AVENTUREROMAN

C’EST ARRIVE LA NUIT (MARC LEVY)

Le résumé du livre

Le « Groupe 9 » est une sorte d’alliance ou de conspiration de « hackers », tous cracks de l’informatique, qui officient conjointement d’un peu partout dans le monde (d’Oslo, de Madrid, de Londres, de Tel-Aviv, d’Istambul et de Paris) sans tous vraiment se rencontrer dans le monde réel, bien que certains soient frères et sœurs, d’autres journalistes, organisateurs de voyage ou en relation avec des services secrets. Tous luttent pour la liberté et la démocratie, contre les voyous, les véreux et les corrompus de tous poils. Ainsi, à Oslo, Ekaterina reçoit une partition étrange à décrypter, laquelle lui permettra de mieux traquer le puissant Stefan Baron, personnage louche et éminence grise de divers lobbys, qui doit rencontrer un certain Vickersen, chef d’un groupuscule néo-nazi norvégien. Il faut dire que les cibles de ces « Robins des bois » 2.0 sont aussi nombreuses que variées. Il y a un milliardaire sulfureux nommé Ayrton Cash, un groupe spécialisé dans la manipulation de l’opinion par le biais de psy-ops (opérations sous fausse bannière) et même une multinationale pharmaceutique toute-puissante qui se permet de monter honteusement le prix de ses médicaments, pénalisant ainsi les malades les plus pauvres…

Ma  critique

« C’est arrivé la nuit » est un roman d’aventures se déroulant dans le monde plutôt glauque des pirates du Net avec ses « White hats, Black hats et Grey hats » (« hackers » gentils, méchants et entre les deux), capables de s’introduire clandestinement dans les ordinateurs les plus sécurisés, d’espionner les gens en piratant leurs portables et bien d’autres choses encore qui ne sont pas à la portée du premier venu. Dans ce tome, qui n’est que le premier d’une série, le lecteur ne trouvera qu’une simple présentation des huit premiers personnages. Le dernier, le numéro neuf, celui sur lequel tout repose, n’est évoqué qu’à la dernière page. Le lecteur reste ainsi sur sa faim et se retrouve accroché et comme obligé de lire le tome 2 de cette série. Truc commercial bien connu. Le style de Lévy est simple et fluide, mais pas spécialement « punchy ». Bien que bénéficiant d’un thème ultra-moderne, ce genre d’ouvrage de divertissement se rapproche plus de nos bons vieux « romans de gare » que des cimes de la grande littérature. Quant aux illustrations que l’on doit à son épouse, Pauline Lévêque-Lévy, ils s’apparentent à des croquis ou à des esquisses exécutées à main levée au stylo noir sur un coin de table…

Ma note

3,5/5

AVENTUREROMANCE

L’IRLANDAISE DU DAKAR (DENIS TILLINAC)

Le résumé du livre

Pierre Devilliers, quarante ans, retrouve par hasard Denys de Barrois, un ancien ami de lycée, au bar de la Coupole. Celui-ci lui propose de participer au mythique rallye Paris-Dakar. Il ferait partie d’un de ses équipages et n’aurait qu’à écrire quelques articles pour « Le Figaro Magazine ». N’ayant ni goût pour les courses automobiles ni connaissance mécanique d’aucune sorte, Devilliers hésite longuement avant de finir par accepter. Il se retrouve à Versailles à bord d’un camion conduit par Le Beauceron et co-piloté par Le Toubib. À Rouen, il croise la route d’une très jolie anglo-irlandaise nommée Mary Kellygan qui fait équipe avec un certain Kirkpatrick, grande brute irlandaise qui, sur un camion monstrueux, veut gagner à tout prix dans sa catégorie. Le premier contact est assez froid. Mary semble plutôt indifférente. Elle trouve Pierre un peu trop « intellectuel ». Mais au fil des étapes, tout va lentement évoluer…

