ERMITES DANS LA TAÏGA (VASSILI PESKOV)
Le résumé du livre
En 1978, dans les montagnes perdues du Khakaze, au fin fond de la taïga sibérienne et à 250 km du premier village, des géologues en mission découvrent les Lykov, une petite famille qui vit depuis plus de quarante ans totalement coupée du monde. Deux des quatre enfants n’ont jamais vu d’autres êtres humains que leurs parents et leurs aînés et ne connaissent le monde extérieur que par oui-dire. Karp Ossipovitch, l’ancien, le père de famille vit en compagnie de ses deux filles âgées d’une quarantaine d’années dans une cabane plus que rudimentaire avec de minuscules ouvertures et des murs noirs de suie et de crasse. Ses deux fils habitent à quelques kilomètres plus loin dans un abri encore plus misérable. Ils se consacrent à la chasse. La mère est décédée depuis plusieurs années. Tous sont vêtus de guenilles ou de chasubles faites de toile à sac rapiécée de partout. L’été, ils marchent pieds nus. L’hiver ils sont chaussés de bottines en écorce de bouleau. Ce sont de lointains descendants de Vieux-Croyants, persécutés depuis la réforme orthodoxe de 1666, menée par le patriarche Nikon, qui se sont enfoncés de plus en plus loin en Sibérie pour pouvoir vivre leur foi selon leurs anciennes traditions. Dans ces confins, ils ont pu trouver un peu de liberté jusqu’à ce que Staline, en 1945, envoie dans la région des militaires pourchasser les déserteurs. Pour leur échapper, les Lykov ont dû abandonner tout voisinage pour aller se terrer en un lieu où l’on ne peut accéder qu’en hélicoptère.
Ma critique
« Ermites de la taïga » est un récit, une sorte de reportage, relatant toutes les visites qu’un journaliste leur fit quand il découvrit le destin de ces malheureux qui bientôt se retrouvèrent à seulement deux, Karp et Agafia, la fille cadette, quand coup sur coup décédèrent l’autre fille et les deux fils suite à diverses maladies. Le lecteur ne peut que ressentir émotion et empathie quand il découvre les conditions de vie dantesques que ces « ermites » ont subi pendant si longtemps pour ne pas se retrouver dans un monde dont ils rejettent à peu près tout. Toute cette histoire qui ne manque pas de nouvelles épreuves, même après la découverte et en dépit de toute l’aide qu’ils reçoivent, se lit avec grand intérêt, un peu comme une parabole ou une allégorie qui pose toutes sortes d’interrogations existentielles. Jusqu’où peut mener l’extrémisme religieux ? Ne sommes-nous pas chacun l’extrémiste de quelqu’un ? Peut-on vraiment survivre en dehors de tout lien avec la société ? Quel est le véritable prix de la liberté ? Quelles sont les limites de l’autonomie ? Peut-on vraiment survivre complètement seul dans une nature sauvage ? Car tel est, au bout du compte, le destin de la pauvre Agafia. Une très belle histoire vraie, bien écrite, agréable à lire, qui est en même temps une magnifique leçon de vie, de courage et de résilience.
Ma note
4,5/5
ÉCRITS POLITIQUES (GEORGE ORWELL)
Le résumé du livre
Après la première guerre mondiale, la Grande-Bretagne se retrouve avec un outil industriel obsolète. Elle s’est laissée distancer par les Etats-Unis et se retrouve soudain avec deux à trois millions de chômeurs, souvent d’anciens militaires à qui on avait promis un avenir radieux, une fois la paix revenue ! Ces gens bénéficient d’abord d’une indemnité chômage de misère qui ne dure que pendant 26 semaines, mais que certains leur reprochent. Le terme échu, il ne reste à ces malheureux que la perspective de la mendicité (d’ailleurs interdite), le vagabondage et l’asile de nuit où ils ne peuvent séjourner qu’une seule nuit sur trois mois, ce qui explique l’obligation de l’errance. Le lecteur remarquera par cette description que déjà dans les années trente, le capitalisme triomphant causait des dégâts sociaux énormes en mettant en compétition les économies. Ce chômeur en fin de droit devient par la force des choses un « tramp », un vagabond, un clochard, un SDF. Il n’a ni emploi, ni famille, ni domicile, il ne possède rien que les pauvres loques qui couvre mal sa carcasse. Il se nourrit de pain et de thé, fume des mégots et ne peut même pas s’offrir une bière s’il a soif. À l’époque, aucun mondialiste à la Klaus Schwab n’aurait osé prétendre « qu’il ne possédait rien, mais qu’il était heureux » !
