EROTISMEROMANCE

LA TERRE DES PROMESSES (MERICE BRIFFA)

Le résumé du livre

Août 1844, dans les Cornouailles, pays minier de bord de mer, Meggan Collins, 12 ans, fille de mineur, aperçoit sur la lande un lièvre blanc, vision qu’elle interprète aussitôt comme un mauvais présage. En suivant l’étrange animal, elle découvre sa sœur aînée Caroline, nue en pleine action avec Rodney Tremayne, le fils du riche propriétaire des mines. L’ennui, c’est que sa sœur devait épouser Tom Roberts, un autre mineur, et que le père de Rodney ne voulait pas entendre parler de semblable mésalliance… De son côté, Meggan qui dispose d’une voix magnifique, devait être dispensée du travail à la mine en devenant demoiselle de compagnie de Jenny Tremayne, sœur de Rodney. Mais la malédiction du lapin blanc opère très vite. Les amours de Caroline et Trevor s’achèvent par le suicide de celle-ci quand elle apprend un terrible secret de famille et par la disparition volontaire de Rodney qui ne veut plus jamais revoir son père. Après ce double drame, la famille Collins décide de partir tenter sa chance à l’autre extrémité de la terre, en Australie, à nouveau dans une mine de cuivre, à Burra dans la partie méridionale du pays. Cette terre de toutes les promesses leur apportera-t-elle un avenir meilleur ?

Ma critique

« La terre des promesses » est un roman sentimental comme on en écrivait au XIXᵉ siècle avec son lot d’amours contrariés, d’enfants bâtards, d’unions improbables, de préjugés de classe, de bergères n’épousant pas de jolis princes, de femmes trompant leurs maris, de charmants prétendants couchant avec la sœur de la promise, pimenté par un viol pour faire bonne mesure. On reste dans le registre du roman de gare, niveau « Guy des Cars » moins quelque chose. Le lecteur aurait pu s’attendre à en apprendre un peu sur la vie des mineurs en Cornouailles ou en Australie, sur la colonisation de ces nouveaux territoires, la création de villes nouvelles dans le bush, la ruée vers l’or australien ou la dépossession des autochtones. Il restera sur sa faim. Il y a un public pour ce genre de littérature. Désolé de ne pas en faire partie…

Ma note

3/5

ROMANROMANCE

LES JOURS DU MONDE (RENÉ BARJAVEL & OLENKA de VEER)

Le résumé du livre

À Paris, Helen, divorcée d’Ambrose, accompagnée de son fils Thomas, rencontre par hasard sa sœur Griselda qui file toujours le parfait amour avec Shawn encore recherché par la police anglaise qu’il arrive à abuser en se faisant appeler Sheridan et en se déclarant citoyen américain. Tous deux ont d’ailleurs longtemps vécu aux Etats-Unis et ont voyagé un peu partout dans le monde à la recherche de financements pour la cause indépendantiste irlandaise. Les cinq sœurs Greene qui viennent de perdre leur père n’ont pas eu des destins très heureux. Alice est restée religieuse, Kitty, vieille fille se dévoue à des œuvres charitables, Helen vit seule avec son grand fils dans un bizarre logis rempli d’animaux familiers, Jane est battue par son constable de mari et Griselda doit vivre cachée, toujours entre deux pays. Toutes regrettent leur enfance insouciante sur leur île perdue. Grâce à l’aide financière d’un maharadjah de ses amis, Shawn peut se permettre de participer à une course automobile plutôt audacieuse. Il s’agit de relier Pékin à Paris dans des environnements sauvages, sans route, souvent hostiles, voire dangereux. La traversée du désert de Gobi sera fatale à Shawn et à son compagnon…

Ma critique

« Les jours du monde » est un roman sentimental qui fait suite aux « Dames à la licorne », mais avec nettement moins de merveilleux ou de fantastique. Plus question d’enfance rêveuse et sublimée, mais la dure réalité de l’âge adulte. Les couples se font et se défont les uns après les autres. Le plus caractéristique étant celui formé par Pauline et Thomas. Olenka de Veer se sera inspirée de l’histoire vraie de sa grand-mère tombée par amour dans la prolétarisation et ne l’ayant pas supportée. Même si l’écriture est toujours fluide et la lecture aisée, le lecteur ne peut s’empêcher de regretter que toute la magie du précédent ouvrage ait disparue et ait laissé la place à de petites histoires bien triviales et bien tristounettes qui n’ont plus rien de bien original. L’ensemble manque de souffle et ne donne pas envie de poursuivre la lecture avec un troisième volet d’ailleurs écrit par Olenka de Veer, sans la moindre participation de René Barjavel. On ne quitte jamais impunément le merveilleux !

Ma note

3/5

ROMANROMANCETERROIR

LE SOIR DU VENT FOU (MICHEL JEURY)

Le résumé du livre

1954. Vincent Lerouge, 20 ans, vient assurer un court remplacement dans l’école de Mondonat, petit bourg du Périgord profond. Il pense ne devoir y séjourner qu’une quinzaine de jours. Céline, la titulaire, atteinte d’une cirrhose, espère toujours revenir reprendre en main sa classe unique. Mais son état de santé ne s’améliorant pas, elle prolonge de plus en plus son arrêt de maladie, bloquant ainsi Vincent dans un village dont il découvre peu à peu les habitants assez particuliers et surtout le terrible drame qui l’a marqué. Vingt années auparavant, la maison du maire a été totalement détruite par un incendie. Un homme y a été retrouvé carbonisé à l’intérieur. Il aurait provoqué le sinistre en renversant par mégarde, alors qu’il avait trop bu, une lanterne sourde dans la paille de la grange. Certaines remarques et certaines attitudes des habitants de Mondonat mettent la puce à l’oreille de Vincent et lui donnent à penser que cette affaire ne serait pas arrivée par accident, mais plutôt de manière volontaire et donc criminelle. Encore lui faudra-t-il mener l’enquête et découvrir le pot aux roses…

Ma critique

« Le soir du vent fou » est un roman de divertissement à la limite de trois genres, terroir, policier et sentimental. L’instituteur remplaçant est hésitant entre trois prétendantes, Roseline, sa logeuse, Marianne, sa blonde collègue ambitieuse du village voisin et Marie, la fille de la victime, un peu plus âgée que lui, mais portrait vivant de sa propre mère. Le terroir tient surtout par le décor de ce Périgord rural qu’on imagine du côté d’Issigeac ou de Villeréal, vu que les noms sont fictifs. La vie de ce village perdu, le quotidien de l’instituteur de classe unique avec en point d’orgue le certificat d’études, véritable cérémonie et épreuve d’initiation à l’époque, sont particulièrement bien rendus. L’auteur, né à Razac d’Eymet, fit partie un temps de la profession. Il savait donc de quoi il parlait. Moins intéressante reste l’intrigue vaguement policière qui sous-tend toute cette histoire. Jeury n’étant pas Agatha Christie, n’a pas su ménager suffisamment le suspens. Dès le début, on devine la fin et même le nom du coupable. Dommage !