Ma critique

« L’Irlandaise du Dakar » est un roman sentimental et d’aventures de par le cadre assez particulier du rallye mythique. Le lecteur remarquera qu’il s’agit de la toute première version de l’épreuve, celle qui traversait la France, l’Algérie, le Sahara, le Mali, la Guinée et qui arrivait vraiment à Dakar. Déjà la débauche de matériel, d’énormes camions, les escadrilles de motos tous terrains, les bolides et autres buggies déferlaient en pétaradant dans une Afrique encore bonne enfant. Vers la fin, le matériel rendant peu à peu l’âme, le héros passe plus de temps en avion qu’en camion. On apprend assez peu de choses sur les coulisses de l’évènement. Mais on passe quand même un bon moment de lecture, l’amourette entre le romancier (Devilliers étant bien entendu l’avatar littéraire de Tillinac) et la très délicieuse Irlandaise restant au demeurant charmante. Le style est fluide et agréable à lire. Un ouvrage divertissant sans plus aussi vite lu qu’oublié.

Ma note

3,5/5

AVENTUREROMAN

LA BALEINE DES MALOUINES (PIERRE BOULLE)

Le résumé du livre

En avril 1982, la flotte britannique fait route vers les îles Falkland qu’il s’agit de reprendre aux Argentins, quand un fax du duc d’Edimbourg arrive. Le prince, féru d’écologie, recommande de bien veiller à ne pas confondre l’écho radar d’un cétacé avec celui d’un sous-marin. Sur le destroyer « Daring », le lieutenant commander Clark se retrouve vite face au dilemme qu’il redoute : a-t-il affaire à un sous-marin ennemi ou à une baleine et même bientôt à deux. Il peut heureusement compter sur l’aide de Bjorg, ancien baleinier, qui lui évite de faire tirer sur un couple de paisibles baleines bleues. Mais quand le mâle se fait attaquer et dépecer par une centaine d’orques épaulards sous les yeux de l’armada, matelots et soldats supplient leur chef de donner l’ordre de faire sur les tueurs pour sauver la femelle. Faisant fi de toute déontologie militaire, Clark accède à cette demande, ce qui ne manquera pas d’entrainer toutes sortes de conséquences…

Ma critique

« La baleine des Malouines » se présente comme un roman d’aventures animalières tout à fait charmant et même dans la ligne de certains titres de Jack London. La malheureuse baleine bleue, vite baptisée « tante Margot » par tous les équipages, devient bientôt un personnage à part entière, dotée d’une intelligence remarquable et de sentiments incroyables. La Navy lui ayant sauvé la vie, elle va multiplier les marques de sa reconnaissance et, au fur et à mesure du développement de l’intrigue, faire preuve d’un courage exemplaire, réussir plusieurs actes de bravoure, le tout s’achevant en apothéose qu’il ne faut pas dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir d’éventuels lecteurs. Une belle histoire pleine de bons et beaux sentiments, un hymne à l’intelligence animale ainsi qu’à la fidélité et au dévouement. Pas de science-fiction, pas d’anticipation ni de conte philosophique sarcastique, juste la belle histoire d’une charmante baleine hors norme.

Ma note

4/5

AVENTURETERROIR

LES PROMESSES DU CIEL ET DE LA TERRE (CLAUDE MICHELET)

Le résumé du film

Négociant en vin originaire de Lodève, Martial se retrouve à Paris au beau milieu des troubles des toutes dernières heures de la Commune. Dans le quartier de Grenelle repris par les Versaillais, il tombe sur Pauline, une jeune repasseuse qui vient juste d’être arrêtée par quatre gendarmes. Il l’aide à leur fausser compagnie et part avec elle se réfugier au fin fond de la Corrèze. Là, il y retrouve Antoine, ancien militaire récemment démobilisé dont la ferme familiale vient de brûler. Sans grandes perspectives les trois jeunes gens auxquels se joint bientôt Rosemonde, la bonne amie de Martial, envisagent d’émigrer en Amérique du Sud où ils espèrent réussir dans le commerce…