Ma critique
« Écrits politiques » est un recueil de 44 textes écrits entre 1928 et 1949 et publiés pour les premiers sous le véritable patronyme de leur auteur, Eric Blair. Le lecteur y trouvera de la correspondance, des recensions d’ouvrages divers et variés, des articles plus politiques voire plus philosophiques, des analyses de partis et même des prédictions style almanach pour l’année 1946. Le tout complété par un glossaire, en fait un index avec biographie de tous les personnages évoqués, des ouvrages, journaux et partis politiques anglais et autres. Les principaux thèmes abordés sont : 1/ la guerre d’Espagne à laquelle Orwell participa dans les rangs du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste). Il y fut blessé à deux reprises et ne dut sa survie qu’à la fuite quand les communistes bolcheviques commencèrent à liquider ses compagnons de combat. Textes particulièrement intéressants du point de vue historique.
2/ la misère ouvrière, les problèmes sociaux et leurs éventuelles solutions.
3/ la défense de la liberté d’expression. Il précise bien que « 1984 » est une parodie, une satire, imaginée volontairement en Angleterre, car il visait tous les totalitarismes sans exception et surtout pas uniquement le communisme.
4/ le rejet et la condamnation sans appel du colonialisme. Là encore, il fut un témoin fort bien placé, ayant été fonctionnaire territorial en Inde avant l’indépendance.
5/ les rapports entre littérature et politique.
Même si certains textes sont datés, même si certains personnages évoqués sont pratiquement oubliés, même si l’on n’est pas toujours d’accord avec toutes les prises de position, ce genre d’ouvrage garde encore un intérêt à la fois historique, sociologique et politique, sans parler du style limpide et de la puissance de la pensée. Pour les fans du maître.
Ma note
4/5
REINE KANNON KA, LA VERITE INTERDITE (APOLLO BLUESKIN)
Le résumé du livre
Il y a huit mille ans, un gigantesque vaisseau spatial de 500 m de long est contraint de se poser en catastrophe sur terre, en Egypte, près de Sakkara, en raison d’une avarie technique. Alertés par la violence du crash, les populations environnantes se précipitent, mais en restant prudemment à distance. Des êtres très semblables à des humains en sortent pour constater les dégâts. Ils disposent d’objets qui dégagent de la lumière et de l’énergie et même de mini-embarcations volantes qui vont leur permettre d’explorer toute la terre dans l’espoir de découvrir les ressources nécessaires à la remise en état de leur engin. Les hommes les considèrent immédiatement comme des dieux. Leur séjour parmi nous va se prolonger au fil du temps, au point qu’à toutes les époques on trouvera trace de l’influence bienfaisante des extra-terrestres dans toutes les grandes réalisations architecturales de l’humanité et dans toutes ses avancées technologiques, politiques ou sociales. Les dieux ne lâcheront plus les humains. Et la très belle Kannon Ka mènera le bal.
Ma critique
Cet ouvrage qui se veut exhaustif a pour unique originalité d’être inclassable. Ce n’est pas un roman, bien que tout relève de la fiction, ce n’est pas un essai, car les libertés prises avec l’Histoire sont trop énormes. Tout doit passer à la moulinette de la bienfaisante influence des dieux quitte à totalement tordre la vérité historique. Ainsi, le Christ (demi extra-terrestre) est sorti de son tombeau par deux lions géants. Jeanne d’Arc n’a pas été brûlée à Rouen, on lui a substitué une remplaçante. La Grande Armée n’a pas été vaincue par le froid en Russie, mais par la magie de Kannon Ka. Laquelle a servi de modèle pour la statue de la Liberté malgré sa peau noire. Elle apparaitra ensuite à Lourdes, Fatima, Medjugordje et des dizaines d’autres lieux. Et partout les voyants durent avoir la berlue. Personne ne nota qu’elle était noire ! Quelques exemples pour illustrer à quel niveau de n’importe quoi on tombe ! Le fond étant si faible, la forme compense-t-elle un peu ? Pas du tout. On tombe de Charybde en Sylla. C’est plat, lourd, sans relief ni qualité. Les erreurs grammaticales et lexicales sont innombrables. Sans parler des insupportables répétitions, en particulier celles sur la beauté sublime de la déesse ainsi que sur sa couleur de peau. Ça vire à l’obsession et c’est particulièrement agaçant pour le malheureux lecteur qui doit se faire violence pour arriver au bout de ce véritable pensum !
Ma note
1,5/5
QUEL EST ARBRE ? (TONY RUSSELL)
Le résumé du livre
Connaissons-nous vraiment tous les arbres qui nous entourent ? Savons-nous tous les reconnaître ? Savons-nous que les arbres sont les plantes les plus grandes et les plus anciennes présentes sur la terre ? Apparus il y a plus de 350 millions d’années, ils couvrent presque le tiers de la surface de notre planète. Il en existe plus de 80 000 espèces différentes. Sans eux pas de fruits, pas de graines, pas d’ombre l’été, pas d’abri pour la faune et pas d’atmosphère respirable. C’est dire l’importance de ces géants débonnaires.
