d’émeutes avec incendies de voitures et pillages de magasins. Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu corriger ce deux poids, deux mesures en compilant crimes et délits imputables à ces chances pour la France qui ne sont pas toujours très tendres vis-à-vis de leurs hôtes…

Ma critique

« Le racisme antiblanc » est un essai très documenté conçu grâce à une compilation d’articles de journaux relatant une trentaine d’années de crimes et de délits racistes. Complètement dans la ligne de « La France Orange mécanique » de Laurent Obertone, cet ouvrage est tout aussi horrible à lire. Cette accumulation de tortures barbares, de monstruosités diverses et variées, de viols, d’outrages et d’humiliations finit par remplir d’écœurement le pauvre lecteur. Il savait déjà que l’homme était un loup pour l’homme. Il se doutait que « poignez villain, il vous oindra ; oignez villain, il vous poindra » (une adaptation libre en français de notre époque pourrait donner « cognez l’immigré, il vous fera des courbettes, soyez bon et accueillant avec lui, il vous cognera ou pire. » Vers la fin, l’auteur retrace quelques très rares ripostes musclées entrainant souvent des peines de prison pour l’honnête homme agressé ayant voulu se défendre un peu trop fermement. Le lecteur apprendra beaucoup de choses en lisant ce livre. Par exemple, il aura le fin mot sur l’affaire Omar Raddad, le meurtrier de Gisèle Marchal, le trop fameux « Omar m’a tuer », gracié par Jacques Chirac pour complaire aux bien-pensants. On restera dubitatif sur la conclusion plutôt optimiste avec l’espoir qu’Internet allait amener une prise de conscience du problème. L’avenir avec ses restrictions successives de liberté d’expression ainsi que la récente incarcération de l’auteur y ont apporté un démenti cinglant.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

DEUX SIÈCLES ENSEMBLE (TOME 2) (ALEXANDRE SOLJENITSYNE)

Le résumé du livre

Dès le tout début de la révolution russe, on remarque une très importante représentation des Juifs dans les rangs bolchéviques. On les retrouve très vite à tous les niveaux du pouvoir et jusqu’au sommet de la pyramide (Trotsky, Zinoviev, Kamenev et tant d’autres). Ils prennent en main massivement l’appareil de répression, la Tchéka, (futur NKVD puis KGB), de sinistre mémoire. Nombreux furent ceux qui s’illustrèrent comme chefs de camp au Goulag. Paradoxalement, sous l’ère communiste, les pogroms furent plus nombreux, de plus grande ampleur et plus sanglants que sous le régime tsariste. Du côté occidental, le pouvoir fut soutenu à bout de bras : campagne massive en faveur des Juifs persécutés, financement par les banquiers de Wall Street (des millions pour l’armée rouge, pas un sou pour l’armée blanche lors de la guerre civile), transferts massifs de technologie qui permit une rapide industrialisation de l’URSS contre de l’or, des œuvres d’art, des minerais et autres richesses naturelles. Mais avec Staline, peu après la seconde guerre mondiale, la tendance s’inversa. Les Juifs, accusés d’intelligence avec l’ennemi capitaliste, d’espionnage, de nationalisme sioniste, se retrouvèrent eux aussi persécutés (Procès, purges, Goulag voire liquidation pure et simple). Avec la création de l’Etat d’Israël, nombreux furent ceux qui firent leur « alya » et à dénoncer ce totalitarisme en oubliant leur responsabilité dans son avènement.

Ma critique

« Deux siècles ensemble » (tome 2) est un gros essai historique remarquablement bien documenté qui décrit tous les aspects de la question sur près d’un siècle de persécution communiste, cette « Roue rouge » qui fut responsable des souffrances des deux peuples et de la mort de plus de 20 millions de Russes et qui finit par dévorer également les meilleurs de ses enfants, ses propres cadres, les Juifs. Le lecteur fera de nombreuses découvertes dans ce livre comme ces tentatives d’installation des Juifs en Crimée, au Caucase et dans le territoire du Birobidjan qui se soldèrent toutes par des échecs complets alors que plus d’un million d’hectares d’excellentes terres agricoles leur étaient réservées. Il explorera les sombres coulisses et les puantes arrières-cuisines d’un pouvoir totalitaire d’une cruauté monstrueuse. Les horreurs furent si nombreuses qu’on est pas loin de l’écœurement. Ainsi apprend-on entre autres que les fameuses chambres à gaz furent inventées et utilisées à grande échelle par les communistes dès 1937 sous la forme de vulgaires camions banalisés où on entassait les victimes nues, attachées deux à deux, pour leur faire respirer les gaz d’échappement. Un ouvrage essentiel pour les chercheurs de vérité et les amateurs d’Histoire.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

DEUX SIÈCLES ENSEMBLE (TOME 1) (ALEXANDRE SOLJENITSYNE)

Le résumé du livre

Au XVIIème et XVIIIème siècle, les tsars se préoccupèrent constamment de la condition des Juifs en Russie. En effet, ceux-ci y ont émigré de manière plutôt anarchique principalement dans les villes et les bourgs et assez peu à la campagne. Au fil des siècles, ils forment même la communauté la plus importante d’Europe. Le pouvoir préfèrerait que ceux-ci se lancent dans l’agriculture et acceptent de coloniser des terres vierges. Il leur réserve 70 000 hectares de nouvelles terres, les dispensent du service militaire et d’impôts pendant dix ans bientôt rallongés de cinq années supplémentaires. Propose des prêts à taux avantageux permettant d’acquérir des propriétés d’une cinquantaine d’hectares alors que le paysan russe, encore soumis au servage, dispose rarement de plus de 10 hectares. Mais après l’effet d’aubaine, l’expérience tourne à la catastrophe. Les champs ne donnent rien, le bétail est tué ou revendu. Les Juifs préfèrent continuer à pratiquer le commerce, la contrebande dans les zones frontalières, la distillation d’alcool et la vente à crédit. Jouant sur l’ivrognerie de la paysannerie russe, ils en arrivent à se faire payer sur les récoltes à venir et, à terme, à ruiner les moujiks. Devant un tel échec, le gouvernement cesse toutes les aides en 1810, et, en 1811, rétablit leur fermage sur l’alcool et la collecte interne des taxes, un temps interrompu. En 1827, Nicolas Ier revient aussi sur l’exemption de service militaire, tout en la maintenant pour les rabbins, les marchands, les financiers et les lettrés…

Ma critique

« Deux siècles ensemble » est un énorme essai historique de près de 1200 pages réparties en deux tomes. Alexandre Soljénitsyne y a accompli un travail de bénédictin en disséquant ces deux siècles (1795-1995) de co-existence tumultueuse entre les Russes et les Juifs. Le premier tome s’achève avec la Révolution de Février. Nul doute que cet ouvrage est une référence sur le sujet tant tous les évènements sont analysés, disséqués avec une minutie hors norme. Tout est sourcé, étayé de citations et de documents indiscutables. Il en ressort que dans cette période tout ne fut ni blanc d’un côté ni noir de l’autre comme voudrait nous le faire croire une certaine doxa un brin trop simpliste. L’auteur remet les pendules à l’heure sur un grand nombre de sujets dont les fameux « pogroms » dont il ne nie pas la réalité, mais qui ne furent pas exactement ce qu’on en raconte. Le lecteur apprendra pas mal de choses comme le fait qu’il y eut des pogroms inversés quand les Juifs s’organisèrent en milices armées ou comme le fait que l’assassin de Stolypine, seul homme d’Etat qui aurait peut-être pu empêcher la catastrophe de la révolution bolchevique, était un Juif. Au total, un livre majeur sur le sujet, mais d’une lecture un peu laborieuse.

Ma note

4/5

ESSAIS

LES COULISSES DE L’ANARCHIE (FLOR O’SQUARR)

Le résumé du livre

L’anarchiste est ainsi fait qu’il ne peut s’empêcher de prêcher l’anarchie partout où il se trouve. Très vite, il se retrouve renvoyé, rejeté. Il ne lui reste plus qu’à trouver un autre emploi, un autre atelier qui veuille bien l’embaucher et où il recommence exactement la même chose. Quand plus personne ne veut de lui dans une ville, il prend la route et tente sa chance dans une autre où tout se reproduit à l’identique. Ses ennemis sont la banque, le bourgeois, le curé, le Juif, le militaire gradé. Mais comment s’y prendre pour se débarrasser de tout ces nuisibles ? En fait, l’anarchiste rêve, c’est un poète, un naïf, pas très cultivé, ni très formé politiquement. Il imagine un monde où il n’y aurait plus de pauvres, plus de prisons, plus de guerres, plus de religion, plus de propriété privée. Le bonheur du peuple, la paix, l’amour libre, l’abondance, la fraternité universelle sont ses objectifs, même s’ils semblent impossibles à atteindre.

Ma critique

« Les coulisses de l’anarchie » est un vaste essai politico-social qui aborde tous les aspects d’un mouvement qui fit beaucoup parler de lui à la fin du 19e siècle et au début du vingtième. L’auteur fait ici vraiment œuvre de journaliste d’investigation. Il présente avec précision les théories, les tendances, les évènements, les protagonistes (Michel Bakounine, le prince Kropotkine, Elisée Reclus). Il aborde le cas de Ravachol, de son véritable nom Koenigstein, qui, pour l’auteur, fut surtout une dupe et une victime. On sent une certaine empathie pour le mouvement dans la mesure où il fait une distinction entre une anarchie pacifiste et non violente et une autre qui n’hésite pas à virer au terrorisme le plus sanglant. Le chapitre consacré à la compilation des attentats, assassinats et autres dynamitages, est particulièrement bien fourni. Pour l’auteur, l’anarchiste véritable n’est ni tueur, ni dynamiteur, ni partisan de l’action violente isolée. Il ne faut pas le confondre avec le nihiliste qui, en général n’est pas un prolétaire, mais un bourgeois ou un noble, parfois très riche et toujours un homme instruit. Le lecteur apprendra beaucoup de choses en lisant cet ouvrage, comme cette étrange collaboration avortée entre des anarchistes et le marquis de Mores, placé à l’autre extrémité de l’échiquier politique ou comme les sympathies de l’écrivain Octave Mirbeau qui fit l’apologie de Ravachol. Bien que paru en 1892, cet ouvrage est toujours intéressant et agréable à lire à titre de document historique.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LES GÉANTS ET L’ATLANTIDE (LAURENT GLAUZY)

Le résumé du livre

La présence de géants sur notre planète tout comme la réalité de l’Atlantide ont été attestés par la Bible, le Critias de Platon et les traditions ancestrales de nombreux peuples des quatre continents. Les archéologues découvrirent en Chine, aux Etats-Unis et ailleurs des fossiles de squelettes humains de 2,50 à 3,50 m. Ils n’ont toujours pas trouvé d’explication technique valable pour la construction des Moaïs de l’île de Pâques qui pèsent une trentaine de tonnes, ou pour celle des colonnes de grès de Stonehenge (40 tonnes), pas plus que pour les constructions mégalithiques des pyramides d’Egypte ou de Cuzco avec leurs blocs de 50 à 100 tonnes si bien ajustés qu’il est impossible de glisser une feuille de papier entre deux ! De même l’implantation de la plupart de ces monuments correspond à une orientation précise en fonction des solstices, du nord magnétique, ce qui laisse supposer des connaissances importantes en astronomie. De plus, ces géants ont laissé des traces partout sur la planète, en Europe (avec des pyramides bosniaques plus hautes que les égyptiennes), en Amérique, en Asie et jusqu’en Polynésie…

Ma critique

« Les géants et l’Atlantide » est un essai archéologique particulièrement coruscant dans la mesure où toutes ces découvertes souvent difficilement explicables, comme ces empreintes de géant sur la même roche que celles d’un dinosaure, mettent en pièce toute la doxa, tout le récit de la préhistoire enseigné de l’école à l’Université, et même la datation de l’univers lequel serait moins âgé qu’on croit. Sans parler du darwinisme qui se retrouve en PLS, de la théorie du « Big Bang », des conséquences du déluge, de l’effondrement de l’Atlantide et du continent de Mu. Plus que dérangeant car tous ces faits vont dans le sens du créationnisme et non de l’évolutionnisme. Le lecteur découvre un nombre incalculable de choses à la lecture de cet ouvrage. L’empereur Charlemagne portait bien son nom avec ses 2,43 mètres ! Les énormes blocs de basalte intransportable n’auraient pas été posés, mais coulés et moulé à partir d’un béton d’une qualité très supérieure aux nôtres. À moins que ces géants n’aient disposé d’une force magnétique hors norme leur permettant de s’affranchir de la gravité. À noter que la seconde partie de l’ouvrage qui présente une importante série de photographies et de documents, n’est de loin pas la moins intéressante. Livre passionnant qui pose plus de questions qu’il n’en résout.

Ma note

4,5/5

Les secrets de la réserve fédérale

ESSAIS
Eustace Mullins
Publication year: 1958

LES SECRETS DE LA RÉSERVE FEDERALE (EUSTACE MULLINS)

Le résumé du livre

À l’automne 1910, six hommes arrivent dans le plus grand secret à la gare d’Hoboken, montent dans un train privatisé avant d’aller séjourner une dizaine de jours dans un palace sur la discrète île de Jekyll Island. Tous sont d’importants financiers regroupés autour du sénateur Aldrich et tous sont les représentants des plus importantes banques américaines comme la First National City Bank, J.P. Morgan, Kuhn, Loeb and co, ou européennes comme Lazard ou Rothschild. Leur mission, définie par le président Wilson, établir un système monétaire solide et indépendant pour les Etats-Unis qui venaient de subir plusieurs crises de défiance envers les banques (faillites, krachs boursiers). Paul Warburg, récent immigré venu d’Allemagne, en fut le principal inspirateur. Ainsi fut créée la Banque Centrale Américaine, qui fut appelée « Réserve Fédérale » alors qu’elle n’avait rien de fédéral et tout de privé. Ainsi une dizaine de banquiers obtinrent le droit exorbitant de battre monnaie, c’est-à-dire de la créer à partir de rien et de transformer les Etats-Unis de débiteurs en créditeurs à l’échelle mondiale. Une formidable machine pour enrichir les riches et pour endetter à jamais les pauvres. En effet, à cette époque, la dette publique américaine était pratiquement nulle. En 1991, elle s’élevait à 1000 milliards de dollars. En 2007, à 9000. En 2008, à 10 000. Et en 2009, à 12 000. Depuis, elle augmente de 1,4 milliard de dollars par jour !!!

Ma critique

« Les secrets de la Réserve Fédéral » est un essai économique essentiel pour qui veut comprendre quelque chose au monde actuel. Un livre si dérangeant pour le pouvoir qu’il fut refusé par 19 éditeurs avant de paraître sur fonds personnels. Ce fut le seul et unique ouvrage brûlé en Allemagne depuis la seconde guerre mondiale suite à une saisie de tous les exemplaires à la demande du FBI. Il faut dire qu’on y apprend des choses incroyables et totalement cachées au grand public. Exemples : par une vente d’or massive à l’Europe, la Fed fut totalement responsable du krach de 1929-31. Alors qu’elle aurait pu injecter de l’argent pour atténuer les effets de la crise, elle n’en fit rien. Des milliers de petites banques firent faillite. Des gens se suicidèrent, d’autres furent ruinés alors que les oligarques devinrent encore plus riches et plus puissants. Encore plus grave : la Fed fut le principal financier de la première guerre mondiale. Si Wilson n’avait pas été placé à la présidence grâce à la candidature parasitaire de Théodore Roosevelt, il n’y aurait peut-être pas eu de Réserve Fédérale et la guerre aurait pu être évitée. La seconde, conséquence de la première, également. D’autant plus que ces banques financèrent largement Lénine, Hitler et Staline. Autre révélation : c’est Max Warburg, frère de Paul, chef des services secrets allemands, qui donna l’autorisation pour le passage du wagon plombé de Lénine ! Un livre de référence, étayé par de nombreuses sources, un brin laborieux à lire mais qui vaut l’effort. Le lecteur y trouvera en fin de volume des notes, documents, addenda, une bibliographie et surtout une importante série de biographies de ces dynasties de financiers, certaines particulièrement fournies comme celles des trois poids lourds de cette affaire, Rockefeller, Rothschild et Morgan.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

L’AMÉRICANISME ET LA CONJURATION ANTI-CHRETIENNE (HENRI DELASSUS)

Le résumé du livre

Quels sont les tenants et aboutissants de l’américanisme ? Que doit-on entendre par ce terme ? La doctrine chrétienne doit-elle s’adapter aux réalités modernes, aux « avancées » sociétales ? Le catholicisme doit-il suivre l’exemple du protestantisme jusqu’à en devenir une sorte de variante ? Le Christ lui, ne change pas, il ne suit pas le « progrès » des temps. Il reste immuable, hier, aujourd’hui et demain et dans les siècles des siècles. Le catholicisme n’est ni américain, ni français, ni italien, il est universel. Il s’étend à toutes les époques, à tous les lieux, toujours et partout semblable à lui-même. Peu d’hommes sont capables d’athéisme intégral. Mais beaucoup sont tentés par l’indifférence, la tiédeur. Toutes les religions seraient également bonnes. Tel est le piège du modernisme…

Ma critique

Cet ouvrage se présente comme une thèse sans compromis de défense et illustration d’un catholicisme traditionnel et intégral. L’auteur trouve les origines du mal en remontant à la Renaissance, puis à la montée en puissance du Protestantisme et enfin à la Révolution française qui fut fondamentalement un rejet du divin sous la forme d’un parricide avec l’exécution du roi Louis XVI. Mais pourquoi s’intéresser à un texte paru en 1899 ? Tout simplement parce qu’il est étonnant de découvrir que ce livre de référence aurait pu être écrit de nos jours. Il suffirait de remplacer le mot « américanisme » par « mondialisme » ou « globalisme ». Les parties en présence sont exactement les mêmes. Les enjeux également. Rien n’a changé depuis plus d’un siècle si ce n’est une dégradation accélérée de la situation qui n’a fait qu’empirer encore et toujours. La vérité restera toujours une et éternelle. Le mensonge, la tromperie, toutes les déviances, même sous les oripeaux chatoyants du progrès, de l’hédonisme ou de la facilité immédiate n’auront toujours qu’un temps. Malgré une seconde partie intitulée « Documents et éclaircissements » nettement plus datée et donc moins convaincante, cet ouvrage constitue un véritable arsenal bourré de munitions pour la Tradition.

Ma note

4/5

ESSAISVIE PRATIQUE

VIVRE EN AUTO-SUFFISANCE (DICK & JAMES STRAWBRIDGE)

Le résumé du livre

Qu’est-ce que l’auto-suffisance ? La capacité de subvenir soi-même à ses besoins en ayant le moins possible recours aux commerces, aux services et autres distributeurs d’énergie. Après divers essais, les Strawbridge qui pratiquent depuis ds années ce mode de vie « décroissant » et proche de la nature à Newhouse Farm, dans un joli coin des Cornouailles britanniques à moins de 10 km de la mer ont voulu témoigner de leur expérience et faire partager leurs savoirs. Leur autonomie s’exerce dans tous les domaines aussi bien celui de l’énergie (panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire, éolienne et même un incroyable réacteur à biodiesel), que celui de l’eau (récupérateurs d’eau de pluie, toilettes sèches et filtration par sable ou par roselière à flux vertical des eaux usées), ou celui de la production de fruits et légumes, sans parler des élevages d’animaux domestiques ou du petit artisanat (bois, vannerie, poterie).

Ma critique

« Vivre en auto-suffisance » est un guide de très belle facture, très complet qui reprend presque chapitre par chapitre le célèbre ouvrage de John Seymour « Revivre à la campagne » (1976). Les belles images dessinées en noir ou sépia sont maintenant remplacées par de magnifiques photos couleur ou des croquis pastel et le simple papier rugueux est devenu papier glacé. Ce livre est une mine et un ouvrage de référence pour qui veut s’engager dans cette voie exigeante mais ô combien gratifiante. Tout est expliqué en détail. Le lecteur découvrira ou retrouvera toute une série de savoir-faire paysans, de précieux conseils de construction, isolation, jardinage, élevage. Comment construire une serre géodésique, un poulailler mobile, un four à pain en terre, un fumoir, une maison en paille… Comment faire son pain, son fromage, son vin, sa bière, ses confitures et tant d’autres choses. Sans aucun doute, le nouvel ouvrage de référence de l’autonomie et du retour à la terre !

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LES INSULES, EXILES POLITIQUES EN CORSE (ANTOINE HATZENBERGER)

Le résumé du livre

Contrairement aux insulaires qui sont les habitants d’une île (en l’occurrence la Corse), les insulés sont des personnalités politiques exilées pour diverses raisons de circonstance et selon le bon vouloir du pouvoir en place. En 1953, Habib Bourguiba, leader indépendantiste tunisien, se retrouve en Corse après avoir séjourné en divers lieux du sud et autres îles. De même, mais plus luxueusement, le sultan du Maroc, Sidi Mohammed Ben Youssef, futur roi sous le nom de Mohammed V, séjourna d’abord à Zonza puis à l’Île Rousse. Deux années plus tard, il était envoyé à Madagascar avec toute sa famille et vingt-deux concubines sur les trente que comportait son harem. Ses serviteurs, son mobilier, son trésor, et toutes ses voitures suivirent cet exode organisé. Ces séjours qui coûtèrent une petite fortune au contribuable français semblèrent somme toute agréables aux princes et aux princesses… D’autres figures historiques sont également évoquées, à commencer par Sénèque qui n’apprécia guère sa relégation, en passant par la dernière reine de Madagascar et par Théodore von Neuhoff, éphémère roi de Corse en 1736.

Ma critique

« Les insulés » est un court essai historique (150 pages vite lues) sur le thème fort peu traité de l’exil forcé. L’auteur a trouvé son inspiration dans son histoire familiale, son grand-père, policier et ancien résistant alsacien, ayant fait partie de la garde du roi du Maroc, avait gardé quelques documents. Plusieurs photos personnelles illustrent donc le propos. Policiers et exilés posent souriants et détendus devant l’objectif. Un petit prince espiègle fait même des oreilles d’âne à un de ses gardiens. Cet exil semble apparemment des plus doux et des plus détendus. Le lecteur apprend que l’auteur a fait d’importantes recherches. Malheureusement, cela apparaît assez peu à la lecture. On a même l’impression d’un sujet à peine survolé. On aurait aimé plus de détails sur ces divers exils. On reste un peu sur sa faim. Au total, un intérêt moyen, car on aurait aimé en apprendre un peu plus sur le sujet.

Ma note

3/5

ESSAIS

OSEZ L’OPTIMISME ! (CATHERINE TESTA)

Le résumé du livre

En 2015, Catherine Testa avait un job intéressant à New York et une carrière prometteuse devant elle à moins de trente ans. Mais elle ne se sentait pas bien dans sa peau. Le meilleur en soi n’était peut-être pas le meilleur pour elle. Elle décida de tout plaquer pour créer un site internet sur l’optimisme qui rencontra un joli succès rien que par le bouche à oreille. De son expérience et de celle des internautes, elle tira un ouvrage. Aujourd’hui, elle est formatrice et coach et intervient sur une célèbre radio.

Ma critique

« Osez l’optimisme » est un charmant petit traité sur une qualité que l’on a un peu tendance à négliger, focalisés que nous sommes sur tout ce qui va mal dans le monde et/ou dans nos vies. Catherine Testa nous propose une voie totalement différente de manière parfaitement pratique et pragmatique. Pas de blabla ni de considérations psychologiques ou philosophiques mais plein de conseils pratiques regroupés en dix chapitres commençant tous par un verbe : s’aimer-bouger-créer-donner-positiver-projeter-remercier-remercier-sourire- vivre l’instant présent). De nombreuses citations illustrent le propos, certaines occupent une page entière. Un ensemble bien sympathique qui surfe évidemment sur la vague « recherche et coaching bien-être ». Guère étonnant dans une société schizophrène, anxiogène et de plus en plus intolérante. À conseiller pour son côté concret et pratique. Et si l’optimisme était la clé du bonheur ?

Ma note

4/5

ESSAIS

LE CAPITAL DE VAN GOGH (WOUTER VAN DER VEEN)

Le résumé du livre

Tout le monde connait la vie misérable et le destin tragique du peintre Vincent van Gogh qui ne vendit presque aucun tableau de son vivant et ne put survivre que d’une pension envoyée par son frère Théo. Si l’on en croit Wooter van der Veen, tout ceci ne serait qu’une légende urbaine, un travestissement de la vérité pour faire conformer une existence bourgeoise et intéressée à celle d’un peintre maudit et incompris. En effet, Vincent débuta comme marchand d’art (Théo le suivit sur cette voie), puis tenta de devenir pasteur protestant. Il ne fut qu’un temps évangélisateur avant de devenir l’artiste peintre qu’on connait. La pension versée était loin d’être modeste puisqu’elle représentait plus du double du salaire d’un receveur des postes. Son œuvre ne fut pas rejetée du tout, elle fut même appréciée à sa juste valeur de son vivant. Et peu de temps après la mort des deux frères, Johanna Bonger, la veuve de Théo, commença à vendre à très bons prix, les premiers tableaux de son beau-frère. Et déjà en 1910, la valeur de l’ensemble de l’œuvre de Van Gogh pouvait être estimée à 10 millions de francs. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de la société Van Gogh frères se compte en milliards d’euros !

Ma critique

« Le capital de Van Gogh » est un essai assez décoiffant qui remet en question pas mal d’idées reçues sur la vie et l’œuvre d’un des peintres les plus célèbres du monde. L’auteur étant secrétaire général et directeur scientifique de l’Institut Van Gogh, il est difficile pour le lecteur de ne pas accorder quelque crédit à cette thèse pour le moins surprenante. Van der Veen remet tout en question, sa pauvreté (il le considère plutôt comme un « panier percé »), son statut d’artiste maudit et même son suicide qui n’aurait été qu’une sorte de mise en scène pour parfaire l’image générale, à moins que ce ne fut un accident voire un meurtre. Sur ce point particulier, l’auteur se contente d’ailleurs de semer le trouble sans rien étayer sérieusement. C’est d’ailleurs l’impression générale que laisse la lecture de ce texte amusant qui se perd parfois dans quelques digressions philosophiques ou sociologiques sur les poses universitaires, l’art contemporain et les prébendes y afférant. La citation en exergue ne fait d’ailleurs que renforcer cette impression : « À l’exception de ce qui est vrai, tout ce qui suit est rigoureusement faux. »

Ma note

3,5/5

ESSAISHISTORIQUE

L’AMERIQUE FANTÔME (GILLES HAVARD)

Le résumé du livre

Quand on évoque la conquête de l’Ouest américain, quelques noms et évènements viennent immédiatement à l’esprit, mais jamais ceux de Pierre Gambie, Etienne Brûlé, Pierre-Esprit Radisson, Nicolas Perrot, les frères La Vérendrye, Jean-Baptiste Truteau, Toussaint Charbonneau, Etienne Prévost ou Pierre Beauchamp. Et pourtant ces hommes, oubliés de l’historiographie officielle, tous français ou francophones, eurent une part non négligeable dans cette aventure. Trappeurs, coureurs des bois, aventuriers, traducteurs ou guides, ils furent les premiers sur les lieux. Ils vécurent parmi les tribus indiennes, y prirent femmes (une ou plusieurs), eurent une descendance métisse et participèrent comme guides à de grandes explorations telle la fameuse traversée du continent de Lewis et Clark ou aux découvertes du peintre naturaliste Audubon. Ils remontèrent le Mississipi, le Missouri, traversèrent les Rocheuses, furent les tout premiers habitants de la ville de Saint-Louis. Dès 1565, Pierre Gambie commerçait avec les Indiens avant de connaître un destin tragique. Le 30 mars 1743, le chevalier de La Vérendrye enterrait une tablette de plomb symbolisant la découverte et la souveraineté française sur les immensités du Dakota. Au total, pas moins de trois siècles d’histoire des Français d’Amérique submergés par la colonisation anglo-saxonne triomphante.

Ma critique

« L’Amérique fantôme » est un véritable essai historique de très grande qualité. L’auteur, directeur de recherche au CNRS, a exhumé une dizaine de biographies de héros oubliés, soit parce qu’ils furent illettrés et ne laissèrent que peu de traces, soit qu’ils vécurent dans l’ombre de personnages plus illustres comme Champlain, Audubon ou Lewis et Clark et surtout parce que cette façon de vivre en symbiose avec les tribus indiennes, cette francophonie ne correspondait pas à l’image classique anglo-saxonne d’une colonisation avec cow-boys, tuniques bleues, chariots, petites maisons dans la prairie et autres colons à qui le gouvernement attribuaient des parcelles de terre prises sur les territoires peaux-rouges. Nos dix héros furent témoins des guerres indiennes (les tribus étaient en conflit incessant les unes avec les autres), des épidémies (la variole) qui les décimèrent et pour finir du parcage dans de désespérantes réserves. Un livre fondamental pour qui s’intéresse à ce pan particulier de l’histoire américaine. Le style, un peu aride, n’est pas désagréable, même s’il ne comporte aucune fioriture ou digression romanesque. En bonus, plus de 150 pages de notes, index, bibliographie et même de glossaire de tous les peuples autochtones de la région. Ouvrage de référence à conseiller.