Ma note

3/5

HISTORIQUEROMANCE

L’ÉTÉ DE NOS VINGT ANS (CHRISTIAN SIGNOL)

Le résumé du livre

Eté 1939. Antoine, 19 ans et son ami d’enfance Charles rencontrent Séverine lors d’une promenade à vélo en Dordogne, du côté de Montignac. Entre les trois jeunes gens s’instaure une belle amitié qui va bientôt se transformer en une histoire d’amour pour Charles et Séverine. Leur bac en poche, les deux garçons partent étudier le droit à Bordeaux pendant que Séverine obtient son premier poste d’institutrice dans un petit village proche de Périgueux. Les hostilités arrivant, Charles et Antoine devancent l’appel et se retrouvent artilleurs dans l’Aube. Mais, alors qu’ils n’ont même pas commencé à combattre, leur chef décide de se rendre à l’ennemi. Refusant de se retrouver prisonniers, les deux jeunes gens s’enfuient, traversent la France à pied, arrivent en Espagne puis au Portugal. Grâce à diverses complicités, ils se retrouvent en Grande-Bretagne. Après une longue période de probation, ils sont recrutés par le SOE (Special Operations Executive) nouvellement créé par Churchill pour mener des opérations de guérilla et de sabotages en territoire occupé. Les deux amis sont enchantés de pouvoir reprendre le combat et de peut-être retrouver Séverine…

Ma critique

« L’été de nos vingt ans » est un roman de terroir avec un important volet historique et sentimental. L’auteur précise bien en fin de volume que tous les éléments historiques lui viennent de son propre père, « résistant des groupes Vény sur les causses du Lot, réseau Buckmaster ». Le lecteur a donc droit à une forme d’historicité très romancée. Et là n’est peut-être pas le meilleur de cet ouvrage. On aimerait en savoir plus sur ce service secret peu connu, mais on reste sur sa faim. Les deux héros n’arrêtent pas de franchir le Channel dans les deux sens sans la moindre difficulté jusqu’au jour où… Mais stop ne déflorons pas. La fin dramatique rachète un peu la faiblesse de cette histoire à la « Jules et Jim ». Beaucoup de bons sentiments, de fidélité (l’amour au-delà de la mort), de courage, d’abnégation. On l’aura compris le sentimental l’emporte largement, même sur le côté terroir qui ne sert que de décor. Ce genre d’histoire peut plaire à un certain public. Les autres auront aussi vite lu qu’oublié ce titre.

Ma note

3/5

EROTISMEROMANCE

LIAISONS PÉRILLEUSES AU COSTA RICA (ENA FITZBEL)

Le résumé du livre

La jeune et jolie Diane Fouché, rédactrice en chef du magazine féminin à succès « Belle pour la vie » est sur le point de partir pour une semaine de reportage dans la forêt vierge du Costa Rica. Elle doit être accompagnée par Fred, son photographe attitré et aidé par un certain Marc Charleroi, guide patenté dans la région et ancien des forces spéciales canadiennes qui se révèle très vite comme un individu aussi fruste que peu galant. Et voilà que la veille du départ, Fred se retrouve hospitalisé de toute urgence en raison d’une péritonite aigüe. Diane devra donc assurer seule son expédition avec le beau Tarzan qui ne la laisse pas indifférente. Même si elle repousse toutes ses premières tentatives de rapprochement, la suite des aventures pourrait être bien différente…

Ma critique

« Liaisons périlleuses au Costa Rica » est un cours roman érotico-sentimental, en fait le premier épisode d’une saga prévue pour rendre accro les lectrices. Ce format « novella » permet de démultiplier les séquences tout en maximisant les profits des éditeurs. Le risque c’est que le premier mini-tome ne serve que de test ou de mise en bouche, tel un teaser de cinéma. Et là, mis à part le style fluide mais quelconque de la narratrice, on ne trouvera ni originalité, ni trouvaille particulière, ni rebondissements, ni fin surprenante. Tout est controuvé, rabâché déjà cent ou mille fois dans ce genre littéraire, à la limite de l’ennuyeux. Les scènes sont racontées deux fois du point de vue des deux protagonistes, ce qui permet de délayer l’historiette tout en tirant à la ligne. Quant à la problématique est simpliste. C’est « Tu veux ou tu veux pas ? » voire « Tu couches ou tu couches pas ? » et rien de plus. Pas la peine de spolier la fin, on la connait dès la première page ! Il y a un public dont je ne fais pas partie pour ce genre de niaiserie romantique…

Ma note

2,5/5

HISTORIQUEROMANCE

LE JARDINIER DU FORT (CORINE VALADE)

Le résumé du livre

1995 : Julien, vieil homme malade et fatigué, raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale à Isabelle, étudiante et auxiliaire de vie à ses heures.

1939 – 1945 : L’occupation dans la Creuse. Les trois fils de Sidonie et Camille Larbre, agriculteurs et petits commerçants, la vivent dans la douleur. Le fils aîné, Victor, a opté pour la collaboration au point de devenir une sorte de fanatique quasi nazi. L’un des jumeaux, Alexandre s’est lancé à corps perdu dans la Résistance. L’autre, Julien, apprenti coiffeur un tantinet efféminé, reste un peu sur la touche dans un premier temps. Un camp d’internement spécial qui se met en place non loin de chez eux, à Evaux-les-Bains, dans le Grand Hôtel de la station thermale, est prévu pour accueillir des prisonniers de marque que le régime de Vichy garde comme monnaie d’échange avec les Allemands. Julien, qui va y rencontrer Roger Stéphane, homosexuel atypique et future grande figure de la Résistance, en verra sa vie bouleversée…

Ma critique

Tout comme les précédents ouvrages de Corine Valade, celui-ci relève de plusieurs registres. C’est à la fois un roman historique, un roman de terroir et un roman sentimental. Le terroir a un peu la portion congrue au profit de l’historique et du sentimental. Le lecteur découvrira dans cet ouvrage des faits historiques assez peu connus comme l’importance des Polonais dans la création des maquis creusois, comme cette petite Juive, Hannah Lévy, cachée par une grand-mère creusoise dans une sorte de placard masqué par une fausse cloison, et comme ces femmes enrôlées dans un STO qui n’aurait pas du tout été réservé aux hommes. Très bien menée, l’intrigue fait alterner les époques, tout en distillant peu à peu toutes sortes de réalités sur l’identité et l’origine des personnages. Ce n’est qu’à la toute fin que l’on découvre une vérité pas forcément évidente. Seconde guerre mondiale, Shoah, camps de concentration, Epuration, viols, homosexualité masculine et féminine, Gay Pride, quête de l’identité, amours contrariés, paternité cachée, amnésie… les thèmes de réflexion sont nombreux et bien dans l’air du temps. Avec cet ouvrage passionnant, on coche toutes les cases. Bien écrit, ce livre se lâche difficilement tant les rebondissements sont nombreux et l’intérêt toujours parfaitement maintenu. Au total, des découvertes, de la réflexion et du divertissement, que demander de plus ?

Ma note

4/5

ROMANROMANCE

LES NUITS VIDES (OLIVIER DIRAISON-SEYLOR)

Le résumé du livre

À Toulon, Louise Breuil-Barret se languit de l’absence de son mari, officier de la Marine Nationale parti pour des mois en mission à Obock, en Afrique. Elle est mère d’un jeune enfant qui comble un peu le manque. Sinon, elle passe le plus clair de son temps à organiser avec quelques autres épouses de marins une vente de charité annuelle qui sera couronnée par un petit spectacle de patronage mis en scène par un certain André Veulis. Ces dames trompent leur solitude comme elles peuvent. Ainsi Charlotte Nelluire, la sœur de Louise se fait surprendre en train d’embrasser à bouche que veux-tu la jeune et belle Ymonas. À Villefranche, tout le groupe participe au bal blanc organisé sur le pont du « Foudroyant ». Peu après, Veulis parvient à obtenir de Marthe Lancey ce qu’elle lui avait toujours refusé. Il fait d’elle sa maîtresse pour une nuit…

Ma critique

« Les nuits vides » est un roman social paru en 1902. Cet ouvrage n’a pas laissé un grand souvenir au Panthéon littéraire et ce n’est pas sans raison. L’auteur a voulu dépeindre le microcosme des femmes de marins au tout début de l’autre siècle. Beaucoup restaient fidèles à des hommes qui ne l’étaient pas, vu qu’ils partaient au loin pour de longs mois. Quelques-unes prenaient des amants ou amantes. L’ennui c’est que le style a énormément vieilli. Que le narratif plein de descriptions ennuyeuses est lent et souvent inintéressant. Les personnages sont peu attachants, tous trop dans les apparences et la superficialité. On voit bien que l’auteur s’est essayé à une certaine forme de « naturalisme », mais sans grand résultat. N’est pas Zola qui veut, même en 1902 ! On peut laisser cette œuvrette là où elle était, c’est-à-dire dans les oubliettes de la littérature !

