FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

QUAND LE DORMEUR S’EVEILLERA (H.G.WELLS)

Le résumé du livre

Isbister, jeune peintre en villégiature à Boscastle, part à pied faire le tour de la baie de Pentargen, quand, au détour d’un chemin, il rencontre un certain Graham qui lui raconte que depuis six jours et six nuits, il n’arrive plus du tout à dormir. Il en devient dépressif et pas très loin du suicide. Il ne veut pas prendre de somnifères. Il a beau s’épuiser à faire du sport, cela n’arrange rien. Il trouve même que l’exercice physique ne fait qu’aggraver les choses en ajoutant de la fatigue physique à la détresse morale. Il lui avoue également vivre en solitaire, sans femme ni enfants. Il s’en faut de peu qu’il ne se décide à sauter de la falaise pour en finir. Peu de temps après, il tombe dans une sorte de catalepsie et n’arrive plus à se réveiller cette fois. Il ne reprendra vraiment conscience que presque trois siècles plus tard dans un monde tout à fait différent, particulièrement étrange, en pleine révolution. La violence, la guerre et l’agitation règnent partout. Un des puissants, Ostrog, lui annonce qu’il est une sorte d’élu, que le peuple le révère et n’attend qu’un mot de lui. Il serait le « Maître » et possèderait une considérable fortune…

Ma critique

« Quand le dormeur s’éveillera » est un roman de science-fiction un brin fantastique datant de 1898, bien écrit et encore intéressant à lire même à notre époque. L’intrigue basée sur une plongée dans un monde troublé et quasi absurde après une interminable durée de sommeil est assez étonnante. La chute est surprenante quoique logique au bout du compte. Le lecteur sera surtout intéressé par les intuitions de Wells sur l’avenir de nos sociétés. Il a la prémonition de la montée des totalitarismes (nazisme, fascisme, communisme), de l’affaiblissement des religions et de la spiritualité au profit de l’individualisme, de l’hédonisme et du culte de l’argent-roi. Il sourira sans doute de l’émerveillement de Wells face aux premières machines volantes et s’étonnera sans doute de découvrir que celui-ci ne voyait d’autre avenir pour l’humanité que dans un gouvernement unique au niveau mondial. À noter de nombreuses réflexions sur la sottise des masses, leur incapacité à s’organiser vraiment, leur propension à se laisser mener, berner, manipuler par des leaders pas forcément recommandables. Mérite le détour bien que ce ne soit pas et de loin le meilleur opus de Wells.

Ma note

3/5

FANTASTIQUENOUVELLESSCIENCE-FICTION

RÉCITS DE SCIENCE-FICTION TOME 2 (J.H.ROSNY-AINE)

Le résumé du livre

Dans un futur très lointain, les peuplades plus ou moins primitives survivant sur Terre doivent subir l’invasion d’étranges créatures, les Xipéhuz. Tels des cyclopes, ils ne disposent que d’un seul œil qui brille comme une étoile dans la nuit. Ils ont entrepris d’exterminer les derniers humains en se servant d’un rayon lancé depuis leur unique orbite faciale. Après de nombreuses tentatives infructueuses de riposte à l’aide de lance-pierres ou d’arcs, Bakhoun, un des chefs de tribus, finit par trouver un moyen de les vaincre. Il imagine un arc amélioré, une sorte d’arquebuse et vise l’œil. Et là les intrus tombent morts, pétrifiés. Un combat sans merci, s’engage alors… Après une catastrophe « nucléaire » provoquant éruptions volcaniques et séismes en grand nombre, les humains survivants se sont regroupés en petites unités dans des oasis de déserts. Mais leur plus gros problème reste le manque d’eau. Ils ne peuvent y pallier qu’en organisant une euthanasie planifiée…Une expédition menée par le capitaine Devreuse aux confins de la Sibérie orientale et de la Chine fait d’étranges découvertes : un tigre géant à dents de sabre, tout droit sorti des temps préhistoriques, puis des peuplades d’Hommes-des-Eaux à la peau verdâtre capables de rester des heures sous l’eau…Sévère et Luce assistent à un étrange phénomène astronomique : l’arrivée de la Roge Aigue, dévorant sur son parcours étoiles et Lune et répandant partout des lueurs rouges d’incendie sans chaleur ni consumation…

Ma critique

« Récits de science-fiction » est un recueil de quatre nouvelles et novellas sur un thème post-apocalyptique pour deux d’entre elles, catastrophique pour une autre et d’aventures fantastiques pour la dernière. Le style est de belle facture, précis et descriptif et les histoires sont étonnamment modernes. Le lecteur découvrira d’ailleurs que Rosny-Aîné fut un visionnaire dans la mesure où il imagina une catastrophe nucléaire à une époque où les recherches en ce domaine n’en étaient qu’aux balbutiements ! Mis à part l’écriture excellente mais datée, ces nouvelles restent d’un grand intérêt ne serait-ce que pour découvrir que la plupart des thèmes de SF ou de fantastique avaient déjà été explorés dès le début de l’autre siècle. Depuis cette époque, les auteurs n’ont fait que broder dessus. Tout comme Jules Verne avec qui il a de nombreux points de convergence, Rosny-Aîné fut un précurseur et un maître du genre ! Le monde se porterait mieux si les puissants écoutaient poètes et romanciers…

Ma note

4/5

FANTAISIEFANTASTIQUE

L’ENCHANTEUR (RENÉ BARJAVEL)

Le résumé du livre

« Il y a plus de mille ans, vivait en Bretagne un Enchanteur qui se nommait Merlin. Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, les mains fines, la grâce d’un danseur, la nonchalance d’un chat, la vivacité d’une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts. Il possédait les pouvoirs, et ne les utilisait que pour le bien, mais parfois, il commettait une erreur, car, s’il n’était pas un homme ordinaire, il était humain cependant. » Un jour de bataille, Merlin rencontra Viviane qui tomba immédiatement sous son charme, car il lui apparut sous sa forme la plus jeune et la plus charmante. Il lui révéla son ascendance et ses pouvoirs. L’ennui, c’est que pour pouvoir continuer à en disposer, tous deux ne devaient pas consommer leur amour, mais rester éternellement vierges, ce qui n’était absolument pas du goût de Viviane…

Ma critique

« L’enchanteur » se présente comme une nouvelle version d’une légende revisitée et modernisée, tout en restant assez fidèle à l’esprit du célèbre texte des « Chevaliers de la Table Ronde ». Barjavel a choisi de prendre Merlin l’enchanteur comme personnage principal, ce qui ne lui empêche pas de lui faire partager la vedette avec le jeune roi Arthur, son épouse Guenièvre, Lancelot, Morgane, Gauvain, Léaudagan, Perceval et d’autres. L’écriture est fluide, pleine d’envolées poétiques et lyriques, de batailles épiques et de péripéties magiques. C’est un pur régal de lire cette épopée chevaleresque, dans une ambiance celtique pleine de brume et de mystère. Un retour aux sources de la littérature quand elle était encore magique, poétique, onirique et mettant pourtant en scène des hommes bien pétris de chair et de sang, traversés de sentiments contradictoires et de passions dévorantes. Un pur régal que ce « remake » magistral !

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHISTORIQUE

LE RUBAN NOIR DE LADY BERESFORD (MICHEL DE GRÈCE)

Le résumé du livre

Sir Markus Beresford, heureux propriétaire du château de Gill Hall, s’étonne de voir son épouse porter soudain un ruban noir à son poignet d’autant plus qu’elle refuse de lui donner la moindre explication quand il l’interroge… En 1759, lorsque son père annonce à Isabelle de Parme, princesse aussi belle qu’intelligente et déjà auteure de deux traités de politique, qu’elle est promise au futur empereur d’Autriche et roi de Bohème et de Hongrie, elle éclate en sanglots, car elle en aime secrètement un autre… En visite au château de Versailles, deux Anglaises, Miss Moberly et Miss Jourdain décident d’en profiter pour aller visiter également le Petit Trianon et le Hameau de Marie-Antoinette. Elles y font d’étranges rencontres… Le fils d’un général proche de Nasser a le privilège de pouvoir poursuivre des études de gynécologie en Grande-Bretagne. Diplôme en poche, il décide de rentrer en Egypte. Pour son premier poste, il se retrouve dans la petite ville oubliée et poussiéreuse de Rosette…

Ma critique

« Le ruban noir de Lady Beresford » est un recueil de vingt-trois histoires étranges et fantastiques. Elles se déroulent aux quatre coins du monde, en France, en Grande-Bretagne, en Egypte ou aux Etats-Unis principalement. Elles datent de toutes les époques des plus lointaines aux plus récentes (début de l’autre siècle) en passant par le Moyen-Âge et les révolutions. Les sorcières, fantômes et autres revenants y ont la part belle et pas seulement dans les châteaux hantés d’Ecosse. Presque toutes ont un rapport proche ou lointain avec l’aristocratie et les familles royales. Il s’agit souvent de tragiques destins, de sombres fin de règne. Une des plus intéressantes est sans conteste celle abordant les aspects étranges de la mort du roi Louis II de Bavière, retrouvé noyé dans un lac. Sans oublier le destin cruel de la Duchesse d’Alençon, sœur de Sissi, cousine de Louis II et personnalité aussi insaisissable que lui. Toutes ces sombres histoires vraies ou supposées telles méritent le détour ne serait-ce que pour leur intérêt historique et pour une qualité de style qui permet une lecture fluide et agréable. Ouvrage qui se lit comme un roman.

Ma note

4,5/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEROMAN

LE PION BLANC DES PRÉSAGES (DAVID EDDINGS)

Le résumé du livre

Le monde était jeune alors, les Dieux vivaient en harmonie et les hommes ne formaient qu’un seul peuple. Aldur le Sage façonna un globe au pouvoir immense, l’Orbe. Mais Torak, le dieu jaloux, s’en empara au prix d’une main et d’un visage brûlé, et plongea l’univers dans le chaos. L’Orbe fut caché. Les dieux se retirèrent et les hommes se divisèrent. De nombreux siècles plus tard. L’Orbe a disparu à nouveau. L’immortel sorcier Belgarath sait que l’avenir de l’humanité repose sur un unique mais très vulnérable pion, le jeune Garion, âgé d’une quinzaine d’années, qu’il avait confié des années plus tôt à Dame Pol alors qu’il n’était qu’un nourrisson orphelin. Il n’est donc qu’un petit valet de ferme qui ignore tout de son ascendance et de sa destinée.

Ma critique

« Le pion blanc des présages » est le premier tome d’une trilogie titrée « La Belgariade » relevant des sagas de fantaisie à l’américaine. La quatrième de couverture proclame que cet ouvrage est un « cycle majeur qui trouve sa place aux côtés du « Seigneur des Anneaux ». Cette affirmation demande à être précisée. L’auteur (ou plutôt les auteurs car Eddings a écrit avec son épouse semble-t-il) s’est très largement inspiré du chef-d’œuvre absolu de Tolkien. L’ennui, c’est que l’élève n’arrive pas à la cheville du maître. Il fait du Tolkien sans le souffle, sans la mystique et sans l’esprit ! Par exemple, il a juste remplacé l’anneau magique par une boule magique et le hobbitt par un valet de ferme. Et on pourrait continuer longtemps dans les comparaisons sur les personnages. Le pire vient de la faiblesse de l’intrigue. Il ne se passe pas grand-chose dans ce premier tome. On présente les personnages et on commence une très longue quête de l’Orbe un brin ennuyeuse. Seul point positif : le style est très fluide, ce qui permet une lecture aisée et agréable.

Ma note

4/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEHUMOUR

BLANCHE-NEIGE CONTRE MERLIN L’ENCHANTEUR (CATHERINE DUFOUR)

Le résumé du livre

Au début du début, au commencement du commencement, la Terre était plate comme une crêpe ou comme une galette. Mais un jour Dieu claqua des doigts et la Terre se retrouva ronde. L’ennui, c’est que quand une main cosmique pétrit une crêpe pour en faire une boulette, la garniture a tendance à souffrir ! C’était un monde bizarre, habité par la magie ou « hanté » auraient dit certains, voire « pourri » pour les plus amers ou les plus réalistes. On y trouvait des fées, des arbres, des sirènes, des anges, des démons, (surtout des anges plus démons que les démons), quelques humains sans oublier Merlin l’enchanteur et la terrible Blanche-Neige. Mais dans ce monde, la foi partait en sucette depuis que Dieu s’était mis à boire !