Ma note

4/5

 

ESSAIS

RENFORCER L’IMMUNITÉ DU CORPS, DU CŒUR ET DE L’ESPRIT (COLLECTIF)

Le résumé du livre

L’épidémie de coronavirus, sa litanie de morts systématiquement annoncée à chaque journal télévisé, son interminable confinement, ses gestes barrière, ses visages masqués et ses regards suspicieux ne peuvent qu’induire peur, crainte pour l’avenir, méfiance généralisée et repli sur soi-même. Trente-trois thérapeutes ont réuni leurs talents et leurs techniques pour proposer une autre alternative. Au lieu d’affaiblir les défenses avec des contenus anxiogènes induisant une psychose et une soumission collective, ils préconisent de renforcer l’immunité naturelle à l’aide de diverses méthodes. Pas de chimie, pas de médicaments anciens ou coûteux, pas d’hypothétique vaccin, mais du reiki, de la sophrologie, de la méditation classique, tantrique ou planétaire, de l’hypnose, du yoga, de la musicothérapie, de l’acupuncture, de l’ostéopathie, de la relaxation profonde, de la bio-énergie quantique, de l’expansion de conscience assistée, de l’angélothérapie ou de la géobiologie énergétique… Plusieurs médecines douces sont préconisées : chinoise, bouddhiste ou holistique…

Ma critique

Ce recueil donne la parole à chaque auteur grâce à une présentation de la méthode proposée, suivie d’un ou plusieurs exercices concrets ou non. Chaque partie s’achève par des liens vers les sites des participants, vers des videos de démonstration, des séances de méditation clé en main ou des programmes de musiques relaxantes ou même purifiantes de nos intérieurs. Comme on peut s’en douter, il y a à boire et à manger dans cet ouvrage. Les auteurs sont plus ou moins connus. Le plus célèbre est certainement Tal Schaller. Les méthodes sont plus ou moins discutables. Certaines peuvent même sembler loufoques ou farfelues. Qu’importe, ce livre a le mérite de mettre à la portée de tout lecteur un peu curieux autre chose que l’allopathie obligatoire, estampillée conforme et remboursée par la sécu. Il peut permettre de dépasser la terrible manipulation des peurs que nous subissons à longueur de journée, de sortir de l’hypnose collective pour vivre dans la joie et la pleine conscience. De tout temps, l’homme a su vivre avec des virus. Pourquoi pas avec celui-ci ? Tout dépend de son système de défense immunitaire. Prenons-en soin et renforçons-le !

Ma note

4/5

ESSAIS

L’ALIMENTATION VIVANTE, LA PREMIÈRE MÉDECINE (DR PASCAL TROTTA)

Le résumé du livre

Environ 85% des maladies sont dues à notre environnement. Seulement 15% peuvent être imputées aux seuls facteurs génétiques. D’où l’importance de notre mode de vie, de notre faculté à faire de l’exercice, à garder un bon moral et surtout à veiller à bénéficier d’une alimentation aussi vivante que variée. Si l’on veut réellement prévenir et aussi aider à guérir la plupart des maladies qui nous assaillent (cancers, allergies, dépressions, maladies auto-immunes dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, intolérances alimentaires, douleurs chroniques et autres), une nutrition saine, vivante et variée reste la base de tout. Hippocrate n’a-t-il pas dit que l’aliment devait être le seul médicament ?

Ma critique

Cet ouvrage explique de manière simple et pédagogique tout ce qu’il faut savoir pour diminuer les risques de maladies ou améliorer durablement notre état de santé. Pour lui, la bonne nutrition doit devenir la première médecine, avant la médecine allopathique, basée sur la chimie et attachée depuis Pasteur à éradiquer les symptômes en négligeant le terrain (n’en déplaise à Claude Bernard) et avant la chirurgie qui ne devrait être que réparatrice suite à un accident par exemple. Le Dr Pascal Trotta s’inscrit dans la lignée de célèbres tenants des médecines douces comme Dextreit, Carton, Kousmine, Seignalet ou Schaller. Issu du monde de la radiologie, il a ajouté à leurs découvertes la technique de l’électroscanner intersticiel, court examen (4 mn) totalement inoffensif permettant de personnaliser le traitement du patient grâce à un diagnostic beaucoup plus précis. Cette méthode permet de mieux évaluer l’équilibre psycho-neuro-endocrino-immunologique du patient. Livre de vulgarisation agréable à lire, disposant d’une jolie présentation. Un bémol cependant : la présentation des compléments alimentaires proposés par son propre institut relève quand même un peu de la pub. Dommage également qu’il faille aller consulter le Dr Trotta en Espagne, à San Sebastian, où il a dû s’exiler, les autorités médicales françaises n’étant sans doute pas très favorables à ce genre de pratique.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

PSYCHOLOGIE DU SOCIALISME (GUSTAVE LE BON)

Le résumé du livre

Qu’est-ce que le socialisme ? Le communisme ? Le collectivisme ? L’étatisme ? Autant d’idéologies en « isme » qui s’illustrèrent au XXème siècle dans l’URSS de Lénine et Staline, dans la Chine de Mao Tsé Toung jusqu’à nos jours, au Viet-Nam, au Cambodge avec ses monstrueux Khmers Rouges, dans l’île de Cuba et nombre d’autres lieux de par le vaste monde. Bien avant l’apparition de ces sinistres régimes, Gustave Le Bon, pressentant les funestes développements du socialisme, en tente une analyse par le biais de la psychologie des masses et imagine ses futurs développements. Comme définition, il propose « une croyance à forme religieuse plus qu’une simple doctrine. » Relevant de ce domaine, son absurdité peut alors disparaître. Elle ne relève plus ni de la raison ni du bon sens. On peut entrer allègrement dans tous les dénis de réalité. Le seul ennui, c’est que cette religion ne promet plus le bonheur après la mort, mais bien ici et maintenant sur cette terre, dans cette vie, ce qui est bien plus difficile à réaliser. D’où les inévitables dérives dans la barbarie (la Terreur de 1793) puis dans la dictature (Napoléon Bonaparte, Staline, Mao, Pol Pot et autres Ceausescu ou Enver Hodja), sans grand avantage pour le pauvre peuple manipulé et berné du début à la fin.

Ma critique

« Psychologie du socialisme » est un essai de référence publié en 1898. Avec une remarquable intelligence et une admirable perspicacité, Gustave Le Bon décortique le phénomène et imagine ses possibles répercussions. Pour en vacciner ses contemporains, il imagine même que ce socialisme s’instaure durablement dans un pays, si possible pas le sien, qu’il y échoue lamentablement et qu’ainsi soit démontrée par l’absurde l’aberration qu’il représente. Nous avons été témoins de tout cela. L’ennui, c’est que la bête est toujours vivante, qu’elle a su renaître de ses cendres, muter sous différentes formes de gauchismes, capitalo-communisme à la chinoise, ou libéral-libertarisme à l’anglo-saxonne. L’ouvrage est daté, la démonstration repose sur les données de l’époque encore marquée par la Commune de Paris. Les citations de Proudhon sur le sujet sont sans appel tant elles font froid dans le dos. Un document géo-politique de premier ordre qui peut encore servir de référence et de base d’argumentation tant on y apprend de choses. Un exemple entre autres : les colonies coutaient à la France 110 millions par an et ne rapportaient qu’environ 7 millions alors que la Grande-Bretagne qui gérait des territoires autrement plus vastes le faisait avec beaucoup moins de fonctionnaires et une bien meilleure rentabilité !

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

HISTOIRE DE LA CONQUËTE DE L’ESPAGNE PAR LES ARABES (JULES LACROIX DE MARLES)

Le résumé du livre

Au VIIIème siècle, l’Espagne, précédemment conquise par les Goths, n’est plus la prospère province romaine qu’elle fut au temps de l’Empire. Divisés entre tribus rivales, ces conquérants sont perpétuellement en lutte les uns contre les autres. Fiers de leur race, ils ne se mélangent pas avec les autochtones. Ils les réduisent même souvent en esclavage et ne leur reconnaissent aucun droit. Sentant le contexte favorable, Tarik organise une première expédition sur ce territoire bon à prendre. Il débarque près d’Algésiras et remonte jusqu’à la hauteur de Calpe sans rencontrer la moindre résistance, ce qui l’encourage à rassembler un plus important corps expéditionnaire pour démarrer la conquête. Le roi Roderick tente de barrer la route à cette invasion arabe, mais, sans le moindre soutien populaire, il n’y parvient pas. Tarik s’empare de Séville. Roderick rassemble une armée de 90 000 hommes. La bataille de Guadalete représente trois longs jours de combats acharnés. Les Arabes ne sont plus très loin de perdre pied quand Tarik les exhorte à reprendre courage et à repartir à l’assaut. Montrant l’exemple, il s’élance en avant de ses troupes, se précipite sur Roderick et lui transperce la poitrine d’un coup de lance. La mort du roi est le signal d’un horrible massacre. Le champ de bataille est bientôt couvert de milliers de cadavres de Goths…

Ma critique

« Histoire de la conquête de l’Espagne par les Arabes » est un essai historique de référence basé sur un travail de recherche remarquable. Pas de fantaisie, rien de romancé, rien de fantasmé. Les faits, rien que les faits. La réalité d’une conquête, d’une occupation, d’une colonisation qui fut loin d’être une longue période de bonheur, luxe, calme et volupté dans les délices d’un idyllique « vivre ensemble » sous la houlette bienveillante du croissant et de l’étoile. Ce ne fut qu’une longue suite de combats, de tueries, de sièges de villes, de barbaries en tous genres. Fiefs, provinces, et petits royaumes passant d’une faction à une autre, d’une tribu à une autre. En effet, si les Goths et plus tard les Chrétiens mirent très longtemps à s’unir et à faire front commun contre l’envahisseur, du côté opposé, de par les ambitions des uns et des autres et surtout des origines ethniques (Egyptiens, Syriens, Berbères, Arabes, Turcs, etc.), les colonisateurs n’étaient pas en reste. De telle sorte qu’une période de paix de deux ou trois ans après des années de guerre était aussi rare que bienvenue. On comprend que le peuple espagnol, éternel sacrifié de cette affaire, ait fini par soutenir ses princes et enclencher une « Reconquista » qui fut aussi longue que douloureuse. Un livre un peu aride d’abord, mais fort utile, ne serait-ce que pour remettre les pendules à l’heure sur cette période particulière de l’histoire de l’Espagne.

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

LES TEMPLIERS ET L’AGRICULTURE (LAURENT DAILLIEZ)

Le résumé du livre

À l’entrée du village de Montmeyan, se trouve un panneau indiquant que la mairie, la poste et l’école sont chauffées selon les méthodes de Jean Pin, lequel se déclara dans les années soixante de l’autre siècle inventeur d’une méthode révolutionnaire de compostage et de chauffage à l’aide de branchages et d’aiguilles de pin. En réalité, ce procédé est presque vieux comme le monde. L’auteur a découvert des documents prouvant qu’en leur temps, les Templiers l’utilisaient déjà pour améliorer les terres souvent très pauvres dont ils héritaient. Ils disposaient même d’une dizaine de méthodes différentes de compostage…

Ma critique

« Les Templiers » et l’agriculture est un court essai historique parfaitement technique et sourcé qui fera découvrir bien des choses au lecteur. Ainsi apprendra-t-il que les Bill Mollison et autres permaculteurs, grands novateurs en agriculture, ne font que remettre au goût du jour des techniques pluri-centenaires. Un simple retour aux sources. Les paillages, les amendements par fumier animal uniquement, le respect de la terre, des cycles lunaires, le refus des labours profonds et même le non travail du sol sur un rythme tri-annuel, tout cela et bien d’autres choses encore était déjà théorisé et pratiqué à cette époque. Ouvrage intéressant pour qui s’intéresse aux pauvres chevaliers du Temple et à la permaculture…

Ma note

3/5

ESSAIS

QUE MANGER POUR ÊTRE EN BONNE SANTE, MINCE ET RESTER JEUNE (GREGOIRE JAUVAIS)

Le résumé du livre

Toute la problématique du livre est résumée dans son titre lequel précise d’ailleurs qu’il propose également de rester mince et jeune. Tout un programme ! Pour Grégoire Jauvais, pionnier de la naturopathie française et disciple du célèbre Marchesseau, il faut tout d’abord se poser la question du soit disant régime omnivore. Notre organisme est-il programmé pour nous permettre de manger tout et n’importe quoi, viande, fruits, légumes, céréales, produits laitiers, préparations industrielles diverses et variées qui ne méritent même plus le nom de nutriment ? Si l’on s’en réfère à l’architecture de notre système digestif (longueur de l’intestin, configuration de l’estomac, mâchoire, etc.), notre régime devrait se rapprocher de celui des singes, c’est-à-dire principalement frugivore avec une grosse partie de légumes crus et une très petite portion de viande également crue. L’homme n’ayant ni la panse du bovidé ni son interminable intestin n’est en aucun cas un herbivore. Il n’est pas non plus un granivore, car il ne dispose pas de jabot-gésier des oiseaux. Et pas non plus un carnivore, car son intestin est beaucoup plus long que celui des félins…

Ma critique

« Que manger pour être en bonne santé, mince et rester jeune » est un essai de présentation plutôt fouillé de la naturopathie d’un point de vue théorique et pratique. Le lecteur apprend énormément de choses non seulement sur la diététique ou plutôt la nutrition, sur les maladies et sur la somatisation sous tous ses aspects. S’inspirant de Claude Bernard qui, le premier s’opposa au pasteurisme en proclamant que le terrain était tout et le microbe rien, Jauvais démontre avec brio que la voie allopathique avec ses médicaments chimiques traite en masquant plus ou moins les symptômes sans réellement soigner. Le but étant de reconquérir la bonne santé ou de s’y maintenir, ce n’est pas en ingérant toutes ces drogues qui rapportent une fortune aux groupes pharmaceutiques que l’on va y parvenir, mais en réformant ses pratiques dans tous les domaines : nourriture, sommeil, exercice et état d’esprit général. La partie théorique est intéressante, accessible et difficilement réfutable. La partie pratique présente de manière claire et concise toutes les mesures à prendre ainsi que toutes sortes de recettes pour parvenir à une nourriture végétale, vivante et variée. Un seul bémol, Jauvais est un peu difficile à suivre quand il part sur la piste de la lumière, des corps éthérés et autres énergies subtiles (prana?). Le lecteur aurait eu besoin qu’on éclaire un peu plus sa lanterne !

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

FOUTEZ-VOUS LA PAIX ! ET COMMENCEZ A VIVRE (FABRICE MIDAL)

Le résumé du livre

Cessez de méditer. Ne faites rien.

Cessez d’obéir. Vous êtes intelligent.

Cessez d’être sage. Soyez enthousiaste.

Cessez d’être calme. Soyez en paix.

Cessez de vous réfréner. Désirez.

Cessez d’être passif. Sachez attendre.

Cessez d’être conscient. Soyez présent.

Cessez de vouloir être parfait. Acceptez les intempéries.

Cessez de chercher à tout comprendre. Découvrez le pouvoir de l’ignorance.

Cessez de rationaliser. Laissez faire.

Cessez de vous comparer. Soyez vous-même.

Cessez d’avoir honte de vous. Soyez vulnérable.

Cessez de vous torturer. Devenez votre meilleur ami.

Cessez de vouloir aimer. Soyez bienveillant.

Cessez de discipliner vos enfants. La méditation n’est pas de la Ritaline.

Ma critique

« Foutez-vous la paix » est un agréable manuel rempli de judicieux conseils de bien-être. L’ouvrage se présente sous forme d’une quinzaine de principes simples succinctement développés et d’abord facile. Une sorte de vulgarisation sans prétention d’une forme de philosophie hédoniste, sans prise de tête, bien dans l’air du temps. Il est vrai que nous sommes tous formatés dès l’enfance, abrutis de pensée unique, bourrelés de complexes et de principes et craignant tous de déroger à une doxa de plus en plus prégnante et intrusive par le biais des médias, de la publicité et autres vecteurs de manipulation mentale. L’auteur ramène assez souvent la généralité à lui-même, à ses origines et aux persécutions subies par son peuple. Il n’en demeure pas moins que tous ces principes sont universels. La nuance est parfois évidente, parfois subtile voire paradoxale. Quant à la mise en œuvre dans le monde réel, si elle est souhaitable, n’est pas forcément aisée. Tout ceci tourne quand même beaucoup autour de la méditation que l’auteur enseigne depuis des années et qui, semble-t-il ne serait pas tout à fait ce que l’on s’imagine généralement. Au total, un ouvrage intéressant bien qu’un peu superficiel par certains aspects.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

J’AI TIRE LE FIL DU MENSONGE ET TOUT EST VENU (PHILIPPE DE VILLIERS)

Le résumé du livre

Que penser des « Pères fondateurs » de l’Union Européenne ? Les deux prétendus inspirateurs : Jean Monnet, cet homme d’affaire plus anglo-saxon que français, qui fut l’homme des Américains, lesquels financèrent cette « construction » sous le paravent de la Fondation Ford et de quelques autres… Robert Schuman, mosellan dont la famille opta pour l’Allemagne en 1870, enrôlé dans les services de la Wehrmacht, ministre sous Pétain, frappé d’ « indignité nationale » à la Libération et finalement gracié par de Gaulle. Le premier président de la Commission, Walter Hallstein ancien officier instructeur de la doctrine nazie avant d’être « dé-radicalisé » aux Etats-Unis et recyclé comme un certain nombre d’autres. De drôles de cocos et une idéologie qui remonte donc à la « Grande Europe » d’Hitler et à l’école d’Uriage de Vichy. Les dossiers commençant à être déclassifiés, Villiers et son équipe ont pu faire parler les archives. Bien des vérités dérangeantes comme celle-ci leur apparurent…

Ma critique

Cet ouvrage est une enquête sérieuse, sas concession et parfaitement documentée. En fin de volume une centaine de pages regroupant les fac-similés de tous les documents en attestent. Depuis le début, on nous a menti. Les preuves sont là, devant nos yeux ! L’Europe puissance n’existe pas. Elle n’a jamais existé et elle n’existera jamais. Par contre, délocalisations, chômage, fiasco économique et immigration de masse sont bien là. Tout comme chez Orwell, la « construction », c’est-à-dire la fabrication artificielle et totalement idéologique, n’est qu’une déconstruction des nations, des familles, des mœurs, des territoires et des civilisations. Organisée, contrôlée et financée par les Etats-Unis (« qui paye l’orchestre choisit la musique ! », dit-on), cette entité totalement artificielle ne leur fait pas contrepoids, mais est une succursale de ceux-ci et leur laboratoire principal pour le mondialisme, la globalisation, l’américanisation sans limite. Le déficit démocratique est tel que ce n’est plus qu’une « prison des peuples ». La propagande, financée par les banquiers qui tiennent tous les médias et par un certain George Soros, est si puissante qu’on peut avoir l’impression que cette nouvelle union soviétique est là encore pour mille ans. En fait, selon Villiers, elle est déjà en soins palliatifs. À quand le Frexit ? Livre passionnant, très bien écrit, qu’un maximum de gens devrait lire pour que les écailles leur tombent des yeux et que les choses changent enfin.

Ma note

4,5/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

RÉVOLTE CONTRE LE MONDE MODERNE (JULIUS EVOLA)

Le résumé du livre

Alors que pour la plupart des historiens ou des politologues, la fracture entre l’ancien monde et le nouveau se situe à la Révolution Française, pour Julius Evola il faut remonter beaucoup plus loin, quasiment à la nuit des temps, quand le monde de la Tradition céda peu à peu la place à la modernité. Il faut aller jusqu’aux temps lointains de l’Egypte des Pharaons, de la Rome antique voire de l’Empire Inca pour retrouver trace de cette tradition primordiale. Dans ces mondes ignorant la modernité, toute la société était organisée autour du surnaturel, de la spiritualité dans une harmonie confondante. Le monarque, de quelque nature qu’il fût, se devait d’être un être supérieur, d’essence divine ou quasi divine. Sans discussion possible, il était le centre, l’âme agissante de son Etat et le père aimant et aimé de son peuple. Quiconque aurait voulu s’opposer à sa volonté se se serait retrouvé à aller contre la volonté de Dieu lui-même. Il se serait mis lui-même au ban de la société. Ainsi, à l’origine ou à la disparition de toute civilisation se trouve la présence ou l’absence du fait divin…

Ma critique

« Révolte contre le monde moderne » est un essai de philosophie politique basé à la fois sur l’Histoire telle que nous l’entendons et sur les mythes, légendes et autres hypothèses archéologiques ou non (Atlantide, règne des Titans, traditions nordiques, iraniennes, hindoues, etc.) Evola base sa théorie sur les quatre cycles de l’Humanité (or, argent, bronze et fer). Le premier serait celui de la divinité, celui du grand Monarque. Il aurait dégénéré en âge d’argent avec la prépondérance des guerriers avant de tomber dans celui du bronze le pouvoir passant entre les mains des bourgeois et des marchands. Depuis 1789 et surtout depuis la révolution russe de 1917, le fait spirituel aurait totalement disparu et le pouvoir serait tombé aux mains de la plèbe, de la caste la plus basse et la moins intelligente. Nous en serions au stade le plus bas de la décadence, à l’âge du fer, du Kali-Yuga. Pour aussi troublante qu’elle soit, cette théorie n’en demeure pas moins basée sur des prémisses discutables vu le peu de documents disponibles sur certaines époques. D’une lecture assez laborieuse, cet ouvrage important donne cependant énormément à réfléchir sur le fait que tout a sans doute toujours pas très bien fonctionné et que notre état de décadence semble déjà bien avancé !

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

CONSIDÉRATIONS SUR LA NATURE DE LA RÉVOLUTION (JACQUES MALLET DU PAN)

Le résumé du livre

Quelques années après le début de la Révolution française, Jacques Mallet du Pan s’interroge sur ses tenants et aboutissants. Il ne lui est guère favorable. En effet, celle-ci s’est débarrassée de la royauté, s’est organisée en République, s’est emparée des biens du clergé et a commencé à exécuter tous ses opposants. La délation bat son plein. Pour un oui ou pour un non, tout le monde peut devenir suspect. La Terreur s’annonce déjà. Bientôt la Révolution dévorera ses propres enfants. Au niveau économique, rien ne va plus non plus. La Convention dépense sans compter. Elle répand une monnaie de singe appelée « assignats » qui achève de ruiner le pays. Et pour ne rien arranger, elle s’est mis en tête d’exporter la Révolution dans l’Europe entière…

Ma critique

« Considérations sur la nature de la révolution » est un essai de géopolitique qui, malgré sa langue datée (1793) mais toujours lisible, reste un document fort intéressant pour les historiens et pour les amateurs d’Histoire dans la mesure où il présente une analyse précise et assez objective de la réalité révolutionnaire. L’auteur reconnaît que malgré des oppositions populaires virulentes à Lyon, à Marseille, dans le Midi, en Bretagne et en Vendée, la Révolution se maintient solidement. Les armées coalisées qui se maintiennent aux frontières semblent incapables de l’emporter en dépit de leur supériorité numérique. Mallet du Plan termine d’ailleurs son ouvrage en listant les effectifs des différents corps d’armées en présence. Même à 400 000 contre 300 000, l’auteur reconnaît avec sagesse qu’on extirpe pas une idéologie uniquement par la force. À méditer.

Ma note

3/5

ESSAIS

PUTSCH (LAURENT VAUCLIN)

Le résumé du livre

« L’Histoire, ça se brusque ! », proclame fièrement le jeune Laurent Vauclin qui n’attend plus rien de dirigeants corrompus et tous plus néfastes pour l’avenir du pays les uns que les autres. Seul espoir, un coup d’Etat militaire mené par un ou plusieurs généraux refusant le sort que la République réserve à son armée : manque de considération, réduction drastique des moyens en hommes et matériel, missions plus ou moins discutables. Pour Vauclin, seule l’armée avec sa tradition d’honneur, de discipline et de loyauté est encore en mesure de sauver notre pays. Encore faudrait-il savoir ce qu’il adviendrait au lendemain de ce fameux et improbable « putsch ».

Ma critique

« Putsch » se présente comme un court essai, un appel au secours lancé aux militaires, en fait une sorte de bouteille lancée à la mer sans grande chance de réponse vu la réalité de la « Grande Muette ». N’en déplaise à l’auteur, son ouvrage est marqué du coin de l’improbable voire du dangereux car trop entaché de radicalisme voire d’extrémisme. L’Histoire de France avec les épisodes Napoléon Ier (un gros million de morts), Napoléon III (Sedan et une France à genoux en 1870), Boulanger (le comble du ridicule) et les généraux d’Alger (un quarteron de factieux dont on a vu les « brillants » résultats) ne va pas non plus dans le sens des rêves de l’auteur. À lire vite histoire de se rappeler que tout ce qui est excessif est insignifiant.

Ma note

2,5/5

ESSAISRELIGIEUX

COMPOSTELLE, GRAND PÈLERINAGE INITIATIQUE (ANDRÉ DELADURANTAYE)

Le résumé du livre

Du 17 juin au 24 juillet 2004, en 38 jours de marche, le Québécois André Deladurantaye a parcouru toute la partie espagnole du chemin de Saint Jacques de Compostelle (le « Camino Frances ») en compagnie de Sophie, une amie qui s’y retrouvait pour la seconde fois. Etape par étape, il décrit avec une grande précision l’ensemble de son parcours. Il illustre chacune de ses journées d’une « perle de sagesse » distillée par son mentor, Maître Hilarion, dont le lecteur ne sait trop si c’est son gourou qui communique par télépathie, son alter ego ou une voix intérieure qui tel Jiminy Criquet lui distille au compte-gouttes tout un enseignement ésotérique constitué d’une sorte de syncrétisme mystique mêlant christianisme, bouddhisme, hindouisme et autres concepts plus ou moins new age.

Ma critique

« Compostelle, grand pèlerinage initiatique » est donc tout à la fois un journal de bord, un guide technique pour le pèlerin et un ouvrage de spiritualité. Chaque étape est présentée avec une carte en noir et blanc, mais trop simplifiée pour être vraiment utile au marcheur et un profilé des dénivelés. Un DVD comportant des centaines de photos permet de mieux visualiser ce périple mythique de près de 800 kilomètres. On notera également la présence de diverses annexes comme les étapes du parcours, les époques et les styles architecturaux et surtout une liste très précise du matériel indispensable. La partie initiatique aborde tous les thèmes de méditation : gratitude, acceptation, endurance, engagement, dépouillement, confiance, austérité, discipline, concentration, simplicité, tempérance, tolérance, courage, foi, compassion, attention, vigilance, observation, etc. Le témoignage du pèlerin qui souffre en plaçant un pied douloureux devant l’autre kilomètre après kilomètre, subit les sanitaires douteux, les douches froides, les ronflements dans les dortoirs et les réveils bruyants à 5 heures du matin peut sembler plus intéressant à première vue. Les derniers cent kilomètres donnant droit à la fameuse « Compostella » (diplôme de pèlerin) et se prêtant à toutes les dérives et en particulier à des tricheries de toutes sortes sont fort bien décrits. On regrettera la qualité littéraire très faible de cet ouvrage et en particulier la présence d’une grande quantité de coquilles sans parler des faiblesses syntaxiques et grammaticales.

Ma note

3/5

ESSAISTEMOIGNAGE

LES DÉCOMBRES (LUCIEN REBATET)

Le résumé du livre

Journaliste et critique d’art, Lucien Rebatet se trouve en Allemagne au moment de la reprise de la rive droite du Rhin par les armées hitlériennes. Quelques années plus tôt, il avait fait partie des troupes françaises qui occupaient misérablement cette même Rhénanie. Il avait tenu la rubrique musicale puis littérature et cinéma à « L’Action Française », revue royaliste dont la vedette était Charles Maurras. À l’époque, personne ne croit qu’Hitler va réussir à se maintenir au pouvoir bien longtemps. Seul Maurras pressent le danger. Bien informé, Rebatet sait que la France n’est pas militairement en état de combattre efficacement l’Allemagne. Aussi est-il farouchement opposé à une guerre qu’il sait perdue d’avance. L’ennui, c’est qu’il se sent bien seul à prêcher le pacifisme. Même Maurras finit par se ranger du côté des bellicistes. Mobilisé, Rebatet commence la drôle de guerre du côté de Grenoble dans une unité de chasseurs alpins, puis est nommé à Paris dans les services secrets de l’armée avant de rejoindre une unité combattante vite mise en déroute faute de matériel et finalement de voir la fin des hostilités en Dordogne…

Ma critique

Présenté un peu partout comme « pamphlet violemment antisémite », « Les Décombres » n’est pas que cela. En effet, les trois quarts du livre présentent un témoignage assez intéressant sur le monde du journalisme d’avant-guerre. Toute une partie est consacrée à Charles Maurras qui semble avoir énormément déçu Rebatet. Une autre l’est à la drôle de guerre (la condition misérable du bidasse de base est fort bien décrite). Celle consacrée aux services de l’état-major se livrant à des occupations aussi ridicules que byzantines ne l’est pas moins. Quant au tableau du gouvernement de l’Etat Français à Vichy, il n’y a pas plus lamentable de médiocrité d’après l’auteur qui y retrouve nombre de profiteurs, magouilleurs et autres responsables de la débâcle. Pour fuir tous ces personnages qu’il exècre, Rebatet fuit Vichy et regagne Paris rejoindre ses rares amis et les colonnes de « Je suis partout ». Les deux parties violemment anti-sémites en début et fin d’ouvrage sont évidemment les moins intéressantes et même carrément indigestes à la lecture. On peut et on doit faire un détour ! Quant au personnage, même si on peut écouter son témoignage, il reste au bout du compte plutôt antipathique. Personne ne trouve grâce à ses yeux pas plus l’ouvrier du faubourg que la marquise emperlousée, pas plus le Juif que l’Anglais, pas plus le franc-maçon que le curé de campagne, pas plus l’homme politique que le journaliste de la presse capitaliste, pas plus le général que le ministre. Toute cette haine lui revint d’ailleurs en boomerang en 1945 lors de l’Épuration avec une condamnation à mort commuée en travaux forcés à perpétuité. Il suffit de lire cet ouvrage pour comprendre pourquoi.

Ma note

2,5/5

ESSAIS

LES ESPÉRANCES PLANETARIENNES (HERVE RYSSEN)

Le résumé du livre

Au fil des années et des vagues d’immigration, les nations européennes se dissolvent peu à peu dans un grand ensemble de plus en plus multi-ethnique. Le monde de demain sera-t-il sans races et sans frontières ? Allons-nous vers un gouvernement mondial qui siègerait à Jérusalem comme le souhaite Jacques Attali ? Pour l’instant, seuls les Occidentaux sont engagés dans ce processus. Historiquement, cet universalisme prend sa source dans le marxisme. La révolution bolchevique, elle-même inspirée de la révolution française, pouvant être considérée comme une première tentative ratée de mondialisme. Mais étrangement, on peut aussi trouver des similitudes et des convergences dans le libéralisme anglo-saxon. Depuis mai 68, la gauche, déçue par l’embourgeoisement des ouvriers, s’est trouvée un prolétariat de substitution composé des immigrés, des minorités sexuelles et des féministes. L’ennemi politique à abattre étant le mâle blanc catho hétérosexuel.