Ma note

2,5/5

AVENTUREROMANCE

L’IRLANDAISE DU DAKAR (DENIS TILLINAC)

Le résumé du livre

Pierre Devilliers, quarante ans, retrouve par hasard Denys de Barrois, un ancien ami de lycée, au bar de la Coupole. Celui-ci lui propose de participer au mythique rallye Paris-Dakar. Il ferait partie d’un de ses équipages et n’aurait qu’à écrire quelques articles pour « Le Figaro Magazine ». N’ayant ni goût pour les courses automobiles ni connaissance mécanique d’aucune sorte, Devilliers hésite longuement avant de finir par accepter. Il se retrouve à Versailles à bord d’un camion conduit par Le Beauceron et co-piloté par Le Toubib. À Rouen, il croise la route d’une très jolie anglo-irlandaise nommée Mary Kellygan qui fait équipe avec un certain Kirkpatrick, grande brute irlandaise qui, sur un camion monstrueux, veut gagner à tout prix dans sa catégorie. Le premier contact est assez froid. Mary semble plutôt indifférente. Elle trouve Pierre un peu trop « intellectuel ». Mais au fil des étapes, tout va lentement évoluer…

Ma critique

« L’Irlandaise du Dakar » est un roman sentimental et d’aventures de par le cadre assez particulier du rallye mythique. Le lecteur remarquera qu’il s’agit de la toute première version de l’épreuve, celle qui traversait la France, l’Algérie, le Sahara, le Mali, la Guinée et qui arrivait vraiment à Dakar. Déjà la débauche de matériel, d’énormes camions, les escadrilles de motos tous terrains, les bolides et autres buggies déferlaient en pétaradant dans une Afrique encore bonne enfant. Vers la fin, le matériel rendant peu à peu l’âme, le héros passe plus de temps en avion qu’en camion. On apprend assez peu de choses sur les coulisses de l’évènement. Mais on passe quand même un bon moment de lecture, l’amourette entre le romancier (Devilliers étant bien entendu l’avatar littéraire de Tillinac) et la très délicieuse Irlandaise restant au demeurant charmante. Le style est fluide et agréable à lire. Un ouvrage divertissant sans plus aussi vite lu qu’oublié.

Ma note

3,5/5

AVENTURESROMANROMANCE

LE LAC ONTARIO (JAMES FENIMORE COOPER)

Le résumé du livre

Dans l’Ouest américain à peine exploré et encore très disputé entre Anglais et Français, un petit groupe part en direction du lac Ontario. Il est composé d’un vieux loup de mer, Charles Cap, de sa nièce, la jeune et belle Mabel Dunham, d’un chef indien Tuscaroa nommé Arrowhead et de son épouse Rosée de juin. Ils tombent presque par hasard sur un bivouac monté par deux Anglais, Pathfinder et Jasper Western et un Indien Mohican, appelé Grand Serpent. Le terrain étant peu sûr en raison de la présence des Français et de leurs alliés Mingos ou Iroquois, les deux groupes décident d’allier leurs forces pour rejoindre un fort tenu par une garnison dont fait partie le père de Mabel. Arrivés sur les lieux après avoir été pourchassés par les Mingos, ils sont accueillis par Dunham qui verrait d’un bon œil que sa fille se marie avec Pathfinder bien qu’il ne soit qu’un modeste éclaireur sans argent ni culture et qu’il ait vingt ans de plus qu’elle. Mais un autre prétendant, un Ecossais nommé Muir, déjà trois fois marié est le favori du commandant…

Ma critique

« Le lac Ontario » est un roman d’aventures pour un quart du propos et un roman sentimental très « fleur bleue » pour les trois autres quarts. Paru en 1840, cet ouvrage semble avoir terriblement vieilli autant pour la forme que pour le fond. Le style lourd et fortement descriptif fait vite bailler d’ennui. L’intrigue est loin de briller par son originalité. Qui épousera Mabel ? Le vieux trappeur ou le fringant militaire ? L’un est trop vieux et l’autre trop porté sur les femmes… On se doute dès le début qu’un troisième larron, plus jeune et de meilleure apparence, finira forcément par emporter la mise. Si on y ajoute une accumulation d’élégances désuètes, d’assauts de politesse et de bons sentiments sans parler des références religieuses proches de la bondieuserie un peu bébête de l’époque ainsi qu’un certain manque de souffle côté aventures, on se retrouve avec un bouquin qui est loin d’être le meilleur de Fenimore Cooper. On peut faire l’impasse sans problème.

Ma note

2/5

ROMANCE

S’IL REVENAIT UN JOUR… (SAINT-ANGE)

Le résumé du livre

Elodie de Reillanne et Jérôme Montana filent le parfait amour malgré la présence sur le domaine provençal de la famille de Sabine Merval, la précédente conquête de Jérôme toujours amoureuse de lui et particulièrement jalouse d’Elodie. Autre frustré, Philippe, le jeune frère de Jérôme, est amoureux d’Elodie sans espoir de retour. Un jour, Jérôme parti pour un congrès en Italie décide de ne plus revenir en France. Le problème c’est qu’Elodie est enceinte des œuvres de Jérôme. Philippe profite de la détresse de la jeune femme abandonnée pour se rapprocher d’elle, se marier discrètement et reconnaître l’enfant. Il devra se contenter d’un mariage blanc. Mais que se passerait-il si Jérôme revenait un jour ?

Ma critique

« S’il revenait un jour » est un roman sentimental de facture classique, bien écrit et assez agréable à lire. L’intrigue est des plus classiques. Elle repose sur le carré infernal des deux amants et des deux jaloux qui ne cherchent qu’à nuire à cet amour. On ne dévoilera pas la chute de cette histoire. Elle aurait pu être originale ou surprenante. Il n’en est rien. On a droit à un happy end avec pardon, rédemption et festival de bons sentiments. Tout ça est quand même bien daté, a pas mal vieilli et ne passe plus trop de nos jours.

Ma note

2,5/5

ROMANCETHRILLER

SANG FROID (ALEX KAVA)

Le résumé du livre

Dans le couloir de la mort de la prison de Lincoln (Nebraska), le père Stephen Francis entend en confession Ronald Jeffreys, condamné en passe d’être exécuté. Celui-ci reconnaît avoir tué après l’avoir violé le petit Bobby Wilson, puis avoir découpé son cadavre en morceaux, mais rejette fermement la responsabilité des deux autres assassinats d’enfants qu’on lui a également collé sur le dos pour faire bonne mesure. Si ce monstre dit vrai, cela signifie qu’un autre psychopathe, peut-être encore pire que lui, est toujours en liberté avec tous les risques de récidive que cela représente. Et justement, voilà qu’à Platte City le cadavre d’une nouvelle petite victime est découvert dans la boue d’un champ marécageux par l’équipe du shérif Nick Morelli. Il pourra bientôt bénéficier du concours de Maggie O’Dell, profileuse du FBI…

Ma critique

« Sang froid » se présente comme un thriller de facture classique, bien mené et agréable à lire. Alex Kava coche toutes les cases du genre : intrigue glauque à souhait, accumulation de cadavres, tortures, sadisme en tous genres. Un suspect assez évident mais avec un doute quand même, histoire de maintenir suspens et intérêt et ultime rebondissement à la toute dernière page. L’ennui, c’est que passé une centaine de pages, le lecteur finit par se rendre compte que le sujet principal n’est en fait qu’un prétexte pour développer une historiette d’amour parfaitement formatée « Harlequin » avec ses bergères rencontrant des princes, ses aide-soignantes amoureuses de grands chirurgiens, ici le beau shérif à la carrure de cow-boy de cinéma soupirant pour l’enquêtrice sexy mais un brin traumatisée. C’est la marque de fabrique de la maison d’édition en question. Il y a un public qui en raffole dont votre serviteur ne fait pas vraiment partie.