Ma critique

« Blanche-Neige contre Merlin l’Enchanteur » relève de la fantaisie humoristique la plus échevelée. Ce roman fut d’abord publié en deux volumes « Merlin l’Ange chanteur » et « L’immortalité moins six minutes ». Le premier centré sur les personnages de l’Archange et de l’Angelot. Le second sur les deux fées follettes Pimprenouche et Pétrol’Kiwi. Le lecteur n’y trouvera aucune intrigue construite de manière classique, mais une suite de séquences sans grande logique. Il nagera dans la fantaisie débridée, le fantasque, l’étrange, le grand n’importe quoi. L’inspiration de Catherine Dufour est proche de celle des Monty Python, de Terry Pratchett, de Neil Gaiman voire de Douglas Adams. Une forme d’humour anglo-saxon fait d’absurde, de « nonsense », de paradoxal avec une pointe de « french touch » pleine d’ironie et de dérision. L’auteure évoque nombre de personnages légendaires comme Aurore Dubois-Dormant, Peau d’Âne, le roi Arthur (Artus) et les chevaliers de la Table Ronde ou historique comme Richelieu, Louis XIV, Marie de Médicis et Louis XV entre autres. Elle s’en explique d’ailleurs dans une postface fort intéressante en forme de « making of » où elle raconte la genèse de son opus et démêle le vrai du faux des emprunts historiques. Un ouvrage à conseiller absolument aux amateurs du genre ne serait-ce que pour le style inimitable de l’auteur.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHUMOUR

GARRETT, DÉTECTIVE PRIVE / T1 LA BELLE AUX BLEUS D’ARGENT (GLEN COOK)

Le résumé du livre

Un matin de gueule bois, Garrett, détective privé, est réveillé en sursaut par de violents coups frappés à sa porte. Ce sont les Tate accompagnés de Rose, jeune cliente plutôt teigneuse, qui insistent pour qu’il prenne en charge une affaire délicate : retrouver Kayanne Kronk, la maîtresse de Denis, leur oncle défunt et ancien compagnon d’armes de Garrett pour que celle-ci puisse hériter d’une fortune colossale. L’ennui, c’est qu’elle se cache quelque part dans le Cantard, région particulièrement dangereuse où elfes, gnomes, grolls, vampires et autres centaures se livrent une guerre interminable et sans merci. Heureusement, Garrett pourra être aidé dans sa quête par l’homme mort, les géants triplés et quelques autres étranges personnages aussi vilains qu’efficaces !

Ma critique

Ce premier épisode des aventures de « Garrett, détective privé » relève du monde de la fantaisie humoristique. D’une grande simplicité, l’intrigue repose entièrement sur la recherche d’une personne qu’on ne trouve qu’en toute fin, une sorte d’Arlésienne perdue dans le désert. Les combats ne manquent pas, tout comme les rencontres de personnages inquiétants tels les zombies de la fin. Tout le plaisir de la lecture repose sur le ton humoristique, un brin décalé, « so british » de Cook, ce qui est assez étonnant pour un Américain. L’ensemble est distrayant et de lecture facile, mais de là à comparer Cook à Pratchett et à Chandler, comme le prétend la quatrième de couverture, il y a un gouffre qu’on nous permettra de ne pas franchir.

Ma note

4/5

FANTASTIQUEPOLICIER

TRAQUE EN DEUX TEMPS (MICHEL CHERCHI)

Le résumé du livre

En août 2018, au Nicaragua, Rob Sterling et Alex Garcia, tous deux agents de la CIA, tombent dans une embuscade. Leur guide Ramiro est abattu. Rob et Alex se réfugient dans une grotte où ils comptent défendre chèrement leur peau dans l’attente des secours. Mais un tir de roquette fait s’effondrer leur refuge sur eux. Une équipe, intervenue en hélico pour les sauver, arrive juste à temps pour les transférer en bien piteux état à l’hôpital militaire de Managua. Deux mois plus tard, Sterling se retrouve au quartier général de la CIA à Langley dans le bureau de Shaeffer, le directeur, qui lui annonce qu’Aljarith, le tueur à gages terroriste qu’il pourchasse depuis des années, vient enfin d’être abattu au Mozambique. Rob Sterling n’en croit rien. Un peu plus tard, son ami Yorell Lincoln, reporter du journal « The Independent », l’informe que différents phénomènes paranormaux se dérouleraient autour du siège de la NASA. Ils décident de se rendre sur les lieux. Ils y rencontrent le professeur Evrett, prix Nobel de physique, qui leur explique que ce dont ils ont été témoins est une sorte de fracture dans le continuum espace-temps, ce qui expliquerait la facilité avec laquelle Aljarith parvient toujours à s’échapper une fois ses crimes accomplis…

Ma critique

« Traque en deux temps » se présente comme un roman d’espionnage avec un important volet fantastique. Toute l’intrigue, assez simple au demeurant, repose sur le va-et-vient entre deux mondes, celui de maintenant et celui à venir, 91 ans plus tard. Pas mal apparenté aux agents secrets bien connus comme James Bond ou OSS 117, le héros est un superman chevaleresque, mais sans grande épaisseur romanesque ni véritable humanité. Quelques petites manies, quelques lubies ou quelques hobbies originaux les lui auraient procuré. Le style est simple, efficace et agréable à lire. La preuve, le livre se lit en une journée, tellement le lecteur n’a pas envie de le quitter même s’il a parfois l’impression de lire une BD ou d’être pris dans un jeu vidéo plein de péripéties et de rebondissements. Ouvrage de détente et de divertissement agréable et détendant, bien qu’entaché que quelques coquilles, anglicismes (ou américanismes) et autres erreurs grammaticales ou lexicales qui auraient dû être corrigées.

Ma note

4/5

FANTASTIQUEHUMOUR

L’HOMME AU TORQUE D’OR (SIMON R. GREEN)

Le résumé du livre

Son nom est Bond, Shaman Bond. Mais ce n’est qu’un pseudo. En réalité, il s’appelle Eddie Drood. Sa mission consiste à traquer et combattre monstres horrifiques et autres entités maléfiques. Depuis la nuit des temps, il est de tradition pour son ancestrale famille de protéger l’humanité contre toutes les forces du mal. Et si Edwyn Drood dispose du permis de tuer n’importe quel agent des ténèbres, il n’en abuse jamais. Grâce au torque d’or qui orne son cou, d’une simple formule magique, il peut se retrouver protégé par une armure dorée qui le rend aussi invisible qu’invincible. Les balles rebondissent à sa surface, poignards et épées s’y brisent. Sa première mission consiste à aller régler le cas d’un Président admis à l’hôpital Saint Baphomet, sur Harley Street, à Londres. L’homme est enceint et même sur le point d’accoucher. Il se serait retrouvé dans cet état intéressant suite à une escapade avec des filles de mauvaise vie des bas-fonds de Bangkok. Grâce à des fléchettes remplies d’eau bénite congelée, Drood résout le problème en un tournemain. Et, mission accomplie, le voilà convoqué au manoir des Drood, devant sa grand-mère, la Matriarche. Et là, rien ne va plus…

Ma critique

« L’homme au torque d’or » se présente comme un roman de fantaisie humoristique et parodique. Eddie Drood est une sorte d’agent 007 qui traque des monstres en lieu et place d’espions. Il dispose d’armes bizarroïdes imaginées et réalisées par un de ses oncles. Les allusions au personnage de Ian Fleming sont innombrables (combinaison d’or à la « Goldfinger », par exemple). J’ai également relevé un petit côté « Famille Addams » chez les Droods, finalement plus sombres que l’impression qu’ils veulent donner. L’intrigue est plutôt simple. Elle se résume à une suite de rencontres avec divers monstres plus ou moins tocards, plus ou moins déclassés. La fin a un côté conte philosophique qui n’est pas désagréable. Le style est aussi fluide qu’agréable. L’ensemble donne une expérience de lecture divertissante surtout grâce à l’humour de l’auteur, lequel permet de ne pas trop se soucier du côté jeu vidéo de cette histoire. De la fantaisie amusante, drolatique et parfois frisant un « non-sense » très britannique. À lire au second degré bien sûr.

Ma note

4/5

FANTASTIQUEHUMOUR

BLANCHE NEIGE ET LES LANCE-MISSILES (CATHERINE DUFOUR)

Le résumé du livre

Les Uckler forment une peuplade un peu bizarre. Gais, industrieux et généreux, ils n’ont qu’un seul défaut. Quand ils rencontrent un étranger, un vrai, ils le zigouillent. Ils récoltent également des saucissons sur des arbres appelés saucisonniers et s’en servent pour fabriquer une bière tout à fait infecte. Mais, comme ils n’en connaissent pas d’autre, ils la trouvent délicieuse. Et voilà qu’Aïe, un des leurs, parti depuis longtemps, revient un beau jour parmi eux juché sur un gragon pour leur dire qu’il a fait fortune et qu’il les a toujours détestés cordialement. Depuis ce jour, rien ne va plus chez les Uckler. Une mycose parasitique appelée pioupiase fait des ravages dans leur forêt de saucissonniers. La bière devient imbuvable même pour eux. Et l’ambiance si joyeuse d’ordinaire vire au lugubre. Alors la tribu décide d’envoyer l’un des siens, Tute, chercher de par le vaste monde de nouvelles graines de saucissonnier…

Ma critique

« Blanche-Neige et les lance-missiles » est un charmant roman de fantaisie parodique qui regroupe en un seul volume deux ouvrages publiés séparément au départ, « Les grands alcooliques divins » et « L’ivresse des providers ». Pour le même prix, le lecteur a donc droit à deux histoires se passant d’ailleurs à deux époques différentes (avant et après un Grand Cataclysme Cotonneux) et même à des bonus dans le tiers final avec « Le feu dans les modules de drivers » entre autres. On comprendra que nous sommes dans la narration foutraque, barrée, avec pour seul souci le plaisir et l’amusement du lecteur. Lequel se retrouve avec un tas de personnages de contes aussi connus que Peau d’Âne, la Belle au bois dormant, Cendrillon, le Petit Chaperon rouge ou la Fée Carabosse, complètement revisités et en nettement délurés. Dans la seconde partie, il retrouvera d’autres fées qui ont tout de péripatéticiennes, un Evariste Galois et surtout un Bill Guette encore plus diabolique que l’original. Sans oublier une Blanche-Neige devenue une terrible impératrice suite à une erreur de distribution de pomme empoisonnée. Cet ouvrage s’est vu décerner un Prix Merlin tout à fait mérité. Catherine Dufour dispose d’un style assez inimitable. Un véritable régal de lecture tant les allusions littéraires ou autres, les blagues, les jeux de mots et autres contrepèteries sont nombreux. Que l’on ne cherche plus une émule du regretté Pratchett ou du génial Gayman, nous l’avons et elle est française ! Ne ratez pas cette « Blanche-Neige » qui saura vous amuser, vous distraire et vous faire rire, toujours avec intelligence, élégance et finesse.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEROMAN

LA COMPAGNIE DES FÉES (GARRY KILWORTH)

Le résumé du livre

Au fil des ans, la forêt de Sherwood s’est réduite comme peau de chagrin. Ses arbres poussent de plus en plus mal. Les hommes ne la respectent plus, ils y déposent toutes sortes de détritus. Elfes et fées qui y séjournaient depuis la nuit des temps s’y sentent de plus en plus mal à l’aise au point de commencer à craindre de perdre peu à peu leurs pouvoirs magiques. Le roi des elfes Oberon et la reine des fées Titania pensent qu’il est grand temps de quitter les lieux pour aller s’installer dans la Nouvelle forêt, réputée plus touffue, plus vaste, plus tranquille et moins polluée. Mais comment faire pour s’y rendre ? Sid, un jeune garagiste qui leur tient lieu de serviteur, leur a déniché un vieil autocar. Titania, à qui Sid a appris à conduire, devra prendre le volant. Elfes et fées ne seront pas autorisés à emmener leurs animaux de compagnie. Mais c’est sans compter avec Morgan-le-Fay, la sorcière, qui va tout faire pour perturber leur migration…

Ma critique

« La compagnie des fées » est un charmant roman de fantaisie avec tous les ingrédients habituels de la féerie anglaise, elfes, nains, sorcière, géants, gnomes, chimères, etc. L’auteur a pris son inspiration chez Shakespeare, dans le « Songe d’une nuit d’été ». Les allusions à l’œuvre en question sont fort nombreuses. Le lecteur relèvera un certain humour british, surtout dans le début de l’histoire avec des personnages pleins de défauts (menteurs, tricheurs, autoritaires) et plus humains que les humains eux-mêmes. Bien évidemment il pourra lire cette histoire, fort bien écrite dans un style fluide et agréable, comme une fable sur les nuisances du monde moderne ou comme un conte philosophique. Il notera également une ambiance plutôt poétique avec des titres de chapitres très floraux comme : « Le coquelicot se referme » ou « La picride commune s’ouvre » et quelques descriptions d’arbres, champignons, insectes. À recommander aux amateurs du genre.