Ma critique

« Les promesses du ciel et de la terre » est un roman un peu de terroir de par le cadre et les personnages et beaucoup d’aventures, car les rebondissements et péripéties ne manquent pas dans cette histoire palpitante et fort bien menée qui aurait d’ailleurs très bien pu être authentique. Elle fait penser à celle des fameux « Barcelonnettes », ces pauvres paysans de la vallée de l’Ubaye qui s’expatrièrent au Mexique et qui, fortune faite, revinrent au pays pour se faire construire de magnifiques demeures. Le style de Claude Michelet est fluide, vivant et agréable. Le livre se dévore d’une seule traite. Les embûches ne manquent pas sur la route des quatre héros : tremblements de terre, incendies, vols, sans oublier un égarement dans le désert qui faillit être fatal à l’un des protagonistes. Un livre tonique, revigorant et optimiste qui montre qu’avec du courage, de l’honnêteté et de la ténacité, l’on peut venir à bout de tout. Des personnages positifs et très humains et une belle leçon de vie au final. À ne pas rater.

Ma note

4,5/5

AVENTURE

OBJECTIF : PÔLE NORD DE NUIT (MIKE HORN)

Le résumé du livre

En compagnie du Norvégien Borge Ousland, grand spécialiste de la banquise, Mike Horn tente de relier le cap Arkticheskiy situé aux extrémités nord de la Russie au pôle Nord géographique, de janvier à mars, c’est-à-dire en plein hiver, donc sans jamais voir le jour. Cet exploit les obligera à parcourir environ 2000 km soit 62 jours de marche dans des conditions dantesques en tractant des traineaux de vivres et de matériel particulièrement lourds. Le tout dans un froid intense, souvent moins 35° ou moins 38°, avec des vents contraires et des glaces dérivantes les faisant reculer d’autant qu’ils avancent. Sans oublier le danger des crevasses plus ou moins importantes du pack les obligeant à nager avec des combinaisons étanches et surtout celui des ours polaires pas forcément amicaux avec lesquels ils se retrouvèrent plusieurs fois nez à nez.

Ma critique

« Objectif : Pôle Nord de nuit » est un récit de voyage écrit en collaboration comme c’est le cas la plupart du temps, que l’éditeur le revendique ou non. Le lecteur n’y cherchera pas de la grande littérature, mais de la sincérité, de l’émotion et de belles leçons de vie, de courage, de ténacité et de solidarité. Et là, il sera servi. Car il en a fallu à ces deux êtres hors normes pour réussir un tel exploit. Comme tous les défis « inutiles », ils l’ont fait parce que personne ne l’avait fait avant eux et parce que tout le monde le croyait impossible. Un magnifique témoignage qui ravira les amateurs d’aventures et de grands espaces tout en les faisant réfléchir à la relativité des choses : la nature n’a pas besoin de nous pour exister. Et sous ces latitudes, elle peut même se montrer si hostile qu’il faut être aussi fou que ces deux-là pour aller s’y frotter !

Ma note

4,5/5

AVENTUREBIOGRAPHIES

LES MOULINS DE GLACE (JANOT LAMBERTON)

Le résumé du livre

Originaire du Vercors, Janot Lamberton passa une enfance aventureuse à explorer grottes et cavernes de son massif. Il retrouva toutes sortes de traces et de souvenirs (plus ou moins macabres) du Maquis. Il fut un temps ouvrier dans la chaussure à Romans (Isère), puis électricien avant de faire de la spéléologie son unique métier. Il s’illustra comme sauveteur d’expéditions en danger et comme découvreur de nouvelles grottes jusqu’au jour où Haroun Tazieff lui suggéra d’aller explorer sous l’Inlandsis, la calotte glaciaire du Groenland. Il y organisa une douzaine d’expéditions et battit le record du monde de descente sous la glace (plus de 200 mètres de profondeur).

Ma critique

« Les moulins de glace » est un témoignage de vie d’aventurier tout à fait intéressant. Le lecteur y découvre la réalité du monde souterrain, les dangers des fameux moulins de glace qui évoluent sans cesse et peuvent se transformer très vite en étaux ou en cercueils sous l’effet d’une bédière (rivière de glace). Le plus étonnant est peut-être le fait que l’exploit sportif débouche à la fois sur des découvertes scientifiques inattendues (étude des trous de cryoconite et des tartigrades, micro-organismes capables de résister aux froids extrêmes, de se mettre en hibernation et de « ressusciter » des années plus tard) et sur des applications commerciales étonnantes comme la récupération d’icebergs pour les transformer en glaçons pour émirs du désert ou en eau ultra-pure pour brassage de bières de luxe. Au total, un livre aussi vivifiant qu’émouvant (décès de la fille de l’auteur, accident mortel de Marc Boivin, son fidèle compagnon d’exploration, et disparition du grand Haroun Tazieff).