Ma note

3/5

ROMANROMANCE

FRANZ (CHRISTIAN COMBAZ)

Le résumé du livre

D’ascendance britannique, autrichienne et italienne, Franz Channing fait partie d’une famille tout à fait atypique. Son père, alcoolique, tire le diable par la queue, exerce mille métiers, tente des transactions risquées qui finissent mal le plus souvent. Sa mère devient fanatique d’une secte américaine. Sa sœur Annette se retrouve retenue en otage par la famille italienne pour obtenir le remboursement d’une somme détournée par son père. Et lui-même est une sorte de surdoué qui parle six langues, peint, sculpte, tire le portrait de nombre de gens mais surtout de Yoli, orpheline recueillie par un couple de Hongrois, qu’il connait depuis l’enfance et dont il est secrètement amoureux. Fan de deltaplane, Franz passe également son temps à prendre des photos de mains et à en tirer des prémonitions qui s’avèrent souvent exactes. Ses flashs lui permettant de prédire l’avenir intéressent de plus en plus de monde et même de beau monde, Franz en vient rapidement à sortir de la gêne et à voyager un peu partout dans le monde.

Ma critique

« Franz » se présente comme un roman classique où l’élément sentimental avec la romance sans issue vécue avec Yoli le dispute au volet social avec la dislocation progressive d’une famille partant à vau l’eau. Les personnages sont originaux mais pas tous sympathiques ou attachants. L’intrigue repose sur une suite de petits faits du quotidien, finement et même malicieusement observés. La narration classique mais très particulière de Combaz réussit le tour de force d’être à la fois minimale et allusive (des faits importants décrits en une phrase ou deux) et lente et sans rythme dans les descriptions des ressentis et autres états d’âme des uns et des autres. L’ensemble procure une lecture plutôt laborieuse. Le lecteur parvient péniblement au bout des 492 pages, bien triste que tout s’achève de cette façon pour Yoli et Franz, mais en se disant qu’une telle histoire aurait pu avantageusement être réduite à 180 voire 200 pages.

Ma note

3/5

ROMANCE

LA MUSE DANS LE GRENIER (DIDIER CORNAILLE)

Le résumé du livre

Le temps d’un week-end, Marc, cadre parisien, retourne dans sa région d’origine pour y retrouver sa vieille mère, sa sœur et son beau-frère. Il a laissé derrière lui, à Paris, son épouse Florence ainsi que ses deux enfants. Pris dans les trombes d’eau d’un violent orage, il perd le contrôle de son véhicule qui se retrouve enlisé sur le bord de la route à moins d’un kilomètre de sa destination. Et c’est là qu’apparait Odile, une amie d’enfance qui a elle aussi mené sa vie dans la capitale, s’est mariée et a eu deux enfants. Devenue veuve, les gosses élevés, elle a laissé son boulot sans intérêt à la RATP pour revenir dans son village natal où elle pratique l’aide à la personne. Le mariage de Marc bat-il suffisamment de l’aile pour que quelque chose sorte de cette rencontre des plus inattendues ?

Ma critique

« La muse dans le grenier » est plus un roman sentimental qu’un véritable roman de terroir bien que l’exode rural, le retour à la terre et la désertification des campagnes restent des thèmes importants en toile de fond. L’auteur a cru bon d’épicer son intrigue, assez mince au demeurant, de vieilles rancœurs villageoises datant de la seconde guerre mondiale avec une histoire d’enfant juive cachée par les paysans et de dénonciation aussi crapuleuse qu’injuste datant de l’Epuration de 1945. Les personnages restent néanmoins passablement stéréotypés. Le style assez quelconque et parfois même un peu lourd ne rachète guère le manque d’intérêt de cette historiette décevante. En un mot, cet ouvrage qui est loin d’être le meilleur de Cornaille ne mérite guère le détour !

Ma note

2,5/5

ROMANROMANCE

MARIE DONADIEU (CHARLES-LOUIS PHILIPPE)

Le résumé du livre

Le vieux Basile et sa femme Adrienne élèvent leur petite-fille Marie en lui faisant croire que sa mère est décédée alors qu’elle est juste partie avec un autre homme. À l’âge de treize ans, elle est confiée à un couvent de religieuses où elle ne restera que trois ans. Elle s’installe ensuite à Lyon chez son oncle et sa tante. Elle y rencontre dans la rue Raphaël, étudiant et ami de la famille. Après une cour assidue et patiente, Raphaël parvient à attirer Marie dans sa chambre et à devenir son amant. Mais son meilleur ami, Jean, n’est pas insensible au charme des yeux bleus si candides de Marie Donadieu…

Ma critique

« Marie Donadieu » est un roman sentimental et un brin naturaliste datant de 1928. La plume de Charles-Louis Philippe étant de belle qualité, il est encore possible de lire cet ouvrage aujourd’hui avec un certain plaisir. Le personnage principal semble être celui d’une femme libérée et fort en avance sur son temps. Longtemps, elle hésite entre Raphaël et Louis, couche avec les deux tour à tour, s’offre également quelques aventures sans lendemain avec des amants de rencontre avant de faire un choix qu’elle croit définitif. Cette histoire mille fois racontée dans la littérature et au cinéma (« Jules et Jim ») aurait pu sombrer dans la bluette ou le mélo. Il n’en est rien. Une fin désabusée rachète cette histoire sans doute choquante à son époque mais qui manque un peu de piquant ou de tragique pour la nôtre, nettement moins romantique.

Ma note

3/5

ROMANCE

BAD / AMOUR INTERDIT (JAY CROWNOVER)

Le résumé du livre

À The Point, Shane Baxter, 23 ans, est ce qu’on appelle un « bad boy », un voyou. Un type pas facile à aimer et avec lequel il n’est pas simple non plus de sympathiser. Il vient de se taper cinq longues années de cabane et voudrait retrouver Race, le seul et unique pote sur lequel il puisse encore compter. Mais qu’est-il devenu ? Novak, l’affreux parrain de la zone l’a-t-il fait disparaître ? Et que s’est-il passé la fameuse nuit où tout a mal tourné pour Baxter ? De son côté, Dovie, étudiante, barmaid et assistante sociale stagiaire, sait ce que c’est que d’arriver à survivre en milieu hostile. Elle s’habille en homme, se fait discrète, évite de sortir avec les tocards du coin et surtout ne veut rien devoir à personne… Jusqu’au jour où sa route croise celle du « bad boy »…

Ma critique

Premier tome d’une série, « Bad, amour interdit » se veut roman noir tout en restant quand même bluette et romance. La vie n’est pas facile dans les bas-fonds. Jay Crownover rend très bien l’ambiance glauque de ce milieu. Elle use d’un langage parlé assez proche de celui des voyous et sait donner un certain rythme à sa narration toujours présentée en deux temps. Un chapitre vu du point de vue de Baxter, un de celui de Dovie et alternativement. Le tout bien mené et sans trop de redites. L’intrigue n’est pas des plus travaillées ni des plus originales avec cette affaire de truand faisant deux fois de la taule pour quelqu’un d’autre. À noter et peut-être à déplorer une certaine tendance à trop privilégier les scènes torrides (un peu répétitives) et surtout le côté sentimental de l’affaire. Le thème du gangster amoureux d’une oie blanche, thème usé jusqu’à la corde, ne sera pas renouvelé cette fois encore.

