« A vrai dire, bien plus que les moyens de coercition de l’état, c’est surtout l’apathie intellectuelle de mes congénères qui m’effraie le plus.
Comme dit Soljenitsyne, il aurait suffit que dès le début, quand les hommes de la Tchéka venaient kidnapper un dissident en pleine nuit, que l’immeuble se révolte, plutôt que chacun reste tremblant derrière sa porte, pour que le régime modère très fortement ses exactions.
Or, au contraire, le lendemain les gens faisaient comme si le kidnappé n’avait jamais existé.
Cette façon de faire de concitoyens comme si tout était normal, vivre masqué, se faire injecter massivement des traitements expérimentaux, et même ses gosses, se faire assigner à résidence etc…
La majorité fait comme si c’était la normalité.
C’est ça qui est le plus effrayant, et ça le plus dangereuse à mon avis.
Car c’est là que réside le pouvoir de cet état. »
Nicolas Jardin
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