Ma critique
« Quel est cet arbre ? » est un petit manuel particulièrement bien illustré (pas moins de 400 photos et 180 dessins) permettant à son possesseur de bien reconnaître tous les arbres. L’identification est principalement basée sur la forme des feuilles (lisse, ondulée, dentée, lobée, crénelée, épineuse, etc), mais aussi sur leur disposition (isolées, en verticilles, en ramules, en feuilles opposées ou alternes), leur écorce (très reconnaissable comme celles du bouleau ou du chêne), leurs fleurs ou leurs graines. En fin d’ouvrage, l’auteur propose un panorama récapitulatif permettant de s’y retrouver plus facilement ainsi qu’une liste des noms scientifiques (latins) et un glossaire expliquant les termes difficiles ou techniques employés. Ouvrage agréable à consulter, facile à emporter dans sa poche de blouson, donc à conseiller pour sa grande utilité.
Ma note
4,5/5
FAITES POUSSER VOS NOYAUX ! (HOLLY FARREL)
Le résumé du livre
Rien de plus simple et de plus ludique que de récupérer des noyaux ou des graines de fruits ou légumes et de s’amuser à les faire germer dans l’espoir d’obtenir un jeune arbre ou une plantule et peut-être, avec beaucoup de patience, de nouveaux fruits ou légumes. Du gros noyau d’avocat que l’on hérisse de trois allumettes pour le placer au-dessus d’un verre d’eau aux pépins de pomme, citron ou raisin qui germent dans le coton humide en passant par les graines de tomates, melon ou litchi, ce sont une vingtaine de plantes qu’il est possible de reproduire en allant tout bêtement les chercher dans nos cuisines !
Ma critique
« Faites pousser vos noyaux ! » est un petit opuscule bien illustré (de très jolies photos) plutôt destiné au jeune public. Pour chaque plante, une fiche détaillée montre comment prélever les graines ou noyaux, comment dépasser la dormance (en les plaçant au réfrigérateur un certain temps), comment les faire germer et comment mener à bien leur culture. Holly Farrel propose également d’évaluer deux critères, un de facilité et un de patience. En effet, à première vue facile et amusante, cette pratique peut en effet rencontrer quelques difficultés comme avec la datte, la figue ou l’olive. Autant la germination de la tomate, du melon ou de la pastèque est aisée, autant quelques autres sont aléatoires voire difficiles et donc sources de déception pour les enfants. Petit ouvrage utile et intéressant pour jardiniers en herbe !
Ma note
4/5
L’ALIMENTATION CRUE, 400 RECETTES (CHRISTIAN PAUTHE & JEAN-PIERRE OZANNE)
Le résumé du livre
« Que l’aliment soit ta seule médecine », disait Hippocrate. Depuis ces temps lointains, tout le monde s’accorde donc à reconnaître que l’alimentation est avec l’activité physique, le sommeil et la mentalité positive l’un des quatre piliers de la santé humaine. D’après les lois de Darwin, il semblerait que les enzymes aussi bien digestives que cellulaires, seraient adaptées aux molécules originelles, consommées par nos ancêtres préhistoriques pendant des millions d’années. Ces enzymes ne sont pas adaptées à certaines molécules nouvelles abondantes dans les laits animaux, les céréales mutées (le gluten du blé entre autres) et tous les sous-produits issus de la cuisson sans parler des techniques industrielles (cracking, lyophilisation, etc.). De très nombreuses pathologies, comme la sclérose en plaque, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, l’arthrose, l’arthrite, l’asthme ou l’eczéma, pour n’en citer que quelques-unes peuvent en être la conséquence. D’où la nécessité de consommer un maximum d’aliments crus, d’exclure les laits animaux et leurs dérivés, les céréales (principalement le blé) à l’exception du riz.
Ma critique
« L’alimentation crue, quatre cents recettes » se présente en premier lieu comme un livre de recettes de « cruisine » permettant à l’apprenti(e) crudivore de varier un peu ses menus, de ne pas se contenter des sempiternelles salades vertes, carottes râpées ou céleri rémoulade. Toutes sont variées, originales et donnent envie de se lancer. Elles ont été imaginées par Jean-Marie Ozanne, chef cuisinier professionnel. Le lecteur découvrira qu’il peut tout cuisiner de cette façon aussi bien les légumes que les fruits, les viandes que les poissons. Après une introduction magistrale du Docteur Seignalet, le docteur Pauthe présente en une soixantaine de page un « Plaidoyer pour le cru », excellent résumé des grands principes de la diététique à la lumière des dernières découvertes scientifiques. Chaque groupe d’aliments est présenté en début de chapitre. Les recettes sont claires et précises. Seul regret : une absence totale de photos. L’ensemble s’achève sur une bibliographie conséquente qui peut permettre d’approfondir le sujet et sur un glossaire de grande utilité pour s’y retrouver dans le maquis de la diététique. Une somme à consulter aussi souvent que nécessaire.
Ma note
4,5/5