Ma note

2,5/5

ROMANROMANCE

LA DYNASTIE DES FORSYTE / DÉCLARATION SANS PAROLE (JOHN GALSWORTHY)

Le résumé du livre

En février 1924, en Caroline du Nord, le jeune Jon Forsyte, après un échec en Colombie britannique, s’est lancé dans la culture des pêches. Au cours d’une partie de campagne dans son cercle d’amis, il fait la connaissance d’une jeune et jolie Américaine, Anne Wilmot, sœur de son ami Francis. Le pique-nique se passe au mieux. Le groupe continue en direction de tumulus indiens. Jon et Anne se proposent de rentrer à cheval à l’hôtel. Ils finissent par se perdre et par se laisser surprendre par la nuit. Jon ressent une attirance immédiate envers la jeune fille. Va-t-il lui déclarer sa flamme ? Osera-t-il se lancer, faire le premier pas ?

Ma critique

« Déclaration sans parole » représente le septième épisode de la dynastie des Forsyte. C’est une sorte d’intermède ensoleillé entre deux séquences dramatiques. John Galsworthy nous offre une charmante parenthèse romantique dans un décor de grands espaces et dans une ambiance de vie libre et sauvage. Cela lui permet de faire un parallèle avec l’atmosphère plus confinée, autant dans les décors que dans les esprits, de la vieille Angleterre. Au passage, il n’oublie pas d’évoquer tous les problèmes du sud profond : la ségrégation raciale, la justice expéditive, les lynchages, etc. Un ouvrage court mais intéressant qui permet au lecteur de reprendre son souffle avant la suite des évènements de cette saga à la fois intimiste et sociale.

Ma note

4/5

FANTASTIQUEROMANCE

DÉVIANTS / INNOCENCE (CARA SOLAK)

Le résumé du livre

A Lake Road, non loin de Los Angeles, Gaby Sawyer rentre à la faculté de médecine de Darken en section neurologie. Elle y rencontre Noah, autre étudiant qui veut se spécialiser dans la cardiologie. Mais pour un retard au premier cours de l’année, elle se fait remarquer par son professeur, Matthew Baker qui la prend de haut. Pourtant, tous deux ont un point commun : un don paranormal. Celui de lire dans les pensées pour Matthew et celui de s’introduire dans les rêves des autres pour Gaby. L’ennui, c’est que l’URS, un service secret impitoyable traque sans relâche toutes celles et tous ceux qui sortent de la normalité. On les appelle les « Déviants ». Nul ne sait ce qu’il advient d’eux quand ils sont arrêtés par l’URS.

Ma critique

« Déviants » est un roman qui allie sentiments et paranormal sous la forme d’un cocktail réunissant ¾ de fleur bleue pour un petit quart de fantastique. C’est un peu dommage, car le résultat manque d’action et de rebondissements. Le début est lent à se mettre en place et heureusement la fin relance l’intérêt. Mais c’est uniquement pour donner envie de lire la suite. Comme de bien entendu, le lecteur reste avec ses questions. Sinon, l’écriture est fluide, agréable et assez efficace. La romancière ne s’embarrasse pas trop de descriptions, préférant user et abuser des dialogues. Les personnages sont un peu stéréotypés comme le prof jeune et craquant à souhait. Nul doute que « Déviants » trouvera un public, celui de la chick-lit et autres lectrices « d’After » ou « Twilight ».

Ma note

3,5/5

AVENTURESROMANCE

SARA DANE (CATHERINE GASKIN)

Le résumé du livre

En juin 1792, Sara Dane, 18 ans, se retrouve dans un groupe de déportées au fond de la cale du « Georgette », en route pour Botany Bay sur la côte sud de l’Australie qui n’est alors qu’une colonie pénitentiaire aussi pauvre que désolée. Un riche passager du bateau nommé Ryder perd sa domestique victime des fièvres. Comme son épouse ne peut se passer des services de celle-ci, Ryder demande au capitaine de pouvoir disposer de Sara Dane qui a déjà exercé cette charge en Angleterre dans la famille d’un pasteur. Les charges retenues contre la jeune fille, le simple vol de trois guinées et d’une bague, étant des plus réduites, le capitaine accepte…

Ma critique

« Sara Dane » se présente comme un roman d’aventures avec arrière-fond historique. L’auteure a su faire en sorte que la romance et les péripéties sentimentales de l’héroïne n’occupent pas tout l’espace. Ainsi évite-t-elle l’écueil « Harlequin ». Sara est un personnage de femme aussi exceptionnelle qu’admirable. Partie du plus bas de l’échelle sociale, trainant un lourd passé et une condamnation injuste, elle saura, avec un courage immense, remonter la pente et arriver au plus haut niveau de la société. L’auteur nous raconte une vie extraordinaire faite de magnifiques réussites matérielles et de tragédies terribles comme la mort tragique de ses deux maris et de l’un de ses fils. Les péripéties ne manquent pas : révolte des bagnards, incendies, inondations, etc. Livre très bien écrit, particulièrement intéressant pour son volet historique (la colonisation de l’Australie fut loin d’être une partie de plaisir) et pour son intrigue bien ficelée. Cocktail réussi. À conseiller.

Ma note

4/5

AVENTURESROMANCE

LE DRAGON DES MERS (LAURIE MAC BAIN)

Le résumé du livre

Au printemps 1769, le capitaine Dante Leighton, à bord de son vaisseau « Le dragon des mers », brigantin construit à Boston et longtemps armé par les Anglais pendant la guerre de Sept Ans, écume les mers des Antilles en compagnie de son équipage d’une dizaine d’hommes fidèles. Tous se sont reconvertis dans les trafics et la contrebande et sont à la recherche d’un trésor caché dans les cales d’un galion espagnol coulé au large des côtes de Floride. Pendant ce temps, une aristocrate vénitienne d’origine anglaise, surnommée « La Rose Triste », rentre en Angleterre avec la ferme intention de se venger de sa famille, les très puissants Dominick. Elle enlève la très jeune et très belle Rhea Claire, fille du duc Lucien et la vend à un marin qui l’enferme dans les soutes d’un navire en partance pour les colonies américaines…

Ma critique

« Le dragon des mers » est un roman d’amour et d’aventures sur fond historique. Tous les ingrédients du roman de cape et d’épée sont réunis. Les haines rancies, les rebondissements et autres péripéties ne manquent pas, même si l’auteur a laissé la part belle au sentimental avec cette histoire d’amour très clichée entre un pirate blasé et une princesse plutôt oie blanche. L’intrigue regroupe la plupart des poncifs du genre. On se croirait dans un des épisodes de la série des « Angéliques ». Les personnages sont tous très typés. Dante est beau, chevaleresque, d’une noblesse désargentée et tombée dans la débine. Rhea est belle à damner un saint et fort naïve. La tante kidnappeuse est diabolique à souhait. Quant aux personnages secondaires, ils sont exactement comme on s’imagine un équipage de pirates ou une famille de la noblesse anglaise du XVIIIème siècle version ciné ou BD. Au total, un ouvrage agréable et bien écrit mais sans grande originalité. Même le « happy end » est attendu, c’est dire. À réserver aux romantiques et autres amateurs du genre « fleur bleue ».

Ma note

3/5

ROMANCE

À L’OMBRE DES REMPARTS (MICHÈLE FOULAIN)

Le résumé du livre

À Saint-Malo, au tout début du XXème siècle, Léopoldine, jolie blonde d’origine modeste, tombe amoureuse de Jean-Marie, dentiste issu de la bonne bourgeoisie. En dépit de l’hostilité de sa famille, il épouse Léopoldine et lui fait cinq enfants avant de partir à la guerre en 1916. Il n’en reviendra pas. Veuve et mère de famille sans aucune ressource, Léopoldine arrive à tirer quelques premiers revenus en tressant des nasses et des paniers. Sa petite affaire prend peu à peu de l’expansion jusqu’à devenir tout à fait prospère. Elle ouvre une boutique, puis deux et fait de nouvelles rencontres amoureuses. Mais jamais elle n’acceptera de se remarier, voulant rester éternellement fidèle à son premier amour.