Ma critique

« Les espérances planétariennes » est un essai de socio et géopolitique cherchant à disséquer les tenants et aboutissants du mondialisme. C’est ainsi qu’il faut interpréter le néologisme « planétarien ». Pour sa démonstration difficilement contestable, Hervé Ryssen convoque un nombre impressionnant d’auteurs juifs (Jacques Attali, Albert Cohen, Marek Halter, Elie Wiesel, Bernard-Henri Lévy, Samuel Pisar, Primo Levi, Joseph Roth, Hannah Arendt, Jacques Derrida, Michel Winnock pour n’en citer que quelques-uns). Tous admettent être à l’origine et à la manœuvre dans ce processus de métissage généralisé pour les autres alors qu’ils prônent un maintien de la pureté de la race chez eux, en Israël. Soljenitsine est également largement mis à contribution pour le volet russe de l’affaire. Cet ouvrage bien écrit et bien référencé nous apprend l’importance des Juifs dans les hautes sphères bolchéviques, leur rôle primordial dans la persécution du peuple russe (déportations au sinistre Goulag, exécutions de masse, etc.), mais également leur importance dans la mafia américaine ainsi que leur rôle dans un certain nombre d’affaires d’escroquerie de banques et d’assurances à grande échelle. La force et la faiblesse de ce genre d’ouvrage plus informatif que polémique viennent de la surabondance de citations qui peuvent malheureusement finir par ennuyer le lecteur. Peut-être est-ce le prix à payer pour ne pas être taxé de partialité voire d’antisémitisme ?

Ma note

4/5

ESSAIS

LA MARCHE QUI SOIGNE (JACQUES-ALAIN LACHANT)

Le résumé du livre

Si, comme le dit la chanson, la meilleure façon de marcher consiste à mettre un pied devant l’autre, on constate qu’il y en a presque autant que d’êtres humains et que chaque démarche est aussi personnelle qu’une signature ou une empreinte digitale. Mais, pour l’auteur, certaines marches sont légères, équilibrées et bienfaisantes, alors que d’autres sont lourdaudes, pesantes et quasi toxiques. Nos pas révèleraient notre psyché, l’homme étant un tout fait de corps et d’esprit. Une grande part de nos souffrances vient de ce que nous ne savons pas marcher correctement. Une véritable « marche portante » permettrait de nous libérer des maux de dos, des gênes handicapantes et des chutes à répétition. Une façon de marcher correcte permettrait d’obtenir du tonus, de la légèreté, du plaisir et même une véritable joie de vivre.

Ma critique

« La marche qui soigne » est un essai médical proposé par Jacques-Alain Larchant, ostéopathe spécialiste de la marche. Le lecteur découvrira bien des choses dans cet ouvrage relativement technique et doté d’un certain nombre de dessins permettant d’illustrer le propos et de mieux comprendre de quoi il s’agit. Il aura une raison de plus d’être persuadé que le psychique est d’autant plus lié au somatique que le corps parle et dévoile ce que le cœur ressent sans forcément l’exprimer autrement. Les méthodes de ce praticien semblent assez efficaces en dépit de leur aspect surprenant comme lorsqu’il marche aux côtés de son patient en plaçant sa main sur le sacrum de son malade, lequel en fait autant sur lui. Livre intéressant surtout pour les nombreux témoignages ou exemples de gens traités par cette méthode un peu étonnante.

Ma note

3/5

ESSAIS

CES GLUCIDES QUI MENACENT NOTRE CERVEAU (DAVID PERLMUTTER)

Le résumé du livre

Parkinson, Alzheimer, Charcot, Tourette, autisme, dépression, hyperactivité, migraines, névralgies ou maux de tête chroniques, que de maux menacent notre pauvre cerveau ! Selon le docteur David Perlmutter, il est parfaitement possible de s’en prémunir en suivant ses directives. En effet, tous ces symptômes et bien d’autres comme les allergies ont des causes aisément détectables au premier rang desquelles se situe le gluten, cette colle que l’on trouve principalement dans le blé, l’orge, l’avoine et quelques autres céréales. Il faut savoir que les variétés de blé utilisées en boulangerie, pâtisserie ou industrie agro-alimentaire, n’ont plus rien à voir avec les anciennes. Leur taux de gluten a été artificiellement augmenté dans des proportions importantes pour des facilités de production. Résultat : s’il n’y a qu’un personne sur 200 qui souffre de la maladie coeliaque, nous sommes tous plus ou moins incommodés par cette molécule à des degrés divers allant de l’intolérance à une simple sensibilité. D’où la nécessité de changer notre mode de vie et en premier lieu notre alimentation pour protéger notre cerveau.

Ma critique

« Ces glucides qui menacent notre cerveau » est un essai pratique de vulgarisation basé sur un grand nombre d’études scientifiques et étayé par des centaines de cas traités par le docteur Perlmutter. L’ouvrage débute par un questionnaire d’auto-évaluation permettant de se situer. Puis l’auteur nous présente les résultats des toutes dernières recherches sur le sujet. Autant dire que celles-ci concluent exactement au contraire de ce que l’on croyait il y a 30 ou 40 ans. Par exemple que le danger pour le cœur et le cerveau ne vient pas des graisses mais du sucre, que le cholestérol n’est pas la mauvaise chose qu’il faut combattre, mais qu’il est utile pour notre cerveau, que les statines contribuent largement à amoindrir nos fonctions cérébrales et à augmenter les risques de maladies cardiaques et que les œufs sont un aliment excellent à consommer sans modération. La force de cet ouvrage réside, au-delà de l’argumentation difficile à contester, dans son volet concret permettant de mettre en pratique la méthode Perlmutter de remise en forme : une semaine de menus détaillés, des objectifs hebdomadaires à atteindre et toute une batterie de recettes sans sucre ni gluten qui donnent envie d’être essayées. Sans oublier l’importance de l’activité physique régulière et d’un sommeil de qualité. Passionnant.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LES DONS PRÉCIEUX DE LA NATURE (JEAN-MARIE PELT)

Le résumé du livre

La Nature est généreuse, elle donne sans compter. On peut avoir l’impression que ses ressources sont inépuisables. Mais la rapacité de l’humanité, son inconscience, son exploitation effrénée de ses biens, ont changé la donne. Il est impossible d’exploiter de manière illimitée une planète limitée. Cela tombe sous le simple bon sens, lequel devrait être unanimement partagé. Jean-Marie Pelt constate que les sols s’épuisent, se stérilisent de plus en plus en raison du labourage lourd et profond, de l’abus de pesticides et de produits chimiques, que les abeilles meurent de plus en plus, que les ressources des mers et océans s’épuisent à cause de la surpêche industrielle. Si tous les humains vivaient comme les Américains ou les Qataris, il nous faudrait quatre planètes pour répondre à leurs besoins…

Ma critique

« Les dons précieux de la nature » est un livre de vulgarisation écologique fort bien mené et argumenté. Le lecteur y apprend par exemple que le grand hamster de Lorraine ne compte plus que 648 individus et que ce nombre continue de baisser. Les intrants en azote sont passés de 20 à 30 kg à l’hectare à plus de 200 de nos jours pour faire évoluer les rendements dans les mêmes proportions et atteindre les 100 quintaux de blé à l’hectare. Agriculteurs, horticulteurs et maraîchers en arrivent à payer au prix fort des apiculteurs pour qu’ils installent des ruches sur leurs terres tant les pollinisateurs manquent déjà. Le coût de la location de ruches est passé de 40 à 120 dollars par colonie aux Etats-Unis. Il faut 15 500 litres d’eau pour obtenir un seul kilo de viande bovine dont la production représente le quart de l’eau consommée dans l’agriculture, soit 70% de la consommation mondiale. Il est plus que temps de réfléchir à ces questions et surtout d’agir. Un livre qui donne à réfléchir !

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

AU CŒUR DU KREMLIN (VLADIMIR FEDOROVSKI)

Le résumé du livre

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les arcanes du pouvoir russe depuis la sanglante dictature de Staline jusqu’aux finesses de joueur d’échecs de Poutine se trouve dans ce livre. Au tsar rouge succéda le rondouillard et roublard Khrouchtchev. Les affaires d’espionnage (Vasall, Profumo, Dejean, Penkovski) se succédèrent avec des succès retentissants côté KGB, mais également côté occidental. L’ère Brejnev marqua la véritable fin du bolchévisme. Puis vint le tour d’Andropov, patron du KGB et le début du dégel avec l’arrivée du couple Boris & Raïssa Gorbatchev. S’ensuivit l’implosion de l’Empire avec la chute du mur de Berlin voulue ou plutôt acceptée par Gorbatchev. Une contre-offensive des crypto-communistes avec bref internement du couple présidentiel dans sa datcha de Foros et tentative de putsch à Moscou échoua lamentablement grâce à l’intervention d’Eltsine et à la passivité de l’armée rouge. La libéralisation sauvage du régime pilotée par des conseillers américains favorisa la montée en puissance de la corruption, de la mafia et des oligarques. Un certain Poutine, lieutenant colonel du FSB, sut mettre tous les plaideurs d’accord et reprendre la main sur la scène internationale en particulier pour mettre un terme à la guerre en Syrie. On connait la suite.

Ma critique

« Au cœur du Kremlin » est un essai historique et géopolitique fort bien mené et largement documenté. En effet, son auteur, Vladimir Fédorovski, de par ses fonctions de diplomate et de proche des principaux dirigeants, fut un témoin privilégié grâce à ses contacts avec le maire de Saint Petersbourg, Anatoli Sobtchak, et même avec Vladimir Poutine, encore peu connu à l’époque. Le lecteur apprendra bien des choses sur les coulisses du pouvoir, la paranoïa, les maladies ou l’alcoolisme des dirigeants. C’est très bien écrit, très agréable à lire. Un ouvrage que le passionné d’histoire et de politique internationale ne pourra pas lâcher une fois qu’il en aura entamé la lecture. Les complots, les trahisons, les coups d’état à froid, les destitutions y sont monnaies courantes. On réalise que là encore la réalité dépasse de loin la fiction. Passionnant. Sans doute le fusse beaucoup moins pour les victimes de la « Roue rouge », opposants assassinés, dissidents bannis, zeks du goulag et autres internés des hôpitaux psychiatriques !

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

NEURO-ESCLAVES (DELLA LUNA & CIONI)

Le résumé du livre

De nos jours, le principal de la communication écrite ou audiovisuelle ne vise pas vraiment à informer objectivement l’opinion, mais à influencer le psychisme, les goûts, les décisions des consommateurs, des épargnants et des électeurs. Pour y parvenir, elle agit ou tente d’agir surtout sur leur émotivité, leur sentiment de culpabilité, d’estime d’eux-mêmes, de peur ou autre. Mais peut-il en être autrement quand la quasi-totalité des personnes, éduquées par la télévision à la passivité, à la paresse mentale dès le plus jeune âge est incapable de fixer son attention au-delà de quelques minutes si elle ne se sent pas concernée du point de vue émotif. Toutes ces personnes sont incapables d’aller chercher des informations par elles-mêmes et surtout de les analyser. Le peuple a besoin d’être distrait. Il n’a pas envie d’être informé. D’où la réussite phénoménale de la manipulation mentale généralisée des foules, laquelle se retrouve partout, dans les élections qui ne sont que parodie de démocratie, dans les médias, dans la publicité, dans les sectes, les religions, les partis politiques, sans oublier la Légion Etrangère ou l’Opus Dei.

Ma critique

« Neuro-esclaves » est un essai de vaste ampleur écrit par un neuro-psychiatre et un avocat psychologue. Les auteurs se sont attaqués à quasiment tous les aspects du problème. Ils ont traité avec brio de la manipulation mentale en interaction stratégique avec l’économie, la politique, les droits de l’homme, les guerres, etc. Ils ont analysé les fondements, principes et méthodes de la manipulation qui est de règle dans le monde d’aujourd’hui : elle est structurelle et pénètre tous les aspects de notre vie quotidienne. Ils nous font méditer sur la conviction que l’individu doit être conscient des décisions et des motivations qui orientent ses comportements, et sur le fait que la conscience « n’est pas nécessaire pour apprendre ; la suggestion hypnotique et le conditionnement en sont des exemples ». L’ouvrage se termine sur un chapitre essentiel traitant des moyens de se prémunir, comment détecter toutes les tentatives de mise sous domination. Dommage qu’un trop grand nombre de pages s’attardent sur la législation pénale italienne. Mis à part cette petite critique, un livre passionnant et facile à lire, malgré son épaisseur, qui fera découvrir bien des choses sur l’élection d’Obama, « personnage qui n’avait jamais donné de preuves de capacités réelles et appropriées à sa promesse d’un changement général, promesse d’autre part plutôt vague », sur celle de G.W.Bush qui sût agiter les peurs entre autres. On apprend ainsi que c’est toujours le candidat le plus grand par la taille qui est élu. S’il est le plus agréable physiquement, s’il est le mieux financé et le plus soutenu par les médias… on connait la suite !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

L’ÉLOGE DU CRU (DOMINIQUE GUYAUX)

Le résumé du livre

Dominique Guyaux pratique le crudivorisme sensoriel, manière de s’alimenter consistant à ne se nourrir que d’aliments crus et non transformés, donc tels qu’ils se présentent dans la nature, en ne se fiant qu’aux signaux sensoriels et gustatifs que la prise de ces aliments déclenche spontanément. C’est ainsi qu’il a pu lui-même guérir d’une sclérose en plaques lors d’un long voyage en bateau autour du monde. Pour approfondir le sujet et donner une caution plus scientifique à sa pratique, il décide quelques années plus tard de reprendre ses études interrompues trente années plus tôt. À leur issue, il présente un mémoire pour l’EPHE (l’école pratique des hautes études) intitulé « Physiologie du comportement alimentaire ». Il anime des stages et donne des conférences. Il est un peu (beaucoup) l’héritier du pionnier de l’intinctothérapie, Guy-Claude Burger, tout en ne rejetant pas complètement les positions du Docteur Seignalet.

Ma critique

« L’éloge du cru » est un essai de diététique assez intéressant dans la mesure où il apporte les preuves scientifiques des bienfaits d’une alimentation crue et par voie de conséquence des inconvénients des artifices culinaires et surtout industriels. L’ennui reste quand même, dans une société basée sur la cuisine, la difficulté à pratiquer une discipline visant à ne consommer qu’un seul produit par ingestion et seulement après avoir ressenti par l’odorat ou la vue une véritable appétence pour lui. L’auteur reconnaît lui-même la difficulté. Et comme il ne défend pas un point de vue sectaire, il admet que l’on puisse manger comme un cueilleur du paléolithique quand on est seul chez soi, « empiler » quand on est en société et même accepter un menu cuisiné quand on est invité au restaurant. L’ouvrage s’achève par un glossaire permettant au lecteur lambda de découvrir le sens de termes comme « cinésthésie, macrosmatique, microsmatique ou palatabilité », entre autres et par une bibliographie particulièrement riche. Livre intéressant et qui donne à réfléchir sur nos comportements alimentaires et leurs conséquences sur la santé et l’environnement.

4,5/5

ESSAIS

PAROLES D’UN RÉVOLTÉ (PIERRE KROPOTKINE)

Le résumé du livre

Né en 1842, mort en 1921, Pierre Kropotkine, issu de la haute aristocratie russe, fut à la fois géographe, explorateur, zoologiste, et anthropologue. Il est surtout connu comme théoricien du communisme libertaire. Avec Bakounine, Fourier et Proudhon, il est considéré comme un des penseurs majeurs de l’anarchisme et comme le fondateur de ce mouvement politique aussi radical que particulier. Accusé d’affiliation à « une société internationale ayant pour but de provoquer la suspension du travail, l’abolition de la propriété, de la famille, de la patrie et de la religion », en un mot, d’avoir commis par ses écrits un véritable attentat contre la paix publique, il dut purger trois années de prison en France. Mais que prônait cet imprécateur ? La véritable collectivisation des terres, des richesses et des moyens de production. Il voulait développer l’entraide, la solidarité prolétarienne, une morale basée sur la liberté, l’égalité, la fraternité et la justice sociale. Il fustigeait la spéculation et tous les profits indûment engrangés sur la sueur et le labeur des travailleurs. Il condamnait sans appel le capital et surtout la bourgeoisie qui avait manqué à toutes ses promesses lors des diverses révolutions (1789, 1830, 1848 et surtout au moment de la Commune qu’il étudie tout particulièrement comme étant la seule véritable tentative avortée de révolution anarchisante).

Ma critique

« Paroles d’un révolté » est un recueil comportant 19 articles précédemment parus dans le journal « La Révolte ». Publié en 1885, cet ouvrage pourra être lu sans problème de nos jours et certainement avec grand profit tant l’analyse des mécanismes révolutionnaires est pertinente. Le lecteur s’apercevra au fil des articles que peu de choses ont changé et que d’une oppression, le peuple est passé à une autre peut-être encore plus hypocrite et plus rapace. Il comprendra que l’ordre bourgeois a toujours su récupérer toutes les révolutions, les a retournées à son profit. Les nantis osant même se présenter comme « socialistes ». Pour Kropotkine, tout « gouvernement révolutionnaire » est un oxymore, une forfaiture et un piège dans lequel sont tombées toutes les révolutions « sociales » sans aucune exception. Ce que l’Histoire nous a d’ailleurs montré ultérieurement. La Révolution de 1917, le stalinisme, le maoïsme, guerre d’Espagne, ne faisant que conforter a posteriori les thèses de l’auteur. Pour lui, il faudrait prioritairement abolir toute forme de propriété et procéder sans attendre à une expropriation généralisée. « Ni Dieu, ni maître », donc pas d’armée, pas de clergé, pas de gouvernement, pas de pseudo « représentants du peuple » qui ne songent qu’à se servir au lieu de servir, pas de taxes, pas d’impôts. Une commune, autant dire, une communauté, un communisme total, absolu, sans compromis. Il pensait cet avenir tout proche comme une suite logique de la Commune de Paris. Nous, grâce au recul que nous avons, savons qu’il donnait sans doute un peu beaucoup dans un idéalisme utopique sans parler d’un certain misérabilisme compréhensible vu l’époque. À lire pour qui veut en savoir plus sur ce courant politique qui ne parvint jamais à inscrire ses principes dans la réalité.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

MANUEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAÎCHÈRE DE PARIS (MOREAU & DAVERNE)

Le résumé du livre

À la demande de la société de jardinage et d’horticulture de Paris, les auteurs ont rédigé une somme tout à fait remarquable sur les méthodes de culture des maraîchers et jardiniers professionnels de la capitale. Leur travail récompensé par un prix est devenu par la suite un ouvrage de référence dans le milieu, tellement il est précis, complet, documenté et utilisable, autant par les amateurs que par les professionnels. Il débute par une histoire sommaire de la culture maraîchère. Le lecteur y découvrira entre autres que le terme « marais » était encore à l’époque (1845) encore synonyme de « jardin » et qu’au fil des siècles et des constructions, ces lieux de production durent peu à peu s’éloigner du centre de la capitale jusqu’à se retrouver de plus en plus en périphérie. L’utilisation du premier châssis date de 1780, celle du premier forçage de l’asperge blanche de 1792. Chaque hectare de potager donnait du travail à 5 ou 6 personnes soit au total environ 9000 emplois rien que pour Paris intra-muros.

Ma critique

Le « Manuel pratique de la culture maraîchère à Paris » se compose de 13 chapitres. On y découvre tout ce qui se rapporte aux sols, aux expositions. En ce qui concerne les engrais, les maraîchers n’utilisent que du fumier de cheval ou de bovin. En revanche, ils pratiquent la rotation systématique des cultures, le terreautage, le compostage et le paillage. La plus grande partie de l’ouvrage est une description mois par mois de toutes les cultures pratiquées qui sont nombreuses et variées. Celle du chou de Chine est déjà bien connue, mais peu répandue, car elle ne trouve que peu de débouchés. Celle des fraises (surtout celle des Alpes) également car déjà concurrencée par celle de régions au climat plus doux permettant des récoltes plus précoces. Un chapitre est réservé aux maladies et aux insectes ravageurs avec malheureusement peu ou pas de parades. L’ouvrage se termine par la récolte et la conservation des graines (heureuse époque où personne n’avait eu l’idée monstrueuse de breveter le vivant !), puis par un index alphabétique des légumes permettant au lecteur de se retrouver aisément dans l’ouvrage. Il ressort de cette fort intéressante lecture que nos ancêtres avaient déjà une connaissance et une maîtrise remarquable des techniques de culture, qu’ils pratiquaient le bio et même une certaine forme de permaculture, technique qui semble si avant-gardiste à certains. Une fois encore, pas grand-chose de nouveau sous le soleil !

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LES CHAINES DE L’ESCLAVAGE (JEAN-PAUL MARAT)

Le résumé du livre

En 1774, voulant profiter de l’occasion donnée par le renouvellement du Parlement anglais, Marat publie à l’attention des électeurs britanniques un ouvrage appelé à réveiller leur conscience civique qu’il juge assoupie. Le livre paru, il s’aperçoit qu’il n’est distribué nulle part et que personne n’en parle. Journalistes, éditeurs, distributeurs semblent tous s’être donné le mot pour le boycotter. Marat serait-il trop véhément à l’égard du pouvoir ? Il se rend d’urgence en Angleterre où il a déjà séjourné une dizaine d’années pour faire la promotion de son ouvrage auprès de sociétés qu’il appelle « patriotiques ». Il rencontre un certain succès, mais celui-ci arrive bien trop tard. Les élections sont passées et son intervention n’a rien changé aux résultats. Marat découvrira par la suite que le pouvoir avait dépensé la bagatelle de 8000 guinées pour retarder et même empêcher toute diffusion de son livre…

Ma critique

« Les chaînes de l’esclavage » est une étude soignée, argumentée, illustrée de nombreux exemples historiques principalement tirés de l’Histoire d’Angleterre mais aussi de celle de Rome, ainsi que d’évènements divers survenus en France, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe. Ce n’est en aucun cas un pamphlet comme on pourrait s’attendre de la part d’un révolutionnaire dont on n’a retenu que le côté imprécateur et surtout la mort tragique dans sa baignoire sous le couteau de Charlotte Corday. Tout au long d’une brillante démonstration, il analyse les ressorts et mécanismes plus ou moins vicieux de l’absolutisme, du totalitarisme, en un mot de toutes les formes de tyrannie. Il met en parallèle richesse et servitude. Tant que le peuple a du pain et des jeux, il ne se révolte pas. Il montre aussi comment un prince au départ éclairé et sensible aux problèmes de son peuple peut insidieusement basculer dans l’arbitraire avec toutes sortes de complicités extérieures (rôle des juges, des politiques, des notables, des militaires) et même grâce à un quasi goût du peuple pour sa propre servitude. Pour lui, un vrai citoyen doit pouvoir être armé comme en Suisse ou aux Etats-Unis. C’est l’unique et définitive garantie pour assurer une véritable démocratie. Un ouvrage majeur qui mériterait plus grande diffusion tant le discours et l’analyse restent modernes et même toujours d’actualité. À chaque page, le lecteur ne peut que se dire « Mais, rien n’a changé. Tout ce que dénonce Marat quelques années avant la Révolution, il pourrait le redire aujourd’hui. Et même en pire. » Au passage, on notera avec amusement quelques naïvetés sur l’extension du suffrage, l’abolition des privilèges ou la vérification des comptes de la nation, toutes choses que nous pouvons aujourd’hui évaluer avec le recul historique dont nous disposons. Une belle pensée de sociologue, d’homme politique et de moraliste mais aussi une très belle plume, agréable à lire, même de nos jours.

Ma note

4,5/5

ESSAISLOISIRSvoyages

GUIDE DE LA RETRAITE HEUREUSE (BERNARD BELLEC)

Le résumé du livre

Qu’est-ce qu’une donation-partage ? Comment s’y reconnaître dans la foule d’acronymes tous plus sibyllins les uns que les autres (de AAH à USLD) ? Comment organiser des obsèques ? Comment protéger ses proches et transmettre son patrimoine ? De quelles aides peut-on disposer pour mieux vieillir ? Comment devenir acteur de son vieillissement ? Peut-on bien vieillir en restant chez soi ? Comment améliorer sa retraite ? Toutes ces questions et bien d’autres trouvent leurs réponses dans cet ouvrage.

Ma critique

« Guide de la retraite heureuse » est un bel ouvrage assez difficile à répertorier. En effet, ce livre agréable et joliment illustré est à la fois un almanach un peu dans l’esprit du Vermot avec ses anecdotes, ses petits faits historiques, méconnus ou oubliés, ses sites à découvrir, ses recettes pas toujours connues, ses conseils de jardinage, ses bandes dessinées, ses blagues, énigmes et historiettes. Une sorte de fourre-tout sympathique et fort utile pour les seniors qui souhaitent passer une retraite heureuse et qui voudraient comme l’indique le sous-titre « Bien vivre en France ». Une très belle édition grand format (almanach) qui aborde avec bonheur un grand nombre de sujets souvent intéressants Il est évident que la partie mémento avec ses index et son lexique sera la plus consultée et la plus utile. L’autre sera plus amusante voire distrayante.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

L’ENNEMIE SOCIALE (PAUL ROSEN)

Le résumé du livre

En 1890, la Franc-Maçonnerie représente 136 000 loges et 28 millions de « frères » et « sœurs ». Elle dispose d’un budget annuel de 3 milliards de francs. À l’époque, elle est déjà de première importance car à l’inspiration et à l’origine de la plupart des lois et décisions républicaines. Elle se déclare « humaniste, progressiste, amie du genre humain », mais quelle est sa véritable nature ? Dans son Encyclique « Humanum gentium », le pape Léon XIII a demandé : « Arrachez à la Franc-Maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites-la voir telle qu’elle est. » Tel est le but de cet ouvrage qui démarre par une partie historique rappelant toute l’histoire de la maçonnerie laquelle remonte à la nuit des temps. Ainsi découvre-t-on entre autres que la première loge maçonnique créée en France fut constituée le 13 octobre 1721 à Dunkerque par Lord Montaigu, grand maître de la Grande Loge d’Angleterre sous le titre « Amitié et Fraternité » et que la seconde fut fondée à Paris par Lord Derwent-Water en 1725. Merci les Anglais. Sait-on aussi que Louis XVI, Louis XVIII et Charles X furent eux-mêmes intronisés maçons de la Loge « Les trois frères » qui siégeait à Versailles ?

Ma critique

« L’ennemie sociale » se présente comme un essai ou un document historique se voulant exhaustif et présentant une analyse particulièrement précise de la situation de la maçonnerie à la fin du XIXème siècle. L’ouvrage comporte trois grandes parties (la maçonnerie en France, en Belgique et en Italie). L’auteur s’efface totalement en se contentant de citer textes et déclarations de divers Grands Maîtres, lesquels sont parfaitement clairs sur les buts réels de l’organisation transnationale. Il s’agit d’appliquer leur devise, « Liberté, Egalité, Fraternité » trois préceptes ambigus qu’il faut comprendre comme applicables aux seuls maçons et non aux opposants. En effet, l’enseignement maçonnique comporte une partie avouée, une partie avouable et une partie inavouable. C’est celle-ci que l’auteur parvient magistralement à débusquer. Cette organisation secrète veut en effet la destruction de toute religion par la corruption de la conscience, la destruction de toute autorité par la corruption de l’enseignement et la destruction de toute morale par la corruption de l’Etat. Un ouvrage majeur, somme indiscutable et un tantinet indigeste (vu l’accumulation de documents) qui permettra à son lecteur de faire des parallèles avec la situation actuelle et de comprendre d’où est partie et à quoi a abouti cette entreprise que certains qualifient de « satanique ».

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUE

UN FIASCO MAÇONNIQUE (ÉMILE FLOURENS)

Le résumé du livre

En 1899 puis en 1907, à l’initiative de sommités de la maçonnerie, furent organisées deux conférences internationales à La Haye. Ces hauts dignitaires souvent d’origine juive voulaient lancer une initiative en faveur de la paix mondiale. Pour y parvenir, ils voulaient créer une cour d’arbitrage internationale permanente à laquelle tous les états auraient dû se soumettre en cas de litige. Président de l’Alliance Israélite Universelle et Grand maître du Rite Ecossais, Adolphe Crémieux avait quelques années auparavant entrepris un lobbying intense auprès de l’empereur Napoléon III et du Tsar Alexandre II. Le président américain Roosevelt et le tsar Nicolas II furent officiellement à l’origine du projet qui se solda par un échec apparent, car elles n’empêchèrent pas la guerre de 1914. Après un peu plus de deux mois de travaux, le texte de l’Acte final de la Convention de la Haye fut signé le 29 juillet 1899 par les représentants de vingt-sept États, dont vingt-et-un européens. Ces deux Conventions de la paix représentent aujourd’hui les règles de droit coutumier de première importance, même si entre-temps les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 les ont considérablement élargies.

Ma critique

Cet ouvrage écrit par un ancien ministre des Affaires étrangères et publié en 1912, est aujourd’hui un important document historique analysant de façon objective l’ébauche avortée selon l’auteur des premières instances internationales, en réalité l’acte de naissance de la Cour pénale internationale de La Haye. Suivront ensuite la SDN puis l’ONU et toutes ses annexes. Les arguments contre cette « nouveauté » ne manquaient pourtant pas. « Tout ce mouvement pour la paix, si beau à n’en considérer que l’apparence, n’est au fond que la preuve d’une sotte bonhomie », écrivit à l’époque Robert von Mohl. « Le but de tous ces projets de paix c’est de faire régner la paix ; or ce n’est pas la paix qui est le but, c’est le droit ; or toutes les garanties imaginables ne préviennent pas la violation du droit », ajoutait F. Laurent. Le plus amusant est de s’apercevoir que le véritable objectif de toutes ces grandes manœuvres était la création d’un Etat mondial sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique, une fédération universelle, un gouvernement mondial. Ceci il y a plus d’un siècle. Ces gens-là ont de la patience, de la suite dans les idées. Document très intéressant pour les amateurs d’Histoire ou pour quiconque s’intéresse à la géopolitique actuelle.