Ma note

4/5

FANTASTIQUENOUVELLESSCIENCE-FICTION

CES CHERS VIEUX MONSTRES (HOWARD WALDROP)

Le résumé du livre

Employé par la Machine, un jeune Juif abat d’un coup de révolver un colonel de cosaques aux abords d’un village polonais en 1881. Puis il repart en 1348, en pleine peste noire, pour empoisonner un puits en y jetant le cadavre d’un cheval… Hudson, un savant fou, tente de transformer un homme en gorille que Tulez, son assistant, s’amuse à asticoter à l’aide d’un aiguillon électrique… Quelques lutteurs japonais s’affrontent dans un tournoi de sumo. L’un d’eux use d’un subterfuge imparable : il exhibe un hamburger au nez de son adversaire végétarien… Pour les neptunistes, la Terre n’était au début qu’un très vaste océan. Pour les vulcanistes, seuls les volcans ont façonné la Terre. De leur rencontre résulte un congrès des plus mouvementés… Des insectes géants et toutes sortes de monstres venus de l’espace ont envahi notre planète… Deux groupes d’apprentis rockers, les Kool Tones et Bobby & the Bombers doivent s’affronter. Le sort prévu pour les perdants sera plutôt désagréable… Un pharaon, recréé par manipulation génétique, repart dans le passé parachever un mystérieux événement qui s’est produit 5000 ans plus tôt… Une femme participe à un concours d’engins agricoles un peu particulier… Trois robots, Don, Dink et Mik, inspirés de Donald, Dingo et Mickey, partent à la recherche des derniers humains…

Ma critique

« Ces chers vieux monstres » est un recueil regroupant 10 nouvelles de science-fiction et de fantastique assez divertissantes mais pas particulièrement originales. Publiées en 1990 chez nous, elles ont été écrites dans les années 70 à 80. Elles portent toutes la marque de l’époque. Chacune est présentée dans son contexte, c’est-à-dire souvent des œuvres pour petites revues éphémères et dans quel esprit elle a été écrite. Waldrop ne cache pas qu’il s’est largement inspiré des films d’horreur des années 50/60 avec leurs monstres grand-guignolesques et leurs décors de carton pâte, mais aussi des musiques de l’époque et tout particulièrement du doo-wop, un rock uniquement vocal, sans oublier un détournement des personnages de Walt Disney ou un détour dans l’histoire de l’Egypte ancienne. On aura compris qu’il fait feu de tout bois, ce qui donne un ensemble assez disparate et même de qualité inégale. En quatrième de couverture, on parle d’un âge d’or de la science-fiction. Si c’est le cas, le moins qu’on puisse dire c’est que l’or a mal vieilli, qu’il s’est même plutôt terni.

Ma note

3/5

FANTASTIQUEHUMOUR

L’ANNIHILATRICE A COUETTES (GUILHEM)

Le résumé du livre

Quelque part sur la mer, le jeune Lupin se réveille, flottant très loin des côtes. Et c’est sous lla forme d’une truite-garou qu’il est repêché par un vieil homme nommé Le Pêcheur. Lupin était le chevalier à la canne à pêche de l’épisode précédent. Il était redevenu simple apprenti boulanger de 16 ans. Alors que l’Archange s’apprête à partir à l’assaut d’Asia, mollement défendue par le Stratomancien, Sélène, petite rouquine de 12 ans, pleure la disparition de son ami Lupin. Et voilà que Pierre, la pierre qui parle, lui ordonne de quitter au plus vite son refuge. Sans oublier d’emporter la canne à pêche magique de Lupin, elle se met en route avec ses compagnons, la gorgone Sthéna, l’ours Nandi, Geungshi, Anorin et At-Coum, pour aller à la rencontre du Grand Monolithe.

Ma critique

« L’annihilatrice à couettes » se présente comme le deuxième tome d’une saga de fantaisie humoristique fort agréable à lire. Un style vivant, agréable. Une intrigue fort bien menée, pleine de rebondissements. Le tout dans une ambiance délirante avec des personnages totalement improbables comme ces pierres qui parlent et qui craignent pour leur vie, un Grand Monolithe pas plus gros qu’un grain de sable et un Dieu, lecteur compulsif, qui, ayant toujours peur de déranger les gens, est d’un tel laisser-aller qu’il désespère son premier ministre. Ceci pour n’en présenter que quelques-uns et éviter de spoiler. Une ambiance rabelaisienne, un brin picaresque et joyeusement paillarde. Un des personnages use même d’un langage carrément ordurier tout à fait réjouissant. Le lecteur a l’impression que l’auteur a pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire déjantée. Et c’est contagieux ! Il se permet tout, même d’utiliser des termes un brin désuets voire exotiques comme « conneau », « niaiseux » et quelques autres. À noter une bataille finale un brin longuette, très proche de l’univers BD. Frustration : la fin reste ouverte. Donc, il va falloir attendre avec impatience le tome suivant : « Le retour du revenant ».

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHUMOURSCIENCE-FICTION

LE CHEVALIER A LA CANNE A PÊCHE (GUILHEM)

Le résumé du livre

Âgée de 11 ans, la petite Sélène est hébergée dans une maisonnette d’une seule et unique pièce qui sert également de four à pain au boulanger du village de Prin. Elle y pratique l’élevage d’escargots surtout pour améliorer son ordinaire. Si les femmes de la petite communauté se montrent aussi généreuses avec elle, c’est qu’elles espèrent que Sélène sera bientôt capable de prendre le relais dans leur pénible tâche de procréation. À Aleth, capitale de la principauté de Coriosolite, le teignome Coum, gros gnome grincheux et fort mal embouché, désire reprendre une partie de carte interrompue par le chant hypnotisant d’une elfe…

Ma critique

« Le chevalier à la canne à pêche » est un roman de fantaisie plutôt déjantée dans la lignée des bouquins du regretté Terry Pratchett (auquel ce livre est d’ailleurs dédié), mais aussi et encore plus de ceux de Neil Gaiman avec un petit côté Lewis Carroll, voire Monty Python. Autant dire de belles références pour un texte très réussi, plein d’humour et d’originalité. Quelle imagination ! Une suite de situations improbables ou farfelues, une galerie de personnages relevant de la plus haute fantaisie, voire de la chimère comme Anorin, le revenant qui prend toutes sortes d’aspects à intervalles réguliers. Ainsi peut-il se transformer en dragon ou en oiseau de feu tout en déclamant des alexandrins. Sans parler de Prof, l’ours-nandi, du gnome teigneux, de Sthéna, la chimère capable de pétrifier ses ennemis ou de Geungshi, personnage dont il ne reste plus qu’un crâne et qu’une dent, mais qui vit et parle encore ! Une mention spéciale pour Sélène, seule humaine de cette histoire, gamine attachante, amoureuse d’un inconnu et disposant de super-pouvoirs. L’intrigue, tout aussi improbable, regorge de combats, batailles rangées et péripéties de toutes sortes qui font beaucoup penser à une BD ou à un jeu video. Le style de l’auteur est fluide, agréable et efficace. Pour peu qu’on l’on ne soit pas trop cartésien, on passe un très bon moment de divertissement à découvrir cet univers de folie douce, finalement aussi poétique qu’humoristique qui pourrait d’ailleurs être aisément adapté au cinéma avec pas mal d’effets spéciaux bien sûr.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUENOUVELLESSCIENCE-FICTION

CELLULOMAN (FRANÇOIS EMILE)

Le résumé du livre

Doter un homme de la force de l’éléphant, de la rapidité de la gazelle, de la résistance du rhinocéros, de la vue perçante de l’aigle, de l’ouïe du chat, de la capacité pulmonaire du dauphin et du radar de la chauve-souris, tel est l’objectif du Docteur David Bloub pour son cobaye Jean Forêt… Le professeur Baltus navigue au large de La Rochelle quand son bateau est littéralement happé par un engin sorti de la mer. Avec trois autres savants kidnappés comme lui, ils doivent mettre au point un véhicule blindé ultra perfectionné… L’Intelligence artificielle d’un prototype du Professeur Baltus est contaminée par un virus, ce qui permet à des gangsters de s’emparer de l’engin et de s’en servir pour un cambriolage… Au quartier général de l’armée américaine, un général annonce à son état-major qu’un contact vient d’être établi avec un extra-terrestre. Un OVNI se pose à la base de Scott AirForce. Son pilote fait une requête un peu bizarre… Le professeur Baltus met au point un androïde et un chien robot doté du cerveau de son propre chien, mort par sa faute… Le professeur Beckmann découvre un produit cicatrisant à base de propolis…

Ma critique

« Celluloman » est un recueil de sept nouvelles de fantastique et d’anticipation ne manquant pas d’un certain charme. L’ennui, c’est que, partant d’une idée intéressante (homme amélioré, cyborgs, morts-vivants télécommandés, etc.), l’auteur n’en tire pas grand-chose de vraiment original et ne trouve pas le moyen de faire atterrir son intrigue sur une fin surprenante. Le manque de style et de qualité littéraire particulière peuvent un peu gâcher le plaisir de la lecture. Beaucoup trop d’erreurs en tous genres, de coquilles et d’approximations lexicales ou grammaticales. Une fixation sur le militaire et des descriptions de personnages toujours centrées sur la couleur des yeux et des cheveux. Un ouvrage qui, s’il avait bénéficié d’une véritable relecture, aurait pu parvenir à un véritable professionnalisme.

Ma note

2,5/5

DARK-FANTASYFANTASTIQUEHORREUR

COMME UNE BÊTE (PHILIP JOSE FARMER)

Le résume du livre

À Los Angeles, Harald Childe, détective privé, a perdu de vue son associé Matthieu Colben, disparu mystérieusement alors qu’il enquêtait sur une banale affaire d’adultère. La police lui fait visionner un film d’amateur que quelqu’un lui a envoyé. Il y voit avec horreur la mort ou plutôt l’exécution de Colben dans une sorte de rituel sexuel fort peu ragoûtant. L’inspecteur Bruin, sorte de gros ours mal léché assez indifférent à la souffrance humaine, est chargé du dossier. Mais cette affaire semble des plus délicates à élucider. Un spécialiste de l’étrange et du paranormal finit par orienter Childe sur un riche original possédant une immense propriété dotée de rien moins que de deux murs d’enceinte…

Ma critique

« Comme une bête » est un roman – premier d’une trilogie – assez difficile à classer vu qu’il se trouve aux limites du fantastique, de l’horreur et du pornographique. Les scènes de sexe sont nombreuses et fort répétitives. Le contraire eut été étonnant. Certaines sont si poussées qu’elles relèvent quasiment de la parodie voire de la farce potache. L’horreur est également bien présente avec toute une galerie de monstres dont le lecteur ne sait pas trop d’où ils sortent : fantômes, goules et surtout une femme avec un très long serpent lui sortant du sexe pour finir dans la bouche. La présence de vampires venus de Transylvanie et d’un lointain descendant du comte Dracula ajoute un côté fantastique à cette histoire au bout du compte assez simple pour ne pas dire simpliste. Dans sa post-face, Theodore Sturgeon attire à très juste raison l’attention des lecteurs sur le côté fable et même conte philosophique de ce bouquin. Le style n’est ni vif, ni léger, un tantinet trop descriptif et presque tirant à la ligne à notre goût. Pas le meilleur de cet auteur.

Ma note

3/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

KRONOS, LE TEMPS DE RENAÎTRE (YVAN LANDIS)

Le résumé du livre

Au Mont Valérien, Daniel Orzon, ancien chercheur pour l’armée américaine, a mis au point, dans la cave de son pavillon, Kronos, une machine à re-créer à l’identique des êtres ayant déjà existé. Un engin capable de les faire revenir de l’au-delà, de les ressusciter des morts, mais pour un temps déterminé à l’avance. Ainsi parvient-il à refabriquer Clara, son épouse, décédée, quatorze années plus tôt. Après un premier essai qui tourne court, il recommence et réussit à lui donner un siècle d’espérance de vie supplémentaire. Clara travaillait pour les services secrets américains. Elle devait assurer la protection d’une ministre quand l’avion dans lequel elle se trouvait fut pris d’assaut par des terroristes. Les forces de l’ordre encerclèrent l’appareil. Un tireur d’élite, Ike « the Strike », en voulant abattre un des terroristes, la tua d’une balle…

Ma critique

« Kronos, le temps de renaître », se présente comme un roman de science-fiction doté d’une bonne part de fantastique. Avec cette machine en forme de soucoupe volante, sorte d’imprimante 3D capable de créer des humains à partir d’une simple image holographique, on n’est pas très loin du pouvoir du démiurge, de l’homme se hissant à la hauteur du divin. Dans le monde de l’imaginaire, pourquoi pas ? Mais le lecteur en constatera vite les limites. De cette idée originale et hyper intéressante, Yvan Landis n’a pas tiré le maximum, loin de là. Il s’est contenté de faire apparaître quelques personnages historiques complètement éberlués de ce qu’ils découvrent. L’intrigue est assez simpliste. Peu de suspens et peu de rebondissements. De méchants Russes volent l’invention. On se demande d’où ils sortent et comment ils ont obtenu l’information. La chute n’est pas surprenante du tout. Le style trop banal et trop banal aurait mérité d’être plus travaillé. (Trop de dialogues peu percutants et peu pertinents.) Une mise en page approximative, un trop grand nombre de coquilles, de faiblesses lexicales et grammaticales gâchent un peu le plaisir de la lecture de cet ouvrage de divertissement sans grande envergure.