Ma critique

« À l’ombre des remparts » est un roman qui aurait pu être historique et n’est malheureusement que sentimental. Deux êtres se marient, ont des enfants qui grandissent et à leur tour se marient et ont des enfants. Une vie simple et banale, mais parsemée de drames, perte du mari puis d’un fils. Et pourtant Léopoldine reste sereine, vaillante, courageuse comme une véritable Malouine. Un magnifique portrait de femme, même si cette histoire, bien racontée mais finalement peu originale, pêche également par un certain nombre d’invraisemblances surtout dans le domaine historique (incorporation en 1916, transfert en camions, etc.). Un premier roman qui tient plus de l’œuvrette que du coup de maître !

Ma note

2,5/5

HISTORIQUEROMANCETERROIR

PUYNEGRE (BRIGITTE LE VARLET)

Le résumé du livre

En 1840, Adeline Fabre, jeune veuve d’un général d’empire, gère Puynègre, une jolie propriété située en plein Périgord noir, quelque part entre Limeuil et Le Bugue. Son beau-fils, Jérôme, s’apprête à entreprendre un voyage en Orient, périple fort à la mode chez les nantis de l’époque. De vieilles amies demandent à Adeline de bien vouloir permettre à un certain Monsieur de Céré d’avoir accès aux ouvrages de la bibliothèque de Puynègre pour ses études sur l’architecture du cloître de l’abbaye de Cadouin. Mais le personnage en plus d’un intellectuel et d’un esthète est également un jeune et charmant dandy pétri d’idées romantiques qui vit la plupart du temps à Paris et fréquente les milieux intellectuels et littéraires. Adeline tombe vite amoureuse de ce beau ténébreux…

Ma critique

« Puynègre », suite de « Fontbrune », est un roman sentimental placé dans un contexte historique et de terroir particulier. Avec beaucoup de précisions et de détails très vraisemblables, l’auteur s’attache à faire vivre tout un petit monde provincial et parisien tout en déroulant une histoire d’amour assez classique au bout du compte. Au-delà de l’essentiel de ce gros roman principalement consacré aux émois et ébats de nos deux héros, l’accessoire, c’est-à-dire le contexte, la vie et les mœurs de la bourgeoisie et de la petite noblesse périgourdine très minutieusement décrits est sans doute le versant le plus intéressant de cet ouvrage bien écrit et fort agréable à lire. La plume de Mme Le Varlet a quelque chose de balzacien tout à fait plaisant.

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUEROMANCE

ESCLAVE, GUERRIÈRE, REINE (MORGAN RICE)

Le résumé du livre

À Delos, la jeune et jolie Cérès, 17 ans, est la fille d’un modeste fabricant d’armes qui fournit la cour royale. Elle rêve de devenir guerrière. Mais dans cette société archaïque, c’est totalement interdit à une fille. Alors, déguisée en garçon, elle s’entraine au maniement des armes en général et de l’épée en particulier. Avec ses deux frères, Sartès et Nisos, elle assiste aux « Tueries » qui sont de nouveaux jeux du cirque dans lesquels des esclaves s’affrontent jusqu’à ce que mort s’ensuive alors que leurs maîtres festoient et parient sur eux. Un jour, son père lui apprend qu’il doit partir travailler dans un autre royaume et qu’elle devra rester auprès de ses frères et de sa mère qui la déteste au point de bientôt vouloir la vendre comme esclave…

Ma critique

« Esclave, guerrière, reine » est le premier tome d’une saga de fantaisie relativement bien menée. En effet, tous les ingrédients indispensables à une bonne recette de ce genre, (une héroïne aussi vaillante qu’attachante, douée de pouvoirs extraordinaires, une société injuste et en proie à une rébellion mâtée dans le sang, des combats, des guerres, des complots plus quelques pincées de magie) sont réunis et pourtant la mayonnaise ne prend pas vraiment, car il manque le minimum syndical en ce qui concerne le style. Les coquilles sont innombrables tout autant que les barbarismes, erreurs de syntaxe, de vocabulaire et de conjugaison. Sans doute est-ce dû à des problèmes de traduction. Le lecteur a même l’impression de lire un texte traduit par un simple logiciel « Google » ! L’ennui, c’est que cela gâche complètement le plaisir et ne donne pas du tout envie de poursuivre avec les tomes 2 et suivants.

Ma note

2,5/5

ROMANCE

LANDON (ANNA TODD)

Le résumé du livre

Venu du Midwest avec Dakota, son ex-petite amie, Landon Gibson, 20 ans, vient d’intégrer l’Université de New-York. Dakota l’a quitté pour un autre et lui partage un appartement avec Tessa, une colocataire qui vient aussi de se faire plaquer. Landon travaille dans un bar pour payer ses études. Un jour, Nora, une amie de Tessa venue cuisiner dans l’appartement, lui vole un baiser. Dakota n’apprécie pas du tout. Y aurait-il un retour de flamme à prévoir ? Nora sera-t-elle la nouvelle régulière de Landon ? La suite dans le prochain épisode.

Ma critique

« Landon » est un roman sentimental américain typique de la chick-lit avec tous ses codes et tous ses ingrédients habituels. Un univers de jeunes étudiants papillonnant, se cherchant, se perdant, se retrouvant. On est dans la romance, le fleur bleu, pas loin de la collection Harlequin et autres « Nous deux ». C’est écrit de façon basique et efficace, mais sans charme ni originalité particulière. On se doute qu’il va falloir enchaîner les saisons et les épisodes pour venir à bout de toutes les prévisibles péripéties sentimentales de ces héros d’un quotidien bien dans l’air du temps. Cette présentation en feuilleton, qui est un artefact commercial destiné à créer et entretenir le désir, sera sans doute à conseiller aux amatrices du genre si elles ne sont pas trop regardantes sur l’originalité du propos ni sur la qualité littéraire de l’intrigue.

Ma note

2,5/5

ROMANCE

LE SÉMINAIRE DE BORDEAUX (JEAN DUTOURD)

Le résumé du livre

Alors que les évènements de Mai 68 battent leur plein au Quartier Latin, Brigitte met au monde son bébé en regrettant de ne pas pouvoir participer à cette révolution. Avec Jean-Claude, chercheur au CNRS, ils forment un couple d’intellectuels modernes et complètement libérés. Ils ne se cachent rien de leurs aventures extra-conjugales. Tout va bien quand il s’agit de Brigitte, mais quand Jean-Claude s’offre un petit retour de flamme avec Adeline, sociologue dans le même organisme que lui, Brigitte le prend très mal et, paradoxalement, ne lui pardonne qu’en échange d’une promesse de mariage en bonne et due forme.

Ma critique

« Le séminaire de Bordeaux » est un roman comme on n’en écrit plus. Parfaitement construit, merveilleusement écrit dans une langue riche et détaillée, débordant d’intelligence et d’humour (l’analyse des expressions branchées et leur traduction est déjà un régal à lui tout seul). Les longs développements ne manquent pas, mais jamais ils ne sont verbeux ou pompeux. Le confort de lecture est total en dépit d’une sophistication évidente du style. Le regretté Jean Dutourd était un maître de la littérature qui méritait amplement son habit et son épée d’académicien. Tous les titulaires actuels de la vénérable institution ne peuvent pas en dire autant. En ce qui concerne le fond, nous sommes dans la droite ligne des « Horreurs de l’amour », mais cette fois dans le cadre bien particulier de la révolution sexuelle de Mai 68. Observateur perspicace et un tantinet caustique de la société, Dutourd analyse tout ce chambardement avec une grande finesse, beaucoup d’humour et pas mal de philosophie. Avec le recul que nous avons aujourd’hui, nous pouvons mieux nous apercevoir à quel point il avait raison et quel extraordinaire visionnaire il était. Lisez Dutourd, vous ne serez jamais déçus.