Ma note

3/5

ESSAISRELIGIEUX

LE RHIN SE JETTE DANS LE TIBRE (RALPH WILTGEN)

Le résumé du livre

Les travaux préparatoires du Concile Vatican II consistèrent d’abord en une vaste collecte des réponses données par les prélats à un questionnaire envoyé par le pape Jean XXIII. Soit un total de seize gros volumes représentant près de 10 000 pages de lecture ! Lesquelles allaient d’ailleurs servir de bases aux travaux des diverses commissions. À l’appel du souverain pontife, 2200 prélats se retrouvèrent à Rome pour ce Concile qui se voulait œcuménique. Mais dès l’ouverture ce fut la foire d’empoigne pour obtenir les présidences des dites commissions. L’Allemagne, l’Autriche, la Hollande et pour une moindre part la France se taillèrent la part du lion au grand dam des prélats d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. La Curie romaine se retrouva sur la sellette. Le Pape lui-même vit son autorité remise en question. On abandonna le latin et on systématisa la concélébration des messes. On aborda la question du statut des religieux, des laïcs, on chercha à mettre une sourdine sur le culte marial, etc. Les plus actifs partisans de l’œcuménisme furent les Jésuites et les Dominicains.

Ma critique

« Le Rhin se jette dans le Tibre » est un compte-rendu précis, presque heure par heure ou intervention après intervention ,d’un Concile qui fut lourd de conséquences surtout pour le catholicisme. Le lecteur remarquera que tous les efforts déployés pour séduire les « frères séparés », orthodoxes, protestants et même juifs ne furent guère payés de retour. Ces « minutes » illustrent parfaitement les difficultés qu’eurent les prélats à trouver des accords sur quasiment tout. Le bras de fer entre conservateurs et libéraux fut aisément gagné par ces derniers qui surent placer suffisamment de propositions floues ou ambiguës permettant la plupart des dérives qui se produisirent par la suite. Un document historique majeur, précis, référencé qui pourra être fort profitable au chercheur ou à l’amateur voulant en savoir plus sur cet événement capital. On passera sur la lecture un peu aride de ce texte.

Ma note

3/5

ESSAIS

UN LIBÉRAL NOMME JÉSUS (CHARLES GAVE)

Le résumé du livre

N’en déplaise à certains, nos racines sont chrétiennes. Que devient un arbre sans ses racines ? Il dépérit et meurt. Celles-ci sont sous-jacentes, invisibles, oubliées parfois même niées et rejetées. Et pourtant… Lors de travaux de rénovation dans la ville de Toulouse, les ouvriers mirent à jour de très vieilles canalisations. Ne connaissant pas leur utilité, ils les firent disparaître. En quelques jours, les caves furent inondées. Ces conduites datant de l’époque romaine fonctionnaient toujours. Et comme la ville avait été construite sur des marécages asséchés, elles étaient indispensables. Ainsi en est-il de même de nos racines chrétiennes. Et pour mieux étayer son propos, Charles Gave, reprend une à une les paraboles de l’évangile parlant d’argent, de dette, de salaire ou de crédit et arrive à prouver que le Christ avait ajouté aux commandements, un principe nouveau celui de liberté individuelle. Rien à espérer du collectif, de l’étatisme, en un mot du socialisme quelle qu’en soit sa forme, dure chez les communistes et les gauchistes ou molle chez les socialistes et les sociaux-démocrates. Jésus était un libéral et à ce titre, on peut le considérer comme le premier des révolutionnaires. Et sa parole de vérité est toujours d’actualité.

Ma critique

« Un libéral nommé Jésus » n’est ni un ouvrage théologique, ni un ouvrage religieux, à peine un pamphlet, car le propos n’est en aucun cas outrancier. L’auteur ne cite que les Évangiles et ceux-ci sont fort clairs. Dans la parabole des talents par exemple, Dieu rejette le serviteur qui n’a pas fait fructifier son argent, Gave en conclut qu’Il bénit le travail du banquier et y voit une approbation du capitalisme et une condamnation du collectivisme. Les socialistes nient en permanence la réalité. Ils ont une vision dogmatique des choses qui ne repose sur rien de concret et ne peut mener qu’à la catastrophe. Ils estiment qu’ils doivent gouverner, car ils sont d’office dans le camp du bien, de la bien-pensance. Eux seuls savent discerner le bien du mal. Un petit ouvrage intelligent, bien conçu, plein de bon sens et parsemé de fulgurances réjouissantes du genre : « Le socialisme est mort et personne n’ose le lui dire », ou « Il y a enfin l’argent que l’on pique – vol ou impôts – à quelqu’un qui l’avait gagné et que l’on dépense pour quelqu’un d’autre. Le principe même du socialisme. En général, le résultat, c’est n’importe quoi. » Un plaidoyer compréhensible, facile d’accès, clair, net et précis du libéralisme. Une condamnation sans appel de toute forme de socialisme quelle que soit son apparence.

Ma note

4/5

ESSAIS

TAILLEZ TOUS LES ARBRES FRUITIERS (JEAN-YVES PRAT)

Le résumé du livre

Ce livre est une véritable bible pour le jardinier amateur qui veut apprendre à tailler ses arbres fruitiers aussi bien à la formation que pour la fructification annuelle ou pour la restauration d’un sujet vieillissant ou abandonné. Tous les cas de figures sont envisagés. Toutes les techniques, tous les gestes sont expliqués et peuvent être visualisés, pas à pas, image par image et même à l’aide de photos couleur pour ne pas confondre par exemple bourgeon à feuille et bourgeon à fruit. Pour chaque arbre, tout est expliqué dans le détail. Rien ne manque. Sera inexcusable celui qui ratera sa récolte s’il dispose d’un tel ouvrage.

Ma critique

À noter également la très belle qualité éditoriale proposée par les éditions Rustica (une référence) : pas moins de 750 photos et dessins, tous en couleurs, agréable papier glacé et belle présentation générale. Si vous n’avez qu’un seul ouvrage à vous procurer sur le sujet, choisissez celui-là, c’est le meilleur, le plus précis, le plus complet et le plus didactique. Ne le ratez surtout pas.

Ma note

5/5

ESSAIS

LES BRUTES EN BLANC (MARTIN WINCKLER)

Le résumé du livre

Tout patient devrait pouvoir attendre de son médecin généraliste ou de son spécialiste écoute, bienveillance, empathie et compassion. Ces professionnels ne sont-ils pas là pour soigner, conseiller et accompagner le patient sur la route du retour à la santé ? Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Nombre de praticiens se permettent d’être distants, cassants, maltraitants, autoritaires quand ce n’est pas carrément violents voire discriminants. Des examens inutiles, des actes intrusifs (toucher rectal ou vaginal et autres contre la volonté du ou de la malade relevant du viol), des refus de prescription et autres chimiothérapies ou actes opératoires imposés. Les brutalités sont innombrables. Ce livre en décrit un certain nombre. Le constat est préoccupant, alarmant, surtout quand on découvre que ces pratiques sont assez spécifiques à notre pays et que tout le système de santé repose sur des luttes de pouvoir, un système de caste agrippé à ses prérogatives sans oublier des collusions inexcusables avec big pharma, les tout-puissants lobbys pharmaceutiques qui influent de mille manières sur les prescriptions médicales. Tout semble à revoir dans notre système de santé depuis la formation élitiste et discriminante jusqu’à l’installation en solitaire ou en cabinet de groupe en ville ou à la campagne, en CHU ou en clinique privée.

Ma critique

« Les brutes en blanc » est un essai sérieux, documenté et reposant sur l’expérience de l’auteur et sur un grand nombre de témoignages, souvent féminins. Les femmes, ayant affaire aux gynécologues, sont encore plus victimes de ces mauvais traitements que les hommes. En lisant un tel livre, le dégoût monte aux lèvres et la révolte gagne le cœur très vite. Nul ne pourra dire qu’il ne savait pas. Et personne ensuite ne pourra se retrouver démuni face à ce phénomène. En effet, dans le dernier chapitre, certainement le plus important du livre, Martin Winckler donne onze très judicieux conseils pour détecter et rejeter toute tentative de maltraitance du praticien, puis il liste tout ce qui peut être inacceptable de la part d’un médecin et enfin, il expose toute la marche à suivre si le patient est malgré tout victime de violences verbales ou psychologiques, d’attouchements et autres. Ne pas hésiter à porter plainte au pénal et non auprès du Conseil de l’Ordre qui cherche systématiquement à couvrir les médecins quoi qu’ils aient fait. Exiger des gendarmes ou des fonctionnaires de police un véritable dépôt de plainte. Ne pas se contenter d’une main courante aussitôt classée. Si c’est le cas, porter plainte auprès d’un juge d’instruction, se rapprocher d’autres victimes à travers les blogs ou les réseaux sociaux, etc. La liste est longue et le livre d’une absolue et salutaire utilité.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LE SECRET DE L’ATLANTIDE (JÜRGEN SPANUTH)

Le résumé du livre

Que sait-on d’autre de l’Atlantide que l’histoire d’une terre engloutie et d’une civilisation disparue dans les ténèbres d’un très lointain passé ? Le récit de Solon et les descriptions de la « Phéacie » d’Homère sont pourtant très précises et concordantes. Ces auteurs nous ont transmis des histoires vivantes venues du cercle de civilisation nordique de l’âge du bronze, quelque part dans les confins de l’hyper Borée, aux limites du monde connu des Grecs et des Egyptiens. Cette histoire d’île engloutie par les flots repose certainement, en dépit de ses côtés légendaires, sur une réalité historique. Avec la découverte du site de Troie par Schliemann, celle des décombres de l’Atlantide à quelques encablures du Jutland (Heligoland) au Danemark peut aisément faire pièce aux précédentes théories fumeuses la situant à Santorin, en Crête, à Tartessos, aux Açores ou aux Canaries…

Ma critique

« Le secret de l’Atlantide » est un ouvrage archéologique d’une importance capitale dans la mesure où il établit les bases et l’héritage de la civilisation occidentale et démontre que contrairement à ce que nous avons toujours cru, l’Histoire des peuples n’est ni linéaire ni évolutive, mais que, suite à des catastrophes naturelles, l’humanité a pu atteindre des apogées, des âges d’or et repartir quasiment de zéro. Ce livre est passionnant, tout ce qui y est présenté est appuyé et prouvé par les dernières découvertes sous-marines des archéologues et tout concorde enfin avec les textes anciens. Oui, il y eut bien une civilisation aussi brillante que prospère au nord grâce au commerce de l’orichalque, l’ambre aussi prisé que l’or. Oui, les Atlantes étaient de grands navigateurs, mais également de brillants astronomes et mathématiciens. Leurs constructions monumentales (Stonehenge, alignements de Carnac et autres constructions mégalithiques) en apportent la preuve. On apprend que ces sites sont antérieurs aux pyramides d’Egypte vu qu’ils ont été datés de 2900 avant J.C. On ne sait d’ailleurs pas comment furent érigés des piliers de 26 600 kg ou posés des blocs de 200 tonnes et plus. Mais un passage trop rapproché de la comète de Halley sonna la fin de la domination de l’Atlantide. Il déclencha des incendies gigantesques, des tsunamis et des tremblements de terre. Les rescapés de ces cataclysmes dignes d’une fin du monde (ragnarok) n’eurent d’autre perspective que de se lancer dans une grande migration vers le sud qui les mena jusqu’au Moyen-Orient et en Egypte. Livre majeur pour qui s’intéresse à ce sujet particulier.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

J’APPRENDS À TAILLER MES ARBRES (ALAIN PONTOPPIDAN)

Le résumé du livre

Le vigneron taille ses vignes, l’arboriculteur ses fruitiers, le paysagiste les haies et massifs de ses clients. Ces professionnels ont certainement de bonnes raisons de pratiquer ainsi. Seul le jardinier amateur craint de porter le fer sur son pommier, son poirier ou son kiwi en se demandant toujours s’il coupe au bon endroit, s’il ne va faire plus de mal que de bien. Tout juste accepte-t-il de couper thuyas, lauriers ou troène au cordeau quand il s’aperçoit que, s’il ne le fait pas, ses haies vont finir par avoir triste mine et plus de bois que de feuillage ! D’où la nécessité d’un livre comme celui d’Alain Pontopiddan qui propose d’apprendre cet art aux néophytes. Mais pour lui, il faut pratiquer en douceur, cesser de martyriser les arbres. Pas question de se précipiter sur la cisaille ou le sécateur. Il faut savoir poser les outils, bien observer l’arbre et bien réfléchir à ce qu’on fait…

Ma critique

Cet ouvrage de vulgarisation technique ne se présente pas vraiment comme un simple guide d’apprentissage de la taille de tous les arbres. Il se propose surtout d’apprendre au lecteur ce qu’est un arbre, comment il se développe, ce que sont liber, cambium ou abscission foliaire. Les explications sont claires et agréables à lire, illustrées de nombreux dessins, croquis et photos couleur. La taille de chaque arbre fruitier ou d’ornement est étudiée et présentée après les généralités. Ensemble intéressant et de qualité avec un seul bémol : il est annoncé sur la couverture « Facile et bio ». Bio sans doute. Facile, on a des doutes. La lecture achevée, il est peu évident que l’amateur lambda ose aller plus loin que le nettoyage des bois morts et des gourmands tant l’auteur insiste sur la non-taille pour le respect de l’arbre. Paradoxal pour un « petit manuel de taille douce » !

Ma note

3/5

ESSAISRELIGIEUX

DE MAO À JÉSUS (PIERRE-ALBAN DELANNOY)

Le résumé du livre

Ayant bénéficié d’une éducation catholique, Pierre-Alban Delannoy trouve un premier accomplissement en s’engageant vers 20 ans dans un mouvement extrémiste et violent, la Gauche Prolétarienne, inspirée de la pensée du président Mao, revue et corrigée par Benny Levy. Son mot d’ordre principal, « Servir le peuple », peut donner une impression d’altruisme ou de philanthropie, mais quand on sait qu’il se réfère au grand bond en avant, aux « mille fleurs » et autres envois des intellectuels aux champs ou dans les camps de concentration du tristement célèbre « Lao-Gaï », le slogan paraît soudain nettement moins bienveillant. Ce groupuscule gauchiste s’étant finalement auto-dissout, ses membres ont intégré des « ateliers », soit en usine pour être au plus près des prolétaires, soit dans l’enseignement. Delannoy a donc été un temps instituteur en ZUP, puis agrégé de lettres. Il a appris l’hébreu, étudié le Talmud auprès d’un rabbin et a eu sa révélation, tel Paul sur le chemin de Damas, en découvrant l’horreur de la Shoah. Aujourd’hui, il vit à plein temps à la Grange de Saint Bernard de Clairvaux à 500 mètres du monastère éponyme. Membre d’une petite communauté de laïcs, il suit les préceptes de la règle de Saint Benoît, partageant son temps entre le travail manuel, la prière et la « lectio divinis ». D’agitateur maoïste, il est devenu une sorte de moine laïc…

Ma critique

Le sous-titre de l’ouvrage « Itinéraire spirituel d’un ancien gauchiste » en dit plus long que son titre sur la teneur de cet ouvrage qui n’est en aucun cas une autobiographie même partielle, mais plutôt une réflexion spirituelle, une vulgarisation théologale, basée principalement sur les écrits de Benny Lévy et les textes de Saint Bernard. Etrange cocktail, paradoxal en apparence seulement… Le lecteur reste sur sa faim en ce qui concerne le récit même de la vie de l’auteur, lequel aurait sans doute mieux aidé à comprendre cet itinéraire hors du commun, allant d’un extrême à l’autre, encore que chacun sait que le gauchisme peut mener à tout à condition d’en sortir bien sûr. Au détour d’une page ou d’une ligne, on apprend sans bien comprendre, qu’une jeune fille s’est suicidée par amour pour lui, qu’il a un fils et que lui-même a tâté deux fois de la prison. Cela ne l’a pas empêché d’intégrer l’enseignement privé dans un premier temps, puis public dans un second alors qu’un casier judiciaire vierge est exigé dans les textes (!) Autant de questions qui restent sans réponse et c’est bien dommage. L’auteur, sans doute par modestie, a préféré taire beaucoup de choses pour mieux s’étendre sur la spiritualité cistercienne dans une intellectualité assez accessible, avec, de-ci, de-là quelques fulgurances fort intéressantes.

Ma note

3/5

ESSAIS

VITAL ! (FRÉDÉRIC SALDMANN)

Le résumé du livre

Nul doute que la santé est le plus précieux de tous les biens. En début d’année, ne présente-t-on pas nos vœux en souhaitant plein de bonnes choses et surtout la santé à nos proches et à nos amis ? Mais cette santé si désirée ne dépend-elle pas de nous, de nos habitudes, de notre mode de vie ? Tout commence par une bonne hygiène, une bonne alimentation, un bon sommeil et pas mal de sport… en chambre. Si on y ajoute que le mental et le physique interagissent en permanence, on comprendra que pour acquérir et conserver santé et bien-être, il faut agir sur les deux. D’où l’utilité de ce livre, sous-titré non sans raison « votre bible santé »

Ma critique

« Vital ! » est un essai de vulgarisation médicale fort réussi dans la mesure où il fourmille de conseils pour se maintenir en forme, se sentir bien, rempli d’énergie vitale, de joie et de bonheur, quel que soit l’âge que nous ayons. Certains conseils sont assez surprenants comme celui d’habiter dans une maison ou un appartement plutôt surchauffé pour être moins tenté de compenser en mangeant et ainsi ne pas prendre du poids, origine de tous les maux. Ou comme celui de boire du sperme lequel contiendrait toutes sortes d’hormones et oligoéléments ralentissant le vieillissement. Le lecteur y trouvera également nombre de conseils plus d’ordre psychologique comme l’importance du pardon, de la générosité, de la politesse ou du calme intérieur. Au total, un ouvrage très complet (excepté le volet sport réduit au sexe et à la pétanque), très intéressant et certainement très utile car reposant sur les dernières recherches dans le domaine médical, le tout étayé par une solide documentation comme en témoigne l’importante bibliographie insérée en fin de volume.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA SUPER-CLASSE MONDIALE CONTRE LES PEUPLES (MICHEL GEOFFROY)

Le résumé du livre

Composée d’un tout petit nombre d’oligarques, de banquiers, de grands patrons, de médiacrates et d’hommes politiques, la super-classe mondiale entraine le monde occidental dans une dérive libérale-libertaire qui ne profite qu’aux plus riches et rêve d’instaurer un nouvel ordre mondial avec une gouvernance unique. Certains, comme l’inénarrable Jacques Attali, pensent que « Jérusalem serait un joli lieu pour en être la capitale ». Cette classe pratique la stratégie du choc pour sidérer et neutraliser ses opposants. Choc anthropologique, éducatif, linguistique, migratoire, mémoriel, financier, médiatique, tous les moyens sont bons pour déconstruire, remplacer et faire du passé table rase. Son mot d’ordre alchimique « Solve et coagula » bien proche d’« ordo ab chaos », détruire avant de reconstruire, débouche forcément sur une forme de post-démocratie, sur un totalitarisme de moins en moins mou, basé sur la religion du politiquement, écologiquement, économiquement et racialement correct, arme de destruction massive de la liberté des peuples…

Ma critique

Cet ouvrage, particulièrement bien argumenté et documenté, se présente comme un essai politico-économique de très bon niveau. Les réseaux d’influence (Bilderberg, Davos, CFR, Club « Le siècle » etc.) sont soigneusement étudiés. L’idéologie de ces élites qui veulent à tout prix prendre leur revanche sur le petit peuple, les gueux, les sans-dents, est très finement analysée. Le lecteur découvrira que ce libéralisme libertaire et cosmopolite n’est après tout qu’une vieille doctrine remise au goût du jour, que l’argent reste le premier ressort de ces gens qui savent merveilleusement optimiser leur fiscalité et accroître leurs profits de façon exponentielle. D’ailleurs quand une crise surgit comme en 2008, ils arrivent à faire nationaliser leurs pertes tout en privatisant leurs profits. Le petit contribuable mis à contribution pour renflouer le gros banquier, personne n’aurait cru ça possible autrefois et pourtant, cela s’est produit. Tout comme des saisies sur les comptes bancaires de particuliers à Chypre par exemple. Un livre majeur, quasi indispensable pour qui veut comprendre quelque chose à cette mondialisation qui n’est heureuse que pour certains. L’auteur ne se contente pas d’analyser, il nous projette également dans l’avenir et là, croisons les doigts, ce projet aussi néfaste que dément n’aurait pour lui que peu de chances de se réaliser pleinement. Acceptons-en l’augure !

Ma note

4,5/5

ESSAISRELIGIEUX

LE PAPE DICTATEUR (HENRY SIRE)

Le résumé du livre

Jorge Mario Bergoglio, né le 17 décembre 1936 à Buenos-Aires, a été élu évêque de Rome sous le nom de François le 13 mars 2013. Il était auparavant archevêque et cardinal de Buenos Aires. Il est le premier pape issu des rangs de la Compagnie de Jésus, le premier pape non européen depuis le pape syrien Grégoire III au VIIIe siècle ainsi que le premier issu du continent américain. Il est également le premier pape à prendre le nom de François, nom choisi en mémoire de saint François d’Assise. Le premier à ne pas habiter dans les appartements pontificaux mais à la maison Santa Marta. Son rejet de l’apparat pontifical, un déplacement en métro et une réputation de modestie lui permirent de se faire très vite attribuer le titre de « Pape des pauvres » par les médias du monde entier. Mais qu’en est-il réellement ? Qui est vraiment ce personnage au bout du compte assez ambigu ?

Ma critique

« Le pape dictateur » est, en dépit de son titre, une enquête sourcée, renseignée, ne se basant que sur des faits et non pas un simple pamphlet dirigé contre une personne publique pour le moins ambivalente. Le lecteur y découvre bien des choses fort dérangeantes sur cet étrange personnage. Sait-on que Bergoglio participa généreusement au financement de la campagne électorale d’Hillary Clinton ? Qu’il n’est progressiste que de très fraîche date vu qu’il se montra plus que favorable au régime des colonels ? Qu’élu pour nettoyer les « écuries d’Augias » (corruption galopante, banque vaticane blanchissant l’argent de la mafia, évêques et prêtres impliqués ou couvrant de sinistres affaires de pédomanie), il ne fit rien pour améliorer la situation et trancha souvent en faveur des corrompus et des malfaisants alors qu’il se montrait d’une sévérité intraitable envers quiconque demandait une simple explication au sujet de ces décisions incompréhensibles. Un livre sérieux, passionnant qui démontre sans discussion possible qu’avec ce personnage plus politique que religieux, les fumées de soufre se diffusent maintenant bien largement au sommet de l’Église Catholique, ce qui n’est pas sans inquiéter les fidèles.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA FRANCE INTERDITE (LAURENT OBERTONE)

Le résumé du livre

L’immigration est-elle une chance pour la France ? L’immigration nous enrichit-elle de sa diversité ? Le solde migratoire est-il négligeable et parfaitement stable depuis les années trente ? Quel est le nombre précis d’immigrés présents sur notre territoire ? Les Blancs seront-ils encore majoritaires en Europe dans une trentaine d’années ? Le métissage généralisé est-il inéluctable ? Assiste-t-on à un grand remplacement comme le prétend Renaud Camus ? La chute du QI aura-t-elle des conséquences ? L’immigration rend-elle notre pays plus prospère, plus compétent, plus heureux, plus civique et plus sûr ? Autant de questions politiquement incorrectes auxquelles Laurent Obertone ose répondre dans une enquête sur un sujet tabou : la disparition programmée, organisée par ses élites, d’une nation qui estime, à plus de 70% selon les sondages, que les immigrés sont déjà bien trop nombreux et qu’il serait grand temps de freiner voire d’inverser la déferlante qui submerge le pays…

Ma critique

« La France interdite » est une enquête sérieuse, sourcée, basée sur des travaux d’organismes officiels. L’auteur s’est courageusement attaché à examiner scientifiquement et sans a-priori cette question épineuse, rendue quasiment taboue par l’idéologie dominante qui ne fait que répéter des dogmes sans aucune réalité, qui maintient l’opinion majoritaire dans un état de sidération par le biais d’un matraquage médiatique permanent et systématique. Un à un, chiffres à l’appui, toutes les affirmations de cette « élite » sont démenties par les faits, la triste réalité que chacun peut constater par simple observation : tout ce qu’on nous a raconté depuis trente ans et plus n’est qu’une suite de mensonges, d’axiomes jamais vérifiés ou de dogmes à croire aveuglément que la bien-pensance oblige, sous peine d’ostracisme et de « reductio ad hitlerum », à entériner. Un livre de grande qualité, parfaitement écrit, agréable à lire et surtout courageux, salutaire et indispensable à tout citoyen qui cherche à s’informer sur un problème crucial et ne veut pas mourir idiot !

Ma note

4,5/5

ESSAISRELIGIEUX

DENYS L’AEROPAGITE ET LE NOM DE DIEU (JEAN-PAUL MONGIN)

Le résumé du livre

Dans un temple abandonné d’Héliopolis, ancienne capitale désertée au profit d’Alexandrie, deux jeunes Grecs, Denys et Apollophane devisent sur la meilleure manière de qualifier Dieu quand une éclipse de lune se produit plongeant tout le pays dans l’obscurité. La stupeur passée, ils reprennent leurs esprits et en viennent à se demander si Dieu ne serait pas cette lumière aperçue au cœur des ténèbres. Dieu étant représenté par des animaux chez les Egyptiens, par des hommes chez les Grecs et par rien chez les Hébreux, Denys décide de partir à Athènes pour tenter d’éclaircir cette affaire auprès des plus grands théologiens et philosophes. À l’issue d’un périlleux voyage en Méditerranée, il fera une rencontre qui marquera sa vie : celle de l’apôtre Paul de Tarse, très intéressé par cette histoire de « Dieu inconnu »…

Ma critique

« Denys l’aéropagite et le nom de Dieu » se présente comme un petit livre d’initiation à la philosophie, but manifeste des éditions « Les petits Platons » dont d’autres titres portent sur Pascal, Rousseau, Leibniz, Socrate, Heidegger ou Kierkegaard, entre autres. Mission louable en soi, mais œuvre de vulgarisation ô combien difficile quand on connait le niveau de réflexion moyen de nos ados. Le texte de Jean-Paul Mongin est facile d’accès et agréable à lire même si l’histoire de Denys n’est abordée que de manière succincte en particulier sur sa fin. Décapité sur le Mont des Martyrs à Lutèce ou finissant sa vie comme anachorète dans un lointain désert syrien, c’est au choix. N’y aurait-il pas plutôt eu deux Denis parmi les premiers chrétiens ? Les illustrations de Ghislaine Herbéra sont fraîches et charmantes avec un côté naïf qui convient bien au sujet. Celle de couverture fait penser à un dessin de Cocteau avec son trait épuré et plutôt minimaliste. Celles illustrant le texte sont beaucoup plus colorées, parfois un peu trop sombres, ce qui gène un tantinet la lecture. L’ensemble assez réussi peut donner envie à certains jeunes plus curieux que d’autres de creuser un peu plus la question après cette intéressante mise en appétit.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

LE PRINCE MYSTÈRE DE L’ARABIE (CHRISTINE OCKRENT)

Le résumé du livre

En 1953, à la mort d’Ibn al-Saoud, fondateur de la dynastie wahhabite, ses nombreux fils devaient se succéder un à un sur le trône, ce qui se produisit six fois jusqu’au règne de Salman ben Abdelaziz, lequel désigna à 82 ans l’un de ses fils, Mohammed ben Salman, nouveau prince héritier en 2017. Il rompait avec la succession horizontale pour créer une verticale au profit exclusif de sa famille. Impulsif et brouillon, le jeune Salman, 32 ans, commence par mettre au pas de nombreux dignitaires en organisant la rafle du Ritz-Carlton sous prétexte de lutte contre la corruption. Il souhaite réduire la dépendance de son pays vis-à-vis du pétrole, mettre les Saoudiens au travail et promouvoir un islam modéré. Mais derrière cette apparence progressiste, se cache un potentat aux tendances totalitaires bien affirmées, à la politique étrangère paradoxale et agressive (guerre du Yémen, brouille avec le Qatar), obsédé qu’il est par sa lutte contre l’Iran chiite…

Ma critique

« Le prince mystère de l’Arabie » sous-titré « Mohammed ben Salman, les mirages d’un pouvoir absolu » est un essai de géopolitique qui ressemble en tous points à un très long article que l’on pourrait lire dans « Le Monde » ou dans « Le nouvel Obs ». Le lecteur apprendra beaucoup de choses sur cette monarchie sunnite assise sur sa montagne de pétrodollars, son alliance indéfectible avec les Etats-Unis, ses complicités avec Israël et ses ambitions de prépondérance sur l’Oumma sunnite, la communauté des croyants. Le jeune prince, très bien décrit, peut à la fois sembler sympathique par certains côtés comme son autorisation de conduire accordée enfin aux femmes ou sa mise au pas de la police religieuse et inquiétant par tous ses penchants tyranniques. Tous les nababs n’ont pas encore été libérés de leur prison dorée du Carlton. Les condamnations à mort par décapitation sont toujours aussi nombreuses tout comme les embastillements et les châtiments de milliers de coups de fouets sans parler des mains coupées pour les voleurs ou des lapidations de femmes infidèles. Très bien écrit et très intéressant car bien documenté et bien sourcé, ce livre laisse quand même le lecteur sur sa faim car avec un personnage aussi énigmatique et paradoxal, il lui sera difficile d’imaginer quel avenir peut espérer ce pays clé du monde arabe.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

NOTRE-DAME DE L’APOCALYPSE (PIERRE JOVANOVIC)

Le résumé du livre

À Fatima (Portugal) en 1917, la Vierge apparut plusieurs fois à trois jeunes enfants ce qui finit par rameuter de grandes foules. Ainsi, plus de 70 000 personnes furent témoins d’un phénomène naturel incroyable : le soleil se mit à danser dans le ciel avant de foncer vers la terre, devenir immense et soudain reprendre sa place. Comme il avait beaucoup plu auparavant, le sol était boueux, les gens étaient trempés. En quelques secondes, tout redevint sec et propre… Pourquoi le Vatican a-t-il fait édifier aux Etats-Unis un observatoire astronomique extrêmement sophistiqué pour observer le soleil ? Pourquoi a-t-il présenté au monde en 2000 une version manifestement fausse du troisième secret de Fatima qui aurait déjà dû être révélé en 1960 ? Autant d’éléments troublants comme les larmes du portrait de la Vierge à Akita (Japon) et son message corroborant celui de Fatima qui ont à voir avec l’Apocalypse au sens premier de « révélation » mais aussi de fin du monde ou plutôt de fin d’un monde…

Ma critique

« Notre-Dame de l’Apocalypse » est à la fois une enquête sur les apparitions de la Vierge un peu partout dans le monde et un essai sur la spiritualité et l’eschatologie. Le lecteur en découvre de belles et de surprenantes dans ce livre bien écrit et passionnant qui se lit comme un roman. Nous sommes certainement à la fin d’un cycle long avec collision de météorite et changement d’axe de rotation à la clé. Le soleil avec ses taches qui sont des éruptions parfois violentes a une influence déterminante sur le climat de notre planète. Les scientifiques ont découvert que toutes les planètes même les plus lointaines étaient en train de se réchauffer. En 2003, le soleil a envoyé une flamme éruptive cinq mille fois plus puissante que d’ordinaire, heureusement dans le sens opposé à la Terre. Que se serait-il passé si elle avait été dirigée vers nous ? L’astronomie, la sagesse des anciennes civilisations et les messages de la Vierge, tout concorde : l’humanité va devoir affronter ou plutôt subir les cataclysmes annoncés. Comment la nature se vengera-t-elle ? Saura-t-on se repentir et faire machine arrière avant l’Apocalypse ? Un livre passionnant, instructif qu’il faut lire absolument si on ne veut pas mourir idiot.