Ma note

3/5

FANTASTIQUEHORREURTHRILLER

LE MANTEAU DE NEIGE (NICOLAS LECLERC)

Le résumé du livre

Dans une ferme isolée du Jura, Etienne, un vieil agriculteur, vit dans un isolement sauvage avec sa femme léthargique qui passe toutes ses journées, immobile sur un fauteuil depuis une vingtaine d’années. Un jour, elle sort sans la moindre raison de cette torpeur et le prend par surprise. Elle se lève brusquement de son fauteuil, prend un couteau et tranche la jugulaire de son mari… La jeune Katia est haptophobe. Elle ne supporte aucun contact physique avec quiconque, même avec les membres de sa propre famille. Cette particularité lui vaut quolibets et sarcasmes de ses camarades de collège. Mais un jour, la souffre-douleur se rebiffe. Une grande violence s’empare d’elle et elle agresse une élève qui la persécutait. C’est la petite fille d’Étienne, lequel a fait d’elle son héritière…

Ma critique

« Le manteau de neige » est un roman d’horreur et de fantastique basé sur toutes sortes de phénomènes paranormaux comme les hantises, les esprits frappeurs, les fantômes et autres revenants. Trois générations de drôles de loustics se succèdent dans ce récit très sombre. La haine, la perversité et le mal sont omniprésents du début à la fin. Les cadavres s’accumulent au fil d’une intrigue assez bien tournée quoi que pas mal controuvée. La clé de l’affaire remontant à la seconde guerre mondiale (avec juifs, résistants et collabos) manque totalement d’originalité. Ce genre d’histoire a déjà été racontée des centaines et peut-être des milliers de fois. Nicolas Leclerc y rajoute une sorte de « fatum », de malédiction de transmission de père en fils de l’instinct et de la jouissance de tueur tortionnaire. L’ensemble laisse une impression assez malsaine. Le lecteur peine à croire que pareils monstres aient pu exister dans la réalité et sévir pendant des dizaines d’années sans jamais se faire prendre ! Trop c’est trop. On patauge dans l’invraisemblable et on finit par ne même plus y croire. Âmes sensibles et cartésiens s’abstenir !

Ma note

2,5/5

FANTASTIQUETHRILLER

LES YEUX DES TÉNÈBRES (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

Tina Evans, ancienne danseuse de revue devenue chorégraphe de renom à Las Vegas, a perdu les deux hommes de sa vie. Son mari, Michael l’a quittée et son fils Danny, 12 ans, est décédé dans un terrible accident de bus. L’enfant ayant été atrocement défiguré, les gens des pompes funèbres ont déconseillé à Tina de le voir une dernière fois dans son cercueil. Elle ne peut s’empêcher de s’imaginer qu’il a peut-être survécu. Souvent, il lui arrive d’avoir l’impression de le revoir, de sentir sa présence en diverses circonstances. Bientôt des phénomènes étranges viennent confirmer cette impression. « Pas mort », écrit à la craie sur le tableau mobile de sa chambre d’enfant… Une impression de froid glacial… Des objets qui tombent, s’agitent, se déplacent sans raison… Des messages d’ordinateur appelant au secours… Tina Evans pourra bénéficier de l’aide de son nouveau compagnon, Elliott, avocat et ancien agent secret… Les évènements se précipitent… Qu’est-il vraiment arrivé à Danny ?

Ma critique

« Les yeux des ténèbres » est un thriller fantastique passionnant dont il est difficile pour ne pas dire impossible d’interrompre la lecture tant l’intrigue est pleine de suspens et de rebondissements en tous genres. Paru en 1981 en anglais et en 1990 en français, cet ouvrage qui n’a pas pris une ride vient d’être ré-édité par les éditions de l’Archipel alors qu’il était quasiment devenu introuvable même d’occasion tant l’actualité l’avait fait devenir « culte ». Dans cette étrange histoire, tout repose sur le paranormal, sur certaines capacités psychiques hors normes, sur la télékinésie, la télépathie et l’hypnose. La fin, qu’il convient de ne pas déflorer, est doublement époustouflante. Elle apporte une illustration étrange sur l’épisode « Coronavirus » que nous venons de subir. À quarante ans de distance, Dean Koontz, s’était vraiment montré incroyablement visionnaire. Dans une impitoyable guerre bactériologique, Chinois et Américains cherchaient à fabriquer, l’arme absolue, un virus mortel, le Wu-Han 400, contre lequel les humains n’arriveraient pas à produire d’anticorps. Qui a dit que poètes et écrivains étaient des devins et des prophètes ? Quoi qu’il en soit ce titre reste un des tout meilleurs du grand maître. On tremble, on vibre, on est en empathie constante avec cette mère tout en se posant un certain nombre de troublantes questions. Que demander de plus ?

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHORREUR

LA NUIT DU FORAIN (DEAN KOONTZ)

Le résumé du livre

En Pennsylvanie, Ellen vit dans une caravane avec son mari Konrad et leur fils Victor qui semble souffrir d’un important handicap. Issu du milieu des gens du voyage, ce qui n’est pas le cas d’Ellen, Konrad aime beaucoup son fils aussi repoussant soit-il. Ellen cherche oubli et réconfort dans l’alcool. Elle en arrive à craindre les crises de colère du nourrisson repoussant de laideur. Un jour, c’est le drame. L’enfant l’agresse et la griffe si fort qu’elle réagit violemment et le tue par accident. Konrad en devient fou furieux. Il frappe sa femme, manque de la tuer, puis finalement se calme. Il se contente de la bannir de la tribu en lui promettant que si un jour elle a des enfants, il la retrouvera à quelque endroit qu’elle se trouve sur cette planète pour leur faire subir le sort du malheureux Victor. Quelques années plus tard, Ellen a refait sa vie. Elle a d’abord eu Amy puis le petit Joey. De son côté, Konrad, toujours patron du Train Fantôme, est le père de Gunther, un colosse aux facultés intellectuelles plus que limitées, mais dont il veut qu’il soit l’instrument de sa monstrueuse vengeance. Parviendra-t-il à ses fins ?

Ma critique

« La nuit du forain » est un roman de terreur aux limites du gore, du fantastique et du satanique. On n’est pas loin du thème de « Rosemary’s baby » avec ce bébé monstrueux plein de griffes et de poils avec des allusions à « Frankenstein » avec ce géant débile et dangereux terrorisant les gens avec son masque de Boris Karloff. Un excellent Dean Koontz qui se dévore comme un véritable « page-turner ». On tremble pour la petite Amy et pour le gentil Joey. On est plein d’empathie pour la pauvre Ellen en dépit de son penchant nettement trop important pour la vodka orange et de son obsession pour les bondieuseries. Celles et ceux qui aiment se faire peur, être la proie de sensations fortes apprécieront certainement ce divertissant ouvrage.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEHUMOUR

QU’EST DEVENU L’HOMME COINCE DANS L’ASCENSEUR ? (KIM YOUNG-HA)

Le résumé du livre

Un matin, Jeong Sugwan se lève en ayant la pénible impression que toute sa journée ne va être qu’une suite de galères. Et ça ne manque pas d’arriver ! En pleine séance de rasage, son beau rasoir Gillette tout neuf tombe en panne, lui laissant la moitié du visage non rasé. Quand il veut prendre l’ascenseur, celui-ci est en dérangement avec un homme bloqué à l’intérieur. Au moment de monter dans le bus, il s’aperçoit qu’il a oublié sa carte chez lui. Pendant qu’il parlemente avec le chauffeur, le conducteur d’un poids lourd perd le contrôle de son véhicule qui finit sa course en percutant le bus. Et quand enfin Jeong arrive fort en retard à son bureau, voilà qu’il se retrouve bloqué à son tour dans un ascenseur en compagnie d’une jeune collègue… Une jeune femme se marie avec un drôle de prétendant. Il n’a que peu d’intérêt pour les choses du sexe. Il ne la pénètre jamais. D’ailleurs, il déclare ne pas vouloir d’enfant. Sa jeune épouse le soupçonne d’être un immortel ou un vampire qui aurait renoncé à se sustenter de sang frais…

Ma critique

Cet ouvrage venu de Corée est un recueil de quatre nouvelles bien écrites et agréables à lire, toutes dans un registre étrange et fantastique, mâtiné d’une certaine dose d’humour. La première, celle de l’homme dans l’ascenseur est sans conteste, la plus réussie et la plus drôle. La deuxième, « Vampires » est la plus fantastique, mais d’un intérêt moindre. La troisième, « L’amour à haute tension » avec cette histoire d’homme devenant de plus en plus invisible à mesure qu’il tombe de plus en plus amoureux, est tout aussi réussie que la première et atteint même le niveau du conte philosophique. La dernière « L’homme qui n’avait pas d’ombre » présente pas mal de similitudes avec la précédente. L’ensemble est divertissant sans plus. N’en déplaise au commentaire dithyrambique de la quatrième de couverture, (« Entre Kafka et Buster Keaton, des nouvelles scintillantes d’humour noir. Un régal !), le lecteur restera plus réservé. Non, Kim Young-ha, charmant tâcheron du fantastique, n’est en aucun cas à placer au niveau de Kafka, Poe, Ionesco ou Marcel Aymé, mais plusieurs étages en dessous !

Ma note

3/5

FANTASTIQUEROMAN

VIES DE CHAT / PRÉLUDE À L’ÉLU DE MILNOR (SOPHIE MOULAY)

Le résumé du livre

Dans les rues d’Hoggu, capitale de l’Empire, Calus et Linea, sept ans, sont pourchassés par une patrouille de soldats. Calus réussit à lui échapper mais juste pour se retrouver capturé par des sbires travaillant pour le compte du mage Cruzac. Placés dans une geôle humide et sombre, il est rejoint par une autre captive, Maëlia, une petite fille des rues. Quelque temps plus tard, Malus est installé dans une étrange machine qui lui fait subir une transformation surprenante : ses yeux changent de forme et de couleur et du poil commence à lui pousser sur tout le corps. Même chose pour Maëlia. Les deux enfants sont transformés en chats ou plutôt en hybrides félins, mi-humains, mi-animaux. Des animains. Ils apprécient finalement beaucoup leurs nouvelles caractéristiques et en particulier leur meilleure vision nocturne et leur plus grande souplesse et agilité. Calus s’apprête à chasser un oiseau quand un autre animain de type panthère, Deri ot Sertius, l’arrête dans son élan, histoire de l’empêcher de se rompre les os. Après un assez long entrainement aux arts martiaux, les deux enfants se voient confier une toute première mission auprès du gouverneur Kiho, menacé par un complot inquiétant.

Ma critique

« Vies de chat » est un roman de fantaisie plutôt destiné aux adolescents. La narration est de bonne qualité, rythmée, sans temps mort. Le lecteur se laisse facilement emporter par cette histoire basée sur une idée amusante et pleine d’action et de rebondissements. Il semble que ce titre annonce une suite sous forme de saga, car il s’achève sur une fin ouverte. Sa mission réussie de main de maître, Calus s’en voit attribuer une autre qui sera sans doute racontée par la suite. L’ensemble est agréable à lire, sans prétention. Rien que du plaisir et du divertissement. Inutile de chercher autre chose !

Ma note

4/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

TOM O’ BEDLAM (ROBERT SILVERBERG)

Le résumé du livre

En 2103, l’humanité doit faire face aux terribles conséquences de la Guerre des poussières… Tom O’ Bedlam passe pour un simple d’esprit aux yeux d’un groupe de bandidos en train de rafistoler un van dans le désert californien. En effet, ce pauvre vagabond prétend avoir eu la vision d’une aurore verte, de neuf soleils, d’un monde d’émeraude et de créatures de cristal dotées de quatre rangées de trois yeux. Et il n’est pas le seul dans ce cas. Le docteur Elszabet Lewis doit traiter par curage psychique le père Christie, pasteur ayant perdu la foi, qui, lui aussi, prétend avoir vu les neuf soleils et même avoir rencontré Dieu en personne et en majesté. Il y a aussi Jaspin, ex-professeur d’université, qui, lors d’une cérémonie de tumbondé, étrange culte cosmopolite basé sur un mélange de croyances guinéennes, haïtiennes, mexicaines et brésiliennes, a rêvé de Chungira-Il viendra, dieu gigantesque aux cornes enroulées de bélier surplombé par deux soleils reliés par une arche de feu lancée dans le ciel…

Ma critique

« Tom O’Bedlam » est un roman de science-fiction tout à fait étrange et fantastique et pouvant se lire avec différents niveaux d’interprétation. Le lecteur pourra y voir une méditation sur la mort et la résurrection, un conte philosophique voire une parabole sur la venue d’un nouveau messie en la personne de Tom, personnage tout ce qu’il y a d’ambivalent et de paradoxal, à la fois idiot de village et être doté d’énormes pouvoirs dont celui de faire passer ses frères humains d’un monde à un autre. L’ennui, c’est qu’une fois la problématique posée, l’intrigue ne prend pas l’ampleur escomptée. La narration piétine, fait du surplace. On a même l’impression de tourner en rond. De plus, aucune des questions posées n’est résolue. Jusqu’à la dernière ligne, tout reste en suspens, dans un flou pas très artistique. Le lecteur reste sur sa faim dans à peu près tous les domaines. Il ne saura même pas ce que devient le héros pas plus que ce que le sort de ses « protégés » ou « victimes ». Au total, un ouvrage qui ne tient pas vraiment ses promesses vu l’ambitieux point de départ. Pas le meilleur du grand et prolifique Silverberg !