Ma note

4,5/5

ROMANCE

TOUT RESTE A FAIRE (EMMANUEL BODIN)

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Le résumé du livre

Svetlana, jeune actrice russe, revient à Paris, ville qu’elle a quitté quelques années plus tôt pour revenir dans sa ville d’Irkoutsk en Russie. Elle revient exercer le métier de traductrice. Elle espère retrouver Franck, réalisateur français, avec qui elle a eu une aventure qui, par sa faute, ne s’est pas très bien terminée. Mais maintenant, tout est clair de son côté : Franck est vraiment l’homme de sa vie. Mais tout reste à faire car celui-ci est en ménage avec Sylwia. Ressentira-t-il encore quelque chose pour Svetlana si celle-ci vient à le rencontrer ?

Ma critique

« Tout reste à faire » est un roman sentimental très classique dans son intrigue, laquelle ne brille d’ailleurs pas par son originalité. Le lecteur suit Svetlana dans ses errances sexuelles alors que celle-ci passe de bras en bras sans jamais trouver partenaire à son goût. Et pour cause, son cœur est occupé par le souvenir de Franck. Rien de bien nouveau sous le soleil avec ce genre d’histoire qui a été racontée des milliers de fois. Le lecteur pouvait espérer qu’un style génial aurait transcendé ce handicap. Il n’en est rien. L’auteur qui, entre autres approximations de construction de phrases, use et abuse du passé du subjonctif, s’est interdit de proposer le moindre dialogue. Le résultat est une narration très introspective, manquant de rythme, peu vivante et même un tantinet monotone. On est très loin de chef-d’œuvre. Les habituées de la collection Harlequin s’intéresseront peut-être à cet ouvrage proposé gratuitement par les Editions Millésimées. Les autres pourront faire l’impasse sans problème.

Ma note

2,5/5

PHILOSOPHIQUEROMANCE

DES NÉONS SOUS LA MER (FRÉDÉRIC CIRIEZ)

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Le résumé du livre

« Le Fascinant », vieux sous-marin de la Marine Nationale termine une calamiteuse carrière le long d’un quai désert de l’anse de Paimpol. Il a été racheté par une société anonyme pour être transformé en bordel flottant. Une douzaine de prostituées indépendantes, aidées de quelques mâles, y accueillent des clients pour des prestations tarifées de gamme moyenne-haute car de nouvelles lois ont autorisé la réouverture des maisons closes. Beau-Vestiaire, le narrateur, chargé de recevoir les clients et de les débarrasser de leurs manteaux et blousons, présente l’établissement au lecteur…

Ma critique

Cet étrange opus, qui se voudrait relever de l’anticipation sociopolitique est présenté comme un premier roman. En fait, il ne relève guère du genre dans la mesure où il ne propose pas la moindre intrigue au lecteur. En clair, il ne se passe rien dans ce bouquin. Dans un fouillis de truismes et de clichés complètement éculés sur la prostitution et la condition féminine, nous avons droit à d’arides descriptions de sites, villes ou paysages dignes d’un vulgaire guide touristique, à des divagations sur les diverses couleurs de l’arc en ciel et de temps en temps à des paragraphes barrés. Cette technique qui permet à celui qui sait ne pas en abuser de mettre en parallèle des idées ou des langages contradictoires pour arriver à des effets comiques ou ironiques, tombe ici complètement en porte à faux. Les parties barrées sont totalement inutiles. L’auteur aurait été bien inspiré de les épargner à son malheureux lecteur ! Un profond ennui se dégage de cette œuvrette. Quoi de plus normal avec pareil sujet. Sexe à chaque détour de phrase, cela tourne à l’obsession et devient vite aussi lassant et aussi convenu qu’un film porno. N’est pas Miller, Bukowski, Sade ou Boccace qui veut. Seule petite lumière dans cette triste traversée de ce désert littéraire faussement poétique : les biographies assez amusantes des péripatéticiennes.

Ma note

2/5

 

HUMOURROMANCE

COLOCS ET RIEN D’AUTRE, l’intégrale des bonus (EMILY BLAINE)

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Le résumé du livre

Sur le coup de trois heures du matin, Ashley tambourine à la porte de l’appartement qu’elle partage avec son colocataire profondément endormi. Mademoiselle a encore une fois oublié ses clés. Il lui ouvre la porte en maugréant. Pour se faire pardonner, elle lui propose de partager un verre de téquila. Au fur et à mesure d’une discussion qui s’éternise en s’alcoolisant peu à peu, il lui propose d’établir quelques règles de bonne conduite pour tenter d’améliorer la qualité de leur « vivre ensemble »…

Ma critique

« Colocs et rien autre », intégralité des bonus, se compose de trois courts récits en accès libre permettant d’apprécier le style fluide et efficace d’Emily Blaine ainsi que son humour particulièrement pétillant dans le premier texte dans lequel le lecteur découvre que la colocation avec une partenaire aussi fantasque qu’Ashley, loin d’être une partie de plaisir tourne vite au cauchemar. Bien sûr, il ne s’agit que de chick-lit, de littérature sentimentale, un tantinet fleur bleue et eau de rose, le narrateur étant en train de tomber tout doucement amoureux de sa pétulante colocataire. On passe néanmoins avec ce court ouvrage un agréable moment de lecture-détente. Ne rien vouloir chercher d’autre bien sûr.

Ma note

4/5

HISTORIQUEROMANCE

CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT (YASMINA KHADRA)

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Le résumé du livre

Dans les années 30, le jeune Younès, fils d’un paysan ruiné, est confié à son oncle, pharmacien aisé d’Oran pour qu’il l’élève à l’européenne et lui permette d’échapper au sort misérable du reste de sa famille. Partisan du nationaliste Messali Hadj, le pharmacien est arrêté et soupçonné d’agissements indépendantistes. Il quitte la ville et se réfugie dans une petite bourgade, Rio Salado, où il pense trouver une vie plus calme. Les grands évènements de l’époque y parviendront atténués : la seconde guerre mondiale, les émeutes de 1945, la Toussaint rouge de 1954, la guerre d’Indépendance et l’exode des Pieds-Noirs. Au milieu de ce grand tourbillon, Younès grandira dans une ambiance d’abord fraternelle entre chrétiens, juifs et musulmans avant que tout ne se délite et qu’il ne reste seul à Rio avec au cœur son amour impossible pour Emilie, la petite française qu’il a connue enfant et dont le souvenir l’obsède.

Ma critique

Un roman d’amour impossible sur fond de drame historique avec des personnages attachants comme Younès ou Emilie ou hauts en couleurs comme les colons espagnols fiers de l’œuvre accomplie et sûrs de leur bon droit. Un style toujours aussi agréable, mais une histoire assez légère dans cette Algérie torrentielle, excessive, passionnée et douloureuse. Le plus intéressant est sans nul doute la description de la vie avant guerre. Les « évènements » sont traités de manière édulcorée. La description des histoires d’amour constituant l’essentiel d’un livre qui ne m’a pas semblé le meilleur de l’auteur.

Ma note

3,5/5

ROMANCE

UNE VIE APRES (ROBBIE SCHWELLE)

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Le résumé du livre

Désirant faire le point sur sa vie sentimentale en déroute ( l’homme de sa vie l’a quittée pour une beaucoup plus jeune ), Béatrice, responsable d’une petite maison d’édition en faillite, part se réfugier en Bretagne, dans un village de bord de mer. Elle y loue une maison appartenant à un agent immobilier handicapé à la réputation un peu sulfureuse. Très vite, elle s’aperçoit qu’il s’y passe d’étranges choses. Certains objets disparaissent mystérieusement. Une pièce au sous-sol est inaccessible car verrouillée. Un jour, elle se retrouve sans eau courante et bientôt sans électricité. Sans parler d’une étrange visite des gendarmes. Et pour ne rien arranger, elle a l’impression de sentir une présence derrière elle quand elle remonte de la cave. Quel avenir pour Béatrice ? Parviendra-t-elle à se reconstruire sur de nouvelles bases ?