Ma note

4,5/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

LETTRES A LA TERRE (STÉPHANE TIRARD)

Le résumé du livre

La Terre est-elle au centre de l’univers ? Comment peut-on en mesurer l’étendue ? Le Soleil est-il le centre du mouvement de la Terre ? Peut-on s’élever dans les airs en se couvrant de fioles emplies de rosée du matin ? Les eaux de la mer se retrouvent-elles sur le sommet des montagnes ? La Terre vogue-t-elle dans une immensité sans fin ? Pourrait-on se servir du Kilimandjaro comme du plus grand canon jamais construit ? La Terre souffre-t-elle d’un développement humain désordonné ? La planète est-elle comme malade du genre humain ? Peut-on vraiment agir de façon positive pour la Terre ?

Ma critique

« Lettres à la Terre » se présente comme une anthologie rassemblant 35 textes d’auteurs aussi différents et éloignés dans le temps ou l’esprit qu’Aristote, Chateaubriand ou Jean-Marie Gustave Le Clézio. Le fil rouge de ce recueil assez surprenant est l’intérêt que tous portèrent à notre planète. Autant les Anciens cherchaient à la connaître, à comprendre son positionnement astronomique, son mode de fonctionnement, autant les Modernes et tout particulièrement les auteurs du XXIème siècle se songent qu’à la défendre contre les agressions humaines et à la protéger pour éviter les conséquences catastrophiques d’une probable vengeance de Gaïa. Rassemblées par Stéphane Tirard, ces « lettres » sont d’un intérêt inégal pour le lecteur. Elles permettent surtout de découvrir qu’au fil de quelques millénaires, les humains se sont polarisés sur des sujets forts différents. La plus poétique est celle de Saint-Exupéry, la plus sociale, celle de Zola et la plus émouvante, celle de Marc Bloch, la plus surprenante, celle de Jules Verne et la plus révoltante celle de John Steinbeck. Au total, une impression plutôt mitigée.

Ma note

2,5/5

ESSAIS

LA CONSPIRATION MONDIALE (WILLIAM-GUY CARR)

Le résumé du livre

Il s’agit pour les forces occultes agissant depuis la nuit des temps et tout particulièrement depuis la création de la société secrète des Illuminati d’Adam Weishaupt de mettre à bas les monarchies, les religions et les états-nations pour en arriver à l’objectif ultime, à savoir la constitution puis le contrôle du premier gouvernement mondial établi sous la férule de l’idéologie luciférienne imposée à la race humaine par le moyen du satanisme despotique et universel. Peu à peu, ces conspirateurs au premier rang desquels se trouvent les Rothschild, Rockefeller et quelques autres banquiers, tissent leur toile, augmentent leur pouvoir, prennent le contrôle des états, déclenchent des conflits permettant de renouveler la donne. Rares sont les pays qui aujourd’hui ne sont pas sous leur influence pour ne pas dire sous leur joug. Ils doivent se compter sur les doigts d’une main et comme par hasard, ils sont désignés sous le nom d’états-voyous, de « rogue states » et des fins cruelles sont réservées à leurs dirigeants.

Ma critique

« La conspiration mondiale » est un court essai basé sur des faits historiques avérés qui présente une thèse bien connue des « conspirationnistes ». Quelques hommes puissants agiraient en coulisses, en se servant du double levier d’une part des hommes politiques corrompus et d’autre part des médias tout acquis à leur cause et rabâchant à l’unisson une vulgate calibrée pour formater l’opinion publique. Il est étonnant de constater que cet ouvrage publié en 1958 reste encore d’actualité. Les évènements politiques et militaires intervenus depuis n’ayant d’ailleurs fait que conforter cette « théorie ». Seul correctif à apporter : l’évolution du communisme russe qui fut différente des prévisions de Carr. Un court ouvrage intéressant pour ceux qui ne s’arrêtent pas à l’apparence des choses. Les autres, c’est-à-dire, les bien-pensants, les adeptes du « politiquement correct » pourront faire un détour en se pinçant le nez !

Ma note

3,5/5

ESSAIS

SAVEURS D’ORTIE (ANNIE-JEANNE & BERNARD BERTRAND)

Le résumé du livre

Considéré de nos jours comme une mauvaise herbe ou comme une plante détestable car urticante, elle figura longtemps au menu de nos ancêtres avant que les nouveaux légumes venus du nouveau monde et d’ailleurs ne la chasse définitivement de leurs assiettes. Et pourtant, l’ortie oubliée, méprisée et redevenue sauvage ne manque pas de charme : elle est une source de fer exceptionnelle, elle regorge de minéraux et d’oligo-éléments. Prise régulièrement crue ou en infusion, elle peut aider à soigner les anémies chroniques et toutes sortes d’autres affections. Nous aurions tout intérêt à lui redonner la place qu’elle mérite.

Ma critique

« Saveurs d’ortie » est un charmant petit ouvrage consacré à une plante méconnue et pourtant fort répandue et difficile à ignorer ne serait-ce qu’en raison de ses piqures peu agréables. Les auteurs commencent leur ouvrage en présentant succinctement l’histoire de l’ortie, ses propriétés diététiques et thérapeutiques et, dans un deuxième temps, en proposant une série d’une trentaine de recettes de cuisine de tous ordres qui vont de la soupe, aux tourtes, aux quiches et autres tians en passant par une glace à l’ortie et au chocolat, des confits d’ortie et même des confitures d’ortie ! Étonnant. Chaque recette bénéficie d’une magnifique photo d’illustration et d’une maxime, d’un dicton ou d’une courte anecdote sur le sujet. Un livre qui donne envie de cueillir, de cuisiner et même de se soigner avec cette belle urticante ! Cerise sur le gâteau, cet ouvrage est en libre accès sur internet.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LE PLUS GRAND SECRET (DAVID ICKE)

Le résumé du livre

Nous vivons dans un monde où le contrôle mental pour ne pas dire la manipulation des esprits par le biais de la publicité, de la télévision, par l’incroyable force de persuasion des médias, est de plus en plus prégnante. La centralisation mondiale est quasiment réalisée. Le nouvel ordre mondial avance pas à pas, au fil des révolutions, des conflits, des cataclysmes et des désordres économiques soigneusement organisés. Pour arriver à toujours plus de police et toujours moins de liberté, il suffit de créer toujours plus d’insécurité, de terrorisme, de délinquance et d’agressions diverses et variées. Tout cela selon un plan mondial d’asservissement des masses au profit d’une infime minorité se gardant bien d’apparaître au grand jour. Ces gens auraient constitué une « Fraternité Babylonienne » constituée d’une élite régnant depuis la nuit des temps. Les Windsor, les Rothschild et les Rockefeller en seraient les plus illustres représentants. Ces familles aux commandes de toute éternité seraient toutes descendantes d’extraterrestres reptiliens venus de Mars bien avant le déluge, qui se seraient accouplés avec des terriennes, seraient passés pour des dieux et auraient maintenu la pureté de leur sang tout au long de l’Histoire…

Ma critique

« Le plus grand secret » est un essai difficilement classable dans la mesure où il tente d’aborder l’archéologie, l’histoire, la sociologie, la politique, le paranormal, toujours dans une optique conspirationniste parfois échevelée. David Icke fonctionne par accumulation d’affirmations gratuites selon ce qu’il cherche à présenter : une pincée de théosophie, un brin de Vril, un coup d’œil sur les mystères de Rennes-le-château, un peu de Shamballa, d’Aggartha, une grosse louche de Lucy’s Trust et de Skull n’ Bones et l’auteur s’imagine que le tour est joué. Mais il n’en est rien. Au bout des 406 pages de ce bizarre ouvrage, le lecteur de bonne foi reste sur sa faim. Rien, strictement rien n’est démontré. Il croit même avoir lu un bouquin de science-fiction, de fantaisie, de fantastique ou d’ésotérisme à deux sous. Qui veut trop prouver ne prouve rien. Qui trop embrasse mal étreint. N’en déplaise à la présentation, ce n’est pas du tout le livre le plus explosif du siècle. Et si le lecteur est assommé, ce n’est pas de révélations mais d’aberrations. La terre serait creuse avec une sorte de zone paradisiaque en son centre. Des reptiliens, capables de changer d’apparence à volonté, auraient construit d’immenses bases souterraines dans le désert du Nevada et dans le Colorado. Jésus, Shakespeare, Mahomet et quelques autres n’auraient jamais existé. Hitler serait de la lignée des Rothschild ou le deuxième fils de la reine Victoria. Il ne serait pas mort dans son bunker de Berlin à la fin de la seconde guerre mondiale. Et la CIA aurait été créée par des nazis pour des nazis. Etc, etc. Les amateurs d’ésotérisme et de paranormal apprécieront peut-être. Tous les autres crieront au fou !

Ma note

2,5/5

ESSAISRELIGIEUX

UN SIÈCLE DE TÉMOINS (DIDIER RANCE)

Le résumé du livre

À cause du nazisme, du communisme, des conflits ethniques ou tribaux sans oublier l’intégrisme islamique, notre époque a connu un nombre incroyable de martyrs ou de confesseurs de la foi. Un martyr chrétien est une personne persécutée, emprisonnée, souvent torturée et assassinée en raison de ses idées religieuses. Un confesseur de la foi subit les mêmes persécutions mais sans finir exécuté. Des camps nazis au goulag soviétique, du lao-gaï chinois au Sud Soudan, du Liban à la Turquie sans oublier l’Afrique du Nord (moines de Tibhirine), l’Afrique noire, l’Inde ou l’Amérique du Sud, les territoires sont innombrables où le sang des martyrs a coulé, coule et coulera. Un martyr est un témoin du Christ. On pourrait également l’appeler un « soldat du Christ ». Son sang est réputé semence de chrétien. En effet, chaque tuerie n’a fait que rendre plus vigoureuse et dynamique l’église visée…

Ma critique

« Un siècle de témoins » est un essai consacré aux « Martyrs du XXème siècle » comme l’indique son sous-titre. L’auteur a voulu présenter un panorama exhaustif du phénomène. Mais celui-ci est d’une telle ampleur et les exemples sont si nombreux qu’il ne peut présenter chaque fait qu’en quelques très courtes lignes voire au maximum en un paragraphe. La lecture de cet ouvrage qui cherche également à élaborer une théologie particulière sur cette réalité est un tantinet laborieuse, toujours émouvante et peut arriver à vous mettre les larmes aux yeux et même vous donner la nausée. Il faut dire que le mal est partout, que l’abjection des tortionnaires n’a pas de limites. Un seul exemple : dans l’Albanie du monstrueux Enver Hodja, ses nervis étaient capables après avoir copieusement battus et torturés de malheureux prêtres, de les achever en les noyant dans une fosse remplie de matières fécales. Dur, dur !

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

PRÉSENCE DE SATAN DANS LE MONDE MODERNE (LÉON CRISTIANI)

Le résumé du livre

Qu’en est-il de Satan et du satanisme à notre époque qui ne croit plus à rien, ni à Dieu, ni, par conséquence évidente, à Diable ? On connait la célèbre phrase de Baudelaire : « La plus grande ruse du Démon, c’est de nous persuader qu’il n’existe pas. » Dans cet ouvrage, l’auteur s’efforce de nous démontrer que l’existence du Malin, du grand Menteur est réelle et que sa puissance plus grande qu’on ne l’imagine. Pour ce faire, il commence par en référer à la Bible et aux Evangiles qui ne manquent pas d’exemples comme la tentation du Christ et la réponse bien connue : « Vade rétro Satanas ! » ou comme les possédés qui sont libérés au détriment de porcs qui vont se jeter du haut d’une falaise. Il y ajoute le cas du curé d’Ars et de ses nuits à batailler contre le « Grappin » surnom qu’il donnait au diable ou ceux de tous les faux voyants qui apparurent à Lourdes pour ridiculiser le témoignage de la petite Bernadette Soubirous. Les preuves de possessions ou d’infestations diaboliques sont innombrables aussi bien tout au long de l’Histoire que de nos jours. Les aspects lucifériens de la révolution française, du nazisme, du bolchévisme ou du communisme chinois en sont quelques exemples…

Ma critique

« Présence de Satan dans le monde moderne » est un essai de vulgarisation théologique et sociologique particulièrement bien étayé. Les faits sont incontestables et la réalité bien sinistre, n’en déplaise aux sceptiques et aux ricaneurs. L’auteur démontre qu’il ne s’agit pas de confondre possession relevant de l’exorcisme et simples troubles mentaux. Ni les symptômes, ni les remèdes, ni les résultats obtenus, ne sont les mêmes dans les cas de folie et dans ceux de possession. Dans la maladie mentale, on ne trouve jamais les marques de présence d’une intelligence préternaturelle et visiblement étrangère à celle du sujet que l’on constate chez les possédés et dont l’Eglise exige les signes pour autoriser la pratique de l’exorcisme. Un livre d’une lecture fascinante, d’une grande érudition et d’une absolue nécessité pour qui veut se faire une opinion sur ce sombre sujet. Les descriptions d’exorcismes sont particulièrement frappantes. Même chose sur certains côtés obscurs de l’Histoire ou de l’actualité (sorcellerie, Illuminatis, Rose-Croix, maçonnerie…)

Ma note

4,5/5

ESSAISSCIENCE-FICTION

LE LIVRE DES MAÎTRES DU MONDE (ROBERT CHARROUX)

Le résumé du livre

En se basant sur les observations d’objets volants non identifiés, d’étranges monuments dont personne ne peut dire la destination, de constructions enfouies n’appartenant à aucune civilisation connue et de tablettes ou hiéroglyphes censés représenter des cosmonautes ou des vaisseaux spatiaux, Robert Charroux bâtit une thèse selon laquelle les débuts de l’humanité seraient bien antérieurs aux Sumériens ou aux Egyptiens. Pour lui, 12 000 années et plus avant notre ère, des voyageurs extra-terrestres sans doute venus de Vénus auraient fondé l’Atlantide et le continent de Mu, lesquels auraient fini par sombrer dans un grand cataclysme tellurique ou nucléaire. Tout le savoir venu du cosmos se serait perdu dans les masses d’eau du déluge. Pire, les rares rescapés n’auraient eu de cesse de nier et de diaboliser l’apport technologique dont les humains auraient profité auparavant…

Ma critique

« Le livre des maîtres du monde » est un essai de « Prim-histoire » (néologisme inventé par Charroux), période antérieure à la proto-histoire et parallèle à la préhistoire, mais bien différente, car elle suppose l’existence de civilisations avancées (maîtrisant le feu nucléaire, les voyages dans le cosmos, la radio ou la télévision, etc), ce qui n’a jamais été prouvé. Et c’est bien là que le bât blesse ! Qu’il y ait des pyramides (modestes) en France à Falicon (Provence) ou à Autun, des tours hermétiques (sortes d’énormes menhirs ou de massifs obélisques sans la moindre ouverture) à Saint Romain de Benest ou à Ebéon (Charente-Maritime) ainsi que d’étranges grimoires maya voire de curieux témoignages dans de vieux manuscrits chinois ou tibétains ne permet quand même pas de conclure que nous descendons tous des extra-terrestres. Un ouvrage un peu bâti de bric et de broc surtout vers la fin où les anecdotes curieuses se multiplient sans jamais rien prouver d’ailleurs. Un cahier de photos et de nombreuses illustrations voudraient étayer cette curieuse théorie sans vraiment y parvenir. Même peu versé dans l’archéologie, le lecteur a très vite l’impression d’être dans une rêverie pour ne pas dire « fumisterie », en un mot, plus dans la fiction que dans la science. Cartésiens et rationalistes pourront aisément faire un détour…

Ma note

3/5

ESSAIS

DIEU, MON PREMIER AMOUR (GUY GILBERT)

Le résumé du livre

Né le 12 septembre 1935 à Rochefort-sur-Mer en Charente-Maritime, le père Guy Gilbert, surnommé « le curé des loubards », est un prêtre catholique français, éducateur spécialisé et écrivain prolifique. Il est issu d’une famille ouvrière de quinze enfants où il a trouvé beaucoup d’amour. Désirant très tôt être prêtre, il entre en 1948 au petit séminaire à l’âge de 13 ans. Alors qu’il est séminariste, il part en 1957 pour accomplir son service militaire en pleine guerre d’Algérie. C’est à Alger qu’il finit son séminaire et qu’il est ordonné prêtre. Il reste auprès de Monseigneur Duval de 1965 à 1970. De retour à Paris, il exerce son activité de prêtre dans la rue et devient éducateur spécialisé pour les jeunes délinquants dans le 19e arrondissement. En 1974, grâce à un legs, il achète une ferme à La Palud-sur-Verdon, « une ruine loin de Paris », pour y installer un lieu d’accueil, la « Bergerie de Faucon » où, avec une équipe d’éducateurs, il tente de réinsérer des jeunes en difficulté, par le travail et le lien avec les animaux.

Ma critique

« Dieu, mon premier amour » se présente comme un essai de vulgarisation sociologique, théologique voire philosophique très facile d’accès. Avec des mots simples, Guy Gilbert nous partage ses réflexions sur son engagement, sur sa vocation, sa foi, son amour de Dieu et son ministère auprès des plus humbles. Le tout est présenté sous la forme d’une série d’articles, de portraits, d’anecdotes sans lien chronologique ni thématique, un peu comme une compilation. Lire cet ouvrage permet de mieux comprendre la démarche de ce religieux atypique qui sous des dehors rebelles (perfecto, jeans et santiags) cache un esprit évangélique parfaitement dans la ligne de l’Eglise. Il a compris qu’il ne pouvait pas donner sans lui aussi recevoir. Aussi s’accorde-t-il des pauses de retraite spirituelle de trois jours tous les dix jours dans un monastère et des breaks de six jours par mois dans sa bergerie. Un ouvrage abordable et qui interroge pour qui s’intéresse à la charité et à la spiritualité chrétienne.

Ma note

4/5

ESSAIS

BONSAÏ PASSION (KEN NORMAN)

Le résumé du livre

Cultiver les bonsaïs, ces arbres nanifiés et élevés dans des poteries, demande du soin, de la minutie et un grand respect des équilibres naturels. C’est un art qui apparut d’abord en Chine avant d’être introduit au Japon et d’être maintenant répandu partout dans le monde. L’auteur de cet ouvrage est lui-même un passionné d’origine britannique, un des plus grands spécialistes des bonsaïs, juge de la Royal Horticultural Society et lui-même exposant à huit reprises au Chelsea Flower Show où il reçut six fois la médaille d’or. C’est dire si ses conseils peuvent être précieux !

Ma critique

« Bonsaï passion » est un traité d’horticulture qui, par son volume et ses très nombreuses et spectaculaires photographies peut se classer dans les livres de collection. Un néophyte dans cette culture particulière y apprendra tout ce qu’il faut savoir sur le sujet. Après une introduction et un historique, il trouvera toutes les indications sur les dimensions, les proportions, l’esthétique, les techniques de culture, les obtentions par greffe, semis ou bouturage, les présentations. Les chapitres les plus importants sont sans doute ceux consacrés aux soins et entretiens au fil des saisons et le répertoire de toutes les sortes de bonsaïs. On déplorera que toutes n’aient pas une photo dédiée. Très complet et richement illustré, l’ouvrage s’achève sur un glossaire et un très utile carnet d’adresses. Un peu moins complet que le « Larousse des Bonsaïs », cet ouvrage de grande qualité intéressera sans nul doute les amateurs du genre.

Ma note

4/5

ESSAIS

ÊTRE PARENT, LA BOÎTE À OUTILS (ARIANE HEBERT)

Le résumé du livre

Le métier de parent est, sans aucun doute, le plus difficile et le plus exaltant qui soit. Quand un petit être vous arrive et que la responsabilité de son avenir vous tombe sur les épaules, on se sent plutôt démuni. Comment se comporter ? Quelle est la limite acceptable entre le rigorisme et le laxisme ? Comment s’y prendre pour élever correctement un enfant, c’est-à-dire l’amener à se réaliser, à devenir autonome et accompli pour ne pas dire heureux et équilibré ? À toutes ces questions et à quelques autres, Ariane Hébert, psychologue canadienne, apporte des réponses sous la forme de dix principes, de dix commandements que tout parent devrait appliquer s’il veut mener à bien sa délicate mission.

Ma critique

« Être parent, la boîte à outils » est un essai de vulgarisation psychologique et pédagogique présenté de façon particulièrement plaisante. Ariane Hébert ne se paie pas de mots. Elle ne théorise pas. Elle reste dans le concret et ne se laisse pas influencer par toutes les théories fumeuses à la mode. Son discours est basé sur le bon sens et l’expérience de sa pratique. Chacune de ses affirmations est étayée par une anecdote (souvent amusante) intitulée « Dans la vraie vie ». Assez loin des Dolto, Spock et autres pédopsys, l’auteure nous ramène à la réalité avec ses dix principes : donner un cadre, des règles, des limites, oser être source de frustration, ne pas oublier que l’enfant est calculateur, qu’il sait parfaitement à qui il a affaire, admettre que l’apprentissage de l’autonomie peut être douloureux, se rappeler qu’une pensée n’est pas un fait, ne jamais acheter la paix, apprendre à l’enfant comment se comporter, favoriser l’estime de lui-même et surtout ne jamais se payer de paroles, toujours passer à l’action. Un livre tonique, optimiste, agréable à lire et plein d’amusantes illustrations. À conseiller aux jeunes parents et aux autres…

Ma note

4,5/5

ESSAIS

CE QU’ON VOIT ET CE QU’ON NE VOIT PAS (FRÉDÉRIC BASTIAT)

Le résumé du livre

Que deviendraient les vitriers si personne ne cassait de vitres ? Quand il change une vitre, le vitrier gagne six francs. Il s’en réjouit. L’industrie vitrière profite. C’est ce qu’on voit. Mais les six francs dépensés pour réparer cette vitre ne peuvent plus l’être dans d’autres secteurs comme celui de la chaussure, du textile ou de l’édition. C’est ce qu’on ne voit pas. En fait, la société perd la valeur des objets inutilement détruits. Destruction n’est pas profit… L’Etat doit-il subventionner les Arts ? On ne saurait stimuler par le biais de l’impôt donc de l’argent du contribuable les industries du luxe sans léser les industries de nécessité, car toute somme d’argent ne pouvant être dépensée deux fois, ce qui est attribué au théâtre a forcément été pris ailleurs. La subvention qui prive le particulier d’une part de ses possibilités d’échange est-elle au moins efficace ? Les théâtres subventionnés ont-ils des finances équilibrées ? On peut en douter quand on sait que ce sont les théâtres privés, qui ne vivent que de leurs ressources propres, qui ont les meilleurs résultats. Bastiat démontre que le choix, l’impulsion et l’initiative doivent venir du bas, du citoyen/consommateur et non du haut, du législateur/prédateur. Selon lui, il en va de la liberté et de la dignité humaine.

Ma critique

« Ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas » se présente comme un essai d’économie politique clair et d’abord aisé. L’auteur en bon économiste libéral entend démontrer la nocivité des entraves apportées à l’économie réelle. Ses cibles principales sont la subvention, la réglementation abusive et bien sûr le gaspillage de l’argent public pour des projets qui sont bénéfiques en apparence et nocifs en réalité. Cet ouvrage publié en 1879 reste facile et agréable à lire. Les démonstrations de Bastiat sont claires nettes et sans bavure et toujours illustrées par des exemples concrets. Tout ce qui est expliqué n’est finalement que simple bon sens et parfait réalisme. On s’étonne que cet économiste, révéré dans le monde entier, soit si peu connu dans son pays d’origine. En fait, on ne s’étonne plus quand on admet que depuis Colbert et même avant, le dirigisme et le centralisme démocratique ou non ont toujours tenu le haut du pavé. Un classique à lire par tous ceux qui s’intéressent au sujet.

Ma note

4/5

ESSAIS

PROPRIÉTÉ ET SPOLIATION (FRÉDÉRIC BASTIAT)

Le résumé du livre

En 1848, les économistes socialistes ou anarchistes comme Proudhon remettent en question la légitimité même du principe de propriété privée. Frédéric Bastiat estime lui, que ce qui les dérange vraiment est en réalité ce qu’on peut appeler « la rente », c’est-à-dire le fait que les propriétaires semblent disposer à leur profit exclusif des biens que Dieu ou la nature ont offert gratuitement à l’ensemble de l’humanité. L’économiste libéral, référence mondialement reconnue sauf en France, croit que cette question essentielle sera résolue de manière satisfaisante pour tous s’il peut prouver que la propriété non seulement laisse à ceux qu’on nomme les prolétaires l’usufruit gratuit des agents naturels, mais encore le décuple ou le centuple. Il se dit « prêt à apaiser les prétentions de toutes les écoles économistes, socialistes et même communistes. »

Ma critique

Écrit sous la forme de cinq lettres, « Propriété et spoliation » se présente comme un court traité ou un bref essai de théorie économique de grande qualité. Les arguments s’enchaînent avec la précision d’un mouvement d’horlogerie. Les rapports économiques sont en réalité une suite d’échanges de services dans lesquels seuls sont facturés les efforts des humains et non les biens naturels. Quand on vous fait payer l’eau, il s’agit de rémunérer l’effort de l’homme qui l’a tirée du puits et qui l’a amenée jusque chez vous et non l’eau elle-même qui est toujours restée gratuite. La plus percutante des lettres est sans doute la cinquième, celle qui traite des impôts qui, eux, représentent la véritable spoliation, car ils ne procèdent pas de l’échange de services vu que ce sont toujours les mêmes qui paient et toujours les mêmes qui reçoivent. Ils sont même pernicieux dans la mesure où chacun essaie d’en payer le moins possible tout en cherchant à récolter le maximum d’allocations, subventions et services. Un ouvrage incontournable pour qui s’intéresse aux principes économiques.

Ma note

4/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

LE RETOUR À LA SANTÉ PAR LE JEÛNE (DR. EDOUARD BERTHOLET)

Le résumé du livre

Le jeûne apporte aux hommes un moyen infaillible et économique de rétablir leur santé dégradée par toutes leurs erreurs alimentaires, hygiéniques et autres. Bien entendu, cette pratique exige une adhésion, un effort et pas mal de volonté au départ. À première vue, il semble tellement plus simple d’avoir recours à une pharmacopée chimique souvent inopérante quand elle n’est pas carrément nocive, directement ou par ses effets secondaires. Les dangers du jeûne, — affaiblissement généralisé, amaigrissement et mise en danger vital — ne sont que craintes irrationnelles et mythes entretenus par des ignorants ou par des gens qui ont tout intérêt à ce que cette thérapeutique naturelle, radicale et efficace ne se généralise d’aucune façon, car de gros intérêts sont en jeu : multinationales pharmaceutiques, professionnels de la santé, etc.

Ma critique

« Le retour à la santé par le jeûne » est un essai de vulgarisation médicale assez bien construit et argumenté quoique de lecture un peu laborieuse. Le lecteur y trouvera tout un corpus doctrinal dans la ligne des travaux des docteurs Carton et Shelton. L’auteur commence par rappeler que les pratiques de jeûnes ont de tous temps existé, que toutes les religions sans exception l’ont prôné pour purifier autant le corps que l’âme du fidèle. Il rappelle qu’il ne faut surtout pas confondre faim et appétit et martèle de nombreuses fois que nous mangeons trop, beaucoup trop et que notre gourmandise a les pires effets sur notre santé. Il illustre son propos de nombreux exemples de cas cliniques. Les plus frappants sont ceux relatant les records de durée de vie sans absorber de nourriture comme celui de ce yogi hindou qui se fit enterrer et resta dix mois sans manger ni boire ou de ce bonze qui tint 26 jours ou de cette femme, surnommée « la jeunesse de Bourdeilles » qui s’abstint de nourriture pendant la bagatelle de 125 jours. Le docteur Bertholet expose également les méthodes de plusieurs de ces prédécesseurs comme Dewey, Carton ou Guelpa. L’ouvrage s’achève sur une très importante bibliographie. À lire par ceux que cette pratique interroge ou intéresse.

Ma note

3,5/5

ESSAIS

LES FEMMES (ALPHONSE KARR)

Le résumé du livre

De tous temps, les hommes ont dit du mal des femmes. Depuis Salomon (« la grâce de la femme est trompeuse et sa bonté n’est que vice ») jusqu’à Socrate (« Il vaut mieux demeurer avec un dragon qu’avec une femme ») en passant par Sénèque (« La seule chose qui puisse faire supporter la vertu chez une femme, c’est sa laideur ») et combien d’autres. Alphonse Karr, lui, souhaite en prendre le contrepied, en dire tout le bien qu’il en pense. Leur rendre hommage, ou à tout le moins justice. Mais, comme qui aime bien châtie bien, cet esprit brillant est quelquefois aussi capable d’avoir la dent dure…

Ma critique

« Les femmes » est un essai, une étude sans ambition scientifique, sur le comportement des femmes tout au long de leur vie. Le propos se veut objectif, réaliste et se retrouve quelquefois teinté de pessimisme voire d’ironie grinçante. La plupart des thèmes sont illustrés de quelques poèmes ainsi que d’anecdotes cruelles ou amusantes, véritables petites nouvelles finement ciselées. Alphonse Karr s’attarde sur de nombreux thèmes, légers comme la beauté, son importance, sa relativité, la mode, les chiffons, le maquillage ou plus graves comme la guerre, la condition dramatique de la fille-mère en milieu ouvrier ou l’éducation des enfants. Il démontre que dès l’enfance, la fille domine le garçon autant au niveau de l’intelligence que du courage. Cet ouvrage publié en 1853 par un brillant auteur, ami de Victor Hugo, journaliste, auteur de bons mots et écrivain prolifique, est encore agréable à lire de nos jours, surtout pour les chapitres sur l’éternel féminin, par principe intemporel, un peu moins pour les parties datées qui permettent, elles, de mesurer l’évolution des mœurs (baise-main, marques de politesse, etc.)