Ma note

3/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

LES BRAS DE MORPHÉE (YANN BECU)

Le résumé du livre

En 2070, dans la ville de Prague, Pascal Frimousse, professeur de français, est capable de veiller douze d’affilée alors que la plupart des gens sont condamnés chaque jour à dix-huit ou vingt heures de sommeil. Depuis quelques années en effet, l’humanité souffre d’un syndrome étrange : son temps d’éveil journalier ne fait que diminuer au fil du temps et sans réelle explication. Ainsi sa compagne Aurélia, une « quatre heures », dort beaucoup plus longtemps que lui, utilise un langage simplifié avant de retomber très vite dans les bras de Morphée. Pour vaincre son ennui, Frimousse exerce un second métier, celui de troll professionnel. En échange de primes plus ou moins substantielles, il pourrit la vie de votre ennemi et peut même, avec la complicité de son ami Michel, autre réveillé, vous en débarrasser totalement. Une riche comtesse les embauche pour retrouver un étrange professeur…

Ma critique

« Les bras de Morphée », classé dans la catégorie science-fiction, relève plutôt de l’anticipation, voire de la fantaisie pure et simple. L’intrigue démarre sur un concept intéressant : que se passerait-il si tout le monde souffrait soudain de cette étrange maladie du sommeil ? L’ennui, c’est que l’auteur n’a pas vraiment poussé jusqu’au bout les conséquences de cette pandémie hormis la présence d’une violence institutionnelle accrue. On pend beaucoup, on liquide pour un oui ou un non. L’histoire manque un peu de consistance et les personnages d’épaisseur. Le lecteur sent que l’auteur a surtout voulu privilégier une certaine forme d’absurde et le faire passer avec un certain humour qu’on pourrait qualifier de potache (blagues, calembours, astuces vaseuses ne manquent pas). Les allusions et références littéraires sont innombrables et peuvent même finir par lasser certains. Heureusement, un style correct permet d’éviter de peu l’endormissement. À noter également la belle qualité éditoriale de l’ouvrage, graphisme magnifique, joli papier, couverture très réussie. En gros, un emballage de luxe pour un petit roman amusant mais sans grand contenu.

Ma note

3/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

L’HÉRITAGE DU BULB (GEORGE-JEAN ARNAUD)

Le résumé du livre

À la manufacture Kurts, six mois à peine après la mort dramatique de Kurts le pirate, Ann Suba fait mettre à l’eau un premier prototype d’hydravion géant doté de puissants moteurs à turbo propulsion. Pour y parvenir, elle utilise comme grue le dirigeable « Asia ». Pendant ce temps, Liensun fait débiter d’énormes quantités de bois destinées à être installés sur la plate-forme géante de Lacustra City qui, en moins de deux années devrait atteindre une surface de rien moins qu’un million de mètres carrés. En Antarctique, Jdrien lui, se retrouve à vivre dans un igloo au milieu des Roux, peuplade primitive qui n’a de cesse de se partager femmes, jeunes filles et même gamines de cinq ou six ans. Comme Jdrien refuse de se livrer à ce genre de fornication, les Roux ne comprennent pas…

Ma critique

« L’héritage du Bulb » est un des très nombreux épisodes de la saga fleuve de G.J. Arnaud « La compagnie des glaces ». Avec cette histoire étrange, le lecteur se retrouve dans un cadre que l’on pourrait qualifier d’archéo futurisme, d’anticipation rétroactive voire de steampunk. En effet, cette intrigue fait la part belle aux dirigeables, aux hydravions et aux vaisseaux géants capturés par des pirates. Le monde n’a pas subi un réchauffement climatique, mais un refroidissement avec expansion des glaces, inondations et autres cataclysmes. L’humanité n’a de cesse de tenter de survivre fort difficilement. Les besoins en ravitaillement en énergie (huile de baleine ou de phoque) et en nourriture (viande de mouton) sont un souci perpétuel et le principal ressort dramatique de cet épisode. Ce style est très en vogue aujourd’hui dans le milieu de la SF. Notre prolifique et fort imaginatif auteur fut donc un précurseur vu que l’œuvre date des années 90 de l’autre siècle. Style de qualité, narration vive et dynamique et nombreux rebondissements (nous sommes à un moment clé de la saga) permettent d’offrir un agréable moment de lecture et donnent surtout envie de poursuivre la découverte d’une saga hors-norme qui mériterait sans doute une adaptation cinématographique.

Ma note

4/5

FANTASTIQUEROMAN

LE PROFESSEUR MORTIMER (PIERRE BOULLE)

Le résumé du livre

Sommité du milieu médical britannique, cancérologue de renommée internationale, Sir Richard Mortimer a décidé de quitter son service dans un des plus prestigieux hôpitaux de Londres pour aller s’installer à son compte sur une île perdue. Il y fait construire une clinique ultra-moderne, un laboratoire d’analyses muni des appareillages les plus performants et toutes sortes de bâtiments pour accueillir ses patients et les animaux qui lui servent de cobayes pour ses recherches. Apprenant cela, Miss Bridget, vieille fille passionnée par la défense des animaux, soupçonne le professeur de s’être ainsi retiré loin des regards pour mieux torturer souris, guenons, chiennes et même louves. Elle décide d’envoyer sur l’île sa secrétaire, Monique Sorel, comme cuisinière des Mortimer. Elle pourra ainsi s’introduire dans les services et espionner le professeur. Tout se complique quand Mortimer, très attaché à sa chienne Rosetta, découvre que celle-ci souffre d’un cancer de la mamelle.

Ma critique

« Le professeur Mortimer » est un roman relevant du registre étrange et fantastique. Dès le début, le lecteur se demande ce qui peut bien pousser un grand ponte à s’exiler ainsi sur une île soi-disant pour être plus libre de mener des recherches. Il sent bien qu’il doit y avoir anguille sous roche et il ne sera pas déçu de l’intrigue très psychologique faisant dériver le personnage principal aux confins de la maladie mentale. Le suspens monte progressivement jusqu’à atteindre un paroxysme surprenant et assez monstrueux. Un très bon livre de Pierre Boulle qui se révèle ici digne des plus grands de ce genre littéraire. On pense à Edgar Poe, à Stevenson ou même à Lovecraft. Le style est bon, un peu daté et descriptif peut-être, mais toujours agréable à lire de nos jours tant le drame est finement observé et distillé.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUENOUVELLESSCIENCE-FICTION

E = MC2 ET AUTRES NOUVELLES (PIERRE BOULLE)

Le résumé du livre

À Paris, Oscar Vincent est tranquillement assis à la terrasse de la Coupole quand il est abordé par un étrange individu vêtu d’une toge romaine rouge, lequel lui demande en quelle année on se trouve. C’est un Badarien venu des temps anciens. Il est suivi de près par un Pergolien venu, lui, d’un très lointain futur… Bourdon, savant amateur d’énigmes, se lance le défi de reconstituer un texte écrit sur deux feuillets dont il ne reste que les cendres… Arrivée sur la face cachée de la Lune, une expédition américaine croit découvrir la présence de Luniens… Un savant parvient à fabriquer le robot parfait à tout point de vue. Il sait parfaitement compter, résoudre toutes sortes de problèmes compliqués mais également avoir des sentiments et, comble du raffinement, faire des erreurs !

Ma critique

« E = MC2 et autres nouvelles » est un excellent recueil comportant huit nouvelles de fantastique, de science-fiction ou d’étrange scientifique, toutes teintées de l’humour sarcastique ou décalé du grand auteur. Lui-même de formation scientifique est loin d’être tendre avec la profession. Bien des personnages sont de doux dingues comme « l’homme qui haïssait les machines » ou de joyeux lurons aussi naïfs qu’idéalistes comme l’équipe entourant Einstein dans la nouvelle éponyme, de loin la plus inquiétante du lot avec cette version uchronique et pleine de poésie de l’invention et de l’explosion de la première bombe atomique. Chaque nouvelle est un petit bijou distrayant mais faisant aussi réfléchir sur les possibles dérives d’une science sans conscience (on connait la suite du célèbre adage…). Une mention spéciale pour « L’amour en apesanteur », nouvelle particulièrement réussie dans laquelle Pierre Boulle donne libre cours à une cocasserie des plus débridées. À de tordre de rire !

Ma note

4,5/5

 

FANTASTIQUEHISTORIQUE

QUE TON RÈGNE VIENNE (ALEXANDRE BARTHÉLEMY)

Le résumé du livre

Avril 1453, la ville de Constantinople, ultime bastion de la chrétienté est assiégée par une armada turque beaucoup plus nombreuse que la flotte byzantine censée la défendre. Devant se battre à un contre dix, les défenseurs de la cité se lancent dans un combat désespéré. Quelques chevaliers génois sont venus en aide aux Byzantins alors que l’immense majorité de l’Occident est restée sourde aux appels au secours de la nouvelle Rome. Alors que la ville va succomber, Constantin XI est entraîné contre son gré par Arius, grand Maître des chevaliers du Christ-Roi, et quelques-uns de ses sbires dans les catacombes du Martyrium. Ils forcent la sépulture de Constantin, fondateur de la dynastie et premier empereur chrétien, pour en extraire une pierre précieuse d’une valeur inestimable, la pierre « chrismale ». Le Basileus parvient à fausser compagnie à ses kidnappeurs tout en conservant le joyau alors que le condottiere Giustinianni se bat comme un lion pour que la ville ne tombe pas aux mains des Ottomans…

Ma critique

« Que ton règne vienne » est un roman historique « new age » car fortement teinté de fantastique et d’ésotérisme à la Dan Brown, c’est-à-dire confinant au révisionnisme dépourvu de fondement et même de simple vraisemblance. Alexandre Barthélémy profite du fait que l’on ne sait quasiment rien de la mort et du lieu de sépulture de Constantin XI pour échafauder une histoire d’immortel passant des siècles à courir derrière une pierre précieuse qui lui permettrait de libérer de son tombeau un antéchrist de ténébreuse origine. Bien évidemment, cet aspect de l’ouvrage est particulièrement agaçant et sans véritable intérêt vu qu’il détonne avec le reste de la narration. En effet, les deux morceaux de bravoure, la prise de Constantinople avec ses conséquences pour les populations chrétiennes (décapitations à la scie, mise en esclavage de certains survivants et viols systématiques des femmes) ainsi que le siège de Belgrade et son dénouement surprenant méritent l’attention du lecteur en raison de la qualité des descriptions et de la documentation. L’auteur domine parfaitement un sujet assez peu abordé. Heureusement que cet aspect plus « historique » compense avantageusement les élucubrations fantaisistes et autres débordements dans une magie de pacotille. Le style de l’auteur est plutôt bon. Sa prose n’est pas désagréable à lire malgré des approximations dans la construction de quelques phrases et un certain nombre de coquilles et fautes d’orthographe ici ou là. Dans l’ensemble, un premier roman assez réussi.

Ma note

3/5

FANTASTIQUE

APPLAUDIS LORSQUE LES MORTS S’ANIMENT (ZACAN KOVACS)

Le résumé du livre

Quelque part dans les bas-fonds, l’homme aux semelles qui couinent deale pour le compte du Fourbe, parrain du quartier, toutes sortes de « broches » permettant à de nombreux paumés de fuir une réalité plutôt glauque… Deuil retrouve son petit ami qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Junkie en phase terminale, à trop abuser des substances, il ne lui reste plus que la peau et les os… Apu vit en colocation dans un appartement délabré. Ce soir, il doit jouer de la fracabasse au « Cocoloco », la boite à la mode au sein de son groupe « Les culs trempés ». Mais, s’il ne trouve pas « d’accelerator », il sera incapable de monter sur scène et d’assurer le show…

Ma critique

Cet ouvrage qui devrait pouvoir se classer dans le registre de l’anticipation se compose de dix épisodes qui n’ont d’autre lien entre eux que quelques personnages récurrents. L’ensemble ne forme pas du tout un roman au sens classique du terme, car il n’y a pas vraiment d’intrigue qui se tienne ni même de fil rouge entre les différentes parties si ce n’est une succession de scènes de drogue, picole et castagne sans rien pour les relier entre elles. Pris séparément, chaque épisode ne peut pas non plus relever de la nouvelle vu que la trame de construction « normale » avec exposition, dramaturgie et chute n’est jamais respectée. Pour faire simple, on dira que du début à la fin le lecteur attend en vain que l’action démarre et qu’il se passe vraiment quelque chose. Si on y ajoute un nombre incalculable de coquilles, fautes d’orthographe, de français et autres barbarismes, on se retrouve avec un style approximatif et de très basse qualité rempli de phrases bancales ou mal construites (Exemple : « Ce type se balade en slip géant où ça qu’il y aurait des poches ») et de vocables inventés et jamais explicités du genre « buldovite », « éclatobulle », « synthor », « métaklliques », « magnétifieur » ou « cortcam » pour n’en citer que quelques-uns. Des notes de bas de page ou un glossaire auraient facilité la compréhension du pauvre lecteur déjà bien déboussolé par cet ouvrage paradoxal et assez peu attrayant.