Ma note

4,5/5

AVENTURE

DÉSERTS D’ALTITUDE (SARAH MARQUIS)

deserts

Le résumé du livre

L’expédition décrite dans ce livre consiste à longer à pied la Cordillère des Andes depuis Los Andes, non loin de Santiago du Chili, jusqu’au Machu Pichu. Soit 7000 km, 8 mois de marche en solitaire, trois pays traversés, le Chili, la Bolivie et le Pérou, trois cultures découvertes, celle des Aymaras, des Quechuas et des Incas, avec en prime la traversée du désert d’Atacama et celle du lac Titicaca en canoë, soit 220 km à la seule force des bras. Un environnement particulièrement hostile (nombreux passages à plus de 4000 mètres d’altitude, températures extrêmes, déserts, etc.) nécessite une logistique sans faille. C’est son frère Joël qui s’en charge. Ainsi disposera-t-il du ravitaillement de sa sœur grâce à des bidons enterrés tout le long du parcours. Ainsi l’accompagnera-t-il sur le lac avec un bateau plus important qui lui permettra de s’y reposer la nuit. Ainsi fera-t-il pendant des heures antichambre dans les administrations pour lui obtenir les laissez-passer indispensables…

Ma critique

« Déserts d’altitude » est un récit de voyage présenté plus sous la forme de notes impressionnistes que de véritable carnet de bord racontant par le menu toutes les péripéties de ce périple. On y trouve cependant un joli cahier de photos particulièrement intéressant. La plus émouvante est sans doute celle de la marcheuse avec un sac à dos de 18 kg sur le dos tirant une charrette de 45 kg. Un temps intéressée par le voyage avec un lama, elle essaiera ce mode de transport, mais renoncera très vite en raison du caractère fantasque pour ne pas dire capricieux de l’animal. On remarquera un grand nombre de dessins d’illustration ainsi qu’un glossaire et une bibliographie sur les peuplades andines. Le lecteur ressort admiratif devant le courage et la ténacité de l’aventurière, agacé de découvrir qu’en territoire quechua, elle doit se cacher en permanence, éviter les villages pour ne pas être importunée et même se mettre en danger et un peu sur sa faim, car il se pose encore beaucoup de questions sur cette expédition, même si Sarah Marquis en dévoile un peu plus que dans « Sauvage par nature ». Livre à conseiller aux amateurs d’aventures et de grands espaces.

Ma note

4/5

AVENTURE

SAUVAGE PAR NATURE (SARAH MARQUIS)

sauvage-par-nature

Le résumé du livre

Sarah Marquis est une marcheuse au long cours d’origine suisse. Aussi téméraire que le célèbre Mike Horn, elle s’est lancé le défi de parcourir l’Asie du Nord au Sud à travers la Mongolie, le désert de Gobi, la Chine, le Laos, la Thaïlande et l’Australie, soit un périple d’environ trois ans dans des conditions particulièrement difficiles. En Mongolie, elle devra passer chacune de ses nuits, loin de tout village, en se cachant des autochtones, pour éviter de se faire voler, violer ou trucider. En Chine, où l’accueil ne fut guère plus chaleureux, elle fut reçue à coups de pierres par les enfants, arrêtée et persécutée par la police. Elle dut interrompre plusieurs fois sa progression pour toutes sortes d’ennuis de santé, mais jamais elle n’abandonna tant qu’elle n’atteignit pas son but :un certain arbre perdu dans le bush australien, endroit précis où elle avait rencontré et adopté son chien D’Joe, un red heller ou bouvier d’Australie qui l’accompagna dans sa première traversée du continent. En 2013, elle reçut le prix européen de « l’Aventurier de l’année », distinction amplement méritée au vu de ses exploits.