Ma note

4/5

ESSAIS

JE VEUX VIVRE EN DÉMOCRATIE (HERVE LEBRETON)

Le résumé du livre

Quand un petit prof de maths honnête et tenace comme Hervé Lebreton met son nez dans les finances de nos élus, ça fait mal et même très mal. Au début, il doit faire face à une résistance incroyable quand il ose demander qu’on lui communique la réalité des comptes et pourtant il ne fait qu’exercer son droit et même son devoir de simple citoyen. Ainsi, avec son « Association pour une démocratie directe », il arrivera à lever le voile sur le scandale des généreuses retraites des parlementaires, sur les mystérieux arcanes de la réserve parlementaire, cette caisse noire alimentée par nos impôts qui permet de dépenser sans le moindre contrôle plus de 150 millions d’argent public pour améliorer le quotidien dans certaines villes et de s’assurer en toute illégalité des voix aux prochaines élections. Il lui a d’ailleurs fallu en passer par une longue bataille judiciaire devant le tribunal administratif pour obtenir la publication d’une partie des dotations, celle concernant les associations restant hors de portée ! Même chose pour l’enrichissement personnel des députés et sénateurs qui utilisent leurs indemnités parlementaires pour financer leur permanence, faire des achats immobiliers ou même acquérir des SICAV…

Ma critique

Le lecteur comprendra aisément que « Je veux vivre en démocratie » est à la fois un essai, un témoignage et un grand cri d’espoir lancé par un simple citoyen qui ne peut plus se satisfaire de glisser à intervalles réguliers un bulletin dans une urne et ensuite de ne plus jamais pouvoir rien contrôler. Le livre est absolument passionnant. Il se lit comme un roman. On peut même dire qu’il se dévore et que le lecteur va de découvertes en découvertes qui ne feront que conforter ses réticences vis-à-vis de certaines pratiques peu recommandables. D’aucuns pourraient se résigner et considérer que c’est une lutte totalement inégale, celle du pot de terre contre le pot de fer, que le citoyen n’a qu’à la fermer et supporter toutes ces dérives qui, à terme, ne peuvent qu’être mortelles pour une réelle démocratie, tant elles alimentent la défiance et même le rejet d’un pareil système. La grande force et le mérite de cet ouvrage réside dans le fait qu’il montre tout ce qu’un simple citoyen résolu peut réaliser en s’armant de patience et en s’appuyant sur notre constitution et sur la déclaration des droits de l’homme (en annexe avec une lettre au président pour participer à l’action). Un bel exemple à suivre si nous voulons reprendre en main une démocratie confisquée au profit d’individus qui se servent au lieu de servir !

Ma note

4,5/5

ESSAISTEMOIGNAGE

L’ESPRIT DU CHEMIN (EDOUARD CORTES)

Le résumé du livre

Grand marcheur devant l’éternel, Edouard Cortès, écrivain et journaliste, a de nombreuses expéditions à son actif. Une traversée du Caucase à pied, un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle en solitaire en 1999, puis un autre en Terre Sainte avec son épouse en 2007 et, pour finir, un dernier à Rome, en famille avec leurs trois filles en 2012. Ainsi, à titre de jacquet, romieu et paumier, s’interroge-t-il sur l’esprit du chemin. Qu’est-ce qui pousse tant d’êtres humains à prendre sac, bourdon et calebasse et à partir à pied sur d’interminables kilomètres vers l’un des hauts lieux de la chrétienté ? Pourquoi souffrir du froid, de la chaleur, endurer la fatigue, attraper tendinites ou ampoules et supporter de précaires conditions d’hébergement ? Et comment vivre cette expérience unique, faire des rencontres et finalement rentrer au bercail bien différent de l’être qu’on était au départ et arriver à réintégrer l’agitation de la vie ordinaire ?

Ma critique

« L’esprit du chemin » n’est pas vraiment un témoignage, ni un récit de voyage, ni une transcription de journal de bord, mais plutôt une suite de réflexions philosophiques ou théologiques et d’anecdotes tirées du vécu de l’auteur. Lequel n’hésite pas à prendre à témoin toutes sortes d’autres pèlerins ayant témoigné dans les temps anciens. Ainsi découvre-t-on au fil de cette lecture que finalement peu de choses ont changé le long de tous ces pèlerinages. Les hommes sont restés les mêmes. Leurs motivations ont peu changé. Plus de 40% des arrivants à Santiago déclarent avoir marché pour des raisons religieuses encore aujourd’hui. Le chemin continue à appeler. Ces paysages, ces cailloux, ces sanctuaires modestes ou majestueux attirent toujours autant. L’essentiel reste pourtant le chemin, le « Camino » et son esprit qui reste magique, essentiel, que l’on soit croyant ou non. Le secret n’est-il pas de chercher à vivre l’instant présent, de lâcher prise au rythme lent de la marche et d’en revenir aux besoins essentiels de la condition humaine ? Livre agréable à lire, bien écrit et plein de références intéressantes. (Une importante bibliographie en fin d’ouvrage permettra d’approfondir la question).

Ma note

4/5

ESSAIS

LA GUERRE POLITIQUE (RAYMOND MARCELLIN)

Le résumé du livre

Pour Raymond Marcellin, ministre de l’intérieur en mai 1968, la guerre politique est celle que mène l’URSS à l’endroit des démocraties sans jamais avoir recours au choc des armées. Il s’agit de les subvertir, de les affaiblir par un certain nombre de procédés idéologiques utilisés par son ambassade largement pourvue en agents du KGB, par le parti communiste « français » totalement inféodé à Moscou et par des syndicats comme la CGT et avec la complicité active de divers compagnons de route : intellectuels, journalistes et artistes divers et variés. C’est une guerre froide, souterraine, diligentée par les services spéciaux, dont l’action dépasse largement le simple espionnage pour aller jusqu’à la manipulation des masses et l’instrumentalisation de groupes révolutionnaires, autonomistes et/ou terroristes. Cette subversion venue de l’étranger a pris des proportions inquiétantes, devant lesquelles toute nation libérale est pratiquement désarmée sur tous les plans, psychologique, politique, juridique, militaire et administratif. « Son caractère insidieux facilite ses entreprises et rend aléatoire les mesures prises pour les combattre par les nations qu’elle mine à la façon des termites », lit-on.

Ma critique

« La guerre politique » est un essai géopolitique particulièrement bien écrit et bien documenté. Son auteur fut tout à fait bien placé pour comprendre la situation, l’analyser et apporter des solutions. Sait-on que des groupuscules gauchistes avaient le projet de s’emparer des urnes à la fin de mai 68, ceci pour fausser le résultat des élections ? Marcellin, en organisant un énorme coup de filet dans ces milieux, fit avorter cette tentative peu connue. L’intérêt de ce livre, au-delà du fait qu’il est daté et plus tout à fait d’actualité, est sa parfaite analyse des rouages d’un phénomène que l’observateur a vu croitre, s’affiner et embellir même après la fin de l’URSS. Les mêmes procédés, améliorés au fil des années, amenant les mêmes résultats et minant de plus en plus une société en pleine déliquescence. L’auteur ne se contente pas de faire un diagnostic, il fournit en plus l’ordonnance pour contrer le phénomène. Il faudrait de la fermeté, du bon sens et avoir le courage de regarder la réalité en face, ne plus se payer de bons mots, de beaux sentiments et de slogans plus ou moins pipés.

Ma note

4/5

ESSAISRELIGIEUX

DIEU, MALGRÉ TOUT (JACQUES DUQUESNE)

Le résumé du livre

Un tsunami en Asie, une inondation à la Nouvelle-Orléans, un cyclone en Haïti, un ouragan, un tremblement de terre, une éruption volcanique. Des milliers de morts, des dégâts par millions. Comment un Dieu bon peut-il permettre le mal, les souffrances d’un enfant atteint du cancer ou celles d’un peuple injustement persécuté. Jacques Duquesne constate que le Mal semble être partout. « À tous ceux qui crient et se révoltent, il faut dire qu’ils ont raison de crier », dit-il. Dès le départ se pose le problème du péché originel qui aurait été à la source de tous les malheurs du monde. Sans parler qu’on peut même aller jusqu’à se massacrer pour la plus grande gloire de Dieu. Et pourtant, il y a la théorie de l’évolution. Le monde est en perpétuelle création. L’avenir serait donc plein de promesses car Dieu est perpétuellement à l’œuvre et aurait même besoin des hommes…

Ma critique

« Dieu, malgré tout » se présente comme un essai de vulgarisation théologique d’abord facile et compréhensible. L’auteur part des catastrophes naturelles, de tous les ratés de la création, continue sur la condition humaine, sa capacité au pire comme au meilleur et finit par poser le problème de la présence du mal. Pourquoi Dieu le permettrait-il ? Serait-il un Dieu vengeur ? Un Dieu se satisfaisant de sacrifices ou châtiant aveuglément l’innocent comme le coupable ? Aucun philosophe, aucun théologien n’a jamais pu résoudre ce problème. Après un détour par Darwin et Teilhard de Chardin, Duquesne en vient aux conclusions ultimes. Dieu n’est qu’amour et humilité. Il souffre et crie avec les souffrants. Il n’est pas tout-puissant et ne veut pas l’être car s’il l’était nous ne serions pas hommes. Et notre « liberté » ne vaudrait pas bien cher. Un livre qui donne à réfléchir tout en secouant quelques vieux dogmes au passage.

Ma note

3/5

AVENTURESESSAIS

LE MONDE EST MON PAYS (ANDRÉ BRUGIROUX)

Le résumé du livre

Perpétuel voyageur, André Brugiroux, surnommé le pape des stoppeurs ou des routards, a passé la totalité de son existence à voyager en auto, bateau ou avion-stop dans le monde entier. Il peut se targuer d’avoir visité l’ensemble des pays du monde et même des territoires aussi improbables que l’archipel des Chagos ou aussi impénétrables que l’Arabie Saoudite, le dernier trophée qu’il accrocha à son palmarès. Né en 1937, il démarra son périple en 1955 en refusant de payer pour quelque hébergement que ce soit et en se limitant à un budget d’un seul dollar par jour. Et il y parvint. Au terme de 18 années d’aventures autour de la planète, il cumula 400 000 km parcourus et pas moins de 135 pays traversés. Fort de ce premier exploit, il monta un film, donna de nombreuses conférences qui lui permirent de continuer sur sa lancée et, au fil des années, des opportunités, des hasards et des rencontres, d’ajouter de nouvelles destinations jusqu’à atteindre récemment son but ultime…

Ma critique

« Le monde est mon pays » n’est pas à proprement parler un récit de voyage mais plutôt une réflexion sur un retour d’expérience. Brugiroux n’ayant pas tout raconté ni dans son premier opus « La terre n’est qu’un seul pays », ni dans son précédent « L’homme qui voulait voir tous les pays du monde », ajoute diverses anecdotes en les classant par thèmes : le rêve impossible, la peur de l’inconnu, les règles de l’art, le stop, la solitude, la Providence et bien sûr, la quête spirituelle. Brugiroux s’envisage avant tout comme un missionnaire, c’est-à-dire un homme chargé d’une mission, celle de propager les idées du baha’isme, religion qui prône la paix universelle par une sorte de syncrétisme général et grâce à un gouvernement mondial éclairé. Le livre est fort intéressant et très bien écrit (le globe-trotter a bénéficié de l’aide d’un journaliste, Jérôme Bourgine). Dommage qu’il y ait tant de redites. Un grand nombre d’histoires ont déjà été racontées dans les précédents ouvrages d’où une impression de radotage un peu lassante.

Ma note

3/5

ESSAISRELIGIEUX

LE SECRET DE MARTHE ROBIN (JACQUES RAVANEL)

Le résumé du livre

Fille de paysans de la Drôme, Marthe Robin (1902-1981) fut, dès son plus jeune âge, d’une santé fragile. À 16 ans, elle commença à souffrir de céphalées et de maux de têtes particulièrement douloureux. Puis, elle perdit peu à peu l’usage de ses jambes. Ne voulant être une charge pour personne, elle s’occupa de travaux de couture et de broderie. Mais assez rapidement, de paraplégique, elle devint tétraplégique, c’est-à-dire qu’elle ne put plus se servir de ses mains et de ses bras. Elle en fut réduite à passer son temps alitée. La maladie gagnant ses yeux, il ne lui fut plus possible de supporter la lumière du jour et devint aveugle. Elle ne pouvait plus rien manger d’autre que l’hostie apportée chaque jour par un prêtre. Chaque fin de semaine, elle revivait dans sa chair toutes les souffrances de la Passion du Christ au point d’en recevoir les stigmates…

Ma critique

« Le secret de Marthe Robin » se présente à la fois comme un témoignage (Jacques Ravanel a bien connu Marthe Robin, a recueilli ses confidences et eu accès à ses écrits) et comme un recueil de paroles inédites, de pensées ou de recommandations de l’extraordinaire mystique. (Sans doute le versant le plus passionnant de cet ouvrage). Marthe Robin a été une source d’inspiration formidable pour un grand nombre de communautés nouvelles. Des centaines de milliers de personnes sont venues la voir sur son lit de souffrances, dans l’obscurité de sa modeste chambre. Elle leur a toujours fait bon accueil que ce soit de grands personnages ou des gens de rien et leur a tous apporté amour, compassion et réconfort. Le lecteur ne peut que tirer grand avantage de cette lecture d’une simplicité évangélique, tout en étant émerveillé de découvrir l’importance de l’humilité dans sa démarche. Une fois de plus, le Christ, négligeant le clinquant, les paillettes, les tambours et les trompettes, s’est servi des plus pauvres matériaux (la fameuse pierre rejetée par les bâtisseurs), en l’occurrence une pauvre paysanne n’ayant même pas son certificat d’études, pour transmettre son formidable message d’amour.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LES FRANCS-MAÇONS (SERGE HUTIN)

Le résumé du livre

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Franc-Maçonnerie se trouve dans cet ouvrage. Son origine qui remonterait à la nuit des temps et à la construction du Temple de Salomon par Maître Hiram. Son évolution de maçonnerie opérative (réservée aux sculpteurs et tailleurs de pierre du Moyen Âge) en maçonnerie spéculative (c’est-à-dire affranchie de toute appartenance corporative). Ses origines sociales : longtemps chasse gardée des aristocrates sous la houlette de membres de la famille royale comme Philippe d’Orléans dit « Philippe Egalité » ou Frédéric II de Prusse, elle s’est lentement démocratisée par l’adjonction de strates bourgeoises. Ses orientations religieuses et philosophiques : se référant au départ au catholicisme (pays latins) ou au protestantisme (pays anglo-saxons), elle s’en est éloignée de plus en plus en France jusqu’à devenir farouchement anti-religieuse et anti-cléricale (séparation de l’Eglise et de l’Etat, affaire des fiches, nationalisation des biens du clergé, bannissement des congrégations, etc.). Sans oublier les rites d’initiation, les symboles, les grades, les obédiences…

Ma critique

Traité particulièrement bien documenté, « Les Francs-Maçons » se présente comme un ouvrage de vulgarisation éclairé et se voulant objectif. Pour l’auteur, franc-maçon lui-même, conférencier officiel des Rose-Croix Amorc et expert en alchimie et ésotérisme, les Franc-maçons ne mériteraient ni les excès d’honneurs ni les tombereaux d’opprobre dont les uns et les autres les gratifient. Ils ne seraient que d’importance secondaire ou partielle dans le déclenchement de la Révolution Française (alors que pratiquement tous ses dirigeants et inspirants en étaient), ni dans le soutien à Bonaparte (alors que tous ses frères en étaient et que l’intéressé n’en était pas), ni dans l’avènement et les réalisations de la IIIème République (alors qu’une écrasante majorité de députés et de ministres en étaient). Il balaie d’un revers de manche les travaux nettement moins favorables de Barruel sans grandes preuves ni arguments. Au total, un ouvrage intéressant ne serait-ce que par les illustrations souvent macabres voire inquiétantes, les notes très précises et surtout la chronologie indispensable pour le côté historique de l’affaire. Utile pour une première approche mais insuffisamment critique pour porter un jugement.

Ma note

3/5

ESSAIS

LA COURSE À PIED (JEAN-PAUL MATHISS)

Le résumé du livre

La course à pied est l’un des sports les plus pratiqués dans notre pays. On estime le nombre de joggers à quatre millions. Il y a des épreuves et des compétitions pour tous et de tous niveaux. Des 10 ou 15 km jusqu’aux marathons ou semi-marathons, sans oublier les 100 km de Millau ou de Migennes ou le trophée du Vignemale, la course la plus haute d’Europe avec un dénivelé total de 2700 m pour une longueur de 51 km dont 2 sur glacier. Entre autres. Pourquoi court-on autant ? Par quoi doit-on commencer ? Comment mener un entrainement ? Comment améliorer ses performances ? Quelle est la bonne manière de préparer un marathon ? Autant de questions auxquelles répond ce livre…

Ma critique

« La course à pied » se présente comme un petit guide technique bien illustré, bien documenté et très bien conçu. Le lecteur, qu’il soit lui-même coureur ou non, débutant ou chevronné, y découvrira mille choses sur le sujet. Par exemple, que la bizarre longueur du marathon (42 kilomètres et 195 mètres soit 26 miles et 385 yards) a été décidée par les Britanniques. Elle correspond à la distance qui sépare le château de Windsor du stade de White City. Il y trouvera également divers tableaux et graphiques sur les allures à tenir, les correspondances test sur 10 km par rapport au marathon, sur les choix de chaussures et même un lexique sur le jargon des coureurs et diverses adresses en annexe. Au total, un livre court, mais très complet et fort utile pour progresser dans la pratique d’une discipline aussi exigeante que bienfaisante.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

BENOÎT XVI OU LE MYSTÈRE RATZINGER (DUQUESNE & ZIZOLA)

Le résumé du livre

Benoît XVI (Joseph Ratzinger) né le 16 avril 1927 à Marktl (Bavière, Allemagne), a été le 265e souverain pontife de l’Église catholique du 19 avril 2005 au 28 février 2013. Fils de parents opposés au nazisme, il fut enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes. En 1944, il refusa d’intégrer la Waffen-SS en faisant valoir son intention d’entrer au séminaire. À la suite de sa libération, en 1945, du camp de prisonniers de guerre de Bad Aibling où il fut interné après avoir déserté la Wehrmacht lors de son service militaire, il commença sa formation de prêtre puis fut ordonné le 29 juin 1951. Le 24 mars 1977, il est nommé archevêque de Munich et Freising par le pape Paul VI. Théologien reconnu, le cardinal Ratzinger est nommé par le pape Jean-Paul II, en 1981, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Réputé conservateur, il fait l’objet de nombreuses critiques concernant notamment ses prises de position sur le préservatif, l’homosexualité, l’Islam, les Amérindiens ou encore la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Cependant, il est aussi reconnu pour ses prises de position en faveur de l’écologie ou encore pour son combat contre la pédophilie dans l’Église et contre l’antisémitisme. Le 11 février 2013, il renonce à ses fonctions, et devient dès lors, et de façon inédite, « Sa Sainteté Benoît XVI, pontife romain émérite ».

Ma critique

« Benoît XVI ou le mystère Ratzinger » est un livre double, écrit à quatre mains par Jacques Duquesne, écrivain bien connu, qui signe « Ce qui attend Benoît XVI », un état des lieux de l’Eglise catholique au mois d’avril 2005 et par Giancarlo Zizola, vaticaniste réputé, qui est responsable de la seconde partie intitulée « Qui est-il ? » et présentant un portrait plutôt à charge du « Panzer Kardinal ». Les deux parties sont de très inégal intérêt. Autant la première est passionnante avec ces analyses très pertinentes du rôle du pape et des évêques, de la crise du sacerdoce, de la place des femmes, du rôle des théologiens, du problème de l’œcuménisme. Autant la seconde est décevante, car elle n’apporte pratiquement aucune lumière ni piste de recherche sur ce « mystère ». Ratzinger reste un personnage fort complexe à la fois réformiste (il fut en pointe lors du Concile Vatican II) et conservateur (il n’y eut pas plus grand adversaire de la fameuse « théologie de la libération »). Zizola conclut son essai en disant qu’il ne fera pas de révolution mais qu’il ne se résoudra sans doute pas à n’être qu’un pape de transition. Avec le recul, le lecteur s’aperçoit que l’avenir lui a donné tort. Livre de circonstance, qui au lieu de lever un coin du mystère, ne fait que l’épaissir un peu plus !

Ma note

2,5/5

ESSAISEXPLORATIONS

QUESTIONS DE NATURE (NICOLAS HULOT)

Le résumé du livre

D’abord photographe, puis animateur de télévision (« Ushuaïa ») et maintenant ministre de l’écologie, Nicolas Hulot a de tous temps aimé la nature. Il a parcouru en tous sens notre planète, a pratiqué l’ULM, le parapente, l’avion, la plongée sous-marine, la spéléologie sur les plus beaux sites de la planète. Il a sillonné le désert en compagnie du professeur Théodore Monod, séjourné sur le motu de Paul-Emile Victor, face à l’île de Bora-Bora. Il a assisté à la ponte des tortues sur l’île inhabitée d’Aldabra, participé à une ancestrale chasse à l’aigle au Kazakhstan, écouté le brame du cerf en forêt de Fontainebleau et caressé des gorilles dans la réserve de la malheureuse Diane Fossey. Et de chacun de ces lieux et de quelques autres, il nous prodigue une réflexion, une pensée ou une recommandation écologique : la chasse n’est pas une bonne chose, la chasse à courre est pire encore. Les corridas et bastonnades d’ânes en Espagne sont des abominations. La pêche industrielle avec filets dérivants devrait être interdite. Il faut protéger et respecter les animaux sauvages, s’inspirer des peuples premiers qui ne prélèvent que le strict minimum sur la nature…

Ma critique

« Questions de nature » se présente comme un livre de courtes réflexions politico-philosophiques sur le thème de l’écologie et de la défense de l’environnement. Pour Hulot, l’homme moderne impacte beaucoup trop gravement la nature. Il met en péril les animaux, les plantes et les sites encore préservés. Ceux-ci d’ailleurs devraient même être sanctuarisés et interdits au tourisme de masse, en sous-entendant que lui et ses lourdes expéditions de type « Ushuaïa » avec énormes 4X4, camions de matériel, et armada volante ou roulante devraient seuls continuer à en jouir alors qu’il ne fait que donner envie à d’autres de le suivre et de l’imiter ! On ne peut qu’adhérer aux principes répétés à longueur de page dans ce livre au bout du compte plus ennuyeux qu’autre chose. L’auteur aligne les évidences, les truismes et autres idées reçues comme d’autres enfilent des perles. La plupart des paragraphes commencent par « je ». Plus narcissique que ça, on meurt ! Encore un bouquin édité sur une notoriété, une de ces savonnettes littéraires qui, même si elles lavent plus blanc, n’apporte pas grand-chose et sera aussi vite lue qu’oubliée !

Ma note

2,5/5

ESSAIS

COMMENT VIVRE 365 JOURS PAR AN (DR JOHN A. SCHINDLER)

Le résumé du livre

Une très importante partie de nos maux et même de nos maladies occasionnelles ou chroniques sont psycho-somatiques. Elles proviennent de nos émotions négatives comme l’anxiété, la peur, l’angoisse, la propension à ruminer ou à tout voir en noir. En effet, il n’est d’émotion sans manifestation physiologique. À cet égard, l’hypophyse ou glande pituitaire joue un rôle primordial dans ce phénomène par la variété des hormones qu’elle produit. Conséquence de cette importante découverte médicale : chacun d’entre nous a la possibilité en gérant convenablement ses émotions de se maintenir en bonne santé. Tel est le sujet du livre du Docteur John Schindler lequel ne se contente pas d’exposer de nombreux cas étayant sa thèse, mais de proposer des pistes de gestion émotive pour y parvenir.

Ma critique

« Comment vivre 365 jours par an » se présente comme un livre de vulgarisation médicale tout à fait intéressant. L’auteur expose un grand nombre de cas montrant, par exemple, que le rythme cardiaque peut s’accélérer jusqu’à 180 et même 220 pulsations/minutes ou plus sous l’effet de la colère et de s’y maintenir tant qu’elle n’est pas retombée. Il cite même le cas d’un physiologiste anglais, John Hunter, qui annonçait que le premier paltoquet venu qui le mettrait vraiment en colère le tuerait sur le coup, ce qui arriva peu après lors d’un congrès médical ! Le livre serait d’un intérêt relatif s’il en restait au constat sans donner de remèdes. Fort heureusement, l’ouvrage se termine par ces sept conseils judicieux :

— Apprécier les joies de la vie

— Ne jamais donner dans l’hypocondrie

— Aimer son travail

— Aimer les gens

— Prendre l’habitude de la bonne humeur

— Prendre les problèmes à bras le corps et les résoudre sans attendre ni ruminer

— Vivre et réussir le moment présent. Positiver.

Tout un programme ! Un livre utile et qui peut être bénéfique.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

EXTRATERRESTRES, SECRET D’ÉTAT (JEAN-GABRIEL GRESLE)

Le résumé du livre

Au début du mois de juillet 1947, se produisit un événement tout à fait exceptionnel. Un objet volant ne procédant pas d’une technologie humaine connue s’écrasa dans le désert du Nouveau-Mexique à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de Roswell. Dès le lendemain matin, une caravane de secours de l’armée de l’Air arrivée sur les lieux découvre l’épave d’un engin aérien d’origine indéterminée, dont l’avant était enfoncé à la base d’une falaise. Des corps humanoïdes furent également découverts. Les témoignages permettent de penser que quatre ou cinq cadavres de petite taille furent retrouvés. Il est même possible qu’il y ait eu un survivant…

Ma critique

« Extraterrestres, secret d’État » est une étude rigoureuse, sourcée et particulièrement bien documentée sur le phénomène des objets volants non identifiés en général et sur l’affaire de Roswell en particulier. Avec le recul du temps, il devient de plus en plus évident que la thèse du ballon météorologique, servie pour faire pare-feu, ne tient pas la route. Comment expliquer qu’il fallut un bombardier « Superfortress » pour emmener tous les débris de l’appareil au GQG ou que les matières retrouvées ne purent ni être rayées ni être brûlées et que certaines, même pliées de nombreuses fois retrouvaient toujours leur forme initiale ? Une enquête passionnante et méthodique basée sur des documents déclassifiés de la CIA et du FBI qui démontre que ces incursions étranges (Roswell ne fut pas la seule, loin de là) se produisaient au-dessus des bases atomiques les plus secrètes des Etats-Unis ce qui laisse à penser que ces « visiteurs » s’y intéressaient particulièrement. La trentaine de pages d’annexe en fin de volume offre de nombreux fac-similés de documents qui étayent solidement la thèse.

Ma note

4/5

ESSAIS

RIRES ET LARMES DU PRÉTOIRE (PIERRE GARDES)

Le résumé du livre

Dans cet ouvrage, Pierre Gardes s’est donné pour mission de mieux faire connaître le rôle de l’avocat, rôle qu’il estime aussi noble que valeureux, car il se fait une haute opinion de la fonction. Il réfute l’idée reçue selon laquelle l’avocat est capable de plaider une cause et son contraire et même de se faire le complice vénal d’un coupable avéré. Il réfute cette accusation de la façon suivante : ou bien l’avocat est convaincu de l’innocence de son client et dans ce cas, il n’y a pas de problème. Ou bien il croit à la culpabilité de l’accusé et alors son rôle n’est pas de chercher à tromper le juge grâce à d’habiles mensonges, mais de se contenter de chercher à obtenir des circonstances atténuantes ou des motifs d’indulgence. Ou bien enfin, le cas lui semble douteux. Il devra alors faire partager ce doute à la Cour. Et, comme chacun sait, le doute doit toujours bénéficier à l’accusé.

Ma critique

« Rires et larmes du prétoire » n’est pas, comme son titre pourrait le laisser penser, un recueil d’anecdotes amusantes voire un bêtisier sur les anomalies ou les bizarreries de la justice, mais un essai très sérieux sur un métier qui n’a pas forcément la réputation qu’il mérite, une sorte de défense et illustration de la profession. Publié en 1955, cet ouvrage très bien écrit, porte les marques du temps. À plus d’un demi-siècle de distance, le lecteur mesure la distance parcourue quand il lit que le secret de l’instruction doit toujours être respecté ou que l’avocat commis d’office ne doit pas recevoir le moindre dédommagement en vertu d’une ordonnance datant de Saint Louis selon laquelle l’avocat doit défendre gracieusement le nécessiteux, la veuve et l’orphelin. Pierre Gardes avait une très haute idée de sa fonction et cherchait à la faire partager à ses contemporains. Petit ouvrage intéressant à lire ne serait-ce que pour savoir d’où nous venons et pour mesurer le décadence et la dégradation de certaines valeurs.

Ma note

4/5

ESSAIS

CE QU’ILS NOUS APPRENNENT (MICHEL KLEIN)

Le résumé du livre

La maison du Docteur Michel Klein ressemble à une sympathique arche de Noé. Après avoir cohabité avec lionceaux, guenon et autres guépards, le célèbre vétérinaire et sa famille hébergent également deux bergers allemands, un chow-chow, un caniche, une chatte de gouttière et un chat birman, sans oublier tous leurs hôtes occasionnels, animaux malades, en instance d’intervention chirurgicale ou en convalescence. C’est dire jusqu’où va l’amour de l’auteur et de sa femme pour les animaux en général et pour les animaux domestiques en particulier. Cependant une question turlupine Michel Klein. Pourquoi pratiquement tous ces animaux, à l’exception de son chat birman, semble systématiquement préférer son épouse Michèle ?