Ma note

2/5

FANTASTIQUENOUVELLES

HISTOIRES FANTASTIQUES D’AUJOURD’HUI (DIVERS AUTEURS)

Le résumé du livre

Une petite fille de douze ans vit dans un village quelque part en haute mer. Bien que totalement seule, elle fait tout fonctionner. Et quand un navire apparaît à l’horizon, elle s’endort… Un soir, à Paris, le jeune Régis Mercier se réfugie dans la fontaine de Joyeuse pour se mettre à l’abri d’une violente averse. Il y rencontre Christine qui semble souffrir d’un mal étrange. En crise, elle se prend pour Calliste, une jeune femme qui, lors de la Révolution, participa à la profanation de l’église St Paul-St Louis et au vol des cœurs embaumés de Louis XIII et Louis XIV… Victimes d’un étrange sortilège, tous les habitants d’un village sont devenus invisibles. Seul l’idiot de l’endroit a été épargné. Il est chargé du ravitaillement et de tous les contacts avec l’extérieur… Le chasseur Arminius est un être sauvage et sans aucune pitié. Par plaisir, il tue toutes sortes d’animaux dans une transe aussi barbare que cruelle. Son épouse Minna redoute que cela ne finisse très mal…

Ma critique

« Histoires fantastiques d’aujourd’hui » est un recueil de 18 nouvelles du registre étrange et fantastique d’autant d’auteurs différents. On remarque un bon nombre de célébrités parmi eux comme Supervieille, Mandiargues, Dhôtel, Robbe-Grillet, Michaux ou Sternberg. Avec pareilles « pointures », le lecteur peut s’attendre à une compilation de très haut niveau. Malheureusement, il n’en est rien. Les fonds de tiroir, les rebuts et autres textes de remplissage sont malheureusement assez nombreux. Pour le fond, c’est la même chose. On est plus dans l’insolite, les petites bizarreries du quotidien que dans le fantastique pur et dur. On passera pudiquement sur certains textes qui tombent des mains pour ne s’intéresser qu’aux meilleurs opus : « La fontaine de Joyeuse » de Jean-Louis Bouquet (gore à souhait), « Le village invisible » d’André Dhôtel (pour sa poésie charmante), « Le diamant » d’André Pieyre de Mandiargues et « Le monstre » de Gérard Klein (véritable fantastique). Au total, un ensemble plutôt décevant.

Ma note

2,5/5

AVENTURESFANTASTIQUE

LE JOYAU DES AMAZONES / BLACK IRBIS 2 (MATT SNOW)

Le résumé du livre

Emily Minerald, quinze ans, et son ami Frédéric sont deux lycéens orphelins qui, faute d’avoir connu leur passé, rêvent de se bâtir un avenir. Un jour, Emily est invitée par une société secrète, les « Albescens Veritas », lesquels se réunissent dans une cachette et lui proposent de lui apprendre les arcanes de la sagesse et de la tolérance. Elle fait la connaissance du charmant Jonathan Leduc. Mais bientôt, les méchants Ourobouros attaquent les gentils Albescens. Frédéric est blessé. Jonathan découvre son vrai visage. Quant à Emily, elle est capturée, envoyée en Allemagne, gardée prisonnière puis déportée sur une île mystérieuse à des milliers de kilomètres…

Ma critique

« Le joyau des Amazones », contrairement à son sous-titre qui pourrait faire penser à une suite de « La panthère des brumes », est un roman d’aventures et de fantaisie avec des personnages jeunes, ce qui donne envie de le classer dans la littérature ados. L’intrigue est bien menée, pleine de rebondissements, nettement moins répétitive que l’autre opus. L’auteur a multiplié les allusions et autres rappels de diverses mythologies avec une prépondérance pour la grecque, ce qui n’est pas désagréable et donne une touche d’originalité dans un genre plutôt axé sur un Moyen Âge ou une Préhistoire fantasmée. Il revisite également l’Atlantide, la légende des Amazones et quelques autres mythes. Le style est agréable en dépit de petites faiblesses de-ci, de-là. Le caractère des personnages n’est pas très nuancé avec des bons très gentils et des méchants très mauvais. L’ensemble a un petit côté BD qui aurait pu agacer. Mais la qualité du style, le rythme de la narration (beaucoup et peut-être trop de dialogues, fort peu de descriptions) et l’originalité de l’histoire emportent finalement l’adhésion.

Ma note

3,5/5

AVENTURESFANTASTIQUE

LA PANTHÈRE DES BRUMES / BLACK IRBIS 1 (MATT SNOW Y)

Le résumé du livre

A New-York, Lyona surnommée Lady Uncia ou Black irbis, est une mercenaire qui accepte de remplir diverses missions en échange de fortes sommes d’argent. Quand elle ne sert pas de garde du corps pour des célébrités, elle s’introduit dans un building pour y voler une clé USB pour le compte d’un commanditaire concurrent. Elle se considère comme une « Dominatrix »… De son côté, le narrateur se pose beaucoup de questions sur le « Noir », le mal, le côté sombre, ténébreux de l’âme humaine. Il fréquente des vampires qui, au premier abord, lui semblent des gens quasiment normaux.

Ma critique

« La panthère des brumes » est plus un roman d’aventures qu’un véritable roman de science-fiction, fantaisie ou même fantastique. L’intrigue est malheureusement très répétitive. L’héroïne entre par effraction dans un immeuble, s’empare d’un document quelconque et se retrouve aux prises avec des kyrielles de sbires qu’elle liquide un à un en se servant de son arme secrète, le mystérieux rayon bleu. Aucune progression dramatique, mais une suite de séquences de jeu vidéo. Une superwoman digne d’un James Bond en jupons en lutte contre de machiavéliques forces des ténèbres dont le lecteur ne comprend pas bien les motivations. Une histoire genre BD Marvel simpliste. Le style de l’auteur n’est pas désagréable en dépit de certaines faiblesses. Ce premier tome en annonce un second qu’on espère mieux construit et plus captivant. Quoi de plus lassant qu’une longue suite d’escarmouches et de bagarres dont on connait d’avance l’issue ?

Ma note

2,5/5

FANTASTIQUEROMANCE

DÉVIANTS / INNOCENCE (CARA SOLAK)

Le résumé du livre

A Lake Road, non loin de Los Angeles, Gaby Sawyer rentre à la faculté de médecine de Darken en section neurologie. Elle y rencontre Noah, autre étudiant qui veut se spécialiser dans la cardiologie. Mais pour un retard au premier cours de l’année, elle se fait remarquer par son professeur, Matthew Baker qui la prend de haut. Pourtant, tous deux ont un point commun : un don paranormal. Celui de lire dans les pensées pour Matthew et celui de s’introduire dans les rêves des autres pour Gaby. L’ennui, c’est que l’URS, un service secret impitoyable traque sans relâche toutes celles et tous ceux qui sortent de la normalité. On les appelle les « Déviants ». Nul ne sait ce qu’il advient d’eux quand ils sont arrêtés par l’URS.

Ma critique

« Déviants » est un roman qui allie sentiments et paranormal sous la forme d’un cocktail réunissant ¾ de fleur bleue pour un petit quart de fantastique. C’est un peu dommage, car le résultat manque d’action et de rebondissements. Le début est lent à se mettre en place et heureusement la fin relance l’intérêt. Mais c’est uniquement pour donner envie de lire la suite. Comme de bien entendu, le lecteur reste avec ses questions. Sinon, l’écriture est fluide, agréable et assez efficace. La romancière ne s’embarrasse pas trop de descriptions, préférant user et abuser des dialogues. Les personnages sont un peu stéréotypés comme le prof jeune et craquant à souhait. Nul doute que « Déviants » trouvera un public, celui de la chick-lit et autres lectrices « d’After » ou « Twilight ».

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUEHUMOURNOUVELLESSCIENCE-FICTION

L’AUTRE CÔTE DE NULLE PART (JEAN-PIERRE FONTANA)

Le résumé du livre

En classant livres et papiers d’un oncle défunt, un homme tombe sur un très étrange manuscrit… En Afrique, Tarz’an, l’homme-singe, suit à distance une colonne d’hommes blancs partis à la recherche d’une ville souterraine… Un Martien aussi caoutchouteux qu’indiscret, débarque à l’improviste chez un couple qui n’arrive plus à s’en débarrasser… Chaque fois que la Ville s’agite, Erwin le Serviteur doit intervenir pour rétablir l’ordre à n’importe quel prix… Un enfant rêve qu’une étoile vienne le chercher… Deux péripatéticiennes se plaignent de la musique diffusée par une de leurs ex-consœurs… Dans un Far-West quelque peu virtuel, le chasseur de primes Slim Dakota n’en finit pas de pourchasser l’affreux Ramirez, violeur et tueur d’une petite fille…

Ma critique

« L’autre côté de nulle part » se présente comme un recueil de 16 textes variés repris de diverses revues comme « Galaxies », « Gandahar », « Mercury », « Science-Fiction Magazine » et quelques autres. Quelle variété dans cette compilation ! Le lecteur y trouvera des nouvelles bien sûr, mais aussi un conte philosophique, un livret d’opéra-rock, une fable en hommage à La Fontaine et même une parodie désopilante de science-fiction. Le fond n’est pas en reste. Jean-Pierre Fontana exerce son indéniable talent dans tous les domaines de l’imaginaire : le fantastique, la fantaisie, la SF, l’horreur et même le scénario de jeu vidéo (« Demain matin au chant du colt », à mes yeux la meilleure nouvelle avec « Le Martien » et « L’autre côté de nulle part »). Que de facettes à son imagination ! Il y en a pour tous les goûts. Et, excepté le livret à la Manset et quelques clins d’œil en forme d’hommage, tout est bon et agréable à lire dans cet ouvrage édité avec soin par Armada. (Papier de qualité, couverture superbe de Lohran). À ne pas manquer !

Ma note

4/5

FANTASTIQUENOUVELLES

ERRANCES (CAROLE BERGH)

Le résumé du livre

Une femme fait une chute dans l’escalier de son immeuble. Arrivée dans la rue, elle ne reconnaît plus son environnement habituel… Sophie croit que Paul la trompe. Pour se venger, elle sabote les freins de sa voiture… Victime d’une agression, David, sonné, erre toute une nuit dans la forêt de Fontainebleau. Au matin, il est recueilli par un étrange homme des bois… Une chatte abandonnée est adoptée par une vieille dame bien gentille… Karine est jalouse de Yohann. Elle lui rend la vie si infernale qu’il en est réduit à se réfugier dans l’alcool… Victime d’un terrible accident de la route, Simon est éjecté de son véhicule. Il se retrouve dans un autre monde, sans avions, ni voitures…

Ma critique

« Errances » est recueil regroupant huit nouvelles sur le thème de l’étrange et du fantastique mais pas seulement car quelques-unes ne sont que de petits récits sur une tranche de quotidien très banal. Deux nouvelles traitent de jalousie maladive avec ses conséquences inattendues. Deux autres d’intrusion dans des univers parallèles. Ce sont à mon sens les meilleurs de cet ouvrage agréable à lire. Les personnages féminins ne sont pas particulièrement sympathiques mais bien pétris d’humanité. La plume de Carole Bergh est alerte, vive et de très belle qualité. Un bon moment de divertissement d’autant plus agréable que ce livre est en accès libre sur les plate-formes.

Ma note

4/5

FANTASTIQUE

L’HOMME SANS BRAS (PAUL FEVAL)

Le résumé du livre

Vingt années plus tard, Tanneguy de Tréguern, fils de Filhol le revenant breton, débarque à Paris au Palais-Royal pour être introduit parmi les personnalités importantes de la capitale. Il prend toujours la douairière Le Brec pour sa grand-mère et ne sait que peu de choses sur ses origines hormis le fait qu’il soit orphelin. Il retrouve Stéphane, son ami et quasi frère de lait. Un étrange avocat se présente chez la marquise du Castellat, richissime veuve qui doit bientôt épouser Gabriel de Feuillans, autre parvenu de fortune aussi récente que peu méritée. L’homme dit s’appeler Privat, être breton et natif de la région de Tréguern. Depuis le début, il prétend avoir suivi l’affaire des revenants et avoir accumulé preuves et témoignages accablants. Sera-t-il en mesure de faire éclater la vérité et cesser la malédiction qui frappe cette famille ?