Ma critique

« Une vie après » démarre presque comme un thriller ou comme un roman policier et évolue très vite en roman psychologique, social et sentimental. Mais pas dans le sens eau de rose et niaiseries fleur bleue. Robbie Schwelle pose avec sensibilité et intelligence la problématique des secondes parties de vie, ces épisodes d’après divorce et de tournants professionnels dans lesquels les quinquas et sexagénaires se retrouvent sans compagnon, sans travail et avec une vie en mille morceaux. Au fil des chapitres, l’auteure a pris le parti de braquer le projecteur sur chacun des personnages principaux, ce qui permet de varier les angles d’attaque et d’affiner les descriptions psychologiques mais ralentit un peu le rythme de narration pour cause de reprises de certains évènements. Les personnages sont pour la plupart touchants et toujours bien pétris d’humanité. L’intrigue intéressante, oscillant entre suspens et drames divers, s’achève sur un happy end bien réjouissant. Le style de Robbie Schwelle est agréable, fluide et efficace en dépit de coquilles un peu trop nombreuses à mon goût. Ce petit défaut aisément corrigeable mis à part, cet ouvrage reste néanmoins un très bon roman réaliste bien dans son époque.

Ma note

4/5

AUTOBIOGRAPHIESHUMOURROMANCE

COMMENT DEVENIR ECRIVAIN, ANTI-MODE D’EMPLOI (ERIC SCILIEN)

comment-devenir-ecrivain

Le résumé du livre

Depuis ses années de lycée, Pierre Dumont n’a eu de cesse de rêver de devenir écrivain, d’arriver à publier un livre chez un grand éditeur et bien sûr que cet ouvrage soit rien moins qu’un chef-d’œuvre inoubliable lu dans le monde entier. L’ennui c’est que sa route ne va être qu’une longue suite de déceptions et de déboires. De ses camarades de classe se moquant de ses premières poésies à sa petite amie le quittant pour manque de réussite en passant par les mauvaises plaisanteries, la frustration, la dépression et le renoncement provisoire.

Ma critique

Cet anti-mode d’emploi (avec Scilien, point de tromperie sur la marchandise, tout est annoncé dans le titre) est un vrai et beau roman d’amour. Amour pour son épouse, Myriam et pour sa maléfique compagne, la littérature bien sûr. Mais aussi roman réaliste, social avec une bonne dose d’humour et d’auto-dérision. Tous les « wannabees », scribouilleurs et autres graphomanes en herbe ou confirmés se reconnaîtront dans le personnage de Pierre et ne pourront qu’être en empathie avec lui. Ils se douteront bien qu’une bonne partie de ce qu’ils lisent est autobiographique et véridique. Pour s’y être longuement et rudement frotté, Eric Scilien sait de quoi il parle. Il n’ignore pas combien il est difficile d’être édité quand on n’est pas déjà une célébrité du show-biz, du sport ou de la politique. Il raconte cette histoire tellement ordinaire qu’elle en devient universelle dans un style agréable, élégant et fluide. Un tantinet minimaliste à la manière d’un Jean-Louis Fournier ou d’un Hubert Mingarelli, excusez du peu. C’est sans doute le sommet de l’art pour le littérateur : être capable d’en dire énormément avec un minimum de mots. Véritable régal, cet ouvrage ne se lit pas, il se dévore en un temps record. C’est fin, intelligent et surtout bien pétri d’humanité. À ne rater sous aucun prétexte.

Ma note

4,5/5

ROMANCE

ABSENCES (PAULINE DOUDELET)

absences

Le résumé du livre

De nos jours, à Paris, Amy, animatrice radio trentenaire d’une émission nocturne écoutée surtout par les routiers, est bouleversée de tomber sur Nicolas, un amour de jeunesse perdu de vue depuis longtemps. Elle se réfugie dans un café et appelle à son secours Philippe, son ami-amant artiste peintre chez qui elle séjourne quand elle enregistre dans la capitale. Philippe vient de divorcer de Delphine qui met beaucoup de mauvaise volonté à lui laisser la garde de leurs deux filles. Quant à Thomas, le compagnon d’Amy, il ronge son frein en province, car il commence à s’apercevoir qu’il y a quelque chose de louche dans le comportement d’Amy.

Ma critique

Pur roman sentimental, fleur bleue, eau de rose garantie, mais avec quelque moderne « touch » de branchitude et de conformisme bien dans l’air du temps, « Absences » se laisse facilement lire vu la fluidité du style de Pauline Doudelet. Le lecteur amoureux de la belle langue regrettera de trop nombreuses coquilles et approximations langagières autant qu’il appréciera la finesse des observations sur la psychologie des différents personnages. Tout le monde cherche l’amour, le bonheur, le grand frisson et certains ou certaines comme la productrice homosexuelle Chris en deviennent pathétiques voire ridicules. On peut ne pas partager la vision du monde très fortement sexuée (genrée ?) de l’auteur, on n’en lira pas moins cette œuvrette, sans doute juste pour se détendre entre deux ouvrages sérieux en se demandant d’ailleurs si l’on n’est pas tombé sur un bouquin de chez Harlequin, version LGTB un tantinet porno.

Ma note

3/5

POLICIERROMANCE

LE TOUTAMOI (ANDREA CAMILLERI)

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Le résumé du livre

Arianna est une très belle jeune femme qui a eu une enfance et une adolescence difficile. Elle est mariée en secondes noces avec Guilio, un riche industriel italien impuissant. Le couple a trouvé un subterfuge simple pour pallier cette difficulté sexuelle. Guilio choisit de jeunes hommes pour sa femme et assiste à leurs ébats. En général, Arianna ne couche qu’une fois ou deux avec chaque amant et en change une fois par semaine environ. Mais un jour, elle rencontre Mario, un jeune étudiant aussi efflanqué que fougueux, qui tombe amoureux d’elle et ne veut plus la quitter…

Ma critique

« Le toutamoi », présenté comme un roman noir, relève plutôt du registre sentimental ou érotique. En effet, l’intrigue, très peu policière, repose sur la description des rencontres et rapports physiques entre Arianna et ses jeunes amants d’un jour. Le personnage principal est intéressant, ne serait-ce que par son psychisme très particulier, ce besoin de tout maîtriser, ce désir de jardin secret, ce « touamoi », endroit étrange, gardé par un crâne de vache doté de pouvoirs maléfiques, dans lequel elle se réfugie pour jouer à la poupée. Le style de Camilleri est fluide et sa prose agréable à lire. Ce court roman atypique et un peu borderline peut donc se dévorer très rapidement, ce qui semble être sa plus grande qualité.

Ma note

2,5/5

ROMANCE

AUPRES DE MOI TOUJOURS (KAZUO ISHIGURO)

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Le résumé du livre

Anciens élèves d’un pensionnat niché dans la campagne anglaise, Kath, Ruth et Tommy, se demandent pourquoi ils ont bénéficié d’une éducation d’aussi bon niveau, basée sur les arts, les lettres et la philosophie. Leurs éducateurs les ont persuadés qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais également pour la société dans laquelle ils allaient devoir exercer leurs talents. Ces enfants, dont on finit par apprendre qu’ils ne sont que des clones, sont, en réalité, destinés à être « accompagnants » ou « donneurs ».

Ma critique

Sur un sujet aussi porteur que le clonage et le don d’organes, Ishiguro réussit l’exploit d’en rester sur le registre du roman à l’eau de rose où l’on dissèque à longueur de page sentiments et états d’âmes enfantins alors que devrait se nouer un véritable drame entraînant un douloureux questionnement et une prise de conscience du lecteur. Rien de tout cela dans ce livre, sinon un profond ennui, un style lourd et sans grâce. Le livre tombe des mains et il faut de la constance pour arriver à une fin décevante. Bavard, verbeux, se perdant en mille détails aussi insignifiants que sans intérêt, ce livre semble si raté et si peu intéressant qu’on peut s’interroger une fois de plus sur les raisons pour lesquelles l’éditeur a tenu à publier cette œuvrette indigeste.

Ma note

2/5