Ma critique

« Ce qu’ils nous apprennent » est un charmant recueil d’anecdotes animalières. Tout le propos du vétérinaire tourne autant du thème contenu dans le titre de cet ouvrage. Oui, pour lui, les animaux pourraient être nos maîtres. Ils pourraient nous apprendre bien des choses, vu que leur comportement est souvent plus doux, plus aimant, plus compréhensif que le nôtre. Nous aurions donc bien des leçons à prendre d’eux. Il va sans dire qu’on se perd un peu beaucoup dans l’anthropomorphisme. Ceci mis à part, les anecdotes sont touchantes, particulièrement celles concernant les chiens guides d’aveugle au dévouement sans faille. Un petit reproche : trop de coquilles, fautes d’orthographe et autres lourdeurs grammaticales entachent ces pages. Les correcteurs feraient-ils la grève du zèle chez Laffont ?

Ma note

3,5/5

ESSAIS

VIOL D’ANGES (MARTINE BOUILLON)

Le résumé du livre

Substitut du procureur auprès du Tribunal de Bobigny, Martine Bouillon s’est intéressée au problème de la pédophilie en traitant certaines affaires. Elle a été ulcérée de voir des adultes se servir d’enfants innocents comme de simples objets sexuels et encore plus révoltée de constater l’omerta, la chape de plomb qui s’abat dans la plupart des cas. En 1996, elle représenta la France au congrès de Stockholm où de nombreux pays furent réunis pour débattre du drame de l’exploitation des enfants dans le monde et pour se fendre d’une belle pétition de principe. Elle clame dans ce livre que la pédophilie qu’il serait préférable de nommer « pédomanie » reste le plus terrible crime contre l’humain, les enfants violés, victimes d’attouchements ou de sévices sexuels, étant détruits à tout jamais.

Ma critique

« Viol d’anges » est un essai approfondi sur ce fléau mal perçu et mal combattu. L’auteur s’attache à analyser ce qu’elle a compris du phénomène, détaille les portraits des délinquants sexuels, précise qu’ils peuvent avoir tous les profils, venir de n’importe quel milieu social et souvent avoir été eux-mêmes violés dans leur propre enfance. La victime devenant à son tour bourreau. Les explications philosophiques, sociologiques et psychologiques ne manquent pas. Il est assez dommage que le propos ne soit étayé que par de vagues allusions à l’affaire Dutroux et au tristement célèbre Gilles de Rais. Rien sur les réseaux, filières, pourvoyeurs et autres sociétés secrètes fréquentées par des gens très respectables dont les turpitudes ne doivent jamais être révélées au petit peuple. Et pas grand-chose non plus sur le tourisme sexuel dans le tiers monde. En se refusant à « détailler les horreurs pour éloigner les voyeurs », comme elle le dit, l’auteur se maintient dans le vague, le flou, le général et au bout du compte dessert plutôt sa cause. Ce qui est bien dommage.

Ma note

2,5/5

ESSAISSCIENTIFIQUE

L’ENCEINTE CONCENTRATIONNAIRE (JERÔME LEJEUNE)

Le résumé du livre

À Maryville (Tennessee) se déroule un procès sans précédent dans l’histoire de l’humanité, celui de la mise à disposition de la mère, Mary Davis, de ses sept embryons congelés alors qu’elle est divorcée. Les époux Davis ont eu toutes les difficultés à créer une famille. Mary ayant multiplié les grossesses extra-utérines, ils ont eu recours aux fécondations in vitro, sans le moindre succès. Après une tentative d’adoption qui n’a pas été menée à bien, ils ont accepté de passer par la cryogénie. Neuf ovocytes ont été prélevés sur la mère. Tous ont été fécondés avec succès grâce au sperme du père. Les deux qui ont été implantés n’ont pas permis une grossesse viable. La mère voudrait maintenant disposer des sept restants. Le tribunal rendra-t-il un jugement de Salomon ? Jérôme Lejeune, éminent professeur de génétique fondamentale à l’Université René Descartes vient de sa propre initiative témoigner à la barre…

Ma critique

« L’enceinte concentrationnaire » est la transcription au mot près du procès-verbal et des minutes d’un procès qui eut lieu en 1989 et qui fut déterminant pour définir avec précision le moment où l’on peut parler d’un être humain même en devenir. Pour certains, il y aurait un stade de pré-embryon tant que le système nerveux ne serait pas mis en place. Pour Jérôme Lejeune, ce concept ne repose sur rien de sérieux car dès la fécondation tous les éléments constitutifs sont mis en présence et le processus enclenché n’aura plus jamais besoin de rien. Sitôt conçu, un homme est un homme et mérite le même respect aussi minuscule et démuni soit-il. Simple rappel de la sagesse des peuples et du serment d’Hippocrate. Un livre scientifique d’abord relativement facile. Un hymne à la vie, plein d’humanité et de bon sens, qui remet les choses en place.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

LA PASSION DES CHRÉTIENS DU LIBAN (DOMINIQUE BAUDIS)

Le résumé du livre

Toute l’histoire du Liban a été marquée par les affrontements confessionnels entre Musulmans et Chrétiens depuis l’expansion de l’Islam au VIIIème siècle jusqu’à nos jours où, sur une même terre, cohabitent difficilement Chrétiens maronites et Musulmans sunnites, chiites ou druzes. Les périodes de paix et d’harmonie ont malheureusement bien souvent été entrecoupées d’intermèdes de persécutions barbares frisant le génocide. Ainsi, en 1860, les Druzes se lancèrent-ils dans de terribles massacres de Chrétiens à Beyrouth, sur le Mont Liban et jusqu’en Syrie. Les Turcs sensés faire régner l’ordre se rendirent d’ailleurs complices de toutes ces atrocités. À Damas, où d’autres tueries religieuses eurent lieu, seul l’émir Abd-el-Kader sut se montrer charitable. Et il fallut que Napoléon III se décide enfin à intervenir par l’envoi d’un corps expéditionnaire pour faire cesser cette folie sanguinaire. Le calvaire se reproduisit en 1914-18 sous forme d’une monstrueuse famine cyniquement organisée qui fit périr à nouveau des milliers de Maronites. D’autres troubles eurent encore lieu en 1943, période qui vit la fin du protectorat français. Et en 1975, éclata une très longue guerre civile qui ravagea à nouveau la pauvre petite « Suisse » du Moyen-Orient.

Ma critique

« La passion des Chrétiens du Liban » est un ouvrage historique de belle facture qui nous rappelle quelques épisodes de l’histoire douloureuse d’une communauté multi-culturelle et multi-religieuse qui eut toujours les pires difficultés à maintenir un équilibre précaire entre les diverses forces en présence. On transigea avec un président maronite et un premier ministre sunnite, principe démocratique reposant sur l’importance numérique de chaque religion. On sait ce qu’il en est devenu. Livre souvent dur à lire en raison de la description par des témoins oculaires de véritables pogroms d’une cruauté féroce. La populace druze égorgeant à tout-va, n’épargnant ni femme, ni enfant, ni vieillard. Incendies, vols, viols et pillages furent à chaque fois systématiquement pratiqués. Mais livre indispensable pour qui veut garder un regard lucide sur des réalités religieuses et ethniques qu’on aimerait relever d’un autre temps.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

MARIANNE ET LE POT AU LAIT (PHILIPPE ALEXANDRE ET ROGER PRIOURET)

Le résumé du livre

C’est la crise, le marasme. Et pas depuis hier. Il suffit de lire ce livre pour le réaliser. Le citoyen a l’impression de n’en plus jamais espérer voir la fin. Gouvernants et économistes devraient faire preuve de plus d’humilité dans leurs déclarations et dans leurs initiatives. Ils aiment bien nous faire prendre leurs hasardeux paris pour des certitudes. Quand ils annoncent que leur politique produira tel ou tel résultat, ils mentent effrontément. Aucun économiste ne peut vraiment dire comment les hommes, les collectivités, les peuples réagiront à telle ou telle mesure. C’est pour cette raison fondamentale que l’économie est une science inexacte, largement soumise aux caprices et aux aléas des évènements. Notre vieux pays est sclérosé, crispé sur ses vieux concepts, arcbouté sur ses acquis sociaux et depuis longtemps irréformable. Si on y ajoute des gouvernants peu portés sur l’économie ou tentés par toutes sortes de coccigrues comme l’obsession de « faire payer les riches », comme la sottise du « c’est gratuit, c’est l’Etat » qui paie ou par les potions magiques du protectionnisme ou du colbertisme, on comprend que notre pays est fort mal barré et depuis fort longtemps…

Ma critique

« Marianne et le pot au lait » est un essai économique axé sur les années Mitterrand qui commencèrent par une relance ruineuse et des nationalisations idiotes pour déboucher, une année plus tard, sur une rigueur digne de Raymond Barre. Il est très instructif de lire aujourd’hui cet ouvrage bien écrit et bien documenté. L’analyse de la situation économique hexagonale est fine, intelligente et bien documentée. Il en ressort que depuis presque un demi siècle rien n’a vraiment changé. Les mêmes causes ont créé les mêmes effets. Les politiques continuent à patauger dans les mêmes marigots, proférer les mêmes calembredaines. Ce qui fut écrit à l’époque est malheureusement toujours valable aujourd’hui. Chômage, délocalisation, désindustrialisation, endettement, déficit de la balance commerciale, tous ces maux n’ont fait que croître et empirer. Un livre essentiel qui ne tombe pas dans les excès du pamphlet mais fait œuvre didactique, même à long terme.

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

LA DIFFÉRENCE CRÉATRICE (JACQUES DE BOURBON-BUSSET)

Le résumé du livre

Aimer c’est faire confiance, c’est accepter qu’un autre m’altère… Je me suis débattu contre l’amour comme on se débat contre Dieu… Chacun aime l’autre pour l’autre et non pour soi… Le mal, c’est le refus du droit à la différence et donc l’esprit de domination… Malheureusement, la société marchande n’adore qu’un dieu, le dieu fric… J’apprends que la fidélité est une création perpétuelle, que l’amour peut vaincre le temps, que l’intelligence du cœur est au cœur de l’intelligence… Ce livre étant impossible à résumer, j’ai préféré noter ses quelques pépites qui illustrent parfaitement le propos de l’auteur.

Ma critique

« La différence créatrice » est un double recueil philosophique : celui de sept textes personnels de Jacques de Bourbon-Busset et dans une seconde partie celui d’une vingtaine d’autres de grands auteurs, saints, poètes ou philosophes (comme Saint Jean, Saint Bernard, Charles Péguy, Paul Valéry, Rainer Maria Rilke, Descartes, Pascal, Spinoza, Rousseau, Alain, Heidegger, etc.) Tous semblent convoqués ici pour illustrer les réflexions de l’auteur sur l’amour, la mort, le divin, l’humain, l’âme, la puissance et la gloire, le respect de la nature. Les sujets ne manquent pas, les interrogations non plus. À moins de servir d’introduction voire d’initiation, l’ensemble qui a quelque chose d’hétéroclite et d’un peu superficiel laisse le lecteur un peu sur sa faim. Mais une authentique philosophie n’est-elle pas une perpétuelle recherche ?

Ma note

3/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

LES AVEUX INFIDÈLES (JACQUES DE BOURBON-BUSSET)

Le résumé du livre

Un homme, écrivain et diplomate, sorte de double de l’auteur, s’interroge sur le sens de sa vie, sur l’amour, la mort, l’amitié, la transcendance, entre autres choses. Pris dans le tourbillon de la vie, se préoccupe-t-on si l’âme meurt avec le corps ou si quelque principe supérieur la sauve de l’anéantissement ? Il faut dire que la mort rôde autour de lui. Il vient de perdre J., une amie très chère, suite à une longue et douloureuse maladie. Son frère est mort pendant une escarmouche au début de la guerre, sa mère également victime d’une rafale de mitraillette en août 44 et son père pour achever la série. Sa vie ne trouve un sens qu’auprès de sa compagne et dans le calme de la nature. Il songe même à tout quitter pour ne plus se consacrer qu’à son art.

Ma critique

« Les aveux infidèles » se présentent comme des confidences décousues, qu’on dirait écrites au fil de la plume dans une série de courts chapitres sans véritable lien les uns avec les autres. Une suite d’impressions introspectives, une auto-analyse et même une autobiographie spirituelle. Jacques de Bourbon-Busset, qui est loin d’être un mystique, est parti d’un rejet de la transcendance pour lentement y revenir sous l’influence de sa compagne. En chemin, il s’est interrogé sur tous les grands thèmes de la philosophie. Le lecteur y trouvera les influences d’Alain, de Kant et de quelques autres ainsi que de Paul Valéry en ce qui concerne la poésie. Ces aveux « infidèles » (au sens que les mots peuvent souvent trahir la pensée) laissent au lecteur une impression de légèreté pour ne pas dire de futilité. Ils restent la plupart du temps à la surface des choses sans jamais les approfondir vraiment. Ils posent plus de questions qu’ils ne proposent de réponses. Mais la vie n’est-elle pas ainsi ?

Ma note

3/5

ESSAIS

LA VIE SECRÈTE DES ARBRES (PETER WOHLLEBEN)

Le résumé du livre

Contrairement à ce que d’aucun pourrait croire, les arbres ne sont pas des êtres presque inanimés proches des minéraux, de simples fournisseurs de bois et accessoirement d’ombre et de fraîcheur en été. Ils sont capables de communiquer par leurs racines, de s’entraider en ravitaillant en nutriments un congénère en difficulté. Ils savent également se défendre contre les prédateurs en changeant la composition de leur feuillage de manière à le rendre non comestible. Les chênes sont capables de gérer leur production de glands pour mieux assurer leur succession. Quant aux séquoias de nos régions ou de nos parcs, s’ils n’arrivent pas à devenir aussi imposants que ceux d’Amérique, c’est tout simplement parce qu’ils ont été plantés en solitaires et donc qu’ils n’ont plus le soutien du groupe. La forêt est un grand être vivant où les arbres vivent en communautés et en symbiose avec les champignons, les micro-organismes, les insectes et tous les autres animaux.

Ma critique

« La vie secrète des arbres » est un essai absolument passionnant basé sur les recherches d’un forestier allemand responsable d’une forêt bavaroise qu’il s’efforce de gérer comme une forêt primaire c’est-à-dire avec le minimum d’intervention humaine pour lui permettre de garder toute sa richesse et toutes ses caractéristiques naturelles. Cet ouvrage permet de découvrir un nombre incalculable de choses insoupçonnées. Quand il se promènera en forêt, le lecteur ne regardera plus jamais les arbres de la même façon. Le style est fluide et agréable. L’intérêt est soutenu du début à la fin. Laquelle se présente sous forme d’un plaidoyer en faveur de la forêt primaire auquel il est difficile de ne pas souscrire après tout ce qui vient d’être aussi magistralement exposé. Un livre essentiel pour qui veut comprendre la réalité écologique du milieu forestier.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

ÊTRE JEUNE À TOUT ÂGE (Dr NADIA VOLF)

Le résumé du livre

Ce guide pratique illustré propose une méthode pour vivre bien et en forme le plus longtemps possible. La médecine chinoise, l’acupuncture et son dérivé, la digitopuncture, seraient-ils en mesure de tous nous maintenir dans l’éternelle jeunesse, à tout le moins, de nous permettre de vieillir à peu près confortablement et sans trop importants problèmes de santé ? Pour ce faire, il vaut mieux prévenir que guérir, renforcer les défenses, mener une vie riche et active, faire de l’exercice, manger de bons produits, exercer sa mémoire et maintenir une vie sociale épanouissante. « Dans la Chine ancienne, l’usage voulait que l’on paie son médecin quand… on allait bien. Aussitôt la maladie déclenchée, les soins devenaient gratuits. Pourquoi ? Parce qu’un bon médecin devait être capable de prévenir les maladies. »

Ma critique

« Être jeune à tout âge » se présente comme un traité de vulgarisation de maintien en bonne santé surtout destiné aux femmes. Chaque grande étape de la vie, 20/30 ans, l’âge des débuts, 30/40 ans, l’âge de l’accomplissement, 40/50 ans, l’âge de l’essentiel, 50/60, la ménopause pas de panique, et 60/70, la joie de vivre, est étudié dans un chapitre particulier avec un état des lieux (difficultés particulières de chaque tranche de vie) puis avec une série de conseils pratiques de toutes sortes : points d’acupuncture, compléments alimentaires, exercices physiques, conseils diététiques, etc. Un grand nombre de dessins et croquis illustre le propos qui complète un peu les exposés des précédents ouvrages mais en reste quand même à toutes sortes de généralités que l’on peut retrouver un peu partout dans la presse féminine. Utile, mais pas génial !

Ma note

3/5

ESSAIS

VOS MAINS SONT VOTRE PREMIER MÉDECIN (Dr NADIA VOLF)

Le résumé du livre

Cet ouvrage basé sur la digitopuncture (acupuncture sans aiguille, c’est-à-dire par la simple pression des doigts) propose de soulager les douleurs, d’atténuer les souffrances de cette étonnante manière en utilisant certains points précis du corps humain. Reste bien évidemment à connaître leurs emplacements et à quels organes ils correspondent. Il indique également comment faire un « check-up » en palpant certains emplacements au niveau des pieds, des oreilles ou du tronc, ce qui ne correspond pas forcément à une affection précise, mais représente une action de prévention en vue d’une meilleure hygiène de vie. Dans une première partie intitulée « Ma longue marche », l’auteure relate également sa découverte de la médecine chinoise et son arrivée en France suite aux persécutions subies en URSS, rappel de son autre livre « J’ai choisi la liberté », précédemment chroniqué.

Ma critique

« Vos mains sont votre premier médecin » se présente comme une ouvrage de vulgarisation simple et de lecture aisée. De très nombreuses photos ainsi que des croquis illustrent le propos et devraient permettre une mise en œuvre aisée d’une technique qui semble un peu exotique pour ne pas dire ésotérique au premier abord. La liste des maux traités qui va des convulsions aux troubles spécifiques de la femme en passant par les crises d’asthme ou de colite néphrétique sans oublier lumbago ou sciatique laisse un peu rêveur. Une méthode très intéressante qui semble facile à pratiquer par tout un chacun. Sans garantie du chroniqueur quant aux résultats bien sûr !

Ma note

4/5

ESSAIS

OVNIS, 50 ANS DE SECRET (GILDAS BOURDAIS)

Le résumé du livre

Aux Etats-Unis, en juin 1947 débute avec l’affaire Roswell, une série de phénomènes étranges : lueurs dans le ciel, apparition des premières soucoupes volantes, disparitions inexpliquées et mutilations d’animaux d’élevage. L’opinion les attribue à des manifestations d’extra-terrestres alors que les instances dirigeantes semblent tout faire pour faire disparaître les traces et cacher les évènements. Pourtant, au fil des ans, s’accumulent des milliers de témoignages troublants. En dépit de l’ouverture au public des archives de l’armée de l’air américaine et du FBI quelques années plus tard, il est toujours aussi difficile à la vérité de se manifester. Les « fakes » (« homme de Roswell » en latex et autres) n’arrangent rien. Les autorités campent depuis cinquante ans sur la négation complète. La réalité est-elle si inquiétante qu’il faille encore et toujours la dissimuler ?

Ma critique

« OVNIS, 50 ans de secret » se présente comme une enquête rigoureuse, prouvée, sourcée (nombreuses pages de notes de référence, fac-similés de documents authentiques) sur un phénomène qui déchaine les passions et suscite les controverses. L’auteur a l’honnêteté de dénoncer les déclarations mensongères ou fantaisistes. Il démontre que ce sont souvent des rideaux de fumée créés pour dévaloriser les thèses de ceux qui croient aux interventions extra-terrestres. On apprend énormément de choses dans cette étude très complète et même très copieuse. Cependant le lecteur achève sa lecture en restant un peu sur sa faim. Rien ne prouvant rien, les arguments se contre disant, le mystère demeure. Les doutes aussi.

Ma note

3/5

ESSAIS

L’AMOUR, LA MÉDECINE ET LES MIRACLES (DR BERNIE S. SIEGEL)

Le résumé du livre

Chirurgien à New Haven, enseignant à l’université de Yale, le Dr Bernie S. Siegel fit un jour la découverte de l’importance et même de la prédominance de l’esprit sur le corps de certains patients. Il fut témoin d’un nombre incroyable de guérisons exceptionnelles ou de rémissions inattendues déjouant tous les pronostics médicaux. Ces « miracles » se produisent presque toujours chez des êtres atypiques qui prennent leur sort en main, ne se résignent pas à la maladie, la combattent et finalement en viennent à bout sans s’en remettre uniquement à la médecine traditionnelle. L’auteur en tire alors les conclusions qui s’imposent. Il change radicalement sa pratique médicale, donne des conférences sur le rapport corps/esprit et crée un groupe d’accompagnement de cancéreux où les gens partagent, s’écoutent, s’encouragent et s’entraident pour guérir autrement…

Ma critique

« L’amour, la médecine et les miracles » est un essai médical basé sur la pratique et le concret. Il fait appel à une multitude d’anecdotes et de témoignages souvent bouleversants sur les capacités insoupçonnées de l’amour et de la volonté dans le retour à la santé. En fin de volume, et ce n’est pas le moindre intérêt de cet ouvrage, l’auteur détaille techniques et méthodes pour stimuler le processus de guérison : alimentation, activité sportive, méditation, yoga, visualisation, travail sur les rêves, rire, interprétation de dessins spontanés, groupe de parole, jeux, prise en compte des ressentis, des émotions, etc. Un ouvrage majeur, bien écrit, tout à fait passionnant et qui ouvre des perspectives nouvelles fort éloignées de la conception mécaniste de la médecine classique. Il est rassurant de penser que l’esprit dirige le corps et non l’inverse ! À lire et méditer…

Ma note

4/5

ESSAIS

LA LOI DE L’ATTRACTION (ESTHER & JERRY HICKS)

Le résumé du livre

Dans notre existence, tout ce qui advient, que nous le voulions ou non, est provoqué par une loi universelle très puissante et jamais prise en défaut, la « loi de l’attraction », principe qui veut que tout ce qui se ressemble s’assemble, que toute pensée négative induit une conséquence du même ordre et inversement. Il s’agit donc de comprendre pourquoi arrive ce qu’il arrive dans nos vies et surtout apprendre comment diriger nos envies et nos pensées dans un sens positif et constructif pour attirer de bonnes choses, obtenir tout ce qu’on peut désirer afin de jouir d’une vie de plénitude et de joie sans fin.

Ma critique

« La loi de l’attraction » est un ouvrage de psychologie appliquée dans la lignée de la sophrologie voire de la méthode Coué, mais avec un réel contexte ésotérique. En effet, tout l’enseignement des époux Hicks repose sur des révélations reçues d’entités non-incarnées qui les auraient dispensées à Jerry par l’intermédiaire d’Esther laquelle aurait servi de médium. Cet aspect de l’affaire qui pourra révulser rationalistes et cartésiens mis de côté, il semble qu’il faille s’attacher au plus important, le message, très clair, parfaitement expliqué, et même décortiqué jusque dans les plus menus détails. Il est plus que troublant, mérite d’être examiné avec soin et pratiqué ne serait-ce que pour en vérifier la pertinence. Le lecteur ne regrettera qu’une chose la quasi-absence d’anecdotes, d’exemples concrets de réussite ou d’échec de la méthode. À conseiller à toutes celles et à tous ceux que la pensée positive interpelle.

Ma note

4/5

ESSAIS

COMMENT CESSER DE PROGRAMMER L’ÉCHEC (MICHEL DOGNA)

Le résumé du livre

L’être humain est tout à la fois corps et esprit. Son esprit a des potentialités qu’il ne soupçonne même pas. Certains semblent accumuler les souffrances et les malheurs alors que d’autres collectionnent les joies et les réussites. Pour l’auteur, tout dépend de la pensée positive qu’il appelle « la force d’attraction ». L’univers serait une source de bonheur inépuisable. Nos pensées négatives seraient non seulement une barrière empêchant qu’il se déverse sur l’humain, mais en plus, qu’elles perpétueraient indéfiniment les catastrophes et les calamités…

Ma critique

« Comment cesser de programmer l’échec » est un essai de psychologie appliquée, présenté par Michel Dogna, naturopathe bien connu. Ses recherches sur la maladie l’ont amené à la conclusion que le psychologique avait toujours le dernier mot dans la plupart des cas de pathologie. Nos maux n’arrivent jamais par hasard et nous avons en nous tous les facteurs de guérison possibles. Cette méthode semble pas mal à voir avec la sophrologie ou avec la fameuse « méthode Coué ». Même si les arguments et les anecdotes présentés laissent un peu rêveur, rien n’empêche d’essayer de la pratiquer. Que risque-t-on ? Une meilleure santé ? Plus de réussite ? Un livre qui donne à réfléchir.

Ma note

4/5

ESSAIS

LA GRANDE RELÈVE DES HOMMES PAR LA MACHINE (JACQUES DUBOIN)

Le résumé du livre

En 1932, l’auteur rencontre quelque part en Haute-Savoie, un médecin en retraite, le docteur Hermodan, un industriel du Nord, un négociant parisien, un jeune ingénieur, un propriétaire terrien, un pharmacien ainsi qu’un architecte retiré des affaires et ayant longtemps milité dans un parti de gauche. Ce petit cénacle discute en toute liberté de politique et d’économie. La terrible crise économique commencée en 1929 aux États-Unis est là et bien là avec son lot de chômage, ses usines qui ferment et ses entreprises qui font faillite. Comment en sortir ? Y a-t-il vraiment des solutions ? L’auteur est d’autant plus intéressé par le diagnostic et les remèdes présentés par ses interlocuteurs que son éditeur lui a demandé d’écrire un livre sur la question.

Ma critique

« La grande relève des hommes par la machine » est un essai sur l’économie particulièrement clair et intéressant qui n’a pas pris une ride en dépit de son grand âge. Il est présenté sous forme de conversations à bâtons rompus abordant un à un tous les aspects du problème : déséquilibre entre production et consommation, automatisation (robotisation) amenant à une surproduction, réduction des effectifs, concurrence sauvage, abondance entrainant la chute des cours, chômage amenant une baisse de la consommation, déséquilibre de la balance commerciale… L’analyse des causes est tellement précise et impeccable que le lecteur se dit que si le livre avait été écrit aujourd’hui il n’aurait d’autre différence que quelques chiffres (les 300 000 chômeurs de l’époque se retrouvant nettement plus nombreux de nos jours) et qu’une belle aggravation des dérives du capitalisme. Ecrit par un industriel et homme politique de premier plan, ce livre longtemps mis sous le boisseau, a été réédité en numérique par Etienne Chouard (en libre accès sur son site). Il propose comme solution à ces crises récurrentes, endémiques et quasi-perpétuelles, un partage du travail, une économie distributive (on dirait « solidaire » ou « décroissante » de nos jours) et un revenu de base, ancêtre du « revenu universel », toutes solutions n’ayant jamais été vraiment mises en pratique et ne manquant pas d’une certaine séduction. Quiconque s’intéresse à l’économie ne devrait pas se priver de lire l’ouvrage de ce visionnaire que fut Jacques Duboin !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

LA SAGA DES BETTENCOURT (BRUNO ABESCAT)

Le résumé du livre

Eugène Schueller, engagé volontaire pendant la guerre de 14, issu d’une modeste famille alsacienne, est un chimiste réputé pour avoir inventé une nouvelle teinture pour les cheveux. Grand travailleur, il multiplie les découvertes et les produits, rachète la société Monsavon et fonde l’Oréal, petite entreprise qui très vite deviendra grande au point de devenir une puissante multinationale et atteindre les sommets que l’on connait aujourd’hui. Un géant des cosmétiques au chiffre d’affaires de près de 14 milliards d’euros et au bénéfice net de 1229 millions d’euros en 2001. Sa fille et unique héritière, Liliane Bettencourt en est l’actionnaire majoritaire. Trois managers, François Dalle, Charles Zviak et Lindsay Owen-Jones se sont succédés à sa tête depuis le décès du fondateur. Depuis l’introduction en bourse des années 80, le géant Nestlé entré au capital, attend son heure pour pouvoir devenir actionnaire majoritaire…

Ma critique

« La saga des Bettencourt » est une enquête sérieuse, fouillée et menée dans la difficulté par un journaliste de l’Express qui ne fut même pas autorisé à interviewer Liliane Bettencourt. Paru en 2002, elle commence à dater un peu, car elle ne tient pas compte des récents développements : affaire Sarkozy, procès Banier, etc. L’auteur s’attarde sur les côtés sombres de Schueller, tout à la fois collaborateur à des journaux vichyssois et opposant ayant caché des Juifs et financé des réseaux de résistance. Ceux de Bettencourt, aussi à l’aise à gauche qu’à droite, tout autant ami de François Mitterrand que de Georges Pompidou. Le style littéraire de l’auteur est vif, fluide et enlevé, un brin journalistique. L’ensemble demeure passionnant car l’histoire de cette dynastie hors du commun ne manque pas d’intriguer.

Ma note

4/5

ESSAIS

CANCERS, GUÉRIR HORS PROTOCOLES (MICHEL DOGNA)

Le résumé du livre

Depuis plus d’un demi-siècle, pratiquement aucun progrès notoire n’a été enregistré dans la lutte contre le cancer. Avec le lot de souffrances de la trilogie infernale, radiothérapie, chimiothérapie et ablation, chaque malade lambda rapporte au consortium médical (et coûte à la sécurité sociale) environ 150 000 euros pour des résultats fort décevants quand on sait qu’à un horizon de cinq années, les taux de survie ne sont que de 2,2% selon les statistiques de l’OMS. En plus de fonctionner comme un bulldozer écrasant une taupinière, la chimiothérapie représente pour l’organisme une énorme pollution qui vient s’ajouter à la toxémie initiale ayant provoqué le cancer que l’on voudrait ainsi soigner. Et pourtant des médecins et des chercheurs ont découvert et mis en application toutes sortes de moyens non toxiques et non-iatrogènes et surtout nettement plus efficaces. Mais Big Pharma veille au grain. La plupart ont été attaqués, ridiculisés ou ignorés et parfois même poussés au suicide ou carrément liquidés. Il faut dire que de modestes remèdes de quatre sous comme le bicarbonate de sodium, le plasma de Quinton à base d’eau de mer, la curcumine (agent actif du curcuma), le jus d’herbe d’orge, les amandes amères ou la vitamine C liposomale peuvent porter à sourire et pourtant…

Ma critique

« Cancers, guérir hors protocoles » est un essai de médecine naturelle qui propose un tour d’horizon particulièrement exhaustif d’un grand nombre de recherches et d’expérimentations (souvent sur un nombre impressionnant de patients) avec des taux de réussite bien supérieurs à ceux des thérapies classiques. Le style de l’auteur est clair, agréable et efficace. Tout ce qui est présenté est étayé et soigneusement décrit aussi bien dans la méthode que dans les éventuelles contre indications. Les travaux des docteurs Simoncini, Clark, Gerson, Quinton et Breuss etc, sont particulièrement intéressants à découvrir et on s’étonne pour ne pas dire qu’on s’insurge de savoir que si peu de gens en aient entendu parler. À noter dans le dernier chapitre, l’importance démontrée du psychique dans le développement de ce fléau. En effet, en plus d’une nourriture carencée et de faible qualité nutritive, des faiblesses génétiques, des pollutions diverses et variées, nous souffrons également de stress, de troubles affectifs et de souffrances émotives qui peuvent déclencher ce phénomène létal. Par cet ouvrage de vulgarisation (en libre accès sur les plateformes), Michel Dogna fait œuvre d’éducation du public et rend un immense service à tous ceux qui souhaitent se soigner d’une façon différente. Qu’il en soit remercié.