Ma critique

« L’homme sans bras » est le second et dernier tome d’une « Histoire de revenants », roman fantastique et social assez noir, bien dans le style des romans feuilletons populaires de l’époque. Les rebondissements ne manquent pas dans cette intrigue à la fois compliquée et un tantinet cousue de fil blanc. En effet, dès le début, le lecteur a un doute et il lui vient même une explication qui est confirmée par la fin en happy end, autre passage obligé du genre. Les personnages ne déçoivent pas. Le méchant l’est énormément, à la fois assassin, voleur, menteur, faussaire, prêtre défroqué et usurpateur. Les nobles dans la débine ne font que descendre un à un les échelons de la société. L’argent corrompt tout sur son passage et finit par ravager complètement l’ordre ancien. Les femmes se partagent entre les cupides et les victimes. Seul surnage le personnage d’Etienne, l’homme sans bras, qui ne vit que pour aider son maître et fait preuve d’un tel dévouement qu’il va jusqu’à se sacrifier totalement pour lui. Finalement, le lecteur se demande si le côté historique et ethnologique de ce livre parfaitement écrit et toujours agréable à lire même aujourd’hui n’est pas plus intéressant que son versant fantastique avec ses revenants, sa sorcière, ses esprits frappeurs et autres ectoplasmes.

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUE

UNE HISTOIRE DE REVENANTS (PAUL FEVAL)

Le résumé du livre

En Bretagne, à la fin du XVIIIème siècle, Filhol de Tréguern, aristocrate désargenté, est censé jouer les revenants quelque part sur la lande déserte non loin du Trou de la Dette. La douairière Françoise Le Brec et Marianne, la sœur du disparu viennent la nuit sur les lieux dans l’espoir de voir apparaître son fantôme. Mais rien ne se produit, aucune voix ne s’élève dans les ajoncs… Et soudain, elles aperçoivent une forme humaine sortie des broussailles, c’est un spectre de femme avec un visage d’une beauté angélique encadré d’une vague de boucles blondes. Il s’agit de Geneviève de Tréguern, la veuve du revenant, qui le cherche également. Mais où donc Filhol est-il passé ? On le dit mort des fièvres depuis longtemps. Et pourquoi cette croyance selon laquelle tout Tréguern doit mourir trois fois ?

Ma critique

« Une histoire de revenants » est le premier tome d’un roman fantastique de Paul Féval, auteur breton qui, à son époque, rencontra un succès équivalent à ceux de Balzac ou de Dumas. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et pourtant ce prolifique romancier nous gratifie ici encore d’une histoire pleine de rebondissements écrite d’une plume alerte et de descriptions minutieuses d’une Bretagne profonde, pleine de mystère et de croyances aux esprits, aux sorciers et autres korrigans. Sans doute est-ce le côté le plus passionnant de ce texte. Quelques années après la Révolution et la révolte des Chouans, le pays pauvre et arriéré est encore imprégné des us et coutumes de l’ancien régime. Les nobles bénéficient toujours du dévouement et du respect de leurs paysans. Un des personnages prend même la place de son seigneur au moment de la conscription. Il y laissera un bras et se sacrifiera même pour lui. Et pourtant, l’âge d’or des Tréguern est terminé. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et le lecteur ne découvrira leur fin et la clé de l’énigme que dans le second tome intitulé « L’homme sans bras ».

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUEHUMOUR

MÉTAPHYSIQUE DU VAMPIRE (JEANNE-A DEBATS)

Le résumé du livre

En mission secrète pour le Vatican, Raphaël, vampire de son état depuis près de cinq siècles, souque ferme dans sa coque de noix prise dans la tempête. Il est en partance vers l’île d’Avalon. Il doit aller délivrer une très jeune princesse prisonnière d’un très méchant dragon. Mais auparavant, il se retrouve aux prises avec les sortilèges d’une bande de sirènes en folie dont il se débarrasse bien vite. Arrivé sur l’île, il retrouve le chevalier Lancelot endormi depuis deux millénaires. Il le sort de ce très long sommeil et l’emmène avec lui dans sa barque. L’ennui, c’est que le preux n’est pas bien réveillé, parle une langue amphigourique bien agaçante et souffre de préjugés qui n’ont plus cours en 1936.

Ma critique

« Métaphysique du vampire » est un court roman ou une longue nouvelle, en fait une novella, de fantaisie uchronique assez décalée. Beaucoup d’humour dans le ton et dans les situations en font une parodie bien agréable à lire ne serait-ce qu’à cause du style de qualité de l’auteur qui n’hésite pas à employer des termes raffinés et à imaginer des rebondissements tout à fait improbables. Son vampire est une sorte d’obsédé sexuel revenu de tout et son chevalier une brute épaisse qui ne sait ni nager ni grimper, que Raphaël doit porter sur le dos et auquel il doit tout expliquer ! Deux anti-héros dont on rit de bon cœur. Au total, un bon moment de divertissement offert par l’éditeur ActuSF. Aucune raison de s’en priver si on est fan du genre !

Ma note

4/5

FANTASTIQUEHUMOUR

LE CHEVALIER A LA CANNE A PÊCHE (GUILHEM)

Le résumé du livre

Âgée de 11 ans, la petite Sélène est hébergée dans une maisonnette d’une seule et unique pièce qui sert également de four à pain au boulanger du village de Prin. Elle y pratique l’élevage d’escargots surtout pour améliorer son ordinaire. Si les femmes de la petite communauté se montrent aussi généreuses avec elle, c’est qu’elles espèrent que Sélène sera bientôt capable de prendre le relais dans leur pénible tâche de procréation. À Aleth, capitale de la principauté de Coriosolite, le teignome Coum, gros gnome grincheux et fort mal embouché, désire reprendre une partie de carte interrompue par le chant hypnotisant d’une elfe…

Ma critique

« Le chevalier à la canne à pêche » est un roman de fantaisie plutôt déjantée dans la lignée des bouquins du regretté Terry Pratchett (auquel ce livre est d’ailleurs dédié), mais aussi et encore plus de ceux de Neil Gaiman avec un petit côté Lewis Carroll, voire Monty Python. Autant dire de belles références pour un texte très réussi, plein d’humour et d’originalité. Quelle imagination ! Une suite de situations improbables ou farfelues, une galerie de personnages relevant de la plus haute fantaisie, voire de la chimère comme Anorin, le revenant qui prend toutes sortes d’aspects à intervalles réguliers. Ainsi peut-il se transformer en dragon ou en oiseau de feu tout en déclamant des alexandrins. Sans parler de Prof, l’ours-nandi, du gnome teigneux, de Sthéna, la chimère capable de pétrifier ses ennemis ou de Geungshi, personnage dont il ne reste plus qu’un crâne et qu’une dent, mais qui vit et parle encore ! Une mention spéciale pour Sélène, seule humaine de cette histoire, gamine attachante, amoureuse d’un inconnu et disposant de super-pouvoirs. L’intrigue, tout aussi improbable, regorge de combats, batailles rangées et péripéties de toutes sortes qui font beaucoup penser à une BD ou à un jeu video. Le style de l’auteur est fluide, agréable et efficace. Pour peu qu’on l’on ne soit pas trop cartésien, on passe un très bon moment de divertissement à découvrir cet univers de folie douce, finalement aussi poétique qu’humoristique qui pourrait d’ailleurs être aisément adapté au cinéma avec pas mal d’effets spéciaux bien sûr.

Ma note

4,5/5

FANTASTIQUEROMANCE

ESCLAVE, GUERRIÈRE, REINE (MORGAN RICE)

Le résumé du livre

À Delos, la jeune et jolie Cérès, 17 ans, est la fille d’un modeste fabricant d’armes qui fournit la cour royale. Elle rêve de devenir guerrière. Mais dans cette société archaïque, c’est totalement interdit à une fille. Alors, déguisée en garçon, elle s’entraine au maniement des armes en général et de l’épée en particulier. Avec ses deux frères, Sartès et Nisos, elle assiste aux « Tueries » qui sont de nouveaux jeux du cirque dans lesquels des esclaves s’affrontent jusqu’à ce que mort s’ensuive alors que leurs maîtres festoient et parient sur eux. Un jour, son père lui apprend qu’il doit partir travailler dans un autre royaume et qu’elle devra rester auprès de ses frères et de sa mère qui la déteste au point de bientôt vouloir la vendre comme esclave…

Ma critique

« Esclave, guerrière, reine » est le premier tome d’une saga de fantaisie relativement bien menée. En effet, tous les ingrédients indispensables à une bonne recette de ce genre, (une héroïne aussi vaillante qu’attachante, douée de pouvoirs extraordinaires, une société injuste et en proie à une rébellion mâtée dans le sang, des combats, des guerres, des complots plus quelques pincées de magie) sont réunis et pourtant la mayonnaise ne prend pas vraiment, car il manque le minimum syndical en ce qui concerne le style. Les coquilles sont innombrables tout autant que les barbarismes, erreurs de syntaxe, de vocabulaire et de conjugaison. Sans doute est-ce dû à des problèmes de traduction. Le lecteur a même l’impression de lire un texte traduit par un simple logiciel « Google » ! L’ennui, c’est que cela gâche complètement le plaisir et ne donne pas du tout envie de poursuivre avec les tomes 2 et suivants.

Ma note

2,5/5

FANTASTIQUETHRILLER

Le résumé du livre

Alors qu’au Vatican, l’ambassadeur tchèque tente d’en savoir plus auprès des autorités pontificales au sujet de la scandaleuse affaire du pont Charles, en Bourgogne, un certain Charles Ravière, sorcier wiccan autoproclamé, s’installe dans un petit village pour y créer sa secte. Patrick Sullen, flic des Renseignements Généraux, en voulant enquêter sur le phénomène, tombe à sa merci et se retrouve nu et enchainé au pilier en béton d’une cave sordide… Au cours d’une messe noire particulièrement glauque, Ravier le transforme en disciple de Lucifer…

Ma critique

« La porte » est le troisième et dernier tome d’une série tout ce qu’il y a de gore et de plus en plus axée sur le « hard » satanisme. Rien n’est épargné au lecteur, outre les meurtres habituels des thrillers, tortures en tous genres, cannibalisme, messes noires et apparitions de monstres sortis des enfers. Attention, ces livres ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Il est fortement conseillé aux âmes sensibles de s’abstenir. Cauchemars garantis pour les amateurs. En effet, ce dernier opus termine en crescendo et s’achemine vers une fin aussi terrible que laborieuse. Le héros, Nataniel Dresde, a une peine folle à rouvrir la porte des enfers qu’il a malencontreusement fermée. Et le rythme en souffre nettement. Dans l’ensemble, un ouvrage glaçant d’épouvante proche de l’univers de Dean Koontz, lequel aurait d’ailleurs su raconter la même histoire en trois fois moins de pages…

Ma note

4/5

FANTASTIQUETHRILLER

L’ÈRE DU DIABLE (J.B. LEBLANC)

Le résumé du livre

Au Brésil, Cesare, prêtre exorciste est assassiné à l’intérieur d’une église. En France, Coraline, prostituée, s’intéresse à un client un peu étrange qui n’est autre que Nathaniel Dresde. En Italie, quatre hauts responsables du Vatican se réunissent en secret pour faire le point : le père Cesare est le troisième exorciste assassiné en très peu de temps. C’est très inquiétant et ne peut pas être une simple coïncidence. D’autant plus que le père Fantino, autre exorciste, a disparu de façon mystérieuse. Quant au commandant Marchegiani, il ne se remet pas de son échec dans l’affaire Kolber. Il est persuadé de la culpabilité de Dresde mais, sans preuve indiscutable, il ne peut rien faire…

Ma critique

« L’ère du Diable » est le deuxième tome de la trilogie paranormale proposée par J.B.Leblanc. Cette histoire relève du thriller ésotérique et fantastique avec un nouveau palier franchi dans l’horreur et l’épouvante. Contrairement au premier tome où l’on revenait souvent en arrière, cette fois, cela se produit beaucoup moins souvent, ce qui permet un bien meilleur rythme de narration. Les évènements s’enchainent à toute allure, l’horreur s’amplifie, le complot luciférien prend de l’ampleur. Le diable ne s’attaque plus seulement à l’Église catholique mais aussi à l’islam et même au judaïsme ! Il se permet une véritable hécatombe d’exorcistes et toutes sortes de destructions improbables comme dans la scène du pont Charles. Les personnages, et particulièrement celui de Nataniel Dresde, prennent de l’épaisseur, de l’ampleur et de l’intérêt. L’intrigue est haletante et menée avec brio. Seul petit reproche : encore des approximations lexicales et des coquilles qui agacent un peu le lecteur attaché à la précision de la langue. Au bout du compte, un très bon et très effrayant ouvrage à déconseiller aux cartésiens et aux âmes sensibles quand même !

