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LA CONJURATION DES IMBECILES (JOHN K. TOOLE)

Le résumé du livre

Il habite la Nouvelle-Orléans. Il a 30 ans. Il vit encore chez sa mère. Il est hypocondriaque, plutôt obèse et a des choix vestimentaires assez discutables. Son nom : Ignatius Reilly. Il joue du luth et de la trompette, remplit des cahiers d’écolier d’élucubrations qu’il présente comme un manifeste contre le monde moderne et a le don d’attirer sur sa tête quantité de problèmes en raison d’une attitude bizarre, souvent arrogante voire agressive. Sa brave femme de mère, lassée de ses frasques et de sa paresse, le pousse à aller chercher du travail. Ignatius est d’abord embauché comme simple employé de bureau dans une petite boite de confection de pantalons en train de péricliter doucement. Il se fait vite remarquer en organisant à sa manière une mutinerie assez ridicule avec les ouvriers noirs de l’atelier. Immédiatement viré avec pertes et fracas, il retrouve du boulot comme vendeur ambulant de hot-dogs où il ne réussit guère mieux…

Ma critique

« La conjuration des imbéciles » est un roman qui se veut humoristique, picaresque et distrayant. Beaucoup de situations sont cocasses et amusantes, mais le trait est plutôt outré et les personnages caricaturaux. Cette histoire improbable relève de la farce, de la satire, de sarcasme, de l’ironie grinçante et sans grande finesse. On est assez loin de l’humour anglo-saxon des Lodge, Sharpe ou Wodehouse. Ignatius est plus odieux qu’attachant et les personnages secondaires ne valent guère mieux. La mère est une ivrogne qui ne pense qu’à son intérêt. Levy, propriétaire de l’usine de pantalons, n’est qu’un égoïste incapable, Miss Trixie et Gonzalès deux abrutis sans consistance, le balayeur Jone, un noir aigri et râleur, Mancuso, un flic crétin et Myrna Minkoff, une étudiante hippy, féministe radicale et pionnière de la révolution sexuelle. Tous plus bêtes, sales et méchants les uns que les autres. Il faut dire que ce roman, rejeté par les éditeurs et cause du suicide de son auteur, fut écrit vers 1968, époque d’effervescence révolutionnaire s’il en fut. À l’époque, tout pouvait être sujet à remise en question. Et sous la plume de Toole, tout est passé à la moulinette, mœurs, politique (Ah ! Les communisses…), religion, sexualité, racisme, ségrégation et consommation. Agréable à lire (beaucoup de dialogues en langue « verte »), mais sans plus. Commence déjà à dater un peu.

Ma note

3/5