Ma critique

« Sauvage par nature » est un récit d’aventures et d’exploration tout à fait classique, dans la lignée de ceux de Bernard Ollivier (« La longue marche »), de Tesson et Poussin ou de Mike Horn. Pourtant Sarah Marquis semble avoir encore plus de mérite que ses prédécesseurs hommes, si l’on considère que, voyageant comme une femme seule, elle se retrouve souvent dans la peau d’une proie potentielle dans de nombreux territoires. À lire ce livre, on comprend que la réalité du terrain n’a pas grand-chose à voir avec les descriptifs des catalogues sur papier glacé des agences de voyages incitant à partir dans les-dits pays (seule exception, l’Australie où elle put bénéficier d’aide et de soutien désintéressé). Le style est fluide, clair, efficace. L’auteure sait faire partager ses souffrances, ses doutes, ses peurs. Le lecteur reste un peu sur sa faim car tout n’est pas conté par le menu comme dans un carnet de route classique. Il reste cependant admiratif devant tant de courage, de ténacité, d’audace et de résistance face à l’adversité. À conseiller aux amateurs de grands espaces et d’aventures authentiques.

Ma note

4/5

AVENTUREBIOGRAPHIES

CARNETS DU CAP HORN (PIERRE STEPHAN)

carnets-du-cap-horn

Le résumé du livre

Le brestois Pierre Stephan, capitaine à 25 ans de l’un des plus beaux et des derniers grands quatre-mâts à voile français, « le Félix Faure », fera onze fois le tour du monde de 1896 jusqu’à la guerre de 14 pour aller chercher le nickel de Nouvelle-Calédonie et le ramener en France ou en Angleterre. Il sera l’un des derniers témoins de la fin de la marine à voile, de l’époque mythique des grands clippers qui faisaient la course pour importer vers l’Europe le thé de Chine, la laine d’Australie ou les phosphates du Chili…

Ma critique

ans ce livre, son petit-fils, Roland Paringaux nous présente une nouvelle version d’un recueil familial intitulé « Souvenirs de Pierre Stephan, capitaine cap-hornier » basé sur des enregistrements sonores recueillis de la bouche même de son grand-père. Il y a adjoint le journal de bord de sa jeune épouse, Marie-Jo, qui a pu l’accompagner dans trois de ses voyages. Ces deux témoignages croisés nous sont infiniment précieux à une époque qui voit le retour des grandes courses à la voile autour du monde (tel le Vendée Globe qui ne fait que suivre à nouveau cette route hyper dangereuse avec un luxe de moyens technologiques inconnus de nos anciens). Ils nous permettent de mieux comprendre leur courage, leur abnégation et leur modestie. Les Cap-horniers constituaient l’aristocratie de la mer dont les fiers voiliers, victimes du modernisme et des lois sociales finirent leurs jours à Saint Nazaire, le long du sinistre quai La Martinière… Un livre témoignage utile pour l’Histoire et passionnant pour les amateurs de voile.

Ma note

4/5

AUTOBIOGRAPHIESAVENTURE

AVANT D’ALLER DORMIR CHEZ VOUS (ANTOINE DE MAXIMY)

avant-daller-dormir

Le résumé du livre

La biographie de l’animateur et réalisateur Antoine de Maximy par lui-même ( ?). Ce genre d’ouvrage à deux (ou quatre mains car je subodore une possibilité d’intervention d’une personne à forte pigmentation… Voilà où on en arrive quand même les mots les plus courants deviennent tabous…) répond à une certaine curiosité et même à un certain voyeurisme du public. Beaucoup d’éditeurs s’en sont fait une spécialité car c’est un créneau très rentable. Florent Massot n’est pas des moindres avec des bios de Mocky, Sébastien et d’une demoiselle Chaplin entre autres pipoles à son palmarès. Mais foin de purisme, si je me suis intéressé à Maximy, c’est parce que je le trouve infiniment plus sympathique que son homologue le pseudo écolo narcissique de la chaine en béton vibré. Il travaille sur le même créneau : le reportage animalier, scientifique ou naturaliste. Issu d’une famille assez bohème avec deux parents artistes peintres, Antoine de Maximy commence sa carrière comme ingénieur du son au service cinématographique des armées, puis devient reporter de guerre, puis cinéaste et participe à de nombreux tournages scientifiques comme « Le peuple singe » ou « Le radeau dans les arbres » jusqu’à ce qu’il invente le concept novateur de « J’irai dormir chez vous ». Un voyageur solitaire armé de deux petites caméras (une au bout d’un trépied pour se filmer lui-même et la seconde accrochée à la bretelle de son sac à dos pour capter l’image de son interlocuteur) part à la rencontre de parfaits inconnus dans de lointains pays et essaie de partager leur quotidien. Pas de grosse équipe de tournage, un homme seul, souriant, chaleureux et son hôte plus détendu, plus naturel.