Ma note

3,5/5

FANTASTIQUETHRILLER

LE CAUCHEMAR DE CASSANDRE (J.B.LEBLANC)

Le résumé du livre

Un tueur à gages abat un chef d’entreprise à la sortie d’une boîte échangiste… Alors qu’il est en train de fermer son église, un curé au physique de rugbyman surprend plusieurs étranges jeunes femmes se livrant à des pratiques obscènes… Pour pouvoir avancer dans son enquête, un jeune policier ambitieux cherche à entrer en contact avec un médium par le biais d’un site internet… Ancien gradé de services de police prestigieux, Nathaniel Dresde qui s’est fait affecter dans un commissariat de quartier, reste un exemple et une énigme pour tous ses collègues.

Ma critique

« Le cauchemar de Cassandre » est un gros pavé (735 pages) de thriller fantastique tout à fait original à la fois par sa construction très séquencée et cinématographique et par son intrigue très axée sur le paranormal, l’ésotérisme et le satanisme. Au long de cette histoire inachevée, les cadavres s’accumulent dans une ambiance glauque, gore, empestant le stupre et le soufre. Plusieurs scènes d’horreur pourront être à déconseiller aux âmes sensibles. Cet ouvrage aurait pu être une belle réussite dans la lignée de Stephan King ou de Dean Koontz si l’auteur avait un peu moins tiré à la ligne, répétant deux à trois fois le même épisode ou se laissant aller à divers développements philosophiques ou théologiques qui ralentissent l’action un peu trop à mon goût. Le style de l’auteur est fluide, efficace et agréable si on ne tient pas compte de quelques concordances de temps erratiques, d’erreurs syntaxiques et autres coquilles entachant parfois la lecture. On note également la présence et l’utilisation d’un Minitel, ce qui date un peu beaucoup. Au total, un ouvrage intéressant et qui ne laisse pas indifférent dans la mesure où le lecteur s’attache au personnage de la malheureuse Cassandre, ancien top-model persécuté par les engeances sataniques et beaucoup moins au flic psychopathe. Reste à savoir si J.B. Leblanc transformera l’essai dans le deuxième tome de la trilogie.

Ma note

3/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

THE CELL (CECILE DUQUENNE)

the-cell

Le résumé du livre

Sur Bagne, planète prison particulièrement inhospitalière, Renaud retrouve Laura inerte. Est-elle mourante ou déjà morte ? Victime sans doute d’un accident de transfert. Et qu’est devenu son ami Killian auquel il est relié par un clou d’union qu’il garde précieusement ? Vingt années se sont écoulées. Il n’avait pas su se montrer courageux à l’époque. Il se fait maintenant bien des reproches. Beaucoup d’hommes sont morts à cause de lui. Et le voilà de retour avec mille questions qui le taraudent. Il est prêt à tout, mais certainement pas à retourner sur la Terre…

Ma critique

« The Cell » n’est que le premier (copieux) épisode de la 3ème saison de la saga « Les Foulards rouges ». Cette série de fantaisie mêlée d’un brin de science-fiction est très imprégnée de magie blanche et noire, d’étrange et de fantastique. Tout fonctionne par la puissance de l’esprit, on y pratique la téléportation, la télépathie, la télékinésie, etc. L’épisode en question, offert par l’éditeur Bragelonne-Snark, ne permet pas de se faire une idée sérieuse sur l’intérêt de l’ensemble de l’intrigue, tout juste de faire connaissance avec des personnages plutôt jeunes et sympathiques en butte aux complots des forces du mal. Donc, rien de bien original. On notera un style agréable, fluide et tout à fait efficace, donc un vrai plaisir de lecture. Mais on regrettera cette nouvelle manie de proposer des titres en anglais à l’instar de ceux des blockbusters américains que l’on refuse de traduire en raison d’un snobisme imbécile. Pour les amateurs (trices) de saga de ce genre particulier.

Ma note

3/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

DARWINIA (ROBERT CHARLES WILSON)

darwinia

Le résumé du livre

En Mars 1912, l’Europe et une partie de la Grande Bretagne disparaissent subitement pour être remplacées par un continent inconnu à la faune et à la flore non terrestre que l’on appelle la Darwinie. Le jeune photographe Guilford Law se passionne pour le sujet qu’il considère comme une énigme scientifique à résoudre et non comme une intervention divine. Il participe à la première grande expédition d’exploration qui arrive à s’enfoncer au coeur de ce continent sauvage, inconnu et quasiment vierge de toute présence humaine. Il ne sait pas encore qu’il va devoir affronter de terribles dangers et remettre en cause quasiment toutes ses certitudes.

Ma critique

Ce livre qui démarre sur un thème que n’aurait pas renié le grand Jules Verne, se poursuit le long des rivages de la science fiction la plus échevelée pour s’achever en apothéose dans la fantaisie, le fantastique pour ne pas dire la poésie la plus démentielle. R.C.Wilson, qui nous a donné plus récemment « Spin », mérite largement sa place parmi les grands de la littérature d’imagination tant son talent est original, sa plume alerte et son ambition singulière. Oeuvre étrange et passionnante qui aborde autant les thèmes de la SF d’aventure classique que ceux de l’immortalité, des passerelles entre les mondes ou des couloirs du temps. Livre inclassable qui peut surprendre et révulser les esprits cartésiens et rationalistes. Mais n’est-ce pas le propre des grandes œuvres ?

Ma note

4/5

FANTASTIQUE

CONTRE-JOUR (THOMAS PYNCHON)

contre-jour

Le résumé du livre

L’action débute au moment de l’Exposition Universelle à Chicago en 1893 et s’achève au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Elle démarre dans le Grand Ouest américain par des histoires d’anarchistes poseurs de bombes, se poursuit du côté de Venise au tournant du siècle puis se déplace au Mexique en proie à la Révolution et finit par se perdre dans l’Orient lointain… Un ploutocrate richissime, Scarsdale Vibe, fait exécuter Webb, un mineur anarcho-syndicaliste. Les enfants de celui-ci n’auront de cesse de vouloir le venger. Autour de ce noyau central, gravite une foule de personnages bariolés et plus ou moins intéressants et s’imbriquent en arborescence totalement loufoque et désordonnée une multitude d’histoires n’ayant pas forcément grand-chose à voir les unes avec les autres. Veillant sur ce petit monde depuis leur ballon dirigeable, les Casse Cou, joyeux aéronautes dignes du Club des Cinq, suivent ces péripéties à la manière d’anges gardiens un peu snobs.

Ma critique
Cette fresque ambitieuse et déjantée relève de quasiment tous les genres : le roman historique, fantastique, humoristique, picaresque, d’espionnage, d’aventure, le western, etc… C’est un pur OLNI : objet littéraire non identifiable. Pynchon prend un malin plaisir à perdre son lecteur dans un labyrinthe d’historiettes innombrables, lui fait rencontrer une foule de personnages plus ou moins importants ou récurrents. A la longue, cette absence de fil directeur devient un peu lassante, mais possède néanmoins un avantage. On peut abandonner la lecture n’importe où, la reprendre ailleurs, sauter les descriptions, lire en diagonale et même repartir en arrière, vu que les histoires sont sans suite et souvent sans lien et que les personnages entrent, sortent, disparaissent à jamais ou reviennent quand on ne les attend plus. Cette épopée déjantée aurait pu relever du chef d’œuvre si elle avait été bien écrite et bien traduite. Mais il ne semble pas que ce soit le cas.
Juste un énorme pavé (1207 pages) décevant, épuisant et indigeste…

Ma note

2/5

FANTASTIQUETHRILLER

QUE LA BÊTE S’EVEILLE (JONATHAN & JESSE KELLERMAN)

que-la-be%cc%82te-seveille

Le résumé du livre

Dans une maison abandonnée d’Hollywood, est retrouvée une tête d’homme sans corps à côté d’un petit tas de vomis. Comble de l’étrangeté, aucune tache de sang nulle part. Les artères ont été soigneusement suturées et la peau recousue. Manifestement la décapitation ne s’est pas faite sur les lieux et la mise en scène semble avoir une signification très particulière. L’inspecteur Jacob Lev de l’étrange section des « Projets spéciaux » du LAPD (« Los Angeles Police Department ») se retrouve chargé d’une enquête qui va le mener en Grande-Bretagne et jusqu’à Prague et lui causer bien du souci.

Ma critique

« Que la bête s’éveille », roman écrit à quatre mains et en famille, est présenté comme un thriller « plein de suspense et de mystère surnaturel » alors que c’est surtout un roman fantastique, d’épouvante et même d’horreur, assez invraisemblable, très lent et d’une lecture plutôt laborieuse. Le lecteur navigue entre toutes sortes d’histoires du folklore yiddish et en particulier le mythe du Golem, ce monstre créé de main humaine à partir d’un peu d’argile qui servi de modèle à la célèbre créature de Frankenstein. La narration manque cruellement de rythme. Elle s’essouffle très vite sur une distance de 643 pages qui semblent interminables et se perd dans toutes sortes d’histoires annexes d’inspiration biblique dont on se demande ce qu’elles ont à voir avec l’intrigue principale. Le seul intérêt de cet ouvrage est peut-être ses descriptions des mœurs juives américaines. En conclusion, malgré une citation laudative du maître Stephen King sur un bandeau qui peut tromper le chaland, cette histoire improbable laisse plutôt de marbre le lecteur surtout s’il est friand de bons thrillers bien péchus à la française ou à l’américaine !

Ma note

2,5/5

FANTASTIQUEHISTORIQUE

BASTARD BATTLE (CELINE MINARD)

bastard-battle

Le résumé du livre

En 1437, la ville de Chaumont est prise d’assaut et sauvagement pillée par le Bastard de Bourbon. Mais, au milieu des combats, apparaît un étrange adversaire, une femme-samouraï qui manie le sabre à la perfection et maîtrise au mieux le kung-fu et les techniques d’arts martiaux de l’Orient. Profitant de l’intervention d’un autre routier, Enguerrand, une poignée de combattants, las des exactions sanglantes du Bastard, réussit à reprendre la ville, à organiser sa défense et à repousser les assaillants. Cet échec ne portera pas chance au ravageur des campagnes…

Ma critique

Ce livre ne peut pas être considéré comme un véritable roman historique. Ce « bastard de Bourbon » semble n’être qu’un pur produit de l’imagination de l’auteur. Les seuls bâtards ayant laissé une trace dans l’histoire de l’époque, étant Jean II dit « le connétable de Bourbon », né en 1426 et Hector, archevêque de Toulouse, n’ont rien à voir avec ce monstre sanguinaire assez improbable au demeurant. Ce n’est pas non plus un roman fantastique, car on ne trouve aucune fantaisie, aucune féérie et aucune poésie là-dedans. Juste un bouquin d’horreurs, très gore. Le sang coule à flot, les sévices les plus sadiques s’accumulent et Céline Minard semble s’y complaire. Une longue suite de combats, tueries et tortures qui finit par lasser alors que le livre ne comporte qu’une centaine de pages. Seul intérêt : la langue utilisée. En apparence moyenâgeuse, truculente et exotique, mais en réalité un simple trompe l’œil, sorte de canada-dry langagier. De plus, Minard truffe ses phrases de mots et expressions anglaises modernes aussi anachroniques et incongrues que la femme-samouraï de son histoire dont on se demande ce qu’ils viennent faire sous la plume d’un clerc de l’époque. L’écrivaine croit sans doute inaugurer un nouveau genre : le « Gore Pseudo-historique ». Les vrais amateurs d’Histoire n’y trouveront pas leur compte, seuls peut-être les lecteurs de bouquins d’horreur… et encore…

Ma note

2/5

FANTASTIQUESCIENCE-FICTION

ANANSI BOYS (NEIL GAIMAN)

anansi-boys

Le résumé du livre

Gros Charlie menait une vie tranquille. Petit employé de bureau, amoureux de Rosie sa fiancée qui se refuse à lui, il prépare néanmoins son prochain mariage avec elle. Et voilà qu’apparaît dans sa vie son frère Mygal qui se fait passer pour lui, séduit Rosie, le remplace dans son travail et lui occasionne de nombreux ennuis. Le père des deux frères était loin d’être un homme ordinaire, c’était Anansi, le Dieu-Araignée, celui qui monopolise les chansons et les histoires dont il a dérobé le monopole aux animaux. C’est un dieu filou, capable de renverser l’ordre social, de créer une fortune à partir de rien et même de défier le diable. Anansi vient de mourir, que vont devenir les deux frères ?

Ma critique

Un des livres les plus inclassables de la littérature contemporaine. Il relève autant du fantastique que du thriller, de la fantaisie que de l’épopée magico-horrifique. Mais peu importe, une fois qu’on a laissé son cartésianisme au placard, on ne boude pas son plaisir une fois parti à la découverte de cette histoire abracabrantesque que l’on dirait inspirée d’ « Alice aux Pays des Merveilles » de Lewis Carroll. Ici, aussi, les animaux parlent et influent sur cette histoire pleine de magie, mais aussi de sorcellerie. Neil Gaiman dit s’être beaucoup amusé en écrivant ce livre. Le lecteur n’en doute pas car l’humour et l’imagination poétique règnent en maîtres chez lui et c’est un véritable plaisir…

Ma note

4/5