Ma note

4,5/5

ESSAIS

CENTENAIRE ET EN PLEINE FORME (JOHN ROBBINS)

Le résumé du livre

En divers lieux de la planète, la plupart du temps assez difficiles d’accès et assez loin de la civilisation, certaines peuplades présentaient, dans les années 60 de l’autre siècle, une très forte proportion de centenaires actifs et en pleine forme. Divers chercheurs ont cherché à percer le secret de ces longévités exceptionnelles chez les Hunzas, au nord du Pakistan, en Abkhazie, dans la région de Vilcabamba et jusque dans l’archipel d’Okinawa. Ils ont découvert un certain nombre de constantes : une vie active sans la moindre retraite, une nourriture saine comportant peu ou pas de produits animaux, aucun produit industriel, aucun sucre, aucune graisse hydrogénée, et surtout une ambiance de vie joyeuse et respectueuse des anciens et des plus faibles. Alors que dans les pays civilisés, vieillir est considérer comme une sorte de malédiction ou de maladie honteuse, chez ces peuples primitifs, c’est une grâce et même une source de fierté au point que beaucoup se rajoutent des années à leur état civil.

Ma critique

« Centenaire et en pleine forme » est un essai à base ethnologique qui peut donner énormément à réfléchir. Toutes nos belles avancées de la vie moderne (fast-food, sucreries, sodas, conserves et nourritures industrielles), toutes nos obsessions (course au profit, concurrence, individualisme) ne font que dégrader nos santés et raccourcir nos vies et multiplier les souffrances (obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers, etc.) Après étude des mœurs des différentes peuplades étudiées, lesquelles aujourd’hui rejointes par la civilisation commencent à souffrir des mêmes maux, l’auteur propose d’élargir un peu la perspective en proposant des conseils de vie très judicieux. Vieillir harmonieusement ne consiste pas seulement à faire du sport et manger correctement mais aussi à garder une vision positive des choses, cultiver le lâcher-prise et savoir aimer et partager. Un livre optimiste et fort enrichissant. À conseiller à tout le monde car vieillir et un jour mourir est notre lot commun.

Ma note

4,5/5

ESSAISHISTORIQUE

UN PRISONNIER DE GUERRE NOMME JEANNE D’ARC (PIERRE ROCOLLE)

Le résumé du livre

Le 23 mai 1430, suite à une tentative de sortie pour dégager la ville de Compiègne assiégée, Jeanne d’Arc est capturée en compagnie de son frère, de son écuyer et de quelques fidèles par les soldats de Lionel de Wandomme. La « Pucelle » se retrouve donc aux mains de leur chef Jean de Luxembourg lui-même vassal de Jean le Bon, duc de Bourgogne. C’est une prise de choix : son armure est évaluée à 200 livres, son cheval à autant et la captive à dix fois plus. Elle connaîtra quinze lieux de détention différents (châteaux, maisons fortes) de Margny à Rouen (dans la tour-prison du château de Bouvreuil) en passant par Le Crotoy et Saint Valéry en Caux.

Ma critique

« Un prisonnier de guerre nommé Jeanne d’Arc » se présente comme un essai historique d’excellente qualité s’attachant à ne traiter que l’année de captivité, les tractations de l’évêque Cauchon avec les Anglais, les procès et bien sûr le supplice final sur la place du Vieux Marché de Rouen. Il laisse de côté les faits d’armes de l’héroïne, les victoires militaires (prise d’Orléans) et les succès politiques comme le sacre de Charles VII à Reims. Le texte est illustré de nombreux croquis, cartes et schémas permettant de bien comprendre les évènements. Il est également terminé par un important index de notes. Au total, un ouvrage de qualité, reposant sur un travail d’enquête minutieux et ceci en dépit d’un manque de documents. Par exemple, nous ne disposons d’aucun portrait de Jeanne exécuté de son vivant.

Ma note

4/5

ESSAIS

CE QUE JE CROIS (PAUL MILLIEZ)

Le résumé du livre

Médecin spécialiste de l’hypertension artérielle de renommée mondiale, le professeur Milliez fut aussi un homme de combat : résistant de la première heure pendant l’Occupation, militant pro-avortement lors du procès de Bobigny de 1974 où il témoigna en faveur d’une femme qui s’était faite avorter, ce qui lui valut une sanction du Conseil de l’Ordre, et enfin combattant pour le développement d’une véritable information médicale.

Ma critique

« Ce que je crois » est un témoignage sur les engagements d’une vie. Milliez l’articule selon trois axes qui le définissent lui-même : catholique, français et médecin. Catholique, il l’est à sa manière, n’étant pas tendre avec le pape qu’il trouve trop rigide sur les questions de sexualité et de contrôle des naissances. Il estime que le catholicisme est sur le déclin et reconnaît une vive admiration pour le judaïsme et pour l’islam. En tant que « français », il voue une grande admiration au général de Gaulle avec quelques réserves quand même sur la décolonisation. Et dans son domaine, la médecine, il tire à boulets rouges sur l’ordre des médecins qu’il trouve complètement archaïque et rétrograde. Il prône un meilleur partage des savoirs et la levée du fameux secret médical dans certaines circonstances. Au total, un ouvrage intéressant même s’il n’est plus trop d’actualité aujourd’hui.

Ma note

3/5

ESSAIS

DE LA MAISON AUTONOME A L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE (PATRICK BARONNET)

Le résumé du livre

En mai 1968, la famille Baronnet souhaite quitter Paris pour aller revivre à la campagne, construire une maison en empruntant le moins possible, pour ne pas perdre sa vie à la gagner. Ne pas se contenter de brasser des concepts, de rêver sur des utopies de lendemains qui chantent, mais passer à l’acte. Construire une micro-économie limitée, mais surtout en voir le bout, la réalisation concrète. D’où le concept de la « maison autonome » en énergie et en eau avec recyclage maximal des déchets et empreinte carbone minimale. Au départ, juste une petite maison bretonne en ruines, achetée 40 000 F (soit 6000 €), autant dire pour une bouchée de pain qu’il fallut retaper puis agrandir et doter de serres, panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire, éoliennes, toilettes sèches, lagunage de traitement des eaux grises et maintenant un grand « zome » qui sert de salle commune…

Ma critique

« De la maison autonome à l’économie solidaire » n’est pas seulement un livre technique permettant de faire partager une expérience de plus de quarante années de recherche appliquée sur les énergies douces et sur une vie moins polluante, c’est aussi un petit manuel de vie inspirée des préceptes de Lanza del Vasto ou de Pierre Rabhi, sans oublier un très utile carnet d’adresses et une bibliographie conséquente. Un livre à conseiller à toutes celles et tous ceux qui voudraient se lancer sur les traces de ces pionniers qui ont déjà reçu plus de 100 000 personnes (visiteurs ou stagiaires) dans leur maison autonome et sont en passe de créer maintenant un véritable éco-village.

Ma note

4/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

LE SIÈCLE DES LUMIÈRES ÉTEINTES (JEAN DUTOURD)

Le résumé du livre

C’est une étrange manie que celle de vouloir changer le mode de scrutin à chaque fois que ça arrange ! « La proportionnelle est la planche de salut des incapables, des nullots, des gens qui, pendant les années qu’ils étaient au pouvoir n’ont fait que des stupidités, sans parler de ceux qui se sont mis un peu d’argent dans les poches », note l’auteur, assez peu satisfait des grandes avancées des années Mitterand… Sans parler de la manie de distribuer à tout-va des décorations à des étrangers, et particulièrement à des Américains que cela laisse relativement indifférent… Manie également de s’incruster au pouvoir, même après que le peuple vous a infligé un démenti sanglant… Paradoxe des commémorations du bicentenaire de la Révolution française, qui fait que Louis XVI et Marie-Antoinette, par leur martyr, en deviennent les figures dominantes…

Ma critique

« Le siècle des lumières éteintes » est un recueil de chroniques éditoriales parues dans France-Soir entre 1992 et 1999. L’académicien Dutourd y disposait en première page d’une tribune qui lui permettait, chaque semaine, de donner son avis sur un fait de société, une tendance ou n’importe quel événement politique du moment. Il y faisait preuve d’une telle intelligence, d’une telle clairvoyance, d’un tel esprit et d’un tel humour, que le jour de sa parution, le samedi, le journal enregistrait ses meilleures ventes. Il en fut pourtant éjecté fort inélégamment, après plus de trente années de bons et loyaux services et en fut très chagriné comme il le raconte en introduction et en conclusion. Relire ces articles peut sembler paradoxal et sans grand intérêt. Même si ces vieilles « actualités » sont devenues du passé et presque de l’histoire, le style est tellement bon, l’esprit tellement affuté et la plume tellement élégante que cela reste encore un plaisir de fin gourmet.

Ma note

4/5

ESSAIS

COMMENT AUGMENTER LE CHÔMAGE (BRUNO JARROSSON)

Le résumé du livre

De 1974 à 2016, la France est passée de 200 000 à 3 550 000 demandeurs d’emploi. Autant dire que, droite gauche confondues, tous nos gouvernants n’ont fait qu’aggraver la situation même aux (rares) moments où une véritable croissance permettait à d’autres de résorber le leur ! De coups de pouce en coups de pouce au SMIC, ils n’ont fait que renchérir le coût du travail et mieux affûter cette arme de destruction massive de l’emploi. Quant aux 35 heures, elles n’ont pas créé d’emplois supplémentaires, elles en ont détruit ! Les charges sociales sur le travail ont rien moins que doublé en 40 ans. Quant au déficit de la balance commerciale, il est passé de 2,6 milliards d’euros en 1974 à 58,4 milliards en 2014. Sans parler du RSA, qui bien utilisé peut devenir plus avantageux que le SMIC, des syndicats les plus archaïques du monde et d’un Code du travail de 3700 pages, sans doute le plus foisonnant du monde. Celui de la Suisse n’en comporte que 117 ! Eh oui, tout semble avoir été fait pour augmenter le chômage, arriver au chômage de masse, à l’oisiveté généralisée. Et pourtant, il semble que l’on puisse faire encore mieux…

Ma critique

« Comment augmenter le chômage », sous-titré « Non, ils n’ont pas tout essayé ! » se présente comme un essai dont le ton ironique et très second degré pourrait faire penser à un pamphlet pas très sérieux. Mais il n’en est rien. La documentation est solide et l’argumentation tient bien la route. Les solutions existent. On les a rencontrées. Ailleurs. Mais en France, on ne veut pas en entendre parler. Il va sans dire que l’auteur prône le libéralisme, tente d’innocenter la mondialisation, la technocratie bruxelloise et même certaines formes de capitalisme sauvage comme l’ubérisation de la société. Il semble un peu plus léger sur le dumping social et écologique des pays à bas coût de main d’œuvre et autre importation massive de travailleurs non qualifiés. On aurait aimé qu’il développe et étaie plus certains arguments et ne se contente pas d’asséner comme vérité première qu’une taxation aux frontières de produits réimportés ne ferait qu’appauvrir le pays et créer encore plus de chômage. Un essai fort intéressant qui a le mérite de poser le problème avec un humour certain. Une intelligente démonstration par l’absurde.

Ma note

4/5

ESSAIS

ÇA BOUGE DANS LE PRÊT-À-PORTER ( JEAN DUTOURD)

Le résumé du livre

Comment écrire dans les journaux, parler à la radio ou à la télévision ? Comment faire carrière dans la communication ? Comment raconter la vie du monde aux braves gens et leur imposer une pensée calibrée mais aussi un langage frelaté ? Pourquoi tout le monde s’appelle-t-il « Coco » ? Quels sont les grands principes du journalisme ? En quoi consiste le fameux « kilomètre sentimental » ? Comment écrire une bonne critique littéraire ? Quelles sont les bonnes locutions à utiliser ? Qu’est-ce qui se dit et ne se dit pas dans ce milieu bien particulier ?

Ma critique

C’est à toutes ces questions et à quelques autres que répond cet ouvrage malicieux sous-titré « Traité du journalisme » qui aurait d’ailleurs pu s’intituler « Rien de nouveau dans le prêt-à-penser » car la conclusion s’impose d’elle-même : rien ne bouge depuis des lustres. Tout reste d’une grande conformité bien-pensante dans cette profession plus décriée aujourd’hui qu’en 1989 quand ce livre parut. Dutourd pouvait y dresser le portrait de trois grands patrons de presse de son époque, Brisson pour le Figaro, Beuve-Méry pour le Monde et Lazareff pour France-Soir qui honoraient la profession. (Peut-être la partie la plus intéressante du livre.) Quoi que l’étude des tics linguistiques, de la manie des américanismes, de l’abus des poncifs et autres images usées jusqu’à la corde soit un véritable régal pour connaisseurs. Avec toujours autant de finesse et d’humour, Dutourd rhabille élégamment tous ses confrères pour plusieurs hivers. Après tout, qui aime bien châtie bien !

Ma note

4/5

ESSAISHUMOUR

VOUS N’ÊTES PAS OBLIGES DE ME CROIRE (JEAN AMADOU)

Le résumé du livre

Le charabia européen est le jargon employé par les technocrates de tous poils pour assurer solidement leur pouvoir sur le brave pékin de contribuable-citoyen qui n’y comprend goutte… Noyé sous les productions anglo-saxonnes, le cinéma X français peine à remplir l’obligation du quota de 30% d’œuvres françaises sur les chaînes de télévision du pays… Les « publicités distribuées par courrier » (mailings) envahissent nos boîtes aux lettres au point que certains assurés ont balancé à la poubelle leur carnet de santé de la Sécurité Sociale, croyant avoir encore affaire à de la réclame… La France est le pays où l’on trouve le plus d’animaux domestiques en pourcentage de sa population…

Ma critique

« Vous n’êtes pas obligés de me croire » est un recueil de 180 chroniques sur mille et un sujets. Celles qui relèvent de l’actualité immédiate (faits divers, politiques) sont, bien entendu, devenues un peu obsolètes, mais ce sont les moins nombreuses. Toutes les autres, plus sociétales, plus anecdotiques, plus historiques voire philosophiques n’ont pas pris une ride et représentent un véritable régal pour l’esprit. Le chansonnier et humoriste bien connu, sous son air de ne pas vouloir y toucher, porte des jugements amusés, acidulés et bienveillants sur ses contemporains et sur tous les travers de notre société de consommation. Tout y passe, de la taille des préservatifs décidée par un comité de normalisation européenne aux amnésies sélectives des hommes politiques en passant par les baisses d’impôts toujours promises et jamais tenues, par les plaisirs de la bande dessinée ou par un sondage sur le temps de prière chez les Français. Même si parfois l’observation peut sembler être pratiquée par le petit bout de la lorgnette, le résultat est toujours amusant et roboratif. Quel plaisir de lire un auteur aussi intelligent et facétieux que le regretté Jean Amadou !

Ma note

4,5/5

ESSAIS

DES BIBLIOTHÈQUES PLEINES DE FANTÔMES (JACQUES BONNET)

bibliotheques

Le résumé du livre

Quand on est un bibliomane, un lecteur compulsif ou un textonaute comme moi, on ne peut qu’être intéressé par un livre portant un tel titre. Accumuler des livres par souci de collection ou par passion de la lecture ou pour les deux à la fois, tient de la manie voire du vice et pose beaucoup de questions : que faire de tous ces ouvrages qui s’accumulent dans les rayons et qui sournoisement envahissent tout votre lieu de vie ? Comment classer les volumes ? Par genre, par date, par pays, par ordre alphabétique ou par thème ? Peut-on faire voisiner sur une étagère deux auteurs brouillés dans la réalité ?

Ma critique

A toutes ces questions et à quelques autres, ce petit opus de 139 pages tente de répondre en demeurant œuvre d’érudit. A part quelques anecdotes où l’on apprend que Pessoa a tenté de devenir bibliothécaire et que Matisse a postulé en vain pour un poste de « contrôleur du droit des pauvres », ce livre ne nous apprend pas grand-chose sur les livres, les écrivains, les lecteurs et leurs antres envahissants, les bibliothèques…

Ma note

2/5

ESSAIS

CRACK (TRISTAN JORDIS)

crack

Le résumé du livre

Le crack est un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et/ou d’ammoniaque qui se présente sous la forme de petits cailloux qu’il faut chauffer dans une pipe doseuse avant de fumer. Ses effets sont plus intenses, plus addictifs mais plus brefs que ceux de la cocaïne. La descente et le manque qui s’en suit n’en sont que pires. Sa consommation régulière peut provoquer des hallucinations et entraîner des comportements violents, paranoïaques ou suicidaires. Quand on sait que la dose (galette) s’échange pour 30 à 50 euros et qu’un toxico bien accro en fume jusqu’à 5 ou 6 par jour sans pouvoir exercer le moindre travail, on imagine quels trafics et quel niveau de prostitution sont liés à cette pratique…

Ma critique

Jeune journaliste frais émoulu de son école, Jordis souhaite réaliser un film sur ce milieu qu’il a déjà eu l’occasion d’aborder de loin en tant que consommateur régulier de shit. Et le voilà qui plonge, seul blanc parmi cette communauté majoritairement noire, dans le milieu des accros de la porte de la Chapelle à Paris. Il rencontre des personnages hauts en couleur (Souleymane, Saga, Ibou), pour la plupart originaires du Sénégal ou des Antilles qui ont commencé par dealer de la cocaïne avant de tomber dans le crack. Ils sont instables, peu fiables et souvent violents. Ils désirent même être payés pour être filmés, ce qui fausse totalement le jeu. Résultat : Jordis ne pourra jamais tourner son film ! Ni roman, ni thèse, ni véritable reportage, ce livre n’est que le compte-rendu brut de décoffrage d’une suite d’impressions, de rencontres, de déclarations plus ou moins hallucinées mais souvent lucides de drogués qui ne se font aucune illusion sur leurs chances de décrocher. L’auteur a passé une année entière avec eux et s’est senti très proche d’eux. La description du rôle des associations et des pouvoirs publics est révélatrice du désarroi d’une société qui ne sait que faire de ces êtres perdus pour lesquels l’auteur éprouve plus que de la sympathie. Un peu plus de distance n’aurait pas nui, mais il faut prendre ce bouquin pour ce qu’il est : un simple document, un instantané sur un fait de société inquiétant, à un instant T dans un lieu X. Le squat de la Chapelle est démantelé à la fin et les toxicos se voient relogés dans des hôtels où ils ne se plaisent pas. Le trafic reprendra ailleurs…

Ma note

3/5

ESSAISHISTORIQUEPOLICIER

UNE SI JOLIE PETITE FILLE (GITTA SERENY)

une-si-jolie-petite-fille

Le résumé du livre

En 1968, à quelque temps d’intervalle, deux petits garçons de 3 et 4 ans sont retrouvés étranglés à Newcastle on Tyne, en Grande-Bretagne. Très vite, les soupçons de la police se portent sur deux gamines de 13 et 11 ans, Norma et Mary Bell. Cette dernière sera seule condamnée à la perpétuité, placée dans un premier temps dans un centre d’éducation fermé, puis dans une prison pour femme dès ses 14 ans. Elle n’en sortira qu’en 1980, c’est-à-dire 12 années plus tard à l’âge de 23 ans. L’affaire ayant révulsé l’opinion publique, elle devra se cacher et bénéficier d’une nouvelle identité pour tenter de se bâtir une nouvelle vie. Trente années plus tard, l’auteure, ayant déjà écrit un premier livre sur celle-ci, retrouve Mary Bell, maintenant mariée et mère d’une petite fille.

Ma critique

Ce livre n’est en aucun cas un roman. C’est plutôt un long reportage, une longue et très fouillée enquête journalistique donnant à connaître dans ses plus infimes détails le parcours d’une enfant du peuple devenue meurtrière. En découvrant son enfance en compagnie d’une mère prostituée la livrant à des pédophiles et un père peu présent et n’étant d’ailleurs pas le sien, le lecteur comprendra les raisons profondes de ces gestes monstrueux. L’auteure ne les excuse évidemment pas. Elle préfère chercher des explications et surtout ne se cache pas pour condamner une société qui fait passer une enfant devant un tribunal pour adultes, ne lui propose aucun soin psy et ne lui laisse faire que fort peu d’études. D’une lecture un peu laborieuse et ne permettant pas d’entendre la voix des victimes, « Une si jolie petite fille » pose plus de questions qu’il n’en résout et laisse un goût amer une fois la dernière page atteinte.

Ma note

2,5/5

ESSAISHISTORIQUE

1917, LA REVOLTE DES SOLDATS RUSSES EN FRANCE (REMI ADAM)

1917-russes

Le résumé du livre

En 1916, un corps expéditionnaire russe composé de deux brigades, soit environ 20 000 hommes, est envoyé par le Tsar sur le front de l’ouest pour épauler l’effort de guerre français. Ces hommes échangés contre des fusils, des canons et des munitions sont très vite engagés en Champagne où ils paieront un très lourd prix du sang. Mais en 1917, dès qu’ils apprennent que le Tsar a été détrôné et qu’un gouvernement provisoire a pris les rênes du pouvoir, ils se sentent déliés de leur serment de fidélité envers l’empereur et demandent à être libérés et à rentrer en Russie. Des soviets de soldats sont créés partout. Une grande majorité décide de mettre la crosse en l’air et de cesser de se sacrifier dans une guerre qui ne profite qu’aux banquiers et aux bourgeois. Les gradés ne sont plus ni salués ni respectés. Craignant que ce vent de mutinerie ne gagne les troupes françaises, l’état-major éloigne du front les deux brigades et les installe avec leurs armes dans le camp militaire de La Courtine dans la Creuse. Les esprits ne se calmant pas, les revendications étant toujours les mêmes, on passe aux ultimatums et à l’épreuve de force, ce qui ne résout rien. Finalement, les Russes « loyalistes », encadrés par 5000 soldats français prêts à intervenir en cas de débordement, s’emparent du camp après une importante préparation d’artillerie et trois jours de combats acharnés. Que faire des survivants ? Juger les meneurs, renvoyer les « loyalistes » au front, faire travailler à l’arrière les volontaires ou déporter en Algérie ceux qui refusent tout compromis ?

Ma critique

Cet ouvrage très sérieux et parfaitement documenté sort de l’oubli un fait calamiteux mais beaucoup moins connu que les autres mutineries de 1917. À ma connaissance, seuls Pierre Poitevin en son temps et Jean Anglade dans son livre « Y a pas de bon Dieu ! » l’avaient évoqué. Il faut dire que l’attitude de l’état-major russe qui pratiquait encore systématiquement les brimades et les châtiments corporels et celle des politiques et militaires français qui, s’ils ne participèrent pas physiquement au massacre (les historiens restent divisés sur le nombre de morts lequel varie de quelques dizaines à quelques milliers, tous les documents ayant été détruits…), firent tout pour qu’il se produise en fournissant matériel, armes, logistique et encadrement militaire. La révolution ne devait à aucun prix faire tache d’huile ! Et pour ne rien arranger, les conséquences de cette révolte furent aussi calamiteuses sinon encore pires que la répression elle-même, aussi bien du côté des mutins que de celui des « loyalistes ». Très bon travail d’historien que celui de Rémi Adam qui ne cache pas son parti pris favorable aux insurgés et reste d’une discrétion de violette sur l’après, c’est à dire sur le retour en URSS sous Lénine et Trotsky des hommes de ces brigades sacrifiées. Tout juste dit-il qu’un seul des meneurs intégra l’Armée Rouge et put grimper dans la hiérarchie jusqu’à devenir général pendant la Seconde Guerre Mondiale. Quid des autres ? Goulag, balle dans la nuque, procès truqué ou asile psychiatrique ? Le lecteur averti se doute bien que ce ne fut certainement pas un chemin semé de pétales de rose. Mais là-dessus, motus. Le livre, en plus d’une abondante bibliographie, bénéficie également d’annexes intéressantes et d’une chronologie détaillée. A lire pour qui s’intéresse aux côtés sombres ou cachés de l’Histoire.

Ma note

4/5

ESSAISHISTORIQUE

LA FEMME AU TEMPS DE SCARLETT (LILIANE CRETE)

la-femme-au-temps-de-scarlett

Le résumé du livre

Scarlett, héroïne de roman, est devenue le symbole d’une époque riche en héroïnes de toutes sortes. Elles ont, ces Américaines au XIXème siècle, dont l’histoire nous est racontée ici, construit une grande nation aux côtés de leurs époux, et le souvenir de leur épopée nous fera rêver longtemps encore.

Ma critique

Sous-titré « Les Américaines au XIXème siècle », cet ouvrage se propose de nous plonger dans une époque riche en évènements et en bouleversements aussi bien sociaux que politiques : Guerre de Sécession, abolition de l’esclavage, ruée vers l’Ouest, droit de vote accordé aux femmes, etc. Si la célèbre Scarlett O’Hara d’« Autant en emporte le vent » est évoquée, ce n’est pas sans raison. Liliane Crété, présentée comme une spécialiste de l’Histoire des Etats-Unis, vit une partie de l’année à La Nouvelle-Orléans. Elle ne cache pas ses sympathies sudistes et sait parfaitement rendre l’ambiance qui régnait dans les plantations avant que tout soit ravagé par la guerre civile.

Le lecteur apprendra beaucoup de choses à la lecture de ce livre foisonnant qui donne la part belle à de nombreux portraits tels ceux de ces femmes ou filles de planteurs, de ces quakeresses toujours prêtes à se dévouer pour de justes causes comme celle de l’éducation des Noirs, de ces pionnières brinquebalées dans leurs chariots pendant des mois à la merci des rigueurs du climat ou des attaques des Indiens, de ces militantes des droits de la femme dans leurs luttes interminables et même de ces futiles femmes ou filles de milliardaires de New-York du dernier chapitre. Autant d’histoires passionnantes qui donnent un certain intérêt à cet ouvrage très documenté et enrichi par un glossaire de théologie (le fait religieux est particulièrement important à cette époque), une quinzaine de pages de notes, une importante bibliographie et une chronologie permettant de s’y retrouver, de remettre la petite histoire dans la grande, en un mot de replacer toutes ces anecdotes dans leur contexte. Ouvrage intéressant mais très dense. Donc à lire à petites doses.

Ma note

3,5/5

ESSAISPHILOSOPHIQUE

ABECEDAIRE MAL-PENSANT (JEAN-FRANCOIS KAHN)

abecedaire

Le résumé du livre

Présenté sous forme d’articles courts ou longs selon les sujets, ce livre un peu à part présente l’opinion de l’auteur sur des sujets aussi variés que la politique, l’économie, la religion ou la philosophie. Même si l’on n’est pas toujours d’accord avec les positions prises, on ne peut que célébrer l’intelligence, la finesse ou le bon sens de l’un de nos plus brillants éditorialistes actuels, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Marianne ».

Reste la question placée en sous-titre : « A-t-on encore le droit d’écrire ça ? » qui sous-entendrait que l’auteur serait un terrible dissident, un révolutionnaire enragé ou un combattant engagé contre la pensée unique… Et là, grosse déception. L’auteur ne risquera ni le bûcher ni le lynchage médiatique pour ces quelques articles, car il n’est que taquin, impertinent voire très légèrement insolent avec un système dont il fait partie d’ailleurs d’une certaine manière et même d’une manière certaine. À côté de mini-biographies de philosophes ou de grands hommes d’hier ou d’aujourd’hui, après de grandes envolées vers les hautes sphères de la philosophie ou de la politique, le voilà qui ne peut s’empêcher le calembour à deux sous ou le jeu de mots facile… Mais on lui pardonne. Personne n’est parfait et une petite blague de temps en temps peut détendre l’atmosphère.

Ma critique

Souvent, ça sent la poudre, ça tire, ça défouraille dans tous les azimuts. Rares sont ceux qui ne ressortent pas rhabillés pour l’hiver après être passé entre les griffes de l’auteur. Un en particulier en prend pour son grade : Nicolas Sarkozy décrit comme nombriliste, narcissique, agité, instable et surtout tenté par le césarisme bonapartiste…

On passe de bons moments au détour de ces pages.

Morceaux choisis :

Frimer : s’affirmer capable, dans le même élan, de redresser les comptes de la Sécu, les voyous des cités et la tour de Pise.

Frite : valeur autour de laquelle, en cas d’éclatement de la Belgique, peut se faire l’union de la Wallonie et de la France.

Distributeur automatique : notre interlocuteur principal, désormais, dans la vie de tous les jours.

Apéritif : sorte de vin doux que l’on boit en prélude à un repas ou banquet consistant : en apéritif donc. Par extension : vous faîtes voter des douceurs fiscales en apéritif et vous avez droit, ensuite, à un déficit budgétaire très consistant.

Omelette : le problème du centre mou, c’est sa propension à vouloir faire une omelette sans casser des œufs. Mais celle de la droite et de la gauche dure, c’est qu’elles ont tendance à casser des œufs sans réussir à faire l’omelette.

Camping : ressemble à un camp de réfugiés, sauf que l’accès y est volontaire et même payant.

Aubry, Martine : Absinthe femme. Partagea le travail, ce qui appauvrit évidemment les travailleurs, mais pour la bonne cause. Martine Aubry pense toujours bien, mais méchamment.

Argent sale : Paradoxalement, il s’agit d’argent qui a été blanchi et, en plus, quand on a découvert son origine louche, on s’exclame : « C’est du propre ! » De toute façon, comme la guerre enrichit infiniment plus que l’humanitaire et la spéculation immobilière beaucoup plus que la création poétique, on ne voit pas comment l’argent pourrait être immaculé.

Ma note

4/5