Ma critique

Je ne ferai aucun commentaire sur un style d’une facture totalement standardisée et facile à lire malgré un certain nombre de coquilles et approximations qui donnent l’impression d’un véritable manque de relecture de la part de l’auteur, de son… double ou de son correcteur. L’intérêt de l’ouvrage est surtout de faire pénétrer le lecteur dans les coulisses de la réalisation de cette émission aussi sympathique qu’intéressante. Le téléspectateur a vraiment l’impression d’accompagner Maximy et d’être lui aussi invité chez les Bantous, Papous, Péruviens ou autres habitants du Vuanatu. Ce concept a malheureusement ses limites qui apparaissent à la lecture de ce livre. Bien des fois, l’animateur globe-trotter ne s’est pas senti en sécurité (pour ne pas dire qu’il a frôlé la mort). Il a arrêté le tournage et n’a jamais diffusé les images. Le téléspectateur n’a donc droit qu’au monde des Bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. De plus, même si l’artefact est le plus léger possible, il n’en demeure pas moins présent. Maximy réserve également une chambre d’hôtel pour y entreposer son matériel technique et ses bagages. Il ne se présente chez les gens qu’avec le minimum vital et ne manque jamais d’offrir des cadeaux, voire de l’argent. Comme quoi avec la télé, on est toujours dans l’apparence, le contrefait même dans les situations les moins truquées. Reality show jamais bien loin… Un œil également sur le making-off de son film de cinéma « J’irai dormir à Hollywood ». La vie chez les Peaux-Rouges alcooliques et drogués des réserves américaines n’est pas triste non plus. Un dernier reproche : on reste sur sa faim, on aurait aimé en savoir plus sur le monde de la télé. Mais Maximy est un gentil, il ne veut gêner personne et cela se sent.

Ma note

3/5

AVENTURE

ABSURDISTAN (GARY SHTEYNGART)

 

absurdistan

Le résumé du livre

Micha Vainberg est un jeune juif, fils d’un grand ponte milliardaire de la mafia russe. Alors qu’il sort à peine de l’Université américaine de Hasard, il doit rejoindre son père à Saint Petersbourg et quitter son amie Rouenna, une prostituée new-yorkaise qu’il continue d’entretenir alors qu’elle le trompe avec un prof pédant. Totalement oisif, son occupation principale consiste à s’enivrer en compagnie de son ami Aliocha-Bob au cours de soirées branchées. Pour pouvoir repasser à l’Ouest qui lui est interdit en raison de l’assassinat d’un Américain par son père, il décide de partir pour l’Absurdistan où il espère récupérer un passeport belge et où il se retrouve embarqué dans une guerre civile totalement imbécile.

Ma critique

Livre aussi désenchanté que déjanté. Beaucoup d’humour grinçant dans cette histoire aussi improbable que fortement caricaturale. Le jeune héros n’est pas particulièrement sympathique. Obèse, faible, lâche, jouisseur et profiteur, il attire toutes les catastrophes sur lui. Au début, le lecteur trouve cela fort amusant. Mais petit à petit, il rit de plus en plus jaune car ce roman picaresque, cette fable ou ce conte politico-philosophique cache sous ses dehors loufoques la monstrueuse réalité d’un monde cruel, cynique et totalement inféodé aux puissances de l’économie et de l’argent.

Ma note

4/5